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| Ravie de te croiser, sale catin. ▬ SCARLETT | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Ravie de te croiser, sale catin. ▬ SCARLETT Ven 10 Juin - 18:37 | |
| Scarlett & Kennedy
Aujoud'hui, on était mercredi. Et le mercredi, c'était le jour des courses. La musique résonnait dans le supermarché et lui faisait mal à la tête. Elle essayait d'en faire abstraction, mais ce n'était pas chose facile, tant le volume était élevé. Hé, on est dans une grande surface, pas en discothèque! Aurait aimé cracher Kennedy à la figure des caissières. Elles devaient s'ennuyer dans leurs vies, celles-là. Passer un produit, bip bip, passer un autre produit, bip bip, bonjour ça fera 73€ s'il vous plait, c'est ici qu'on insère la carte, et voici pour vous, merci aurevoir. Et ça 14786 fois par jour. Quelle vie. Elles devaient pas être bien heureuses, elles non plus. Songea-t-elle d'un air indifférent en haussant les épaules, perplexe.
A défaut d'avoir des hobbies passionnants, Kennedy aimait observer les gens. Elle se mettait à leur place, imaginait leurs pensées et se faufilait dans leur tête. Elle se faisait des films et s'imaginait toute la vie future et passée de ces personnes qu'elle ne recroisera sûrement jamais. Elle pouvait s'occuper ainsi pendant des heures. Cela la rassurait, parfois, de savoir que d'autres étaient aussi perdus qu'elle. Elle n'était pas seule.
Tout en remplissant son caddie, elle dévisageait discrètement les personnes alentours. Encerclée par les gens heureux, elle prit panique. C'est pas qu'elle avait peur du bonheur, mais à vrai dire elle ne savait pas vraiment à quoi ça ressemblait, et voir les autres l'expérimenter devant elle comme de bons habitués la rendait folle. Alors, c'était ça le bonheur? Cajoler son môme et le faire rire aux éclats, enlacer sa compagne et lui jurer naïvement qu'elle est la plus belle au monde, décider main dans la main s'il convient mieux d'emporter des petits suisses ou bien des compotes? Elle ne connaissait rien de tout ça. A bout de force, elle serra les poings, et craqua.
« Putain mais vous pouvez pas aller vomir votre joie de vivre ailleurs, tous..! »
Cracha-t-elle si fort que tout le rayon surgelé s'était retourné pour tenter apercevoir qui était l'allumée qui pétait un plomb. Les mères la regardaient bouche bée en poussant leurs bambins dans un autre rayon d'un air inquiet, les gosses complètement hébétés la montraient du doigt en répétant « Maman, maman, elle a quoi la dame? », et les rares hommes présents la dévisageaient avec pitié, profitant de sa tenue vestimentaire relativement courte pour reluquer ses longues jambes recouvertes d'un collant foncé. L'un d'entre eux, plutôt âgé, lui tapota sur l'épaule d'une main, en lui glissant « Ben faut pas s'énerver de si bon matin, ma petite dame.. ». Dieu qu'ils avaient le don de l'agacer. Déjà, elle n'était pas une petite dame! Ok, elle était mariée. Mais "dame", ça fait vieille, et à 24 ans, on n'est PAS vieille! Certes, elle avait déjà quasiment la vie d'une épouse rangée, mais fallait pas non plus abuser. Il lui manquait plus que les gosses et elle était bonne à ranger définitivement dans la case "vieille et moche", c'est ça?
Kennedy balbutia deux trois mots d'excuses en soupirant bruyamment, et se dirigea vers le rayon gâteaux et sucreries.
Dernière édition par Kennedy Smith le Sam 2 Juil - 2:32, édité 1 fois |
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Nombre de messages : 7267 Etudes/Metier : Travaille pour le sénateur O'Conell Love : Nate Humeur : Normale Inscription : 26/05/2011
| Sujet: Re: Ravie de te croiser, sale catin. ▬ SCARLETT Dim 19 Juin - 0:37 | |
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❝Ravie de te croiser, sale catin❞
Scarlett soupira un peu en entrant dans le supermarché cette après-midi là. Evidemment, les mercredis après-midi les magasins étaient bondés, moment de congés des plus petits qui accompagnaient leurs parents. Et pour ne rien arranger, il y avait une file monstre aux caisses. Mais elle ne pouvait pas éviter d’y passer aujourd’hui, elle était la seule libre pour faire les courses pour un peu tout le monde cette semaine. Comme Scarlett, les gens semblaient un peu tendus, certains étaient même surexcités. Aussi loin qu’elle se souvenait, la jeune femme ne s’était jamais rendue de la sorte, avec toute sa famille au supermarché. Ses parents s’étaient toujours efforcés de leur épargner à son frère, sa sœur et elle tout ce remue-ménage. Désormais, la jeune femme était tout à fait en âge de faire ses courses elle-même, ou d’aller chercher ce dont elle avait besoin sans qu’une personne ne le fasse pour elle.
