Money, money, money, must be funny
In the rich man's world

Lucy marchait en compagnie de Ginerva sur le troittoir longeant le centre commercial. Il faisait particulièrement froid ce jour là, elle avait ressorti bottes, pull et manteau. Ce n'était pas ce qui dérangeait la jeune fille, elle aimait particulièrement l'hiver et le climat rude ne lui faisait pas peur. Qu'y avait il de mieux que la neige, les feux de cheminée et Noël ?! Elle avait hâte que l'hiver pointe le bout de son nez.

Elles poussèrent les portes du centre et entrèrent dans le bâtiment surchauffé et surpeuplé en ce samedi après midi. On aurait pu croire que toute la ville s'était donnée rendez vous ici ce jour là. Les deux jeunes filles croisèrent quelques têtes familières, et flanèrent parmi les boutiques.

Est ce que tu veux qu'on s'installe quelque part ? proposa Lucy.

Ginerva acquiesça et les deux amies allèrent s'asseoir dans un café, commandant chacune une boisson chaude, et regardaient les badauds passer. Elles avaient décidé de quitter la maison familiale, de changer d'air un peu. Le samedi après midi était consacré, chez les Wainwright, aux leçons de piano de Satine. Bien que la jeune fille jouait merveilleusement bien, les notes de musique depuis 10h le matin commençaient à leur donner mal au crâne. Et puis, Lucy venait de recevoir sa paye. Ginerva, quant à elle, n'était jamais contre une virée shopping !

Bon, dis moi, on dévalise quel magasin d'abord ?

La jolie rousse sourit, et but une longue gorgée de son chocolat viennois. Une trace de crème chantilly lui faisait de jolies moustaches. Lucy se mit à rire, n'écoutant même pas la réponse.

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Décidément, Ginerva ne comprenait rien à l'amour de Lucy pour le vent froid. Lorsqu'elles s'habillèrent pour partir au centre commercial, Roberts semblait heureuse de sortir son manteau et ses bottes hivernales. Beurk. Selon la rouquine, l'été était la meilleure saison, point. Pas de nez ou de doigt gelé, pas de rhume, pas de tuques qui faisaient lever tes cheveux à cause de l'électricité statique, pas de gros vêtements qui te donnent l'air d'une patate. Si Ginny le pouvait, elle irait vivre dans le Sud, loin de l'hiver. Le seul point positif de l'hiver était le paysage hivernal. Que du blanc! Lorsque les deux jeunes femmes décidèrent d'aller faire du shopping, Ginny réalisa que pour y aller, elle aurait besoin de ressortir ses vêtements chauds. Et que ses manteaux étaient vieux et usés. Raison de plus pour y aller! La rouquine enfila une veste qui avait vécu de meilleurs jours et partit en compagnie de Lucy. Arrivées à destination, la rouquine et la brunette marchèrent un peu parmi la foule avant d'aller s'asseoir un peu, question de se réchauffer avec un bon chocolat chaud. En buvant leur boisson, Ginny et Lucy avaient comme habitude de regarder les passants et d'imaginer quelles histoires ils vivaient. Si tel couple semblait en froid, elles imaginaient mille et une raisons de dispute entre ces inconnus. Les rires fusaient souvent entre elles, ce qui pouvait exaspérer Martha qui voulait que Ginny laisse Lucy travailler tranquillement. Mais puisque sa mère n'était pas là pour lui casser les oreilles, la rouquine pouvait rire et faire rire sa colocataire comme elle l'entendait. D'ailleurs, elle venait de le faire, même si ce n'était pas nécessairement voulu. Ginny la moustachue, ça plairait aux hommes tiens (a). Voyant que Lucy avait complètement oublié les deux dernières secondes - dans lesquelles Ginny lui avait expliqué son désir de regarder des manteaux d'hiver -, elle entreprit d'enlever sa moustache. Mais avant de l'essuyer, Ginerva s'en amusa et approcha ses lèvres de Lucy.

"Avoue que je suis irrésistible comme ça! Tu veux pas m'embrasser?"

La musicienne partit à rire et lécha la crème chantilly qui trônait sur le dessus de sa lèvre. Le reste, elle l'enleva avec une serviette.

"Ce que je disais avant que tu ne t'étouffes de rire, c'était que j'aimerais bien dévaliser les magasins de manteaux d'hiver, j'en aurais bien besoin avant de mourir gelée en traversant la rue."

Après avoir dit ce qu'elle avait à dire, la rouquine se risqua à boire une gorgée de son chocolat chaud. Elle avait encore un peu de crème sur le nez et la lèvre, alors pour ne plus se faire prendre, la rouquine mangea toute la crème chantilly. Voilà qui était réglé.

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Spoiler:

Ginny partit dans un fou rire incroyable, faisant tourner la tête des passants à leur table. Ginervo! Quel nom masculin ridicule! Pire que Malthazar (a). Mais ça lui donnait des idées, tiens. Halloween approchait, après tout. Après avoir cessé son fou rire et respiré un peu, la rouquine reprit:

"Tu viens de me donner une excellente idée pour Halloween, merci! Tu vas peut-être revoir sexy Ginervo, qui sait?"

