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Into the groove [Mya]

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MessageSujet: Into the groove [Mya] Into the groove [Mya] Icon_minitimeVen 11 Mar - 23:00

Un dernier regard dans le miroir, une main passée dans les cheveux et Diana claqua la porte de la maison. Cette soirée, elle avait décidé de se l'accorder entièrement. Pour cela, quoi de mieux qu'une soirée en discothèque ? Probablement rien. Même si elle était plutôt casanière ces derniers temps, ses sorties occasionnelles en boîte lui rappelaient une époque pas si lointaine durant laquelle le monde de la nuit était le sien : habituée des clubs, elle s'emparait de la piste de danse toute la nuit et ne manquait pas de se faire remarquer par toute l'assistance. Son corps, son endurance, sa souplesse et sa dureté à la fois étaient ses principaux atouts une fois lancée. Quant à la musique, elle s'en souciait peu. Elle se laissait porter par le rythme, voilà tout.

La jeune femme fit résonner ses talons, qui claquèrent dans tout le quartier et monta dans sa voiture avant de prendre la route. Étonnamment, ses lèvres d'habitude serrées avaient laissé place à un petit sourire en coin discret mais bel et bien présent. Si un voisin avait aperçu Diana Ciccone si heureuse, il ne s'en serait pas remis. Il s'agissait en effet d'un sourire sincère à l'opposé de ceux qu'elle arborait en compagnie d'un homme, que l'on trouvait souvent assorti à un regard déterminé qui soulignait clairement le fond de sa pensée : lorsque ce sourire apparaissait sur son visage, elle avait forcément une idée derrière la tête et par-dessus tout, un but. C'était un peu ce qui la caractérisait, après tout, et tout le monde le savait plus ou moins. Ses voisins avaient probablement deviné sa nature de prédatrice sans cesse en quête de quelque chose qui pourrait satisfaire ses appétits. En effet, ils devaient l'imaginer comme cela : un redoutable requin constamment intéressé. Ils avaient raison de se méfier d'elle. Parfois, elle pouvait vraiment être une chienne.
Mais ce soir, pas question de se laisser aller à ce type de familiarités : l'heure était à la détente. Pour une fois qu'elle s'accordait un peu de temps... On pouvait dire ce que l'on voulait sur compte mais c'était un fait : Diana était une bosseuse, une vraie. Même si, pour son image, elle se donnait des airs de fille libérée un peu fêtarde sur les bords, elle n'était jamais qu'une femme un peu vieux jeu qui pense qu'elle a mieux à faire que se laisser aller à la débauche et qui reste effarée face à cette jeunesse en perdition. Elle pensait notamment à certains de ses voisins et à de nombreuses voisines. Il y a six ans, Magnolia Crescent était un quartier considérablement différent. Se replongeant dans ses souvenirs, la jeune femme se rappela son arrivée à une époque où le spécimen de la fille bien roulée, déterminée et un peu pouffe sur les bords était encore rare. Oui, en y réfléchissant bien, elle devait avoir été une sorte de précurseur. En ce temps, il n'y avait pas de London Sheppard à l'horizon et les jeunes salopes d'aujourd'hui étaient encore des enfants. Elles devaient avoir dix ans à peine lorsqu'elle était arrivée. C'était drôle de constater qu'aujourd'hui, les mêmes voisins qui l'avaient sévèrement critiquée étaient désormais entourés de cette nouvelle race de femmes dévergondées qui aimaient faire étalage de leur sexualité et exhiber leurs corps dans des tenues que même Diana aurait honte de porter, tout simplement parce que ces filles manquaient terriblement de classe. Elle les voyait davantage comme des poupées que comme des femmes, à vrai dire : à part leur corps, elles n'avaient strictement rien d'intéressant.
En y repensant, la belle brune était ravie d'être arrivée à Magnolia Crescent alors qu'elle était tout juste âgée de dix-huit ans. Malgré un accueil pour le moins médiocre, les critiques et l'attention qu'on avait manifesté à son égard n'auraient probablement pas été les mêmes si elle avait eu trois ans de retard. Même si elle ne doutait pas de ses capacités à se démarquer des autres, la concurrence se serait avérée bien plus rude si elle avait débarqué après cette nouvelle vague de bombes. Cependant, pour une ancienne, elle tenait plutôt bien la route. Face à cette séduisante jeunesse, Diana et ses vingt-quatre ans auraient pu être facilement éclipsés si la jeune femme ne maniait pas si bien l'art d'attirer l'attention sur elle tout en n'exagérant rien et en restant assez discrète pour être intéressante mais en même temps assez intéressante pour attirer les regards sur elle. Ce soir d'ailleurs, c'était l'occasion de se placer au centre de tous les intérêts. Confiante en elle plus que jamais, Diana n'avait jamais eu à s'inquiéter de l'attention qu'on lui accordait sur la piste de danse. Elle avait le rythme dans la peau et était naturellement douée pour la danse. Les cours qu'elle avait suivis avaient très probablement contribué à ce résultat, mais le fait était qu'elle était aussi bonne danseuse qu'un gay. Loin du stéréotype, elle les avait toujours trouvé excellents en discothèque et en général, c'était eux qu'elle côtoyait, et ce depuis sa jeunesse. Leurs mouvements étaient plus précis et contrôlés tout en conservant une certaine liberté qui laissait penser que les pas qu'ils esquissaient étaient instinctifs alors qu'ils étaient pensés à l'avance malgré l'effet d'immédiateté qui s'en dégageait. Du moins, c'était ainsi pour elle et la majorité des gays qu'elle avait rencontré. Elle n'en faisait pas une généralité et ne doutait sûrement pas de la capacité des hommes hétérosexuels à en faire autant. Dans son esprit était cependant ancré le souvenir des soirées hautes en couleur dans les boîtes homos, là où il y avait le plus d'ambiance. A Magnolia Crescent, les hommes qui envahissaient la piste de danse étaient tout simplement raides comme des piquets ou gesticulants comme des asticots mais il n'y avait rien d'esthétique dans leurs gestes, juste de la brutalité ou de l'ignorance. Ils étaient tout simplement ridicules. Quant aux filles, elle s'agitait en général comme si elles suivaient une formation de pole-dance ou autre danse pour courtisane. Son honneur serait forcément sauf, peu importe qui est-ce qu'elle aurait à affronter, car Ciccone était bien décidée à briller ce soir.

