Vacances !!! Que ce mot sonnait doux à mes oreilles en ce beau début de Juillet. J'avais attendu la fin des cours avec la plus grande impatience. Non pas que le journalisme m'exaspère, j'avais juste envie de profiter du soleil de cet été au maximum, bronzant comme tous les ans. Je raffolais du soleil bien qu'à Magnolia, il ne brille pas aussi chaudement que dans notre ancien chez nous, à San Fransisco. Cette ville me manquait parfois, avec toutes les choses qui avaient pu se passer. D'autres moins joyeuses en revanche ne me donnait pas envie d'y retourner. Il y avait eut quelques soucis quand j'étais plus jeune et je restais en partie traumatisée par ces expériences, bien qu'en ayant oublier une partie fort heureusement...

Mais bon, pour ce matin, il faisait bon et je sortais déjà ma robe d'été ! J'avais envie de faire un tour au centre commercial, histoire de passer voir les dernières nouveautés et s'il y avait des soldes. Et, je devais bien l'admettre, j'avais comme une envie de passer voir mon fleuriste adoré ! Je ne tardais donc pas à quitter la maison pour me rendre du côté de Cliffton Centre. Je commençais ma tournée par les boutiques du haut, passant inévitablement devant celle de Duncan. Il était en train de fignoler certains détails pour rendre les présentoirs attrayant. Il avait un goût certain pour la perfection, ce qui nous faisait un point commun ! Papotant de tout et de rien, je finis par lui acheter des fleurs, me faisant plaisir comme un cadeau venant de lui car il me trouvait toujours les plus belles de ses plantes.
Nous convenions de manger ensemble le midi, nous faisant notre petit moment détente où je pouvais me sentir comme une reine à ses côtés. Puis, je retournais à mon shopping, le laissant travailler étant donné qu'il n'était pas bien tard. Je partis donc voir les chaussures, mon pêché mignon. Ainsi que les nouveaux modèles de bikini pour sortir entre amis !

Quelques heures plus tard donc, je retrouvais mon ami au restaurant, à notre place, prête à déjeuner, la faim me tenant. J'avais mangé le matin, il ne pouvait donc rien me dire, pas comme la dernière fois où, de son petit air soucieux de mon bien être, il m'avait dit que les repas ne se sautaient pas. Je le vis me rejoindre et mon sourire s'agrandit de surcroît.

- Reuh !! Ça va et toi ? Pas trop dure matinée ? demandais-je poliment en le voyant s'asseoir. Je lui montrais quelques petits sacs étalés près de moi. Je pense que l'on peut dire que j'ai fait le plus gros.

Ce n'était rien encore, la journée n'était pas terminée, j'espérais bien trouver quelque chose d'autre à prendre, me faisant plaisir grâce à mon papa.
Nous regardions les menus, cherchant de quoi se restaurer.

- J'ai une faim de loup ! Qu'est-ce qui te fait envie toi ?

Bethany partit alors se chercher à manger, laissant Jersey et Cinzia pour continuer à faire la queue. Il y avait beaucoup de monde ce jour-là au centre commercial. La jolie brune laissait balader son regard à travers le restaurant lorsque celui-ci se posa sur une silhouette qui ne lui était pas inconnue, assise seule à une table. Il s’agissait de Mark Smith, son amour d’enfance… Quelques semaines auparavant, les deux jeunes gens s’étaient retrouvés, après une longue absence, de la part de Mark qui avait lâchement abandonné Jersey lorsqu’ils étaient encore ados. Même si la jeune femme était de nature très rancunière, elle avait fini par lui pardonner. Peut-être parce que, finalement, elle ne pouvait pas résister au charme du jeune Smith ? Ca se pourrait…
Par ailleurs, Jersey s’était liée d’amitié avec la femme de Mark, Kennedy. Mais c’était tout une autre histoire avec elle… Elles étaient liées par une amitié quelque peu ambigüe, et Jersey se surprenait parfois à pester contre la jeune femme. Mais il fallait la comprendre, retrouver son premier grand amour avec à son bras une autre femme, c’était parfois dur à encaisser… Et Jersey ne pouvait s’empêcher de penser qu’ils auraient formé un plus beau couple, Mark et elle. Elle avait beau adorer Kennedy, l’égo surdimensionné du mannequin jouait en la défaveur de la jeune Smith.

Mark sembla apercevoir Jersey, à qui il fit signe de le rejoindre. Elle esquissa un sourire, tourna la tête vers Cinzia…


« Excuse-moi un instant… »


Sur ce, elle se leva de sa chaise, et le même sourire aux lèvres vint retrouver Mark à sa table. Elle le salua, et s’assit en face de lui. Il était seul. Peut-être que Kennedy et lui c’étaient disputés à cause de l’article de Dirty Secret… ? Hésitante, Jersey finit par demander :


« Qu’est-ce que tu fais ici tout seul ? Tu ne t’es quand même pas fâché avec Kennedy à cause de l’article de Dirty Secret, hein… ? »


Dans celui-ci, le démon du web, révélait qu’à l’anniversaire d’Holden, le demi-frère de Mark, Kennedy avait été aperçu en train de l’embrasser. Ce n’était pas grand-chose, rien qu’un baiser… Bien qu’à la place de Mark, Jersey serait vraiment folle de rage. Enfin bon, elle avait le don de s’énerver pour un rien aussi, et surtout de ne pardonner que très difficilement. Qui sait, à la place de Mark, elle aurait même peut-être déjà demandé le divorce… Mais elle ne ferait sans doute jamais face à ce genre de situation. Aucun de ses mecs ne l’avaient jamais trompé, et encore moins avec l’un de ses frères.


