Matinée surchargée. C'était assez rare pendant les vacances mais pourtant c'était le cas. Premièrement, Emily s'était levée un peu à la bourre. Elle devait rejoindre Claire et Shelby au centre commercial vers dix heures et demi mais ça se fut l'heure à laquelle elle se réveilla. Ce n'était pas dans ses habitudes puisqu'Emily était plus une couche-tard, lève-tôt mais bon quand on est bien dans son lit on ne choisit pas. Portable dans les mains, Em envoya un rapide message aux filles pour dire qu'elle serait en retard, vraiment en retard. Autant, que Claire et Shelby n'attendent pas devant le centre commercial, elles pouvaient déjà commencer les magasins après tout. Puis, il fallait avouer que pour l'instant Mademoiselle Johnson n'avait pas vraiment envie de se promener ou de faire du lèche vitrine. Non, elles avaient bien trop de choses auxquelles penser. La situation avec sa nouvelle famille commençait réellement à poser un problème à Emily mais sa mère ne voulait rien entendre de toute façon. Em avait bien un peu d'argent de côté mais elle n'avait pas assez pour emménager seule. Donc, elle était belle et bien coincée au numéro trente-cinq. Tant pis... Ensuite, il y avait la nouvelle situation qui se développait avec son meilleur ami. Les disputes s'étaient calmées un peu pour laisser place à de nouveaux sentiments... Mauvaise ou bonne chose, Em ne le savait pas et espérait de tout cœur que la situation ne se termine pas trop mal.
Emily sortit de la salle de bain, elle avait battu son record : trente minutes. Waouh, ça c'était un effort exceptionnelle. Elle était habillée d'une robe pull beige et des escarpins noirs. Le temps n'était pas trop top aujourd'hui... Miss Johnson attrapa son sac et se rendit compte que c'était sa mère qui avait sa voiture. Ah oui, celle de Madame Johnson était au garage. Ce n'était pas une très bonne journée qui s'annonçait. Emily tenta de garder un sourire sur son visage. Elle allait juste passer une bonne journée avec ses meilleures amies, rien d'autres. Elle n'allait pas à l'abattoir tout de même...

Bon, prise d'une motivation Emily sortit, ferma la porte derrière elle puis traversa les longues rues de Magnolia. Le clac clac de ses talons retentissaient vivement tandis qu'Emily se noya dans ses pensées troublantes. Bientôt, elle arriva dans une ruelle là où quelques poubelles étaient amassées. Emily décida de presser le pas parce qu'elle était en retard, certes, mais aussi parce que cette rue était toujours pleine de clochards pervers. Pas de chance pour Emily, un type lui lança : « Hey poupée…  »
Le timbre de voix ne lui était pas inconnue, Em ralentit mais sans s'arrêter. On ne sait jamais, après tout elle était seule dans cette rue avec ce pauvre type qu'elle n'osait pas regarder. Ensuite, l'homme dit son prénom c'est là qu'elle reconnut la voix et que la jeune femme fit volte-face pour vérifier que c'était bien son cher ex et à présent ami. Effectivement, c'était bien Carl Spencer. Oups. Elle l'avait intérieurement insulter de clochard pervers et de pauvre type mais bon... C'était bien Carl qui l'avait appelé poupée et qui était assis au beau milieu de poubelle. Non loin une bouteille vide jonchait le sol. D'accord, il était complètement ivre mort là... Emily reçu un appel. C'était Shelby. Les deux filles s'inquiétaient de ne toujours pas voir la brune au centre commercial. Emily ne pouvait pas laisser Carl ici dans un tel état... Finalement, elle annula la journée shopping. Quand elle raccrocha, Emily se mit à la hauteur de Carl puis dit :

– Carl... Qu'est-ce que tu fais là ?

La jeune femme ne savait pas trop quoi lui dire, il était sûrement complètement perdu, d'ailleurs Em se demanda comment il l'avait reconnu vu l'état dans lequel il était...