Il commençait à faire froid, signe qu'Halloween approchait. Ginerva adorait cette fête - et lui faisait un peu oublier les défauts de l'hiver qui s'installait - et avait toujours une tonne d'idées de costumes. Cette année, elle hésitait entre se déguiser en hippie ou en lapin, mais cette troisième proposition était une bonne idée, elle y penserait. Lorsque Lucy la réprimanda un peu sur sa veste légère, Ginny roula des yeux. Pitié! Elles avaient quitté le domicile familial justement pour ne plus avoir affaire à ce genre de réponse!

"Oui, maman."

Ginny sourit à sa colocataire et finalisa également son chocolat chaud sans crème dessus. Lucy était chanceuse, elle n'avait pas une goutte de crème chantilly sur le visage! Elle devait être une experte des chocolats chauds, après tout Lucy vivait en Suisse avant de débarquer aux États-Unis, elle devait être habituée là-bas à en boire beaucoup. Une fois leurs boissons terminées, les deux jeunes femmes quittèrent leur table et se dirigèrent vers les magasins vendant des manteaux d'hiver pas trop moches. Déjà, c'était difficile de trouver un magasin convenable, alors une fois entrées, trouver un manteau convenable était chose impossible! Lucy et Ginny prirent plusieurs manteaux et vestes avant d'aller envahir la salle d'essayage. Il y avait beaucoup de monde, mais la rouquine se fit une place avec sa tonne de vêtements et s'installa. Premier manteau à essayer: une horreur. Elle se demanda pourquoi elle avait choisi celui-ci. Premièrement, il était jaune moutarde. Deuxièmement, la coupe était bizarre. Troisièmement, Ginny avait l'air d'un canard avec ça sur le dos. Elle refusa donc de sortir de la cabine pour montrer cette horreur à Lucy. Mais elle insista, donc madame Patate ouvrit la porte de la cabine, sans toutefois sortir de là.

"n°3 : On dit que Jack s'est pris pour Doug de Very Bad Trip, et a passé une journée à cramer au soleil sur le toit d'un bâtiment"

"Contente? Je suis sûre que tu as caché ce manteau dans notre pile seulement pour rire de moi, avoue!"

La rouquine enleva cette horreur, le lança au visage de sa colocataire et prit le premier manteau que Lucy tenait dans ses bras. Elle en avait beaucoup, la pauvre! Au moins elle était assise. Wainwright ferma la porte de sa cabine et enfila le second manteau. Mieux que le jaune, mais il était trop gros, Ginny avait l'air d'avoir pris quinze livres! Elle ouvrit la cabine pour le montrer à Lucy. En tout cas, cette dernière allait bien s'amuser à rire des différents manteaux que Ginny allait essayer!

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Ce sacré Ginervo fit bien rire les deux filles pendant un moment, et puis elles attaquèrent les choses sérieuses: le shopping ! Le premier manteau était une horreur absolue, et il fallut beaucoup de courage à la rousse pour oser s'exhiber ainsi. Lucy ne pouvait décoller ses fesses du canapé, elle était coincée sous une montagne de manteaux mais avait quand même une vue imprenable sur la cabine de Ginny !

- Contente ? Je suis sûre que tu as caché ce manteau dans notre pile seulement pour rire de moi, avoue !
- Très contente oui ! Je savais que cette couleur non identifiable t'irait parfaitement au teint ma petite !

Lucy s'amusait beaucoup, mais elle commençait à avoir chaud. Vu le nombre de manteaux choisis, elles risquaient de passer du temps dans les cabines... Le second manteau collait parfaitement à madame Patate ! Marron et bouffant... gonflé, large, rembourré... Tous les adjectifs étaient les bons ! Cette fois ci Ginny sortit de la cabine et tourna sur elle même comme une pimbêche, sous le regard amusé de son amie.

Les moustaches en plus et ce serait Ginervo au ski ! plaisanta-t-elle. D'ailleurs, c 'est quoi la tradition pour Halloween ici ? L'an dernier j'étais rentrée voir ma famille à cette période...

Lucy partageait l'excitiation de la jolie rousse pour cette fête. Certes, se déguiser n'était pas son fort, et elle était terrifiée par les films d'horreur... Mais elle aimait les bonbons, et faire peur aux gens ! Cette année ci elle n'avait pas demandé de congé aux Wainwright et elle comptait passer la fête d'Halloween à Magnolia Cresent.

Entre temps, Ginny avaient essayé deux autre manteaux, sans grande conviction. Et une vendeuse n'arrêtait de faire des allers retours pour leur proposer son aide, en vain. Ce jour là, la conseilleuse en mode, c'était Lucy !

Ah, Lucy venait d'avouer que cette atrocité était une idée de son esprit machiavélique! Mais ce qui retint davantage l'attention de Ginerva, c'était le surnom que sa colocataire lui avait donné. "La petite"? Hilarant! Lorsqu'on voyait les deux femmes marcher côte à côte, on voyait bien qui était la plus petite des deux. Et ce n'était certainement pas la rouquine, qui mesurait 5 pieds 10 pouces! Elle rit du surnom et retourna dans la cabine essayer une autre horreur d'un "joli" brun. La musicienne ne pouvait pas ressembler davantage à une patate qu'en ce moment! En faisant sa parade de mode à Lucy, celle-ci la questionna sur les traditions du quartier lors de la fête des morts.