« Je dois dire qu’apprendre par Dirty Secret que ta femme embrasse ton propre frère derrière ton dos, ça doit faire un sacré choc… A ta place je serais furieuse, bien que ça ne risque pas de m’arriver. »


Elle imagina un instant Benjamin – même s’ils n’étaient pas en couple, elle le considérait déjà comme son mec – s’avérer être fou d’amour pour Christian, et grimaça. Cette histoire de baiser lui en rappelait une autre : celle des Winston. Lauren avait flirté avec le Dom Juan du quartier, Jay Black, et avait fini par l’embrasser. Elle avait finalement réussi à l’avouer à Frederik qui en avait parlé à Jersey, étant une très bonne amie à lui. Mais le coupe semblait finalement rester dans de bon terme, ça devrait aussi le faire pour les Smith, non ?
Elle reconcentra son attention vers Mark. Celui-ci l’a regardait bizarrement… Bah quoi ? Il n’était pas au courant pour Kennedy et Holden ou quoi ? Et vu la tête qu’il tirait, c’était le cas. Jersey venait de faire une belle bourde alors, crap.

- Ca peut aller, j'avais plutôt hâte d'avoir ma pause à dire vrai

Je n'avais pas trop envie de lui raconter mes petites galères, j'étais un homme après tout et les hommes ne racontaient pas leur vie, surtout à des petites princesse. Kiera se sentirait vexé que la discussion s'axe sur moi et non sur elle j'en étais persuadé. J'avais donc habillement directement posé la question sur ses achats de ce matin et la demoiselle n'avait pas jouer l'économe au vu des sacs près d'elle.

- Je vois que tu t'es fait plaisir

Constatais je avec un petit sourire et encore il lui restait encore l'après midi pour augmenter ses charges. Cela semblait étonnant qu'elle n'ai pas de petit valet qui porterait ses achats, même si ça devait plutôt être le rôle de son petit ami dans le futur. Je m'emparai de la carte des menus pour choisir ce qui allait me remplir l'estomac ce midi pendant que Kiera me demandait ce qui me ferait envie. Un petit sourire étira mes lèvres en pensant à vraiment ce que je voulais et ne voulant pas choquer ma petite princesse par mes désirs sexuelles envers Jesse je me contenta de dire :

- Je sais pas trop...Quelque chose de pas trop lourd, je n'ai pas très faim par cette chaleur estivale

Relevant la carte pour mieux lire, car je n'avais pas mes lunettes sur moi, je me retrouvait caché derrière du regard de mon amie en face de moi.

Cinzia fit un grand sourire à la nouvelle venue comme pour l'accueillir. Elle était assez chaleureuse et sociable avec les gens qu'elle ne connaissait pas, et grâce à cela elle nouait facilement de nouvelles amitiés. Et puis, si Bethany était la meilleure amie de Jersey, c'était sûr que Cinzia aussi allait l'adorer ! Elle se décala un peu et laissa une place à Bethany pour qu'elle puisse s'asseoir à côté d'elle. Jersey leur demanda alors si elles se connaissaient. A vrai dire, Cinzia avait l'étrange impression que le visage de Bethany ne lui était pas inconnu. Peut-être s'étaient-elles déjà croisées au boulot.

« Je ne crois pas. Mais dis-moi, tu bosses à l'agence, t'es mannequin aussi ? »

Demanda Cinzia à la jolie blonde histoire d'engager la conversation et de la connaître un peu mieux. Mais déjà Jersey dut s'absenter un moment. Cinzia ne savait pas vraiment la raison de ce départ furtif, et elle se contenta de hocher la tête lorsque son amie lui promit qu'elle revenait aussitôt. Intriguée, Cinzia suivit la mannequin du regard. Elle se dirigeait vers un magasin de sous-vêtements. Euh, okay, une envie soudaine d'acheter des dessous ? Sa réflexion fut soudainement interrompue lorsque Bethany la prévint qu'elle aussi allait s'absenter une minute afin d'aller chercher à manger. Cinzia hocha la tête une nouvelle fois.

« Vas-y, je t'en prie. »

Super, elle était toute seule maintenant. La jeune femme continua à piocher par ci par là dans son assiette tout en observant la scène qui se déroulait au loin devant ses yeux: Jersey venait d'aller voir Mark Smith, le charmant voisin qui habitait chez les Turner. Comme tous les habitants de Magnolia, Cinzia avait elle aussi lu l'article concernant sa petite femme et son beau-frère, Holden. Miss Jordan espérait juste que son amie Jersey n'aille pas semer la zizanie dans le couple. Mais vu la tête d'éberlué que venait de prendre Mark, apparemment quelque chose clochait. Putain.. Cinzia avait envie d'aller chercher Jersey et de lui dire de se mêler de ses oignons. Ces pauvres gens n'avaient rien demandé. Et comme Cinzia la connaissait bien, elle savait parfaitement que Jersey était la reine des gaffeuses.. Valait mieux pas lui confier de secret trop important, à elle.

Cinzia tourna la tête sur sa droite. Bethany revenait avec à manger et se rassit à ses côtés. Cinzia pointa du doigt le restaurant de sous-vêtements pour montrer à la blonde que leur amie s'y trouvait, puis s'exclama en riant:

« Vas-y avoir du fight, là-dedans ! »

Apparemment, sa nouvelle trouvaille ne plaisait guère au mari de Kennedy. Cette dernière avait pourtant éclaté de fierté lorsqu'elle avait déniché cette culotte de mamie, sublime selon elle. Elle ne comprenait pas ces filles qui étaient vêtues d'un simple string, elles devaient avoir froid non ? Comme son mari le savait très bien, elle préférait le confortable au sexy. Certaines filles de Magnolia se pavanaient avec des tenues plus qu'aguicheuses, alors ok ça plaisait aux mecs, mais dis donc elles ne devaient pas être à l'aise là-dedans.. Enfin c'était Kennedy qui parlait là, et pourtant ces nanas semblaient parfaitement à l'aise dans leurs talons aiguilles. Contrairement aux minettes qui maîtrisaient cet art à la perfection, Kennedy n'avait jamais aimé ce style. Elle s'habillait plus ou moins féminin, mais c'était plus à coup de longues robes que de stilettos. Elle avait essayé d'en porter une fois, d'ailleurs. C'était au mariage de sa soeur Columbia. Elle avait du les retirer au bout d'un quart d'heure, menaçant de se casser la figure par terre. En plus, ses pieds avaient grossièrement gonflé. Beurk. Tout ça pour dire que tout ce qui était sexy, ce n'était pas pour elle.