Cette ruelle n'était pas vraiment super propre, les déchets jonchaient le sol et quelques clochards aussi... Emily qui était déjà super en retard, du coup, elle avait confondu Carl avec un looser qui traînait là. Il était réellement dans un sale état.. La brunette hésita un moment, après tout, elle était vraiment très en retard et ses amies allaient finir par l'étriper mais en même temps Carl avait besoin d'aide là... A ce stade, Em ne pouvait pas le laisser tout seul comme ça. Finalement, elle décida de se mettre à hauteur de Carl pour enfin lui demander ce qu'il faisait là... Le jeune homme n'avait pas l'air très sûr. Il hésita longtemps, il essaya même de redresser mais ce fût sans succès, il s'écroula de nouveau. Bientôt, Carl se mit à rire comme un dingue. Em le regarda avec insistance. Mily ne put s'empêcher de sourire. Cette situation ne lui était pas inconnue. Au début que Carl et elle se soient mis ensemble, ils étaient sortis. Elle, avait bu mais pas démesurément, lui, au contraire, il était déjà bien barré. Mais pas autant que maintenant. En tout cas, ce soir là, ils avaient bien rigolé. Emily gardait de très bons souvenirs avec Carl mais leurs histoires n'avaient pas vraiment marché. Em était très heureuse qu'ils soient toujours aussi amis et complices. Brefons, le brun se décida enfin à répondre.
« Je sais pas, je suis sorti.. Du bar.. Et je me suis retrouvé ici.. Où là en fait. C’est la même chose non ?   »

Ce dernier se mit à rire encore une fois. Em l'examina et eut un petit rire. Cette situation était vraiment débile. Carl avait toujours le don de se mettre dans de ces états. Malgré tout, Emily était un peu agacée. Après tout, à cet instant, elle devrait être en train de faire du shopping, bien qu'elle n'en avait pas réellement envie. Ce qui agaçait, Em, c'était qu'elle ne savait pas ce qu'elle voulait. Tout le temps à douter sur tout, c'était insupportable.
«  Et toi, qu’est-ce que tu fais ici ? Où là.  »

Ce qu'elle faisait là ? C'était quoi cette question. Ce n'était pas elle qui était assise dans des déchets, appuyé contre une poubelle, si ? Elle leva un sourcil puis répondit.

– T'aurais pu éviter de te mettre dans un tel état... non ? Et moi, contrairement à toi, je marchais pour me balader enfin...bref on s'en fout. Oh tu sais quoi lève-toi.

La brunette le regarda puis se rendant compte que Carl ne pourrait jamais se lever tout seul, elle l'attrapa par un des bras et essaya de le soulever comme elle pouvait. Tout ce qu'elle allait gagner était de tomber avec lui... Effectivement, deux secondes plus tard, elle se retrouva par terre. Si Carl avait fait un effort pour se soulever, elle n'en serait pas là... un petit soupire lui avait échappé mais quand elle s'imagina la situation, Emily ne put s'empêcher de rigoler. L'autre trop bourré pour se lever, elle trop maladroite pour ne pas tomber.
Emily le regarda un moment puis entre deux éclats de rire, dit :

– Tu crains, tu sais ?

La folie était-elle contagieuse ? Sûrement, oui. Au moins, cela changeait du quotidien. Puis, Emily aurait une bonne excuse pour éviter le centre commercial. Elle n'avait définitivement pas la tête à ça... Quand à la situation présente, c'était un peu plus.. original ?

Cette situation était amusante et tombait réellement à pic. Que ce soit Carl qui se trouvait là, c’était le plus grand des hasards mais la jeune femme se rendit compte qu’elle était très contente. Quelques instants plutôt, Emily pensait à Mike, son petit ami, avec qui elle se disputait tout le temps, sans arrêt tandis que quelques secondes plus tard, elle se retrouvait avec Carl, son ex-petit ami.
Pendant que le jeune Spencer déraillait complètement, Mily avait, sans le vouloir, commencé à comparer ces deux histoires. Une ancienne relation fusionnelle, le contact facile, de l’autre côté se trouvait une relation compliquée, acharnée et complexe.
« Dans la vie, il y a des tonnes et des foutues tonnes de barrières qui se... dressent sur nos routes... Nous routes étant nos vies, tu vois ? Et là, je peux franchement te dire que même ma propre personne n'en concrétise pas une ! »

La métisse sortit de sa rêverie, comment pouvait-elle comparer Mike et Carl. Tout d’un coup, la jeune femme fut honteuse. L’esprit brouillée, elle avait du mal à comprendre de quoi son ami Carl pouvait parler. Elle esquissa un sourire tout en fronçant les sourcils. Des barrières… Il y en avait tellement eut sur la route d’Emily.

– C’est vrai… Il y a des tas de barrières. Mais, tu sais que boire ne fait pas disparaître les barrières….Dommage. A quoi t'essayes d'échapper exactement ?