Arrivée à destination, Diana fut éblouie par les lumières de la boîte de nuit. Elle avait beau ne pas pouvoir rivaliser avec les clubs qu'elle avait fréquentés tout au long de sa vie, il s'en dégageait tout de même une certaine atmosphère qui lui était familière, presque réconfortante. Ce fut donc avec le sourire aux lèvres que celle-ci entra à l'intérieur quand soudain la musique lui agressa les tympans au point de la rendre sourde. C'était une sensation qui lui avait manqué, même si le choix du morceau laissait à désirer. Mais après tout, elle n'était pas là pour le choix des pistes qui allaient être jouées car la musique d'aujourd'hui la décevait. Heureusement qu'elle n'y accordait pas une importance primordiale car sinon, elle aurait vite déchanté. Il s'agissait plus de bruit que de rythme, c'était très pauvre et même si ça résonnait fort, on ne pouvait pas vraiment dire que cela donnait envie de danser. Pourtant, ce son qui retentissait dans la salle semblait électriser les foules, tout le monde se déhanchant de façon tout à fait maladroite. Elle se rappela soudain de ses innombrables soirées passées dans les clubs gays et la minutie des chorégraphies pourtant improvisées.
La scène à laquelle Diana assistait à ce moment était digne d’un carnage. Meurtrier, sanglant, destructeur, rien n’allait, rien du tout ! Comment ces idiots ne pouvaient-ils pas réaliser à quel point leurs gesticulations étaient dénuées de cohérence, de style, de grâce ? Dans leurs têtes, ils s’imaginaient probablement qu’ils géraient le moindre mouvement. Tu parles… Affreux, juste affreux. Diana ne put retenir une expression de dégoût lorsqu’elle fut confrontée à la piste de danse qui n’y ressemblait plus. Elle se rappelait maintenant pourquoi elle ne sortait pas souvent, à Magnolia Crescent… Malgré les dires des jeunes inconscients qui se trémoussaient tels des désarticulés et qui devaient trouver l’ambiance « d’enfer », celle-ci était absente. Elle réalisait que chacun était dans son coin en train de danser, et ce en dépit de la masse qui se formait au centre de la salle. Il y avait beaucoup de monde. De nombreuses personnes étaient collées, mais chacun se concentrait sur ses petits pas, ses petits mouvements, ses petites pensées. Il n’y avait aucune communion, aucun rassemblement, aucune célébration de… eh bien de la joie, de la vie. Il n’y avait rien de tout cela. Diana envisageait réellement ses sorties en boîte de nuit comme quelque chose d’exceptionnel et de mémorable à chaque fois. Celle-ci, elle s’en rappellerait probablement comme de la pire. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’elle se rendait à la discothèque de Cliffton Center. Elle s’y était déjà rendue avec celle qui fut jadis son amie, Jersey Livingstone, probablement aussi avec des hommes qui avaient tenté en vain de lui faire la cour et seule également, lors de ses premiers jours à Magnolia Crescent. Sur la piste de danse, Diana ne se préoccupait pas que d’elle-même. Elle voulait danser avec quelqu’un car à ses yeux, l’égoïsme n’avait pas sa place en ce lieu de fête et d’harmonie, d’union.

Et afin de respecter ces principes qui lui étaient chers, elle fit quelques pas avant de se mêler à la foule et se mit à danser de façon étonnamment spontanée. Il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour s’imprégner de l’ambiance et se l’approprier, la retourner à son avantage et parvenir une fois de plus à se mettre en avant tout en se servant des autres pour se mettre en valeur. A force de contacts physiques plus ou moins rapprochés, elle finit par se retrouver proche d’une fille. Celle-ci semblait plutôt douée, du moins si on la comparait aux corps tout raides qu’elle avait été amenée à sentir contre le sien, voluptueux et puissant. Lorsqu’elle reconnut une de ses voisines, une de celles qu’elle considérait comme ses ennemies naturelles et avec qui elle n’avait jamais pris la peine d’entrer en contact tant leurs liens semblaient déjà définis par une sorte de logique à laquelle personne ne pouvait remédier, Diana ne sut comment réagir mais comprit que montrer un signe d’hésitation serait pris comme une manifestation d’un trouble et surtout de faiblesse par la fille qui la dominait par la taille de quelques centimètres. Sans se sentir pour le moins du monde déstabilisée, elle en déduit tout de même que dans la tête de l’autre fille, celle-ci devait déjà se voir remporter la bataille. Quelle bataille ? Eh bien celle qu’elles allaient se livrer, sans même s’en rendre compte, sans aucune volonté particulière. Même si aucun désir d’adversité ne motivait la Ciccone à ce moment-là, elle sentait qu’il s’agirait d’une sorte de duel qui serait amené de façon naturelle et auquel elles se verraient contraintes de participer dans le but de gagner. Mais l’autre avait-elle seulement remarqué sa présence ?
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MessageSujet: Re: Into the groove [Mya] Into the groove [Mya] Icon_minitimeLun 21 Mar - 22:27

Diana & Mya



    Jeunesse dorée. Pink Génération. "Sois belle et consomme"
    La vie de Mya n'était pourtant pas à la hauteur de ces attentes. Elle était persuadée que sa personne méritait mieux. Une meilleure famille, de meilleurs voisins, une meilleure ville... Tout était source d'amélioration pour elle. Rien n'était parfait comme elle voulait. C'était affligeant. De côtoyer des bœufs tous les jours et faire comme si que leur racontage de vie l'intéressait. A côté d'eux, c'était sure elle pouvait s'estimer heureuse d'avoir une vie comme la sienne. Off course, il y avait quelques exceptions à la règle. Des gens qui méritaient un minimum son attention. Ils sortaient du lot à leur manière. Cela étant Mya avait le mal de Magnolia. Cette ville intensément dénuée de fantaisie. Mais envahies de petites pétasses et autres jeunes hommes se prenant pour des bad boys. Pitoyable. Les beaux jours à San Francisco lui manquait terriblement. Là-bas les gens avaient du style ! Ils savaient s'habiller, s'amuser, c'était totalement un autre monde.

    Jambes croisées, mains offertes, la belle Cleavers se faisait faire une jolie manucure. Journée sous l'influence de la biatch attitude, il fallait marquer le coup ! Nouvelle coupe de cheveux, nouveaux ongles, nouveau sac à main, tout allait pour le mieux dans le pire des mondes ! Au moins, elle avait cela pour se consoler. Pour continuer dans ce sens, quoi de mieux qu'une soirée en boite ? C'est sur le chemin pour rentrer chez elle qu'elle y songea... peut-être un peu trop car sans s'y attendre son Audi manqua de se faire percuté par un vieux tas de ferraille. Plus de peur que de mal, mais quand même rien que l'idée que l'autre conne au volant avait pu abimer son bébé la mise dans un état de colère.

    Putain de connasse, apprends à conduire !! cria-t-elle à travers sa fenêtre.

    L'autre n'eut pas le temps de rétorquer que Mya la dépassa et traça sa route accompagnée de son Audi. C'est avec des crottes pareilles que les accidents arrivaient. Bon sang, qui lui avait donné son permis à cette demeurée ? Qu'on lui donne un nom & elle le pendrait tellement c'était peu croyable d'avoir approuvé c'te danger public. Non pas que la jeune femme avait une conduite irréprochable -non loin de là- mais au moins elle avait le mérite de maitriser son véhicule à la perfection.... Soufflant un bon coup, Mya finit par rentrer chez elle saine et sauve. Garée comme une merde devant le n°31, Mya ne perdit pas une seconde pour rentrer. Légèrement encombrée, elle lâcha ces sacs pour aller se prendre un verre d'eau. Cette folle lui avait donné des sueurs froides. Il lui fallait une douche, à tout prix. Ramassant ces sacs lâchement posés par terre elle se traina jusqu'à sa chambre pour pouvoir accéder à sa salle de bain. Là, elle passa une bonne heure à se relaxer dans son bain mousseux, manquant de s'endormir pour de bon. Heureusement que non, elle qui avait déjà planifié sa soirée.

