Lucy et James avaient pris la voiture des Wainwright en milieu de matinée, et avaient roulé jusqu'à Philadelphie. Pourquoi ? Pour aller au musée pardi ! James avait une exposition à aller voir pour ses cours d'art, et elle se trouvait dans la grande ville voisine. Il avait raconté cela à Lucy lors de l'un de leurs cours de soutien, et elle avait proposé de l'y accompagner avec joie. Lucy avait toujours aimé les musées, ses grands espaces aérés et silencieux, remplis d'oeuvres qu'elle ne comprenait pas toujours. Elle se sentait si petite, si insignifiante lorsqu'elle y mettait les pieds. C'est donc avec joie qu'elle accompagnait le meilleur ami de Ginny. Au début, prendre la voiture ne l'enchantait pas des masses, mais c'était plus pratique que prendre le train alors elle avait sacrifié sa conscience écologique pour l'occasion. Ils avaient roulé un bon moment, s'étaient retrouvé dans les embouteilles, et puis avaient finalement atteint l'agglomération. Lucy se gara dans un parking non loin de la rue du musée et en sortit, soulagée de pouvoir se dégourdir les jambes. Elle attendit que le petit James - bien plus grand qu'elle, mais bref - sortit et verrouilla le véhicule.

Nous y voilà ! d'après mon plan... dit elle en déroulant sa carte de la ville, ça devrait être... par là ! elle tendit le doigt vers un bout de la rue. On y va ?

Elle dit un grand sourire à son compagnon et commença à marcher, pas bien sûre de la direction. Elle était contente de quitter un peu Magnolia, et de voir de nouvelles têtes. Lucy aimait changer d'air de temps en temps, elle n'aimait pas la routine. Malheureusement, depuis son emménagement, sa vie ne bougeait pas beaucoup: toujours les mêmes tâches, toujours les mêmes têtes. Elle arrivait parfois à saturation. Avant, à l'université, au moins il y avait du changement ! C'était comme si le temps s'était figé depuis un an et demi.

Enfin le Philadelphia Museum of Arts se dressait devant eux ! Ils avaient perdu un peu de temps à déambuler dans les rues de la ville, le nez dans la carte, et argumentant que le chemin à prendre. Bien sûr, c'est Lucy qui avait eu raison, même si le jeune James refusait obstinément de l'admettre. Ah, ces jeunes ! Ils entrèrent dans le bâtiment, soulagés de se trouver au chaud. Dehors, le vent était glacial et le ciel d'un gris terne. Cela ne présageait rien de bon pour le chemin du retour: Lucy appréhendait une chute de neige.

Une fois à l'intérieur, elle attendit que James lui donna la direction à prendre. Elle était là pour l'accompagner et était donc résignée à le suivre. Mais il ne semblait pas très tranquille à l'idée de faire un choix. Par où commencer ? Le musée était immense, et ils n'auraient pas le temps de tout visiter, c'était évident. il fallait faire un choix stratégique.

Qu'est ce qui est le plus important de voir pour ton cours ? On devrait commencer par ça !

Elle avait très envie d'aller voir l'exposition sur les impressionnistes français. Ayant habité à Paris, elle était une fervente amatrice du Louvre, mais aussi du Musée d'Orsay et du Quai Branly. Elle appréciait la peinture française bien plus que toutes les autres. Mais encore une fois, elle était là pour James et non pour satisfaire sa curiosité personnelle. Cependant, une envie de faire pipi pressante l'avait prise depuis leur départ de Magnolia et elle profita de l'hésitation de James pour aller faire un tour aux toilettes, rapidement.

Lorsque Lucy revint des toilettes, ils étaient fin prêts à explorer le musée. Tous deux munis d'un plan, il n'y avait aucune raison de se perdre ! Enfin... ils l'espéraient du moins. James prit la décision de commencer par la XVIIIe siècle, pour ses cours, puis lança l'idée de choisir la prochaine exposition selon leurs goûts. Lucy ne put s'empêcher de pousser un petit cri d'excitation.

Oh ouiii, le XIXème et les impressionnistes !

Elle ressemblait à une enfant dans une confiserie, un immense sourire aux lèvres. elle espérait que James soit d'accord avec ce choix qui lui tenait particulièrement à coeur. Mais ce n'était pas un garçon difficile et elle était quasiment certaine qu'il accepterait.