Les deux jeunes étaient désormais debout. Emily tenait Carl sachant très bien qu’il n’irait pas bien loin dans le cas contraire. C’était une des premières fois où elle vit le jeune homme dans un tel état. Ils avaient déjà été bourrés ensemble ou séparément mais pas dans un état aussi critique. Qu’est-ce qui pouvait bien torturer Carl à ce point. Même s’il était dans un état déplorable, la métisse était contente de le voir, elle avait l’impression que cela faisait une éternité qu’ils n’avaient plus passé du temps ensemble.
« Je t'aime tant que je veux bien te donner le reste. »

Le brun lui tendit la bouteille, Emily le regarda puis après une brève hésitation finit par prendre le récipient. Devait-elle boire pour oublier les barrières ? L’alcool lui avait déjà joué des tours…. Après son coma en Italie et sa connerie à la fête de Noël, Emily n’avait plus trop osé y toucher. Les risques étaient tout de même présent, elle ne pouvait pas le nier mais à ce moment précis, elle avait énormément de choses à oublier. Pendant quelques secondes, la jeune Johnson fixa la bouteille comme si celle-ci pourrait donner une réponse à Em. Finalement, Emily opta pour un non.

– Quelle gentille attention, mais je pense que je vais garder ça pour plus tard.

Emily fit un clin d’œil au beau brun puis rangea la bouteille dans son sac. Il fallait qu’elle ramène Carl quelque part. Ils marchèrent vers les habitations de Magnolia. Devait-elle le ramener chez lui et qu’il se débrouille seul ou chez elle et elle l’aiderait à éclaircir ces pensées ?
« Alors, tu m'amènes où ? Chez toi ? Comme dans le bon vieux temps ? »

Carl explosa quasi de rire tandis qu’Emily le regarda d’un air désolé. Sur cette touche de gaieté, la métisse ne put s’empêcher de sourire et de se remémorer quelques souvenirs du temps où Carl et elle étaient encore ensemble. Parfois, Emily se demandait comment ils avaient pu rompre, ils s’entendaient tellement bien. Bon oui, la principale raison était qu’ils se connaissaient trop bien, commençant même à savoir comment allait agir l’autre après une telle ou telle remarque. Emily et Carl avaient eu besoin de leur liberté respective mais à quel prix ? La jeune femme se dit qu’elle avait beaucoup de chance d’être restée en si bons termes avec lui. Il comprenait tout et il était toujours présent dans les moments difficiles. Evidemment, ce sentiment était réciproque. Sur ce, Emily décida d’aller jusqu’au numéro trente-cinq, c’est-à-dire chez elle. Le bon vieux temps était loin derrière elle à présent.

– Je ne peux pas te ramener chez toi comme ça donc ... ouais on va aller chez moi mais pas pour les raisons qui te font rire, espèce d'ivrogne. La jeune femme ne put s'empêcher de rire puis elle dit : Carl, je me demandais… Le bon vieux temps, ça ne t’a jamais manqué ? Le temps de l’insouciance, je veux dire, le calme s’est répandu tellement vite depuis.. Enfin tu sais quoi, depuis nous deux.

Les paroles d’Emily avaient une nouvelle fois dépassées les pensées. Ce n’est pas que Mily ne voulait pas aborder le sujet mais elle traversait une période difficile pour le moment alors penser le passé n’allait pas l’aider à avancer. Carl ne comprendrait sans doute rien de ce que raconterait Em, vu son état… Le pauvre ne tenait pas vraiment debout, il avait failli tomber quelques fois depuis la rue lugubre jusqu’au numéro trente cinq.
Tout en soutenant le jeune homme, elle tenta d’insérer la clef dans la serrure. Epreuve bien plus difficile qu’il n’y paraît lorsqu’on soutient un mec totalement bourré…

Des milliers de questions traversèrent dans l’esprit de Emily. C’était une soirée qui la faisait sourire, cela faisait un sacré bout de temps qu’elle n’avait plus passé un moment comme celui-ci même si Carl était complètement ivre, elle le trouvait amusant.
Emily était appuyée contre le battant de la porte tandis qu’elle proposa à Carl de l’eau et/ou de l’aspirine. Le jeune homme accepta les deux, Emily le fixa encore un petit moment pendant que les souvenirs se dissipèrent. La métisse sortit de la pièce et se dirigea vers la cuisine où elle prit de l’eau et la boite d’aspirine.
C’était fou mais Emily se sentait liée avec Carl, elle n’avait pas peur de parler. Elle ne devait pas se concentrer sur les faits et gestes qu’elle devait exécuter, c’était du grand naturel. C’était tellement simple. La métisse s’assit aux côtés du jeune homme.
« Ce qui est triste, c'est que je sois le seul à délirer... »

C’est vrai qu’Emily n’était pas dans le même délire que Carl mais depuis son coma en Italie, elle préférait éviter de se mettre dans un tel état. C’est vrai que les deux jeunes n’avaient pas réellement parlé depuis un certain temps. Carl avait été au courant qu’Emily avait eu une passe assez dur en Italie mais il ne savait pas quoi. Mily décida d’en informer son ami, même s’il ne capterait pas l’entièreté de ces mots.

