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| Six pieds sous terre, le morale avec [Arsinoé] | |
| Auteur | Message |
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Nombre de messages : 1854 Inscription : 11/05/2010
| Sujet: Six pieds sous terre, le morale avec [Arsinoé] Sam 1 Sep - 1:40 | |
| Un coup d’œil épuisé vers le bas de l’horloge de l’entrée lui appris qu’il était huit heure trente. Huit heures trente ouai… Christian se demanda vaguement pourquoi la morgue ouvrait si tôt, ils faisaient chier les morts, déjà ils étaient morts mais en plus ils faisaient chier. Cette phrase n’avait aucun sens, peu importe, il était bien trop fatigué pour sortir un truc un tant soit peu cohérent de toute manière.
Trainant sa carcasse fatigué jusqu’au bureau, il ne put s’empêcher de grimacer quand il fut confronter une énième fois à la décoration aberrante des lieux. Ça se voulait simple, ça se voulait calme, du style « pas d’inquiétude vieux ton père est dans notre frigo mais il est bien ici ! », cette endroit pour faire concis et simple, le faisait vomir. Il ne savait pas trop non plus pourquoi il critiquait et n’avait aucune idée à apporter quand à une possible réorganisation des lieux, mais peu importe, il était d’humeur maussade, donc à cracher sur tout ce qu’il voyait. Mais sérieusement, comment être de bonne humeur quand vous deviez vous lever à huit heures pour vous retrouver dans un endroit pareil ?
L’idée de base ? Sa mère. Sa conasse de mère. Désolé pour le terme mais à ce niveau-là, il aurait pu être bien plus violent encore. Elle avait demandé à son fils de trouver un boulot et ce dernier après avoir vaguement recherché et posé des CV peu glorieux à droite et à gauche pour avoir bonne conscience, avait finalement décrété qu’il abandonnait. S’en suivis se qu’il jugea être la quatrième guerre mondiale chez les Livingstone. Jamais encore il ne s’était pris la tête si violemment avec Judith, et cette dernière dans un élan de rage avait même balancé certaines des affaires de son fils par la fenêtre en lui ordonnant de quitter les lieux. Avec le recul, c’était plutôt drôle, enfin la scène en soit était si ridicule et dramatique qu’elle en devenait amèrement risible… Heureusement, son père et sa sœur étaient là pour calmer la pauvre femme qui pose un ultimatum : Travaille ou je te met à la rue. Christian n’avait même pas eu le cœur à plaisanter ce soir-là en lui assurant qu’il porterait plainte, non, ce soir-là il s’était terré dans le silence.
Et puis quelques jours plus tard, sa mère, qui ne lui avait pas adressé la parole depuis, c’était présenté à lui. Elle s’était arrangé avec une amie, lui avait trouvé un boulot. Et quel boulot… La morgue Spencer. « Plutôt crever » avait balancé Christian en se disant qu’il venait de faire de l’humour noir, mais visiblement il ne faisait plus rire personne sous son toit.
Et voilà. Il s’était retrouvé ici. Et pour tout avouer… Ça n’était pas non plus le pire boulot du monde dans la mesure où on le laissait à l’accueil. En gros, il ne foutait rien, en résultait tout de même une grosse frustration puisque le vieil ordinateur qu’il avait en face de lui, en plus de produire un boucan monstrueux quand il l’allumait, disposait des pires versions au monde de logiciel préhistorique et ramait tellement qu’il avait abandonné l’idée d’aller sur internet. Il avait donc retrouver les plaisirs de jouer au solitaire et s’améliorait au démineur de jour en jour. Du très lourd.