"J'en prend note pour Ginervo! Et ça dépend des années, l'année dernière il n'y avait rien de spécial, les porte-à-porte habituels, les soirées épouvantes entre amis... Mais cette année, je crois que quelque chose se prépare, mais j'imagine qu'ils veulent garder la surprise!"

Depuis quelques jours, il y avait des annonces dans les rues qui annonçaient un évènement spécial pour Halloween. Quand et quoi? Ce n'était pas précisé. Mais c'était cette part de mystère qui rendait le tout plus attrayant. Tant que ça ne se passe pas aussi mal qu'à la fête des voisins, où Dirty Secret avait gâché toute l'ambiance. La rouquine fit d'autres essais de manteaux, tous aussi laids les uns que les autres - elles avaient prises ces manteaux à l'aveuglette ou quoi? - et se faisaient importuner par la vendeuse qui voulait toucher sa part de commission. Ginerva ne travaillerait jamais dans un magasin de vêtements, elle deviendrait colleuse et énervante. Après avoir essayé un cinquième manteau - rouge, la pire couleur pour une rousse! -, la vendeuse s'incrusta à nouveau.

"Wow! On dirait que ce manteau a été confectionné pour vous!"
Ginny lui lança un regard exaspéré.
"J'espère que tu mens, parce que si c'est le cas tu es la vendeuse avec les pires goûts vestimentaires que j'aie jamais croisé."

Cette dernière, vexée, quitta. Chose certaine, elle ne reviendra plus! Ginny leva le pouce en signe de victoire en direction de Roberts, puis retourna dans la cabine se changer. Celui-là était moins pire: beige, il lui arrivait aux hanches et avait une ceinture au niveau de la taille. Il n'était pas très épais, par contre: elle devrait penser à mettre quelque chose en dessous à chaque fois. La rouquine sortit en prenant un visage exagérément pétasse et marchant en exagérant le mouvement de ses hanches. Puis, ne pouvant s'en empêcher, se mit à rire, perdant ainsi toute sa simili-crédibilité.

"Lui, je ne sais pas... on le met dans la pile des peut-être?"

Pile qui s'avérait inexistante, car tous les autres manteaux essayés auparavant étaient dignes d'être brûlés.

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J'en prend note pour Ginervo! Et ça dépend des années, l'année dernière il n'y avait rien de spécial, les porte-à-porte habituels, les soirées épouvantes entre amis... Mais cette année, je crois que quelque chose se prépare, mais j'imagine qu'ils veulent garder la surprise! avait elle dit.

Cela éveilla tout de suite la curiosité de Lucy. Elle n'avait encore vu aucune annonce dans la rue, mais y prêterait plus attention désormais. Il était temps de songer sérieusement à un déguisement... Bon, ce n'était pas le moment d'y penser de toute façon. Lucy commençait à avoir mal aux fesses, assise sur cette banquette depuis un bon quart d'heure. Elle se laissa tomber contre le dossier, la tête en arrière, avec un gros soupir, signifiant parfaitement sa motivation, là, maintenant, tout de suite. Elle s'apprêtait à dire à son amie de se dépécher un peu lorsque la vendeuse intervint. Sa remarque de très mauvais goût la fit bien rire, toujours la tête à l'envers.

J'espère que tu mens, parce que si c'est le cas tu es la vendeuse avec les pires goûts vestimentaires que j'aie jamais croisé.

La remarque cinglante de Ginny la réveilla d'un coup, et elle se redressa, ahurie. Elle vit la vendeuse s'en aller et éclata de rire.

Sérieux ?! T'as vu comment tu lui as parlé ?!

Elle rit de plus belle, et Ginny leva le pouce en sa direction l'air de dire "c'est bon, elle va nous lacher maintenant". Lucy porta son attention sur le manteau et approuva d'un signe de tête. Pas mal celui ci. Ginny décida de le mettre dans la pile des peut être... Parce qu'il y avait une pile des peut être maintenant ?! Bon Dieu, elles n'en finiraient jamais !

Bon ma petite, quand t'auras fini de me torturer, on jette un oeil pour les déguisements d'Halloween ?

Ginny venait d'essayer un long manteau noir... affreux.

Ok pour toi c'est réglé, tu seras la maman de la famille Adams avec ce manteau !

Lucy semblait perturbée par la remarque de Ginny à l'encontre de la collante vendeuse. Son ton était-il trop sec? Au moins sa colocataire en riait, ce qui signifiait que ce n'était pas si pire. Et puis l'important était le résultat, non? Au pire, Ginny irait lui faire un câlin avant de partir. En réponse à l'exclamation de Lucy, Ginny se contenta d'un simple haussement d'épaule et retourna dans sa cabine. En essayant le manteau beige, la rouquine fut satisfaite de ce choix, mais pas à 100%, d'où son peut-être. Mais à en voir l'expression sur le visage de Lucy, celle-ci semblait souffrir le martyr d'être ici, envahie sous une pile de manteaux! Pauvre chou.

