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Nobody said it was easy

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MessageSujet: Nobody said it was easy Nobody said it was easy Icon_minitimeDim 4 Nov - 20:46




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Lucy avait du abandonner son pyjama et ses chaussons Snoopy à 9h, un dimanche. Sacrilège ! D'habitude, elle avait son dimanche de libre, mais ce jour là faisait exception: les Wainwright avaient des invités dans deux jours, et faire les courses étaient indispensable. Lucy, qui travaillait pour eux depuis un an et demi déjà, fut donc contrainte de sacrifier sa grasse mat' pour aller remplir un caddie au SuperMarket. Rien de très réjouissant en perspective. Elle se traîna dans la maison encore endormie - à l'exception de la mère de famille qui ne dormait jamais plus de 8h et préparait le petit déjeuner. Elle prit une douche, avala un thé et des cornflakes, s'habilla comme il convenait un dimanche: t shirt des Smiths et pantalon informe. Elle ne prit même pas la peine de se maquiller et partit faire les courses. Les Wainwright lui laissèrent la voiture. S'il y avait bien une chose que Lucy aimait encore moins que les courses: c'était se déplacer en voiture. Elle aurait presque préféré porter des kilos de nourriture à bout de bras du SuperMarket à chez elle, mais les Wainwright ne voulaient rien entendre. Elle fut donc, à 10h30, au rendez vous des ménagères du quartier, un caddie dans une main, une liste de courses dans l'autre. Elle poussait sans grande énergie le caddie devant elle, le nez levé vers les rayons. Alors qu'elle hésitait entre du Coca Cola Light et du Coca Cola Zero, quelque chose attira son regard dans le rayon à côté. Elle tourna la tête et fronça les sourcils. Le garçon là bas, à une vingtaine de mètres d'elle, et de dos, lui semblait familier. Elle cligna des yeux plusieurs fois, posa distraitement une bouteille de Coca Cola Zero - eh oui ! - dans le chariot, sans le lâcher des yeux. Se pourrait il que...? L'objet de son attention tourna alors la tête dans sa direction, sans la voir. Oui ! Il s'agissait bien de Julian ! Le coeur de Lucy bondit un peu plus fort que la normale dans sa poitrine. Elle était restée figée au milieu du rayon sodas, sans savoir quoi faire. Tandis que ses quelques neurones réveillés entraient en ébullition, à la recherche d'un plan... Julian s'en alla. En même temps, il n'allait pas camper dans le rayon chips pendant trois jours ! Mince... siffla-t-elle. Elle avança alors dans la direction qu'il avait prise et s'arrêta au croisement des rayons. Il était parti sur la droite. Elle osa pencher la tête et le vit, arrêté un peu plus loin. Que faire ? Elle ne pouvait pas se pointer comme une fleur en criant "coucou !" et en lui sautant au coup. Il ne s'étaient quasiment plus vus depuis qu'elle avait arrêté la fac, bien qu'ils s'entendaient plutôt bien. La mort de sa mère l'avait bouleversé, et Lucy n'avait rien pu faire pour l'aider. Cela avait été difficile pour elle, de se sentir aussi impuissante. Julian était quelqu'un qu'elle appréciait énormément, et même beaucoup plus que ce qu'elle laissait paraître. Elle ne pouvait pas le laisser filer, elle voulait absolument lui parler ! En attendant le moment idéal - se croiser par hasard au rayon fruits et légumes par exemple, ou bien rentrer dans son caddie par inadvertance... - le petit jeu du chat et de la souris se poursuivit. Elle le traqua dans le magasin durant dix bonnes minutes, oubliant totalement sa liste de courses et la reine des roux qui l'attendait à la maison. Finalement, au détour du rayon produits laitiers, elle perdit sa trace. Ah ! Malheur ! Qu'allait elle faire ?! Elle fureta dans tout le magasin à sa recherche... Jusqu'à ce qu'elle tombe nez à nez avec lui et manque de lui rentrer dedans. Au fond, c'était ce qu'elle avait espéré depuis le début... mais là, sans préparation, c'était beaucoup plus perturbant ! Elle n'attendit pas qu'il leva les yeux vers elle, de peur qu'il ne la reconnaisse pas.

Euh, salut Julian, dit elle timidement.

Là, il était clair qu'elle regrettait d'être sortie habillée comme l'As de Pique, sans anti cernes pour cacher sa mauvaise mine, et coiffée d'une vulgaire queue de cheval. Pour rattraper le coup, elle tenta un joli sourire.

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MessageSujet: Re: Nobody said it was easy Nobody said it was easy Icon_minitimeJeu 8 Nov - 17:16





« Lucy & Julian »

George Chakiris a dit : ❝ Quelque soit l'obscurité du
moment, l'amour et l'espoir sont toujours possibles. ❞


« Combien de temps cela faisait-il que Julian n'était pas allé au supermarché ? En voyant les initiales immenses, rouges, lumineuses, au dessus du bâtiment, le garçon eut une sensation de nostalgie.
Il se revoyait, gosse, poussant ce minuscule caddie qu'on réservait aux enfants, à côté de sa mère. Il se souvenait les caprices qu'il faisait pour porter le pack de bouteilles d'eau, jusqu'à ce la jeune femme cède et qu'il ne puisse plus du tout faire avancer son caddie. Un sourire triste se dessina sur ses lèvres.
En pénétrant dans le magasin, il remarqua combien tout avait changé. Les nouvelles caisses automatisées avaient fait leur apparition. Les rayons s'étaient multipliés et diversifiés. Les caddies de son enfance ressemblaient davantage à des fusées qu'à des caddies, parsemés d'étoiles et même agrémentés d'un volant miniature. Les gens semblaient frustrés, déçus, inquiétants. Zombies présents par obligation. Il reconnut quelques visages, quelques voisines. Sa gêne monta d'un cran : il devrait faire face aux regards vides, aux critiques malsaines. Comme d'habitude, comme à chaque fois qu'il se présentait dans un lieu public. Et Julian détestait ça ; il se soumettait à cette pression en silence, vermine écrasée par les on-dits des gens. Et pourtant, il mourrait d'envie de cracher son venin à ces gens vils et hypocrites.
Le jeune homme cessa d'observer de long et en large le supermarché, et se munit d'un panier de plastique rouge. Il n'était pas là pour passer au radar tous les changements qui avaient eu lieu dans le magasin. Il avait à faire les courses. Un dimanche, à dix heures trente très précises. Oui, c'était peu croyable, mais parfois, Julian savait ne pas désobéir à son père. Surtout lorsque celui-ci était sous pression ; Daren avait en effet décidé d'offrir à ses amis un déjeuner fait de sa main. Mais être un bien piètre cuisinier n'arrange en rien, et ne pas avoir tous les aliments pour sa recette, encore moins. Dans la nervosité, la crainte d'une faille à sa ponctualité, Daren avait gribouillé une liste de course et prié son fils d'aller au supermarché.
Julian avait soupiré, mais s'était rapidement préparé pour sa commission. Il avait filé à pied jusqu'à l'enseigne la plus proche. Et le voilà à la recherche de quelques denrées.
Le jeune homme tournait dans les rayons, légèrement égaré parfois, à la recherche de ces précieux aliments qu'il lui fallait ramener. De temps à autres, il jetait dans son panier une plaquette de chocolat, un pot de crème fraîche, un kilo de champignons. Il s'amusait à deviner la recette finale, mais ce n'était pas si simple. Certains éléments incongrus s'étaient glissés dans la liste, et donnaient une toute autre saveur à ce repas.

