Aujourd'hui était un de ces rares jours où Andrew se levait tôt. Ces jours où on pouvait le voir s'activer toute la matinée à ranger sa chambre puis à préparer un petit repas romantique. Vous l'avez compris : Lou venait manger chez lui ce midi, et plus si affinités. Alors, Andrew s'appliquait à créer une journée inoubliable. Non, le fait qu'il ait malencontreusement rencontré Gabrielle quelques jours auparavant ne le motivait pas pour vouloir tout à coup être le meilleur petit ami du mois. Ou alors, juste un tout petit peu. Bon, Okay, il soupçonnait Lou d'être désormais au courant et de se ramener ce midi avec une mitraillette et d'autres accessoires de torture divers. Oui, ce midi serait peut-être le dernier repas d'Andrew, mais il ne pouvait s'en vouloir qu'à lui même, il était son propre Judas.

La pendule de la cuisine - un bidule hideux ramené par leur mère lors d'un séjour en France, il parait que c'est la mode là bas - sonna midi quand Andrew sortit ses cupcakes du four. Il y remit ses pizzas, faites maison avec la recette que son professeur préféré M. Di Mascio lui avait passé une fois (non, je ne passe pas mes rp à te faire à manger ; non, je ne suis pas accro à la bouffe et la cuisine). Il s'était particulièrement apprêté, avait revêtu sa chemise de bûcheron préférée (rouge et porte bonheur, il risquait d'en avoir besoin). Il avait même fait briller ses converse ! Mais un sentiment amer lui restait en bouche, pourtant il savait qu'il exécutait toutes ces petites tâches attentionnées à chaque fois que Lou venait chez lui depuis maintenant 5 mois. Mais aujourd'hui, ses méfaits rendaient tout cela bien moins sincère. Il s'en voulait, atrocement, et il savait que si leur relation avait été officielle, rien de cela ne serait arrivé. Mais perdre son meilleur ami était horrible ... Sauf que perdre Lou l'était tout autant.

Il jetait des regards à l'hideuse pendule toutes les minutes, l'attente était insupportable. Peut-être que Lou ne viendrait pas, qu'elle avait placé des bombes partout autour de la maison et qu'elle s'apprêtait à tout faire sauter pour se venger.

Alors que les secondes passaient, Andrew en était venu à une interrogation prise de tête : Et si Lou n'était pas au courant de sa bêtise, et si elle n'avait pas eu vent de son écart de conduite avec Gabrielle ? Andrew avait beau être un warrior, il avait les pieds sur terre de temps à autres : il était incapable d'un tel aveu. Mais lui cacher n'était pas bien, il en avait conscience malgré son sens de l'éthique assez bancal.

Quand on sonna, un frisson parcourut l'échine du jeune homme. L'heure de vérité avait sonnée. Il jette un œil à ses pizzas puis alla ouvrir la porte. C'etait Lou, aussi ravissante que d'habitude. Il ne pouvait pas s'empêcher de sourire comme un benêt quand il la voyait, comme Alex Lippi devant Juliette Van Der Beck (tu as intérêt acomprendre la référence). Elle le prit dans ses bras et il l'enlaça également, le fait d'être sur le parvis de sa porte empêchait tout autre geste d'affection. Alors, vite, ils stoppèrent leur étreinte pour entrer dans ce monde magique où ils peuvent être un couple (non, cette relation ne me fait pas étrangement penser à une autre).

Copain ? C'est mort je veux un vrai surnom d'amoureux, ma sœur n'est pas là tu peux te lâcher !

Il lui fit un grand sourire amusé, tout content de sa remarque. Oui, Andrew se trouvait drôle. Quand elle lui prit la main, il ressentit une légère décharge électrique, qui vint le frapper en pleine face avec ses méfaits passés. Non, pas tout de suite, plus tard, il ne pouvait pas tout gâcher. Il était évident que Lou ne savait pas, malheureusement.

Pizzas et cupcakes ça te va ? J'ai retenu quand tu m'as dit que je te faisais trop à manger, alors je n'ai pas fait d'entrée !

Il était sérieusement fier de lui, comme s'il avait trouve l'idée du siècle en passant directement au plat principal. Lou lui faisait parfois remarquer qu'il allait la faire grossir, même si Andrew ne voyait pas où la jeune fille prenait du poids. Et pourtant, il la voyait souvent dévêtue (oui, nos tourtereaux sont des polissons).

Soit dit en passant, après 5 mois à manger ma cuisine, t'es toujours aussi canon !

Il tentait un air détendu, mais sa remarque le rendait mal à l'aise : il avait l'impression que le moindre de ses gestes se justifiaient par le besoin de se racheter. Pourtant, il était toujours attentionné avec lou, depuis le début. C'était surprenant, d'ailleurs, ça ne lui ressemblait pas. Peut-être que Lou avait fait de lui un autre homme. Peut-être que garder leur relation secrète aidait également.

Il lâcha sa main pour reculer la chaise de la table et lui proposer de s'asseoir.

Si madame veut bien se donner la peine, le repas va être servi dans quelques minutes.

Même s'il faisait ainsi dans le cliché à la plupart de leurs rendez-vous, le mot coupable résonnait dans ses oreilles. La journée risquait d'être très très longue.

Quand Lou émit des suggestions de surnoms, Andrew ne pût s'empêcher de rire. Il n'arrivait pas à choisir, bien que sa préférence se porte un peu sur "bébé" c'était tellement romantique. Mais "mon canard" aussi, n'était pas ma en son genre. Quel choix cornélien, Andrew était incapable de trancher.

Oh oui je veux être ton bébé !! Quoi que j'aime bien mon canard aussi, je vote pour ces deux là ! Et moi je vais t'appeler ma princesse voilà !

Il était sincère, il considérait vraiment Lou comme une princesse, sa princesse, et espérait la traiter comme tel. Après, peut-être que Lou n'apprécierait pas ce surnom, mais pour Andrew, il lui allait comme un gant. Il ne lui manquait qu'un diadème et une robe à froufrous et le tour était joué ! En tout cas, Lou semblait comblée par le jeune homme, il pouvait lire dans ses yeux combien elle appréciait toutes ses petites attentions. Oui, ils étaient deux niais pathétiques qu'il faudrait taper à coup de cousin rose en forme de cœur, mais qu'importe, Andrew était amoureux ... Et regrettait tellement qu'elle doit l'ex de son meilleur ami. Il y avait tant de personnes sur terre, pourquoi avait-il fallu que tout se passe ainsi ? La vie était vraiment une chienne quand elle s'y mettait. Pourtant, pas une seule fois le warrior n'avait regretté sa relation avec Lou, elle le comblait trop, il était heureux.

Je te le répète : c'est normal et je ne fais aucun effort, j'aime faire plaisir à ma meuf !

Il fit haussa les sourcils en mode Flynn Rider, comme pour dire "eh ouais poupée, t'es ma poule tu m'appartiens". C'était ironique, mais un peu d'humour dans leur monde rose et niais ne faisait pas de mal. Il finit par en rire et, une fois sa princesse bien installée, il allait chercher la pizza pour la poser sur la table. Bien sur, il se chargea de la couper puis de servir. Il guetta la réaction de Lou, quand elle verrait qu'il avait fait une pizza avec des ananas. Il n'était pas très fan de la cuisine sucrée-salée, gardant un très mauvais souvenir d'une recette de macarons au tarama tout simplement dégueulasses. Mais c'était la pizza préférée de Lou et, pour elle, il était prêt à n'importe quoi.

Ma princesse tu veux boire quoi ? Eau ? Coca ? Jus d'orange ? Thé ?

Il se dirigea vers le frigo puis revint avec la boisson demandée par sa belle (oui Andrew est devin donc il devine le post précédent mais pour ne pas gâcher le suspense je préfère taire le nom de la boisson choisie, pour le moment).

Bon appétit ma chérie, je n'ai rien oublié cette fois hein ?

