Plus les jours passaient, plus il était difficile pour Clyde de se lever le matin. Une torture, une souffrance psychique et physique le submergeait chaque matin depuis quelques temps déjà. C’est pour ça qu’il a une sale tête tous les jours un peu plus. Enfin, tout ça pour dire qu’il a eut du mal à ce lever ce matin. A peine eut-il ouvert les yeux et relevé la tête qu’il fut prit d’une envie pressante d’uriner. Il se leva alors rapidement, manquant presque d’heurter une commode, puis se dirigea aux W.C. Alors qu’il était installé paisiblement au dessus du trône, il admira le poster d’une guitare électrique affiché en long sur le mur d’en face. Elle était belle, elle avait la classe, il se serait bien vu la porter même s’il n’avait jamais su joué de la guitare. Un jour il a appris la batterie « Pour pouvoir s’exprimer » lui avait sorti sa mère. Quelle connerie, après s’être initié aux percussions, le jeune homme se sentait obligé de taper sur tout c’qui bougeait avec ses baguettes.

En tout cas, malgré les signes révélateurs d’une adoration envers la musique, Clyde remarqua seulement quelques temps après qu’il n’était pas chez lui. En réalité, il avait passé la nuit chez son ami Jay et sa bande de colocataire. Plutôt bonne soirée, pour ce qu’il se souvient, puis de toute façon, c’est toujours une bonne soirée quand il va chez Jay. Il rassembla ses affaires, enfila son T-shirt, puis descendit à la cuisine. Là il vit Noah, un autre ami puis lui fit signe de la main et s’en alla.

Evidemment, il allait la tête dans le cul. Il bailla en s’en décrocher la mâchoire puis en mettant la main dans sa poche il sentit quelque chose. Une cigarette, presque cassé, juste un peu tordu. Il la mit à la bouche et l’alluma. Il avait une allure lancinante et symbolisé à merveille la jeunesse fatiguée. Fatiguée, mais affamé. Le ventre de Clyde grognait d’être vide. Il regarda son portable, et l’heure affiché 11h45. Normal qu’il est faim, c’est l’heure de manger. C’est alors qu’il se dirigea, pleinement motivé, vers le fast-food le plus proche.

Quelques minutes plus tard, il était arrivée devant le fast-food du quartier, l’odeur aguichante de la friture dansait sous son nez, et narguait son estomac d’avantage. Il entra sans réfléchir dans le bâtiment. Il regarda le menu, comme un enfant, les yeux plein d’étoiles, salivant d’avance à ce qu’il allait manger.
- Hamburger frite sauce blanche et avec plein d’oignon. Non parce qu’il aimait puer de la gueule, mais parce qu’il aimait les oignons.

- Cela fera 4.80 s’il vous plait. Lui dit gentiment la vendeuse.

Clyde, comme un honnête et gentil client, s’apprêtait à donner les sous qu’il fallait. Seulement en sortant sa monnaie de sa poche il s’aperçu qu’il avait tout juste 2 misérables dollars. Il regarda la vendeuse avec des yeux de cockers, mais cette dernière passa au client suivant sans même essayer de comprendre. Femme sans cœur ! Le jeune Ainsworth, fit demi tour en grommelant des paroles incompréhensible, puis sortir en claquant la porte. Dehors, il fuma tout simplement une autre cigarette.

C’est alors qu’il aperçut une petit brune, débraillé, négligé, garçon manqué, tout pour être amie avec lui quoi. C’était Alix, SON Alix. Il la salua, et répondit furtivement disant que ça allait bien. Mais elle comprit très vite qu’il était encore en mode « réveil », car apparemment, Clyde avaient les yeux rouges. Comment le savoir, il n’avait même pas prit la peine de se regarder dans un miroir ce matin. Après cette remarque, il soupira et frotta ses yeux fatigués, sachant pertinemment que ça n’arrangerait pas les choses.

- On ne change pas les bonnes habitudes. Lui répondit-il avec un sourire béat.

Il la regarda alors dans les yeux et remarqua qu’elle aussi n’était pas en pleine forme ce matin. Il lui rendit son sourire moqueur puis lui pinça la joue droite.

« Allez, viens manger un bout avec moi. »

L’entente du mot « manger » retentit à ses oreilles comme un coup de pistolet. C’est alors que Clyde lui lança un sourire d’ange. Il n’avait pas assez d’argent pour se payer un sandwich, et Alix s’était retrouvé pile au bon endroit au bon moment. C’est fou c’qu’il l’aimait cette fille.

- Tu m’invite ? Ok.

A vrai dire, Clyde ne savait même pas si Alix comptait lui payer à manger, mais il l’espérait fort en tout cas. Il jeta sa cigarette sur le bord du trottoir, passa devant son amie, lui ouvrit la porte, et lui montra d’un revers de main l’intérieur.

- Après toi.

Quel gentleman celui-là.