Aujourd’hui avait débuté comme tous les autres jours, depuis son retour à Magnolia Cresent. Jersey s’était levée vers dix heures, se préparant pour sa journée. En début d’après-midi elle avait eut un photoshooting, pour un magasin de vêtement de la ville, dont elle ne connaissait d’ailleurs même pas le nom, ni la notoriété. Mais, le jeune mannequin serait prête à accepter n’importe quel job ces temps-ci, si il lui permettait d’exercer son métier de top model. A vrai dire, ces derniers temps, son agenda était beaucoup moins remplit, Magnolia n’était pas New York, et on ne lui proposait que peu de shooting dans la région.
Jersey pourrait sans problème rentré à New York si elle le voulait, après tout. Enfin, elle pourrait, mais trop de choses la retenaient. Et bien que son agent la priait de revenir à la grosse pomme, celle-ci préférait rester encore quelques temps ici, avant de bouger. Mettant en quelques sortes entre parenthèses sa célèbre carrière de mannequin. La jolie brune restait tout de même connue dans le pays, mais on entendait beaucoup moins parler d’elle que l’année précédente. Parfois, elle se rendait à quelques défiles new-yorkais, mais elle n’y restait jamais très longtemps.
Où quel aille, Magnolia Cresent lui manquait toujours trop. Elle se sentait beaucoup plus en sécurité ici qu’ailleurs. Bien que le quartier ne soit pas le plus sûr du pays, un nombre inconsidérable de malades mentaux devaient trainer dans le voisinage. Comme l’agresseur de la fête des Hamilton, par exemple, qui s’en était prit à Cassandra Heaven et Lou Huntington.

En fin d’après-midi, elle avait décidé de faire un peu de shopping au centre commercial. Mais peu de vêtements ne l’avaient réellement interpellé dans les nombreuses boutiques où elle alla. Regrettant amèrement Barney’s et Bendel, qui lui proposaient un choix beaucoup plus varié de fringues.

Bientôt alors qu’elle arpentait en son long, d’un pas lent, le centre commercial, elle sentit son iPhone vibrer dans sa poche. Il s’agissait d’un SMS, dont l’expéditeur était Frederik Winston, un très bon ami à Jersey. Celui-ci lui proposait de la rejoindre dans un bar non loin d’ici, histoire de prendre un verre et de discuter ensemble. La brune s’empressa de répondre.


Citation :
J’arrive toute suite !

Heureuse, elle accéléra légèrement le pas, ayant hâte de retrouvait son ami Fred. Elle allait enfin faire quelque chose de sa journée, et puis discuter avec son ami lui faisait réellement plaisir. Ils s’étaient tout deux rencontré lorsque la belle avait eu une panne d’encense. Passant par là, le jeune homme lui avait alors proposé son aide, qu’elle accepta. Pour le remercier, Jersey l’avait donc invité à boire un verre, dans se même bar où ils se retrouvaient ce soir. Ils avaient longuement discuté ensemble ce jour-là, et au final était devenus de très bons amis. Jersey l’adorait tout simplement.

Elle arriva bientôt dans ce bar en question, se sachant un peu trop en avance. Elle prit tout de même place à une table, en prenant un petit verre de Vodka, en attendant que son ami arrive.
Les yeux rivés sur la porte du bar, elle pensait à sa famille, et notamment à ses frères. Ils étaient sûrement la chose la plus précieuse qu’elle avait, les aimant de tout son être.
Perdue dans ses pensés, elle avait baissé les yeux vers son verre, et ne s’était pas encore aperçu que quelqu’un venait de rentrer dans le bar. Il s’agissait de Frederik Winston, qui s’approcha bientôt de la jeune femme la sortant alors de ses songes en la saluant. Celle-ci sursauta, avant de lui dire en riant :


« Oh, tu es là ? Je ne t’ai pas vu arrivé ! »


Elle fit un sourire à son ami, qui s’assit bientôt en face d’elle. Un serveur vint prendre directement sa commande. Quand celui-ci fut partit, le mannequin reprit, à l’attention de Fred :


« Comment vas-tu ? On ne s’est pas beaucoup vu ses derniers temps… »


Ne plus discuter avec lui ses dernières semaines avait vraiment manqué à Jersey, elle adorait le jeune homme avec qui elle pouvait papoter durant des heures, en lui confiant tous pleins de choses.

Citation :

Salut Jersey ! Que dirais tu de se rejoindre dans une trentaine de minute au bar de notre rencontre pour discuter un brin ?

