Il était tout juste 20h30, Zain venait de dîner avec sa famille. Ce n’était pas un très bon jour pour lui, sans aucune raison précise, c’était un jour comme ceux où l’on a l’impression que tout va mal et qu’il n’existe aucun échappatoire à ce mal. Zain était en couple depuis plusieurs mois déjà avec Elin Hamilton, et il devrait sentir qu’il pouvait aller la voir quand ca allait mal mais étrangement il n’arrivait pas à ressentir ce besoin. Tout était vraiment trop étrange avec Elin, il n’arrivait pas à savoir ce qui n’allait pas dans cette relation, quelque chose sonnait faux. Mais était-ce seulement cette mauvaise journée qui lui faisait ressentir ça ? Peu importe. Emily, la mère de Zain lui avait demandé de sortir les poubelles ce soir. Il accepta. Il sortit donc de chez lui, il faisait un temps assez agréable pour un début de soirée, ni trop chaud ni trop froid. Zain se dirigea donc vers la poubelle et mis le sac dedans, il se retourna afin de regagner sa maison quand il entendit une voix familière et une porte claquer. Il tourna la tête vers la maison voisine, la numéro 26. Il connaissait très bien ses locataires, les Kahn. Il avait longtemps été amis avec Zoë, pendant plusieurs années à vrai dire jusqu’à ce qu’elle ait un rendez-vous avec son frère, Sean. Zain avait développé des sentiments pour Zoë et il n’arriva pas à rester comme avant après que son frère lui ait parlé de ce rendez-vous galant. Même si Zoë et Sean n'étaient pas vraiment sortis ensemble, à vrai dire pas du tout, le fait que Zoë ait montré une attirance pour Sean à travers ce rendez-vous l'avait dérangé, dérouté.

C’était Zoe qui avait claqué la porte de chez elle, Zain put voir qu’elle eut l’air contrarié. Elle vit que Zain la regardait et il put déceler dans son regard un air d’incompréhension. Il faut dire que Zain n’avait plus aucune idée de ce qui se passait dans la vie de sa voisine depuis qu’ils avaient cessés de se parler, bien qu’il apprit par le site Dirty Secret qu’elle était enceinte d’un père dès lors inconnu. Zain hésita à aller voir Zoe, ou bien lui parler. Il pensa d’abord à faire comme si il n’avait rien vu et fit deux pas vers chez lui avant de s’arrêter, il se retourna à nouveau vers Zoe, qui était resté debout devant le palier de chez elle, il la regarda et dit d’un air hésitant :

Hum.. Ca va ?

Cette innocente question représentait les premiers mots qu’il lui adressait en l’espace de plusieurs mois. Mais il voyait sur son visage qu’elle était contrariée et il ne pouvait la laisser tout en sachant qu’elle allait mal. Il n’avança pas vers elle et il lui a posé cette question d’une voix assez forte pour qu’elle entende, mais pas trop pour ne pas voir débarquer tout le quartier.

Zoë_ « Okay ! J’ai comprit ! Arrête ! »

Zoë claqua la porte de la demeure numéro 26. La tension était trop grande, et ça en devenait insupportable. Elle n’avait pas besoin du tout de ce genre de stress. Qui sait si ça n’était pas mauvais pour le bébé? C’était mauvais pour elle en tout cas. Vêtue d’une simple veste, d’un jean et de petits souliers, elle croisa les bras sur son ventre gonflé. Ses yeux rouges de larmes montraient tout l’épuisement que son père lui donnait. Elle en avait vraiment assez de toute cette tension qui ne faisait qu’augmenter. Elle se sentait vraiment étouffée à chaque fois qu’elle rentrait chez elle. C’était dommage d’avoir perdu cette complicité qu’elle avait avec son père, cette complicité qu’elle avait avant que Sean ne l’aveugle et la détruise.

Certains pensaient que la plus grande gaffe de Zoë avait été ce bébé qu’elle portait, mais au fond, c’était Sean. À cause de lui, elle avait perdu beaucoup, à commencer par son temps, mais surtout un ami. Cet ami n’était autre que Zain. Il lui arrivait souvent de penser à lui, à l’amitié qu’elle avait perdue à cause du fait qu’elle avait fréquenté le frère de celui-ci. Elle avait été terriblement aveugle et s’en voulait énormément. S’il y a bien une amitié qu’elle voudrait retrouvée, c’est bien celle qu’ils avaient avant. En même temps, elle le comprenait d’avoir arrêté de lui parler…

Levant un peu les yeux du sol, Zoë remarque qu’il était là justement. Il semblait avoir assisté à la tempête. Dans ce genre de situation, auparavant, elle aurait couru dans ses bras. Mais là tout était différent : Elle était enceinte de cinq mois, et elle ne savait pas si elle pouvait toujours se compter parmi ses amis. D’ailleurs, celui-ci décida de rentrer sans rien dire, réaction normale selon elle. Elle détourna donc le regard pour ne pas le regarder lui tourner le dos, cherchant à éviter de souffrir encore plus. Elle n’entendit pas la porte de la maison de celui-ci par contre. Celui-ci s’était arrêté et lui avait demandé avec hésitation si elle allait bien. Surprise, elle le regarda, les yeux petits tant elle avait pleuré, puis jeta un regard rapide sur la demeure des Richardson. Prise d’un frisson, elle regarda derrière elle puis haussa les épaules en guise de réponse. De nouveau, elle croisa son regard avec celui de Zain puis décida de lui renvoyer la question.