Elle s’engouffra dans les rayons bondés, prit un peu tout ce dont elle avait besoin entre nourriture et boissons. Scarlett avait bien tout en tête et avança très vite. Elle ne mit pas très longtemps à terminer, ne lui restait qu’à passer dans un dernier rayon… Soudain, elle fut bousculée par une ribambelle de petits. Elle ne put s’empêcher d’avoir un petit sourire en les regardant. L’innocence qui berçait leur regard lui rappelait combien elle avait grandi trop vite. Un retour en arrière nostalgique ? Pas le moins du monde. La jeune femme ne regrettait pas son enfance, simplement, ces derniers temps, elle ne savait plus trop où elle en était. Ni dans sa vie, ni avec sa famille. La jeune brune revint rapidement à la réalité, évita les enfants suivis de leurs parents, et s’engouffra dans le rayons des gâteaux et sucreries. Son père aimait bien avoir toujours quelque chose sous la main à grignoter, la jeune femme se ferait un plaisir de lui ramener de quoi le satisfaire. Elle se pencha pour prendre quelques divers paquets et les mettre dans son caddie, avant de se redresser et d’apercevoir une tête bien connue… Kennedy. En voyant son visage, la jeune femme semblait un peu contrariée. Peut-être était elle simplement tendue elle aussi.
Quoiqu’il en soit, Scarlett ne savait pas trop si elle devait la saluer ou non, après tout elle n’ignorait pas que la jeune femme ne l’appréciait guère. Pour une raison idiote qui plus est, du moins, le pensait-elle. Mais bon, ce n’était pas non plus le genre de la jeune brune de nier les gens et de manquer royalement de politesse. La saluer ne tuerait personne et de toute façon, elle était bien au-dessus de ce genre de gamineries. Comme elle l’avait pensé un peu plus tôt, elle n’était plus une enfant après tout.
« Salut Kennedy. Un monde fou aujourd’hui n’est-ce-pas ? ». Se contenta-t-elle de dire simplement. « On n’en verrait pas le bout. ».
Bon d'accord, elle allait pas faire genre copine copine non plus. De toute façon, la conversation n’engageait à rien du tout, ni n’appelait aucune réponse. Scarlett termina de prendre un ou deux paquets, les déposa dans son caddie, et commença à s’éloigner. Elle avait terminé et n’avait donc aucune intention de s’attarder ici.
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| Sujet: Re: Ravie de te croiser, sale catin. ▬ SCARLETT Sam 2 Juil - 2:30 | |
| Putain. Quelle chance elle avait de tomber sur elle ! Ok Kennedy était légèrement asociable sur les bords, mais elle avait quand même un petit cercle d'amis autour d'elle à qui elle tenait, bien qu'elle ne sache pas trop s'ils étaient tous sincères envers elle, comme Jersey par exemple, qui la taquinait un peu trop à son goût pour simplement plaisanter. Mais il était vrai qu'il y avait quand même pas mal de personnes que Kennedy n'appréciait pas trop. Soit parce qu'elle ne les connaissait pas et puisqu'elle était un peu effrayée par l'inconnu, les gens qu'elle ne connaissait pas elle évitait de leur parler, même s'ils avaient l'air tout à fait adorables. Soit parce qu'elle avait une dent contre eux, et alors là il ne fallait même pas évoquer leur prénom en sa présence. En fait non ça ne changerait rien car elle n'oserait pas s'énerver, elle demanderait simplement à changer de sujet. Kennedy essayait de devenir une adepte du self-control, en effet. Elle cédait bien trop souvent intérieurement à la panique ou la colère pour rien, et elle avait un peu envie de devenir quelqu'un de mieux.