Jersey était réellement heureuse de voir Frederik, ça la changeait de ses journées qui devenaient parfois monotones, à force de se répéter. Tout de même, la jolie brune sentait que son ami n’était pas au plus haut de sa forme. Il semblait quelque peu triste, à vrai dire.
La réponse qu’il lui donna lorsque le mannequin lui demanda comment il allait confirma les soupçons de la jeune femme. Fred n’allait pas bien. Aïe, elle ne s’était pas préparée à ça.
Elle n’était pas la meilleure personne à qui se confier quand on allait mal. Jersey et sa vie – presque – parfaite, ne faisait qu’exaspérer les malheureux. Mais, pour Fred, elle ferait un effort ce soir.


« Oui je vais bien, la routine… » dit-elle en premier lieu.


Elle prit une petite gorgée de sa boisson avant de continuer :


« Alors, raconte-moi tout, qu’est ce qui ne va pas ? »


Elle réfléchit prestement. Ce devait sûrement être en rapport avec sa femme Lauren. La jeune femme n’appréciait pas tellement Jersey d’ailleurs, voyant d’un mauvais œil cette relation qu’elle entretenait avec son mari. A vrai dire, la brune ne pouvait que la comprendre. Si une femme approchait de trop près Benjamin, elle sortirait sûrement les griffes elle aussi. Bon, en même temps elle n’était pas encore en couple avec, mais ça ne saurait que tarder.


« C’est en rapport avec Lauren ? Il y a un problème avec ? »


Jersey minait le mieux qu’elle pouvait son inquiétude. Ce n’était pas qu’elle ne se faisait pas de souci pour son ami, non au contraire, seulement elle n’avait pas réellement l’habitude de le montrer. Si il allait mal elle ferait en sorte de lui prouver qu’elle était de tout cœur avec. Derrière ses apparences de mannequin qui n’en avait rien à ficher de personne, Jersey était en fait une amie fidèle, qui se souciait toujours des personnes qu’elle aimait.

Cela faisait plaisir à Jersey que Frederik lui fasse assez confiance pour lui avouer ce qu’il le tracassait ces temps-ci. A dire vrai, depuis sa récente célébrité, la jeune femme n’avait plus beaucoup de réels amis. Et la plupart ne l’appréciaient seulement que pour la notoriété qu’elle pouvait leur apporter, c’était très agaçant à la longue… Fred n’était pas comme eux. Il se souciait réellement de la jolie brune, pas seulement car elle était connue dans tout le pays, mais pour ce qu’elle était. Et ça, ça faisait un bien fou à Jersey.
Alors s’il allait mal, qu’il se sentait le besoin de parler, la jeune femme jugeait normal d’être là pour lui.

Elle ne s’était donc pas trompée. Le problème venait de Lauren. Jersey avait beau apprécier énormément Fred, on ne pouvait pas dire que c’était l’amour fou entre sa femme et elle. Apparemment, la jeune Winston ne pouvait pas supporter de voir Jersey s’approcher de trop près de son mari. En même temps, elle la comprenait, Jersey n’était pas n’importe qui et Lauren devait l’avoir compris.

Pour en revenir à Fred, celui venait d’avouer à Jersey le fond du problème. Lors d’une absence de sa part, son épouse en avait profité pour fricoter avec un autre homme. Aïe. Le mannequin n’avait jamais connu d’histoire de la sorte dans sa vie, chacun de ses petits amis lui avaient toujours été fidèles. Enfin, si on ne compte par Mark qui avait quitté Magnolia lorsqu’ils étaient ensembles, il y a bien longtemps de cela maintenant…

Cependant, elle avait beau ne pas aimer Lauren, elle ne souhaité aucun malheur à leur couple. Elle voulait justement qu’il résiste, elle ne voulait pas voir Fred sombrer dans la déprime à cause d’une quelconque rupture…


« Mais, c’est vraiment grave ? Ils sont allaient loin ensemble ? »


Si ce n’était qu’un petit flirt de rien, franchement ça passait. Bien que Fred aurait sûrement beaucoup de mal à faire confiance à sa femme après ça. Mais si, par contre, ils avaient poussé les choses un peu plus loin, par exemple, en couchant ensemble… Là, elle aurait du mal à défendre cette pauvre Lauren – pour ne pas voir le couple se séparer, bien sûr, n’allez pas croire qu’elle éprouvait de la compassion pour l’épouse de son ami.