Zoë_ « Et toi? »

Zain regardait Zoë, il voyait bien qu’elle était mal. Après lui avoir timidement demandé comment elle allait, il observa son haussement de tête qui voulait tout dire, quelque chose s’était passé. Zoë ne pensait probablement plus que Zain se préoccupait de comment elle allait. Mais elle avait tord, quand il avait appris que Zoë était enceinte, il avait longtemps hésité à l’appeler ou aller la voir mais il se disait que si elle-même ne lui en avait pas parlé, il ne devait pas le faire non plus. Cependant ce n’était pas dans la nature de Zain de rester en froid avec une personne tout en ayant des remords. De nature discrète et réservé, Zain n’en avait parlé à personne, encore moins à Elin et à vrai dire personne ne lui en avait parlé ce qui n’était pas si mal, puisqu’il n’eut pas à se justifier.
Zoë avait retourné la question à Zain, répondre « Oui merci » et rentrer chez lui ne le tentait pas vraiment et il voyait enfin une occasion de mettre un terme à cette dispute qui en soit n’en était même pas une. Ce n’était pas dans la nature de Zain de faire le premier pas dans n’importe quel domaine, Elin avait fait le premier pas dans leur relation par exemple mais Zain savait qu’il allait être préoccupé des jours entiers s’il ne faisait pas ce qu’il fallait faire.

Oui merci.

Quoi ? Il avait sérieusement répondu ca ? Non c’était sorti comme ça de sa bouche, d’un coup. Il ne pouvait pas en rester la, et enchaîna plutôt rapidement :

Hum.. Tu, tu veux marcher un peu ?

Plutôt satisfait d’avoir enfin pu sortir une phrase qu’il ne regrettait pas d’avoir prononcé, Zain ajouta un timide sourire avant de penser à si Zoë lui en voulait toujours d’avoir soudainement cessé de lui parler, cette idée lui emplit la tête.

Si elle avait retourné la question, ce n’était certainement pas par politesse. Depuis le temps qu’ils se connaissaient et après les beaux souvenirs qui emplissaient sa tête, elle jugeait qu’elle n’avait plus besoin de l’être. Enfin, dans un certain sens… Bref, si elle avait retourné la question, c’était bien parce qu’elle se souciait de lui. C’était important pour elle qu’il aille bien, qu’il soit heureux. Elle ne demandait pas mieux, surtout après le mal qu’elle avait pu lui faire. Il était donc hors de question de lui en vouloir. Il n’avait rien fait, bien au contraire. La fautive, c’était elle, et elle seule.

Celui-ci affirma qu’il allait bien. Tant mieux. Elle failli laisser échapper un soupir de soulagement. À la place, elle se contenta laisser paraître un léger sourire à travers sa peine. Au moins, l’un des deux était heureux. Du moins, c’est ce qu’elle supposait. Il avait une petite amie et sa famille était soudée, du moins c’est ce qu’elle croyait. Elle, elle était célibataire et enceinte de cinq mois. De plus, elle considérait que c’était impossible qu’elle soit un jour avec celui qu’elle aime. Sa vie était donc pitoyable comparée à celle de Zain. Détournant le regard pour de nouveau éviter de le voir partir, elle fut de nouveau surprise de l’entendre parler. Apparemment, il avait envie de lui reparler. Du moins, c’est ce qu’elle espérait. Elle le regarda de nouveau puis posa un regard sur sa maison. Son père allait probablement lui en vouloir si elle partait, mais ça n’allait pas vraiment faire changement sur l’humeur qu’il avait dernièrement. Elle regarda donc Zain en hochant la tête.

Zoë_ « Oui. J’aimerais bien. »

Elle n’avait pas réfléchit à ses paroles, mais en même temps, elle ne les regrettait pas. Elle avait toujours eu l’habitude d’être franche avec lui, n’ayant jamais eu de raison de lui mentir. Alors pourquoi changerait-elle cette habitude maintenant? Il était vrai qu’elle aimerait bien aller avec lui prendre une marche avec lui. Même qu’elle le souhaitait énormément dans ce genre de situation. Normalement, elle se serait sauvée en courant jusqu’au port, mais depuis que Zain ne lui parlait plus et ne venait plus la rejoindre là-bas, étant l’un des rares à savoir où la trouver en ce genre de situation, se retrouver là-bas toute seule était terriblement difficile, et effrayant. Être en sa compagnie dans son état allait la rassurer, l’honorer, la faire sourire même…

Tous les deux se mirent à marcher. Elle laissa le silence régner, ayant toujours honte d’elle. Elle s’en voulait de lui avoir fait du mal et donnerait beaucoup pour pouvoir reculer dans le temps, revenir un peu avant le 30 novembre, le jour où elle avait eu son rendez-vous, et découvrir que ça faisait du mal à Zain qu’elle soit amoureuse de Sean. Si seulement elle l’avait su, elle se serait probablement empêchée d’aller à ce rendez-vous avec Sean et tout serait différent aujourd’hui. Sa vie entière le serait maintenant… et Zain serait heureux.