"Ouiii! On va te trouver le meilleur costume de Magnolia, tu verras!"

L'idée de magasiner un déguisement à Lucy l'enchantait. Parfois, Ginny se surprenait à prendre son amie comme une petite soeur, à défaut de n'avoir eu qu'un petit frère. C'est pour ça qu'avec elle, la rouquine se permettait de lui révéler plus de confidences qu'aux autres habitants du quartier. Elle finit par enlever le joli manteau, l'accrocha sur un crochet a l'intérieur de la cabine et essaya un affreux manteau noir. Déjà que le noir était une couleur moche selon Ginerva, en porter un lui donnait mal à la tête. Elle sortit sans grand empressement, puis Lucy finit par la faire sourire avec sa comparaison avec la famille Adams. S'il y avait bien une famille qui ressemblait à la famille Adams dans le quartier, c'était bien celle des Wainwright! La rouquine pouffa.

"J'espère que je n'ai pas son visage! J'ai la peau pâle, mais pas à ce point!"

Ginny se dépêcha d'enlever ce manteau et prit le suivant sur Lucy: il était vert! La rouquine adorait les couleurs, ça mettait de la joie dans la vie de tous ces habitants habillés de la même façon. Elle courut l'essayer et fut plus que satisfaite de la façon dont ce manteau lui allait. Avant même de sortir de la cabine, elle cria à sa conseillère:

"Ça y est, c'est le bon!"

La rouquine ouvrit violemment la porte - qui passa près de frapper une grosse dame - et prit une pose de mannequin, la main sur sa hanche, appuyée sur le mur de la cabine.

"Bam!"

Son choix était fait. Il ressemblait au manteau beige niveau coupe, mais il était plus chaud et il était vert. Cette légère différence a tout changé. La rouquine avait un immense sourire sur le visage.

"Direction la caisse!"

Ginerva enleva rapidement son manteau, prit sa sacoche et, en allant payer, vit des jolis gants blancs avec un foulard de la même couleur. Elle les prit et alla payer le tout à la caisse. Et enfin, elles purent quitter le magasin, Ginny avec un sac à la main.

"Manteau: trouvé. Maintenant, on peut passer à ton déguisement d'Halloween!"

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Ça y est, c'est le bon !

HOURRAAAAA ! Elles étaient sauvées !Lucy se dépêtra de la pile de manteaux qui lui donnait beaucoup trop chaud et se leva. Il fallait admettre que ce manteau vert lui allait très bien. Elle ne put s'empêcher de rire en voyant l'autre faire son top model devant tout le monde. Cette couleur lui correspondait parfaitement: joie et bonne humeur. En plus de cela, il était bien plus chaud que le beige, ce qui contenta maman-Lucy et qui contentera maman-Wainwright aussi. Il fut donc temps d'aller payer, et en chemin Ginny craqua sur des gants et un foulard.

Les deux amies sortirent du magasin et entamèrent une nouvelle quête: celle du déguisement d'Halloween ! Ici, on pouvait dire qu'on jouait le jeu. Le centre commercial était décoré en orange et noir, avec des arraignées et des citrouilles à tous les coins. Il était sûr qu'elles dégotteraient ce qu'elles cherchaient. La brune jetait des regards par ci par là, à la recherche d'un magasin intéressant. En marchant, Lucy aborda le sujet qui lui trottait dans la tête depuis quelques minutes:

Diiis, Ginnyyy... ça en est où avec le voisin "ultra sexy" ?

Elle avait dit cela d'une voix espiègle, sachant bien que cela mettrait mal à l'aise la rousse. En effet, elle avait eu l'occasion de lui en parler quelques fois, et cela amusait grandement la petite brune. Les deux jeunes filles s'entendaient bien, et une relation de confiance s'était instaurée entre elle. Du coup, Ginny s'était mise à lui confier ses petits coups de coeur, et Lucy ne se retenait pas pour la taquiner. D'ailleurs, la réaction de sa colocataire ne se fit pas attendre !

Les deux jeunes femmes marchèrent donc dans le centre commercial, cherchant un magasin de costumes. De mémoire, Ginny savait qu'il en avait un, mais elle ne se souvenait plus où il était - elle avait seulement passé devant une fois une deux, en fait. En marchant - et en évitant les passants qui regardaient davantage leur cellulaire que le chemin -, Lucy évoqua le sujet Sexy voisin. D'habitude, le seul "développement" que Ginny pouvait raconter à Lucy, c'était lorsqu'elle l'avait espionné la dernière fois. Mais sa colocataire allait être drôlement surprise du développement de la dernière fois. La rouquine rougit et lança un sourire mystérieux.

"Ah, c'est vrai, je t'avais pas raconté..."

Ginny se mit à rire nerveusement et attrapa la main de Lucy pour l'entraîner sur un banc libre. Une fois assises, Ginny baissa un peu le ton. Les oreilles indiscrètes étaient partout; elle aurait préféré en parler à Lucy en privé, ou au moins à l'extérieur du centre d'achats, mais la rouquine ne pouvait pas laisser Roberts comme ça, après ce qu'elle venait de lui dire!