En bonne tête en l'air qui se respecte, Andrew avait souvent coutume de s'asseoir en oubliant la boisson, les serviettes ou les couverts. À Lou de lui rappeler son erreur à chaque fois. Il se morfondait en excuse, déçu de ne pas avoir été parfait au top du top warrior, mais se justifiait ensuite en expliquant que la présence d'une bombe sexuelle dans la même pièce que lui l'empêcher de se concentrer sur autre chose que son corps parfait. Eh oui, on est un warrior ou on ne l'est pas.

Oui mon but est que tu succombes à mon charme, si besoin je peux même te saouler pour arriver à mes fins. Ensuite, je t'emmène dans ma chambre et j'abuse de ton corps toute la journée. Ce programme te convient ?

Il tenta de garder un air sérieux et leva vers Lou un regard interrogateur, interrompant ainsi le découpage de sa pizza. Parfois, il se demandait si la jeune fille n'en avait pas marre de son manque de sérieux répété. Certes, elle ne s'était jamais plainte ouvertement, mis peu-être hésitait-elle à lui dire. En même temps, cela reviendrait à avouer que sa personnalité même la dérangeait.

Lou ne s'attendait pas à ce que Andrew se montre aussi enthousiaste quant à ses propositions de surnoms. Elle avait surtout dit ça pour rigoler, elle pensait qu'il allait prendre la mouche comme il le faisait si souvent. Elle aimait en effet beaucoup le taquiner. C'était si drôle de le voir bouder, ça ne durait heureusement jamais bien longtemps car Lou savait se faire pardonner. Heureusement d'ailleurs, sinon cette relation n'aurait pas durée plus de cinq minutes ! La voilà qui se retrouvait donc dans une situation bien délicate, devait-elle céder à cette demande ? Elle ne se voyait pas l'appeler comme ça. Autant chéri aurait pu passer, mais mon canard... Il ne ressemblait en rien à un canard, mais peut-être que les animaux étaient son kiff. Après tout, il entretenait quand même une relation assez spéciale avec Milou ! Alors qu'elle se tâtait, se demandant lequel des deux surnoms était le moins horrible à dire, il décida que lui l'appellerait sa princesse. Un sourire niais et stupide s'afficha alors sur son visage. Elle savait bien qu'elle atteignait un degré de niaiserie qu'on avait jusqu'à ce jour pas encore atteint, mais elle n'y pouvait rien, Andrew avait ce pouvoir sur elle.

« Ça me va ! »

Elle aviserait plus tard pour lui trouver un surnom qui déchire de son côté. Il avait tout le temps d'oublier qu'elle devait désormais le nommer mon canard ou bébé. Il continuait de plus à agir parfaitement. Qu'avait-il mangé ce matin au petit-déjeuner ? Lou se posait la question, mais espérait qu'il continue ainsi, ça lui faisait du bien de se retrouver avec lui alors qu'elle avait les nerfs même pas une heure auparavant. Elle le regardait hausser les sourcils tel Flynn Rider, il fallait tout de même qu'il fasse attention : Lou pouvait à n'importe quel moment sortir sa poêle à frire pour lui taper dessus ! Elle ne lui répondit pas, elle le regardait juste niaisement, lui qui s'affairait uniquement pour les beaux yeux de Lou. Même s'il disait que c'était « normal », elle n'arrivait pas à s'y faire. Il lui demanda ensuite ce qu'elle désirait boire, cela prouvait encore et toujours combien il était attentionné, Lou n'avait même pas besoin de bouger le petit doigt. Une vraie princesse en effet.

« De l'eau s'il te plait. » il revint avec l'eau et se mit enfin à table. « Mais non tu n'as rien oublié, c'est parfait. C'est trop parfait même. Et tu t'es même souvenu pour les ananas... »

Son sourire idiot continuait de parcourir ses lèvres. Sans doute, si elle avait été un personnage de dessin animé ses yeux brilleraient d'étoiles (pouah). Lou se demandait comme elle allait un jour pouvoir lui rendre la pareille. Elle ne pouvait pas lui faire de bon petit plats comme ça, tout simplement car elle n'avait jamais été douée pour cuisiner. Elle était simplement douée pour manger. D'une certaine façon, ils faisaient donc la paire avec Andrew, mais en l'occurrence, elle se sentait un peu coupable de ne jamais rien préparer pour lui. Il fallait qu'elle pense sérieusement à moyen de lui faire plaisir aussi.

« Que tu me saoules ne m'étonne pas, c'est comme ça que tu m'as eue la première fois... » elle le regardait, guettant sa réaction. « Sinon, ton programme me semble tout à fait acceptable, mais je pense qu'on devrait quand même manger avant. Tu me sers ? » dit-elle en tendant son assiette.

Elle connaissait bien Andrew, savait qu'il était toujours mi-sérieux, mi-déconneur, elle aimait bien rentrer dans son jeu. Le taquiner à son tour. Elle espérait bien l'avoir un peu embêté avec sa réponse, sinon ce n'était pas drôle !

Lou avait remarqué les ananas, Andrew en était tout content. Il aimait beaucoup être attentionné avec elle, mais aimait encore plus quand Lou s'en rendait compte. Il était un mec, on ne pouvait pas le changer : quand il faisait des actes tout à fait banals comme préparer le petit déj, il avait besoin de reconnaissance et d'applaudissements pendant un mois. Heureusement, il était bien tombé : sa petite amie était une parfaite observatrice hors pair.

J'oublie beaucoup de choses mais je retiens des choses de temps en temps t'as vu ma princesse !

Il mettait sa proposition à exécution et l'affublait donc de ce surnom made in le monde des petits poneys. C'était niais et ça balançait à merveille les polissonneries qu'il évoqua ensuite. Ce que Andrew appréciait particulièrement dans leur relation, c'est qu'elle était aussi niaise que polissonne. Il pouvait très bien la regarder comme un benêt en souriant comme un idiot, et la seconde d'après se jeter sur elle, la déshabiller en deux temps trois mouvements et se reproduire avec elle sur la table de la cuisine. Ils mariaient à souhait les extrêmes et, pour Andrew, c'était tellement parfait qu'il ne s'en lasserait jamais. Seulement, de telles réflexions lui donnait froid dans le dos. Aussi comblé soit-il, se projeter dans l'avenir était une autre paire de manches, que andrew préférait retrousser plus tard. Alors, il se contenta de servir une part de pizza à Lou. Il aurait bien ajouté un sourire à cette action banale, mais il n'avait pas réellement apprécié la réponse de Lou.

J'aurais dû te faire une pizza au poisson car ta mémoire te fait défaut : je ne t'ai pas forcé à boire, mademoiselle l'alcoolo qui boit des shooters jusqu'à en perdre la raison. Il leva les yeux au ciel pour signifiait un air déçu. Il jouait la comédie, certes, mais ne pouvait pas laisser Lou rejetter la faute sur lui. Enfin, je comprends, peut-être aurais-tu préferé qu'un autre que moi profite de la situation. Quelqu'un de plus viril par exemple, j'en sais rien ...

Il se tut, baissa les yeux sur sa pizza et en mangea un morceaux, ne regardant plus Lou dans les yeux, délibérément. Il ne avait pas trop çe qu'il mimait, la honte, la déception ... Au fond, il ne croyait pas vraiment à sa tirade. Au bout de 5 mois, il espérait bien que l'amour de Lou était sincère. Mais Andrew avait tendance à douter. Un peu. Beaucoup.

Enfin, soit dit en passant, dis moi si je dois inclure de l'alcool dans ce programme, ou si tu succombes d'ores et déjà à mon charme. Histoire qu'on ne perde pas de temps et qu'on puisse conclure rapidement ... C'est pas que tu m'excites hein, mais un peu quand même.

Du Andrew à l'état pur, avec supplément de sauce caramel et d'eclats de Crunch. Espérons qu'il ne dépasse pas les bornes.