Zain était content de la réponse de Zoë. Il lui sourit. A vrai dire, il se doutait qu’elle allait accepter, il la connaissait, il savait qu’elle n’était pas méchante bien au contraire. Il s’avança vers la maison des Kain, Zoë s’avançait elle aussi vers Zain. Ils se retrouvèrent alors face à face. Zain sourit de nouveau, il pensa alors qu’il était toujours en train de sourire lorsqu’il était gêné, ce qui était plutôt le cas, il avait peur que les deux anciens amis n’eut plus rien à partager et appréhendait cette promenade imminente. Les deux commencèrent alors à marcher dans Magnolia Street.

Zain réfléchit quelques secondes à ce qu’il pourrait dire, il pensa d’abord à parler du bébé que portait Zoë mais il pensa que ce sujet était trop personnel pour être abordé en premier après des mois sans se parler. Il songea qu’il ne savait vraiment rien sur ce futur enfant, ni même sur le père, il est voisin avec Zoë et n’a même pas remarqué qu’elle avait eu une relation sérieuse récemment, mais après tout cela aurait été tout à fait possible après tout, Zoë est une jolie fille. Cependant il n’était pas sur que Zoë soit toujours en couple si elle le fut autrefois. A vrai dire, il était un peu vexé qu’elle ne lui ait pas parlé du fait qu’elle soit tombé enceinte, après tout même s’ils étaient plus ou moins en froid, Zain a toujours pensé que si quelque chose de grave arrivait à Zoë, celle-ci lui en parlerait malgré tout. Cependant il préféra commencer par un autre sujet, plus logique : la dispute qu’il avait cru entendre entre Zoe et son père. Il ne savait pas vraiment comment aborder le sujet, il pensait qu’elle allait lui en parler d’elle-même mais manifestement non. Ils avaient fait plusieurs pas et Zain dit alors :

- Tu avais l’air préoccupée en sortant de chez toi tout à l’heure, il se passe quelque chose ?

Zain avait préféré être plus ou moins direct avec Zoë, si il voulait retrouver l’amitié qu’ils partageaient autrefois, autant qu’ils ne se cachent pas ce qu’ils pensent et si Zoë partageaient les envies de Zain sur leur amitié, elle aussi ne cacherait pas la vérité à Zain, d’autant plus qu’il avait lui aussi besoin de quelqu’un à qui parler, à qui se confier, quelqu’un avec qui il se sentait à l’aise et en qui il avait confiance. Autrefois il avait confiance en Zoë et il aimait discuter avec elle, alors pourquoi serait-ce différent aujourd’hui ? Il espérait que Zoë se confie naturellement à lui pour qu’il puisse à son tour lui confier ses problèmes et interrogations tout en étant à l’aise, sans se sentir forcer de lui raconter simplement histoire d’avoir quelqu’un à qui parler, non ce n’était pas ce que voulait Zain. Il voulait surtout avoir son avis sur ses problèmes, notamment sur sa relation avec Elin, relation assez compliquée et qui semble à la fois fragile et à la fois forte. Il n’arrivait pas à vraiment en parler avec ses amis proches, ou bien à son frère et les choses avaient été si faciles autrefois avec Zoë qu’il espérait qu’elle n’avait pas changé malgré tout ce qu’il lui était arrivé.

Quel silence insupportable ! C’était terrible. Zoë arrivait à peine à endurer. Malheureusement, elle ne savait pas quoi dire pour le briser. Que pouvait-on dire à une personne à qui l’on a brisé le cœur, une personne qui a cessé de nous parler pour se protéger, protéger son cœur? Des larmes montèrent de nouveau aux yeux de Zoë qui avaient légèrement eu le temps de sécher. Elle s’en voulait. Le pauvre ne devait pas être à l’aise non plus avec le silence qui régnait. Non seulement ils ne se parlaient toujours pas, mais la rue aussi était silencieuse. D’ailleurs, elle ne s’était pas trompée. Zain brisa ce silence, lui demandant ce qui s’était passé pour qu’elle ait l’air si préoccupée en sortant de chez elle.

Ce que Zain avait vu, c’était rien. Zoë se disputait souvent avec son père maintenant alors ce n’était pas différent pour elle. Ce soir, elle n’avait simplement pas eu besoin de se faire crier dessus par son père. Avec tout ce qu’elle peut faire dans la maison, comment pouvait-il lui trouver quelque chose à lui reprocher? Après tout, depuis la disparition de sa mère, Zoë avait toujours tout fait pour que cette perte ne paraisse pas trop dans la maison. Elle avait commencé à faire le ménage de la maison, ramassant tout ce que son père et sa sœur pouvaient laisser trainer derrière eux. Souvent, elle avait fait les repas à apporter pour son père et sa sœur. Elle avait reprit beaucoup des tâches que sa mère faisait, question de faire en sorte que sa disparition ne soit pas trop dure à supporter, car quand une personne nous quitte, ce sont tous les petits détails qui nous manquent le plus. Mais maintenant, étant enceinte et en dépression, elle devait se ménager le plus possible. Le médecin avait été très clair. Elle ne devait pas faire d’effort qui n’était pas nécessaire. C’est pourquoi elle était si souvent en train de se reposer, comparativement à ses habitudes.

