Daniel jouait au football américain depuis longtemps. C’était bien plus qu’une passion pour lui, c’était devenu un mode de vie. Le sport lui avait appris à acquérir une certaine discipline et une organisation constante. Il avait commencé à en faire par simple plaisir ou pour se défouler avant de vouloir se perfectionner dans le milieu. Les entraînements répétés durant la semaine lui avaient appris à devenir responsable et à se donner à fond pour un but bien précis. Le jeune homme avait transposé ces qualités dans d’autres domaines de sa vie, telles que les études. Il étudiait la médecine en première année de l’université de Thomas Jefferson, et même si sa passion pour le sport restait plus forte que jamais, il avait préféré assuré ses arrières dans une autre option. Il avait donc intégré tout naturellement l’équipe sportive de sa faculté au poste de quaterback et avait fait connaissance avec de nouveaux entraineurs. Il ne fallait pas chômer durant les entrainements avec eux, mais cela ne dérangeait pas Daniel, qui préférait avoir des coachs qui ne perdaient pas de vue les objectifs fixés que des entraineurs qui leur demanderaient le minimum. Tous ces efforts payaient aujourd’hui, jour de match important entre son équipe et celle, plutôt très bonne, d’une université adverse. Daniel et ses coéquipiers étaient tombés sur de très bons opposants et n’avaient pas encore fait une bonne saison, raison pour laquelle ils devaient absolument gagné le match aujourd’hui. Le jeune homme essayait d’appliquer les conseils qui lui avaient été donnés et répétait des séquences vues en entrainement. Depuis le début du match, il avait aidé son équipe à marquer quelques points. Peut-être était-ce dû à la présence exceptionnelle de Jonathan, en l’absence du coach principal, il était venu les regarder jouer. Il s’entendait plutôt bien avec l’homme qu’il trouvait plus investi et plus proches des joueurs que leur premier entraineur. Soudain, pendant le match, il détourna la tête dans les tribunes pour croiser le regard de sa jumelle à la recherche de son appui, elle était la seule personne dont il avait vraiment besoin pour se sentir soutenu et il se sentait comme pousser des ailes quand elle venait assister à un match, il aurait détesté la décevoir. Cependant, ce qu’il remarqua ne lui plut pas du tout ; un jeune homme un peu trop entreprenant était entrain de draguer sa sœur. Daniel se déconcentra un instant, moment qui suffit à un de ses adversaires pour reprendre le dessus et s’éloigner avec le ballon. Perturbé par ce qu’il venait de voir, il manqua ensuite plusieurs passes qui redonnèrent l’occasion à l’équipe adverse de recoller au score. Jonathan l’appela alors et lui demanda de sortir du terrain. Enervé, Daniel quitta la pelouse et s’assit sur le banc à côté d’autres de ses coéquipiers. Il fulminait intérieurement, mais gardait un visage impassible à l’extérieur. Il ne voulait pas que le mécanicien devine la véritable raison de sa déconcentration. Une chose était sûre. Après le match, il démonterait celui qui osait tourner autour de sa jumelle. « C’est rien coach, juste une petite baisse de régime, mais je vais me reprendre ! Ma place est sur le terrain ! ». Répondit-il en s’agitant et en montrant l’équipe adverse qui remontait de plus en plus. S’il ne retournait pas jouer illico presto, ils allaient bientôt se faire dépasser.