    En deux temps trois mouvements la Cleavers se retrouva devant son miroir vêtue d'une robe en bustier noire avec de fins collants transparents. A ces pieds des escarpins dorés de la même teinte que son sac Dolce. Cheveux lâchés et bouclés, la voilà fin prête pour aller s'amuser un tant soit peu. Pas que la boite de Cliffton craignait mais... elle avait déjà connue mieux disons. Vous me direz vaut mieux ça que rien, car sans cela Mya aurait déjà péter un boulon. Parfumée, elle sortit de chez elle bien décidé à passer une bonne soirée et à éviter de trop boire sachant pertinemment que miss Cleavers ne tenait pas l'alcool. Elle en avait déjà fait les frais quelques fois. Autant dire qu'elle avait retenu la leçon, tellement elle s'était tapé la honte. Et puis en raisonnant bien c'était pour le mieux qu'elle se limite en boisson étant donné qu'elle s'était attribué le rôle de driver. Elle tenait à rentrer chez elle ce soir. Enfin bon comme à son habitude elle roula plus vite que les limitations de vitesse et finit enfin par arriver à destination. Sans grande peine elle y rentra, saluant au passage quelques personnes qu'elle connaissait de vue. Sans plus attendre et pour se mettre en condition elle commanda une Vodka Cranberry à son barman préféré. Tapant un peu la discut avec, elle n'eut pas le temps de finir son verre qu’une de ces musiques préférées retentit fortement. "Je reviens" lâcha-t-elle.
    Quelques pas vers la piste et la voilà qui se déhanchait parfaitement sur le rythme effréné. Quelques pantins à ses côtés gesticulaient avec une peine qui pouvait se lire à travers leur visage. Copiant les moindres gestes de la belle, ces petites pétasses lui faisaient bien rire intérieurement. Ce qu'elles pouvaient être ridicules. Elles n’auraient jamais autant de classe que Mya Cleavers. Mais qu'elles tentent, cela plaisait à son égo. Commençant à se lasser d'elles, Mya entreprit une tactique stratégique de changement de territoire. La voilà qui se retrouvait entourer de garçons qui essayaient de s'approcher d'elle. Jouant d'eux elle dansa avec celui qui semblait le plus doué pendant un bon moment. Il commençait à faire une chaleur de four ici! Guettant de l'œil une nouvelle cible, son regard tomba sur une brunette aux yeux bleus. Son visage lui semblait familier, en fait après quelques secondes de réflexion elle crut reconnaitre une de ces voisines. Que faisait-elle ici ? C'était la première fois qu'elle la croisait dans cette boite. Les deux jeunes femmes finirent je ne sais comment par se rapprocher. Vu ses regards, "l'inconnue" semblait l'avoir remarqué. C'était à présent des regards de défi qu'elles se lancèrent, comme si qu'une compétition avait naturellement pris place.

    Mya devait bien admettre que sa concurrent était douée, mais certainement pas plus qu'elle. Elle n'en démordrait pas ! Toisant cette dernière, Mya continuait de danser de la façon la plus naturelle possible. A force d'entrainement, miss Cleavers s'était beaucoup améliorée. Ce qui ne pouvait être qu'à son avantage, au vue des boys qui voulaient se l'accaparer. Seulement sa musique prit fin, laissant place à une grosse daube dont elle faisait une overdose. Tant mieux, il lui fallait à boire elle crevait de chaud. Sans même un regard elle partit vers le bar où elle se trouvait quelques minutes auparavant, retrouvant par la même occasion son verre à moitié vide. Pour un premier échauffement, il avait été chaud. Remontant ses cheveux des mains pour s'aérer le cou elle posa ces deux jolies fesses sur le tabouret, faisant mine de pas avoir entendu le " c’est moi qui te donne aussi chaud ? " du barman. Il était sympa, mais vraiment collant des fois. Buvant quelques gorgées, la belle se retourna pour observer la piste, cherchant de l'œil la brune de tout à l'heure. Bizarrement, cette jeune femme avait le don de l'intriguer...
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MessageSujet: Re: Into the groove [Mya] Into the groove [Mya] Icon_minitimeMer 13 Avr - 15:28

Une fois lancée, plus rien ne pouvait arrêter Diana Ciccone, surtout lorsqu’elle prenait part à une compétition sur la piste de danse. Bien décidée à s’en emparer, elle se révélait être une redoutable adversaire et jusque-là, elle n’avait jamais failli à sa réputation. Ce n’était tout de même pas une petite américaine montée sur talons hauts aux poches pleines de dollars qui allait l’intimider, lui faire perdre ses moyens et la battre.

Les filles comme Mya Cleavers la rebutaient pour la simple et bonne raison qu’elles étaient nées avec une belle gueule, un joli corps, de l’argent et qu’il ne leur avait fallu que cela pour réussir. Au fond, tout le monde se fichait bien de savoir ce qu’elles valaient réellement puisqu’elles étaient séduisantes. Heureusement pour elle que personne ne se souciait de ce qu’il y avait derrière leur attirante façade car en général, il n’y avait rien. Elles étaient vides et dénuées du moindre intérêt. Le seul qu’elles étaient capables de susciter était sexuel. D’ailleurs, elle ne s’y trompait pas : les hommes semblaient pris d’une attraction des plus prévisibles tandis que la jolie blonde se déhanchait en racolant par ses charmes et ses formes avantageuses.

De prime abord, rien ne différenciait Diana de Mya, mis à part leur couleur de cheveux et leurs tenues, celle de sa voisine étant bien plus affriolante que la sienne, qui jouait davantage de sa sobriété pour la mettre en avant. Elles étaient toutes les deux nées dans une famille aisée et s’en étaient plutôt bien sorties dans la vie. La seule différence était que Diana avait très tôt renié son plus jeune âge le milieu social duquel elle était issue, motivée par un vif désir de devenir quelqu’un par ses propres moyens et non pas par prédestination. Bien sûr, le style de vie vers lequel elle tendait était celui qu’elle avait connu toute sa vie. Elle le voulait confortable et souhaitait vivre dans la richesse mais pas de cette façon, pas si facilement sans n’avoir aucun effort à fournir. Elle aspirait à une belle vie, une vie dont elle pourrait se féliciter en repensant à la sueur qui a coulé sur son front pour finalement aboutir à cette vie.
Dans tous les cas, Diana n’aimait pas être mise dans le même panier que ces midinettes qui ne pouvaient compter que sur leur physique et leur argent. Elle faisait tout pour se démarquer à sa façon et pensait y parvenir de façon on ne peut plus convenable. Aux yeux des habitants de Magnolia Crescent, elle ne devait pas avoir l’air pareil aux autres. Ils l’avaient connue dès ses dix-huit ans et l’avaient vue grandir, évoluer et devenir ce qu’elle était aujourd’hui : une femme élégante et distinguée qui avait réussi dans la vie. Cela devait être surprenant pour ceux qui l’avaient immédiatement cataloguée de jeune fille facile qui ne ferait pas long feu. Diana se satisfaisait de leur avoir prouvé le contraire. Elle ne donnait au contraire que peu de temps aux filles comme Mya. Celle-ci semblaient bien trop superficielles et exigeantes pour s’attarder dans un quartier aussi conventionnel que Magnolia Crescent, même si ces derniers temps ses trottoirs ressemblaient à une vitrine de sex-shop, avec ces playboys et autres bombes qui y habitaient. Mais toujours selon la Ciccone, cette belle jeunesse ne saurait se contenter bien longtemps de ce quartier, et inversement : le quartier ne se contenterait pas bien longtemps d’elle. Diana était déjà lassée de ce spectacle ridicule, des frasques de ses voisins et de leurs exhibitions. Elle avait vraiment l’impression de vivre dans un mauvais feuilleton qui misait tout sur le physique de ses vedettes au détriment de leur talent, inexistant.