Bref, Mark rendit avec amertume l'article à sa femme qui l'agrippa avec passion. Super, il voulait bien qu'elle l'achète ! Il sortait le porte-monnaie ! Toute contente, elle se rendit à la caisse avec son mari au bras. Visiblement, il se sentait un peu gêné d'acheter un truc pareil mais Kennedy ne voyait pas du tout pourquoi, au contraire elle trouvait cette gaine trop mignonne. Or en général, ce n'était pas des trucs "mignons" que les hommes voulaient que leur copine porte. Mais ça, Kennedy ne l'avait toujours pas compris.

Après avoir payé, mari et femme voguèrent de boutique en boutique, quand Mark s'exclama qu'il allait boire un coup au restau d'à côté. Kennedy releva la tête, surprise. N'avaient-ils pas convenu qu'ils ne mangeraient pas, ce midi ? Purée, se dit Kennedy en jetant un coup d'oeil au petit restaurant du centre, vu le monde qu'il y avait là-bas ils allaient, ou plutôt elle, allait se faire griller direct! Non non non, il ne fallait surtout pas qu'il se dirige là-bas.

« Euh, hm, chéri tu es sûr ? Tu ne veux pas plutôt qu'on déjeune à la maison ? On rentre maintenant si tu veux ! Je te ferai des lasagnes, tu adores ça n'est-ce pas ? »

Mais sa tentative échoua lorsqu'elle vit son mari s'éloigner malgré elle. Qu'elle était sotte de s'être rendue ici aujourd'hui. Elle aurait du s'en douter ! Kennedy avait envie de se terrer dans un petit coin du magasin et de n'en sortir qu'une fois tous les clients du centre commercial rentrés chez eux. Mmh, ce ne serait pas une mince affaire. Et si elle allait se cacher dans les cabines d'essayage ? La jeune femme se gratta la tête en admirant une sublime robe rouge. Qu'elle était belle! Mais jamais elle n'oserait porter ça, oh ça non.. Même à une fête ou en boîte - Kennedy? En boîte? C'est une blague? - elle n'aurait jamais le cran de porter un truc aussi original et voyant. C'était dommage. Sa grande soeur Columbia lui avait toujours fait de l'ombre à ce niveau-là. Si Kennedy était bien meilleure que son aînée au niveau des notes, point de vue fringues et style elle avait toujours été la dernière de la classe. Mais Kennedy ne s'en voulait pas à elle-même, elle avait toujours été plus ou moins mal dans sa peau, et derrière un gros pull noir et un jean, elle se sentait bien plus en sécurité que dans une petite robe moulante et ras du cul. Alors voilà, elle laissa tomber la robe de ses rêves pour se diriger, en attendant que son mari revienne, vers son rayon habituel : celui des fringues ternes et difformes.

Lauren regarda son mari, ils venaient de s'installer à une table du restaurant du centre commercial afin de passer un bon moment tous les deux, au moins, aux yeux de tous ils ne pourrait pas s'engueuler. Enfin ça, c'était à voir. La jeune femme savait que Frederik n'avait pas trop apprécié le fait qu'elle n'attende pas sa réponse pour partir mais après tout elle s'en fichait, elle avait faim alors elle ne se priverai pas de manger parce que Monsieur Winston voulait attendre. Le serveur revint avec leur commande quelques minutes plus tard, pendant ce temps, les deux mariés ne parlaient pas, on pouvait toujours ressentir une certaine gêne entre eux, il faut dire que ce n'était pas vraiment la joie en ce moment. Lauren adressa un sourire au serveur qui partit après avoir posé leurs assiettes. Et là, Fred sortit LA phrase qu'il ne fallait pas sortir, il se demandait pourquoi elle était de bonne humeur non pas que ça le dérange. Il se foutait de sa gueule la ou quoi ? Elle le regarda, reposant sa fourchette sur le bord de son assiette.

« Non mais je rêve ou quoi ? Ça te dérange que je sois de bonne humeur ? Désolée si je suis joyeuse ! Et vu comment tu me poses la question, ça a bien l'air de te déranger quand même. »

La jeune femme avait prononcé ces mots assez bas, elle ne voulait pas se montrer en public. Elle regarda autour d'elle, vraiment, elle ne comprenait pas en quoi ça pouvait bien déranger son mari qu'elle soit de bonne humeur. Lauren soupira tout en continuant de manger, son regard se posa ensuite sur Jersey, elle n'appréciait pas du tout cette jeune femme par le simple fait qu'elle était proche de son mari. Ensuite, elle fut attirée par les Smith qui se trouvaient désormais hors d'un magasin, apparemment Mark avait sorti Kennedy du magasin car il la tenait par le poignet. Lauren reposa ensuite son regard sur Frederik, elle regrettait un peu les mots qu'elle lui avait lancé quelques minutes plus tôt, elle lui sourit.

« Désolée... Je suis un peu sur les nerfs ces derniers temps. Mais les Smith n'ont pas l'air d'aller très bien en ce moment, tu crois que Mark est au courant ? »

En temps normal, Lauren n'aimait pas les ragots mais cette fois là, elle voulait en parler avec Frederik, histoire de parler de quelque chose. Elle attendit une réponse de sa part tout en continuant de manger tranquillement sa salade.

Kennedy était toujours en train de se faufiler parmi les fringues sombres qu'elle aimait tant. Faire les boutiques, elle adorait ça. Non pas pour dévaliser les magasins et faire chauffer la carte bleue - elle n'en avait pas les moyens - mais au contraire pour admirer les jolies choses qu'on pouvait vendre dans ces magasins, ces sublimes robes comme la rouge qu'elle venait de voir, ou ces jolis foulards hors de prix. Elle aimait contempler toutes ces belles choses qu'elle ne pourrait jamais s'offrir. C'était peut-être un peu vicieux mais c'était sa façon à elle de posséder des affaires de rêves par procuration.