Daniel regardait ses coéquipiers perdre de plus en plus de terrain dans le match. Il s’agitait sur son banc pour faire comprendre à son coach qu’il avait envie de retourner jouer, pourtant ses pensées étaient ailleurs. Il avait besoin de se défouler sur le terrain pour oublier l’image qu’il avait encore en tête de sa sœur qui se faisait draguer par un mec chelou dans le public. Il avait bien envie de mettre une bonne droite à cet individu pour lui faire comprendre que sa jumelle était intouchable. Soudain, Jonathan l’interpella et lui donna l’autorisation de retourner sur le terrain. Le jeune homme ne se fit pas prier et rejoignit ses coéquipiers.Les adversaire s recollaient dangereusement au score alors qu’il ne restait plus que cinq minutes avant la mi-temps. L’arrivée de Daniel réorganisa un peu les déplacements de l’équipe sur le terrain, et il attrapa le ballon lors d’une passe qui lui fut faite pour avancer sur le terrain. Il se mit alors à courir plus vite pour éviter les joueurs adverses, lorsque dans un moment d’inattention, il détourna une nouvelle fois le regard vers la place où sa sœur était assise un peu plus tôt. En effet, Gabrielle n’était plus là. Daniel fulmina de nouveau et se déconcentra lorsqu’un de ses opposants le plaqua par terre et reprit le ballon. Le coach cria son nom à s’en époumoner et encouragea l’équipe à se démener pour ne pas se faire rattraper dans les points. Le jeune homme n’avait plus le cœur à jouer, son esprit était totalement ailleurs. L’équipe adverse marqua et recolla au score. Quelques secondes après, Daniel était tellement énervé au fond de lui qu’il reporta sa colère sur le jeu ; il courut alors pour essayer de récupérer le ballon, mais il arriva avec une telle force sur le joueur d’en face, qu’on le siffla pour une faute. L’autre équipe récupéra la main et gagna encore deux points de plus. La mi-temps tomba à point nommé, car le jeune homme quitta le terrain complètement énervé pour rentrer aux vestiaires. La mi-temps était un temps octroyé aux équipes pour faire une pause et reprendre le souffle, mais aussi pour établir de nouvelles stratégies de match pour essayer de remonter le score. Pourtant, Daniel voulait sortir d’ici et retrouver sa sœur, elle allait entendre parler de lui ! Il arriva alors devant les casiers et donna un coup de poing dedans avant de jeter son casque sur un des bancs. C’est alors qu’il entendit les autres rentrer et Jonathan s’approcher de lui. Il n’avait nullement envie de parler de ce qui venait de se passer avec son coach et espérait qu’il ne lui poserait pas à nouveau des questions, mais c’était sans compter sur le sens de l’observation du mécanicien qui percevait directement quand quelque chose n’allait pas. Ce match était très important pour l’équipe qui ne pouvait pas se permettre de perdre une fois de plus sous peine de perdre définitivement toutes chances cette saison.

A croire que Gabrielle le faisait exprès ! Elle profitait de sa présence sur le terrain pour s’amuser avec le premier venu dans le public en sachant pourtant très bien que son frère n’acceptait que difficilement ses fréquentations. Il s’en voulait un peu au fond de lui-même de le prendre autant à cœur et d’en faire pâtir le reste de l’équipe, mais c’était plus fort que lui. Son attachement pour sa jumelle était démesurée au point qu’il n’arrive pas à faire abstraction de ce qu’il avait vu et à se reconcentrer. Daniel et Gabrielle vivaient jalousement dans la bulle de leur relation frère-sœur et n’arrivaient pas à se partager sans éprouver une possessivité qui les étouffait aussi bien l’un que l’autre. Le jeune footballeur ne pouvait pas en expliquer la raison ; le lien avec sa sœur était tellement fusionnel que ce sentiment entre eux était probablement instinctif. A la mi-temps, il quitta donc le terrain énervé et rentra dans les vestiaires en trombe. Il n’avait aucune envie de retourner dans le match aussi longtemps pour la voir se faire tripoter de la sorte. La frustration qui lui rongeait le ventre nourrissait sa colère et rendait ses pensées trop confuses que pour jouer correctement. Daniel était dissipé dans des enchainements simples vus à l’entraînement et ratait des passes qu’il maitrisait pourtant. Un coup de poing dans la porte de son casier attira le regard de quelques-uns de ses coéquipiers, comme si de son état d’esprit, dépendait celui du reste de l’équipe. Le coach rentra à son tour dans les vestiaires et exposa quelques nouvelles stratégies avant de s’avancer vers lui. Daniel était assis contre son casier et avait mis sa tête dans ses mains pour tenter de faire abstraction de ce qu’il y avait autour et oublier l’image de sa sœur. Il releva alors la tête en constata que Jonathan s’était rapproché de lui. Il n’avait pas encore envie de se justifier à son coach. Il respectait beaucoup les talents de l’homme ainsi que son caractère à la fois ferme mais agréable avec les joueurs. Pourtant, aujourd’hui, Daniel voulait qu’on lui foute la paix. Peine perdue. Le mécanicien attendait des explications sur son changement d’attitude soudain. Le jeune homme haussa alors un sourcil et décida de répondre légèrement sur la défensive. « On se fait rattraper et c’est uniquement de ma faute ? Que voulez-vous que je vous dise ? Je ne suis pas responsable de tous les membres de l’équipe. » Daniel était d’accord qu’il pouvait tirer vers le haut ou le bas la cohésion de sa propre équipe, mais il n’était pas responsable de la façon dont ils jouaient tous non plus. C’était un peu facile de lui coller toute la faute de la remontée des adversaires sur ses épaules. Daniel retira son casque et reprenait son souffle pendant la courte pause. Le reste du staff expliquait les nouvelles stratégies de déplacement sur le terrain, mais Jonathan n’en avait visiblement pas fini avec lui. « Je vous l’ai déjà dit, coach. Juste une petite baisse de régime. Je me suis donné à fond depuis le début du match, mais ça devrait aller mieux après la mi-temps. » Sa fierté mal placée reprenait le dessus. Hors de question qu’il parle des écarts de sa sœur devant l’équipe. Il envisagea alors une autre idée. Puisque le mécanicien ne semblait pas prêt à le remettre sur le terrain tant qu’il ne lui disait pas ce qui se passait, autant alors qu’il reste ici. Il se rhabillerait vite fait pour aller voir sa jumelle et lui dire ses quatre vérités.

