Lou avait mis quelques minutes avant de répondre aux interrogations d’Andrew. Même s’il feignait la bonne humeur, Lou le savait tendu. C’est pour cela qu’elle s’amusait à la torturer, juste un peu. Mais il fallait bien revenir sur Terre et lui avouer la vérité. Ils avaient fait des cookies d’enfer et auraient même pu ouvrir une pâtisserie au coin de la rue. Ne croyant pas vraiment à ce que Lou venait de lui répondre, le jeune homme lui demanda de confirmer si c’était bel et bien vrai, si elle appréciait vraiment leurs cookies. « Ben non j’aime pas. Mais bien sûr que oui j’adore même. » elle rit, puis reprit : « Mais je préfère quand même quand tu cuisines pour moi. » non, Lou n’avait pas changé d’avis concernant la cuisine. Elle aimait bien pour rigoler, mais elle ne se voyait pas faire cela très souvent. Alors à l’idée d’ouvrir une pâtisserie, elle ne put s’empêcher de se demander s’il était sérieux ou si c’était une énième plaisanterie. « C’est pas vraiment l’avenir que j’avais en tête, mais pourquoi pas. » en fait son pourquoi pas était une manière déguisée de dire non. Jamais Lou ne s’était imaginée tenir un commerce, et surtout pas une pâtisserie. Quant à Andrew, ce n’est pas que la finance et la cuisine étaient deux domaines carrément différents, mais un peu quand même. Elle se demandait si c’était vraiment ce dont il avait envie, car au final elle ne savait même pas ce qu’il voulait. Ils ne parlaient pas très souvent de leur avenir professionnel, ni même de leur avenir tous les deux. Cette relation ressemblait beaucoup à un amour de vacances. De très bons moments, sans prises de tête, et sans réelles conversations sérieuses. Dans un coin de sa tête, Lou se disait qu’elle devait aborder le sujet, cash. Le bon moment n’était jamais arrivé. En plus, elle flippait, elle ne voulait pas que Andrew prenne peur, parler d’avenir ne veut pas forcément dire qu’on va se marier le lendemain, mais elle savait que pour le warrior ces propos sonneraient un peu comme ça. Chassant toutes ses pensées déplaisantes, Lou revint à la raison quand Andrew allait se servir pour reprendre un gâteau. « Pas touche ! » dit-elle en lui tapant sur la main. Désormais les cookies étaient chasse gardée pour la famille Huntington. Bon d’accord les Robinson pourraient peut-être en goûter un ou deux, mais pas plus.

En parlant de famille, Andrew voulait savoir quand les parents de Lou feraient leur apparition. Bien évidemment, ces paroles ne tombaient pas dans l’oreille d’un sourd. Il voulait d’éclipser pour faire une sieste avec elle, dans son lit… Amusée par le faux air innocent qu’il venait de prendre, elle ne savait pas quoi lui répondre. Elle était bien tentée, mais et si sa mère rentrait et les trouvait tous les deux dans sa chambre. N’étant pas idiote, elle devait bien savoir que les deux amoureux ne passaient pas leur journée à se regarder dans le blanc des yeux. Savoir que sa mère pourrait penser à ce genre de choses la mettait mal à l’aise. « Je ne sais pas. » elle consulta sa montre (sisi elle a une montre). « Une sieste ? Et si je n’ai pas envie de dormir, comment on fait ? »

Cette séance cuisine n'avait donc pas eu l'effet escompté sur la jeune fille : elle n'avait pas changé d'avis à ce sujet et n'était toujours pas décidée à cuisiner un peu plus. Andrew cacha sa déception relative, il aurait bien aimé que Lou le chouchoute - ne serait-ce que pour une soirée - et lui prépare un petit diner surprise. Et par "prépare", il n'entendait pas commander auprès d'un traiteur ou du japonais du coin. Il aurait voulu qu'elle mélange des ingrédients, cuise, dresse ... Comme une petite amie attentionnée. Attention, Andrew ne jugeait pas que Lou manquait d'attentions envers lui, mais il aurait bien voulu une surprise de ce genre, c'est tout. « Si tu es sage je cuisinerai encore pour toi alors, et tu pourras même t'asseoir et regarder ! » Mais lui aussi, aurait bien voulu l'admirer aux fourneaux.