Zoë_ « C’est rien. Mon père est sur les nerfs depuis un moment. Je sais pas trop… Je crois qu’il n’accepte pas trop ma grossesse. Du coup, dès qu’il a un moment, il trouve quelque chose à me reprocher. »

Zoë posa ses mains sur son ventre.

Zoë_ « Je sais que c’est difficile pour tout le monde de l’accepter. Mais de la part de mon père, j’aurais cru avoir plus de support, plus d’aide. J’ai l’impression d’être laissée à moi-même. »

Ce n’était pas le cas, bien sûr. Elle avait le support de bien des gens, mais elle aurait espérer que sa famille soit aussi soudée qu’avant. Son père ne semblait pas trop d’accord avec le fait qu’elle ait décidé de garder le bébé. Il faut dire aussi que le troisième mois de grossesse était passé et elle n’avait toujours parlé de sa grossesse à personne. Quoiqu’il en soit. Elle se sentie soulagé de dire ces simples mots, ayant cette impression de pouvoir à nouveau reparler à Zain, sachant bien sûr que ça n’allait probablement jamais être comme avant. D’ailleurs, peut-être vaudrait mieux qu’il soit mit au courant qu’elle n’avait jamais cessé d’être prête à l’écouter depuis toujours.

Enfin. Enfin le dialogue était renoué et enfin Zoë disait à Zain ce qui n’allait pas. Zain et Zoë continuaient de marcher dans la rue déserte, il n’était même pas 21heures qu’il semblait que toute la rue était déjà en train de dormir, étrange à vrai dire. Zain avait l’habitude de connaître dans les Kain une famille unie et il fut assez surpris de voir que tout n’était pas si rose. Il constata de nouveau que les apparences peuvent être trompeuses. Concernant sa famille, les Richardson sont vus de tous comme une famille modèle, alors que pour Zain, ce n’est pas toujours le cas : écrasé par la préférence de son père pour son frère avec lequel il a longtemps été en compétition, Zain s’est peu à peu habitué à cette ambiance, il est cependant en très bon termes avec sa mère depuis toujours. Zoë avait perdu sa mère et Zain savait que chez elle, elle jouait comme un second rôle en plus de celui de la fille. Zain se doutait que lorsque le père de Zoë apprendrait qu’elle est enceinte, certaines choses changeraient : après tout rares sont les parents qui réagissent bien lorsque leur fille adoré tombe enceinte. Cependant savoir que Zoë se disputait régulièrement avec son père le troublait un peu, lui qui ne s’était jamais vraiment disputé avec ses parents, habitué à garder ses pensées pour lui. Cependant Zoë était forte et Zain savait qu’elle ne se laisserait pas marcher sur les pieds, ou être malmener même enceinte. A ce propos, Zain ne connaissait toujours pas l’identité du père de ce bébé et il lui semblait que personne ne le savait à vrai dire.

Je comprends ce que tu ressens, il va sans doute falloir du temps pour que ton père accepte le fait que tu sois enceinte, il faut aussi le comprendre ca a du être plutôt brutal pour lui comme pour toi. Je pense que son attitude va changer au fur et à mesure que tu avanceras dans ton grossesse. D’ailleurs, je n’avais même pas remarqué que tu voyais quelqu’un…

Zain avait envie de savoir qui était le père, après tout comment ne pas en avoir envie, il s’agit d’un bébé dont nous parlons. Cependant il ne forcerait jamais Zoë à lui avouer si elle ne le veut pas : cela devait être suffisamment difficile pour elle comme ça, il n’avait clairement pas à en rajouter. Par rapport à accepter, c’est vrai qu’il est forcément difficile d’accepter, ou plutôt de s’habituer à ce qu’une de ses amis soit enceinte à un si jeune âge, cependant Zain doutait fort que les amis de Zoë change de comportement envers elle malgré ça. Zoë en était à cinq mois de grossesse, donc plus de la moitié, et Zain savait que les plus durs moments arriveraient bientôt et il serait là désormais lorsqu’elle aura besoin d’aide. Même si Zain en avait plus ou moins voulu à Zoë autrefois, tout cela était un temps révolu, il ne ressentait plus rien pour elle à part de l’amitié et il se disait même parfois qu’il avait été stupide d’avoir agi comme ça, cependant le passé était le passé et il était temps d’avancer.

Savoir qu’on peut compter sur ceux qu’on aime, c’est probablement le plus grand soulagement qu’on peut ressentir. Malheureusement pour Zoë, elle ne pouvait même pas compter sur son père. Même qu’elle commençait à sérieusement songer à quitter cette maison pour aller s’installer ailleurs, peut-être toute seule. Vivre sous cette pression n’était pas bon pour sa situation. Après sa grossesse non plus, elle ne pourra pas supporter ces crises de colère que son père lui piquera. Elle aura besoin de calme, question de ne pas effrayer le bébé. Elle ne veut pas que son enfant grandisse avec l’image d’une famille qui se déchire. Bref, elle écouta attentivement son ami, les mains sur son ventre, son pouce le flattant doucement.

