Noël approchait, nous étions déjà en décembre. Magnolia s'était recouverte d'une fine couche de neige blanche. Malgré tous les achats de Noël qu'elle devait finaliser, Naya Freeman était revenue en ville voir sa famille ce week-end là. C'était l'anniversaire de Meri Johnson - alias parasite n°1 - et Naya était revenue un peu à contre coeur. Elle avait sortie plein d'excuses mais Walter avait tranché : elle serait là un point c'est tout.

Mais Naya ne l'entendait pas de cette oreille. Elle n'allait certainement pas passer tout son vendredi soir coincée avec les deux parasites Johnson. Elle fit exprès de partir tard de New-York - Papa n'allait pas lui faire rater une répet tout de même -, elle roula comme si il y avait un radar à chaque mètre et fit bien 3 pauses cafés pour le peu de distance qui séparait les deux villes. Naya arriva donc aux alentours de 21h à Magnolia. Elle fit un tour du quartier, même si elle grelottait de froid dans son cabriolet. Et oui, ce n’était pas le truc le plus intelligent à faire en hiver, mais c’était sa voiture et Naya en avait assez qu’Emily la prenne en son absence – ou pas – mais elle préférait se dire ça. Après l’article de DS, Naya se méfiait de tous les faits et gestes de sa demi-sœur et ne laissait rien trainer près d’elle, elle pourrait l’utiliser pour en faire du vaudou. Si Naya n’habitait plus Magnolia, elle en restait néanmoins fidèle au site de ragots.

Alors qu’elle était dans ses pensées, Naya tourna à l’angle et ne fit pas attention à une silhouette longiligne qui traversait. Naya l’aperçut et le freina heuresement à temps, mais le garçon avait tapé sur le capot de la voiture pour l’arrêter. Eh oh ! Il se prenait pour qui, c’était précieux une voiture de ce genre !
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« Hey ma caisse connard ! »


Toujours aussi fine, Naya n’avait pas perdu sa délicate manière de s’adresser aux inconnus. Qui n’était pas si inconnu que ça lorsqu’il se mit à la lumière des fards.

Quelques jours étaient passés depuis la fête chez les Freeman qui avait réservé son lot de révélations voir de mauvaises surprises. Depuis cette date, Christian promenait son mécontentement et envoyait souvent bouler quiconque l’agaçait ne serait-ce que par quelques simples mots. Toujours sur les nerfs, il savait que c’était une question de temps (ou pas) de plus les préparatifs du véritable noël de la famille n’arrangeait rien à son affaire, c’était un enfer. Vers vingt heure, il avait quitté sa maison, pris son blouson et le nécessaire pour se rouler un joint, et était allé s’asseoir sur la balançoire du petit par pour enfant de Magnolia Cresent. Une habitude… Souvent Andrew venait le rejoindre, et sur ce point toute les cinq minutes il se disait qu’il n’avait pas envie de le croiser, mais en fait si, tout compte fait non, mais quand même oui ça l’arrangerait. De toute manière ce fut régler : une heure plus tard toujours pas d’Andrew dans les parages.

De toute manière il fallait être un peu jobar pour sortir par ce temps. La rue était couverte d’une neige fine et surement beaucoup de gens dans ce quartier trouvait ce paysage magique. Une vraie carte postale ! C’était de toute beauté ! A une époque oui ça lui plaisait, aujourd’hui il s’en foutait complétement. Cette époque chez les Livingstone c’était n’importe quoi, et derrière les apparences parfaite cette famille était la plus détraqué du quartier, il en mettait sa main au feu. Rien qu’à imaginer le tableau de cette année ça lui donnait des envies meurtrières, et même son joint n’eut pas le même gout ce soir et ne l’aida pas vraiment.

Ecrasant les restes sous son talon, le garçon se leva en rangeant ses mains dans ses poches. Il n’avait pas envie de rentrer mais dans un sens il n’avait rien d’autre à faire… De sa démarche nonchalante il retourna donc chez lui, la tête ailleurs. Moment d’absentéisme qui failli lui être fatale.

Une voiture freina juste devant lui, son premier réflexe ? Donné un gros coup dans le capot. Alors quand il entendit la voix de Naya Freeman l’asséné d’un beau « connard », la, ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le valise. Et même si il était aveuglé par les pleins fars qu'elle venait d'allumer, ce n'est pas ça qui l'arrêta.

- Mais ta gueule regarde ce que tu fais au lieu de te la péter dans ta putain de caisse que tu sais même pas conduire !

Gueula-t-il avant de redonner un coup dans le capot. C’était ça ou la figure de Naya, à cette instant il tentait de se maîtriser le plus possible pour ne pas aller l’attraper par les cheveux et lui faire bouffer la neige.

- Pauvre conne va !