Lou continuait d'évoquer la fête de Noël, plus précisément les raisons qui l'avaient poussée à alcooliser sa soirée. Certes, Andrew lui avait avoué ses sentiments naissants pour Naya, mais jamais il ne lui avait dit "j'essaie de t'oublier, t'es finie, va faire des téquilas boum boum avec la fille que ton frère a trompé avec ta meilleure amie". Elle l'avait décidé seule, comme elle avait pris seule la décision de lancer Julian sur le pauvre jeune homme.

Tu ne regrettes pas d'avoir été bourrée ce soir-là ...

Andrew était nerveux, il voulait changer de sujet, oublier ces mésaventures. Quand une conversation ne lui plaisait pas, il voulait la couper court, il n'aimait pas évoquer les événements qui le rendaient mal à l'aise, il préférait changer de sujet, éviter les questions, ne pas répondre. Mais Lou prenait un malin plaisir à le torturer. Alors, Andrew passa ses nerfs sur sa part de pizza. D'abord, il se mit à piquer nerveusement, encore et encore, dans les morceaux d'ananas, qui devinrent rapidement une purée difforme. Alors, il entreprit de couper sa pizza en morceaux, puis de couper les morceaux en plus petits morceaux, puis de couper les petits morceaux encore et encore ... A la fin, dans son assiette sa part de pizza semblait avoir fait la guerre et Andrew n'en était pas très fier, alors, il se résigna à demander le droit d'asile.

S'il te plaît, on arrête de parler de ça, c'est nul et pas drôle ...

Il osa lever vers elle des yeux implorants, mais croiser son regard l'intimida et il se re concentra bien vite sur son assiette. Il n'avait même plus goût à la manger, alors il décida d'aller vider son contenu dans la poubelle et de se reservir une nouvelle part. Seulement, alors qu'il s'apprêtait à se lever, il sentit le pied de la jeune fille glisser lentement le long de sa jambe. Il fut tout d'abord surpris et eut un petit sursaut, retenant sa respiration. Puis, il calma son excitation qui commençait à augmenter, pour la regarder droit dans les yeux.

C'est toi qui m'émoustille, pas ma faute. Si tu veux, on passe tout de suite au dessert, on pourra conclure plus vite ...

Les yeux du jeune homme scintillaient de malice, elle l'excitait, le rendait fou. Il avait envie de se jeter sur elle, et lui montrer combien il l'aimait, fort, très fort. Alors, il guettait la réponse de Lou, prêt à bondir sur le plat de cupcakes pour le ramener sur la table illico presto.

Andrew n'aimait pas reparler du passé, alors que Lou en avait envie. Elle préférait poser les choses à plat. Une fois que vous avez la discussion c'est terminé, avec un peu de chance tous les non-dits ont apaisés les tensions, des bonnes révélations peuvent aussi apparaître, bref avoir une bonne discussion était parfois une chose sensée. Malheureusement Andrew ne le comprenait pas, et Lou avait tout le loisir de voir que cette discussion le mettait mal à l'aise. Pourtant, il n'avait pas grand chose à se reprocher, car ce soir-là c'était Lou qui avait pas mal déconné. Il pouvait l'écouter, savoir ce qui l'avait poussée à agir comme elle l'avait fait, mais non il préférait avoir le regard fuyant, comme pour dire qu'il voulait à tout prix changer de discussion. De quoi avait-il peur ? Ça n'allait pas forcément partir en dispute, ils étaient grands, pouvaient avoir une discussion calme et posée tout en déjeunant tranquillement. Il commença une phrase, Lou attendit la suite, oui elle ne regrettait pas d'avoir trop bu ce soir là et après ? Si elle n'avait pas autant bu, elle n'aurait jamais été l'aguicheuse qu'elle avait été, avec son bisou esquimau et sa volonté ultime de rester dormir chez lui. L'alcool avait joué le rôle de révélateur. Autrement, sobre, elle n'aurait jamais osé montrer clairement ce qu'elle ressentait pour lui. C'était un discours un peu lâche, mais elle assumait. Elle attendait simplement qu'Andrew termine sa phrase pour le lui affirmer. Au lieu de ça, il avait décidé de s'acharner sur sa part de pizza, qu'il coupait en tout petits morceaux. Lou commençait à flipper sérieusement, on aurait dit qu'il avait des TOC. D'accord, si ça le mettait dans des états pareils elle allait couper court à ce sujet. Il lui demanda d'ailleurs d'arrêter. Enfin, il parlait tiens. Toutefois Lou n'allait pas lâcher l'affaire, elle essayerait de l'avoir cette discussion, qu'il le veuille ou non !

« Bon d'accord... »

Pour détendre l'atmosphère, ils étaient partis sur des polissonneries. Rien de tel pour changer du tout au tout une ambiance un peu tendue. Ils aimaient bien jouer sur ce terrain-là. En même temps cela faisait si longtemps qu'ils se tournaient autour, enfin que Andrew tournait autour de Lou (a). La pression retombait donc, entraînant ce contexte tendancieux. Des premières paroles coquines d'Andrew, au geste aguicheur de Lou sous la table. C'était clair, ils n'allaient pas passer leur après midi à faire des cupcackes. Il lui proposait de passer directement au dessert, proposition intéressante.

« Ou alors on grade, le dessert pour plus tard. » fit-elle, tout en continuant de caresser sa jambe sous la table. « Enfin c'est comme tu veux... »

Elle le regardait malicieusement, elle aussi. Elle n'attendait qu'une chose, qu'il se décide à faire le premier pas, à venir l'embrasser, fougueusement si possible. Oui, elle voulait qu'il la prenne dans ses bras, parce qu'elle s'y sentait bien, heureuse, joyeuse, rassurée, comblée. Ah, ce garçon lui avait vraiment fait quelque chose qu'elle ne comprenait pas, mais qui lui faisait si plaisir de ressentir à chaque fois qu'elle croisait son regard, même quand il faisait ses yeux de chiens battus pour obtenir quelque chose d'elle. Ne le quittant pas du regard, elle attendait qu'il se passe ce qui devait se passer...

Sa réponse décevait Lou, c'était évident. Andrew s'en voulait, naturellement, il aurait voulu répondre à ses interrogations, satisfaire sa curiosité et ses attentes ... Mais il n'en était pas capable, c'était au dessus de ces forces. Il n'avait pas assez de capacité, il fallait qu'il gagne plus de points XP et monte de quelques levels avant de pouvoir le faire. Mais il se confiait secrètement la mission de, un jour, être assez courageux pour affronter tous les sujets dangereux que sa petite amie souhaitait aborder. Cela pouvait sembler une décision banale, mais pour Andrew, c'était très important, et c'était même un effort digne d'un surhomme. Mais il devait faire encore mieux, il ne pouvait se contenter de se prévenir lui même : il devait également informer Lou, pour être sûr de tenir cette promesse.

Lou, promis, un jour on en parlera vraiment, et même de toute ce que tu veux, mais quand je serai plus grand, s'il te plaît ...

Après tout, Andrew était encore un enfant. 19 ans, qu'est-ce que c'est, à part un âge moche et qui ne sert à rien ? Cependant, Andrew aurait bien voulu y rester, à ce chiffre, ne jamais passer cette barrière fatidique où tu ne peux plus être un gosse, ni un enfant. Andrew avait peur de grandir, car ce verbe est synonyme de responsabilités. Mais, s'il devait gagner en maturité pour Lou, il était prêt à le faire. C'est simple, pour elle, il aurait décroché la lune, aurait fait un strip tease, et se serait même teint en blonde (non cela ne nous rappelle personne). D'ailleurs, en parlant de strip teases, il semblait que quelques fringues allaient bientôt prendre la poudre d'escampette. Lou semblait très très excitée, incapable d'attendre la fin du dessert pour abuser du corps du pauvre Andrew. Quelle coquine !

Vos désirs sont des ordres ma princesse ... Laissez moi juste débarrasser tout cela rapidement.