Enfin, comme tous les matins depuis deux semaines, Christian devait se présenter au bureau de sa patronne pour signaler sa présence. Pauvre Arsinoé, contrainte à garder ce grand nigaud pour rendre sérvice à sa mère. Dans le fond il la plaignait, parce que vraiment elle avait toute les raisons du monde de le foutre dehors. Il arrivait en retard (aujourd’hui était en soit une grande première qu’il se présente si tôt !) n’était pas forcément avenant et pouvait se montrer assez désagréable. Pourtant Christian trouvait cette femme sympathique et il s’en voulait parfois d’être le pire employé du monde avant de se consoler en se disant que de toute manière, il n’avait pas décidé de lui-même d’être la.
Trois petits coups à la porte, que la journée commence. |
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| Sujet: Re: Six pieds sous terre, le morale avec [Arsinoé] Lun 3 Sep - 0:49 | |
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Arsi et l'homme
endormi A huit heures du matin à la morgue Spencer, il y avait peu de bruit qui tramait dans les couloirs froids de l’établissement. En vérité, même quand il y avait soit disant du monde, la même atmosphère silencieuse régnait. Un silence de mort, qui allait assez bien avec l’endroit. N’est-ce pas ? Arsinoé arrivait toujours avant ses employés, comme tous les matins. Elle était installée dans son bureau, devant son ordinateur. Ceux qui ne la connaissaient pas, seraient sûrement en train de penser qu’elle rédigeait un constat de décès, ou autre papier de ce genre qui ne voit le jour qu’au fond d’une morgue. Mais en réalité, elle n’était pas du tout en train de faire son boulot, encore endormie par son réveil très matinal, la mère de famille essayait actuellement de réveiller ses petits neurones avec une partie de Zuma Deluxe. Jeu mythique chez les femmes de son âge qui adoraient les jeux de stratégie qui faisaient passer le temps. Cela faisait plusieurs fois qu’elle recommençait le même level, mais elle n’abandonnait pas… Elle voulait passer au niveau suivant, et débloquer le prochain monde ! Depuis que ses enfants avaient installé ce jeu sur son ordinateur, elle passait ses journées dessus. Du moins, lorsqu’elle n’avait pas un corps à ouvrir, ou constat de décès à écrire. Sinon, elle pensait grenouille et boules de couleur à longueur de journée, une véritable obsession qui n’allait pas s’en aller de sitôt !
Elle venait finalement de gagner son niveau, après avoir bu une gorgée de son café, elle décida d’arrêter et de se pencher plus sérieusement sur son travail. Elle s’empara de feuilles posées sur son bureau, c’était tous les dossiers des morts reçus cette nuit et ce matin. Il n’y en avait pas beaucoup, l’avantage des petites villes, mais suffisamment pour occuper Arsinoé un petit instant. Le fait qu’il n’y ait pas beaucoup de cas était plus rassurant qu’autre chose dans le fond, Thomas ayant pris sa journée pour des rendez-vous médicaux, elle n’aurait pas trop de travail à gérer toute seule. Enfin toute seule, en vérité, elle ne l’était pas vraiment. Il y avait bien ce gamin, Christian Livingstone, qui leur faisait office d’accueil depuis quelques semaines. Elle avait dû le repêcher pour faire plaisir à sa mère Judith, qui était apparemment totalement désespérée par son gosse. Arsi ne le connaissait que de réputations, elle savait qu’il était un grand flemmard, mais elle avait trouvé la réaction de Judith excessive à son propos. Ce gosse ne pouvait pas être si désespérant que ça ! Eh bien, Arsinoé avait pensé trop vite, il lui avait suffi de quelques jours en compagnie du jeune homme pour comprendre que finalement, si. Il ne foutait absolument rien, il arrivait en retard et prenait place telle une véritable loque à l’accueil, pour ensuite, ne rien faire. Il ne prenait aucune initiative et la plupart du temps, il se montrait maussade ou désagréable. Alors qu’Arsinoé de son côté, tentait du mieux qu’elle pouvait d’être douce avec lui, de ne pas trop l’embêter… Elle ne voulait pas se montrer méchante, elle voulait lui montrer qu’un travail ne pouvait pas être si chiant que ça. Mais ses efforts ne marchaient absolument pas, et après plusieurs semaines en compagnie de ce garçon, elle commençait sérieusement à être à bout ! Elle comprenait finalement sa mère… Il fallait qu’elle trouve une solution au plus vite, parce qu’ici on ne faisait pas office d’auberge pour jeune sans avenir. A part s’ils étaient morts, et pour le moment, malgré les apparences, ce n’était pas le cas avec Christian.