En effet, Mr. Kahn prenait beaucoup de temps à s’en remettre, comparé aux autres. La tempête était passée pour eux, mais lui ne voulait pas passer l’éponge. Il était certain qu’il était son père, mais justement, ne devrait-il pas l’aider? Si sa mère était là, probablement qu’il aurait été totalement différent. Malheureusement, elle n’était pas aussi enthousiaste que Zain concernant son attitude. Elle ne croyait pas vraiment que ça allait changer. Songeuse, elle réussit à entendre la dernière phrase de Zain. C’est surtout à cette phrase qu’elle réagit, puisque les autres ne faisaient que montrer son pessimisme. Si elle avait fréquenté quelqu’un, il aurait probablement été le premier à le savoir. Ou enfin, peut-être pas, mais il l’aurait su d’une façon ou d’une autre… Par exemple, Dirty Secret aurait probablement partie la rumeur que ce garçon serait le père du bébé… En fait, Zoë ne fréquentait personne depuis longtemps. Sa dernière fréquentation avait été Sean. Après lui, elle n’avait eu qu’un rapport d’un soir avec une personne spécifique après une soirée bien arrosée. Le regard sérieux, les yeux pleins d’eau, elle regarda Zain.

Zoë_ « Je ne vois personne. Je suis complètement seule. »

Cette dernière phrase avait un léger double sens. En effet, elle était célibataire, mais elle montrait également toute la solitude que Zoë ressentait, cette solitude qu’elle n’avait pas quand Zain était encore près d’elle. Elle baissa les yeux et détourna le regard, laissant couler ses larmes en silence, continuant d’avancer. Elle avait une légère idée de l’endroit où elle voulait aller, là où elle se sentait le mieux quand elle était dans cet état : le port. C’était un endroit très calme et le mouvement de l’eau avait un effet très apaisant sur elle. Elle avait toujours aimé cet endroit depuis qu’elle vit à Magnolia, sans trop savoir pourquoi. Peut-être était-ce le mouvement de l’eau qui avait l’air si vivant et de lui donner des conseils… Par exemple, les cercles qui s’agrandissent quand on touche du bout du doigt la surface de l’eau lui démontrait par exemple que pour qu’une telle chose prenne de l’ampleur, il fallait d’abord qu’elle soit actionnée par un geste posé. Bref…

Zain avait été profondément touché par la réponse de Zoë, il y avait vu toute la solitude que pouvait ressentir Zoë en ces sombres semaines. Mais elle n’était plus seule, elle ne l’avait jamais été à vrai dire. Zain sentit le besoin de montrer à Zoë qu’il était là pour elle et sans réfléchir vraiment, quoi qu’il s’était machinalement répété deux fois cette phrase dans la tête avant de la prononcer :

Tu n’es pas seule Zoë.

Il avait prononcé cette phrase tout en s’arrêtant de marcher, il vit le regard enfoui de larmes refoulées de Zoë et il la prit dans ses bras, ce moment dura un long instant. Cela faisait des mois qu’ils ne s’étaient pas pris dans les bras, cela remontait à novembre dernier, il se souvient très bien du moment, ils étaient au port, c’est l’endroit où Zoë aime se réfugier lorsqu’elle va mal. Zain avait tenté de la joindre sur son portable sans succès, il était alors allé au port, se doutant qu’elle serait là, Zoë était assise, triste, en effet Zoë se donnait énormément pour assurer un rôle de mère en plus de fille chez elle et en souffrait beaucoup. Elle craqua sous la pression et Zain était arrivé à temps pour la réconforter, après un long quart d’heures de dialogue, il l’avait pris dans ses bras, ce qui était une chose naturelle à l’époque pour les deux et pourtant ils ne se doutaient pas alors que ce fut la dernière fois qu’ils se prendraient dans leurs bras avant aujourd’hui.

Après le long instant que leur câlin dura, Zain vit Zoë sourire, il était évident qu’ils étaient sur la même longueur d’onde en ce qui concerne leur amitié et Zain sentait qu’à présent tout irait mieux entre les deux amis. Cependant, Zain avait remarqué que Zoë ne souhaitait pas parlé du père de son bébé et il n’insista pas même s’il s’avait qu’un jour ou l’autre ca se saurait, il ne pouvait éviter de se demander qui cela pouvait bien être, peut-être était-ce quelqu’un qu’il connaissait, c’était probable, enfin, autant probable que ca soit quelqu’un qu’il ne connaissait pas à vrai dire. Cependant Zoë devait avoir de sérieuses raisons pour ne pas en parler. Zain repensa au père de Zoë. Il était sur que le morale de Zoë n’irait pas mieux par ses simples paroles, il se demanda pourquoi son père ne la soutenait pas, pourquoi il la laissait aller mal, peut-être qu’il ne le faisait pas volontairement mais il trouva cela étrange. Une autre personne pourrait réagir différemment mais le cadre dans lequel Zain vit le fait raisonner ainsi, il ne conçoit pas vraiment qu’un parent ne puisse pas soutenir son enfant dans une dure période.

Quoi qu’il en soit, ne te prend pas trop la tête, tous tes amis sont avec toi, tous.

Zain ne savait pas vraiment quoi ajouter, et il songeait vraiment à changer de sujet car il savait que ce sujet était sensible et délicat, de plus il n’arrivait pas à trouver les bons mots dans la mesure où Zoë ne se livrait complètement à personne. De plus, il ne voulait pas parler d’un sujet triste lors de leurs retrouvailles, il espérait que Zoë détourne d’elle-même le sujet mais elle semblait encore affectée.