Il se leva prestement, approcha le plat de pizza près de lui, mit ses couverts dans son assiette. Il fit alors le tour de la table en se dépêchant, pour prendre l'assiette d son amie. Seulement, une fois à côté d'elle, il n'eut pas la foi d'en faire autant avant de profiter de sa belle. Il poussa rapidement l'assiette de Lou vers la sienne, attrapa sa meuf par la taille pour la forcer à se lever et l'embrassa fougueusement, en se serrant fort contre elle. C'était ça, le problème, avec ces deux tourtereaux polissons. Ils étaient incapables d'être sages et modérés, il fallait toujours qu'ils dérapent. Mais se retenir était au dessus de ses forces, Andrew avait toujours envie de se jeter sur Lou, d'embrasser et de caresser chaque millimètre de sa peau douce. Il aimait, à chaque fois, redécouvrir ce corps qu'il connaissait par coeur. Parfois, il aimait la contempler aussi ... Mais encore une fois, il ne restait pas immobile très longtemps.

Bien vite, il eut besoin de plus. Alors, il porta Lou pour l'asseoir sur la table, écarter ses jambes et se coller à elle pour l'embrasser de nouveau. Malheureusement, comme nous ne savons pas comment est vêtue la jolie jeune fille, vous aurez le droit à la suite des aventures au prochain épisode.

Ça y est, c'était parti. Les deux amants étaient comme deux aimants qui avaient lutté pour se retrouver. Désormais, impossible de les séparer. Ils étaient collés l'un à l'autre, ne pouvaient plus aller l'un sans l'autre. Et ils allaient bien ensemble, qui plus est. Lou était aussi excitée que lui, à peine l'avait-il embrassée qu'elle lui avait rendu ses baisers, s'était agrippée à lui comme si elle avait peur de le voir partir. Pourtant, elle devait le savoir : il était incapable de la quitter. Surtout dans une telle situation. Il la désirait, c'était violent, passionnel. Allez comprendre, jamais il n'avait autant voulu une femme. À chaque fois qu'ils étaient à deux, il mourrait d'envie de se jeter sur elle, de la combler, et cette envie ne démordait jamais. Alors, bizarrement, même s'ils avaient l'air de deux animaux en chaleur qui se laissent aller à leurs pulsions, Andrew ressentait une vague de bonheur envahir tout son organisme. Seulement, bien vite, ce ne fut plus suffisant. Ils en voulaient plus, toujours plus, comme si Lou était un met dont il n'était jamais rassasié. Comme si elle était une drogue qui le poussait à l'overdose.

Alors, il la porta pour la déposer sur la table. Tout de suite, elle enroula ses jambes autour de lui. Ils étaient sur la même longueur d'ondes, c'était magique. À regret, ses lèvres durent quitter celles de son amoureuse, il dût desserrer son étreinte. Lou était vraiment trop trop vêtue pour continuer ainsi, il fallait se débarrasser de ces vêtements inutiles. Avec hâte, il déboutonna son chemisier. Il avait l'impression d'y passer une éternité, comme si les boutons résistaient délibérément, pour retarder le moment où il admirerait le corps de sa belle, le moment où il se collerait de nouveau à elle. Il poussa un cri de soulagement léger quand il réussit enfin, fit tomber ledit chemisier avec empressement et sourit comme un idiot quand son regard se posa sur sa poitrine, son bassin, ses hanches ... Il était scotché comme un ado de 15 ans qui voit une fille pour la première fois. Satisfait, il passa alors de nouveau sa main dans les cheveux, et rapprocha avec force le visage de Lou vers le sien. Il l'embrassa, vite, avec fougue et passion. Là, il lui mordit la lèvre inférieure, gentiment ( non Andrew n'est pas non plus un sadomaso, non il ne cache pas menottes et cravache dans un tiroir de sa cuisine) puis la regarda dans les yeux, sans bouger, fixe. Dans ces moments-la, un grand sourire satisfait envahissait son visage.

Je m'en fous si quelqu'un rentre, j'ai très envie de toi là maintenant tout de suite.

C'était sa faute, après tout, elle l'excitait, le rendait fou. C'était ça de sortir avec une bombe sexuelle, il aurait dû prévoir ce genre de conséquences ... Alors tant pis, si quelqu'un venait sonner, pour savoir s'il y avait une fuite d'eau ou parce qu'il se trompait de porte. Aller dans la chambre ? Trop long, trop loin, pas le temps. Il ne déconnait pas,avec son "là maintenant tout de suite ". Il la serra alors fort fort dans ses bras, sentir ses seins contre son torse, son souffle dans son cou .... Puis reprit des baisers. Malheureusement Lou avait eu la bonne idée de mettre des collants. Andrew nota dans son esprit de lui acheter des bas, ou un porte jarretelle. Oh oui, un porte jarretelle ! Cette idée lui plut beaucoup et il se félicita de l'avoir eue. Mais pour le moment, il fallait se débarrasser des dits collants. Alors, il se recula, fit glisser ses collants rapidement, puis sa jupe (ouais elle a perdu ses chaussures en route je ne sais plus quand, ah oui en fait chez les Davies on doit enlever ses chaussures en entrant dans la maison sinon Juliet pète un câble). Le reste serait pour plus tard. Enfin quoi que ...

Chérie, je te trouve encore bien trop habillée, tu permets ? Demanda-t-il en faisant claquer son soutien-gorge contre son dos.

Il lui fit un grand sourire, puis l'enleva sans attendre la réponse. Andrew était un warrior, il maniait l'art de dégrafer des soutien gorges à une main. Celui de Lou finit rapidement au sol, sans demander son reste. Les mains du jeune homme vinrent alors caresser les seins de Lou, il aimait tellement sa peau douce. Il l'embrassait, encore et encore, ça allait vite, le rythme s'accentuait. C'était peut-être caricatural, mais il s'en foutait, il la voulait.

Ok, il était énervé. Ça devait clairement se voir, et à vrai dire ces temps-ci c’était devenu une sorte d’habitude. Monsieur je m’en foutiste en avait plus que marre des histoires à la con dans laquelle on voulait l’entrainer. Blasé la plupart du temps, il se demandait comment il fallait réagir face à la puérilité de certains commentaires, au final il baissait la tête et les laisser filer au-dessus de lui. Evidemment ça le soulait que sa petite amie qui se tenait en ce moment à ses côtés, entretienne une espèce de relation chelou avec le dernier connard du quartier. Il fut un temps il aurait pu l’apprécier ce Cody Montgomery, mais la… Evidemment elle était naïve, évidemment elle ne faisait pas exprès, évidemment ouai… Franchement il était prêt à lui pardonner, mais les gens du quartier qui n’avaient manifestement pas grand-chose à foutre de leur vie alimentaient cette histoire via les réseau sociaux. Et tout le monde avait son mot à dire sur cette histoire ! Certains la suivait même avec le même entrain que leur séries télé favorite, il exagérait très certainement, mais au bout d’un moment ça commençait vraiment à être exaspérant. Manifestement on ne pouvait pas être heureux sans qu’on veuille s’immiscer dans votre histoire. Parce que oh noon le bonheur ça n’existe pas, il faut de l’action mes amis ! Et puis au vue de la clique qui servait d’amis à Katya, il ne doutait pas une seconde qu’elles continuaient à dénigrer sont choix d’être en couple avec lui. De son côté… Bah de son côté toute façon il se moquait pas mal de ce qu’on pouvait dire. Bon certes, voir publier sur le net des photos de votre copine en train d’embrasser une nana, d’apprendre via les commentaires qu’une autre l’a aussi fait… Enfin cela dit, finalement ça il l’avait pris pas si mal que ça. Il restait un mec en fait… Et puis il ne pensait pas que Katya se foutait de lui, et il ne pensait pas être un grand naïf très sincèrement. Bien que l’amour rende un peu con, il avait confiance en elle.

