Je repris connaissance dans une baignoire, une écharpe sur le nez, une chemise sur les épaules. En levant les yeux, je vis Zachary, torse-nu, qui me tournait le dos, penché au-dessus d'un lavabo. On était enfin rentré à la maison.
Je fermai les yeux, faisant semblant d'être encore évanouie, lorsqu'il se retourna vers moi. Après m'avoir prévenue, il se baissa pour m'enlever son écharpe, sa chemise et le reste de mes vêtements. Je me laissai faire. Je m'en fichai.
Tout doucement, sourcils froncés, il me lava du sang et des larmes pendant que je l'observai discrètement. Il avait l'air mal, lui aussi ; son visage était tout pâle et on pouvait voir des traits de fatigue.
Je fermai à nouveau les paupières alors qu'il s'attaquait à mes cheveux, évitant de peu de croiser son regard. La baignoire n'était pas très confortable mais je ne bougeai pas, jusqu'à ce qu'il me couvre d'une serviette et me prenne dans ses bras. On y était mieux ; sa peau était brûlante et... réconfortante.
Il me déposa sur un lit et j'ouvris légèrement les lèvres lorsqu'il me conseilla de boire. C'était archi-sucré, pour moi qui avait la bouche sèche mais je fis ce qu'il me dit.
Il me passa un tee-shirt puis m’emmitoufla dans les couvertures avant de m'y rejoindre. Les draps étaient froids mais eurent vite fait de se réchauffer. Ça faisait une différence, entre dehors, la douche, la serviette et la couette. J'étais bien là, au chaud. Ça donnait envie de dormir...


La tête sur un oreiller moelleux, encore dans les vapes, je me réveillai lentement, les yeux posés sur un mur. C'était confortable, douillet ici, je n'avais pas envie de me lever.
Brusquement, tout me revint en mémoire. Toute la soirée d'hier soir. Je réprimai un cri et au lieu de ça, me retournai sur le côté en grimaçant et serrant des dents. Zach était là, face à moi, la bouche entrouverte encore en train de dormir. Calme, relaxé. Beau.

Maintenant bien réveillé, je décidai de me lever. J'avais une terrible envie de me passer de l'eau sur le visage. Mais à peine sortie de la couette, je me rendis compte que je n'étais pas à la maison, pas chez moi. Contre le mur d'en face était accolé un bureau en bazar et à côté, une glace. Sur le mur de gauche, près de la porte s'élevait une armoire et surtout une guitare et une basse. Je fis le tour du lit pour effleurer les instruments du bout des doigts, imaginant Zach en train d'en jouer - parce que cette pièce devait être sa chambre.
Je restai là à les regarder quelques secondes puis sortis dans le couloir. La porte d'en face était ouverte et je pouvais voir le lavabo. Je m'y précipitai presque et eu un choc en voyant ma tête dans le miroir. Quelques égratignures, plus ou moins grosses les unes que les autres, couvraient mon visage. Et des bleus. Un ou deux.
Je ne voulais même pas imaginer comment serait le reste de mon corps. Je ne voulais même pas regarder.

Quand Zach me tendit sa clope, je ne pus m'empêcher d'en tirer une bouffée. C'était bon. Je haussai les épaules en guise de réponse. Oui ça allait mieux. Mais ma tête était à faire peur. Et si je gardais des marques ? Je n'avais aucune envie de me souvenir, à chaque fois que je me regarderais dans un miroir, de ce que ce type était sur le point de me faire avant que Zach n'arrive. Et de ce qu'il m'avait déjà fait. Les larmes s'annonçaient et je me forçai à ne pas les laisser couler. Pas cette fois.

- Je vais prendre une douche. Merci.