"Tout ce que je peux te dire pour l'instant, c'est que c'était la semaine dernière. Je m'étais baignée et j'ai entendu sa fameuse tondeuse. Il la passait torse nu, imagine! Je n'ai pas pu m'en empêcher, comme toujours: je me suis installée derrière l'arbuste devant notre entrée et je le regardais. Tu aurais dû le voir, il était tellement... bref! Alors je l'admirais, bien cachée, mais un moment donné je l'ai perdu de vue, il avait laissé sa tondeuse en plan! Devine où il était!" Un énorme sourire apparut sur le visage de Ginny. "Il était juste à côté de moi! Juste à côté! Et il me parlait, merde! Il voulait savoir ce que je faisais là... Je lui ai sorti une excuse bidon: je cherchait mon chat! Mais là il voulait des détails, une description, une photo... J'étais coincée Lulu, tu peux pas savoir! Je l'évitais du regard. Mais j'avais tellement envie de me coller contre lui, il est tellement sexy! Mais il m'aurait trouvé trop bizarre, genre la fille qu'il connaît à peine lui saute dessus! Alors je suis partie me changer - parce qu'il voulait m'aider à trouver mon chat! - et en descendant les escaliers, il était sur le seuil, il est entré chez nous! J'étais paralysée, alors il m'a rejoint au pied des marches. Intérieurement, je capotais! Sexy voisin était chez nous, merde! J'ai réussi à m'enfuir encore lorsque j'ai vu un chat dehors. Je lui ai donc couru après pour avoir une preuve que j'avais un chat, mais il s'est enfui. Bref, sexy voisin m'a rejoint et m'a demandé pourquoi je le fuyais autant."

La rouquine fit une pause, raconter son histoire faisait en sorte qu'elle le revivait et ça lui donnait des palpitations.

"Bon, je te raconte la suite après t'avoir trouvé un costume d'Halloween! Sexy voisin me chamboule trop l'esprit pour que je te raconte ça d'un trait."

Ginny se leva et tira Lucy vers elle pour continuer de regarder les magasins.

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Ginny fit alors asseoir Lucy sur un banc, et se mit à lui raconter sa dernière aventure avec Maxim, le voisin d'en face. Et pour une fois, il s'agissait réellement d'une aventure ! Lucy n'en revenait pas qu'il ait grillé la planque de Ginny et soit venue de voir. Elle n'en pouvait plus de rire. Une situation pareille, c'est pas banal ! Et le coup du chat, elle avait fait fort. Tout le monde savait qu'aucun animal à poils n'était autorisé dans la maison Wainwright, au grand dam de Lucy qui avait un faible pour les petits chatons trop mignons. Mais en plein milieu de son récit, Ginny s'arrêta et voulut repartir, forçant Lucy à se lever.

Quoi ?!! Mais non ! Tu peux pas me faire ça, me laisser dans un tel suspense !!! Ginerva Wainwright nom de Dieu !

Lucy se mit à la supplier du regard, l'air de dire: tu vas me tuer si tu ne me racontes pas la suite. MAINTENANT.

Et bien oui, la vie sentimentale de Lucy était bien morose depuis son arrivée à Magnolia Cresent. Elle avait bien eu une petite histoire avec un élève de la fac, lorsqu'elle y étudiait encore, mais rien de sérieux depuis, et cela faisait déjà deux ans ! Alors la vie sentimentale de Ginny était un peu la sienne par substitution: on fait avec ce que l'on a sous la main hein !

Elle se mit alors à lui faire son regard de chien battu. Sans succès. Alors elle voulut faire du chantage. En vain. Finalement la petite brune s'arrêta au milieu du passage, croisa les bras, et décida de ne plus avancer jusqu'à ce que son amie lui raconte la suite. Bingo, Ginny finit par céder !

Les réactions faciales de Lucy au fur et à mesure que Ginny lui racontait son histoire la faisait bien rire. Lucy et elle se comprenaient parfaitement et la rouquine savait que dans sa tête, sa colocataire imaginait la scène à sa façon, ce qui devait effectivement être tordant. Surtout que lorsque tu racontes une histoire, l'objectivité n'existe pas, tu racontes en même temps tes émotions et tes impressions du moment. On pouvait donc dire que Lucy écoutait la version de Ginny. Si elle avait parlé à Maxim, il lui aurait raconté la même histoire, mais avec sa vision des choses, ce qui aurait modifié la mise en scène que Lucy se créait présentement dans son esprit. Lorsque la rouquine lui racontait son mensonge à propos du chat, Roberts éclata de rire. Toutes deux savaient très bien que ce mensonge était plus que nul, il était impossible! Une fois que Ginny cessa de raconter sa mésaventure, elle se leva et dut se retenir de rire devant l'air du Chat Potté de Shrek version Lucy Roberts. Elle faisait tellement pitié, la pauvre... Wainwright finit néanmoins par éclater de rire et la traîna malgré tout à travers le centre commercial. Une vrai gamine, cette coloc! Après avoir fait à peine une dizaine de pas, elle s'était arrêtée en plein milieu du chemin et la bouda. Après les yeux piteux et le chantage, le boudage! Ginny leva les yeux au ciel. Au moins, ça la pratiquait si jamais elle avait des enfants... pas que c'était dans ses projets à court terme, mais elle devrait commencer à y penser un jour ou l'autre. Elle avait quand même 20 ans et finissait l'université l'année prochaine... mais bon, chaque chose à son rythme. La musicienne abdiqua finalement à sa colocataire et cessa de la tirer. Elle soupira, se planta à quelques centimètres de son amie, croisa les bras et la défia du regard.