Tout en continuant à bouger son corps, Diana se demandait comment elle allait bien pouvoir réagir à cette rencontre. Aller directement au contact de cette fille et essayer de danser avec elle pourrait être perçu de deux façons : une tentative d’intimidation par un rapport sensuel ou une approche maladroite qu’elle pourrait très bien décider d’ignorer. Dans le second cas, Diana serait en mauvaise posture et ne souhaitait pas se retrouver dans l’embarras d’un refus. C’est pourquoi avant de tenter quoi que ce soit, elle fit mine de ne pas prêter attention à sa présence. Elle sentait cependant le regard de celle-ci la scruter, la juger et bien qu’elle était résolue à ne pas y répondre, leurs deux regards se rencontrèrent et la brune comprit que l’autre n’était pas prête à abandonner. Mais une chose était sûre maintenant. Mya faisait attention à Diana et n’ignorait pas sa présence.
Diana interprétait ces regards lancés de haut par la jolie blonde comme une provocation et jugea que ce serait une atteinte à sa fierté de ne pas y répondre. Elle mit donc les bouchées doubles et se rapprocha un peu plus de la belle Cleavers. Les mouvements et les gestes qu’elle entreprit alors avaient quelque chose d’assez déstabilisant qui laisserait probablement sa rivale perplexe. Diana bougeait en effet son corps voluptueux de façon lascive. C’était une attaque directe. Elle était bien déterminée à porter le premier coup et à ne pas rester passive à se contenter d’échanges de regards. Dans un rapport de rivalité, un peu de sensualité n’était pas négligeable et pouvait parfois faire pencher la balance en la faveur de celle qui savait s’y prendre et en jouer de façon judicieuse. Elle l’avait appris avec le temps et l’expérience et se plaisait à mettre en pratique cette méthode.

Mais Mya s’éclipsa à la fin du morceau, ne laissant pas le temps à Diana de constater si sa technique d’intimidation par le flirt avait marché. Ne lâchant pas du regard sa proie, la Ciccone vit que celle-ci se dirigeait vers le bar. Hors de question pour Diana de la suivre. De quoi aurait-elle l’air ? D’un pot de colle ? Non, il ne fallait pas la suivre… ou du moins, il ne fallait pas qu’elle la voie. La jolie brune se faufila à travers les gens, se tapissant derrière les corps qui tapissaient la piste de danse et les contourna afin d’arriver en même temps au bar que Mya. Avec agilité et vivacité, Diana parvint à se glisser derrière l’homme le plus proche de la blonde.
Toujours avec adresse, elle s’assit sur le siège voisin et attendit que l’homme parte pour faire de nouveau face à son adversaire. Maintenant, elle devait attendre que celle-ci remarque sa présence et lorsque ce fut le cas, Diana lui offrit son plus beau sourire. Malgré son air triomphant, elle n’avait pas dévoilé ses dents, gardant ses lèvres serrées comme pour ne pas se démasquer totalement. Pourquoi lui ferait-elle le plaisir de lui montrer ses dents ? Elles n’étaient pas des intimes, il fallait donc faire preuve de retenue et sourire avec modération. Même le simple sourire dont elle lui faisait démonstration était empreint de détermination, celle de ne pas laisser sa comparse indifférente. Chacun de ses gestes était calculé au millimètre près. Très pointilleuse, la jeune femme aimait contrôler son image

- Déjà fatiguée ? demanda Diana d’un air neutre qui contrastait avec le petit sourire en coin qu’elle arborait. On ne savait pas exactement où elle voulait en venir mais une chose était sûre : elle était bien résolue à engager le dialogue avec cette jeune femme afin d’engager les hostilités de façon plus concrète.
Sa façon d’aborder ce premier contact pouvait paraitre étrange, mais Diana restait lucide et il lui semblait plutôt évident qu’aucune affection ne pourrait naitre de sa rencontre avec Mya Cleavers. Rien qu’à le voir, cette fille lui était antipathique : elle semblait tellement imbue de sa personne et arrogante qu’elle ne donnait guère envie à la Ciccone de s’intéresser à son cas. Elle la connaissait par cœur d’avance. Ce qu’elle ne savait pas, par contre, c’était jusqu’où elle était prête à aller pour l’affronter. En tout cas, elle ne doutait sûrement pas de l’adversité qui régnait entre elles. Non seulement Diana la ressentait, mais Mya aussi. Elle ne l’avait pas encore explicitement montré mais c’était logique : une nana de son acabit était forcément en constante concurrence avec les autres filles qui détiennent les moyens de lui faire de l’ombre.

D’ailleurs, elle se rappela que celle-ci avait une sœur dont elle ne se rappelait pas le nom. Une blonde qui avait l’air encore plus superficielle qu’elle et qui avait vraiment la dégaine d’une Barbie grandeur nature. Cette dernière n’intéressait vraiment pas Diana car si Mya semblait douée de jugeote, l’autre avait l’air d’en être complètement dénuée. Elle s’interrogea un instant sur la nature de leurs rapports. Une chose était sûre : Mya n’avait rien à envier à sa sœur. L’autre fille Cleavers semblait bien trop fade pour que l’ainée ait à s’inquiéter de quoi que ce soit. Elle était belle mais ne dégageait strictement rien, contrairement à l’ainée.

Diana examina un peu plus attentivement sa comparse qui semblait quelque peu fatiguée. Elle se félicita intérieurement d’être parvenue à la mettre dans cet état le temps d’une danse, d’une première danse qui plus est. Il ne fallait cependant pas crier victoire trop tôt car elle le voyait bien, sa rivale avait de l’énergie à revendre. Elle se doutait bien qu’elle n’était pas une petite minette faible qui se laissait facilement écraser. Non, au contraire, elle semblait plutôt tenace. Il n’empêchait que Diana se considérait toujours comme supérieure, et son opinion à propos de Mya n’avait pas encore changé. Elle ne changerait d’ailleurs probablement pas.
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MessageSujet: Re: Into the groove [Mya] Into the groove [Mya] Icon_minitimeMer 20 Avr - 5:20

    De toute évidence, l'inconnue l'avait bel et bien remarqué car la voilà qui s'approchait de plus belle de la jeune Cleavers. Mya se contenta de la laisser approcher dans un premier temps. Ne savant pas sur quel terrain se vouer avec elle, la jeune femme continuait de se déhancher comme auparavant. De façon naturelle et gracieuse. Ben oui elle n'allait quand même pas risquer de se casser en os en se gesticulant comme ces pauvres filles à côté d'elle. Pathétiques, voilà tout. Les regarder lui donnait des hauts le cœur, c'est pourquoi elle préféra nettement porter son attention sur la brune aux yeux bleus... celle qui savait danser. Non parce que il y en avait une autre aussi non loin qui faisait sérieusement peine à voir. Rien à voir avec sa "rivale". Que voulait-elle au juste ? Car son jeu n'était pas très clair dans l'esprit de la belle. C'était un combat inutile car Mya se verrait dans toutes les perspectives possibles gagner. Elle savait ce qu'elle valait, pas besoin de faire ses preuves, quoi que pour lui boucler le bec elle le fera sans hésitation. Mais l'heure était au rafraichissement, elle avait complètement oublier son verre au bar, et avec cette chaleur cela ne lui ferait que du bien. Elle termina ses déhanchés juste le temps que la chanson se termine.