Kennedy leva tout doucement les yeux en direction de Scarlett. Elle n'avait absolument aucune envie de lui adresser la parole et d'avoir toute conversation avec cette personne. Pourquoi venait-elle lui parler, au juste? Si Kennedy entretenait une rancœur si profonde à l'égard de la jeune fille, c'était pour une raison simple. Ou même deux. La première était un incident qui s'était déroulé une après-midi de l'hiver 2010. En effet, Kennedy était amie avec Julian King. Cela était étonnant pour certains voisins, étant donné le fossé qui les séparait tous les deux. Mais au fond, ils avaient plus de points communs que les gens ne le soupçonnaient, à commencer par leur passion commune pour le malheur. La fragile jeune femme avait donc donné rendez-vous à son ami dans un bar de la ville. Or, pas une seconde elle n'aurait pu imaginer que celui-ci viendrait accompagné de sa petite amie du moment, la dénommée Scarlett Spencer. Kennedy ne la connaissait pas, à l'époque, et bien qu'elle n'ait rien contre elle, elle n'avait pas supporté le fait que la jeune femme s'accapare Julian à qui elle avait tant à confier cet après-midi là. Depuis, elle vouait à cette Scarlett un culte de haine sans nom. La seconde raison était la suivante: Kennedy se retrouvait, malgré elle, en Scarlett. De la même façon que Nora Jane Hamilton pouvait le faire, la deuxième fille des Spencer lui rappelait tellement la jeune fille renfermée et complexée qu'elle avait été lors de son adolescence. Elle n'avait alors que très peu d'amis, et ce n'était en fait que depuis qu'elle avait rencontré Mark qu'elle s'était peu à peu ouverte au reste du monde. Il l'avait sauvée. De qui, de quoi? Sauvée, mais seulement d'elle-même.
La pire ennemie de Kennedy était sa propre personne. Et non pas celle qui lui faisait face en ce moment même, contrairement à ce qu'elle croyait. Elle ne savait même pas quoi lui dire, à cette fille. Elle n'avait rien à lui raconter, rien à lui confier, et elle se fichait éperdument de savoir si elle allait bien. Certes, elle n'était plus avec Julian, mais était-ce une raison pour passer l'éponge sur le passé?
« Effectivement, il y a tellement de monde qu'on croise même des gens qu'on aurait pas envie de voir, des fois! »
Répondit-elle amèrement, avant de faire un faux sourire complice et complètement hypocrite à Scarlett. Kennedy n'était pas certaine que Scarlett sache à quel point elle la détestait. Non car depuis ce fameux après-midi, Kennedy n'avait jamais eu d'affrontement avec elle, elle était toujours restée correcte et aimable avec elle, même le jour où elle s'était mise à la détester.
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| Sujet: Re: Ravie de te croiser, sale catin. ▬ SCARLETT Jeu 14 Juil - 16:40 | |
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❝Ravie de te croiser, sale catin❞
La plupart du temps, les gens qui ne s’apprécient pas se contentent de s’ignorer royalement. Scarlett était d’ailleurs habituée à être évitée ou à éviter les gens ; peu la comprenaient ou cherchaient à la comprendre et elle le leur rendait bien. Elle n’aimait de toute façon pas qu’on se mêle de ses affaires, et elle appréciait cette solitude bienvenue. Mais aujourd’hui, sans trop savoir pourquoi, alors qu’elle aurait très bien pu passer à côté de Kennedy, la jeune brune lui avait tout de même adressé la parole. Simple politesse d’usage ? Peut-être. Ou alors peut-être aussi parce qu’elle voyait en elle, une version plus âgée d’elle-même ?
Scarlett n’était pas sourde ; elle entendait bien ce qui se disait dans le quartier, sans toujours y prêter attention, mais n’y avait-il pas toujours une toute petite part de vrai ? Kennedy était une jeune femme mystérieuse, comme elle. Assez distante dans son genre, d’après ce qu’elle avait entendu. Peut-être se ressemblaient-elles un peu dans le fond, mais les deux jeunes femmes ne semblaient pourtant pas du tout faites pour s’entendre ; c’était ainsi. Pas de raisons précises. Du moins, pour Scarlett, qui se contentait d’accepter ce qu’on pensait d’elle en se fichant royalement si quelqu’un l’appréciait ou non. Elle s’y était habituée, et ne se formalisait pas en guéguerres sempiternelles, dans lesquelles certaines personnes se lançaient parfois pour régler leur compte. Elle préférait ignorer toutes ces histoires. Elle savait certes que Kennedy ne l’aimait pas, la raison lui en était connue, même si elle était un peu vague. Mais cela n’allait pas plus loin.