"Bon. Je te propose un marché: d'abord, on trouve ce fichu magasin de costumes. Ensuite, on se trouve un joli banc seul - au pire on poussera les petits vieux qui monopolisent tous les bancs du centre commercial - près dudit magasin et je termine mon histoire. Et finalement, on te trouve un costume de-la-mort-qui-tue. Ça te va, bébé Lucy?"

Au pire, si Lucy revenait les mains vides, elle pourrait se déguiser en bébé, elle semblait jouer ce rôle à la perfection.

"Et si tu es bien sage, je t'achète une crème glacée!"

En disant sa dernière phrase, Ginny lui tira les joues comme une tante énervante et lui fit un bisou sur le front.

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Bébé Lucy... non mais pour qui elle se prenait la rousse ! Dans l'histoire, la plus âgée des deux -et la plus mature - c'était bien Lucy ! Finalement elles trouvèrent un arrangement. Et après que cette saleté de rouquine lui ait tiré sur les joues comme le faisait sa grande tante moustachue Josette, Lucy voulut bien repartir... en se massant les joues. La quête du magasin de costumes reprit ! Et elles finirent par en trouver un, après quelques minutes de marche. La vitrine était très décorée -Halloween oblige- et le magasin était rempli de gamins accompagnés de leur maman. Lucy avisa un banc et y traina son amie.

Pose tes fesses et raconte !!! Ensuite, on me trouve un truc à mettre, et ensuite... Tu me dois une glace, lui dit elle avec un immense sourire.

Il fallait avouer que sur ce coup, Lucy faisait vraiment l'enfant. Ca lui faisait du bien, à elle aussi. Depuis qu'elle était partie d'Europe, elle devait se montrer mûre et responsable: gérer ses finances, travailler... Elle ne pouvait plus se reposer sur Papa et Maman, d'autant plus que ceux ci ne voulaient plus l'aider, suite à une violente dispute. Il n'y avait qu'avec Ginny qu'elle pouvait lâcher de temps en temps. Les Wainwright lui en demandait beaucoup et elle essayait toujours d'être irréprochable, que ce soir avec le petit dernier de la famille, ou avec les tâches ménagères.

Lucy prit place à côté de son amie, prête à écouter la suite de ses folles aventures. Il était vrai que ce Maxim était plutôt pas mal. Lucy avait déjà eu l'occasion de l'apercevoir quelques fois, de l'autre côté de la rue, mais il ne lui était jamais venue à l'idée de lui parler. Et puis de toute façon, c'était la chasse gardée de Ginny, ça, elle l'avait bien compris !

C'était étonnant à quel point Lucy allait plus rapidement pour trouver le magasin de costumes après qu'elle ait accepté leur marché... En fait ce n'était pas étonnant du tout, on voyait bien qu'elle mourrait d'envie de connaître la suite! Finalement, elles trouvèrent le fameux magasin de costumes d'Halloween - envahi par des gamins excités, évidemment, on approchait dangereusement du 31! - et Lucy la tira vers le banc le plus proche et l'obligea à dire la suite. En même temps, c'était ce qui était prévu. Et puis la glace, qui était pour rigoler au départ, avait marqué la brunette qui avait envie d'en avoir une pour de vrai! Elle était courageuse: avec la température dehors, elle devrait la manger au centre commercial! Ginny s'installa donc sur le banc, baissa le ton de sa voix comme tout à l'heure et continua, un sourire excité aux lèvres.

"Bon, alors j'en étais où... ah! Maxim et moi étions donc dans la rue et il m'obligeait à lui expliquer mon comportement différent avec lui. Moi qui m'étais crue subtile en l'évitant, j'avais raté mon effet depuis longtemps! J'étais prise au piège, alors je n'ai pas eu le choix: je lui ai tout dit." Ginerva regarda la réaction de Lucy et prit son temps avant de continuer son histoire. "Je lui ai dit qu'il me plaisait et qu'il m'avait toujours plu, mais que je n'avais aucun espoir que ça marche entre nous. Je n'arrive toujours pas à croire que je lui ai vraiment avoué! Après lui avoir dit mon gros speech sur mes sentiments et tout, je me suis enfuie! J'ai couru jusqu'à chez nous, j'avais tellement honte! Et puis je n'ai pas eu le temps de voir sa réaction, je n'avais pas envie de la voir de toute façon. Je suis donc entrée et je me suis mise en pyjama, j'en avais marre de porter des vêtements mouillés à cause de mon maillot de bain! J'avais envie de penser à autre chose, donc je m'étais dit qu'un film me ferait du bien. J'étais descendue me chercher de la crème glacée et puis BAM!" En disant son Bam, Ginny prit rapidement les épaules de Lucy pour lui faire peur. "Quelqu'un a sonné à notre porte! Et devine c'était qui..."