Absorbé dans ses pensées, les yeux fixés sur la liste qu'il rayait au fur et à mesure, Julian faillit percuter quelqu'un. Le jeune homme n'eut pas le temps de lever les yeux que déjà, on l'avait reconnu. La voix était féminine, douce, à peine hésitante. Elle lui était familière, aussi. Lucy ?
Julian quitta la liste de courses pour vérifier ses doutes. En effet, c'était bien elle. Au naturel, pouvait-il dire. Sans maquillage ni bijoux. Du tac-au-tac, le garçon lâcha à son tour :

-Lucy, hum.. Salut.

Réponse de marbre, tension palpable. Gêne meurtrière. Julian regarda autour de lui, juste pour vérifier que personne ne les épie.

-Tu... fais les courses ?

Question stupide mais les mots lui manquaient. Et pourtant, il avait bien connu la jeune fille par le passé. Depuis qu'elle avait arrêté ses études, qu'Alicia était morte, ils n'avaient pas eu l'occasion de se revoir et de se reparler. Julian n'en avait même jamais manifesté l'envie. Alors face à elle, il ne savait plus trop quoi penser. Il était heureux, au fond de lui, mais s'interdisait formellement de le montrer. »


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MessageSujet: Re: Nobody said it was easy Nobody said it was easy Icon_minitimeJeu 8 Nov - 18:11




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Face à elle, de l'autre côté du caddie, Julian leva les yeux. Lentement, presque douloureusement, et bien évidemment à contrecoeur. Il la salua du bout des lèvres, et à peine leurs regards se croisèrent, que Lucy regretta de l'avoir abordé. Il était évident qu'il n'avait pas envie de lui parler, qu'il n'était pas content de la voir. Quelle cruche, à quoi s'était elle attendu ? Julian avait toujours été comme ça, même avant le décès de sa mère, Lucy aurait été incapable de dire s'il l'appréciait ou non. Il fallait deviner, il fallait supposer. Elle avait alors supposé que oui, à la fac, il l'appréciait. Mais cela lui sautait aux yeux que, maintenant, au milieu de ce super marché, il aurait préféré tomber sur le capitaine Crochet, un croco au cul. Bref, elle ne put soutenir son regard et baissa les yeux. Soudain elle fut prise de panique à la vue de son chariot. Bien en évidence, des rouleaux de PQ, des tampons et autres choses triviales et honteuses. Elle pria pour qu'il n'y prête pas attention. Elle releva les yeux vers lui et eut la surprise de l'entendre engager la conversation.

Tu... fais les courses ?
Euh... oui, oui, ça ne se voit pas ?
elle avait dit cela sur le ton de la plaisanterie, un sourire aux lèvres.

C'était une situation horriblement gênante. Il l'avait toujours mise mal à l'aise, mais là, c'était pire que tout. Elle aurait aimé qu'ils s'asseoient, prennent un verre, et qu'il lui raconte ce qui lui était arrivé depuis tout ce temps. Elle aurait aimé l'entendre rire, blaguer, s'énerver. Lucy n'etait même plus capable de se souvenir de son rire, tant cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu heureux.

Depuis son emménagement à Magnolia Cresent, elle n'avait cessé d'espérer de le voir. En vain. Elle l'avait une fois aperçu rentrer chez lui alors qu'elle passait en voiture. Maintenant qu'elle l'avait en face d'elle, elle ne savait pas quoi lui dire. Le silence se faisait pesant, elle pouvait sentir son regard sur elle, et surtout, elle pouvait sentir le rouge lui monter aux joues. Elle avait envie de laisser son caddie en plan et de s'enfuir.

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MessageSujet: Re: Nobody said it was easy Nobody said it was easy Icon_minitimeMer 14 Nov - 15:39





« Lucy & Julian »

George Chakiris a dit : ❝ Quelque soit l'obscurité du
moment, l'amour et l'espoir sont toujours possibles. ❞


« Un sourire apparut sur les lèvres de Julian. Par pure politesse, le garçon s'était forcé à étirer ses lèvres. En réalité, il était terriblement gêné. D'un, il ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. Et de deux, sa tentative d'approche avait été d'un ridicule dont il ne se savait pas capable. Il baissa la tête en silence, pour regarder sa liste de course en détail. Il restait deux-trois denrées à rajouter à son panier rouge, puis il pourrait rentrer chez lui.
En attendant, il n'était pas prêt à ramener les commissions à son père : il était face à Lucy, à son sourire à peine timide, et quelque chose l'empêchait de s'esquiver comme il pouvait le faire d'ordinaire. Julian n'essaya même pas de trouver la raison de ce soudain changement de comportement de sa part, craignant d'obtenir une réponse qui lui déplairait. Il décida alors d'aller à l'encontre de ses craintes, de sa gêne, de sa capacité à engager une conversation plus que ridicule. Il aimait bien Lucy, elle était spontanée, franche, douce et surtout rassurante.