Kennedy sentit alors son coeur se serrer quand elle vit son mari rentrer à nouveau dans le magasin. Vu son air, elle comprit immédiatement. Il avait croisé quelqu'un qui lui avait tout dit. Ça y est, elle était foutue. Il allait la mettre à la porte et elle allait se retrouver sans rien. Mark était hors de lui. Il lui conseilla même de s'acheter des sous-vêtements de pute car cela lui irait bien. Son coeur battit plus fort que jamais. Les larmes allaient lui venir aux yeux, mais non il ne fallait pas qu'elle flanche. Si elle pleurait, ça serait fini pour de bon car il comprendrait qu'elle l'avait bel et bien trompé. Pourtant c'était la seule chose qu'elle avait envie de faire en ce moment même, éclater en sanglots et se morfondre sur elle-même. Se poser cette question sans fin " Pourquoi j'ai fait ça ? ". Puis Mark évoqua le nom d'Holden. Pitié, chut, qu'il se taise. Si son mari continuait à lui crier dessus comme ça, elle allait craquer, et c'était bien la dernière chose à faire.

« Mais de quoi tu parles ? »

Lui demanda-t-elle innocemment. Kennedy adopta un air choqué, comme si elle ne voyait pas du tout de quoi son mari parlait. Pourtant elle le savait, tristement. Elle espérait que son mari n'y voie que du feu et ne se doute pas qu'elle mentait. Ça allait être dur de lui faire gober que tout ça n'était qu'un tapis de mensonges, mais elle allait essayer. C'était sa dernière chance.

« Mark, je.. Je ne comprends vraiment rien là ! De qu.. Pourquoi tu parles d'Holden ? Attends, explique moi calmement ce qui se passe, mon amour, je suis perdue. »

Perdue, ça elle l'était. Mais pas dans le sens qu'elle voulait le faire croire à Mark. Bien sûr qu'elle s'en voulait, mais c'était lui, c'était Holden le fautif ! Il fallait toujours qu'il drague toutes les nanas et même tous les mecs, même sa belle-soeur ! Elle n'avait rien demandé le jour de sa fête lorsqu'il était venu l'embrasser en plein milieu de la foule. Pour ce qui était de la suite, elle s'était contentée de se laisser faire. Jamais elle n'aurait pu être à l'initiative d'une pareille sottise ! Kennedy essayait de se rassurer comme elle pouvait, mais voilà les faits étaient là, initiatrice ou non, elle avait quand même trompé son mari.

Si Jersey n’avait été que spectatrice de cette scène, elle aurait beaucoup rit de sa propre gaffe. Hors ce n’était pas le cas, et elle se sentait réellement mal. Elle venait de faire une sacrée connerie, et quand Kennedy apprendrait l’histoire… Ce serait la fin des haricots ! En tout cas, à ce moment même, Mark avait l’air à la limite de la crise cardiaque… Comme s’il n’avait pas compris il demanda « Qu’est-ce que tu dis ? Ma femme a fait quoi ? », Jersey resta muette devant cette question. Il n’aurait servit à rien de se répéter, il avait de toute évidence compris… Seulement il ne voulait pas y croire. Ah, cette belle gaffe qu’elle avait faite ! Jersey s’en voulait franchement, et lorsque Mark se releva de sa chaise, furieux, elle aurait voulu se faire minuscule. Ce qui était assez bizarre venant de Jersey qui adorait se faire remarquer, être le centre de l’attention… Mais pas de cette manière ! Puis, énervé, Mark faisait sérieusement peur. Il en perdait presque tout son charme ! La brune était recroquevillée sur sa chaise, et regardait le jeune homme de ses yeux inquiets. Elle avait vraiment fait une bourde, sérieux… Mais bientôt le jeune Smith quittait bientôt le petit restaurant à grande enjambée. Quasiment tous les clients du restaurant la regardaient, elle leur fit un petit sourire gênée avant de retourner au côté de Cinzia et Bethany. Peu à peu, l’ambiance dans le petit restaurant repris de son cours… Jersey soupira un grand coup, se remplit un grand verre d’eau qu’elle but en une fois. Elle se sentait carrément gênée… Quelle conne, sérieux ! Kennedy allait lui en vouloir à mort ! Après tout, Mark allait bien être mis au courant un jour ou l’autre… C’était quand même sur le site de Dirty Secret ! Kenny croyait quoi ? Que jamais personne ne lui dirait ? Eh bien c’était être bien naïve, un voisin allait certainement lui faire remarquer, et ce voisin il avait fallu que ce soit elle : Jersey Livingstone. Rah. Elle n’en était réellement pas fière !

Elle releva la tête, se redressa sur sa chaise, essayant de retrouver un peu de dignité même après cette scène quelque peu… frustrante. Elle lança un regard à ses deux amies, puis repiocha une frite dans son assiette, pour reprendre comme si de rien était :


« Bon sinon… Vous racontez quoi ? »


Mais remarquant que les jeunes femmes ne disaient pas un mot, comme stupéfaites suite à la scène qui venait d’avoir lieu, elle finit par comprendre qu’elles attendaient des explications… Du moins, elles en avaient l’air. Mais qu’est ce qu’elle pouvait bien leur dire ? Qu’elle était en fait une très mauvaise amie et qu’elles feraient mieux de décamper de suite si elles ne voulaient pas qu’elle leur détruise leurs vies à elles aussi ? Certainement pas ! Jersey Livingstone avait sa fierté. Elle n’allait pas leur avouer son erreur comme ça…


« Je savais même pas qu’il n’était pas au courant, moi ! J’aurai peut-être mieux fait de fermer ma gueule, certes, mais de toute manière il allait bien l’apprendre un jour… »


Ses amies n’avaient pourtant rien dit, mais elle se sentait tout de même agressée. Elle soupira une nouvelle fois. Voilà, elle allait culpabiliser toute l’après-midi maintenant… Si les Smith en venaient à divorcer ce serait de sa faute ! Et à tous les coups Kennedy penserait qu’elle aurait fait ça seulement pour récupérer Mark. Alors que non, jamais elle ne ferait ça. Elle était peut-être jalouse de Kennedy, mais ce n’était pas du genre à faires des coups de putes pareils. Puis, elle ne voulait plus de Mark, c’était du passé…

Après tout c’était vrai ! C’était bien trop dangereux. On lui avait toujours dit de ne pas jouer avec le feu, et c’était exactement ce que Lukas tentait de faire. Il risquait lui-même de se bruler s’il se mettait avec Zoë, et elle n’avait pas trop envie de lui faire du mal. Mais apparemment, Lukas voyait ça d’un œil opposé totalement. C’était sans elle qu’il souffrait.