Continua t’il toujours aussi énervé. Et dire qu'Andrew hésitait à aller avec ca! De toute manière c'était rêglé vu que cette dernière avait péter un scandale en apprenant qu'il avait embrasser Lou. Merde il avait oublié ça l'espace d'un moment, de quoi alimenter sa colère un peu plus...

A peine rentrée que ses démons la rattrapaient. Christian Livingstone lui était totalement sortie de la tête durant son road trip en Amérique Latine de 3 mois que voir sa tête de castor la fit grimacer. Bouh ! Mais elle n’allait pas s’énerver, même si elle en avait envie, c’était en contradiction avec sa nouvelle tendance baba cool/écolo/je suis généreuse avec le monde ! Tout le monde avait le droit à une seconde chance, même Christian Blaireau Livingstone.

En effet, depuis que Naya était à Magnolia, elle avait fait pas mal d’allée retour en 2 ans : tout droit débarquée de New-York, elle avait emménagé à Magnolia Cresent avec sa famille. Puis, une fois diplomée, elle se réinstalla à New-York avant de quitter de nouveau cette ville pour réaménager à Magnolia, dans des circonstances qu’elle préférerait oublier. Mais la belle Freeman n’arrivait pas à oublier si facilement et broyait sans cesse du noir. Elle était restée un mois à déprimer dans son coin avant que son père ne la force a bouger son cul. Il fallait qu’elle refasse quelque chose de sa vie ! Et elle avait franchement besoin d’air. C’est donc en fin février que Naya Freeman décida de découvrir le continent Sud Américain dans son intégralité.

La voila revenue avec une tendance écolo/hippie. Elle mangeait maintenant que des graines et du tofu, était contre la pêche industrielle et cultivait ses propres légumes dans son petit potager. Héhé. Mais elle n’en restait pas moins une Américaine et faisait donc non pas ses déplacements à pieds mais bien en voiture. Sacrilège me criez vous ! Mais non, c’était une petite voiture électrique, et donc sans agent polluant.

C’était au volant de cette même dite voiture que Naya avait failli renverser Christian. Sa première réaction fut bien sur l’agressivité, on ne change pas une équipe qui gagne ! Et lorsqu’elle avait reconnu le jeune homme, elle avait presqu’envie de continuer dans la même voie. Une autre personne, elle aurait gentiment sourit, se serait excusée et aurait accusé tout le stress américain qui avait resurgit en elle à peine le pied posé à l’aéroport, qu’au Pérou le calme des campagnes lui avait du une cure détox et blablabla. Mais non, là c’était Christian. Et vu comment il l’agressa à son tour, Naya avait envie d’appuyer et la pédale d’accélération et de rouler jusqu’à chez elle, en écrasant bien comme il fallait le Livingstone. Une telle violence dans ses paroles lui donna presque les larmes aux yeux. Naya n’y était plus habituée. Déjà dans l’avion, toutes ces personnes qui rallaient étaient à des milliers de miles de ce qu’elle avait connu en Amérique Latine, loin de l’allégresse et la générosité de chacun là-bas. Là, chacun pour sa gueule, et redonne moi un coca stp.

Naya décrocha sa ceinture de sécurité, et prit sur elle pour sortir calmement de la voiture. Elle n’allait pas s’excuser après tout c’était de sa faute : s’il avait été un bon piéton, il n’aurait pas surgit de nul par comme ça, risquant sa vie et celle du conducteur ! Non mais oh ! On ne rigole pas avec le code de la route. Christian choisit alors ce moment pour taper une nouvelle fois sur son capot. Naya haussa étonnement les sourcils, elle était pourtant à l’arrêt et ne présentait donc aucun danger pour sa sécurité. C'était juste un geste de rageuse que Naya ne cautionnait plus et le lui fit bien comprendre.


« J’espère néanmoins que tu n’as rien et que je ne t’ai pas blessé. Et j’apprécierais dorénavant que tu évites de t’en prendre à ma nouvelle voiture électrique, elles sont plus fragiles que les destructeurs de la couche d’ozone marchant au fuel. »


Son timbre de voix était plus doux, mais on sentait néanmoins la colère et l'agacement dans la voix. Même si elle était pacifiste, elle n'oubliait pas sa haine contre Christian et tout le dégout qu'il lui apportait. Naya lui fit un petit sourire, rien de naturel bien sur ni de chaleureux, et pensait avoir mit fin à la conversation. Elle tourna alors les talons, mais la voix du jeune homme s'éleva dans la nuit.