    Laissant l'autre en plan dans sa danse sensuelle pas assez convaincante, Mya se redirigea au bar l'air de rien. Mais voilà qu'elle la retrouva au bar. Comme par hasard. *Comment a-t-elle fait ? Elle m'a suivi ?* Mya froissa les sourcils en se posant des questions sans importance. Elle avait été rapide. La jeune brune lui offrit un charmant sourire qu'elle retourna hypocritement. Elle qui s'était mise à la chercher du regard dans la foule, elle n'avait pas besoin d'aller aussi loin. Buvant quelques gorgées, elle failli s'étouffer en entendant les mots prononcés avec soin de la belle brune. Comment osait-elle ? Cette première approche confirma le fait que Mya n'allait surement pas l'apprécier. Le souci c'est qu'elle ne l'avait pas encore cerné. Alors la technique de Diana pour la déstabiliser avait purement marcher. Il était temps de passer aux présentations.

    Moi ? demanda-t-elle comme si qu'il était impossible que cette remarque lui soit adresser.

    Elle se tourna face à sa voisine, ancra son regard dans le sien et lui dit avec désinvolture.

    Ce petit échauffement m'a donné soif. Et... toi ?

    Elle avait hésité à la vouvoyer mais après tout, pourquoi ce traitement de faveur elle qui n'utilisait presque jamais cette forme grammaticale. La demoiselle avait l'air beaucoup plus âgée qu'elle, de combien elle ne saurait le dire mais surement de quelques années de plus. Elle lui donnerait 25 ans. Cela étant elle faisait très femme affirmée, mature. Mya n'avait jamais pris la peine de discuter avec elle, surement qu'elles se doutaient toutes les deux que ce serait une perte de temps tant leur rapport semblait déjà prédéfini. Mais cette fois ci Diana avait lancé le jeu, que la meilleure gagne.

    Ramenant ses cheveux d'un seul côté Mya défia la jeune femme du regard. Comment s’appelait-elle encore ? Emma ? Dana ? Ça finissait par un "a" ça elle s'en rappelait. Mais après, trou noir. Son mari par contre, elle l'avait vite repéré et son nom était assez facile à retenir. Liam. Beau garçon, avec de bons goûts vestimentaires. Tout à fait au goût de la jeune californienne.

    Magnolia Cresent c'est cela ?... Mya Cleavers. Et tu es... ? interrogea-t-elle.

    Il fallait bien qu'elle sache à qui elle avait affaire, et puis la brunette semblait plutôt réceptive à la tentative de communication. Ces derniers mots pouvaient transparaitre comme une manière de lui montrer qu'elle était transparente dans le quartier, tellement qu'elle en avait zappé le prénom. Si cela se trouve elle aussi ne connaissait pas le sien mais bon il était clair qu’aux yeux de Mya elle lui était indifférente. Motivée à dialoguer avec sa comparse, elle tenta une autre tactique en lui lançant :

    Si j'étais parano j'aurai juré que tu m'a suivi jusqu'au bar.

    Pas de chance, elle l'était. Qu'allait-elle dire pour sa défense ? Car pour le moment, Mya était en position de force. C'était Diana qui avait pris la peine de venir la voir, de toute façon Mya n'aurait jamais fait le premier pas. Elle n'était pas de ce genre-là. Pourquoi ? Car elle se fichait littéralement des gens la grande majorité du temps. S'ils viennent à elle, selon son humeur elle réagira de façon positive ou négative mais s'ils ne prennent pas la peine de le faire, elle n'allait pas en mourir. Au contraire, cela lui ferait des vacances. En effet la jeune Cleavers se complaisait à ne s'occuper que de sa personne. Les autres, c'était en second voir troisième plan. Diana avait eu le cran de l'apprivoiser, à ses risques et périls.

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MessageSujet: Re: Into the groove [Mya] Into the groove [Mya] Icon_minitimeDim 24 Avr - 22:22

Les hostilités étaient engagées. Bien qu’elle se montrait particulièrement impliquée dans celles-ci et pour le moins compétitive, Diana n’affectionnait pas ce terme d’hostilité. Il manquait de délicatesse et c’était là que se jouait toute la subtilité de la chose : la première qui se montrait réellement hostile envers l’autre avait perdu. En tout cas, selon les règles de Diana. Classe et maitrise de soi en toute circonstance, toujours. Telle était sa devise. C’était assez amusant de voir laquelle allait craquer la première et envoyer balader l’autre et compte-tenu des aprioris qu’elle avait sur sa voisine, elle ne doutait pas que Mya était la favorite pour cette éventualité. Si l’approche de Diana avait un aspect sympathique et amical, l’autre se montrait déjà plus offensive. La grande brune ne fut cependant pas déstabilisée par la réponse de sa comparse et lâcha même un petit rire lorsqu’elle l’entendit qualifier leur numéro de tout à l’heure de « petit échauffement ». Elle ne manquait pas de cran pour une fille délicate qui ressentait le besoin de de désaltérer suite à ce qu’elle qualifiait tout de même de « petit échauffement ». Mais Diana restait réaliste et devinait les aptitudes de Mya à lui tenir tête, aussi bien lors d’une conversation que sur la piste de danse. Elle avait beau être une petite nature qui se déshydratait rapidement, elle avait l’air d’avoir de l’énergie à revendre et surtout de la hargne, une qualité chez les filles dans leur genre.
Pour seule réponse, Diana manifesta ce petit ricanement à la remarque de Mya. Elle ne voyait rien à ajouter, bien que celle-ci lui ait retourné la question, lui demandant par la suite son prénom. Elle se rappelait du sien : Mya, et son nom était Cleavers. Comment le connaissait-elle ? Elle avait dû l’entendre dire par quelqu’un. Pourtant, elle n’était intime avec personne à Magnolia Crescent, mais elle avait tout de même une vie sociale. Elle ne se rappelait plus de ce qu’elle avait entendu dire sur son compte, mais il devait sûrement d’agir d’une de ces pin-up dont elle avait tant horreur. Ces jeunes filles qui étaient nées avec une cuillère en or dans la bouche : riches, pourries gâtées, capricieuses, vaniteuses. Fêtardes, aussi. Mais elle n’avait pas eu besoin d’entendre quoique ce soit la concernant pour deviner cela, on le lisait sur son visage. C’était aussi sûrement inscrit sur son front que « conne » sur celui de cette chère Juliet Davies. Ou encore « ennemie » pour…

- Diana Ciccone, dit-elle d’un ton posé dans lequel on percevait toute la fierté qu’elle ressentait à prononcer son propre nom. Elle n’en ajouta pas trop à l’autosatisfaction afin de ne pas avoir l’air ridicule face à sa rivale.
En tout cas, elle ne fut pas surprise que celle-ci lui demande de se présenter. Il y avait deux hypothèses : la première étant que cette fille était bien trop égocentrique pour daigner s’intéresser aux autres semblait aussi vraisemblable que la seconde, qui était qu’elle tentait de la déstabiliser en faisant comme si elle ne la connaissait pas, comme si elle ne représentait pas grand-chose à Magnolia Crescent. Flatteur, si Magnolia Crescent était le catalogue des pouffes dans son genre. Si c’était bien le cas, alors elle ne voulait rien avoir affaire avec ce quartier ! Dans l’autre cas, ça l’était beaucoup moins mais dans les deux, qu’est-ce que cela pouvait bien lui faire ? Ce n’était que le début de la conversation.