Bref, lui et elle était donc sur le chemin direction la maison de son meilleur ami Andrew… Andrew qu’il n’avait pas vu depuis un moment pour tout avouer, et il commençait un peu à s’inquiéter. Il était toujours en vie et répondait à ses messages, mais quand même, il y avait quelque chose de pas clair. Quand Christian avait fait part de tout cela à Katya, elle avait proposé qu’ils se rendent ensemble chez les Davies. Sur le coup il avait eu envie de dire que ça devait se régler entre bro, mais il n’en avait pas eu le cœur en voyant qu’elle aussi semblait manifestement inquiète.

Pendant qu’ils se dirigeaient vers la maison, Christian commençait à se dire que ça la foutait un peu mal quand même… Andrew était seul, lui allait se pointer et lui foutre sous le nez sont petit couple qui fonctionnait parfaitement, pour le coup c’était pas franchement sympa, peut-être qu’il aurait dû se montrer un peu plus fort et faire part de la chose à Katya avant. Encore aurait-il fallu qu’il y pense à temps… Tant pis, ils y allaient en temps qu’amis d'Andrew avant tout.

Arrivé devant la porte de la maison numéro dix, il sonna un coup avant de ne regarder sa petite amie. Il aurait bien voulu glisser un petit truc drôle histoire de dédramatiser un peu l'ambiance mais rien ne lui venait sur le coup. Alors il l'embrassa, se qui dans un sens était une sorte de signe de réconfort aussi. Ils n'avaient pas clairement parlé de Cody et compagnie, en fait il n'avait pas forcément envie d'en parler mais il y avait du coup un gros "non dit" qui planait sur leur relation et il se demandait si elle allait finir par craquer et lui demander qu'ils en parlent clairement. Enfin à cette instant leur soucis principal devait s'appeler Andrew Davies.

Andrew et Lou étaient présentement dans une situation compromettante. Lui en boxer, elle en string, assis sur la table de la cuisine. Sur le coup, il se félicita d'avoir consigné Milou dans sa chambre pour la journée. Il savait que son ami n'allait pas pointer le bout de son nez, Andrew lui avait acheté la dernière saison de Big Bang Theory, il était tellement mordu de cette série.
Les deux polissons étaient donc tranquilles et pouvaient à leur guise tester toutes les pièces de la maison, s'ils le voulaient. Mais pour le moment, tout ce que voulait Andrew, c'était Lou. Là maintenant tout de suite. Il s'apprêtait à la dévêtir complètement, quand la sonnette de la porte d'entrée retentit. A ce moment là, Andrew embrassait Lou à pleine bouche, ce bruit strident le fit sursauter. Il regarda Lou avec de grands yeux, attendant impatiemment qu'elle lui donne une explication plausible à cet événement. Quelque chose comme "ah mais oui, j'ai commandé un groupe de strip teaseuses pour qu'elles te fassent une démo, joyeux anniversaire en avance !", ou alors "je voulais amener mes menottes et autres jouets polissons chez toi, mais j'en ai tellement que j'ai fait appel à un camion de déménagement, même si j'habite la maison d'en face". Malheureusement, Lou semblait aussi surprise que lui. Alors, Andrew entra en situation d'urgence. Le ou les inconnus ne devaient pas être sur le perron depuis plus d'une minute, mais Andrew passa à la vitesse supérieure, le stress sans doute. Il recula d'un pas, mais avait oublié son jean qui se trouvait à ses pieds. Il trébucha donc et se retrouva sur les fesses, laissant alors échapper un juron de douleur.

Put********N !!

Il se releva en deux temps trois mouvements, attrapa sa chemise au sol et courut à la porte en caleçon. En grand warrior qu'il était, il tâcha également de remettre sa chemise, tout en courant. Oui, Andrew faisait partie de ces rares surhommes capables de faire deux choses à la fois, comme les femmes. Le parquet était fraichement ciré et Andrew manqua de glisser une nouvelle fois quand il prit un virage dangereux, entre la cuisine et le vestibule. Il se rattrapa du bout des doigts, retrouva son équilibre et s'affala enfin sur la porte comme une masse, à bout de souffle. Il venait au moins de courir 3 mètres, c'était épuisant. Haletant, en sueur et les cheveux ébouriffés, il tourna la clé dans la serrure et ouvrit la porte, pour découvrir ... Christian et Katya. Ses yeux s'écarquillèrent une nouvelle fois. Il fallait d'ailleurs qu'ils arrêtent de s'écarquiller autant où ils ne tarderaient pas à sortir de leurs orbites. Andrew resta bloqué trois secondes, trop frappé de stupeur. Puis, il se rappela qu'il se trouvait en caleçon et qu'il n'avait pas reboutonné sa chemise, or il se trouvait devant la petite amie de son Bro. Ne voulant pas que Katya réalise qu'elle avait fait le mauvais choix entre les deux warriors, il prit prestement chaque pan de sa chemise, cacha son torse d'Apollon puis s'apprêta à boutonner chaque bouton ... Quand il réalisa que sa chemise de bûcheron s'était mystérieusement métamorphosée en un chemisier liberty. Ses yeux jouèrent avec le feu et s'écarquillèrent de nouveau, il avait attrapé le chemisier de Lou par mégarde. Si la situation n'avait pas été si catastrophique, Andrew se serait vexé, car il était à peine serré dans un chemisier pour fille. Seulement il se trouvait devant Christian et Katya, et il allait devoir leur sortir une explication solide. En tout cas, il pria pour que Lou reste dans la cuisine, et ne mette pas en péril l'explication logique et tout à fait plausible qu'il s'apprêtait à sortir.

Non je ne suis pas gay. Il leva les yeux vers eux et adopta l'air le plus normal possible. J'essaie juste la nouvelle tendance, je me suis acheté une dizaine de chemisiers à fleurs et je cherche lequel correspond le mieux avec mon teint. Il faut que je sois prêt, le nouveau truc à la mode chez les mecs, c'est ça !

Il passa sa main dans ses cheveux pour rejeter sa touffe en arrière. Il transpirait tellement qu'il aurait pu les coiffer n'importe comment. Il y a longtemps qu'il ne s'était pas fait une crête, d'ailleurs. Malheureusement l'heure n'était pas à la plaisanterie. Christian et Katya n'avaient pas l'air convaincu, alors il en remit une nouvelle couche.

Je vous promets la précédente que j'ai essayé jurait vraiment trop avec la couleur de ma peau, une véritable catastrophe ! Je te la passerai Cricri si tu veux ! Oh d'ailleurs, il tira de nouveau sur les pans de sa chemise, la lissa du plat de ses mains et tapa la pause, vous trouvez que celle-ci me va bien ?

Il s'était légèrement mis de profil et avait posé ses mains sur sa taille. Intérieurement, il était fier de son interprétation. Il se sentait artiste, acteur ... Crédible. En tout cas, il espérait que Christian et Katya décideraient inopinément de le laisser à sa séance d'essayage. C'était une décision tout à fait logique, après l'interprétation remarquable d'Andrew (ça ne valait pas un bravo de M. Florent, mais quand même). Certes, ils pouvaient également le prendre pour un cinglé et insister pour entrer, afin de le soigner. Mais Andrew n'avait pas non plus l'air malade, si ?

Katya marchait au côté de Christian, un panier garnit de cupcakes dans une main, direction la maison d’Andrew Davies. Si son sourire habituel résidait en ce moment même sur ses lèvres, il ne rayonnait pas de la même façon dans son esprit… Christian semblait si énervé. Elle aurait voulu savoir ce qui le chiffonnait, si elle avait fait quelque chose de mal ? Ce devait sûrement être le cas, c’était certainement à cause de toutes ces histoires sur Facebook… Mais la petite blonde n’avait pas envie d’en parler, elle n’avait rien à en dire de toute manière. Cody Montgomery n’était que son voisin, le frère d’une très bonne amie, qu’elle appréciait… Jamais, elle n’avait eu d’autre considération pour l’adolescent. Après si Christian doutait d’elle, elle avait bien envie de lui dire d’aller se faire voir… Mais malheureusement, le réseau social avait d’autres éléments gênants sur le quotidien de la jeune Fitzgerald. Et la jolie Amy Hopper n’arrangeait absolument pas les choses… Enfin bref, rien que de repenser à tout ça, elle en avait un mal de crâne pas possible.