Daniel n’avait pas envie de se justifier auprès de son entraineur. La relation fusionnelle qu’il partageait avec sa sœur n’était pas un secret d’état, mais donner cette raison-là n’aurait pas vraiment été valable. De quoi aurait-il eu l’air devant Jonathan ? Il soutint le regard de son coach qui, à sa grande surprise, avala ses explications sans insister. Le mécanicien se redressa et lui tapa dans le dos pour l’encourager à se reprendre. Daniel se sentait remotivé par les paroles de son entraîneur qui avait le don de remettre le moral de l’équipe sur pied. « C’est compris, coach ! » Rétorqua-t-il d’un air décidé aux conseils et directives de Jonathan. Le jeune homme écouta les quelques stratégies établies par le staff pour essayer de décontenancer l’équipe adverse lorsque la fin de la mi-temps retentit. Il était temps de retourner sur le terrain et de se concentrer sur ce qui importait vraiment : gagner ce match ! Daniel monta sur le terrain, son enthousiasme retrouvé, et partit se mettre en position d’attaque au moment où le coup de sifflet retentit pour la reprise du match. Le quaterback oublia sa sœur pendant quelques instants et se démena à nouveau pour ouvrir le jeu et faire de jolies passes à ses coéquipiers. Il marqua lui-même quelques points, ce qui leur redonna une petite avance. La deuxième mi-temps commençait plutôt bien pour l’équipe du jeune Montgomery. Les troupes semblaient avoir été suffisamment remotivées pendant la pause pour tenir tête à leurs soi-disant champions adverses. Entrain de crier au bord du terrain, Jonathan avait l’air plutôt content de ses joueurs et de la tournure avantageuse que prenait la partie. Au début, Daniel ne se retourna pas dans le public pour ne pas perdre le fil de sa concentration jusqu’au moment où il entendit de loin les encouragements de sa jumelle. Il s’arrêta une seconde et lui adressa un signe avant de reprendre le cours du jeu. Pourtant, un détail lui avait échappé ; elle n’était pas seule. Il restait moins de dix minutes à jouer, temps raisonnable pendant lequel l’équipe de Daniel pouvait conserver sa petite avance s’ils continuaient sur le même rythme soutenu. Mais le jeune quaterback commit l’erreur de trop en faisant une passe à un de ses coéquipiers et en se retournant une nouvelle fois vers Gabrielle pour vérifier qu’il avait mal vu… Mais non ! Sa jumelle était bien entrain d’embrasser l’inconnu à côté d’elle et se leva même pour quitter les gradins. Il suffit de ce laps de temps pour le jeune homme manque la passe qui avait été faite dans sa direction et pour que l’équipe adverse récupère le ballon. Ce qui n’était pas grave en soi vu leur avance, sauf que complètement exaspéré, Daniel retira impulsivement son casque et le lança par terre violemment. L’arbitre lui siffla alors une faute d’exclusion… tout ce qu’attendait le jeune homme en somme. Il ramassa ses affaires et quitta le terrain en colère. Il retourna alors dans les vestiaires pour oublier sa frustration. Il avait quasiment fait tout le boulot pendant l’épreuve, par conséquent, l’issue du match n’était d’ores et déjà plus entre ses mains.