Quelle conne mais quelle conne ! Tentant de reprendre calmement sa respiration – en vain – revoir le visage de la nana qu’il méprisait le plus dans ce quartier n’était pas très arrangeant. On lui avait dit que la belle s’était barré en argentine ou au Mexique ou je ne sais ou, peu importe bon débarrât ! Qu’elle aille apprendre à jouer de la flûte, enfin ce truc la dont il avait oublié le mot, et qu’elle leur foute la paix ! Qu’elle vende des pastèques sur les routes et qu’elle crève en avalant de la poussière ! Bravo pour les clichés cité précédemment, à cette instant Christian était tellement énervé qu’il aurait pu déballer bien des conneries mais les seuls choses qui sortaient de sa bouche étaient des insultes.

Au passage, la dites caisse dans laquelle Naya avait pris place ne ressemblait à rien. Une espèce de petite voiture qui n’allait pas avec la biatch qui était au volant, il n’avait pas eu le loisir de s’en rendre compte jusqu’alors, bien trop énerver et usant de son temps pour lui affirmer qu’elle était une abrutie. Et qu’est ce qu’il allait faire maintenant ? Il n’avait aucune envie d’entretenir la moindre conversation avec la jeune fille, pourtant celle-ci sortait déjà calmement de sa voiture avant de prendre la parole. Et là, autant de dire que Christian en resta abasourdi un instant.

- Oh putain, c’est quoi ça… ?

Demanda-t-il lentement en attendant qu’elle s’exprime de manière normale. Elle se foutait de lui non ? Il ne voyait pas d’autre hypothèse, à moins qu’elle n’ait fait un voyage initiatique pour devenir une gentille jeune fille, que son voyage l’est rendu trop généreuse et avenante, mais grosse blague quoi ! Elle espérait tenir ce rôle combien de temps sérieux ? Ca l’énervait encore plus qu’elle le prenne pour un con comme ça.

- Non mais sérieux t’espère quoi la ?

Demanda-t-il à bout de nerf avant d’avoir un rictus, fixant la jeune fille et laissant sous-entendre tout le mépris qu’il ressentait vis-à-vis d’elle.

- Mais la blague franchement ! Mais… Bon vas ‘y dégage tu me soules, monte dans ta caisse électrique la et au revoir c’est bon.

Continua t’il en esquissant un geste invitant la métisse à retourner dans sa voiture d’un air blasé. Il pensait être débarrassé d'elle au moins jusqu'à la prochaine rentrer, apparemment elle en avait décidé autrement...

« Quoi ça ? »


Naya regarda autour d’elle, puis elle-même pour voir si quelque chose lui était arrivé. Elle ne vit rien sur la route ni sur les trottoirs vides. Elle scanna alors son corps et rien ne lui sauta aux yeux mis à part qu’elle ne savait pas manger et d’une tâche de gaspacho ornait son poncho déjà bien coloré. Mais ce n’aurait pas été ça qui aurait fait pousser un cri à Christian. Il se serait plutôt moqué et cette réaction qu’il n’a pas eu n’étonna pas Naya à vrai dire. Mr Livingstone était plutôt du genre blasé et laxiste, aurait fait une remarque à la noix. Elle devait l’avouer, sur ce point là ce n’était pas un gamin. L’ancienne Naya aurait fait remarquer à son interlocuteur qu’il était un cochon et aurait continuer à lancer plusieurs piques. Mais l’ancienne Naya n’aurait jamais porté ce poncho tricoté main avec des lama péruviens, alors ne parlons pas de chose qui n’existe plus. Non, la colère de Christian la dépassait vraiment, surtout pour sa raison.


« Bah des excuses ça sera un bon début »


Naya le regarda d’un air ahurie comme s’il était un abruti. Ca semblait évident non ? Il avait surgi de nulle part et avait agressé sa pauvre caisse et il se faisait passer pour la victime. En tout cas, lui n’avait pas changé. Toujours cette crapule qui rejette la faute sur les autres. Elle était sur qu’avec Katya, s’il n’arrivait pas jusqu’au bout on va dire, il accuserait sa petite amie. Yeurk, rien que de savoir que ces deux là pouvaient faire des trucs reproductifs, ça la dégoutait. Ce mec était vraiment l’extrême opposé de ce qu’elle kiffait, psychologiquement et physiquement. Ce mec était vraiment chelou et lunatique, limite bi-polaire. Il change de réaction en une seconde et s'emporte pour des trucs dont on ne sait pourquoi.

D'ailleurs, il venait de lui en donner une prête. Livingstone s'énerva encore plus, s'excitant sur elle et sa voiture, et elle ne voyait vraiment pas ce que venait faire son engin dedans. Elle aurait voulu dire demander s'il avait un problème avec sa caisse, mais ça ne serait que le provoquer et l'énerver encore plus. Ca la stressait elle-même ces conflits inutiles, et la haine de Christian la gênait. Ce n'est pas qu'elle veuille y remédier, non le détestait était même plutôt plaisant. Mais ce manque de cordialité était en total désaccord avec son nouveau moi.