Assis sur le canapé, Jesse observait en silence la pendule face à lui, son pied battant la mesure, ses bras croisé, portable en main. Au fur et à mesure que le temps avançait, que l’absence de Duncan se faisait de plus en plus pesante, le jeune homme se demandait pourquoi diable il l’attendait encore. Il avait reçu un message un peu plus tôt l’informant du retard de celui qui était devenue officiellement son petit ami, d’autres avaient suivis, s’excusant toujours auprès de lui avec des phrases toujours aussi bien tourné comme le fleuriste en avait l’habitude, mais il en était arrivé à un point ou cela relevait de la mauvaise plaisanterie.

Jesse Gallagher, seul en ce soir de saint Valentin, s’était acheminé à préparer une belle table et faisant même l’effort de rendre cette soirée un tantinet romantique, le tableau lui paraissait maintenant pathétique. Comment avait il fait pour en arriver là ? Il y avait quelque chose qui ne fonctionnait pas. Pourtant Duncan continuait de l’attirer, il avait quelques choses chez cet homme d’indéfinissable, qu’il pose sa main sur lui et Jesse avait envie de le posséder à la seconde prêt. Mais ce n’était pas de l’amour, et ça n’en serait jamais. Aussi… Pourquoi restaient ils ensemble ? Jamais il n’aurait parié que cette idylle puisse durer des mois, mais c’était le cas, et quoi qu’il dise elle fonctionnait. Mais ils finiraient par s’enliser dans un quotidien des plus navrant, la preuve, fêter cette « journée des amoureux » ? Une idiotie. Aussi Jesse voulu retirer cette table et quitter les lieux, annulé cette bêtise et réduire cette idée au néant.

Il ne prit pas la peine d’envoyer un message à Duncan et se leva, décidé à débarrasser les couverts d’un repas qui n’aurait pas lieu. Ca ne leur ressemblait pas, ça n’était pas sur ses bases la que leur couple avait été formé, et ce n’est certainement pas vers quoi il voulait qu’il évolue. Pourtant il avait pris plaisir à créer cette mise en scène, ce n’était un secret pour personne Jesse aimait les belles choses, et ce soir il n’avait pas fait les choses à moitié. Mais il aurait tout fait à cet instant pour détruire ce décor de manière rapide et efficace. Alors qu’il rangeait la moitié des couverts dans les placards de la cuisine, il eut un rictus effaré. Il fallait que ça cesse, cela venait de s’imposer comme une évidence. Du moins cette forme-là, il ne pouvait plus se permettre d’attendre tranquillement que monsieur rentre de sa dure journée, de l’embrasser et lui offrir un bon repas. Idéale de vie de certain qu’il avait toujours méprisé…

Alors qu’il s’apprêtait à finir de ranger cette table cependant, le bruit de clé dans la serrure lui informait que son Valentin était enfin arrivé. Home sweet home darling, nous allons avoir un discussion.

Aujourd'hui c'était le 14 Février et cette date c'était celle de la fête des amoureux. Autant dire qu'il y avait encore plus de monde que d'habitude à la boutique, surtout des hommes venues acheter des fleurs pour leur dulcinée. Moi j'avais hâte que la journée se termine pour rejoindre Jesse qui m'attendait à la maison. J'étais sur qu'il m'aurai préparé quelque chose, un truc surprenant dont lui seul avait le secret. De mon côté j'avais aussi acheter quelque chose bien sur et j'avais qu'une envie c'était de lui donner et de voir sa tête.

Comme par hasard la journée avait passé lentement et alors que je souhaitais une bonne soirée aux dernières clientes Sam me demanda de faire pleins de choses. A chaque fois que je finissais ce qu'il me demandait il trouvait quelque chose nouveau comme des fleurs à déplacer, compter la caisse , les stocks et ranger l'arrière boutique. Avec ça le temps filait et j'envoyais des messages à Jesse pour m'excuser de mon retard. Je ne pouvais pas partir comme ça car mon patron avait le pouvoir sur moi. Il pouvait d'un seul claquement de doigt me virer et briser mon rêve. Déjà il était assez sympa de me garder après que j'ai arrêté ma liaison avec lui pour être avec un autre. Bref j'étais sur et certain que Sam le faisait exprès de me garder ici mais au bout d"un moment forcément il n'y a plus rien à faire.

C'est donc après plus d'une heure de retard, quand même Jesse allait me tuer, que je pus rentrer chez moi. Bien sur j'aurai voulu ne pas revenir les mains vides après l'avait fait tant patienter si tant il était encore ici mais seul les restaurants étaient encore ouverts à cette heure ci...J'allai donc dans la salle à manger et m'arrêta sur le pas de la porte. Apparemment j'avais loupé le repas car si ma déduction était bonne Jesse était en train de ranger.