Zach me donna mes affaires propres puis me laissa seule. Je m'enfermai dans la salle de bain, avec le verrou. Je me passai aussitôt de l'eau sur le visage et, sans relever les yeux vers le miroir, sans regarder mon corps, me déshabillai et me glissai dans la baignoire.
Je restai longtemps sous l'eau, passant du froid au chaud, mais je finis par sortir. Je remis les vêtements d'hier avant de me glisser à nouveau dans le couloir. Quatre portes, dont celle de la salle de bain et celle de la chambre de Zach. L'escalier était à côté et je le descendis, me retrouvant dans le hall d'entrée avec, à côté, la cuisine. Zach me tournait le dos, occupé à préparer le petit déjeuner. Il ne m'avait pas entendu, visiblement. J'allai voir le salon, sur ma gauche, visitant d'un peu plus près sa maison.
Il était grand, son salon. Et bien rangé, contrairement à mon propre salon du n°39 dont la petite table était envahie de journaux. Mon regard se posa sur la cheminée, en face des canapés. Elle débordait de choses, elle. Des photos, des babioles décoratives... Encore des photos. De Zachary, de sa sœur, d'eux et leur mère. J'effleurai le verre de l'un des cadres-photo, réjouie à l'idée que ce soit une famille soudée. Un grondement de mon ventre retentit et je retournai dans la cuisine, voir si le petit-déjeuner était prêt.

- T'es mignon, sur les photos, dis-je pour l'informer de ma présence.

Zach lui sourit, même si sa réponse avait été breve et froide, il comprenait. Après tout, on ne se remet pas d'une agression en claquant des doigts, si? Il était descendu, et avait commencé à péparer du pain perdu. C'était loin d'être la chose la plus difficile à faire, et il était présentement face à la cuisinière quand il entendit Julia derrière lui. Il sourit légèrement en pensant à sa remarque. C'était la bonne époque, ou les problèmes étaient inexistants. La preuve la plus fragrante aujourd'hui, de ses problèmes actuels, était déjà l'absence de photos de son père. Bien évidemment.


- Ouais. J'avais tout pour être heureux. C'était cool.


Il n'avait pas envie de s'étendre sur le sujet. Sa famille étant surement l'origine de tous ses problèmes actuels. Il éteint la plaque et sortit le pain de la poêle, le déposant dans deux assiettes, avant de prendre des couverts de poser ces assiettes sur le plan de travail. Il se tourna vers le frigo et en sorti une bouteille de jus d'orange.


- Hmm, c'est prêt. Et t'as intérêt à tout manger.


Il se mit près de la fenêtre en rallumant une cigarette. Il fumait beaucoup trop, mais c'était comme ça. Ca le détendait. Il attrapa un morceau de pain et croqua dedans, après avoir recraché la fumée de sa cigarette et se tourna vers Julia. Zach l'observa quelques instants. Même avec le visage tuméfié, elle était belle. Et lui, il était aussi gnangnan qu'une énorme peluche en guimauve. Tout allait donc très bien, dans le meilleur des mondes.

J'évitai de lui demander pourquoi il avait dit "avais" et "était". On avait tous nos petits problèmes et de toute façon, je ne voulais pas savoir. Je m'avançai vers l'assiette en esquissant un faible sourire. Était-ce de l'ironie, ou de l'inquiétude que le ton de sa phrase m'évoquait ? De toute manière, j'avais trop faim pour passer à côté d'un pain perdu. Les coudes sur le plan de travail, je pris un morceau qui me donna aussitôt envie d'en manger un autre. La pâte était encore toute chaude. Délicieux. J'engloutis tout jusqu'à ce qu'il ne reste que des miettes puis me redressa.

- J'ai tout mangé. Tu cuisines bien dis donc !

Je croisai son regard et sentis mon visage changer d'expression. Et tous mes efforts pour détendre l'atmosphère (me détendre moi plus qu'autre chose en fait) et penser à autre chose qu'à la soirée de la veille disparaitre en fumée. Je détournai les yeux, trouvant soudainement le grille-pain captivant. J'avais beau essayer de ne pas revoir tout ça, les souvenirs étaient encrés dans mon esprit et ne voulaient pas me laisser ne serait-ce qu'une seconde de repos. J'étais reconnaissante à Zach de tout ce qu'il faisait mais même le regarder lui me faisait me rappeler ce qu'il s'était passé. Ce qu'il avait dit, ce qu'il avait fait. Ce qu'il avait dit, encore une fois. Je me passai fortement la main sur le front, comme pour faire partir ces pensées de ma tête. Faire ça n'aurait pour effet que de faire remarquer à Zach que ça n'allait pas.
Peut-être que je devrais parler ? Lui parler. L'idée ne m'enchantait pas, pas du tout, mais il parait que ça fait du bien. J'ouvris la bouche et tout ce qui en sortit fut :

- Désolé.