Celui-ci vint essuyer ses larmes sur ses joues en lui demandant de les sécher. Ensuite, de son index, il la força à le regarder. D’ailleurs, elle n’avait pas vraiment combattu puisqu’elle avait voulu le regarder. Il avait de beaux yeux, il était beau, merveilleux. Mais ses beaux yeux ne suffisaient malheureusement pas pour répondre à ses questions. Lukas prit parole à nouveau en lui affirmant qu’il préférait quand elle lui souriait, détestant la voir pleurer. En même temps, il n’avait pas trop le choix de dire ça. Il l’aimait apparemment, alors c’était normal. C’était aussi normal qu’une mère qui disait à son enfant qu’elle l’aimait. Enfin, l’image apparaissait étrange dans la tête de Zoë. Elle ne pu pas trop y penser par contre puisqu’elle entendit une expression assez étrange, comme seul Lukas savait les trouver au bon moment pour faire sourire les gens. D’ailleurs, c’est exactement ce qui se passait. Elle ne pu s’empêcher d’échapper un bref rire et satisfaire Lukas qui commença finalement à s’expliquer.

En gros, leur amour était supposément plus fort que tout. Malgré le fait qu’elle avait envie d’y croire, Zoë doutait. Elle-même n’était pas forte. Elle était même très faible maintenant. Lukas semblait penser le contraire par contre. D’ailleurs, il avait totalement confiance en elle, ce qui ne pouvait que lui réchauffer le cœur. C’était merveilleux de sa part. Il était merveilleux lui-même. Bref, pour poursuivre, en caressant du bout du doigt le visage de la future maman, il lui affirma exactement ce qu’elle s’était dit : Il refusait de croire qu’elle le ferait souffrir plus que maintenant. Elle aurait voulu lui dire le contraire, mais ne pu s’empêcher de le laisser continuer. Il disait qu’elle se mentait à elle-même. Et de l’entendre fit renaître des larmes dans ses yeux, car il avait raison. Elle voulait être avec lui. Et d’ailleurs, en posant sa main sur le cœur de Zoë, il l’affirma à sa place. Il avait raison également pour la suite. Elle se battait contre elle-même, ses peurs, ses craintes… Tout ce qu’il disait était vrai. La souffrance était sa pire ennemie et elle tentait de lui échapper. S’affliger des souffrances de plus ne lui disait absolument rien. Elle voulait redevenir cette Miss Bonheur qu’elle était avant. Mais bref, tandis qu’elle pleurait, celui-ci lui promettait qu’il n’allait jamais se permettre de lui faire du mal. Et étrangement, Zoë voulait le croire, elle voulait lui faire confiance.

Celui-ci aussi se mit à pleurer, tandis que Zoë se remit à sourire un peu. Elle cessa par contre quand elle vit Lukas se pencher et se mettre à genoux en prenant la main de la blonde. Que faisait-il ? Qu’avait-il en tête? Une demande en mariage?! Elle n’espérait quand même pas que ce soit ça. Celui-ci se mit alors à crier son amour pour elle. Le visage totalement rouge, elle se mit à regarder autour. Nombreux étaient les regards qui étaient posés sur eux. La voilà bien gênée, mais en même temps, elle trouvait le geste adorable. Sachant combien Lukas pouvait être quelqu’un de timide, elle était totalement stupéfaite qu’il ait crié de la sorte qu’il l’aimait. Et puis lui aussi était embarrassé. Il était plus rouge qu’une tomate.

Bien que la situation fut émouvante aux yeux de Zoë, celle-ci ne pu s’empêcher d’échapper un rire. En fait, la situation n’était pas qu’émouvante, mais aussi drôle. Pourquoi est-ce qu’il avait fallu qu’il agisse de la sorte alors qu’elle ne demandait pas ça? Et puis lui-même s’était embarrassé. Bref, cessant de rire, elle le regarda dans les yeux.

♦ « Lève-toi tu veux? »

Lorsqu’il fut debout, Zoë se rapprocha un peu plus de lui, lui donnant un coup sur le torse en laissant échapper un nouveau rire.

♦ « Idiot. Ce n’était pas nécessaire. Mais merci. »

Les deux derniers mots avait été dit d’un sérieux qui la surprenait elle-même. Puis, souriant avec un regard amoureux, elle se faufila dans ses bras en fermant les yeux. Elle espérait seulement que Lukas n’allait pas la repousser à cause de son rire nerveux.

♦ « Je t’aime aussi. Et je ne demanderais pas mieux que d’être avec toi. »

Peut-être que Rose n'avait pas pris la bonne décision, elle n'aurait jamais dû s'aventurer à aller voir Cassandra et London, même si cette dernière était son amie. Malheureusement elle n'avait pas voulu prendre le risque de rester trop longtemps toute seule à errer devant le restaurant du centre commerciale. Et puis, elle n'avait pas eu de nouvelles de Scarlett, si elle avait eu un empêchement, Rose n'avait pas eu envie de se retrouver planter là comme une imbécile. De toute façon c'était fait, elle était là, pour le meilleur comme pour le pire... Scarlett arriva quelques minutes après ce qui ravit Rose. D'un autre côté, elle se sentait un peu gêné : la Spencer était la seule à être au courant pour Cassandra et elle. Elle savait qu'elle pouvait faire confiance à Scarlett, mais elle était quand même mal à l'aise de se retrouver avec les deux pour déjeuner. Elle s'excusa de son retard ce à quoi Rose répondit avec un sourire aux lèvres « Ce n'est pas grave. T'en fais pas pour si peu. J'étais en bonne compagnie comme tu l'as dit. » elle parlait surtout pour London.