Elle leva le nez vers les différents écriteaux, cherchant le XVIIIème. Elle vit celui qui indiquait l'art contemporain, seconde étape de leur parcours, puis celui qu'elle cherchaient. Ils prirent donc la direction indiquée côte à côte et entrèrent dans une grande gallerie, laquelle fourmillait déjà de badauds absorbés par les oeuvres présentées. Elle sourit à James, tout guillerette de se trouver là, et s'approcha un peu plus près d'un tableau. Elle était tellement heureuse de se trouver là, loin de Magnolia, et dans un musée qui plus est. Adolescente, elle rêvait de travailler dans un musée en tant que conservatrice. Quelque part, elle n'avait pas renoncé à son rêve, et lorsqu'elle reprendrait les études, souhaitait s'orienter dans la culture.

James Ҩ lucy

«« Une œuvre d’art est un coin de la création vu à travers un tempérament. » »

- Oh! Et. Qu'est ce que tu as envie de voir ? Je propose qu'après la visite obligatoire pour mes cours, on visite un peu ce qui nous plais. Ça te tente ? Lançait-il, souriant, marchant dans l'un des couloirs.

- Oh ouiii, le XIXème et les impressionnistes ! Lançait-elle presque aussitôt. Sa réponse s'appartenait plus à un cri de joie qu'autres choses. Il ne pût s’empêcher de rire face à son enthousiasme, qui avait l'air proportionnel au sien.

- Va pour les impressionnistes et le 19 ème siècle, rit-il. Mais s'il te plais, calme-toi, on dirait que c'est moi qui t'accompagnes ! Lâchait-il d'un sourire taquin.

Aussitôt dit, tout deux se dirigèrent vers une galerie du 18 ème siècle. Il se prit quelques fois les pieds pour se frayer un chemin, cherchant une place près de chaque tableau, il griffonnait quelques notes ou questions qu'il se posait sur la peinture. Parfois, il dessinait des symboles ou des courbes que lui seul semblait pouvoir comprendre. Presque à chaque fois, il cherchait l'avis de Lucy. Premièrement il était curieux - Il avait pas mal discuté dans la voiture et il avait appris que Lucy s’intéressait pas mal à la culture, et ainsi il avait la possibilité de compléter ses notes.

Par moment, il repérait un artiste qu'il avait étudié en cours et il s'amusait d'entendre des discours qui divergeait de ceux que leur professeur leur avait enseigné.

- On fait une pause ? Dit-il, s'asseyant en tailleur sur un banc. Il avait beau adorer les musées, l'architecture était toujours assez conséquente et il était obligé de pas mal marché et resté début. Et oui, il fallait l'avouer, James était fainéant.

Il ne pût s’empêcher de penser qu'il préférait visiter un musée de cette façon, avec Lucy, qu'une visite obligatoire avec l'école. Il lui semblait qu'une partie de sa classe était très peu intéressé par l'art qui les précédait et ne cessait de couvrir la voix de l'homme du musée. Et puis, comme il l'avait dit précédemment, ils étaient toujours pressé et ils ne faisaient presque jamais aucune pause.

Il soupirait d'aise, regardant autour de lui.

Lucy aimait la peinture, et toutes les formes d'art en général, même si elle préférait le cinéma et la photographie. C'est donc avec joie qu'elle arpentait les couloirs du musée consacrés au XVIIIe siècle en compagnie de James. Elle choissait de s'arrêter quelques minutes devant un tableau, et prenait le temps d'en discuter avec James, ou bien elle passait devant rapidement sans s'y attarder. Elle n'y connaissait pas grand chose, techniquement parlant, mais elle trouvait cela esthétique, et surtout porteur d'une image d'une époque. Mais au bout d'une heure à marcher et lever le nez en l'air, elle commençait à fatiguer. Alors c'est avec joie qu'elle accepta la proposition de James: ils s'assirent sur un banc, au milieu des badauds attroupés. Elle sortit sa bouteille d'eau et but une gorgée.

Ca va, ça te plait ?

Elle espérait que l"exposition lui plaisait. En tout cas, cela en avait l'air. Il était souvent le nez à deux centimètres d'un tableau et griffonnait sur son calepin des notes indéchiffrables. Parfois elle le voyait se frayer un chemin pour réussir à approcher d'une oeuvre. Elle s'étira, ayant un peu mal au dors et lui fit un grand sourire. Elle attrapa son téléphone, répondit à un texto de Satine et en profita pour regarder l'heure. L'après midi était déjà bien entamé, il fallait qu'ils se pressent s'ils voulaient voir tout ce qui les intéressait. Après une courte pause, Lucy se redressa.

On est reparti !

Zou, direction les Impressionnistes. Cette fois, c'était elle qui avait le nez à deux centimètres des tableaux. Ils en firent rapidemment le tour, l'exposition n'était pas gigantesque... malheureusement. Et puis la jeune fille commençait à avoir les jambes lourdes, l'envie de rentrer se fait ressentir. D'autant plus qu'ils avaient un peu de route !