D'un geste nerveux, je me frottai la hanche, à l'endroit précis où le type m'avait touché. Putain.

Zach croisa le regard de Julia et vit son malaise.. Il ne savait pas réellement comment se comporter, ni ce qu'il se passait dans la tête de la jeune fille. Si elle avait besoin d'un contact ou au contraire, si elle voulait se "protéger". Il se mordit la lèvre inférieure et se frotta les cheveux avant de la regarder.


- Ne t'excuse pas. J'pense que c'est plutôt à moi de m'excuser. De t'avoir laissé partir. J'ai été trop con, vraiment. J'suis désolé, c'est de ma faute.


C'est vrai, il se sentait toujours coupable. Au moins elle avait mangé. Il s'appuya contre le plan de travail, les mains dans les poches, faisant la moue. Il ne savait pas trop quoi faire pour lui remonter le moral. Ni quoi dire. En même temps, Julia n'était pas si facile à cerner que ça. Il leva les yeux au ciel, cherchant des idées. Après tout, ils pouvaient faire pas mal de trucs. Bouger en ville, même si il doutait fortement par rapport à cette idée. Rester à la maison, regarder des conneries à la télé, un film, jouer aux jeux vidéos, à peu près n'importe quoi.


- Bon... Qu'est ce qui te remonterai le moral? Sortir d'ici? Ou rester et glander, en s'enfumant un peu la tête?


Sa tentative était pitoyable, mais c'était déjà ça. Il vit Julia se frotter la hanche et revit l'enfoiré de la veille dans sa tête. Il aurait du lui casser les dents. Vraiment. Il soupira légèrement avant de lever les yeux vers Julia, avec une nouvelle idée en tête. Ca ne pourrait pas lui faire de mal, du moins, il l'imaginait.


Dis, tu veux qu'on parle de.. d'hier soir? Enfin de ce qu'il s'est passé? Enfin, seulement si t'en as envie hein..


Il pensait justement qu'il fallait qu'elle en parle. Quelle meilleure thérapie que le dialogue, d'ailleurs? Et puis, elle l'avait peut être entendu hier soir, lui dire qu'il l'aimait.

Se lamenter sur la faute à qui était totalement inutile. Et ce qu'il disait était stupide. Ce n'était la faute de personne. Je n'avais pas du tout envie de sortir, quant à glander, ça ne ferait que me faire repenser à ce qu'il s'était passé. S'enfumer la tête paraissait être une bonne idée, par contre. Zach semblait juste avoir eu la même pensée que moi et son air m'incitait à parler.

- Je sais pas... Ouais. 'Fin non, y a rien à dire.

N'importe quoi, il y avait un tas de trucs à dire c'était juste que les mots ne me venaient pas. Mais ça allait, ouais. Ça allait... Je m'interdisais de pleurer mais c'était plus fort que moi et une petite larme coula sur ma joue. Putain mais quand est-ce que je vais arrêter de me mettre à chialer pour un rien ? Le gars n'était pas allé plus loin que... Je fermai les yeux et le temps de cacher ce début de pleurs, me retournais de façon à montrer uniquement mon dos à Zach, pour m'adosser sur le plan de travail.

- J'sais pas. Ça va passer, c'est rien.

Est-ce que je lui répondais ou est-ce que je me parlais à moi même ? Un peu des deux. Je me disais que tout allait bien alors que non, tout n'allait pas bien. J'avais besoin d'être rassurée mais en même temps je craignais que Zachary m'approche. Ridicule enfin, c'était lui qui avait fait fuir le type. Mais il était vachement proche ces derniers temps, surtout hier et aujourd'hui et ça me gênait. Et pas seulement parce que je me sentais en dette avec lui, après tout ce qu'il faisait pour moi.