La rouquine laissa sa dernière phrase en suspens, car elle savait très bien que Lucy avait rapidement deviné qui avait cogné à la porte numéro 42, et ce n'était certainement pas le facteur ou un des membres de la famille Wainwright qui avait oublié ses clefs.

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Lucy écouta donc attentivement le récit de Ginerva. Et même plus que ça: elle buvait ses paroles. Ginny savait sacrément bien raconter les histoires ! La brune s'y serait presque crue. Elle n'en revenait pas que la rousse ait tout déballé à son coup de coeur, comme ça, au milieu de la rue. Par contre, rentrer en courant, cela lui ressemblait bien plus ! On ne pouvait pas dire que Ginny était une personne timide, du moins elle était très sociable et prenait vite confiance, n'hésitant pas à parler librement. Mais avec les garçons, c'était une autre affaire. Et Lucy savait bien dans quel état la rendait ce Maxim ! Elle répéta quelques "woah...", "non t'as pas fait ça ?!" et "j'hallucine !" durant son récit, à moitié morte de rire. Elle sursauta au moment où son amie la secoua en criant BAM puis rit de bon coeur. Et quand elle dit "Quelqu'un a sonné à notre porte! Et devine c'était qui...", Lucy s'exclama bien évidemment: "SEXY VOISIN !" Qui d'autre ? Voici ce qu'il se passait dans la tête de Lucy: mais aussi... ça:

Je suis sûre sûre sûre sûre sûre que lui aussiiii il craque pour toi ! Il t'a dit quoi ? T'as ouvert ? En pyjama ?!

C'était maintenant autour de Ginny de se faire secouer comme un prunier par l'autre !

Voir les différentes expressions faciales de Lucy était très divertissant pour Ginny, qui accentuait certaines phrases expressément pour faire réagir Lucy. Mais l’histoire en soi était assez divertissante, mettre des effets à l’intérieur était inutile, mais drôle. La rouquine plaça rapidement sa main devant la bouche de sa colocataire lorsque celle-ci se mit à crier le nom de sexy voisin. On se trouvait quand même dans un petit quartier, tout le monde connaissait les voisins de tout le monde, faire un lien ne serait pas si difficile. Puis elle se fit brasser comme un pruneau. C’était une sensation assez agréable en fait. Vraiment pas! Mais l’excitation de Roberts était tordante.

« Calme-toi un peu! Lâche-moi et je pourrais continuer mon histoire tranquille! »

Sa menace fonctionna à la perfection et elle put donc continuer son récit.

« Donc oui, j’ai ouvert en pyjama. Je ne m’en étais pas rendue compte en ouvrant en fait, mais il m’a demandé ce que je faisais en pyjama! J’avais honte! Alors il est entré et m’a demandé pourquoi je croyais que ça ne marcherait jamais entre nous, il voulait mettre les choses au clair. En gros, je lui ai dit qu’il pouvait avoir des plus belles filles que moi – il a quand même couché avec Mya Cleavers, cette garce! – et je me suis rendue compte qu’il n’avait jamais essayé de me draguer car il me trouvait inaccessible! Inaccessible, moi! Faut dire que je le fuis sans cesse, alors bon... Je trouvais la situation vraiment bizarre, je me suis assise sur une chaise. Et là, il s’est accroupi et m’a tenu les mains! Il m’a tenu les mains! Je n’ai jamais été aussi près de lui qu’à ce moment-là! Et devine ce qu’il m’a dit! » Petit silence, question de faire capoter Lucy comme il faut. « Il m’a dit que ce c’était possible qu’il y ait quelque chose entre nous! » Second silence pour bien qu’elle saisisse l’importance du message de Maxim. « J’ai figé. Carrément! J’essayais de ne pas le croire pour me faire de fausses idées, mais je jubilais! Et puis Satine est arrivée. » Ginerva changea complètement de ton pour bien montrer à Lucy le changement d’ambiance qui est survenu à l’arrivée de Satine. « Elle est entrée, nous a regardé avec un air interrogateur et est allée dans sa chambre. J’ai ensuite dit à Maxim qu’il était temps qu’il parte, je ne voulais pas que Satine se pose trop de questions ou pire! Que mes parents débarquent! »

La rouquine se leva.

« Bon! J’ai terminé de te raconter mon histoire avec sexy voisin, il est temps de te trouver un costume dont tout le monde se souviendra! »

Ginny avait un gros sourire sur le visage et entraîna Lucy à l’intérieur du magasin. Mais juste avant, la rouquine se souvint d'un "léger" détail et s'approcha de sa colocataire pour lui murmurer à l'oreille:

"Et j'oubliais: en partant, Maxim m'a embrassé... sur la joue!"

Ginerva se redressa avec un sourire fendu jusqu'aux oreilles.