-Il paraît que tu vis chez les Wainwright, maintenant.

Les sources de Julian n'étaient pas spécialement utiles dans cette conversation. Il ne se souvenait d'ailleurs même plus qui avait eu l'intelligence de l'informer de ce déménagement. Dans ses souvenirs, Lucy vivait dans un appartement lorsqu'elle était encore à la faculté. Mais étrangement, les deux évènements, à savoir son arrivée chez les roux et son départ soudain de l'université coïncidaient. Y avait-il un rapport ? Julian se posait la question. Après tout, la jeune fille semblait intéressée par ses études, et motivée. Pourquoi diable avait-elle interrompu ses cours du jour au lendemain ?

-Tu travailles chez eux ? Ils te séquestrent, au moins ?

BAM, lapsus révélateur. Julian s'en rendant compte dans la seconde chercha à rattraper son étourderie.

-Euh, te paient. "Ils te paient" je voulais dire. Désolé.

Julian sentit le rouge lui monter aux joues. Il se sentait encore plus ridicule qu'auparavant. Quel imbécile. Bon, en même temps, on ne pouvait lutter contre les lapsus, Freud l'avait bien expliqué ! Il avait un instant pensé au fait que Lucy puisse être chez les Wainwright contre son gré, et voilà ses pensées balancées à haute voix sans qu'il le désire. Mais c'était ainsi, c'était dit, c'était trop tard. Il espérait tellement que Lucy ne prenne pas mal son erreur, qu'elle rie comme à sa question stupide il y a quelques minutes.
L'air outrageusement gêné, Julian ne réussit pas immédiatement à regarder la jeune fille dans les yeux. Son regard errait par-ci, par-là, sans se poser, papillon léger. »


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MessageSujet: Re: Nobody said it was easy Nobody said it was easy Icon_minitimeVen 16 Nov - 12:17




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S'il y avait bien quelqu'un d'aussi gêné - si ce n'est plus - que Lucy par la situation, c'était Julian. Lucy s'en voulut rapidement de l'avoir mis mal à l'aise avec sa petite moquerie. C'était déjà assez surprenant qu'il engage la conversation, elle n'allait tout de même pas l'en empêcher. Elle vit bien qu'il prenait sur lui pour ne pas prendre la fuite. Elle apprécia, d'ailleurs. Au fond, c'était assez drôle ce qu'il se passait dans ce rayon: ils étaient tous teux face à face, comme des potiches, sans savoir quoi se dire, et se demandant comment ils pourraient sortir de cette impasse. Deux blaireaux. Ca avait même quelque chose de mignon. Julian, un handicapé de la sociabilité, avait de bonnes raisons d'agir de la sorte, c'était un être tourmenté et solitaire. Mais Lucy ? Non, Lucy non. Lucy, elle, était juste pétrifiée par la présence de celui qui fut à une époque son ami. Elle chassa vite fait ces pensées de sa tête, ne voulant pas deviner le comment du pourquoi, de peur d'être encore plus rouge qu'avant. Julian, quant à lui, reprit la discussion.

Il paraît que tu vis chez les Wainwright, maintenant. Silence. Tu travailles chez eux ? Ils te séquestrent, au moins ? ... Euh, te paient. "Ils te paient" je voulais dire. Désolé.

Quel idiot ! Il fallait avouer que là, pour le coup, il avait de quoi être très mal à l'aise. Lucy resta interdite à ses propos. Que s'imaginait il ? Qu'elle était l'esclave des Wainwright, qu'ils la retenaient contre son gré ? Pendant un instant, elle se demanda si ce fou furieux d'Andrew Davies n'avait pas colporté cette rumeur dans tout le voisinage. Elle espérait que non, ou alors il aurait affaire à elle. Elle soupira et décida de la jouer cool: faire comme si elle n'avait rien remarqué.

Oui, chez les Wainwright c'est ça, depuis un an et demi. Et ils me payent, bien sûr, puisque je bosse chez eux, dit elle avec un sourire.

Après tout, Julian pouvait se poser quelques questions. Lucy ne l'avait même pas prévenu qu'elle avait arrêté ses études, et qu'elle avait déménagé. Elle en avait bien trop honte. Il était juste qu'il se soit imaginé quelques histoires farfelues. N'empêche que cela ne lui faisait pas vraiment plaisir à entendre.

Et toi, ça se passe bien les cours ? poursuivit-elle.

Elle se demandait combien de temps Julian tiendrait avant de craquer et de filer à l'anglaise. Elle était déjà bien étonnée qu'il ne se soit pas esquivé plus tôt. Au fond, elle était contente d'avoir enfin pu lui reparler.

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MessageSujet: Re: Nobody said it was easy Nobody said it was easy Icon_minitimeDim 18 Nov - 3:19





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« Le silence qui précéda la réponse de Lucy inquiéta beaucoup Julian. Sa maladresse avait été cruelle, cette fois-ci. D'ordinaire, ce genre de lapsus n'interféraient jamais dans les conversations. Il y avait toujours une sorte de cohérence dans les propos des gens, que même l'inconscient ne pouvait perturber. Du moins, uniquement si l'individu ne pensait pas au lapsus. Or, Julian avait eu l'audace de penser que Lucy pouvait être séquestrée chez les Wainwright. A juste cause, son absence soudaine de la civilisation étudiante, alors qu'elle y était si sérieusement attachée. Mais malgré ses bons arguments, Julian savait pertinemment que la jeune fille pouvait être blessée par ses propos. Son silence laissait d'ailleurs penser qu'elle n'y avait pas été transparente. Si elle était en colère, Julian se promit de ne rien dire, aucune excuse supplémentaire. Il se jura d'accuser la sentence sans un mot.
Mais contrairement aux idées du garçon, et malgré tout, elle répondit à Julian comme s'il n'avait rien dit de déplacé. Entendant ces mots presque inespérés, le King releva la tête. Il croisa son regard, ses propres pommettes encore rouges de honte. Elle avait un sourire, ce qui rassura Julian. Peut-être n'était-elle pas aussi énervée que cela. Si tel était le cas, tant mieux. Car pour rien au monde Julian n'aurait voulu vexer la jeune fille.
Sans trop attendre, Lucy changea de sujet de conversation. Elle demanda à Julian comment se passaient ses cours. Avant que la jeune fille quitte l'université, les deux jeunes gens étaient de bons amis. En dépit de leurs cursus différents, ils partageaient souvent leurs impressions sur les cours généraux. Il était donc tout à fait normal qu'elle s'informe des études du garçon. Du moins, il n'y trouva rien d'étrange ou d'interdit, donc il répondit tout à fait sincèrement.