- Désolé d'être en retard...et d'avoir loupé ce que tu avais préparé...

Même si à ce niveau là on pouvait appeler cela "poser un lapin" même si j'avais jamais eu l'intention de le faire. Vu la tête qu’affichait mon petit ami mes excuses ne suffiraient pas à me faire racheter. Je lui tendis quand même une rose rouge que j'avais piqué à la boutique. Je n'avais pas envie de me disputer même si je sentais que je n'allai pas y échapper.

La porte s’ouvrit sur un Duncan au visage désolé, ce qui agaça un peu plus Jesse qui préféra détourner le regard, rangeant les derniers couverts. Il aurait préféré que son petit ami n’assiste pas à ça, une sorte de question de fierté. Tant pis, il fallait faire avec les accidents et continuer la scène. Malgré tout, Jesse paraissait dangereusement calme, continuant de débarrassé de façon tout à fait désintéressé il finit par relever les yeux vers la rose que Duncan lui présentait après s’être excusé d’avoir loupé ce qu’il avait préparé. Le garçon dont les mains étaient prise par la vaisselle examina un instant la fleure avant de relever les yeux vers Duncan et qu’un fin sourire ne se dessine sur ses lèvres.

- Quel délicate attention, un peu simple et prévisible mais délicieuse.

Jesse mima le plus sincèrement possible qu’il s’excusait de ne pouvoir se saisir du présent de son petit ami, mais comme il pouvait le voir ses mains étaient prises. Retournant dans la cuisine il rangea les derniers ustensiles qui témoignaient qu’une belle table avait été dressé quelques minutes auparavant. Restant un instant seul il poussa un profond soupire en fermant les yeux avant de retourner auprès de Duncan, arquant un sourcil et décidant de mettre fin à ce petit jeu.

- C’est déprimant.

Lança-t-il d’un ton assez neutre alors qu’il contemplait le visage de Duncan. Etait-il vraiment énervé par le fait que Duncan l’ai fait attendre deux heures ? Il lui avait fait perdre son temps oui, mais la réel source d’énervement qui l’animait finalement était son comportement à lui, Jesse Gallagher. Cependant il perdait très rarement son sang-froid et il ne comptait pas se disputer ou quoi. Il n’avait pas envie de jouer la scène de ménage en fait il n’avait plus envie de jouer du tout sinon carte sur table.

- Je ne suis pas sûr qu’on ait un jour souhaité tous les deux devenir ça.

Lui en tout cas ne l’avais jamais voulu. Et sûrement allait-on-lui dire que c’était l’évolution normale d’un couple, que lorsqu’on se stabilisait on en venait forcément à vivre des choses un peu ridicules. Il se rendait aussi compte de l’absurdité de la chose, Duncan qui rentrait du travail et lui qui en guise de bienvenue à la maison lui balançait cette phrase. Il voulait juste attendre de voir sa réaction et ce qu’il comprenait derrière ces mots avant d’ajouter quoi que ce soit. Alors il attendait, toujours aussi calme, ses yeux toujours rivé dans ceux de son petit ami. Mais il ne pu s’empêcher d’ajouter un suave :

- Je me trompe… ?

Certes j'avais eu des moments plus imaginatifs mais lorsque l'on était pressé et limité dans ses choix on ne pouvait que être prévisible. Je ne prenais pas trop mal les paroles de Jesse car il avait raison c'était simple et prévisible. Mon petit ami ayant les mains prises par les assiettes qui ne seraient pas salis ce soir apparemment je posa la rose sur un meuble à côté de moi. Que devais je faire à présent ? L'inviter au restaurant ? Lui donner son cadeau pour éviter une dispute ? Non, cela ferait trop celui qui fui et je n'étais pas un lâche.

Jesse finit par revenir de la cuisine et moi je n'avais pas bougé. On se regarda quelques secondes puis il lança que c'était déprimant. De quoi parlait t-il ? De m'avoir attendu ? D'avoir dressé une table pour moi ? De fêter la Saint Valentin ? La réplique était trop vague pour que je puisse poser une bonne question j'attendis donc de voir la suite. Celle ci ne tarda pas. C'était donc bien notre situation, ou plutôt l'évolution que notre liaison avait prise qui ne plaisait pas à Jesse. Cela faisait huit mois que nous étions ensembles et il en avait déjà marre ? Je n'avais pas l'impression pourtant que l'on soit rentré dans une routine même si depuis un certains temps lorsque je rentrais du boulot Jesse m'avait fait à manger. Mais c'était normal non ? A moins qu'il veuille attendre encore un peu pour manger et que ça soit moi qui cuisine.