Si ça n'avait tenu qu'à elle, elle se serait excusée et serait partie en compagnie de Scarlett, mais celle-ci commanda quelque chose. Hum... trop tard pour reculer. Rose donna aussi sa commande, prenant n'importe quelle salade. Par la suite Scarlett proposa d'aller faire ensuite un tour dans la boutique qui engageait Cassandra et London. Pourquoi pas ? Ça devait être drôle de les voir travailler ensemble alors qu'elles ne s'aimaient pas du tout.

« Oui pourquoi pas. » fit-elle. Rose n'était pas très loquace, parce qu'elle se sentait gênée. Elle avait l'impression de plomber un peu l'ambiance, même Scarlett faisait preuve d'une étonnante bonne humeur qui faisait plaisir à voir. Il ne devait y avoir que Rose qui semblait un peu sur la défensive alors que franchement elle n'avait aucune raison de l'être. Autour de cette table deux personne sur trois étaient ses alliées. Alors qu'un silence s'installa autour de la table, le serveur apporta les plats de Scarlett et de Rose. Après avoir murmuré un vague « Merci », Rose s'apprêtait à manger quand elle entendit un cri. Elle tourna la tête pour voir qui gueulait comme ça dans le centre commerciale. C'est la qu'elle vit Lukas Whitley à genoux devant Zoë Kahn. Il nous faisait quoi là ? Une demande en mariage ? Après tout la petite Zoë était en cloque donc ce n'était pas totalement dépourvu de sens, mais ça craignait un peu de faire ça au milieu du centre commerciale...

« C'est quoi ce truc ? » demanda Rose incrédule à toutes les personnes présentes. « A quoi il joue celui là ? » dans le genre pathétique il tenait franchement la première place. Rose n'était pas une fille super romantique, du coup toutes les marques d'affections publiques la saoulait un peu. Et là, Lukas était parti dans un cliché, dieu que c'était même épuisant à voir ! Lançant un coup d'oeil à toutes les filles présentes Rose pensait comme Rose, ou si elle allait passer pour la rabat-joie de service. En même temps un silence s'était installé fallait bien trouver un sujet de discussion non ?

Zoë lui affirma qu’elle ne demanderait pas mieux que d’être sienne. Il n’y avait pas de mais qu’elle voulait ajouter. Enfin, peut-être un tout petit, mais ce n’était pas important. L’important, c’était que c’était Lukas qui avait raison, et elle qui avait tort. Elle avait passé neuf mois de sa vie à être malheureuse, pourquoi se refuserait-elle le bonheur maintenant, surtout que Hope allait naître bientôt. Refuser d’être heureuse alors qu’elle allait bientôt pointer le bout de son nez, quelle idée absurde! D’ailleurs, celui-ci lui demanda ce qu’ils attendaient et Zoë laissa échapper un tout petit rire à sa dernière phrase. Elle savait bien qu’il se moquait de son statut Facebook. Ce n’était qu’un statut après tout. Internet n’était pas la base de leur amour.

Lukas continua de prendre parole en disant qu’il l’aimait et qu’il serait l’homme le plus heureux de la terre si elle lui disait oui. Bien entendu, c’était pure folie, mais en même temps, de suivre son cœur, ce n’était pas toujours mauvais, même pour une jeune maman. Le regardant pendant quelques secondes, elle fini par baisser son regard sur leurs mains puis sourire de nouveau en regardant Lukas dans les yeux. Amoureuse, se moquant un peu des regards autour, elle sourit davantage en se disant dans sa tête les mots qu’elle allait dire :

♦ « Je dis oui. C’est d’accord. »

Son cœur aussi battait à tout rompre. Elle se sentait libre, elle se sentait vivre. Et seul Lukas y était pour quelque chose. Enfin, Hope et Jay, peut-être un peu aussi, mais pour le moment présent, Lukas était sa principale source de bonheur. Elle ne regrettait pas du tout de l’avoir rencontré aujourd’hui, et qu’il ait renversé ses sacs. Bref, sur ces mots, elle agrandit encore son sourire puis l’embrassa ; c’était la première fois qu’elle-même initiait un baiser entre eux, et elle n’en était pas mécontente. Quand le baiser fut terminé, elle se faufila à nouveau dans les bras de Lukas, se moquant doublement des regards qui se jetaient sur eux maintenant. Pour une fois depuis très longtemps, elle se sentait, et c’était ce qui lui importait. Et puis Lukas était merveilleux. Il n’y avait rien à dire de plus.

Elle fini par se décoller de lui et le regarder en souriant. La future maman se sentie prise d’une force qu’elle ne connaissait plus. C’était comme si rien ne pouvait la détruire. Elle était heureuse, et s’en voulait même d’avoir refusé ce bonheur avant.

♦ « Maintenant, rien ne t'empêche de changer ton statut Facebook. »

Elle laissa un nouveau rire s'échapper de sa bouche. Bien entendu, la blonde aussi se moquait de se statut. Elle n'avait fait qu'un clin d'oeil à ce qu'il avait dit plus tôt.

Cinzia avait assisté à la scène sans en perdre une miette. Elle avait donc suivi du regard son amie qui était partie à la rencontre de Mark Smith. La scène avait été à son regret très rapide. Cinzia ignorait ce que Jersey avait dit à ce Mark mais visiblement ses paroles avaient eu l'effet d'une bombe. On l'entendit même crier un " ma femme a fait QUOI ? " Ah. Cinzia comprit alors que Jersey avait dévoilé le pot aux roses de l'article de Dirty Secret que tout le monde avait bien sûr - en cachette ou non - pris le soin de lire. Cinzia y compris. Les ragots, elle adorait ça, donc surfer sur le site de Dirty Secret, elle n'allait pas s'en priver, c'était certain ! Très vite, le mari cocu se leva de sa chaise et détala en vitesse, sûrement pour engueuler sa femme. Cinzia ne comprenait pas tellement les couples qui faisaient des scènes de ménage comme ça à leur conjoint juste parce qu'ils avaient été trompés. Tous ces maris étaient-ils orgueilleux à ce point pour penser qu'ils suffisaient à leur femme ? Cinzia, elle, ne se privait pas d'aller voir ailleurs et Noah faisait sûrement pareil. En même temps, ils s'engueulaient tellement souvent que la plupart du temps elle ne savait même plus s'ils étaient toujours en couple ou pas..