En effet, quelques mois plus tôt, Scarlett aurait un peu trop « monopolisé » son copain du moment, ce qui aurait eu pour effet d’énerver Kennedy. Jalousie ? Rancune ? Qu’importe. Si la jeune femme était rancunière, surtout pour si peu, et que la haine était déjà tout ce qui lui restait pour se ronger les sangs, libre à elle. Si Scarlett avait su à quel point elle était détestée par la jeune femme, elle aurait presque pu avoir de la compassion, voire de la pitié pour elle ; cela dit n’exagérons rien. Tout ce qu’elle espérait, était de ne pas devenir comme elle. Parce que la jeune femme en face d’elle avait beau être en couple, elle semblait bien seule dans sa colère toute contenue.
Alors qu’elle terminait de remplir son caddie, la jeune étudiante se demandait ce qui avait pu rendre Kennedy ainsi ; avec cet air de mélancolie voilée, qu’elle semblait avoir constamment sur le visage. Pas qu’elle s’y intéressait forcément, elle se posait simplement la question. Avant de s’éloigner, elle lui avait donc adressé quelques mots, et à vrai dire elle fut assez surprise d’y recevoir une réponse. Le sous-entendu dans la phrase de la jeune femme, à peine voilé, arracha l’ombre d’un sourire à la jeune Spencer. Non, c’était sûr et certain. Kennedy n’avait toujours pas passé l’éponge depuis tout ce temps.
« Je vois. Mais on ne peut rien y faire ; certaines choses ne changeront jamais. ».
Autant se contenter de rester dans la même froideur. Scarlett avait eu tort de lui parler. Elles n’avaient vraiment rien à ne se dire. Peut-être était-ce fichu semblant de compassion qui lui avait simplement traversé la tête une seconde de trop…
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| Sujet: Re: Ravie de te croiser, sale catin. ▬ SCARLETT Sam 16 Juil - 21:51 | |
| Voilà pourquoi Kennedy détestait sortir de chez elle : elle rencontrait toujours des têtes qu'elle n'avait pas envie de voir. Aujourd'hui, elle avait pourtant été bien obligée, c'était elle qui était de corvée des courses. Victoria ne s'occupait de rien, elle rentrait très tard le soir et se faisait livrer des repas de chez le traiteur. Alors c'était elle, la petite Kennedy, qui devait faire à manger pour son mari et son beau-frère. Les deux ne foutaient rien niveau tâches ménagères et cuisine.
Et bien que les Turner aient engagé une femme de ménage, ou plutôt une bonne à tout faire, Kennedy avait pitié de cette femme. C'était une mexicaine qui ne vivait en France que depuis cette année et elle ne parlait pas très bien la langue nationale. Alors Kennedy l'aidait souvent à faire du repassage, ou encore à plier le linge. Elle lui faisait mal au coeur, elle était payée trois fois rien pour faire toutes les corvées à la maison. Et avec Victoria, pas question d'accorder un seul sourire. Pour Mrs Turner, la femme de ménage était une moins que rien et ne méritait pas la moindre attention. Victoria disait que si elle avait voulu, la mexicaine aurait travaillé et eu un meilleur travail. Kennedy trouvait ça stupide, car elle jugeait cette femme sans la connaître. Une fois, Kennedy avait eu l'occasion de parler posément avec la femme de ménage, qui s'appelait au fait Gabriella. Kennedy avait alors appris qu'elle avait 45 ans et que ses quatre enfants - deux filles et deux garçons - étaient restés au Mexique avec leur père, le temps que Gabriella trouve un travail et ramène de l'argent. Elle lui avait aussi raconté qu'une fois qu'elle aurait économisé assez d'argent, elle retournerait à Mexico pour vivre un peu moins pauvrement avec sa petite famille. Cette histoire avait ému Kennedy aux larmes. Elle se rendait compte qu'elle avait de la chance d'avoir une belle-mère riche sur laquelle elle pouvait finalement se reposer financièrement. Car niveau fric, c'était pas du joli-joli dans son couple. Elle, était au chômage. Lui, était concierge à Sterling. C'était peu glorieux, peut-être devrait-elle trouver un boulot ?
Bref, Kennedy avait du sortir aujourd'hui pour aller faire les courses comme tous les mercredi, et malheureusement elle avait eu la malchance de croiser Scarlett Spencer au rayon sucreries. Mais après tout tant pis, il était trop tard, et voilà elle se retrouvaient l'une en face de l'autre. Peut-être était-ce l'occasion de mettre les points sur les i ?