- Tu entend quoi par devenir " ça" ?

Cette conversation tournait comme une demande de séparation et je n'aimais pas ça. Je sais pertinemment que Jesse ne m'aimera jamais étant donné que son coeur était déjà pris par quelqu'un d'autre et moi je m'étais attaché à lui. Ce n'était pas de l'amour c'était quelque chose de différent. J'aurai réellement souhaité voir ce qu'il avait préparé pendant mon absence mais ce n'était pas possible apparemment. Non, c'était l'heure de parler. Et pour cela autant être assis alors j'allai poser mes fesses sur le canapé avant de prendre la parole.

- Ecoutes, je ne te demande pas d'être un parfait petit ami, de me préparer un bon repas quand je rentre du travail...si ça ne te faisais pas plaisir je ne t'obligeais pas à le faire...Tout comme de préparer quelque chose de spécial pour ce soir. Je suis navré de t'avoir fait attendre et que tu ai du faire cet effort pour rien...!

Je fouillai dans ma poche et en sortie une pochette que je mit sur la petite table devant moi. Comme je savais que Jesse adorait le théâtre j'avais acheté deux places pour aller voir Antigone qui se jouait bientôt pas très loin d'ici.

- Mais si tu préfère que l'on arrête de se voir...Tu iras à cette pièce avec qui tu veux...

Bien que je sache pertinemment avec qui il rêvait d'y aller.

Qu’entendait-il en affirmant qu’ils n’avaient jamais voulu devenir ça ? Cette question en posait d’autre comme : Qu’espérait-il au juste de cette relation ? Il ne s’était jamais posé la question vu qu’avec Duncan c’était du jour le jour, mais à partir du moment où on commence à se dire que quelque chose cloche c’est qu’il y avait un problème quelque part, à moins que ça ne soit lui qui veuille le créer, le problème. Avait-il envie de mettre un terme à tout ça ? Dans le fond non, c’était plus compliqué. Il n’avait juste plus envie de jouer au petit couple mignon puisque dans le fond est ce qu’ils en avaient été un ? Pourtant si dans les formes c’est ce qu’ils étaient, qu’il le veuille ou non et il avait donné son accord pour ça. Il y avait bien eu ce discours de Duncan à noël qui l’avait laissé perplexe, est ce que c’était à partir de ce moment qu’il s’était rendu compte que le petit jeu entre eux était peut être allé trop loin ?

Avant qu’il n’ait répondu quoi que ce soit, Duncan s’assit sur le canapé et reprise la parole alors que Jesse continuait de l’observer. Il l’écoutait, mais petit à petit son incompréhension se fit de plus en plus grande, si bien que quand le fleuriste suggéra que s’il voulait arrêter là il s’y soumettrait, il ne put réprimer un rictus.

- Rassure-moi, c’est une blague… ?

Il resta un instant figé la, attendant que Duncan fasse quelque chose, quitte cet air triste et lui saute dessus à la rigueur, mais… Pas ça. Il osait lui jouer cette scène ? Pourquoi Duncan le laissait il tout d’un coup prendre le dessus aussi facilement ? Ca ne lui ressemblait pas. Allant prêt du fauteuil en restant debout, mains dans les poches, Jesse se pencha légèrement vers son petit ami avant de demander.

- Si ce n’est pas ça que tu me demandes… Qu’est-ce que tu attends de moi aujourd’hui Duncan ?

Le garçon opta alors pour s’asseoir sur l’accoudoir du fauteuil, lui laissant ainsi une légère supériorité vis-à-vis de Duncan qu’il avait soudainement envie de gifler pour qu’il se réveille. Mais il restait calme, surement trop calme. Fronçant légèrement les sourcils il reprit alors.

- La question est, je crois, est ce que tout ça ne devient pas un peu trop sérieux pour nous ?

Ils n’avaient finalement jamais tenu de conversation bien précise sur le sujet, Jesse les évitait habilement d’accoutumé mais peut être que finalement il voulait entendre Duncan s’exprimer sur le sujet. Jesse n’était qu’un petit con d’égoïste et il en avait particulièrement conscience. Jetant un coup d’œil enfin au deux billets posé sur la table basse, il ne put s'empêcher d'avoir un petit sourire avant d'assurer alors que cela était tous sauf bienvenue à cette instant de la conversation semble t'il.

- Tu as toujours eu beaucoup de gout Duncan...