Il ne fut pas convaincu par le "pourquoi pas" de la jeune fille. Il n'était pas dupe, ça ne devait pas la brancher des masses. Lou étudiait le droit, des études à des milliers d'années lumière de la cuisine. Soudain, Andrew se surprit à imaginer comment concilier leurs vies plus tard, lui avec sa boîte-à-papa en faillite, elle en juriste. Pourquoi diable s'imaginait-il cela ? Il prit deux secondes pour se calmer. Ce n'était pas dramatique, il n'imaginait pas non plus la couleur de leur maison, la marque de leur voiture, la race de leur chien et le nombre d'enfants. Mais ils n'avaient jamais parlé avenir, Andrew bloquait systématiquement cette pensée, quand elle osait s’immiscer dans son esprit. Et là, pourtant, s'était arrivé tout seul dans son esprit. Alors vite, comme d'habitude, il secoua sa tête pour virer cette idée fissa. Lou l'aida, en l'interdisant de prendre un nouveau cookie. Non mais oh, il les avait fait oui ou non ? Sur le coup, il espéra que sa maman rentre vite, histoire de pouvoir en piquer un autre quand elle goûterait. « Pfff sinon je peux aussi rentrer chez moi et m'en faire pour moi tout seul hein » Non mais ! Il faillit même être sérieux et prendre le chemin de la porte - surtout curieux de la réaction de Lou, c'est un fait - Mais celle-ci fit alors une révélation bien intéressante. Andrew la regarda, cachant sa joie. « Vraiment ? Pas envie de dormir ? Mais ça ne va pas du tout ! » Il voulut afficher un air grave et sérieux, mais un grand sourire le trahissait. Vite, il attrapa la main de la jeune fille et l'emmena vers les escaliers. Même s'ils se retrouvaient dans la maison d'en face la plus part du temps, Andrew avait quand même déjà vu la chambre de Lou, et savait où elle se trouvait. « Heureusement, tu as avec toi le meilleur baby sitter du quartier ! Je vais t'aider à trouver le sommeil tu vas voir ! » Il se tut le temps d'ouvrir la porte de la chambre, attira Lou à l'intérieur puis referma la porte aussi sec. « D'abord il faut que tu sois calme et apaisée, viens que je te berce. » Il attira alors Lou contre lui et la serra dans ses bras, posa la tête de la jeune fille contre son torse, puis commença à se balancer doucement, de droite à gauche. Ses mains caressaient doucement son dos, mais sans qu'il se l'explique, une de ses mains se mit à descendre tout doucement, et caressa alors ses fesses. Se doutant que sa petite amie n'allait pas tarder à faire une remarque, il afficha de nouveau son air innocent, leva les yeux au ciel, et se mit à siffler une berceuse. N'est pas polisson qui veut.

Qu’il cuisine et qu’elle mate ? Cela semblait être un juste arrangement. Promis Lou se rattraperait sur certaines choses, elle avait conscience de trop profiter de la bonté du jeune homme. Affichant un grand sourire, elle était tout à fait d’accord. La vie avec Andrew avait au moins le mérite d’être simple. Quand ils étaient à deux c’était comme si ça coulait de source. C’était facile. Même leur après midi cuisine semblait naturelle, alors que Lou n’avait jamais été à l’aise dans ce domaine. Et pourtant, elle n’était pas prête à retenter l’expérience de sitôt. Elle savait bien que cette révélation allait décevoir son compagnon, mais autant être honnête ! Il ne répondit rien quand elle évoqua sa non envie d’ouvrir une pâtisserie. Peut-être que finalement il avait réfléchi à leur avenir et que Lou venait de tout briser en lui avouant qu’elle n’avait pas la même vision que lui. D’ailleurs, elle le soupçonnait de bouder plus que de raison quand elle lui interdit de prendre un nouveau cookie. Menaçant de rentrer chez lui pour s’en cuisiner, Lou afficha un moue boudeuse. Elle n’était pas encore prête à lui dire au revoir, même si une simple rue les séparait. « Ah non tu restes, on doit attendre le verdict de ma maman. »