- J’aimerai bien pouvoir boire jusqu’à en oublier tout et délirer comme tu délires. J’aimerai tellement mais… je suis obligée d’éviter. Tu te souviens quand je suis partie en Italie avec quelques amis de Magnolia ? Je suis tombée dans le coma, il y avait des trucs dans les verres et visiblement ça ne m’a pas réussi. Je n’avais pas encore eu l’occasion de t’en parler… enfin peu importe.

La jeune femme le regarda un instant puis posa sa tête sur l’épaule de Carl. Que devenait-il ? Depuis qu’ils n’étaient plus ensemble, Emily avait l’impression de rater les moments importants que pouvaient vivre Carl, c’était une sensation étrange. Mily espérait que tout allait bien dans la vie du jeune Spencer, d’ailleurs, elle allait lui poser la question quand celui-ci lui demanda si elle était heureuse. C’était une drôle de question. La métisse se redresse et regarde Carl. Rien qu’à la tête qu’il faisait, elle pouvait voir qu’il était sérieux et que ce n’était pas l’alcool qui parlait à sa place.
Tout se bouscula dans la tête de la jeune femme. Était-elle heureuse ? C’était une question plus que pertinente et à laquelle Emily aurait préféré ne pas avoir à répondre. Cependant Carl le lui avait posé et elle ferait un effort de trouver une réponse.

– Non...

Disons que la réponse n’était pas très complète. Elle s’en voulut d’avoir dit qu’elle n’était pas heureuse mais c’était la vérité. Emily était toujours en train de penser à ça ou ça, les choses qu’elle devait faire ou non, Em détestait être comme cela. La brune essaya de formuler une phrase concrète dans sa tête qui pourrait résumer sa vie mais elle n’en trouva aucune et décida de laisser trois petits points à cela. Après tout, Carl n’avait pas à entendre toute la vie d’Emily, le pauvre allait déjà avoir assez mal à la tête comme ça.

L’air amusé, Emily s’installa aux côtés de son vieil ami, Carl. Ce dernier était complètement ivre. Au début, la jeune femme avait été très inquiète de le voir dans un tel état, qu’avait-il bien pu fabriquer pour se retrouver comme cela. Avait-il des problèmes dans sa vie ? La jeune Johnson s’en voulut de ne pas prendre assez de nouvelles du jeune homme. Il fallait avouer que pour le moment, elle était toujours la tête dans les bouquins.

La jeune femme posa sa tête sur l’épaule de Carl. Elle l’écoutait attentivement poser ces questions. Elle eut d’abord un peu de mal à répondre. Effectivement, Carl venait de poser une question très pertinente. Est-ce que la jeune Johnson était heureuse ? Ces pensées furent dépassées par ces paroles. Emily venait de lâcher un simple non. Un des plus gros défauts d’Emily : Elle voulait toujours comparer son bonheur présent à son bonheur passé. Il fallait toujours qu’elle compare sa vie à MC à celle de Harlem, ensuite ces amis d’ici à ceux de Harlem ou encore comparer son présent couple, qu’elle formait avec Mike, à son couple passé, qu’elle avait formé avec Carl. C’était toutes ces pensées néfastes qui empêchaient Emily d’être heureuse, elle en était consciente mais n’arrivait pas à faire face. Les gens se prenaient tellement la tête qu’Emily en devenait à faire pareil. N’était-ce pas fou ?
« Pourquoi non ?, Ça ne se peut pas d'être malheureuse tous les jours... À moins que les trucs qu'il y a dans ta vie soient vraiment, vraiment minables. »