Je le sentis à peine, lorsque Zachary me prit mon assiette. Il ne me touchait pas et c'était mieux ainsi. Aussi, le message de « s'enfumer la tête » était bien passé. Je suivis Zachary dans l'escalier pour finalement revenir dans sa chambre. Ne sachant pas trop où me mettre, je profitai du fait qu'il allumait son ordinateur pour m'asseoir sur le bord du lit et tirer quelques bouffées de ma clope. Ça faisait du bien, purée, pour moi qui en avait envie depuis hier soir. Je ne connaissais pas la musique qu'il avait mis, mélange de pop et de... chanson douce - un peu je crois -, mais je ne dis rien. Par contre, je ne remarquai que trop bien que Zachary se posait sur son pouf. Bon, au moins il avait compris que je ne voulais pas de proximité. Dans mes pensées, je sursautai légèrement en le voyant soudain sauter comme un malade. ...Pour une araignée. J'avais envie de rire, vraiment mais je me contentai d'un bon gros sourire moqueur - quand même. Je levai les yeux vers le plafond que Zachary me désignait et faillis ne pas voir la petite bête. Elle était vraiment minuscule, presque mignonne. Presque.

- Vicieuses ? Tsss, bon, tiens-moi ça, dis-je en me remettant sur pieds et en lui passant ma cigarette.

Avisant sa chambre, je finis par ramener sa chaise de bureau en-dessous de la petite chose qui commençait déjà à tisser sa toile, remontais les manches de mon pull et grimpai sur le tabouret, une feuille de brouillon prise au hasard sur la table à la main. D'un léger petit coup de doigt, je fis tomber l'araignée sur le papier, détruisant par la même occasion l’œuvre qu'elle était en train de créer. Dommage, je trouvais ça joli, les toiles d’araignées. Elle se mit aussitôt à gambader à une allure folle sur la feuille, toute paniqué qu'elle était ; elle avait peur et ce surement plus que Zachary.

- Regarde, elle va rien te faire.

Je redescendis de mon perchoir et lui approchai un peu la feuille. Pas beaucoup, pour ne pas l'affoler plus mais assez pour qu'il la voit. Pauvre petite bête. Je me dirigeai ensuite vers la fenêtre, l'ouvris et déposai la feuille sur le rebord, pour laisser l'araignée s'échapper. Je continuai de la regarder cinq secondes puis me détournai, un sourire sur les lèvres.

- Voilà, c'est fini. C'est pas la petite bête qui va manger la grosse, tu sais.

C'était quand même amusant de voir comment un grand gaillard comme Zachary pouvait avoir peur d'une minuscule bête comme une araignée. Je reposai la copie sur le bureau et me rendis compte que des choses y étaient gribouillées. Je n'y comprenais rien et finis par reconnaître des notes de musique.

- Tu composes ?

La feuille brûlait et ma réaction était immédiate.

- Non, arrête ! Pourquoi tu fais ça ? !

J'aurais bien plongé ma main dans la poubelle, pour sauver la compo' mais c'était du feu, quand même - je ne tenais pas à me brûler moi aussi. Alors je ne fis rien et laissai le papier partir en fumée. Pas très productif ? Ça voulait dire quoi ça ? Si ça se trouve, c'était super, je n'en savais rien il ne m'avait même pas laissé le temps de lui demander de la jouer. Parce que j'avais bien remarqué la batterie, près de la porte et que j'aurai bien aimé entendre de sa musique, oui. Au lieu d'un groupe dont je ne connaissais même pas le nom.
Je repris la clope pendant que Zachary glissait de son pouf au parquet. Qu'est-ce qu'il foutait ? J'inspirai un peu de ma cigarette, me retournai et puis, un peu plus loin, près de la fenêtre, m'allongeai par terre à mon tour. Les yeux au plafond, les yeux au-dehors, je regardai les nuages défiler plus vite que d'habitude dans le ciel bleu clair. Le silence s'étira longuement jusqu'à ce que je prenne la parole :

- Tu voulais pas me montrer ?