Alors qu’elle détourna le regard et continua à marcher, elle vit du coin de l’œil que Zain s’était arrêté de marcher, puis des mots sortirent de sa bouche. Elle s’arrêta aussi, se retournant pour le regarder. Elle n’était pas seule selon ce qu’il disait. Elle ne fut pas vraiment surprise qu’il comprenne le double sens de sa phrase. S’il y avait quelqu’un qui pouvait bien deviner Zoë à n’importe quel moment, c’était bien lui. Elle était transparente avec lui, comme elle l’avait toujours été, à l’exception du nom du père du bébé… Au moins, elle fut légèrement rassurée de voir qu’il lui restait cette transparence avec lui. C’était une base solide de leur amitié, et c’était important pour elle.

Quand les bras de Zain passèrent autour de Zoë pour la serrer, elle s’y laissa trembler, comme elle l’avait fait la dernière fois qu’il l’avait serré dans ses bras, au port. Elle se rappelait de ce moment comme si ça s’était passé hier. D’aussi loin qu’elle se souvienne, Zoë avait vécu sous énormément de pression à cause de la disparition mystérieuse de sa mère. Mais ce soir là, elle avait craqué. Ça ne faisait pas si longtemps! À peine quelques mois, mais ça avait paru comme une éternité. À croire que Zain lui avait vraiment manqué, et pas juste un peu.

Après un long moment dans ses bras, celui-ci mit fin à cette accolade. Elle afficha un léger sourire en le regardant. Ça faisait un grand bien d’avoir l’impression de le retrouver. Elle était simplement craintive, ayant apprit à le devenir au fil de ces derniers mois. Il lui était arrivé souvent de vivre des déceptions… D’abord son rendez-vous avec Sean, la perte de l’amitié de Zain, ensuite le bébé (quoiqu’elle l’aime de tout son cœur), ensuite sa relation impossible avec Lukas, son isolement, ses disputes incessantes avec son père… Bref, elle ne vivait que de déceptions et donc elle ne faisait que les attendre maintenant. Elle vivait dans la crainte et donc s’attendait à ce qu’au fond, elle ne reverrait pas Zain pendant encore un long moment. C’est pourquoi à cet instant même, elle décida de profiter de la soirée avec lui le plus possible. Il lui manquait et allait peut-être lui manquer encore alors elle voulait lui dire ce qu’elle avait à lui dire. Cependant, Zain parla le premier, affirmant que tous ses amis étaient avec elle, pour la supportait. Mais ce tout, en faisait-il partit?

Zoë_ « Tous… Y comprit toi? »

Elle baissa les yeux, le sourire disparu. Faire face à Zain était plus difficile que ce qu’elle aurait cru. Elle avait tellement honte et s’en voulait. Après quelques secondes, elle reprit en relevant les yeux, visiblement mal et embarrassée.

Zoë_ « Tu sais, je m’en veux énormément de t’avoir fait du mal… Je le regrette vraiment. Je suis désolée. »

Elle avait deviné qu’il était tombé amoureux d’elle auparavant, et que c’était pour ça qu’il avait cessé de lui parler. Mais lui, il ignorait qu’elle avait deviné. Elle n’en était pas embarrassée. De toute façon, elle préférait parler de tout ça ce soir, juste au cas où ce serait leur dernière conversation. Partant dans un désespoir, elle continua de pleurer en répétant ses excuses, le regard posé au sol qui montrait la honte qu’elle avait.

Zoë demanda à Zain s’il faisait parti des amis qui sont là pour elle, la réponse était pour lui une évidence, il n’aurait d’ailleurs pas prononcé cette phrase si ca n’avait pas été le cas. Il regarda Zoë dans les yeux, il y vit un regard partagé entre la tristesse et l’émotion, il ne sut quoi dire sur le moment avant d’enfin parler pour répondre à sa première question :

Evidemment que j’en fais parti Zoë, nous sommes amis !

Zain adressa un sourire amical à Zoë qui voulait tout dire, il était là, il sera là. Ce qui s’était passé entre eux autrefois était une époque révolue, et Zain n’y pensait plus vraiment comme la fois « où Zoë lui a fait du mal » mais plutôt comme la fois où il a perdu une amitié. Il ne comprit pas tout de suite pourquoi Zoë lui dit qu’elle s’en voulait de lui avoir fait du mal et ne dit rien pendant un court instant. En y réfléchissant, il était logique que Zoë avait du chercher une raison qui expliquerait que Zain ait arrêté de lui parlé et il était donc évident que la vraie raison en fut une possibilité. Il ne savait pas vraiment quoi répondre, même s’il était content d’avoir retrouvé Zoë, il n’avait pas envie de tomber dans le pathétique et souhaitait oublier le passé pour aller de l’avant. Après de longues secondes qui s’étaient probablement transformées en longues minutes désormais, il dit enfin :

Ce n’est pas grave Zoë, c’est du passé, il faut oublier cela maintenant. On est tout les deux à la fois responsables et à la fois innocents ; plus de six mois se sont écoulés, repartons sur de nouvelles bases désormais.