Le jeune couple se rendait donc chez Andrew afin de prendre de ses nouvelles, tous les deux s’inquiétant de ne plus le voir. C’est vrai qu’il devait en falloir beaucoup pour que le jeune Davies fasse aussi longtemps profil bas, lui qui aimait tellement ouvrir sa grande gueule en général. Pas que Kat soit fâchée contre lui, mais il avait parfois une manière de la traiter qui ne lui plaisait guère. Elle l’aimait bien sinon, c’était un chouette type et puis surtout le meilleur ami de son mec, pour qui il comptait énormément.
Ils arrivèrent bientôt à destination, après que Christian ait sonné, il lui lança un regard. Elle ne savait pas trop comment l’interpréter, alors se contenta de sourire… Les lèvres du garçon vinrent finalement se déposer sur les siennes, et on peut dire que ce baiser rassura quelque peu la jeune femme. Au moins, ça prouvait qu’il n’était pas fâché contre elle ? Personne ne répondait. Kat en profita pour rendre son baiser à Christian, jusqu’à ce que l’on vienne enfin leur ouvrir…

C’était Andrew. Andrew en boxer avec un chemisier… Liberty ? Kat ne put s’empêcher de lâcher un petit rire surpris, c’était une blague ? Enfin si c’était le cas, c’était réussi. Elle n’avait que rarement vu le garçon attifé d’une pareille façon… En tout cas, en rien elle regrettait son choix entre les deux meilleurs amis, elle préférait incontestablement son flemmard mou à ce gringalet au corps semblable à celui de Titeuf, sans la mèche jaune évidement, néanmoins il gardait une houppette rappelant un peu ce caractéristique. Trêve de plaisanterie, il foutait quoi exactement habillée dans cette tenue ridicule ? Kat n’avait pu s’empêcher de remarquer qu’en plus de ça, son zizi pointait le bout du nez (merci Eli et tes supers mots à placés !). Elle esquissa un fin sourire moqueur, tandis qu’il leur donnait des explications… Oui bien sûr, la nouvelle mode de l’été, aussitôt Kat ne put s’empêcher de déclarer :

« Tu déconnes ou quoi, même mon frère ne porte pas ce genre de truc… »

Et James suivait toujours la tendance ! En plus, Katya était presque sûre d’avoir vu ce chemisier dans un magasin du centre commerciale rayon fille la semaine dernière. Après tout, peut-être qu’Andrew avait des penchants travestis… S’il se transformait en folasse, Kat avait irrésistiblement envie de voir ça ! Néanmoins, il proposa ses chemises à Christian, la petite blonde se permit d’intervenir :

« Ah non, ça c’est hors de question ! Christian porte déjà tes chemises de bûcherons donc les Liberty tu peux te les garder ! » puis elle observa sa chemise « Celle-ci te va très bien, cela dit elle irait encore mieux à ta sœur ! »

C’est au même moment que quelqu’un décida de faire irruption. Non, non ce n’était pas Milou qui venait gentiment faire la fête aux visiteurs – et c’était bien dommage – mais un tout autre animal : Lou, vêtu de la fameuse chemise de bûcheron d’Andrew. Ah, voilà qui s’expliquait… Kat regarda la jolie brune leur dire bonjour, elle répondit avec un sourire hésitant :

« Bonjour Lou… Euh bah tiens. »

Dit-elle en lui fourrant le panier de cupcakes dans ses bras, comme si elle avait été la maîtresse de maison. Elle tourna ensuite son regard vers Christian, lui attrapant la main dans un élan de réconfort… Bref, cette petite visite qui se voulait amicale allait vite se transformer en mélodrame.

Andrew venait de débarquer en trompe, dégoulinant de sueur, en caleçon et en plus avec une chemise à fleur façon j’ai découpé le papier peint de ma grand-mère pour en faire un t-shirt honneur aux bee-gees, ça ne voulait dire qu’une chose : il y avait une nana dans cette maison. Comment se sentir un peu con… L’espace d’un moment il avait cru que son meilleur ami allait vraiment mal, mais s’il arrivait encore à attirer des pépettes dans son lit a priori il avait encore ça et c’était pas mal. Bon ok du coup il aurait voulu lui demander en loosdé qui c’était, mais tout ça aurait surement tourné à la « conversation de mecs » dont Katya ne voulait surement pas être témoin, donc à moins de tenter de lui transmettre le message télépathiquement il n’aurait surement guère de détails sur l’identité de la fameuse fille. Du coup quand Andrew commença sont petit numéro en affirmant qu’il tentait la nouvelle mode, Christian esquissa un sourire en coin en se disant qu’il se prêterait au jeu. Katya venait d’affirmer que même son frère ne porterait pas un truc pareil se qui décrocha un rire à Christian.

- Franchement ton frère en serait totalement capable…

Les excentricités vestimentaire de James était un sujet ou Christian aimait avoir son mot à dire, ca le faisait tellement rire de le voir débarquer dans des tenues plus qu’improbable. Après il n’avait pas de jugement à émettre, enfin si c’était vraiment moche mais voilà, James était lire de faire ce qu’il lui plaisait. Donc a vrai dire le voir porter ça, ça le choquerait pas tant que ça, au vue des trucs les plus infâmes qu’il avait osé mettre un jour. Bref la n’était pas le sujet, Andrew venait de lui demander son avis et Katya avait décliné son offre avant qu’il n’ait son mot à dire.

- Mais moi je la veux cette petite chemise c’est très saillant ! Par contre prend la en mauve mon chou et une taille au-dessus au moins parce que t’es boudiné un peu quand même…

C’était peut-être pas très sympa de se mettre en mode gay à côté de sa copine qui avait un frère qui parlait comme ça sans l’ombre d’une plaisanterie. Décidément c’était la journée des choses « pas très sympa », de toute manière elle devait être habituée Andrew et Christian se comportait toujours comme ça…

Un peu pris de pitié il faut le dire, Christian aurait été capable de mettre les voiles en lui faisait un clin d’œil appuyé du style « je t’encourage bro ! » sauf que Lou Huntington débarqua dans l’encadrement de la porte, et la il eut l’impression que son cerveau avait décidé de faire grève.

Oui bien sur… Andrew lui avait dit qu’au nouvel an il était intéressé par Lou, et oui ça l’avait profondément énervé… Etait venu le temps des excuses, puis des réconciliations, cette histoire était passé à la trappe et il pensait vraiment qu’Andrew était passé à autre chose. Apparemment non. La raison du silence de son meilleur ami c’était ça. Donc ils faisaient ça derrière son dos, sans aucuns scrupules a tous les coups, bah oui on s’en fou après tout que Lou ait été le premier amour de Christian, qu’il ait pris des plombes à l’oublier ! Enfin pour pas l’énerver quand même, on va faire ça derrière son dos, et quand ça sera bien avancé bah on lui dira, toute façon il est heureux avec Katya, no soucy les amis ! Il y avait un tas de filles dans le quartier, dans ce foutu pays, même plus large, mais il avait fallu qu’il se la tape elle, elle qui représentait et qui représenterait toujours quelque chose d’important à ses yeux, lui son meilleur ami qui… Putain à moins qu’il ait eut un accident qui ait provoqué une amnésie partiel, était au courant de tout ça C’était sûrement être un connard d’égoïste de ne pas vouloir de ce couple, mais bordel il voulait échapper aux discours du style « c’est de l’histoire ancienne, nous on s’aime c’est du présent ! » putain il en avait rien à foutre qu’il s’aime ! Qu’ils crèvent !