Apparemment, le verre de Mya l’avait requinquée puisqu’elle repartit de plus belle. Elle semblait inspirée lorsqu’elle poursuivit en émettant l’hypothèse que Diana l’avait suivie. Oui, elle l’avait suivie, c’était bel et bien le cas mais elle ne savait pas s’il fallait l’avouer au risque d’avoir l’air de lui courir après et donc de lui donner de l’importance ou bien s’il fallait le nier. Les deux hypothèses étaient tout à fait stupides. Dans les deux cas, Diana pourrait mettre en jeu sa crédibilité et si elle aimait prendre des risques, elle aimait également assurer ses arrières et n’était pas non plus adepte des risques inconsidérés. Non, elle savait exactement la réaction qu’il fallait avoir. Encore une fois, elle rit doucement et répondit d’un ton tout aussi posé et assuré :

- Ah oui ? Peut-être que je t’aie suivie alors. Mais je ne dirais pas parano, non.

La jolie brune plongea son regard dans celui de la blonde, un regard qui voulait tout dire. Toi parano ? Non ! Parano, c’est un euphémisme ! Egocentrique, je dirais. Oui, c’est le mot.

- Je pense plutôt que tu dois voir beaucoup de gens te suivre ou te regarder, reprit Diana, un sourire aux lèvres.

C’est ce qu’on appelle de l’orgueil, cocotte.

Elle ne voulait pas être hostile, elle cherchait à s’imposer. Ces filles-là, si on leur montrait le moindre signe de faiblesse au premier abord, elles vous montaient à la tête. Diana essayait plutôt de mettre sa voisine en confiance. A sa façon, certes, une méthode qui pouvait paraitre douteuse mais elle voulait lui rendre compte de ses capacités et surtout de sa répartie afin de s’affirmer. Elle ne tentait pas du tout de la mettre à l’aise, contrairement à ce que la formule « mise en confiance » pourrait laisser entendre. Elle l’utilisait plutôt parce que jusque-là, elle n’essayait pas d’être méchante et en général, sauf lorsqu’elle méprisait quelqu’un, elle ne montrait aucun signe de cruauté. A ce moment de la conversation, elle ne pensait pas haïr Mya. Elle se voyait dans un rapport de compétition et de rivalité mais pas encore de haine ou de quoi que ce soit de plus. C’était presque de l’indifférence, même si elle était intéressée par la jolie blonde afin d’en savoir un peu plus. Peut-être serait-elle surprise, mais il y avait peu de chances que ce soit agréablement.

Jetant un regard à la piste de danse, elle dit d’un air distant :

- Ça peut se comprendre, quand les garçons t’entourent autant sur la piste de danse…

C’était un compliment, bien qu’il y avait une touche d’ironie dans son intonation. Et Diana n’aimait pas s’aventurer sur ce terrain-là car en général, l’autre ne le rendait pas, jouant la pimbêche fière qui ne se sentait plus d’avoir été complimentée par sa rivale. Mais plus qu’un compliment, c’était l’affirmation d’un fait, aussi véridique que de dire qu’elles étaient blonde et brune. Elle n’avait pas explicitement complimenté sa façon de danser, elle avait tout simplement souligné le fait qu’elle soulevait les foules, qui devaient la prendre en admiration en la voyant se déhancher. Il fallait dire qu’à côté de leurs gesticulations, cela devait avoir des allures d’art à part entière. Mais il restait flatteur de mettre en avant sa popularité évidente, au risque de la voir s’accaparer cette qualité ou de se voir rendre un « tu n’es pas trop mal non plus » qui serait tout à fait réducteur en sachant qu’elle était de loin meilleure qu’elle. Si cette petite américaine pensait la battre en sortant de ses clubs new-yorkais branchés… Elle ne devait rien connaitre à la vraie danse et aux vraies sensations que celle-ci apportait. Elle devait se contenter d’un endroit qui passait de la bonne musique et qui était bien décoré, avec des garçons mignons. Cela devait amplement lui suffire. Du moment que les regards étaient braqués sur elle, tout devait aller pour le mieux.

Diana le sentait : ce n’était pas un rapport de rivalité puéril et primaire qui s’était imposé à elles. Elle entendait par là que les enjeux dépassaient une question de popularité. A vrai dire, elle se souciait peu de celle qui ferait le plus de rencontres ce soir ou qui ameuterait le plus de personnes autour d’elle en dansant. Pour la Ciccone, il s’agissait de quelque chose de plus intime, un vrai rapport de force qui la faisait frissonner d’excitation. Elle se fichait bien que Mya soit celle qui porte la robe la plus court ou non. Son but était de l’intimider pour s’affirmer elle et son pouvoir. En clair, elle voulait lui montrer qu’elle était loin de se laisser faire mettre à l’amande par une petite joueuse dans son genre. Les autres n’avaient rien à voir dans cette lutte, et c’est pourquoi elle ne l’associait à aucune question aussi superficielle que la popularité de l’une ou de l’autre. C’était une affaire entre Mya et elle et si la principale intéressée ne semblait pour l’instant pas réellement impliquée dans ce dialogue, jouant la fille désintéressée qui laissait toutes ces futilités lui passer au-dessus de la tête, Diana prenait très à cœur cette remise en question de sa supériorité. A vrai dire, ça l’amusait d’avoir quelque chose à prouver. Mais il ne fallait pas faire démonstration de son implication face à l’arrogante Cleavers. Il ne fallait pas qu’elle lui accorde trop d’importance, tout juste assez pour montrer qu’elle la tenait par les couilles.

Mais elle n’était pas dupe. Elle savait très bien que jusque-là, Mya n’était pas pour le moins du monde impressionnée par elle. Peut-être légèrement déstabilisée, au mieux, et encore, à peine. Mais pour le moment, Diana ne voulait pas avoir l’air agressive. Juste assez offensive pour lui montrer qu’elle n’était pas une victime facile qui se laisserait maquer par elle. C’était un véritable rapport de force, oui. C’est pourquoi elle lui envoya ce qu’elle considérait comme un petit pique sympathique et ironique et pas encore tout à fait sérieux :

- Heureusement je ne suis pas parano, sinon j’aurais juré que tu es partie de la piste de danse parce que tu n’en pouvais plus et qu’il fallait déjà que tu reprennes ton souffle. Mais je suppose que ce n’est pas le cas, dit Diana, toujours le sourire aux lèvres, un sourire qui ne semblait pouvoir s’effacer mais qui n’était pas tellement sympathique, sans être tout à fait moqueur.
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MessageSujet: Re: Into the groove [Mya] Into the groove [Mya] Icon_minitimeSam 30 Avr - 23:03

    Maintenant que la brunette s'était présentée, son prénom lui revint. Diana, c'était ça. Elle n'était pas si loin que ça tout compte fait. Surtout que les prénoms ce n’était vraiment pas son truc. Surtout quand ils étaient merdiques, mais passons. L'air fier qu’abordait miss Ciccone en se présentant fit arquer un sourcil à Mya. Était-elle connue à ce point ? Était-ce Mya qui était hors-jeu en n'identifiant pas clairement sa voisine ou était-ce cette dernière qui en faisait un peu trop ? Mya ne s'attarda pas plus longtemps sur ce fait, préférant considérer la deuxième hypothèse. Après tout il n'y avait pas de mal à s'auto-considérer, Mya le faisais bien... seulement cela avait étonné la jolie blonde qui découvrait totalement son interlocutrice. Pour l'instant la belle Diana paraissait plutôt amicale, sincère ou non Mya n'allait certainement pas se laisser apprivoiser. Joueuse, Mya démarra en lui laissant futilement comprendre qu'elle n'était pas dupe quant à son soit disant arrivée surprise. L'autre lui rétorqua :