Justement, c’est à cet instant précis qu’on vint toquer à sa porte… Automatiquement, Arsinoé regarda l’heure… Huit heures et demie. Les miracles existaient vraiment, alors ?
« Rentre Christian » lança-t-elle comme chaque matin depuis quelques semaines. « Ce n’est pas dans tes habitudes d’arriver si tôt. Une illumination, peut-être ? »
Elle lui fit un fin sourire pour lui faire comprendre que ce n’était pas bien méchant comme remarque, bien sûr, elle se foutait un peu de lui mais il l’avait mérité ! Elle espérait qu’il ne démarrerait pas au quart de tour comme il en était bien capable de faire, et elle poursuivit :
« Tu as d’autres surprises de comme celle-ci à me réserver, aujourd’hui ? Parce que vraiment, je suis preneuse. »
Bien sûr, elle savait que c’était digne d’un roman merveilleux de croire que ce garçon ferait quelque chose d’utile de sa journée. Elle s’en doutait bien, mais peut-être qu’avec un peu de motivation, il pourrait accomplir de fabuleuses choses ? Mmh, pas si sûr. |
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Nombre de messages : 1854 Inscription : 11/05/2010
| Sujet: Re: Six pieds sous terre, le morale avec [Arsinoé] Dim 9 Sep - 17:44 | |
| Habitué à être prié d’entrer, Christian avait déjà actionné la poignée quand Arsinoé l’invita à la rejoindre. Il lança alors un « B’jour » fatigué, frottant ses yeux qui peinaient à rester ouvert et se planta la en attendant la suite. Arsinoé lui demanda si le miracle qu’était se venu si tôt relevait d’une illumination et accompagna sa question par un petit sourire, sourire que Christian se força un peu à lui rendre. Quand même… Un de ces jours il faudrait qu’il lui demande pourquoi elle le gardait avec eux, peut être que son instinct maternel prenait pitié de cette maigre carcasse et se disait que son renvoie le conduirait à la rue. Ce qui n’était en soit pas faux… De toute manière ce « boulot » ne devait pas non plus durer très longtemps, il suspectait se mère de l’avoir placé la pour qu’il se démène à trouver autre chose, et pour toute dire cette conne avait bien réussi son coup, car oui, il s’était mis à chercher avec un peu plus de convictions pour sortir de cet enfer. Comme si elle n’avait pas pu lui trouver autre chose vu son statut de conseillère municipale, enfin encore aurait-il fallu qu’elle n’ait pas honte de son fils.
Arsinoé le tira de ses songes en reprenant la parole, il tourna la tête vers elle et après qu’elle lui ait demandé si il avait d’autres surprises dans le genre à lui réserver il répondit le plus sincèrement du monde en hausse légèrement les épaules.
- Bof non, pas grand-chose. Désolé de vous décevoir.
Christian, ou l’homme mou à la logorrhée difficile, avait tout de même ce matin envie d’entretenir un peu plus de conversation avec sa patronne avant d’aller occuper son poste ennuyeux. Mais que dire…
- Sympa votre truc là.
Dit il en désignant vaguement le chandail que portait Arsinoé, avant de se demander pourquoi il venait de dire une connerie pareil. Pour le coup il était tellement abasourdis par sa bêtise qu’il se désespéra lui-même et préféra finalement le supplice du bureau d’accueil plutôt que de ne parler de rien, puisqu’ils n’avaient visiblement rien à se dire…
- Bon je vais occuper mon poste stratégique alors ?