Aucun reproche là dedans, aucun énervement. Juste une question. Bien sûr, il avait sûrement d'autres compositions, finies ou brouillons - j'espérais, en tout cas -, mais si Zachary avait brûlé celle-là alors il serait certainement prêt à faire la même chose pour les autres. Et je ne comprenais pas pourquoi il y mettait le feu. Le regard qu'il avait en fixant la poubelle, ça me faisait penser à du regret et en même temps du Je-m'en-foutisme. Et je voyais bien là la sous-estimation d'un artiste.

C'était mieux si je n'étais pas au courant de ce qu'il lui passait par la tête ? Ce n'était pas très glorieux ? J'avais du mal à comprendre, là, de quoi il parlait exactement. Zachary se mit à fouiller dans ses affaires et je ne dis rien jusqu'à ce qu'il me passe une petite pile de papier. Le solfège, je ne m'y connaissais pas du tout ; ni moi ni James ni Katya n'avait fait de Musique. Ces compositions étaient donc incompréhensibles pour moi mais je les feuilletais tout de même, en fronçant les sourcils comme si ça m'aiderait à y comprendre quelque chose.

– J'y comprends pas grand chose, non.

Je lui aurai bien demandé de jouer ce qu'il avait écrit, mais ses paroles m'obsédaient. « C'est mieux si tu n'es pas au courant de tout ce qui me passe par la tête. » La bonne vieille Julia était revenue, apparemment. Je me redressai et m'adossai au mur, les jambes repliées contre ma poitrine - comme une protection.

– Et pourquoi est-ce que c'est mieux si je ne sais pas ce qui te passe par la tête ?

Et soudain, tout était clair. Je l'avais entendu hier soir, après qu'il ait fait fuir le type. J'avais tout entendu. Ses excuses, ses tentative pour nous rassurer et puis deux mots : je t'aime. Peut-être qu'il les avait dit sans réfléchir, sur le coup de l'émotion mais peut-être aussi que c'était de ça qu'il voulait parler, maintenant. Et il y avait aussi ce qu'il avait dit quand on se disputait. Je sentais encore la blessure cuisante que ses mots m'avaient fait ; comme une énorme giffle. Tout d'un coup, je me sentais me rembrunir, me refermer sur moi-même. On n'en avait pas reparlé mais je ne m'en souvenais que trop bien.

Ça me ferait peur ? Fitzgerald ? C'est sûr que s'il pensait ce qu'il avait dit hier soir, ce qu'il m'avait balancé à la figure pour ensuite jouer au gentil confident, ça faisait peur. Je n'écoutai que d'une oreille sa mélodie, sans plus avoir envie de l'entendre jouer, ruminant sur ce que je devais faire maintenant. La journée était déjà bien entamée, midi était passé depuis un bout de temps. Lorsqu'il eut fini, je hochai la tête sans avoir de vrai avis à lui fournir, me relevai et posai ses brouillons de compositions sur le lit, à côté de lui.

– Faut que j'y aille. Katya va commencer à s'inquiéter.

Je venais juste de me souvenir qu'elle rentrait de son université pour le week-end. Et que, inquiète ou pas je faisais mieux de rentrer vite fait bien fait. Et aussi de bien cacher ces traces de la veille, si je ne voulais pas essuyer une vague de questions. Sur le pas de la porte et seulement sur le pas de la porte, je murmurai à Zach un petit merci, pour ce qu'il avait fait. Et je le plantais là, sans un regard, sans un au revoir, en pensant pouvoir rentrer toute seule. Sauf que, toute seule et même avec une dizaine de mètres à faire, ce n'était pas aussi simple que ça en avait l'air. Pas après ce qu'il s'était passé. Je réussis tout de même à rentrer, la boule au ventre, flippant comme une dingue, et à me glisser dans la salle de bain avant de rejoindre la chambre que je partageai avec Katya, qui m'attendait déjà depuis un bon bout de temps. Je me laissai tomber sur mon lit, fatiguée de tout.