Zain ne voulait surtout pas que ses paroles soient mal interprétées et que Zoë voit quelque chose de négatif, ce qui n’était pas du tout le cas. Il ajouta donc un sourire gêné à ses paroles. Il adorait vraiment Zoë et il aimait ce moment, même s’il savait qu’il se terminerait bientôt, se retrouver un soir, un soir de semaine, n’était pas le meilleur choix du destin ! C’est pourquoi il ne voulait encore moins discuter de ce qui s’est passé autrefois mais parler d’autres sujets, peut-être des sujets plus comiques que tragiques. Zain avait déjà assez de doutes sentimentaux avec Elin pour se remémorer d’autres problèmes sentimentaux qui l’avaient autrefois terrassé.

Ils étaient amis. Zoë fut rassurée en entendant ces mots, mais en même temps, elle ne sourit pas. Elle s’en voulait, parce qu’une bonne amie ne fait pas souffrir les gens. Elle baissa les yeux puis présenta ses excuses que Zain écouta attentivement. Même qu’il resta silencieux après. Ce silence d’ailleurs gêna Zoë, puisqu’elle craignait l’avoir troublé en lui déballant comme ça qu’elle savait qu’il l’avait aimé. C’est après un bon moment que celui-ci eut enfin une réaction. Elle l’écouta lui dire que ça n’était pas grave. Il jugeait que les deux avaient leurs torts dans cette histoire, ce que Zoë n’approuvait pas du tout. Quel tort avait-il lui? Être tombé amoureux d’elle? Franchement, comme si c’était mal. C’était plutôt elle qui était fautive. Elle l’était devenu à la minute où elle était tombée amoureuse du mauvais Richardson, car avouons-le, si elle était tombée pour Zain, tout aurait été très, très différent. Bref, celui-ci enchaina en disant qu’il valait mieux repartir sur de nouvelles bases…

Zoë le regarda un bref instant, question de trouver exactement les bons mots pour exprimer ce qu’elle ressentait. Les yeux noyés, elle prit une grande respiration.

Zoë_ « Une amie n’aurait pas fait de mal à quelqu’un comme toi. Tu n’as absolument rien à te reprocher. C’est plutôt… »

Elle laissa sa phrase en suspend, se retenant de dire que Sean devait être blâmé. Sachant que Zain aimait son frère, elle ne voulait pas briser ce lien, bien que son frère soit un être infâme. Après tout, les liens de famille sont toujours les plus forts. Elle ne voulait pas détruire son amitié avec Zain à cause d’une accusation lancée sans justification.

Zoë_ « C’est plutôt ma faute… »

Elle baissa les yeux et se retourna. Ses larmes se mirent à couler plus abondement. Elle était terriblement fâchée contre elle-même et elle avait vraiment intérêt à se calmer. Les émotions fortes comme celle-là étaient mauvaises pour son bébé. C’est pourquoi elle avait envie de se rendre au port, comme elle le fait toujours dans ce genre de situation, à moins que Zain ne réussisse à la calmer… Il était bien l’un des rares à savoir comment s’y prendre.

Lorsque Zoë finit sa phrase, Zain aperçut une larme couler sur la joue de Zoë, il eut de nouveau envie de la prendre dans ses bras cependant pour une raison inconnue il ne le fit pas, peut-être n’avait-il pas envie d’en montrer trop lors de leur premier vrai moment depuis. Il posa alors sa main sur son épaule, la regarda d’un regard compréhensif et délicat dont il avait le secret et lui dit d’une voix calme :

ZAIN ▬ Ne t’en fais pas Zoë, tout va bien maintenant.

Zain avait manifesté l’envie de ne plus parler de cette histoire passée avec Zoë, avec quiconque même. En effet ce sont des choses qui se sont passés il y a plusieurs mois et depuis de l’eau avait coulé sous les ponts et les choses avaient clairement changées, sentiments compris. Cependant Zoë fit plus ou moins abstraction de ce souhait en continuant à s’excuser, prétendant être la seule fautive. Mais Zain n’était pas d’accord, elle n’avait aucun devoir envers lui, ils n’étaient pas en couple et elle était ainsi libre de sortir avec qui elle voulait sans consulter Zain. Zain baissa les yeux, il ne savait plus quoi répondre, si il contestait ce qu’elle disait, elle renchérirait en affirmant le contraire. Zain ne dit rien pendant quelques instants, il finit par ne plus continuer sur ce sujet.

ZAIN ▬ N’en parlons plus s’il te plait. Au fait, c’est une fille ou un garçon ton bébé ?

Zain changea de sujet sans laisser le temps à Zoë de répondre à la première phrase, il parla donc du bébé. Zain essaya de compter les mois de grossesse dans sa tête et finit par se demander si ca n’était pas trop tôt pour connaître le sexe du bébé, il enchaîna presque de suite :

ZAIN ▬ A moins que ca soit trop tôt ou que tu ne veuilles pas savoir, je ne m’y connais pas vraiment sur les bébés.

En effet, Zain était assez cultivé, lisant de nombreux livres cependant, les livres à propos des bébés ne faisaient pas partie de son répertoire culturel à vrai dire. Zain avait décidé de parler du bébé, mais il ne savait pas si ce sujet gênait Zoë ou non. Il en vint à la conclusion personnelle que non, après tout cela faisait plusieurs mois, tout le monde le savait et ainsi elle avait du prendre confiance en elle malgré cette épreuve. Zain avait plusieurs question sur son bébé, quel nom allait-elle choisir, allait-elle rester vivre chez son père ou non, entre autres.