Demanda t’il en désignant du pouce la sortie du bureau, esquissant un pas en arrière mais en gardant tout de même un dans le bureau que cas ou Madame Spencer ait finalement quelque chose à lui dire plutôt que de reprendre sa partie de jeux de vieux. Dit-il, alors qu’il était condamné à jouer au solitaire sur un ordinateur misérable… |
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| Sujet: Re: Six pieds sous terre, le morale avec [Arsinoé] Mer 10 Oct - 18:15 | |
| La réponse était trop évidente, pourquoi après plusieurs semaines à ne rien faire, Christian se serait décidé à lever le petit doigt ? Dire qu’elle le payait à ruminer devant un bureau… Elle se demandait vraiment pourquoi elle faisait ça pour Judith ! L’autre jour, le laboratoire avait appelé pour donner les résultats d’une prise de sang d’un de leurs cadavres, bien sûr Christian avait pris l’appel et lorsqu’il l’avait retransmit à Arsinoé, le médecin à l’autre bout du fil commença à la féliciter d’avoir engagé un autiste, parait-il que c’était là une véritable preuve d’humanité. Sérieusement ? Arsinoé avait préféré garder ce petit épisode pour elle, il avait déjà assez mauvaise réputation dans le quartier, et il ne devait pas avoir beaucoup de confiance en soi non plus, un petit détail comme ça pourrait ruiner le rien d’assurance qui lui restait. Arsinoé se demandait ce qu’elle allait faire de ce grand dadais qui ne lui servait pas à grand-chose, en fait si, peut-être à passer le temps lorsqu’ils entretenaient leurs courtes conversations entre deux autopsies. Christian l’interrompit néanmoins dans ses pensées, pour la complimenter sur sa… tenue ? Elle avait bien entendu ? Bon, pas que ça lui déplaise, elle se surprit même un tiers de seconde à être flattée… Mais ça ne dura qu’un instant, et le suivant, elle était en train de se demander s’il était bien dans son état normal et non sous l’emprise de la drogue. Pire que ses propres gosses, sérieusement…
« Mmh, merci ? » Répondit simplement Arsinoé en haussant un sourcil. Qu’est-ce qu’elle pouvait dire d’autre de toute façon ? Tiens joli t-shirt, mais tu aurais dû passer par la case douche avant de venir, tu ne crois pas ? Non, elle ne s’abaisserait pas à ça, mais elle le penserait tout bas. Puis elle continua à l’observer, se demandant quelle serait la prochaine connerie qui sortirait de la bouche de son employé… Mais apparemment, il pensait qu’il en avait assez dit pour le moment, et demanda à sa patronne s’il devait retourner à son « poste stratégique ». Arsi ne put s’empêcher d’esquisser un fin sourire en entendant ce mot, puis finalement désespérée, elle haussa les épaules et conclu :
« Euh, oui retournes-y… Qu’est-ce que tu pourrais faire d’autres de toutes façons… ? » Elle le laissa alors s’en aller, mais c’est lorsqu’il eut atteint le seuil de la porte qu’elle reprit soudainement : « Quoique non ! J’ai peut-être une idée…Reviens. » Elle aimait beaucoup jouer les patronnes, mine de rien. « Thomas ne sera pas là aujourd’hui, personne pour m’assister du coup… A moins que tu le remplaces ! Ça te dirait ? » Elle haussa à nouveau son sourcil plissant légèrement les yeux, satisfaite de sa propre idée avant de reprendre : « En fait, je ne te laisse pas vraiment le choix. Suis-moi. » A ces mots, elle se leva de son siège en direction des lieux un peu moins agréables de la morgue… La pièce où l’on conservait les cadavres.
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| Sujet: Re: Six pieds sous terre, le morale avec [Arsinoé] | |
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| | | | Six pieds sous terre, le morale avec [Arsinoé] | |
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