« Et toi alors, tu fais tes courses ? Tu n'es plus avec ton Julian ? »
Demanda Kennedy d'un air pincé en accentuant le "ton" Julian. Cette histoire l'avait vraiment irritée, et elle n'oublierait jamais ce que cette fourbe de Scarlett avait pu lui faire ce jour-là, que ce soit intentionnel ou non, bien que Kennedy opte plutôt pour la première option. Elle se pencha pour attraper un paquet de Kinder qu'elle balança peu précautionneusement dans son caddie. C'était pour Holden, le grand enfant de la maisonnée. Il mangeait toujours des trucs pour gosses. Même des petits pots pour bébé des fois ! Eh ouais, il était vraiment pas net, mais voilà Holden était Holden. |
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Nombre de messages : 7267 Etudes/Metier : Travaille pour le sénateur O'Conell Love : Nate Humeur : Normale Inscription : 26/05/2011
| Sujet: Re: Ravie de te croiser, sale catin. ▬ SCARLETT Mar 19 Juil - 1:20 | |
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❝Ravie de te croiser, sale catin❞
Pourquoi, se demanda-t-elle, pourquoi n’arrivait-elle pas à rester indifférente ? Scarlett n’attendait rien de Kennedy, ne cherchait pas spécialement la confrontation –de quoi d’ailleurs ?- en l’ayant saluée par politesse, n’avait selon elle rien à se reprocher, ou en tout cas, rien depuis cette vieille histoire. Pourtant, ce qui aurait simplement pu être un passage monotone et ennuyeux au supermarché tournait soudain d’une drôle de façon. Sans trop savoir pourquoi, Scarlett avait adressé la parole à la jeune femme. A sa grande surprise, Kennedy lui avait répondu, par politesse aussi sans doute. Mais pas seulement, comme elle allait s’en rendre compte rapidement. Tandis qu’elle continuait de remplir son caddie, la jeune Smith sembla perplexe quelques instants, comme si elle réfléchissait. La conversation se poursuivit, un peu vide de sens au début, mais la nouvelle question posée par Kennedy permit à la jeune brune de comprendre où elles allaient en arriver. En effet, Scarlett réalisa qu’elle s’était habituée au fait que la jeune femme en face d’elle ne l’apprécie pas du tout, elle avait simplement accepté ce fait sans vraiment se soucier des ses raisons si profondément ancrées. Après tout, tellement de personnes l’évitaient dans le quartier, uniquement parce qu’on la trouvait bizarre… et elle s’en accommodait parfaitement. Cependant, le ton qu’employa la jeune femme en accentuant bien sur le prénom de son ex, déplut quelque peu à Scarlett. Mais la jeune fille réussit à se contenir et à rester de marbre. Elle se contenta de lui répondre, d’une voix neutre.
« Comme tu vois, oui. Nous ne sommes plus ensemble depuis longtemps, comme tu le sais. Ou n’es-tu plus suffisamment proche de lui pour le savoir ? ».
Sa dernière question n’en était pas vraiment une ; plutôt une allusion sous-entendue… Même si Scarlett savait pertinemment bien que Kennedy était en couple, elle voyait plutôt sa rancune comme une jalousie mal dissimulée, ou mal digérée, qui n’était peut-être plus d’actualité, mais qu’elle n’avait pas su exprimer au moment où cette histoire s’était passée. La jeune étudiante songea alors que malgré tout ce que la jeune Smith avait déjà, elle parvenait encore à se prendre la tête pour des futilités pareilles. N’avait-elle pas mûri ? N’avait-elle rien appris de la mort tragique de la mère de son ami ? Ne voyait-elle donc que sa personne ? Utiliser cette histoire comme prétexte pour en vouloir à la jeune brune, alors qu’elle savait que cette année avait été difficile pour chacun des habitants de ce quartier, n'avait-elle vraiment rien d’autre à faire? Scarlett aurait presque pu soupirer et lever les yeux au ciel devant cette prise de conscience, si elle n’avait pas su se retenir devant Kennedy.
« Ne te reste-t-il donc plus que la rancune et le ressentiment pour seuls compagnons? ». Demanda-t-elle tout de même, sincèrement perplexe.
Elle se doutait que cette question était un peu plus directe que les autres, qu’elle mettait le doigt sur un terrain dangereux. Mais tant pis, après tout, c’était Kennedy qui avait amené ce sujet délicat sur la table en premier lieu. Autant parler une bonne fois pour toutes, mettre les points sur les i franchement, plutôt que de continuer à jouer les faux-semblants.
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| Sujet: Re: Ravie de te croiser, sale catin. ▬ SCARLETT | |
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