-Bien. J'ai mon mémoire à faire, et j'avoue ne pas trop avoir songé aux détails. J'ai bien le thème principal mais les contours restent un peu flous. Il faudrait que je m'y penche sérieusement.

Une moue s'était formée sur le visage du garçon. Lui qui avait toujours été un élève brillant, en avance, ponctuel et sérieux, le voilà débordé par la situation. Oui, c'était effectivement peu banal. Mais cette dernière année de master avait une particularité bien à elle. Les cours théoriques et les travaux dirigés s'étaient absentés. L'université considérait les étudiants comme de futurs chercheurs, et chaque élève avait à travailler de sa propre volonté. C'était plutôt difficile de s'obliger à bosser chaque jour sans compter pour rendre un mémoire. Et Julian comme tous les autres, sentait que sa méthode de travail n'était pas sans faille. Malgré tout, il n'avait pas perdu espoir, et prévoyait de mettre à mal ce retard grandissant dès les prochains jours.
Soudain, le jeune homme prit conscience que la question de Lucy n'était certainement pas anodine. Elle avait dû interrompre ses propres études pour travailler chez les Wainwright. Il était possible que cela lui manque. La recherche, la découverte, le travail personnel pour un futur à créer. C'est une sensation intéressante qu'on ne peut oublier. Julian se surprit à culpabiliser de parler si ouvertement de ses études alors que Lucy était contrainte à y renoncer. Il baissa la tête et bougea ses doigts nerveusement. Il sentait qu'il devait lui poser la question. Qu'il devait confirmer ou infirmer ses craintes. C'était la seule solution pour se débarrasser de ses doutes envahissants.

-Et toi, les études, ça ne te manque pas ?

C'était dit. Julian n'avait pas eu l'air très assuré lors de son interrogation. Comme le type qui attend une réponse bien précise à son sondage. Mais il se concentra pour ne pas paraître plus gêné. Quoi, il n'y avait pas mort d'homme ! Ni lapsus dérangeant, ni secret tout aussi nocif. Enfin, ça, ça restait à prouver... »


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MessageSujet: Re: Nobody said it was easy Nobody said it was easy Icon_minitimeLun 19 Nov - 20:52




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Lucy avait donc fait comme si de rien n'était. Quoi ? Un lapsus ? Où ça ? Non, rien entendu, ou alors rien compris. Elle tenta de ne pas s'attarder sur ce détail, mais à vrai dire, l'idée qu'il la croyait - lui aussi ! - prisonnière d'une famille de roux ne la lâchait pas. Incroyable. Ainsi donc, son emménagement n'était pas passé aussi inaperçu qu'elle l'avait escompté. Elle tenta de se rassurer en se disant que peu de gens s'étaient fait la réflexion, que Julian se l'était faite car il la connaissait et l'appréciait. Pour échapper à ses tourments, elle tenta de changer de sujet. Elle choisit celui des études: celui qui les avait unis lorsqu'ils étaient tout deux étudiants. Et puis Lucy savait que le jeune King était un élève sérieux et motivé, qu'il ne se priverait pas de lui faire le détail de ce qui lui arrivait à la fac. En fait, c'était même le sujet qu'elle avait envie d'aborder depuis le début de leur entretien. La question lui brûlait les lèvres, et elle finit par craquer. Tant pis si c'était douloureux. Il lui parla de sa deuxième année de Master et admit qu'il n'était pas tout à fait au point. Cela l'étonna: lui qui avait toujours été si soucieux du détail, toujours si méticuleux ! Elle l'écouta avec attention, presque avec envie, mais elle fit de son mieux pour ne rien laisser paraître. Elle prit un air aussi détaché qu'elle le put. Mais finalement, alors qu'elle hochait la tête à ses propos, il posa la question fatale:

Et toi, les études, ça ne te manque pas ?

Il avait posé la question comme s'il connaissait déjà la réponse. Avait il lu dans ses pensées ? Avait il percé l'attitude qu'elle tentait de se donner ? Lucy déglutit, soudain mal à l'aise. Elle baissa les yeux une seconde et demi, et tenta de reprendre bonne figure. Elle revela le nez, et voulut prendre un air décontracté.

Oh tu sais... sa voix se brisa et son masque d'insouciance se fissura. Il lui était impossible de mentir plus, il lui était impossible de lui mentir à lui, à ses grands yeux qui la fixaient, à cette moue gênée qu'il abordait et qui lui allait si bien. Elle inspira un bon coup. Si, si ça me manque... Je...

Elle se sentit soudain idiote et tenta un petit rire pour sauver la face.

C'est comme ça, hein ! J'espère pouvoir les reprendre dans quelques temps.

Elle essayait de se montrer le plus convaincante possible. Convaincante plus envers elle même qu'envers Julian.

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MessageSujet: Re: Nobody said it was easy Nobody said it was easy Icon_minitimeMar 20 Nov - 23:00





« Lucy & Julian »