    ▬ Ah oui ? Peut-être que je t’aie suivie alors. Mais je ne dirais pas parano, non. Je pense plutôt que tu dois voir beaucoup de gens te suivre ou te regarder

    Le regard de la blonde encaissa celui de la brune. Elle se foutait de sa gueule ? Non, ce n'était pas possible. Mya préférait le prendre à la rigolade car Diana ne s'était pas encore montrer trop offensive. Au contraire, elle la flattait. Alors tant qu'elle en restait là, la jeune Cleavers n'allait pas se montrer cruelle envers elle. Même si le faux sourire accroché aux lèvres de Diana commençait à lui taper sur le système. La jeune Ciccone ne comptait pas s'arrêter là, la voilà qui surenchérissait :

    Ça peut se comprendre, quand les garçons t’entourent autant sur la piste de danse…

    Elle en faisait un peu trop là non ? La jalousait-elle au point de se montrer faussement intéressée par elle ? Mya soupira un bon coup, presque lassé par tant de blabla inutile. Mais puisqu'elle jouait à lui lécher le cul, Mya n'allait pas se priver de se valoriser encore plus. Et vu qu'elle avait si bien labouré le terrain...

      « J'ai ma côte, c'est certain. »


    Fit-elle d'un air posé et presque détaché. Miss Cleavers avait suivi du regard la piste de danse que Diana avait évoqué précédemment, mais ne s'était pas trop attardée. Elle marqua une petite pause. Habituellement, elle en aurait rajouté des tonnes mais à cet instant elle avait décréter qu'elle la jouerait plus finement... La modestie lui allait bien quand ses interlocuteurs étaient impressionnés par sa façon d'amener les regards sur elle. Pourquoi en rajouter des tas ? Elle se rendrait crédule et si ridicule face au jeu abordé par miss Ciccone.

      « Pour une fille qui ne m'a pas suivie, tu as l'air bien informée sur ma personne... »


    En effet, la brunette avait pris le soin d'analyser ses faits et gestes, lui collant d'ors et déjà une étiquette. Son côté observateur aurait pu en faire peur plus d'une, mais Mya n'était pas n'importe quelle fille. Une conversation devait s'imposer car il y avait des choses pas très claires dans le jeu de la jeune fiancée. La jeune Cleavers était avide connaitre les motivations de cette dernière, car elle se doutait bien que derrières ses jolies paroles se cachaient une sorte de malice perfide.
    Tout naturellement, elle replaça ses cheveux et finit son verre d'une traite. "Un autre" avait-elle demandé au serveur qui se hâtait à lui en resservir un. Amicalement, Mya l'invita à s'installer à côté d'elle. A moins qu'elle s'estime trop jeune pour s'assoir à cet instant de la soirée. Vu le sous-entendu qu'elle venait de lui balancer en pleine gueule. Si elle ne s'estimait pas meilleure qu'elle, Mya l'aurait surement mal pris. Mais après tout... c'était elle qui avait lancé les hostilités la première.

      « Sérieusement ? Ça aurait été pire que de la paranoïa que de croire cela. Et tellement petit de se baser sur ça. »


    Elle échangea un clin d'œil à sa "copine" et lui sourit bêtement. Mya la trouvait plutôt drôle pour le moment, sa sympathie était certes douteuse mais on voyait bien qu'elle s'intéressait d'une certaine façon à la jeune Cleavers.

      « De toute évidence t'as l'air d'être une fille sensée. Tu fais quoi dans la vie ? »


    Demanda-t-elle, un sourire aux lèvres. Voilà, la conversation était enfin engagée, c'était bien mignon de se lancer des compliments -ou appelez ça comme vous voulez-; mais autant faire plus ample connaissance. Histoire de savoir vraiment à qui elles avaient affaire. Dans le but de pouvoir la maitriser un peu mieux par la suite. En y repensant bien, c'était rare que Mya s'intéresse à une fille qu'elle venait à peine de croiser. Loin de là l'idée que la danse de Diana l'avait déstabilisé, non c'était quelque chose de plus subtil. Sa façon de s'exprimer, son air un peu supérieur et son attitude classe à toute épreuve, tant de points qui rappelaient à Mya sa personne. Cependant, il était peut-être trop tôt pour se prononcer sur leur éventuelle "ressemblance". Ce mot était de toute manière à proscrire car personne ne pouvait égaler Mya Cleavers. Sa réplique avait surement l'air ironique voir moqueuse, mais ce n'était pas la première intention de la jolie blonde.

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MessageSujet: Re: Into the groove [Mya] Into the groove [Mya] Icon_minitimeSam 21 Mai - 20:19

Diana n’avait pas besoin de s’attarder plus longtemps sur cette fille pour la connaitre, elle l’avait déjà cernée : il s’agissait d’une jolie poulette stylée, friquée et imbue de sa personne. Sa réponse le prouvait bien et n’était sûrement pas anodine. Même Diana aurait fait preuve de plus de modestie. Après tout, cela avait ses bons côtés de jouer cette carte, cela avait bien marché auprès de Christian Livingstone avec qui elle n’aurait à priori pas dû s’entendre. Ils avaient été éloignés par la dégradation de l’amitié de Diana avec Jersey. Dommage, car il était une des rares personnes plutôt intéressantes à Magnolia Crescent. Du moins toujours plus que Mya, dont les émules se comptaient par dizaine.
Cependant, elle n’allait pas partir de sitôt. Non seulement cela occuperait sa soirée mais en plus, elle pourrait faire plus amples connaissances avec la Cleavers, bien qu’il ne semblait pas y avoir grand-chose à savoir sur son compte.

Pour le moment, le dialogue restait inoffensif, et les manifestations d’hostilité des deux jeunes femmes étaient encore bon enfant. Mya semblait se prêter volontiers à ce jeu-là et avait l’air de vouloir faire avouer à la brune que celle-ci l’avait suivie. Elle cherchait probablement à établir un rapport de force entre elles, sûrement parce que celle qui suivait l’autre était la plus faible qui cherchait à entrer en contact avec la plus belle, la plus grande, la plus forte. Il serait dur de faire avouer cela à Diana puisqu’elle considérait ces trois adjectifs comme la définissant mieux que Mya. Elle ne pouvait accorder beaucoup de crédit à une personne comme elle. La vanité avait beau faire partie intégrante des deux spécimens, chez Mya elle semblait avoir pris le contrôle de toute sa personne au point de complètement lui monter à la tête. Diana étant elle-même fière, il pourrait paraitre déplacé qu’elle le lui reproche. Mais Mya semblait réellement être une personne profondément mauvaise. Elle ne la connaissait pas mais elle le flairait. Elle ne l’imaginait pas vouloir rendre service à qui que ce soit. Envers qui pouvait-elle bien pouvoir manifester de la sympathie ? A part une autre pétasse comme London Sheppard, elle imaginait mal la jolie blonde pouvoir s’entendre avec quelqu’un et éprouver de l’affection pour un autre individu qu’elle-même.
C’est pourquoi sur tous les plans, Diana se considérait comme supérieure à Mya. Elles étaient étrangères l’une à l’autre, mais elle la connaissait au moins de vue. Il ne lui en fallait pas plus pour se faire une idée du personnage. Eh oui…

Diana ne comprit pas bien la remarque de son interlocutrice. Bien informée sur elle ? Elle prit cela comme une autre preuve de son narcissisme. Elle n’avait rien fait qui pouvait prouver qu’elle l’avait suivie mais si elle voulait s’évertuer à le croire et à tenter de lui faire admettre, soit. En tout cas, Diana ne lui répondrait pas tout simplement car il n’y avait rien de bien intéressant à rétorquer à une remarque si futile. « Pour une fille qui ne m’a pas suivie, tu as l’air bien informée sur ma personne ». Elle cherchait quoi au juste ? A lui tirer les vers du nez ? A se faire passer pour une fille tellement fascinante qu’on la suivait instantanément jusqu’au bar ? Non merci.