Bientôt, on vit Jersey revenir dépitée s'asseoir à la table d'amies. Bethany et Cinzia n'osèrent piper mot lorsque la mannequin se rassit près d'elles. Cinzia, elle, se contenta de finir sa salade avant de boire une gorgée de son verre d'eau. Elle en vint même à baisser les yeux quelques instants, osant à peine jeter un coup d’œil à Bethany qui l'imitait. Jersey leur demanda alors ce qu'elles racontaient de beau. Ce n'était pas le genre de Cinzia d'être gênées pour les conneries des autres, mais là vraiment elle n'avait rien du tout à raconter et puis l'ambiance était fichue. Elle se contenta de tousser pour montrer à Jersey qu'elle avait merdé - si elle n'était pas déjà au courant.

C'est alors que Jersey commença à s'énerver. Cinzia vit qu'elle se sentait coupable. Elle avait juste besoin d'être réconfortée mais bon, miss Jordan ne s'était pas déplacée en ville ce matin pour pleurer dans les chaumières. Elle se contenta alors d'ignorer plus ou moins ce que Jersey venait de dire, et, comme à son habitude, posa une question à son amie afin de satisfaire sa curiosité personnelle :

« Eh mais attends, c'est pas ton ex lui déjà ? Oh non.. Me dis pas que t'as fait ça parce que tu comptes te remettre avec lui ? » Fit-elle en prenant un air choqué les yeux écarquillés et en approchant un peu son visage de celui de Jersey. « Haha, mais je t'adore t'es géniale ! » Ajouta-t-elle en riant avec enthousiasme en se jetant au cou de son amie pour la féliciter.

Non pas que Cinzia veuille voir Jersey et Mark ensemble, elle ne le trouvait pas terrible justement, mais rien que le fait que son amie vienne en quelque sorte de briser un couple pour se taper le mec de sa copine la faisait rire de toutes ses dents. Et puis ça donnerait une occasion à la mannequin de dédramatiser l'histoire ! En plus, elle ne connaissait Mark et Kennedy que de vue, alors elle s'en fichait bien que ce couple soit brisé ou non, justement ça lui ferait une anecdote croustillante de plus en stock, elle pourrait raconter qu'elle avait assisté à ce déchirement douloureux. Hahahah. Mais déjà Cinzia voyait le regard réprobateur de Jersey se poser sur elle.

« Bah quoi ? »

Demanda-t-elle, se stoppant dans son délire net.

Tandis que Rose et Scarlett attendaient leurs commandes, un climat de tension régnait un peu autour de la table. La jeune Spencer avait pensé que si son amie était venue s’y installer en l’attendant, c’était avant tout pour avoir une discussion avec Cassandra. Mais elle constata rapidement qu’elle s’était bien trompée, elle était un peu trop naïve sans doute, d’avoir crû qu’elles étaient entrain de se réconcilier. Mais après tout, peu importe, car même si Scarlett connaissait la raison pour laquelle les deux jeunes femmes se détestaient, elle ne se mêlerait pas de leurs histoires. Elle se tourna alors vers London pour lui demander comment se passait son nouveau travail. A son sourire ironique, coupé par la remarque de Cassandra, la jeune Spencer comprit que là aussi l’ambiance n’était pas au beau fixe. « Ah vous travaillez ensemble ? » S’étonna-t-elle. Ainsi donc la jeune blonde y travaillait aussi dans ce magasin… Elle comprenait un peu mieux maintenant que London et elle devaient se retrouver à se fréquenter par la force des choses. Quoique la situation devenait un peu étrange là… Trois filles qui se détestaient autour de la table, et Scarlett se retrouvait au milieu à essayer de faire comme si de rien n’était… Pas facile. Elle ne comprenait surtout pas pourquoi elles s’étaient toutes assises à la même table, si aucune de ses deux amies ne supportaient la jeune blonde et inversement. La jeune Spencer préféra donc ne pas relever cette remarque. En revanche, Rose se montra assez enjouée d’aller leur rendre une petite visite au magasin de chaussures.

On leur apporta enfin leurs commandes, et comme ses compagnes, Scarlett préféra se concentrer sur son plat en silence. Soudain, avant qu’une des jeunes femmes autour de la table n’ait pu ajouter quoique ce soit, l’attention de la jeune Van Valkenburg fut attirée par un mouvement inhabituel dans le centre commercial. Elle en fit part à ses voisines à voix haute. Une scène entre Lukas et Zoé. Scarlett releva les yeux à son tour et regarda dans leur direction. Elle ne connaissait pas ces deux personnes, ou en tout cas simplement de vue, alors elle n’y aurait pas vraiment prêté attention si Rose ne leur avait pas fait remarquer. A bien y regarder de plus près, le jeune homme avait l’air de supplier la jeune femme de quelque chose… « Il lui fait une demande en mariage peut-être ? » Avança la jeune Spencer sans grande conviction. Elle fit un peu la moue ; les scènes de ce genre… très peu pour elle. Son regard se reporta de nouveau vers Rose. Au fait, elle en était où elle avec Bryan ? Depuis la dernière fois qu’elle avait vu son meilleur ami, il lui avait avoué avoir parlé avec la jeune Van Valkenburg. Mais elle se mordilla un peu la lèvre ; ce n’était ni l’endroit, ni le moment d’en parler. Scarlett lança alors un dernier regard vers les deux jeunes gens au milieu du couloir ; Lukas se relevait, lui et ladite Zoé s’embrassaient. Bonne nouvelle, non ? C’est alors qu’un peu plus loin dans le centre, une vive discussion avait pris place également… Le regard de Scarlett s’arrêta une seconde sur Kennedy Smith… et son mari. « C’est la journée des couples qui se font et se défont aujourd’hui. ». Commenta la jeune femme en indiquant du menton ce qui ressemblait au début d’une dispute entre eux un plus loin. Elle ne s’en réjouissait pas du tout, elle ne faisait que constater. « Quand on a des choses à cacher, ça finit toujours par éclater au grand jour. ». Ajouta-t-elle en les observant, lorsqu’elle en entendit vaguement la cause. La jeune Smith avait embrassé un autre homme. Scarlett le savait, car même si elle avait à peine survolé le dernier article de Dirty Secret, comme tout un chacun le faisait sans doute, elle avait retenu ce détail, parce qu’il l’avait beaucoup surprise venant de Kennedy. Soudain, Scarlett se rendit compte de l’ambiguïté de sa dernière remarque devant Cassandra et Rose… Non, bien sûr que non, si on apprenait ce qu’elles cachaient toutes les deux, cela ne viendrait certainement pas de la jeune Spencer.