Alors qu’il venait de se faire exclure du terrain, Daniel n’écouta pas l’ordre direct de Jonathan de s’asseoir près des autres sur le banc. Le jeune homme était trop enfermé dans sa bulle de colère pour entendre quoique ce soit autour de lui. Il retourna au vestiaire pour se calmer à l’abri de son équipe et s’assit sur le banc en tenant sa tête entre ses mains. Il avait quand même fait tout ce qu’il avait pu dans le match pour donner à son équipe assez d’avance pour le gagner. Dix minutes ne devraient pas être insurmontables pour tenir tête aux adversaires, même s’il s’agissait d’une des meilleures formations de la saison. Il s’en voulait un peu de ne pas avoir su se contrôler lors de la deuxième mi-temps et surtout de craquer pour si peu. Le jeune footballeur contrôlait mieux ses nerfs d’habitude, sauf quand il s’agissait de sa sœur. C’était plutôt une bonne chose quand elle venait le voir, car elle le poussait à se surpasser et lui donnait des ailes pour mieux réussir ses matchs. Mais sa présence était à double tranchant, car quand sa jumelle le contrariait, les conséquences s’en ressentaient aussi dans le jeu du jeune homme. Daniel sortit alors de ses pensées en entendant son équipe revenir dans les vestiaires. Le match était terminé et les premiers échos qu’il percevait ne lui renvoyaient pas vraiment une victoire de son équipe. Un de ses coéquipiers s’avança vers lui et lui annonça un match nul. Sérieusement ?! Comment avaient-ils pu se faire rattraper avec une si bonne avance dix minutes avant la fin ? En d’autres circonstances, Daniel aurait bien plus fulminé, mais il n’avait pas vraiment son mot à dire aujourd’hui. Jonathan arriva alors à son tour et l’agrippa par le bras pour l’entraîner dans une pièce à côté. Daniel tenta de protester et de se dégager, mais le mécanicien ferma la porte derrière eux et exigea des explications immédiates. « Il n’y a rien à dire. » Commença le jeune quaterback têtu, qui n’avait pas vraiment envie de lui en parler. A quoi bon ? De toute façon, Jonathan ne savait absolument rien de sa relation fusionnelle avec sa jumelle et ne comprendrait donc pas la réaction exagérée du jeune homme envers elle. Daniel réagit néanmoins lorsque son entraineur l’accusa de s’être comporté comme un gamin capricieux. Sur le coup de l’impulsivité, il n’avait certes pas pensé aux conséquences de ses actes, mais il s’était tout de même donné pour son équipe une bonne partie du match, chose que Jonathan semblait oublier. Il n’avait pas déconné par simple caprice d’un enchainement raté. Le jeune homme aurait cru que son coach le connaissait mieux que ça. Néanmoins, sa remarque eut le mérite de faire sortir Daniel de ses gonds. « Vous croyez vraiment que je me suis énervé à cause d’une passe ratée ? » S’exclama-t-il sur la défensive. Il se rendit alors compte que le mécanicien ne lâcherait pas l’affaire tant qu’il ne connaîtrait pas les vrais motifs de son pétage de plomb.

Daniel se retrouvait acculé dans cette pièce face à son coach, homme qu’il respectait beaucoup en temps normal, mais auquel il n’arrivait pas à s’ouvrir ce soir. En effet, une sourde colère grondait au fond du jeune quaterback, sentiment qu’il essayait de refouler au plus profond de lui et de taire devant ses coéquipiers et entraîneurs. Le jeune Montgomery n’aimait pas céder à ses ressentiments ; d’autant plus qu’il se trouvait lui-même ridicule de réagir de la sorte parce que sa sœur avait l’irresponsabilité de fricoter avec de jeunes inconnus. Mais Daniel était ainsi avec sa jumelle ; elle était plus que sa chair et son sang, elle était comme son double féminin, sa moitié intouchable. Comment le faire comprendre à d’autres alors qu’il était lui-même incapable de donner un sens à son comportement absurde ? Il s’en voulait de s’être laissé ainsi déconcentré, et baigné dans sa frustration, il n’arrivait pas à délier les lèvres, enfermé dans un mutisme qui avait pour visage l’orgueil qu’il arborait pour ne pas perdre davantage la face devant les autres. Mais face à Jonathan, il n’était pas vraiment de bon ton de garder ce masque. Daniel n’avait juste pas envie de se sentir plus ridicule qu’il ne se sentait lui-même ; à vrai dire, il s’en voulait de ne pas avoir su terminer le match dans de bonnes conditions, réalité qui le