Si il y avait bien une chose que je détestais c'était les disputes. Enfin on ne pouvait pas vraiment appeler cela comme ça car les cris manquaient mais les conversations où on mettait les point sur les i, en gros je préférais les éviter. Surtout que je ne comprenais pas ce que voulais Jesse. Je pensais que son souhait était de tout arrêter et en parfait gentleman j'acceptais de le laisser partir sans faire de scène. De toute façon je n'étais pas du genre à supplier à genoux ou piquer une crise. Il semblait cependant que je me sois trompé ou bien que mon petit ami soit un indécis. Alors non ce n'était pas une blague, j'avais certes de l'humour mais pas à ce point. Je ne rigolais pas avec ces choses là.

- Je pensais que c'était ce que tu souhaitais, je ne tiens pas à te tenir par une corde

Je m'étais certes attaché à Jesse plus que je ne le pensais et si il venait à me quitter il me manquerait énormément il n'y aurait aucun doute. Même si je n'aurai aucun difficulté à remplacer la place froide qu'il laisserait dans mon lit ça ne serait pas la même chose avec un autre. Il y avait quelque chose entre nous que je n'arrivais pas à nommer, comme lui avec Evane. Nous ne pourrions jamais être amoureux car nous sommes trop semblables et puis cet amour nous détruirait alors.

Jesse avait tendance à poser les questions auquel je ne savais que répondre car j'avais l'impression d'avoir une chance sur deux. Ca passe ou ça casse. Alors me demander ce que j'attendais de lui aujourd'hui était un très haut niveau. Mon honnêteté avait certes bien payé jusqu'ici puisqu'il avait accepté de vivre avec moi bien que j'ai remarqué son air réticent lors de ma demande.

- J'attendais un 14 Février tellement inoubliable que l'on souhaiterait retourner en arrière pour recommencer encore et encore

Ce matin je m'étais fais à l'idée de manger un bon repas avec Jesse et ensuite continuer à faire des expériences mais il y a eu un obstacle qui à changer tous les plans. Me voilà à la place, en train d'avoir une conversation digne d'un couple marié depuis trois ans avec mon petit ami. Petit ami qui se posait beaucoup trop de questions.

- La question serait plutôt de te demander ce qui t'effraie...Tu crains que du jour au lendemain je te demande ta main ? Je ne pense pas que cela arrivera de si tôt. Je ne vois pas en quoi notre relation te dérange non plus. Tu es libre de faire ce que tu veux, je ne t'ai mis aucune chaîne, je t'ai juste donné les clés de chez moi mais si tu préférais demeurer chez ton cher professeur de français tu pouvais très bien le faire...Moi non plus je ne sais pas ce que tu attends de moi Jesse...!

Cette situation devenait grotesque et l'envie de prendre un bon bain chaud après cette dure et longue journée de travail était tentante. Je travaillais longuement pour payer les factures de la maison, la nourriture, l'essence et voilà comment j'étais accueillis. En plus si j'avais été arrivé à l'heure Jesse n'aurait pas fait naître cette conversation qui était un risque pour nous deux. Je lui avait même acheté une place pour aller voir une pièce de théâtre d'un auteur qu'il adorait.

- Certes, tu en es la preuve mais c'est aussi parce que j'avais envie de te faire plaisir

Sans le signaler je levais mon bras et saisit le poignet de Jesse avant de le faire descendre de son perchoir pour le faire atterrir sur moi. Puis je lui vola un baiser.

- Car je préfère quand tu souris, ton visage pensif ou colérique fait apparaître un petit plis juste là

Lui indiquais je en pointant une partie de son front avec mon doigt.

Un quatorze janvier inoubliable… Peut-être allaient-ils en avoir un mais pas sûr que ce ne soit dans le sens que Duncan aurait désiré. Toujours assis sur l’accoudoir du fauteuil, Jesse ne pouvait détacher son regard de celui de son petit ami comme si il espérait savoir à quoi il pensait à cet instant. Pourquoi ne pouvait-il pas s’empêcher d’être cruel ? Toujours cette envie de dominer une situation et de ne jamais être celui qui se faisait avoir, mais Duncan ne tarda pas à poser une question intéressant : Qu’est-ce qu’il l’effrayait au juste ?