De toute façon, elle venait de réveiller ses instincts de mâle. En lui affirmant qu’elle n’avait pas sommeil, une sonnerie avait du se déclencher dans son cerveau : si on ne dort pas on peut faire autre chose ; devait-il se dire. Or – même si les mauvaises langues prétendront le contraire – Lou n’avait pas vraiment eu envie de déclencher cette sonnerie. Malheureusement, elle ne pouvait pas résister à la bonne humeur d’Andrew. Se laissant entrainer à l’étage, il se vanta de ses qualités de baby sitter, la considérant donc comme son nouvel enfant à garder. « Je ne suis pas un bébé ! » dit-elle révoltée. Une fois arrivés dans la chambre de la jeune femme, Andrew ferma la porte, ce qui n’était pas innocent non plus. Le regardant, ne sachant pas ce qu’il avait vraiment en tête, elle croisa les bras. Mais déjà il se proposait de la bercer. Il la prit dans ses bras, et une nouvelle fois, elle ne pouvait plus rien lui reprocher. Elle se laissa faire, telle une petite fille, vraiment ravie d’avoir un garçon aussi attentionné et mignon. Cependant, cet instant apaisant comme celui-ci l’avait si bien dit n’avait pas duré bien longtemps. Il venait de glisser ses mains sur ses fesses, et commençait à siffler mine de rien. « Et tes mains sur mes fesses c’est pour m’apaiser aussi ? » elle riait à moitié. Si lui aussi avait le droit d’en profiter, pourquoi pas Lou ? Elle passa ses mains sous le t-shirt du warrior pour caresser son dos, histoire de vraiment l’apaiser. Elle au moins avait des intentions honorables ! « Au fait, j’attends toujours que tu me redises quelque chose. » elle voulait ces trois petits mots, en une seule phrase. Elle ne voulait pas qu’il brode, elle voulait qu’il lui dise de but en blanc. Et Lou pouvait être très chiante quand elle n’obtenait pas ce qu’elle voulait.

« Oh oui mon petit bébé ! » Andrew ne put que reserrer son étreinte quand Lou s'indigna qu'elle n'était pas un bébé. Bien sûr qu'elle en était un, même qu'Andrew adorait la choyer, la nourrir, la laver ... D'un autre côté, il n'était pas pédophile, et pour certaines de ses envies il ne valait mieux pas qu'il qualifie Lou de "bébé". Toucher ses fesses en faisait effectivement partie. Il émit un petit rire quand Lou lui fit la remarque, il hésita quelques instants sur la réaction à adopter. Il avait déjà feint l'innocence, il choisit la surprise. Les yeux écarquillés, le regard choqué, un incompréhension trafiquée se lisait sur son visage. Il fit un pas en arrière, comme pour s'éloigner du diable. « Tu ... Tu n'aimes pas que te touche, c'est ça ? » Déboussolé, il alla s'asseoir sur le lit de Lou, portant sa main à son front comme s'il se sentait mal. « Ma copine a un problème avec le fait que je la touche, oh mon dieu ... » Il posa ses coudes sur ses genoux et enfouit sa tête dans ses mains, il ne voulait plus jamais voir la lumière du jour, tout n'était que ténèbres ... Et en plus, il était bon acteur. Mimant son désespoir, il se demanda combien de temps continuer ce jeu, sans qu'il ne crée l'effet inverse de ce qui était escompté. Il espérait entendre Lou lui dire "oh mais si putain j'ai envie que tu me touche les fesses encore et encore", et non "mais t'es relou toi, tu devrais consulter un psy tu me fais grave peur". La connaissant, elle pouvait très bien s'énerver ... Or, Andrew ne voulait pas gâcher leur moment qui avait si bien commencé, il devait agir ! Il se releva donc, s'approchant de Lou avec précaution, presque à tâtons. Il lui prit la main, doucement, et leva petit à petit les yeux vers elle. « Le problème ... » Une moue désola s'afficha alors sur son visage. « C'est que j'adore les toucher » Il haussa les épaules, laissa échapper un soupir, tout son corps semblait désolé. Son regard gêné se baissa ... et ce furent des yeux malicieux qui se relevèrent pour se poser sur Lou. Vite, il la prit de nouveau dans ses bras, l'embrassa encore et encore. Ses mains couraient sur son corps, comme pour en caresser chaque centimètre. Il se calma doucement, tentant de contrôler cette pulsion, et se mit à rire gentiment, comme un idiot. Il se trouvait niais, totalement con, et ça le faisait sourire. Mais gosh qu'avait-elle fait de lui ! C'est alors qu'elle resserra son étreinte, passa ses mains sous son Tshirt. Andrew adorait ça, aurait pu rester ainsi sans bouger, la situation avait le goût sucré du paradis. Mais Lou décida de briser le silence, rappelant la demande qu'Andrew n'avait toujours pas honoré. Il la regarda, sa petite Lou là au creux de ses bras. Il enleva de son visage une mèche rebelle qui trainait là. A chaque fois qu'il la fixait trop lentement, il était encore surpris par sa beauté, comme s'il n'en revenait toujours pas. Il sortait avec Lou Huntington, putain. « Lou Huntington je vous aime. » Juste ça, sans chichis, sans olé olé, sans décors, sans artifices, sans l'extravagance propre à Andrew. Il savait que c'était ce dont elle avait envie et, même s'il se sentait un peu bizarre, il voulait lui prouver qu'il en était capable aussi.