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« L'attitude est une notion bien abstraite, Julian était à même de le dire.Durant ses études de psychologie, il avait dû apprendre les emboitements logiques qui forment l'attitude d'un individu vis-à-vis de quelque chose, d'un objet, d'une personne, d'une idée. Le modèle tripartite révisé s'était finalement imposé comme le plus cohérent face à la réalité. En effet, il confirmait des réactions étranges mais tellement humaines. Les fumeurs connaissaient le risque fatal à consommer du tabac, mais pourtant, continuaient à se droguer. De la même manière, si l'on questionne une population à propos du don de sang, la quasi-majorité sera favorable à cette thématique. Qui ne le serait pas, en même temps ? Mais en s'interrogant une nouvelle fois, et en sondant la même population, on notera avec effroi que moins du tiers d'entre eux ont pour habitude d'aller donner leur sang. L'attitude des individus qui ne sont pas cohérents entre leurs pensées et leurs actes montrent bien comme la complexité humaine peut-être intéressante. Chercher à savoir pourquoi, ce qui les empêche de se faire piquer le bras, ou continuer à tirer taffe sur taffe, à griller cigarette sur cigarette.
De la même manière, Julian sentait une gêne dans les propos de Lucy. Elle paraîssait gênée, hésitante. Comme si sa propre attitude envers les études s'appareillait à cette complexité-là. Ses premiers propos confirmèrent les pensées de Julian. Il l'observait sans une mimique, certain désormais de sa théorie, et attendait qu'elle lui avoue. Ce qu'elle fit : les études lui manquaient. Entendre ces quelques mots lui soutira un sourire. Mais sitôt ce aveu profilé, la jeune fille rit un peu, et se trouva un prétexte, une excuse. C'eut pour conséquence d'ôter radicalement le sourire à Julian. Il ne voulait pas que Lucy ait à se donner bonne conscience. Si ses études étaient en stand-by, ce n'étaient certainement pas sans raison. Et puis, il ne fallait pas regretter le passé. Enfin, c'était un peu l'hôpital qui se fout de la charité.
Pour lui, la jeune fille avait le coeur balançant entre son amour pour les lettres modernes, les cours magistraux, et sa nouvelle vie chez les Wainwright. Pour autant, il ne comprenait pas ce qui l'empêchait de poursuivre son cursus universitaire. Les enfants de la famille rousse étaient tous scolarisés, il lui semble. Ginerva, Balthazar. Et Satine bien sûr, la prodige ! C'était sans nul doute pour lui tenir compagnie que Lucy était condamnée à rester toute la journée chez sa famille d'accueil. Pourtant, d'après les on-dits, la pianiste passaient une grande partie de l'année à tourner autour des méridiens, à jouer dans les plus beaux théâtres. Il y avait sûrement une autre raison. Julian chercha à se rassurer, en imaginant les scénarios les plus crédibles, et les plus avantageux. Lucy en secrétaire de la mère Wainwright, prête à s'occuper de la paperasse; en gentille bonne, avec un fer ou un balais entre les mains, ou les deux. Une main innocente pour cacher les secrets les plus sombres de ces artistes talentueux. Non, décidément, Julian se trouvait trop pervers, son imagination trop débordante. Il fallait que Lucy lui dise, qu'elle le rassure un peu.

-Mais, tu fais quoi la journée, quand tout le monde travaille ?

Julian avait posé la question d'un trait. Il s'en voulut aussitôt, tant son intonation trahissait son inquiétude et sa curiosité mêlées. Evidemment, il aurait pu se rattraper, expliquer qu'il pensait qu'elle pouvait concilier son emploi chez les Wainwright et les études. Mais ne connaissant pas les détails de son contrat, il préférait ne pas avancer plus. Et puis, son honnêteté l'étonnait suffisamment pour le rendre nerveux. Mieux valait éviter d'en dire davantage s'il ne voulait pas qu'elle constate noir sur blanc sa gêne. Enfin, cette précaution était certainement inutile, car le malaise de Julian se distinguait aussi bien que le nez sur la figure. »


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Dernière édition par Julian King le Sam 24 Nov - 0:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nobody said it was easy Nobody said it was easy Icon_minitimeVen 23 Nov - 11:03




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Lucy n'était pas parvenue à cacher son malaise à Julian. Mais qui essayait elle de tromper ? Un étudiant en master de psychologie ? Quelle idiote ! Il avait du comprendre qu'elle bluffait avant qu'elle même ne s'en rende compte. Elle sut qu'elle devait jouer franc jeu avec lui. Après tout, pourquoi lui faire des cachotteries ? Elle pouvait être honnête... Enfin... Pourquoi lui parlerait elle de ses petites histoires ? Lui ne l'avait jamais fait. Elle avait essayé pourtant, elle l'avait appelé au téléphone, elle lui avait proposé de sortir, elle avait même tenté de le prendre dans ses bras. Ce ne fut qu'une suite d'échecs cuisants. Mais là, à le regarder, il semblait si gentil, prêt à l'écouter, et soucieux de comprendre... Rah, pourquoi devait elle sans cesse se justifier d'être chez les Wainwright ? Pourquoi les gens étaient tous aussi avides de savoir ce qu'elle pouvait y faire ? Elle soupira et répondit:

Beh, à la base j'ai été engagée pour donner des cours à Balthou, tu sais ? Quand j'étais encore à la fac. Et puis quand j'ai été mise à la porte de mon appart' je suis venue vivre chez eux. J'aide Satine au piano, et je m'occupe des tâches ménagères aussi...

Elle avait prononcé ces derniers mots d'une voix un peu plus basse. Elle n'en avait pas honte, non. Il n'y avait pas de sous métier, et ce n'était que temporaire.

... le temps d'avoir de l'argent de côté, et de reprendre mes études.

Bon, peut être que face à Julian elle en avait un peu honte, et cherchait à faire bonne figure. Mais il y avait un élément manquant du puzzle, quelque chose qu'elle ne lui avait pas encore dit: pourquoi avoir été mise à la porte de son appartement ? pourquoi avoir du chercher un travail ? S'il ne le lui demandait pas, elle ne le lui dirait pas. Lucy n'était pas du genre à raconter toute sa vie, et surtout à embêter les gens avec ses histoires. Il avait certainement mieux à faire.

Mais pourquoi est ce qu'on ne parle que de moi, je ne suis pas d'accord !

Elle avait dit cela pour détendre l'atmosphère, qui était soudain devenue un peu tendue. Et puis elle était mal à l'aise, avec ce regard insistant posé sur elle. Lui aussi, d'ailleurs, semblait un peu gêné. Peut être se rendait il compte qu'il lui faisait subir un interrogatoire ?