Zain eut vite fait de dire que ce n’était pas la faute de Zoë, ce qui bien sûr la rassura quand même un peu. Cependant, elle considérait malgré tout qu’elle avait sa part de faute dans cette histoire. Elle préféra ne rien dire par contre. Ça risquait d’être une source d’obstination et elle voulait éviter cela le jour de leurs retrouvailles. Celui-ci lui demanda qu’ils arrêtent d’en parler puis ensuite immédiatement demander si son bébé était une fille ou un garçon. Un sourire s’échappa de ses lèvres tandis qu’elle essuyait ses larmes. Le bébé était probablement sa rare source de bonheur et d’en parler n’était pas une mauvaise idée. Encore une fois, Zain avait su comment changer les idées de Zoë, comment la faire sourire. Une fois ses larmes essuyée, elle le regarda, mais elle n’eut pas le temps de répondre qu’il enchaina ensuite avec une nouvelle question, affirmant qu’il ne s’y connaissait pas vraiment. En effet, une personne qui n’est pas parent ne peut jamais vraiment savoir comment s’y prendre, aussi cultivé soit-il.

Zoë_ « Il n’est pas trop tôt et j’ai demandé à le savoir. J’ai eu mon échographie il y a quelques jours. »

Elle posa ses mains sur son ventre et sourit un peu plus. Ce bonheur qui la remplit était le même bonheur qu’elle avait ressenti le jour de l’échographie en voyant son bébé, sa fille, dans le petit écran. Elle se sentait proche d’elle déjà. Zoë était ravie que Zain posa la question. Ça lui démontrait ainsi que ça ne le dégoutait pas tant que ça. Ça lui démontrait qu’il était toujours son ami, malgré tout.

Zoë_ « C’est une fille. Une jolie petite fille… »

Son sourire s’agrandit un peu plus. Son bébé, cet amour indéterminable que Zoë avait pour lui, était une grande source de joie et Zain l’avait deviné sans même y réfléchir. Regardant son ventre quelque secondes, Zoë posa ensuite son regard sur son ami puis reprit parole.

Zoë_ « T’as toujours su comment me changer les idées. Sans même prendre le temps de réfléchir, tu réussis à me remonter le moral. »

Inutile de dire que pour elle, c’était quelque chose d’important. Après avoir cru perdre un ami, elle réalisait aujourd’hui qu’en réalité, elle s’était encore fait des peurs. Il était toujours là pour elle. Finalement, sa soirée n’était pas si grise qu’elle l’avait pensé.

Zoë sembla plutôt heureuse que Zain aborda ce sujet, son bébé, elle souriait de nouveau et Zain ne put s’empêcher d’éprouver de la tendresse pour la future maman, elle semblait si émue et à la fois rayonnante de bonheur lorsqu’on lui parlait de son bébé. Zain lui demanda si elle connaissait le sexe du bébé après une longue réflexion intérieure sur le nombre de mois qu’elle était enceinte. Zoë lui annonça qu’elle attend une fille. Zain fit un sourire lorsqu’elle lui dit. Connaissant Zoë, sa fille serait sans doute un magnifique bébé. Il voyait très bien Zoë élever une petite fille, une petite princesse en quelque sorte, il s’imaginait déjà la petite fille dans plusieurs années, du moins il se l’imaginait avec comme modèle Zoë : une mini-Zoë, ca serait si mignon.

ZAIN ▬ Oh c’est vraiment génial ! Tu sais déjà comment tu vas l’appeler ?

Zain était très attentif à Zoë, il se préoccupait de sa santé et son bébé était un très bon sujet de discussion, de plus, parler de l’enfant animait cette conversation. Il avait beaucoup de question à poser à Zoë, ce sujet l’intéressait, peut-être parce que c’est un sujet qu’il ne peut apprendre dans des livres. Il poursuivit :

ZAIN ▬ Tu en es à combien de mois d’ailleurs ?

En effet, Zain avait appris assez tard la grossesse de Zoë et lorsqu’il l’a sut elle était probablement déjà enceinte de plusieurs semaines. Zoë continua ensuite par dire à Zain qu’il réussissait toujours à trouver les mots pour lui remonter le moral. Il est vrai que lorsque Zoë allait mal autrefois, Zain réussissait généralement à trouver les mots pour la réconforter. Cependant cette fois-ci il n’avait pas vraiment cherché à la réconforter, aussi étrange à dire que cela puisse être, il voulait surtout changer de sujet et parler de la fille de Zoë était le sujet le plus simple et paisible. Parler d’un sujet de bébé, même pour deux jeunes adolescents était toujours intéressant. Il souria alors suite à la remarque de Zoë.

ZAIN ▬ Mais c’est normal ! Les amis ont toujours ce don, même sans le vouloir réellement, les paroles réconfortent.

Si Zain réconfortait plus ou moins Zoë, lui aussi aurait bien aimé avoir quelqu’un pendant certains temps, une amie à qui se confier, ce n’est pas vraiment pareil pour un garçon de se confier à un autre garçon, alors que pour les filles c’est souvent l’inverse, quoi que. Il n’avait plus Zoë, il n’avait plus Katya, il n’avait à vrai dire pas grand monde pendant une certaine période, une période assez difficile, mais cette période était derrière lui.