Evidemment, la remarque qu’elle avait faite faisait réagir Andrew. Elle aimait bien qu’il la tripotte finalement. Ben oui, la récente découverte qu’elle avait fait sur Facebook concernant son adoration pour Zac Efron l’avait fait réfléchir. Forcément, savoir qu’il préférait quand même Lou à l’idole adolescente la rassurait. Le comble serait qu’en fait Andrew ait été gay et sorte avec elle juste pour se couvrir. Ce petit doute pouvait désormais s’effacer au sein de son esprit. Plus sereine, elle le regardait faire son petit manège, s’asseoir sur son lit. Qu’il était con ! Et Lou adorait cela, il la faisait rire avec ces trucs les plus débiles. Lou avait le rire facile, heureusement pour lui ! Elle se retenait pour ne pas pouffer, finalement il se donnait à fond avec cette petite scène. « C’est bon tu as fini ton cinéma ? » demanda-t-elle très sérieuse, mais profondément amusée par la situation. Enfin, il daigna se relever, lui prenant la main, Lou se demandait bien ce qu’il allait encore lui sortir. Une révélation ? Il aimait toucher ses fesses. Quelle découverte ! « Je suis flattée, vraiment. » répondit-elle en se collant à lui car il daignait enfin la reprendre dans ses bras. Pfiou ! Ça lui avait manqué. Il l’embrassa alors, et dieu que c’était bon. Se laissant entrainer dans le feu de l’action, Lou avait passé ses mains sous le t-shirt d’Andrew. Cependant ils mirent fin à leur baiser, Lou venait en effet de réclamer son “je t’aime“. Elle espérait vraiment qu’il le fasse, ça lui tenait à cœur. Vraiment. Alors, aussi sérieusement il la regarda, et dégagea une mèche de cheveu rebelle. L’instant aurait pu être digne d’une comédie romantique même si Lou craignait à chaque seconde une parole déplacée du jeune homme. Sincèrement, elle n’y croyait pas trop.

Mais il le dit. Simplement, le plus honnêtement du monde. Elle ne savait pas quoi répondre. Elle était tellement heureuse, sur un petit nuage. En réponse son visage s’illumina. Oui, elle était niaise, complètement aveuglée par l’amour qu’elle lui portait, voir que cet amour était réciproque c’était juste une sensation merveilleuse. En réponse elle fit un petit bruit ridicule entre la jeune fille en fleur qui pouffe et l’amoureuse transite. Elle s’agrippa alors à lui, encore plus fort. Elle l’embrassa, avec fouge, et surtout avec beaucoup d’amour (sisi). Tellement à fond dans ce qu’elle faisait, Lou n’avait même pas remarqué qu’elle avait entrainé Andrew vers son lit de façon à se retrouver dessus. Que voulez-vous, il suffisait qu’il lui susurre des mots d’amour pour qu’elle craque littéralement et qu’elle le trouve encore plus attirant que d’habitude. Réalisant qu’elle se laissait fortement entrainer par la passion, Lou reprit ses esprits et stoppa la séance de bisous. Haletante, mais surtout un peu émoustillée, elle était aussi gênée car elle savait bien qu’ils n’avaient pas la maison pour eux tous seuls. « On ne devrait pas faire ça. » elle le regarda et se mordilla les lèvres, honteuse de lui faire subir une telle frustration. « Mais regarde ce que tu me fais faire ! » les yeux pétillants de malice, ne quittait pas son regard, ses pensées, quant à elles bloquaient sur la scène qui venait de se dérouler quelques minutes auparavant.