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Billy Brentwood
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MessageSujet: Re: Nobody said it was easy Nobody said it was easy Icon_minitimeSam 24 Nov - 0:16





« Lucy & Julian »

George Chakiris a dit : ❝ Quelque soit l'obscurité du
moment, l'amour et l'espoir sont toujours possibles. ❞


« Le petit soupir que poussa Lucy avant de répondre n'inspira rien de bon à Julian. Il était vrai que sa curiosité l'avait poussé à poser quelques questions indiscrètes, qui ne le concernaient en rien. Peut-être qu'il avait, involontairement, obligé à la jeune fille à se positionner dans ses derniers retranchements, et même à dépasser sa limite ? A cette pensée, il se sentit gêné plus encore. En aucun cas il n'avait voulu la mettre mal à l'aise, et pourtant, c'était bien ce qu'il avait réussi à faire. Son adresse dans cette discussion valait celle d'une dinde; qu'on le gave et qu'on l'abatte.
Malgré tout, il s'informa des activités de Lucy chez les Wainwright. En plus de répondre à ses questions, cela le rassurait. Bon, lorsque la jeune fille avança qu'elle s'occupait également des tâches ménagères de la famille aux doigts de fée, Julian tiqua. Il imagina une seconde que son véritable passe-temps chez les Wainwright était celui-ci, mais qu'elle avait énuméré ses autres tâches en premier pour ne pas l'inquiéter. Ce genre de concessions étaient très souvent analysées lors des premières années en psychologie. On apprenait même à s'en servir pour obtenir plus facilement ce que l'on souhaite d'une personne. C'était effrayant comme le cerveau humain pouvait être maléable et facile à berner. Mais malheureusement, Julian appartenait désormais à la catégorie des manipulateurs; non pas qu'il use lui-même de ces techniques, mais qu'il les connaisse et sache les détecter. Eviter d'être pris pour un pigeon était toujours agréable, et évitait quelques aléas malencontreux. Si tel était la volonté, ou la raison inconsciente, c'était possible aussi, de Lucy, alors il n'était pas tombé dans le panneau. Ses doutes restaient en état d'éveil.
La jeune fille insista sur l'aspect temporaire de cette situation, mais Julian sentait que quelque chose clochait. Comme si le plan de sa théorie était bancal ; il lui manquait une donnée importante. Malheureusement, il ne savait exactement quelle question poser, et il ne se sentait pas prêt à acculer Lucy davantage. Leur conversation allait tourner au jus d'airelles s'il s'aventurait sur ce terrain-là.
Alors, sans exprimer la moindre déception, Julian hocha la tête. Si ses suspicions ne s'évaporaient pas avec le temps, il était sûr d'avoir d'autres occasions pour leur trouver des réponses convenables.
Alors que Julian cherchait un moyen de reprendre la discussion sans pour autant gêner son interlocutrice, ce fut elle qui proposa un nouveau sujet. Enfin, Lucy amena plutôt la conversation à son avantage, en exprimant son envie d'entendre Julian parler de lui. Humpf. Quelle décision délicate. Le jeune homme sentait qu'il devait bien ça à la demoiselle, mais en même temps, il était considérablement inquiet de la suite de l'aventure. Il savait comme un rien pouvait le fruster, le déranger, ou pis, l'énerver. Finalement, il préféra ne rien répondre. Si Lucy désirait tellement connaître les détails de la vie de Julian, elle trouverait les questions appropriées à lui poser. Pour l'heure, il fallait aussi qu'il songe à terminer ses courses. Daren devait certainement s'impatienter.
Alors, considérant que leur conversation pouvait se poursuivre même en marchant dans le supermarché, Julian fit cette proposition à la jolie brune :

-On continue nos courses ensemble ?

C'était un véritable don pour éluder les questions embarrassantes, ne trouvez-vous pas ? En attendant, il offrit un sourire à Lucy, qui signifiait bien qu'il ne refusait pas ses interrogations. Ce n'est pas parce qu'il l'invitait à marcher et à remplir son caddie qu'il se fermait à elle. Bien au contraire. En effet, il était certain que concentré sur autre chose, sa spontanéité dans leur discussion en serait décuplée. Et dans ses calculs, ôter un peu de sa gêne pour la remplacer par une once de naturel et de franchise n'était pas dérangeant. Ouvrant la marche, il attendit de voir si la jeune fille le suivait ou non. »

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MessageSujet: Re: Nobody said it was easy Nobody said it was easy Icon_minitimeSam 24 Nov - 14:07




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Comme elle l'avait prévu, Julian ne lui permit pas de l'entendre parler de lui. Elle fut dépitée un court instant, persuadée qu'il allait mettre fin à leur discussion et reprendre son chemin. C'est avec surprise, et plaisir, qu'elle l'entendit lui proposer de poursuivre leurs courses ensemble. Peut être était ce là une invitation à lui poser quelques questions ? Elle n'en était pas bien sûr, et avait peur de prendre ce risque une nouvelle fois. Il avança alors, et elle prit la décision de le suivre. Après tout, c'était l'occasion de passer quelques instants de plus en sa compagnie, et ce serait certainement moins gênant que se regarder dans le blanc des yeux. Elle poussa donc son caddie à ses côtés, et regarda sa liste de courses pour voir où elle en était. Leur discussion lui avait fait perdre le fil de ses achats et elle peinait à savoir ce qui lui manquait. Elle regarda le panier de Julian et dit:

Je ne savais pas que tu savais cuisiner ! Ni que tu aimais faire les courses d'ailleurs...

Elle avait dit cela gentiment, pour parler de quelque chose de bien moins personnelle que leurs petites histoires. Elle aurait préféré prendre des nouvelles de son père, et de sa soeur, lui demander comment ça allait avec Zachary (elle avait appris qu'il sortait désormais avec Julia), et plein d'autres choses encore. Mais discuter victuailles lui semblait bien moins dangereux. Elle avait peur des réactions du jeune homme, malgré tout. Elle savait que c'était quelqu'un de profondément bon, qui avait beaucoup souffert et qui était incompris. Une âme torturée, un Heathcliff, un Jean Valjean, un Octave... toutes ces figures de classiques littéraires qu'elle avait lus avec passion.

Ils se dirigèrent vers le rayon boissons, et elle se hissa sur la pointe des pieds pour attraper une brique de jus d'orange. Malgré sa petite taille, elle y parvint. Malheureusement elle parvint aussi à faire tomber cinq ou six briques des étalages, et poussa un juron. Elle mit sa brique dans le chariot et se hâta de réparer sa bêtise. Ce qu'elle pouvait être maladroite ! Elle se doutait bien que Julian, dans son dos, n'allait pas manquer de se moquer d'elle.