- Bien. Super.

Commenta-t-il avec un sourire figé avant de reprendre calmement, mine de rien, bien qu’on sente qu’il soit profondément énervé. Katya lui tenait la main, mais il la lâcha un instant pour s’approcher d’un pas.

- Vu qu'à priori tu vas très bien en fait, je vous propose quelque chose, on va éviter de se voir un moment hein ? Sinon je crois, entre nous, que ça va pas le faire… Enfin Andrew toute façon t’avait esquissé le truc en premier je ne fais que de te piquer ton idée. Allez. Eclatez-vous.

Il aurait voulu leur foutre son poing sur la gueule, vraiment, et l’espace d’un moment il avait vraiment pensé que ça allait lui échapper. Parce qu’ils avaient l’air heureux ces cons la et qu’en plus ils allaient parfaitement ensemble, il avait pas envie de voir ça plus longtemps, il se détourna et traversa le perron. Évidemment qu’il était heureux avec Katya, évidemment que son histoire avec Lou c’était du passé, mais il a certaines chose trop difficiles à encaisser. C’était même pas une histoire de jalousie, juste de trahisons.

Andrew attendait le verdict, la sentence finale. La réaction de Christian et Katya seraient en quelque sorte la note qu'il méritait pour son interprétation. Premier avis : Katya n'y croyait pas. Pire, elle précisa que son propre frère ne porterait une telle chemise. Sur le coup, Andrew n'était pas d'accord. James s'habillait tellement bizarre, parfois. Andrew se demandait même si James ne pensait pas que le Carnaval avait lieu tous les jours. Alors cette chemise liberty aurait semblé être un vêtement commun et banal dans le dressing du jeune Fitzgerald. Andrew se retint de lui tirer la langue, mais le coeur y était. Elle était la petite amie de Christian, il ne voulait pas être en mauvais termes avec elle, la vexer. Pourtant, son bro fut de son avis et renchérit sur James, sans que Andrew ne demande rien ... Ça, c'était un meilleur ami d'amour. Sur le coup, Andrew se sentit très très mal, de lui cacher la vérité sur sa vie sentimentale. Quand Christian l'apprendrait ... Andrew préférait ne pas se poser cette question. Il n'était pas encore maso et ne voulait pas se triturer le cerveau pour rien. Les deux tourtereaux allaient croire à son histoire, et repartir pour laisser Andrew tranquille.

Boudiné ? Tu craques, j'entretiens trop bien ma ligne grâce à des nouvelles recettes Weight Watchers, trouvées sur internet. Ça te refait un corps d'enfer, je vais faire fureur sur la plage cet été ma poule, si tu me voyais dans mon bikini ! Si tu veux je te les passerai Katya, il ne faudrait pas que ton copain s'empâte non plus ...

Mettre Katya dans la discussion pour qu'elle ne se sente pas exclu et apprécie de nouveau Andrew : fait. Andrew cocha cette tâche sur sa liste virtuelle, il espérait ainsi que Katya se déride. Elle avait l'air assez crispé. Andrew se retint de soupirer, il aurait mis sa main à couper qu'il y avait encore un problème séksouel dans ce couple. Leur vie au lit était un sujet récurrent dans les discussions, Andrew avait même décidé avec Maxi de pousser Cricri à sauter le pas. C'est vrai quoi, ça faisait un an qu'il sortait avec la même gonzesse, c'était impossible de ne pas se faire astiquer les bijoux de famille pendant si longtemps ! D'ailleurs, si ses amis n'étaient pas si amoureux, Andrew aurait soupçonné son poto d'être allé voir ailleurs. Malheureusement, les deux garçons évoquaient rarement ce sujet de conversation, au grand damne de Andrew. En même temps, ces derniers temps, ils s'étaient peu vus. Comme ils n'étaient plus dans le même établissement scolaire, ils ne se croisaient plus machinalement au bahut et, aussi horrible cela soit-il, c'était comme s'ils avaient un peu perdu contact. Oui, alors que seules quelques maisons les séparent. Mais comme Andrew et Christian pourraient à eux deux exploser tous les regarde de flemmardise détenus dans ce vaste monde ... Il faut dire aussi qu'Andrew avait été très accaparé par sa polissonne de petite amie. Ceci et cela poussèrent donc les deux warriors à s'éloigner l'un de l'autre, entraînant tristesse, pleurs et désarroi chez Andrew. Heureusement, Christian avait pris les choses en main (Andrew soupçonnait Katya de l'avoir poussé, car jamais il n'aurait eu le courage nécessaire pour se porter jusqu'à la maison Davies). Il était venu, tout allait devenir comme avant ... Ou pas.

Lou décida de pointer le bout de son nez. Quand Andrew l'entendit arriver derrière elle, il ne tourna même pas la tête. Ça ne pouvait être qu'elle, Milou était cloitré dans sa chambre (suivez un peu !). D'abord, il lui en voulut d'être venue. Tout se passait bien, Christian et Katya allaient repartir comme si de rien était. Certes, en étant sérieux deux secondes, Andrew se doutait bien qu'ils n'avaient pas marché dans son jeu, mais ils avaient dû comprendre qu'une fille se cachait chez les Davies, en petite tenue & mauvaise posture. Andrew aurait juste envoyé un sms plus tard à son bro, en inventant le nom d'une fille quelconque. Mais en y réfléchissant bien, elle n'avait pas tort : il était temps de dire la vérité. Pourquoi attendre encore, plus tard ce serait encore pire. Seulement la situation présente était vraiment catastrophique. Sur le coup, Andrew voulait courir se réfugier dans la chambre de Milou, regarder l'intégrale de Big Bang Theory avec lui et ne jamais sortir. Fuir les responsabilités était son sport favori, mais désormais ces dernières lui revenait en plein dans la figure, sous la forme d'un silence pesant. Que Katya décida de briser.

Merci Katya, je suis sûre qu'ils sont bons.

En un éclair, Andrew eut l'impression de voir Kat avec 20 ans de plus, il ne comprit pas pourquoi elle avait ramené un panier entier de gâteaux, mais si tel était son délire. De toute façon, elle n'était pas la préoccupation du garçon. Ce qui l'inquiétait, c'était Christian. Christian le silencieux, Christian qui semblait bouillir intérieurement et sur le point d'exploser. Andrew flippait, un max, son sang faisait des tours et des tours, il sentait que ses mains tremblaient et n'arrivaient pas à les calmer. Lou le sentirait peut-être, il ne voulait pas l'inquiétait. Le problème, c'est que la pire des choses était sur le point d'arriver : pire qu'une catastrophe nucléaire, pire qu'un tsunami, pire qu'une crise boursière, pire qu'une rupture de stocks chez McDonald's : Andrew était sur le point de perdre son meilleur ami. A cause d'une fille. Enfin non, à cause de LA fille. Mais la perdre quand même. Soudain, Christian bougea, sortit du mode veille pour prendre la parole. Et finalement, Andrew aurait préféré qu'il reste en beug, car ses mots furent comment des poignards qu'il plantait un à un dans le coeur de son meilleur ami. Andrew avait mal dans la poitrine, se sentait oppressé, il voulait hurler tant il détestait cette situation. C'était donc ça, la sensation ressentie quand on affronte quelque chose qui ne nous plaît pas, et qu'on ne peut absolument pas contrôler. Andrew voulait s'enfuir, mais il ne pouvait pas le laisser partir.

Christian p*tain, steuplait pas ça. Il s'ébouriffa les cheveux, puis attrapa son pote par le bras, par précaution, pour éviter qu'il s'en aille. Frappe moi, engueule moi, crache moi dessus, griffe moi, brûle moi, noie moi, fouette moi, étouffe moi, tout ce que tu veux. Mais pars pas comme ça, s'il te plait.