Money, money, money, must be funny
In the rich man's world

Lucy avait écouté l'histoire de Ginerva très sagement. Ce qu'elle lui racontait là était tout simplement dingue ! Elle savait que la jeune fille était devenue folle de son voisin, sans le connaître vraiment d'ailleurs. Elle lui fit part de ce qu'elle pensait: Ginny pouvait être ravie de plaire à ce garçon, mais il fallait qu'elle soit prudente: c'était avant tout un coureur de jupons. Qu'est ce qui lui disait qu'il n'allait pas jouer avec elle comme avec les autres. Elle devait être certaine de pouvoir lui faire confiance, et ça, ce n'était pas gagné !

Finalement, les deux amies entrèrent dans ce magasin de costumes, remplis de mioches qui couraient dans tous les sens. Lucy essaya un affreux déguisement de citrouilles: pour rire, évidemment. Ensuite celui de sorcière: trop classique ! Finalement, elle craqua sur un costume qui faisait à moitié majordome, à moitié danseuse de cabaret. Elle l'enfila et se montra à Ginny.

T'en penses quoi ? dit elle en tournant sur elle même, puis elle ajusta son noeud papillon. Ca fera l'affaire non ?

Hop, à la caisse, et hop, dehors ! Cela leur avait pris 20 minutes à tout casser, bien plus court que l'éternité passée chez le vendeur de doudounes hein !

Bon ma poule, tu me dois une glace maintenant ! s'exclama Lucy, tout sourire.

Ginerva s'attendait à ce que Lucy lui fasse des recommandations à propos de Maxim. En même temps, elle la comprenait et avait les mêmes craintes que la brunette à ce propos. La seule différence était que si c'était le cas et Maxim la jetait comme une chaussette usagée, elle se contenterait de hausser les épaules et passer à autre chose. Ginny était de nature très peu rancunière - sauf avec Mya Cleavers - et faisait avec ce que la vie lui donnait sans trop se soucier des "et si?" et des "j'aurais donc dû m'abstenir!". Et puis si quelqu'un de mal-intentionné - par exemple Mya Cleavers - lui faisait méchamment rappeler la liste de conquêtes de son voisin, Ginny s'en ficherait. Le passé faisait partie du passé, non? Et puis s'il la trompait, il ferait également partie de son passé le temps de claquer des doigts!

"T'inquiètes, je vais faire gaffe, mais merci de t'inquiéter pour moi Lucy chérie!"

Petit câlin, puis les deux jeunes femmes entrèrent dans le magasin. Et Ginny était encore sous le choc de voir à quel point elles étaient allées vite! Elle qui s'était dit que Lucy se vengerait de sa lenteur incroyable, elle s'était royalement trompée! Après avoir essayé une citrouille atroce et une sorcière moche, le déguisement de majordome/danseuse lui allait à ravir! Lorsque sa colocataire lui demanda son avis, la rouquine n'hésita pas:

"C'est par-fait! Ça me donne même une idée pour mon déguisement, on pourra se compléter merveilleusement! Et non, malheureusement Ginervo ne fait pas partie du plan, peut-être l'an prochain..."

Puis, en deux temps trois mouvements, elles étaient en direction de la section des restaurants du centre commercial, où elles avaient fait un arrêt avant leur magasinage assez réussi: chacune avait trouvé ce qu'il lui fallait. Lucy et Ginny arrivèrent devant l'endroit pour les crèmes glacées et la rouquine commanda deux crèmes glacées au chocolat. Une fois les commandes prêtes, elles s'installèrent à une table pour deux et entamèrent leur dessert.

"Alors, pour en revenir à Halloween, je pourrais me déguiser en démone rousse, et toi tu pourrais être mon esclave éternelle parce que je détiens ton âme! Je te laisse deviner où j'ai puisé cette idée..."

La réponse était plus qu'évidente: Andrew Davies. Qui d'autre?

Money, money, money, must be funny
In the rich man's world

Une fois hors du magasin, leurs sacs à la main, les deux copines partirent en quête d'une glace. Dehors, il faisait froid et humide, mais rien au monde n'aurait pu décourager Lucy: les glaces, pour elle, c'était mieux que Brad Pitt, les arc en ciel, et les petits chats réunis. Elles s'installèrent donc, et attaquèrent leur dessert.

Lorsque Ginny lui fit part de son idée de déguisement pour Halloween, Lucy éclata d'un rire franc. C'était une merveilleuse idée ! Andrew n'allait jamais s'en remettre, c'était cer-tain ! La démone rousse et l'esclave... c'était parfait. D'ailleurs, à l'idée de la soirée d'Halloween, Lucy s'inquiétait un peu. Elle allait rarement en soirées avec les gens du quartier... à vrai dire jamais. Les seules fêtes auxquelles elle avait participé depuis son arrivée dans le coin était avec les amis de sa fac... et ça remontait à loin ! Mais elle avait promis à Ginny de l'accompagner cette fois, et elle comptait bien tenir sa promesse ! Et puis ce serait l'occasion de rencontrer du monde... comme ce Maxim par exemple, ou bien cette Mya, dont son amie lui parlait si souvent. De toute façon, Lucy avait toujours fêté Halloween, en France ou en Amérique alors il était hors de question que celui ci fasse exception !

Les deux amies terminèrent leur glace, et prirent le chemin du retour. Il fallut affronter le froid à l'extérieur, et un petit crachin qui venait de se manifester, au grand dam de Ginny.