Mince, Carl avait toujours ce truc d’être ivre mais lucide à la fois. C’était dingue comme les gens ne changeaient pas. Emily fut triste d’avoir retenue les petites manies de Carl mais de ne plus pouvoir être à ces côtés. Ils avaient continué de vivre chacun de leurs côtés même s’ils étaient restés en bon terme. L’avenir, la vie c’était quelque chose qui nous dépassait tellement. Un jour, on est fourré avec la même personne pendant un sacré bout de temps et le lendemain, on est complètement séparé de cette personne. C’est que nous sommes assez stupides pour ne pas contourner le destin. Emily décida que dorénavant elle prendrait plus de nouvelles de Carl car ce dernier était une partie d’elle malgré le temps qui s’était écoulée depuis leur passé commun.
Le jeune homme passa sa main dans les cheveux de Mily, ce qui éveilla quelques frissons chez la jeune femme. Il n’y avait pas de malaise entre eux, c’était certain mais il y aurait toujours leur passé qui camperait en eux. Et si Carl n’avait pas été ivre, qui sait ce qui aurait pu se passer ?

« Ce n’est pas que je suis malheureuse 24h/24 mais j’ai tendance à trop penser au passé et ça me brise le cœur. Et je n’arrive pas à avancer alors ça me rend malheureuse. Puis, les gens autour de moi ont tendance à trop se prendre la tête. C’est juste que j’aimerai être comme avant…Mais… »

C’était rare qu’Emily se livre comme ceci à quelqu’un mais la jeune femme savait très bien à qui elle pouvait faire confiance. Carl faisait parti des rares personnes qui avaient, entre guillemets, le cœur d’Em dans les mains. La confiance a toujours été la base.

« Mais…le passé semble très loin. Mais je veux pas t’ennuyer avec mes histoires Carl. »

Emily se sentait tellement bien, elle était calme et posée. Tous les problèmes s’envolaient dans un coin sombre de l’esprit d’Emily. La métisse était toujours tête appuyée sur Carl. Ce dernier lui avait réellement manqué… La vérité était qu’être proche de son ex ne s’simplifiait pas toujours tout. Emily savait que leur histoire était terminée mais elle avait dû mal à avancer et elle s’entêtait à toujours vouloir comparer son présent à son passé.
« C'est vrai que c'était simple quand on était ensemble. »

Heureusement que Carl avait pris la parole car Emily aurait pu croire qu’il s’était endormi. Il ouvrit les yeux et la regarda pendant un instant. La métisse esquissa un sourire.
Au moins lui aussi était de son avis, tout était plus simple. Tout d’un coup, Emily ne comprenait pas pourquoi ils avaient mis un terme à leur relation. Evidemment, ils avaient un caractère trop similaire mais quand même, ils avaient toute la simplicité entre leurs mains mais visiblement cela ne leur avaient pas suffit. Il fallait qu’Emily se fasse une raison, le passé était loin derrière elle.
« Il est pas bien ce Micheal.. Mike ? »

La jeune femme fit un mince sourire lorsque Carl écorcha le prénom de Mike. Par contre, la question fit moins rire Emily. Cependant, elle n’eut pas besoin de réfléchir. Il était génial mais…

« Je l’aime vraiment, tu sais ? J’adore être avec lui mais ce genre de moments se font rare et… on se dispute souvent. Trop souvent. Mais je l’aime alors je m’accroche, de toutes mes forces. Mais combien de fois, on n’a pas failli tout lâcher sous le coup de la colère ? »

Cette situation était définitivement étrange. Parler de ces relations avec son ex-petit ami, ce n’était pas réellement commun. Et, limite, Emily s’en voulut de raconter tout cela à Carl. Quel genre de personne était donc Em ? Si Mike la voyait raconter tout cela à son ex…
« Tu ne m'ennuies pas. J'adore quand tu parles. J'adore t'écouter parler. »

Cette phrase fit émerger des souvenirs. Carl et Emily parlaient toujours énormément. Combien de soirées n’avaient-ils pas passé à discuter, un peu comme maintenant à vrai dire. Sauf qu’avant, ils ne parlaient pas de leurs relations…
Emily se pencha vers Carl et lui déposa un baiser sur la joue puis lui murmura : « Tu m’as manqué, tu sais ? La métisse fit un petit sourire puis reposa sa tête sur l’épaule de son ami. Emily ferma les yeux à son tour et tenta de réfléchir à comment oublier le passé et ne plus le comparer au présent. Un peu dans le vague, Emily se demanda quelque chose.

« Toi, Carl, tu as tourné la page du passé ? »

Est-ce qu’Emily avait vraiment envie de savoir cela ? Est-ce qu’elle était prête à elle-même tourner la page ? La métisse était vraiment maladroite, il fallait toujours qu’elle pense trop. Mais bon, le principal était que Carl et elle avaient toujours la faciliter de discuter.