- Pas vraiment, non, avait-elle répondu franchement afin de la remettre à sa place et lui faire comprendre qu’elle n’était pas du genre à lécher le cul de qui que ce soit, surtout si en plus cela ne lui apportait rien. Car dans certains cas, Diana savait mettre sa fierté de côté et cirer les pompes des bonnes personnes. Cependant, elle le faisait toujours avec une certaine distance, sans jamais se soumettre totalement à celle en qui elle voyait un intérêt et en faisant démonstration de ses propres capacités afin de l’impressionner. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait gravi les échelons à son travail sans même avoir fait les études requises. Elle n’avait certes pas un métier aussi prestigieux que celui de son ancienne amie Jersey Livingstone – qu’elle enviait d’ailleurs énormément à ce propos – mais elle n’était pas mécontente de sa situation.

Mya avait de la répartie. Mais Diana n’était pas près de s’incliner face à celle-ci : elle jugeait en avoir une bien meilleure que son interlocutrice et allait lui montrer. Bien que pour l’instant la conversation restait assez conventionnelle, il fallait d’ores et déjà montrer son potentiel car mine de rien, cet échange, aussi futile soit-il, déterminerait leurs rapports.

- Si tu le dis… répondit Diana à la remarque de l’autre et également à son petit sourire idiot. Son ton était douteux, elle voulait faire comprendre à Mya qu’elle ne la croyait pas. En réalité, elle se fichait bien de son état. Elle pouvait être fatiguée, c’était son problème, mais Diana s’amusait à la faire passer pour une petite joueuse de la piste de danse.

De toute façon, aucune comparaison n’était possible entre les deux jeunes femmes : l’une était une danseuse avisée, l’autre une petite fêtarde de bas étage. Diana se jugeait bien meilleure que sa rivale, et cela sans l’ombre d’un doute. Mais là n’était pas le propos. Après tout, il ne s’agissait que d’une compétence qu’on n’avait ou pas. Dans les deux cas, cela ne faisait pas vraiment la différence mais dans la mesure où leur rencontre avait eu lieu sur une piste de danse, il était intéressant d’évaluer le potentiel des deux filles.

La remarque suivante de Mya fit légèrement sourire Diana. Celle-ci semblait vouloir lui faire un compliment de façon indirecte, sans vouloir s’impliquer totalement dans cet éloge. Il ne faisait aucun doute que cette fille était snobe et profondément vaniteuse. Il était évident qu’elle se jugeait supérieure à la jolie brune. Diana réfléchit un instant avant de lui répondre :

- Je suis journaliste.

Elle avait dit cela d’un ton on ne peut plus neutre, comme pour dissimuler la fierté qu’elle ressentait et qui pourtant aurait pu se manifester dans cette déclaration. Diana avait en effet le droit de se sentir fière quant au métier qu’elle exerçait puisqu’elle avait débuté comme standardiste, emploi obtenu bien entendu grâce à son physique qui faisait bonne impression. Mais c’était bien trop peu pour Diana, que son job gênait aux entournures. Dans la hiérarchie du journal, elle se considérait comme le larbin de service. Elle était d’une inutilité affligeante et refusait de se contenter de poser son cul dans un siège et de sourire. Heureusement, jouant habilement de son charisme et de sa force, elle était parvenue à un rang bien plus élevé dans la hiérarchie, léguant aujourd’hui sa petite place de standardiste à une jolie blonde à l’air tout aussi futile que le sien lorsqu’elle siégeait encore à ce poste. Désormais, elle écrivait quelques articles par-ci par-là, contribuant parfois à la rubrique des critiques. Elle était loin d’être une rédactrice en chef ou d’avoir un rôle indispensable, mais elle savait qu’elle y parviendrait un jour.

- Et toi
? demanda Diana, retournant la question à sa voisine. Si tu as un travail, bien sûr.

Non, parce qu’on dirait que tu n’as du temps à accorder qu’à toi-même…
pensa la jeune femme en scrutant son interlocutrice. A la regarder, cette fille avait l’air d’une vendeuse ou d’une coiffeuse. Au mieux, une esthéticienne, et cela semblait être le plus probable vu les moyens dont semblaient disposer les Cleavers. Leur fille ainée ne pouvait certainement pas se contenter d’un emploi aussi dégradant. Esthéticienne, ça lui allait bien. Elle était peut-être à la botte des clients mais au moins, elle allierait l’utile à l’agréable en exerçant sa passion : la superficialité. Mais il était peu probable que Mya quitte ses robes de soirée pour revêtir un uniforme d’humble boniche tout juste bonne à raser le maillot de quarantenaires qui sont font belles pour aller à la piscine.
Peut-être était-elle encore étudiante. C’était bien plus probable. Elle avait la dégaine d’une adepte des fêtes de campus, si seulement elle n’était pas aussi prétentieuse la description aurait parfaitement collé. Mya devait avoir dépassé ce stade de petites sauteries organisées par les camarades. En tout cas, elle avait beau avoir l’air d’une superficialité affligeante, elle n’en semblait pas moins redoutablement intelligente. Loin de se laisser impressionner, Diana était tout de même capable de comprendre et d’accepter que la jolie blonde disposait d’atouts non négligeables. Elle savait utiliser les bons mots et les plaçait parfaitement dans la conversation, faisant preuve d’une répartie efficace jusque-là. Mais la brune ne comptait pas cesser le feu.

A ce moment, Diana envisagea la possibilité d’une amitié entre elles deux. Mais cela lui semblait clairement impossible. L’autre avait l’air un peu trop mesquine à son goût et Diana aimait s’entourer de personnes qui ne risquaient pas de lui faire des coups de crasse. Cependant, elle semblait rassembler quelques qualités qui la faisaient paraitre appréciable aux yeux de la brune. Cette idée était cependant insensée quoi qu’elle en dise : elle doutait fort que Mya ait songé un seul instant à sympathiser avec elle. C’était une bitch.

Histoire de faire la conversation, Diana eut l’idée de lui poser une autre question. Il semblait en effet de bon ton de s’informer à ce sujet afin d’avoir confirmation sur ce qu’elle pensait.

- Au fait, pendant que j’y pense, il me semble que tu as une sœur ? Non ?

Évoquer la famille risquait de conduire la conversation à Renata mais Diana espérait que Mya n’était pas au courant de la présence de sa sœur dans le quartier. Elle devait de toute façon être trop occupée par elle-même pour se soucier des nouveaux habitants. Au pire, elles auraient de quoi discuter, partageant une haine commune pour leurs sœurs.
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