« Et d’ailleurs, tu sais de quel homme il s’agit ? »


Il y avait des tas de tombeurs à Magnolia, ça aurait pu être n’importe qui. C’était bien trop risqué de vivre en couple dans un quartier pareil, n’empêche, vu le nombre de nymphomanes, de pervers, ou autres… qui y trainaient. Jersey détestait ça. Cette nouvelle vague de jeunes adultes déconneurs qui étaient venu s’installer dans le quartier l’agaçaient éperdument. Quand elle était revenue à Magnolia, après un an d’absence, elle avait été étonnée de retrouver le quartier aussi changé…

Il fallait bien avouer c’était plutôt flatteur que Frederik l’est choisi, elle, plutôt qu’une autre pour se confier. Elle sentait que l’homme marié éprouvait une réelle amitié pour elle, malgré que sa femme le désapprouve, et cela ne pouvait que toucher Jersey. Cette dernière manquait particulièrement de véritable amis, entre ceux de boulot et ceux qui ne l’a voyait que pour sa notoriété, elle ne savait plus trop où se trouvait les véritables. En tout cas, Frederik, vu la confiance qu’il lui accordait, faisait apparemment partit de ceux-là.

Tout de même, ce pauvre Fred semblait bien embarrassait au sujet de sa femme. Si Jersey avait été totalement absurde, elle aurait sans doute sortit qu’il ferait mieux de la lâcher. Mais, malgré l’image que l’on avait des mannequins sans cervelles, ce n’était pas réellement le cas pour la jeune Livingstone, qui en avait bien une. Elle essayait donc, difficilement tout de même, d’avoir un avis objectif sur la chose et de ne pas tout de suite saquer cette malheureuse Lauren.


« J’imagine… Au moins, dis toi qu’elle te l’a avoué, c’est déjà ça ! »


Elle aurait très bien pu garder ça pour elle et ne jamais en dire mot à son mari, dans ce cas elle aurait été réellement peu digne de confiance, mais ce n’était pas le cas, alors Fred pouvait avoir une minimum foi en elle.
Bientôt, le Winston remercia la jeune femme d’avoir accepté de l’écouter, il lui prit ensuite amicalement la main. Ce geste toucha beaucoup le jeune mannequin, qui lui pressa la main.


« Oh, mais de rien… Je serais toujours là pour t’écouter, tu sais »


Elle lui sourit, et Fred poursuivit en disant qu’il avait quelque peu du mal à pardonner à sa femme. Jersey comprenait, en bonne Livingstone, elle était très rancunière, ayant toujours eu du mal à pardonner quoi que ce soit.


« Bah, je ne suis certainement pas de bons conseils à ce sujet, mais essaie de donner une chance à Lauren de se rattraper, peut être… »


Elle s’étonnait un peu, de défendre Lauren ainsi, mais elle avait dit : un avis objectif.


« On fait tous des erreurs, dis toi que si elle t’aime réellement, elle ne recommencera jamais plus »


Parce que quoi qu’il en soit, Jersey était certaine que la jeune Winston aimait réellement son mari.

Ah, mon tour venait enfin. Frederik avait fini de parler de ses problèmes, et me questionnait bientôt sur ma vie à moi. Réfléchissant, je cherchais quelque chose à dire. Il était clair que je n’avais pas tant de problèmes que cela, ou du moins, si j’en avais je ne le montrai guère. J’aimais que l’on pense que j’avais l’une des vies les plus parfaites du quartier, alors qu’au contraire, c’était un véritable enfer entre ma célébrité et ma tarée de mère. Je pouvais très bien vanter mes mérites, dire que la semaine prochaine je devais me rendre à New-York pour un important défilé, mais je me doutais bien que ce sujet n’intéressait guère mon ami, qui ne raffolait sans doute pas de mode. Je pouvais aussi très bien lui parler de mes problèmes sentimentaux… Je m’élançai alors, bien décidée à lui confier quelques exclusivités sur ma vie amoureuse :

« Eh bien, j’ai croisé Mark Smith au supermarché l’autre jour… Je ne sais pas si tu vois de qui il s’agit ? En tout cas, il y a une dizaine d’années nous étions ensemble, quand nous étions ados, mais celui-ci s’en est allé sans jamais me donner d’explications ni de nouvelles… »

J’étais presque fière de moi, je n’avais pas pour habitude de tellement me confier à mes amis. J’aimais que l’on puisse croire que j’avais une vie sans problèmes, bien que ce ne fût le cas. D’un côté, j’étais avide des jalousies que l’on pouvait avoir à mon sujet, et je savais que celles-ci étaient nombreuses. N’étais-je pas la célébrité de Magnolia Cresent, après tout ?
Mais Fred ne devait pas tellement s’en rendre compte, et dans ce sens, je trouvai qu’il était le mieux placé pour écouter mes confidences. Je continuais donc, sans attendre de réponses :

« Je dois bien avouer que cela m’a fait un choc… Je lui en voulais tellement… »

Mark Smith avait été mon premier grand amour, et je l’avais réellement aimé. Selon moi, nous étions faits l’un pour l’autre, et du haut de mes quatorze ans à cette époque, je nous avais déjà imaginés une vie ensemble. On aurait pu faire un parfait petit couple, pourtant le jeune homme avait décidé de me quitter sans jamais me donné de nouvelles. Ce départ avait brisé mon cœur, et j’avais mis un long moment pour guérir les séquelles. De plus, il avait été ma première fois, alors qu’il me laisse tomber après que je lui ai offert ce précieux cadeau, n’avait que renforcé la haine que j’avais donc maintenant pour lui. Pendant plusieurs années, je l’avais alors maudit chaque jour, espérant avec amertume son retour. Non pas pour lui sauter dessus, mais plutôt pour me venger de la douleur qu’il m’avait causé.