Etait-ce tant de la peur ? Non, à part celle de s’ennuyer peut être, d’être privé d’une sorte de liberté, cette idée « d’appartenir » à quelqu’un. Et dans leur cas à tous les deux, il ne comprenait peut être plus très bien ou leur histoire en était au final. Duncan continua en assurant qu’il ne lui avait mis aucune chaine, et c’était la sincère vérité… Jamais ils ne s’étaient imposés quoi que ce soit, c’est juste une sorte de logique qui les avait conduits à devenir ce qu’ils étaient aujourd’hui. Et à vrai dire, comme il venait de le questionner, qu’attendait-il au juste de Duncan ? Pourquoi restait-il avec lui ? C’est bien que quelque chose l’accrochait à lui, il n’était pas de ceux qui hésitait à lâcher une personne sans remords. C’était à se demander si il ne finissait pas par avoir peur de réellement s’accrocher.

Duncan saisis son poignet et en quelques secondes Jesse se retrouva à le surplomber avant que le fleuriste ne vienne s’emparer de ses lèvres par surprise. Peur de s’attacher ? Non ce n’était pas ça. Jesse essayait de mettre le doigt dessus mais leur histoire était en soi un paradoxe. Machinalement comme un réflexe, sa main vint se glisser sous la chemise de son petit ami. Paradoxe parce qu’il avait envie que Duncan lui appartienne tout justement, alors que lui n’avait pas envie que Duncan ai un quelconque pouvoir sur lui. Pourtant il ne pouvait le nier, il avait quelque chose d’indéfinissable auquel il ne pouvait pas résister. Pourtant il n’y avait pas d’amour, juste du désir. Il ne s’ennuyait pas de ce corps, ni de sa compagnie, bien qu’il ne puisse nier qu’il regardait inévitablement ailleurs quelque fois Finalement il avait presque envie de laisser cette conversation dérisoire de côté, il avait gouté un instant l’envie de la poursuivre mais il se rendait compte qu’elle ne mènerait nulle part.

A la réflexion de Duncan il ne put s’empêcher d’esquisser un léger sourire avant de l’embrasser à son tour.

- La seule chose qui m’effraie c’est la routine tu devrais le savoir.

Répondit-il en replongeant son regard dans le sien. Passant son doigt sur le cou du fleuriste, avant de reprendre.

- Et je n’attends rien de personne, à part qu'on me surprenne.

Il jugeait avoir résumé les choses de manière concise. C'était pourtant simple...

- Si on oubliait cette conversation désagréable que j'ai eu la bêtise de lancer ?

Il imaginait que c'était tout se que désirait Duncan à cet instant, à moins qu'il ne renchérisse...

Comme je m'y attendais Jesse ne pouvait pas s'empêcher de succomber à mon charme. Aussitôt qu'il avait atterrit sur moi une des douces mains de amant vint se perdre sous ma chemise. C'était peut être un geste automatique mais fort agréable pour moi après cette longue et dure journée. Et ça signifiait qu'au fond surtout Jesse n'en avait pas assez de moi, que ma peau l'intéressait encore. La lassitude dégoute au bout d'un moment je l'ai connu de moi même dans le passé. Mais jamais je ne pourrai me lasser de ce petit ténébreux qui était si bon et si joueur car il m'étonnera toujours j'en étais certains. Et de mon côté je ferai de mon mieux aussi pour lui retourner la chose.
Je savais que c'était la routine qui l'effrayait même si il devait il y avoir quelque chose d'autre là dessus. Sinon comment aurait il pu s'intéresser à un professeur qui avait l'air ennuyeux à en mourir ? C'était aussi très paradoxal. Certes le fantasme de partager un lit avec son professeur était bien connu chez les jeunes, je l'avais eu moi même dans ma jeunesse. Mais là j'avais juste Jesse pour moi et il réalisait avec moi nombreux de mes fantasmes loufoques. Son doigt caressant mon cou me fit légèrement frissonner, un rien de sa part m'excitait à vrai dire.

- Oh mais ça tu n'a pas de craintes à avoir mon cher...

Glissais je avec un petit sourire en coin. C'était un terrain de discussion que je préférais et Jesse eu la bonne idée de proposer d'arrêter là notre dispute. J'étais cent pour cent d'accord bien que tôt ou tard elle reviendrait sur le tapis. Mais pour l'instant j'avais une autre envie beaucoup plus plaisante que de se lancer des roses piquantes.

- Si nous allions prendre un bain pour nous détendre...? J'ai été hier dans une boutique qui vend des produits aux pouvoirs exceptionnels ! J'en ai déjà testé quelques uns alors je sais que ce n'est pas mensonger. Comme ce savon au citron qui ravie le teint ! Et regarde moi ? Ne suis je pas magnifique...?

Finissais je en riant doucement avant de l'embrasser dans le cou. Sans prévenir encore une fois mes mains allèrent se poser sur ses fesses et je arqua les muscles de mes bras avant de me redresser pour le porter. Direction la salle de bain.