Oui, Andrew venait de s'excuser comme jamais il ne s'était excusé. L'émotion, sans doute. Sauf que sur le coup, ça l'enchantait beaucoup moins d'être aussi théatral. Il ne voulait surtout pas perdre son meilleur ami. C'était horrible, impensable, c'était comme ... C'était incomparable en fait.

Dis moi que je suis un connard, dis moi que je suis un connard, cent fois même si tu veux.

Andrew était prêt à tout pour se faire pardonner de cet acte impardonnable. Il se sentait dépassé car il ne pouvait rien dire. S'excuser ? C'était hypocrite : il ne regrettait pas ce qu'il avait fait. Certes, il regrettait de sortir avec l'ex de son meilleur ami, mais pas de sortir avec Lou. L'ambiance était pesante, Andrew appréhendait la réaction de Christian. Il priait pour qu'une fée ou pour que sa marraine la bonne fée passe par là et jette un sort qui solutionnerait tout. Parce que là, il sentait les larmes lui monter aux yeux, et ça n'allait pas du tout. Andrew ne se souvenait pas la dernière fois où il avait pleuré, il détestait ça d'ailleurs. Seulement, sur le coup, Andrew aurait préféré que les deux filles - qui servaient actuellement de potiches - ne soient pas là pour assister à ce spectacle désastreux.

Non, Katya n’appréciait pas vraiment lorsqu’Andrew et Christian prenaient ce stupide accent gay. Elle détestait tout ce qui ressemblait de près ou de loin à de l’homophobie, bien qu’elle n’accusait pas les deux meilleurs amis de l’être… Non, loin de là, juste qu’ils étaient de grands moqueurs et qu’ils ne se rendaient parfois pas compte à quel point finalement ce qu’ils faisaient été bien bas. Pourtant, Kat n’avait jamais parlé de cette petite gêne à Christian, et ne comptait pas le faire, ne voulant pas passer pour une rabat joie… Après tout, il s’amusait, il avait bien le droit. Mais une part de la petite blonde restait déçue face à l’attitude de son petit ami, une part minuscule qui restait pour le moment bien caché. Elle esquissa même un sourire amusé en écoutant la conversation des deux bro, ce n’était pas là un signe d’hypocrisie – oui oui je vous sentais venir – mais plus une peur d’affirmer ce qu’elle pensait vraiment. Mais bon, au final ça revenait un peu au même.

Enfin bref, passons, un autre événement bien plus important vint interrompre les pensées de Katya : l’arrivée de Lou Huntington dans le vestibule. Et à la vue de sa tenue, Kat comprit tout de suite : ils venaient de les interrompre dans leurs ébats amoureux à Andrew et elle. Quel dommage. A vrai dire, la petite blonde était assez indifférente… Elle s’en fichait qu’Andrew et Lou sortent ensemble, c’était genre la dernière de ses préoccupations en ce moment. Tant mieux s’ils s’aimaient, elle n’en avait rien à foutre. Elle espérait seulement que Lou ne transforme pas Andrew en quelqu’un d’aussi aigri qu’elle, mais il y avait peu de chances… Enfin bref, l’unique chose qui l’embêtait à propos de cette relation, c’était Christian. Christian qui avait actuellement l’air de buguer… Elle n’avait d’yeux que pour lui, elle lui avait même attrapé la main qu’il lâcha. Sur le coup, la petite blonde ressentit comme un pincement au cœur… Elle avait tellement mal pour lui. Son cœur battait à tout rompre, elle ne savait pas quoi faire et se sentait un peu dépassée dans toute cette histoire… C’est vrai quoi, elle faisait un peu tâche sur ce tableau entre Andrew, Lou et Christian. Les trois bons vieux amis, les deux meilleurs amis et la fille, la fille pour qui ils avaient l’air de se battre. La fille qui n’était autre que le premier amour de Christian et pour qui Katya ressentait tout sauf de l’amour. Cette espèce de trouple auquel elle n’appartiendrait jamais et auquel elle ne voulait certainement pas appartenir… Bon ok, elle était jalouse. Elle était jalouse parce qu’elle aurait aimé représenter un truc super important pour Christian, elle aurait aimé faire partie de son passé et pas seulement de son présent. Mais voilà, tandis que Christian vivait la plus belle époque de sa vie au côté de Lou et Andrew, elle, elle avait vécu la pire époque de sa vie à Chicago. Peut-être qu’elle ne faisait pas partie de son passé, mais maintenant, elle était sûre d’une chose : les deux amis pour qui son petit ami accordait une si grande importance venait de le trahir... Et la seule chose qui lui restait, c’était sa petite blonde.

Christian traversait le perron, apparemment décidé à s’en aller… Kat ne savait pas quoi faire, elle lança un regard vers Lou et Andrew. Ces deux-là semblaient paniqués, comme toujours le jeune Davies faisait sa comédie et de son côté, Lou avait l’air bien embêtée. Ça, c’était bien mérité bitch, ne put s’empêcher de penser Katya au plus profond d’elle-même… La brune daigna même lui lancer un regard comme pour lui demander de sauver la situation. Non mais blague ? Elle allait s’occuper de Christian, certes, mais elle ne les aiderait pas à remonter dans son estime. Ce n’était même pas ses oignons de toutes manières… Ils s’étaient foutus dans la merde tout seul et c’était à eux de se débrouiller dorénavant, c’était bien fait pour leur gueule, surtout celle de Lou. Elle haussa un sourcil en regardant cette dernière, puis ouvrit enfin la bouche, ne pouvant s’empêcher de lancer à l’intention d’Andrew :

« Non mais ta gueule ! Tu peux pas arrêter de faire ta petite comédie genre deux secondes ? C’est du sérieux là, on n’est pas dans un de tes putains de show en mode "bonjour moi c’est Andrew et je suis un p’tit rigolo !" Tu peux pas t’excuser, juste ? »

Non mais sérieusement, ce mec ne pouvait pas être un peu sérieux ? Il était en train de se disputer avec son meilleur ami là, il n’était pas dans Plus belle la vie merde. Il ne pouvait pas formuler des phrases normales, sans se prendre pour un acteur de comédie ou on ne sait trop quoi… Qu’est-ce qu’il pouvait être égoïste ! Il ne pensait qu’à sa gueule en fait, il ne fallait pas s’étonner après… Christian ne méritait pas un meilleur ami pareil, il méritait bien mieux. S’il avait été réellement son bf, il ne lui aurait jamais fait ça… En tout cas, cette scène tombait de plus en plus dans le pathos (aight cassdédi à Cricri ma gueule). Qu’est-ce qu’ils faisaient pitié, franchement… Ça donnait envie de pleurer, de pitié ou même de rire. Katya roula les yeux en lançant un dernier regard au petit couple, avant de se détourner pour rattraper Christian, elle leur lança :

« Je vais aller m’occuper de lui, vous feriez mieux de faire profil bas quelques temps vous deux… »

Pour le coup, elle se sentait très femme de la situation ; enfin bref quand elle fut à la hauteur de Christian elle s’empara d’un de ses bras pour l’arrêter.

« Hé, calme-toi. »

Elle continua de s’agripper à son bras en le pressant le plus fortement possible… Elle ne savait pas trop quoi faire, ni quoi lui dire. Alors, elle se contenta de plonger son regard dans le sien avant de déclarer :

« Je suis là, moi. » Elle lui attrapa la main avant de reprendre : « Allez viens, je vais te changer les idées… »

Elle prit alors le chemin de sa maison… Elle ne savait pas elle-même s’il y avait une allusion à comprendre dans sa proposition. Il y en aurait une si Christian le voulait, en tout cas, elle voulait lui remonter le moral c’était chose certaine. Elle s’avançait donc dans Magnolia Street, tenant la main de son Christian, espérant néanmoins qu’il n’allait pas lui broyer sous l’énervement.

Un dernier mot pour dire que je dédicace ce rp à Ninou d’amour sisi ma gueule jte kiffe ma porc, wala (a)