On devrait y aller, tu ne crois pas ?

James Ҩ lucy

«« Une œuvre d’art est un coin de la création vu à travers un tempérament. » »

James et Lucy firent une courte pause pour se reposer un peu, discutant de ce qu'ils avaient appréciés ou surprit. Dés qu'ils furent retapés, ils se remirent vite en route pour se diriger vers les impressionnistes. James était plus venu dans cette partie pour faire plaisir à Lucy, mais au final, il fût loin d'être déçu. N'ayant pas encore vu cette matière en cours, il eut l'occasion de découvrir pas mal de choses. Il ne put s’empêcher de sourire : Il pourrait ennuyer Evanes en faisant comme s'il connaissait la matière.

D'ailleurs, le détour dans la pièce avait largement valu le détour : L'enthousiasme de Lucy était des plus amusant. Presque collée aux peintures, elles regardaient les oeuvres de façon émerveillée. Mais le temps finirent vite par les rattraper, il ne restait d'ailleurs plus grand monde à l'intérieur.

D'un commun accord, ils décidèrent de rentrer à Magnolia. James prit la direction de la sortie, en piochant quelques flyers pour compléter ses travaux, à la sortie. Ils prirent quelques minutes pour retrouver la voiture de Lucy sur le parking et puis, ils se mirent en route. James profita du chemin du retour pour mettre de l'ordre dans ses idées et faire un plan plutôt concret dans ses notes, alors que Lucy marmonnait du Florence and the machine. ( - D'ailleurs, c'était presque une catastrophe. )

James finit par refermer son carnet, soupirant doucemment. Comme pour lui ou Lucy, cette sortie avait été de façon plus bénéfique que simplement pour leur culture personnelle. Elle avait eu don de les ressourcer et de s'échapper un instant de l’atmosphère lourde que contenait parfois Magnolia. Il comprenait quand Katya lui en parlait avec enthousiasme, ayant l'air de plus apprécier cette nouvelle ville que celle où elle était. Au début, il avait ressentit une pointe de jalousie en entendant les paroles de sa soeur. Au fonds, il n'y avait aucun mal : Ils avaient toujours été connu comme inséparable. Et maintenant, elle était loin, parfois présente les week-end, en alternant aussi ses visites chez son copain. Mais maintenant, peut être que, il comprenait pourquoi elle avait fait ce choix.

Le moteur de la voiture de Lucy finit par se stopper, arrivé devant la maison Fitzgerald.

- En tout cas, merci pour m'avoir accompagné ! C'était beaucoup plus sympa comme ça, j’espère que ça t'as plus aussi. A une prochaine ?

Il lui fit la bise et partit chez lui.

James fut du même avis que Lucy: il était pour eux temps de rentrer ! Il rangea son bloc notes et son stylo, et ils étaient partis. Ils traversèrent la galerie et empruntèrent le chemin de la sortie. L'air sec et froid les prit à la gorge ; Lucy remonta rapidement son écharpe sur son nez. Quelques rayons de soleil parvenaient à se frayer un chemin entre les gros nuages mais ils étaient rares. Les deux jeunes gens marchèrent d'un pas vif jusqu'à la voiture, garée sur le parking. Il leur fallut quelques minutes d'ailleurs pour la retrouver. Une fois à l'intérieur, la conductrice mit le chauffage à fond et lança le dernier album de Florence and the machine dans l'auto radio, son nouveau groupe fétiche. Pendant le retour, l'ambiance était plutôt calme dans la voiture: Lucy chantait comme bien souvent, et James mettait de l'ordre dans ses notes de cours. Quel élève studieux ! En arrivant à Magnolia, l'humeur de Lucy se plomba en quelque sorte. elle savait qu'après cette petite escapade hors de la ville, le train-train allait reprendre... et pour un sacré bout de temps ! Elle s'arrêta d'abord devant chez les Fitzgerald pour déposer James. Il était vraiment adorable avec elle, il lui dit au revoir et lui fit la bise... comme un petit Français !

Attention James, tu t'européanises à mort à force de traîner avec moi, le taquina-t-elle. Salut, à bientôt j'espère !

Elle lui sourit et le regarda rentrer chez lui. Elle appréciait vraiment ce garçon si doux et si sensible. Elle avait envie de lui faire des câlins comme à un petit chat ! C'est en pensant à cela qu'elle roula jusqu'au numéro 42. Elle se gara dans l'allée, et rentra dans la demeure Wainwright, le moral dans les talons. Elle n'avait qu'une envie... ou plutôt deux: un café au lait et un bon livre.

RP terminé.