« Enfin, dis-moi staive tout de suite si tu veux ! » dis-je sur le ton de la rigolade.

Je n’aimais pas tellement raconter ma vie comme ceci, mais après tout Fred venait d’en faire de même alors je pensais que je pouvais m’en accorder le droit aussi. Pour l’instant, je ne racontais que des faits éphémères sans grande importance. Même si dans le fond, cette histoire me touchée beaucoup, mais je préférai que trop mis attarder. Je n’avais jamais pris l’amour avec trop de sérieux, surtout depuis Mark. Mes relations amoureuses ne duraient jamais bien longtemps, depuis celui-ci. Pourtant, il y avait bien la place pour un homme dans mon pauvre cœur. Il s’agissait d’un ami, Benjamin Seavers, celui-ci occupait mes pensées, ainsi que mes fantasmes. Mais, jamais je n’avais encore osé en parler à qui que ce soit… Peut être que Fred serait le heureux élu, ce jour-là.

Parler de sa vie sentimentale, ça n’avait jamais été le fort de Jersey. Elle restait plutôt discrète sur ce sujet-là. Elle n’avait jamais eu trop de mal à se trouver des amants, mais les conserver c’était une tout autre histoire. C’était une jeune femme exigeante et donc une éternelle insatisfaite. Elle trouvait toujours la petite bête qui faisait que le type n’était pas le bon. Avec Benjamin, elle lui reprochait surtout son côté gaffeur mais qui au final la faisait rire. Mais Frederik avait raison, parfois c’était bien plus simple de ne compter que sur soi-même. C’était une des raisons pour lesquelles Jersey avait décidé d’attendre encore pour s’engager réellement dans une relation sérieuse… En plus avec son métier, elle n’avait pas toujours vraiment le temps de se concentrer sur sa vie sentimentale. Franchement, sa situation de célibataire lui convenait parfaitement, pour le moment.
Par la suite, Frederik lui posa une question plutôt pertinente au sujet de Benjamin. Elle n’eut pas vraiment à réfléchir sur la question, c’était évident qu’elle remettait notamment en question ses sentiments à elle.

« Je dirais plutôt les miens. Mais surtout, c’est que je ne suis pas sûre d’avoir envie de m’engager dans une relation sérieuse pour le moment… »

C’était surtout ça la raison pour laquelle rien n’était officialisé entre eux pour le moment. De toute façon, Jersey savait qu’elle se lassait vite des choses, elle attendait de s’être vraiment attachée à lui avant de se lancer dans une vraie relation avec. Elle n’avait pas envie de jouer les briseuses de cœur et finalement se rendre compte qu’elle l’aimait, mais juste comme un ami.

« Enfin bon, on verra bien comment ça évolue. En attendant, j’espère que de ton côté ça s’arrangera avec ta femme… »

Jersey était sincère, elle n’aimait pas Lauren mais elle voulait le bien de Frederik. Elle savait que les problèmes de couple ce n’était pas toujours évident, même jamais. Jersey avait connu ça, et était donc bien placée pour savoir ce que c’était d’être en froid avec sa partenaire. En tout cas, en cas de besoin, elle espérait que Fred savait qu’il pouvait compter sur Jersey.
Regardant son téléphone, le mannequin se rendit compte qu’il était bientôt l’heure du diner. Chez les Livingstone, il débutait à 19 heures tapantes, Judith n’acceptait aucun retard. Elle avait d’ailleurs manqué un appel de celle-ci.

« Merde, je vais devoir y aller, ma famille va m’attendre pour le diner… »

Elle finit d’un trait son verre, puis interpela un serveur qui ne tarda pas à arriver.

« Je t’invite ! » dit-elle en sortant son porte monnaie.

Le serveur lui tendit l’addition, elle sortit un billet en souriant et attendit qu’il s’en aille chercher la monnaie avant de reprendre :

« N’hésite pas à m’appeler si tu as besoin de parler, je suis là pour toi en cas de problème. »

Le serveur revint, Jersey s’empara de l’argent qui lui donna et le rangea dans son porte monnaie. C’est bon ils pouvaient s’en aller !