N'ayant envie de parler à personne,je m'efforçais de ne pas regarder autour de moi,même si il était dur de ne pas lever la tête,surtout quand un serveur vint prendre ma commande,je ne pris qu'une simple salade pour commencer et on verra par la suite.

En attendant que ma commande arrive,je pris un document que j'avais mis dans mon sac pour le lire plus tard,il s'agissait d'un extrait d'article du "New-York Time" qui était paru il y avait déjà deux semaines. Plongée dans ma lecture,j'oubliai un instant l'endroit où j'étais,jusqu'à ce qu'une ombre apparut devant moi et que je sentis une présence juste à coté. Relevant la tête doucement,je vis Adrian,sourire aux lèvres et nouvelle coupe de cheveux.

- Bien le bonjour, Miss Spencer. Vous êtes ravissante. Comment vas-tu ?

Lui tendant la main à mon tour,je ne pu m'empêcher de sourire à son compliment et même de rougir,c'était bien l'une des choses que je détestais chez moi,je rougissais pour un rien et c'était incontrôlable.

- Bonjour Adrian,toujours aussi courtois et gentleman... Et je vais bien merci,et toi ?

Passant une main naturelle dans mes cheveux,j'observais ses cheveux,il venait de les faire couper et je devais avouer que ça le rendait un peu plus....Intéressant.

- Tu t'es coupé les cheveux à ce que je vois,c'est.... différent...,lui dis-je avec un sourire. Mais ne reste pas debout,assieds-toi.

Adrian donnait des cours particuliers à Scarlett,ma petite soeur,mais même si la plupart du temps il n'y avait que des liens "professionnel" qui nous unissait,cela ne m'empêchait pas d'apprécier sa compagnie,il était devenu au fil du temps un très bon ami.

J'adore passer du temps avec mes petites soeurs même si pour la plupart du temps, je m'impose plus qu'autre chose surtout avec Kayla. Je pense pas qu'elle ne m'apprécie pas ou un truc du genre, je suis sa grande soeur et elle, ma petite soeur. C'est juste que j'imagine qu'elle aime bien être seule et je dois avouer que je suis parfois un peu … bon ok j'avoue très collante. Je peux pas m'en empêcher sans compter que je n'aime pas qu'elle passe du temps toute seule dehors. Ce n'est pas que j'ai pas confiance en elle, pas du tout, c'est les autres dont je me méfie. Qui sait si elle ne rencontrera pas un gars mal attentionné, une bande de loubard et toute sorte de trucs dangereux dont notre père nous a parlé et chaudement recommandé d'éviter. Après ce que disait mon père, je le prenais pour argent comptant, après tout, il est notre ainé, il doit mieux connaître la vie que nous non ? Et en tant que grande soeur, c'est de mon devoir de veiller sur ma petite soeur, mes petites soeurs même. Papa et maman ont une grande confiance en nous mais une certaine assurance en ce qui concerne Kayla. A son âge, on ne sortait pas toute seule au centre commerciale sans un adulte, soit Papa et maman se sont adoucis avec l'âge soit eh bien la personnalité de Kayla fait en sorte qu'ils ne craignent pas pour elle. Je pencherai plus pour la deuxième solution car mes parents n'ont pas changé d'un iota en ce qui concerne leurs éducations, hélas ou heureusement, je ne sais pas trop où me situer mais je suis bien contente d'avoir eu des petites soeurs, je crois que si j'avais été enfant unique, j'aurais été triste et bien malheureuse dans ma cage dorée avec interdiction de sortir n'importe comment avec n'importe qui. Devant le visage un peu contrarié de ma petite soeur, je dis rien et mon sourire ne s'efface pas pour autant, je passe mon index sur sa joue doucement

« Ouais je sais que tu aimes pas, désolée soeurette, c'est une habitude dont je n'arrive pas à m'en débarrasser. » Je lui adresse un petit sourire désolé et acquiesce à sa réponse à ma question. Bien puisqu'elle n'avait pas de destination ni de but à proprement parler, on pourra flâner tranquillement et zieuter cette nouvelle boutique. J'aime bien les choses mignonnes mais je ne les achète pas forcément, je préfère donner mon argent de poche pour des choses plus utiles comme pour les pauvres, l'église et autre chose bien plus importante. « Oh ouais ! On grignotera un petit truc. Excellente idée ma puce. J'avoue que maintenant que tu le dis, j'ai bien un petit creux » Kayla ouvre la marche et je la suis tranquillement en laissant mon regard flâner autour de moi, observant les gens autour gardant une certaine proximité avec ma soeurette. On arrive au niveau du petit restaurant, mon regard traîne sur les tables où sont certaines personnes que je connais de loin. Je choisis au pif une table en prenant soin de m'acquérir si l'emplacement va à ma petite soeur, la table choisie, on s'y installe tranquillement « Y'a pas mal de monde aujourd'hui. Tu sais ce que tu vas prendre toi, choupinette ? » Je demande avant de jeter un oeil sur le menu parcourant ce que le petit restaurant peut proposer puis je redresse le visage et l'observe « Je t'invite, soeurette, prend ce que tu veux » Je lui dis avec un petit sourire avant de replonger dans le menu. Le serveur ne tarde pas à venir. Je penche pour un croque-monsieur et un verre de soda, il prend la commande de Kayla et prend congé, je m'enfonce dans mon siège et soupire d'aise. Parfois, c'est bien de ne pas être entre les quatre murs de ma chambre, de voir un peu du monde. Ouais c'est agréable