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MessageSujet: Re: Nobody said it was easy Nobody said it was easy Icon_minitimeLun 3 Déc - 1:52





« Lucy & Julian »

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« Nerveux, se forçant à paraître cependant détendu, Julian attendait la réponse de Lucy. Lorsque, sans le moindre mot, elle poussa son caddie à ses côtés, le jeune homme ne put s'empêcher de sourire. Elle avait accepté de faire un peu de route avec lui, et c'était tant un soulagement qu'un ravissement pour lui.
Elle s'autorisa cependant un regard vers sa liste de course, qui paraissait très organisée, il faut le dire, comparée à celle de Julian. Le jeune homme n'osa d'ailleurs pas dégainer la sienne. Il surprit un coup d'oeil de Lucy en direction de son panier. Enfin, elle se prononça sur le fait qu'elle ne croyait pas Julian cordon-bleu. Elle avait bien raison. Le fils King ne savait rien faire d'autre que des pâtes ou du surgelé; du moins, il ne s'était jamais laissé tenté par la cuisine. Il n'appréciait pas non plus la mal-bouffe mais ne s'aventurait jamais dans des recettes trop longues. Cinq lignes lui suffisaient pour se concocter un petit plat goûteux et simple.

-Ce n'est pas pour moi. C'est mon père qui s'est tenté cuisinier, ce midi. Mais il n'avait pas tous les ingrédients.

En repensant soudainement à Daren, Julian s'interrogea sur le temps qu'il perdait à discuter avec Lucy. Évidemment, pour lui, ce n'était pas des minutes dérangeantes, bien au contraire. Mais pour le cuistot resté aux fourneaux, l'attente se faisait peut-être longue... Au pire, il lui enverrait un message. C'était à ça que servaient les téléphones portables, non ?
Lucy vira dans l'allée des boissons, et sitôt dans le rayon, elle fut attirée par les briques de jus d'orange. Elle commença à se hisser sur la pointe des orteils pour obtenir la bouteille qu'elle désirait. Julian pensait réellement que la tâche se déroulerait sans encombre, mais il avait tort. Lucy tira tant bien que mal non pas une, mais six briques qui chutèrent devant elle et vinrent s'écraser à ses pieds. Aussitôt, Julian regretta de ne pas avoir aidé la jeune fille à acquérir son jus d'orange. Alors, pour se rattraper, peut-être, il lâcha son panier et s'agenouilla auprès de la demoiselle pour s'emparer des briques rebelles. Sans trop le vouloir, alors qu'il se saisissait de la dernière bouteille au sol, il eut une décharge électrique. C'était maladroit, c'était hasardeux. Ce n'était pas vraiment calculé, mais les mains de Julian et Lucy s'étaient légèrement effleurées. Aussitôt, le jeune homme attrapa la bouteille et la replaça. Il avait réagi brusquement, ses nerfs prenant le dessus une seconde. Julian ne comprenait pas tout à fait si c'était Lucy qui l'obligeait inconsciemment, de par sa présence, à être si tendu, ou si c'était le lieu, trop public, trop découvert. Peut-être les deux, même si de la première option découlaient trop de questions dérangeantes.
Se redressant, donc, Julian rattrapa son panier. Il s'efforçait de paraître serein malgré sa mâchoire contractée et ses joues légèrement rosies. Il fallait qu'il se calme, et la meilleure solution qui lui vint, en cet instant, était de regarder sa liste de course. Après une lecture rapide, il nota qu'il ne lui manquait plus qu'une course à faire.

-Il me faut deux plaquettes de beurre et je pourrais y aller.

Si Julian avait été maladroit dans son annonce, il ne s'en rendit cependant pas compte. Lucy pouvait mésentendre très clairement qu'il tardait au jeune homme de la quitter, il n'allait pas reprendre sa phrase. Julian s'obligea à sourire, mais il s'avéra que son expression n'avait rien de spontané.
Ils avancèrent dans le rayon en silence, si bien qu'ils ouïrent parfaitement la sonnerie de Julian. Le jeune homme tira l'appareil de sa poche, convaincu du destinataire du message. Comme prévu, c'était bien Daren, qui réclamait le retour illico-presto de son fils, mais surtout, de ses denrées.
Julian se mordit la lèvre. Il avait beau être nerveux pour un milliard de raison, quelque chose en lui lui chuchotait qu'il ne fallait pas laisser Lucy seule. Mais malgré toutes les petites voix du monde, Julian savait qu'il fallait rentrer.

-Je... il faut que je me dépêche de rentrer, ou mon père va me faire la peau.

Or, il ne bougeait pas d'un pouce. Il attendait certainement la réponse de la jeune fille, qu'il ne regardait toujours pas dans les yeux. »

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MessageSujet: Re: Nobody said it was easy Nobody said it was easy Icon_minitimeMer 5 Déc - 21:36




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Le petit incident de la brique de jus d'orange fit bien des remous ! Alors que Lucy était accroupie pour réparer sa bêtise, Julian s'était baissé à côté d'elle pour l'aider. Lucy apprécia le geste. Mais très vite, un malaise s'installa. Dans la confusion, leurs deux mains s'étaient touchées. Cela ne dura que quelques secondes... mais quelles secondes ! Ce petit imprévu fit bondir le coeur de Lucy et lui arracha un sourire. Oui, elle fut amusée par ce petit hasard, anodin mais qui pourtant lui remuait les tripes. La réaction de Julian l'étonna un peu: il retira vivement sa main, posa la brique à sa place et se releva, tendu. Lucy finit de ramasser ce qu'il restait et se redressa à son tour. Au passage, elle crut apercevoir une tête blonde et familière mais n'y fit pas attention. Elle jeta un coup d'oeil vers lui: il ne la regardait pas, et semblait particulièrement nerveux. Pourquoi cette réaction ? Lucy se sentit très mal d'un coup. Il avait certainement peur qu'elle se fasse des films, il ne voulait pas lui laisser entendre qu'elle l'intéressait. Et bien, c'était réussi. Elle ne sut pas s'il avait réagi par peur ou par dégout, et ne voulait pas le savoir. Elle reprit son charriot, sans rien dire. Elle était désormais aussi mal à l'aise que lui. Il finit par rompre le silence qui s'était installé pour dire qu'il lui fallait deux plaquettes de beurre, et qu'ensuite il pourrait s'en aller. De mieux en mieux ! Il avait finalement décidé de la fuir, tout simplement. Il lui fit un sourire crispé, la regardant à peine dans les yeux. Lucy fut soudainement agacée par son comportement. Quelle mouche le piquait tout d'un coup ? Elle ne répondit rien, et se contenta de pousser son charriot. Quel drôle d'oiseau celui là. Elle n'arrivait décidément pas à le saisir, et cela la frustrait grandement. Quelques instants plus tard il regarda son portable, et affirma qu'il fallait qu'il rentre retrouver son père. Bon, l'argument était valable. Que pouvait elle dire ? elle aussi devait songer à rentrer à un moment ou à un autre.