percuta d’autant plus lorsque le mécanicien soupira fortement et débina un flot de paroles qui le blessèrent tout de même dans sa fierté. Jonathan remit en cause la confiance qui s’était installée entre eux devant son refus de parler et son entêtement à prétendre que tout allait bien. S’il persistait dans cette voie-là, son coach se verrait contraint et forcé de le retirer des autres matchs de la saison alors qu’il occupait un poste important. Qui sait si Daniel perdrait encore ses moyens au cours d’une autre rencontre ? Le jeune homme ne répondit pas tout de suite, réfléchissant aux paroles que venaient de lui envoyer son entraineur en pleine face. Dans un sens, Jonathan avait raison. A sa place, le jeune Montgomery aurait eu la même réaction envers un autre de ses joueurs. Daniel ne s’emporta pas, mais préféra jouer carte sur table, plutôt que de se mettre son coach définitivement à dos. « J’ai vu ma sœur se faire tripoter dans les tribunes, ça m’a déconcentré et j’ai pété un câble. » Finit-il par confier sans détour. « C’est plus fort que moi, je ne supporte pas qu’elle se fasse traiter irrespectueusement. » Précisa Daniel un peu plus. Il se tut, n’ayant rien d’autre à ajouter. L’explication pouvait sembler légère, mais était bien la véritable raison de son débordement. Le jeune quaterback était têtu, borné et bien d’autres choses, mais il n’était pas menteur au point d’inventer une histoire ou une explication de toutes pièces pour se sortir d’une situation délicate. Il savait assumer ses actes ; en l’occurrence, il avait fait défaut à son équipe à cause d’un membre de sa famille, la personne qui comptait le plus à ses yeux.

Daniel détestait se faire remonter les bretelles, mais en l’occurrence, il était d’accord avec son coach. Il s’était laissé dépasser pas ses émotions et n’avait pas su maîtriser la colère qui avait grondé en lui. Le jeune footballeur avait un caractère impulsif, et dès qu’un garçon s’approchait de trop de sa sœur, il perdait le contrôle de lui-même. Il entretenait une relation trop étouffante avec sa jumelle qui agissait de la même manière avec lui, si bien qu’aujourd’hui il en avait réussi à perdre son plaisir de jouer. D’habitude, Daniel bougeait beaucoup mieux sur le terrain quand Gabrielle était dans le public, car motivé par ses encouragements, il se poussait à donner le meilleur de lui-même. Mais sa présence était à double tranchant et pouvait être négative comme il en avait été démontré aujourd’hui. Le problème était que le jeune quaterback laissait ses humeurs trop influencées par sa jumelle. Il devait apprendre à se contrôler et à bien séparer ce qui se passait sur le terrain et en dehors. Les paroles de Jonathan lui percutèrent l’esprit dans ce sens. Il ne devait plus réagir excessivement à la pression pendant les matchs et apprendre à relativiser. Mais il fallait dire aussi que Daniel s’en mettait beaucoup de pression dernièrement, sachant qu’il était un élément indispensable à l’équipe, il ne se relâchait jamais et avait parfois l’impression de devoir jouer pour deux ; ce qui ne le dérangeait pas en soi, mais la fatigue nerveuse accumulée depuis quelques temps, entre les cours épuisants et le sport où il était l’un des piliers de l’équipe, l’avait complètement fait céder à sa colère aujourd’hui. Sa sœur n’était pas le seul facteur qui entrait en compte. Son coach ajouta qu’il aura de toute façon l’occasion de s’expliquer après avec elle et que pendant le match, rien ne servait de se laisser déconcentrer aussi facilement. Imaginons, s’il avait été en pleine opération ? Daniel acquiesça silencieusement et laissa le mécanicien terminer avant d’approuver. Enfermé dans cette pièce, entre quatre yeux face à son coach, le jeune footballeur avait enfin retrouvé son calme. « Très bien coach, ça ne se reproduira plus. » Promit-il afin que le sujet soit clos. Daniel devrait faire un gros travail sur lui-même pour se gérer, mais il n’avait pas le choix s’il voulait continuer à jouer dans l’équipe sans problème. Il ne mêlerait plus sa sœur à sa passion. Le jeune homme attendit que Jonathan ouvre la porte et s’écarte pour le laisser passer afin de rejoindre les autres membres de l’équipe dans les vestiaires et parler des prochains matchs de la saison.

HJ: je te laisse terminer :)