D'accord, répondit elle platement.

Elle avait beau être agacée par son comportement, elle n'avait pas envie de le voir s'en aller. Il lui avait fallu des mois pour avoir enfin l'occasion de le revoir. Qui savait quand leurs chemins allaient se recroiser ? Elle aurait voulu lui dire quelque chose tel que "on essaye de se revoir bientôt ?" mais elle en était incapable. Quelque chose lui disait qu'il se défilerait. Sa réaction peu de temps auparavant le laissait bel et bien entendre. Ils marchèrent jusqu'au rayon frais et il prit ses plaquettes de beurre. Il était temps de se séparer. Lucy sentait le stress envahir la moidre partie de son corps. Elle était comme pétrifiée, ne sachant pas quoi faire. Elle luttait contre l'envie de lui proposer de se revoir. Quelle idiote elle faisait. Il ne la regardait toujours pas, cherchant certainement un moyen de se débarrasser d'elle. Elle inspira un coup et prit son courage à demain.

Bon et ben, bon dimanche alors, à bientôt peut être.

Elle avait finalement choisi de faire l'hypothèse d'une nouvelle recontre. La balle était dans son camp, la lui renverrait il en pleine face ?

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MessageSujet: Re: Nobody said it was easy Nobody said it was easy Icon_minitimeJeu 6 Déc - 19:50





« Lucy & Julian »

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« Lucy sembla accepter le départ de Julian sans grande peine. Le garçon ne put savoir si c'était normal pour lui d'en être finalement déçu. Il attendait une réponse, un quelque chose pour le retenir, mais rien ne vint. Elle prononça quelques mots qui semblaient fades ; "on se revoit bientôt". Le genre de phrase préparée à l'avance pour clore une discussion sans crise de larmes.
Julian voulut dire quelque chose, lui aussi. Il hésita entre mille tournures, toutes inappropriées ou n'exprimant pas correctement ce que le jeune homme avait sur le coeur. Car il désirait revoir Lucy ; il l'appréciait beaucoup, était intéressé par ses histoires. La présence de son amie lui manquait. Mais pour autant, il était décontenancé de s'être senti si gêné après avoir frôlé ses doigts. Etait-ce normal ? Ils n'étaient pourtant que deux compères, rien d'ambigu ni de tendancieux.
Le portable de Julian vibra une nouvelle fois. Daren devait s'impatienter de ne pas avoir de nouvelles de son fils ni de le voir rentrer. Le jeune homme imagina fort bien son père tourner en rond dans sa cuisine, faire les cent pas, comme un fauve nerveux et effrayant. C'était souvent cette image-là qu'il avait de cet homme froid, sérieux et pourtant impulsif.
Aussitôt, Julian fit un pas en avant, se décidant enfin à terminer ses courses. Il en enchaîna un deuxième sans hésiter. Deux plaquettes de beurre, c'était tout ce qui lui manquait. Mais au troisième, il eut une pique dans la poitrine. Il n'avait toujours rien dit, et il regrettait son silence. Alors, spontanément, sans tergiverser cent sept ans, Julian se retourna vers Lucy, qui n'avait pas bougé.

-Appelle-moi ! lança-t-il un peu fort en mimant le combiné à son oreille.

Il fit volte-face dans la seconde qui suivit. Il avait peur de la réaction de Lucy : et s'il voyait le désintérêt dans ses yeux ? Ou le manque d'envie probant de lui obéir ? Il ne savait pas comment elle allait réagir, et cela le gênait fortement dans ses prédictions.
Julian attrapa au vol le beurre et raya la mention sur sa liste. Il avait tout pris, soigneusement rangé dans son panier. Il se rendit au caisse, cherchant du regard la jolie Roberts et son caddie lourdement chargé. En vain , et Julian se résolut finalement à ne contempler que la caissière, ses tempes ridées, ses cernes noircies, sa peau tachetée par l'âge. Rien d'aussi agréable, vraiment. En silence, elle passa les codes-barres les uns après les autres. Une voix nasillarde et dérangeante annonça un prix plutôt correct. Julian glissa quelques billets dans la main de l'horrible femme avant de recevoir son dû. En quittant le magasin, le jeune homme eut l'impression de tourner une page de sa vie.
Une étincelle dans sa tête lui fit amèrement regretter ses mots. Peut-être aurait-il mieux fait d'être entreprenant, de lui dire qu'il l'appelerait dans les jours à venir. Mais l'aurait-il fait ? Rien n'était moins sûr. Obnibulé par sa thèse, craignant la réaction de son interlocutrice, Julian aurait certainement choisi la solution de facilité, ou du moins, le camp où les sont les moins grands. Parce que risquer valait souffrir, et souffrir était forcément risqué. Le King savait se mettre en danger mais seulement quand il sentait que c'était inexorablement nécessaire. Or, sa tête, son âme et son coeur ne s'accordaient pas la question. Il était confus, dans un flou gaussien étrange, ou les contours étaient nets et la base invisible.
Et puis, il verrait bien, à l'instant même où il recevrait son appel, qu'elle tenait un tant soit peu à lui. Alors, en voyant Lucy s'afficher sur son téléphone, il serait comblé par un soulagement et une joie comme il n'en avait pas ressenti depuis deux ans. Une main tendue, sans jugement, sans prétention. Une main qu'il saisirait en étant transcendé par ce grand frisson. Une allégresse divine, une relation saine. Le retour du vampire à la lumière. »


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