Bien sûr, Lou n'avait pas été dupe et avait instantanément compris que Andrew jouait la comédie. mais sourires et rires étaient présents sur son visage, de quoi rassurer Andrew sur sa prestation d'acteur. Il l'amusait, mission réussie. Pour lui, à défaut d'être un superman capable d'impression Lou, il pouvait la conquérir et la rendre heureuse par le rire. Peut-être - c'était même évident - qu'il ne la faisait pas rêver à monts et merveilles, mais elle ne s'ennuyait pas avec lui, et c'était aussi important. D'ailleurs, n'entrait-elle pas dans son jeu en s'avouant flattée ? Ce n'était pas comme si Andrew venait de lui annoncer une nouvelle inattendue, il était même de notoriété publique qu'il était fou d'elle, et donc de ses fesses. Cependant, il prit sa réponse pour une autorisation à les toucher de nouveau, et s'y adonna donc à coeur joie. Il cessa cependant, pour offrir à Lou les trois petits mots qu'elle attendait depuis tout à l'heure, trois petits mots qu'il pensait réellement, même s'il se sentait encore tout drôle en les prononçant. Le visage de Lou s'illumina, dès lors Andrew eut envie de lui répéter, encore et encore, si ça pouvait l'emmener au paradis. Ce petit bruit qu'elle avait émis, presque malgré elle, c'était si mignon, attendrissant, il la regardait, attendri, mais reprit rapidement ses esprits, pour lui dire les trois petits mots magiques à nouveau. Seulement, il n'en eut pas l'occasion, il fut alors comme happé par un tourbillon, entraîné par la tornade Lou. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il s'était retrouvé jeté sur le lit, Lou allongée sur lui, couvert de bisous. A chaque fois que Lou posait ses lèvres sur lui, ça l'excitait, comme une décharge électrique qui parcourait tout son corps, il devenait fou. Bien sûr, il n'était pas né de la dernière pluie, et imaginait très bien comment tout cela allait se finir. Mais bientôt, Lou se stoppa, mettant fin aux effluves de passion et d’excitation. Pourquoi diable avait-elle secoué un jouet sous son nez avant de le reprendre aussi sec ? Il eut la réponse bien rapidement ... « Mais moi j'aime bien ce que je te fais faire ... Sauf quand tu t'arrêtes comme ça, là j'aime beaucoup moins » Il voulut lui assener un regard accusateur, ajouter quelques reproches, mais il en fut incapable et finit par sourire bien rapidement. Incapacité de lui en vouloir, il l'aimait trop pour la bouder bien longtemps. Néanmoins, ils faisaient face à un problème alambiqué, qui ne se produisait pas pour la première fois, ni pour la dernière. Il se surprit à y réfléchir, chercher une solution. Il suggéra alors une idée, sans vraiment prendre le temps d'y réfléchir en profondeur. « Et si tu venais habiter chez moi ? On a toujours la maison pour nous tous seuls » Ils se réveilleraient toujours à deux, déjeuneraient à deux, iraient en cours à deux, rentreraient à deux ... vivraient à deux, auraient des enfants à deux, vieilliraient à deux. Ce qui semblait au départ être une bonne solution fit tout à coup déglutir le jeune homme. Il n'avait pas tout envisagé, avait oublié que emménager à deux était un tournant sérieux dans un couple, qui rimait bien souvent avec "long terme". Ce n'est pas qu'il était contre, non Lou n'était pas une passage, elle était celle qu'il aimait bon sang, mais jamais ils n'avaient parlé futur. Pire, jamais Andrew ne s'était posé cette question, à savoir est-ce qu'il envisageait le sien avec Lou, de futur.

Emportée dans un tourbillon de passion et d’amour, Lou n’avait pas vraiment réfléchi. Elle l’avait entrainé sur son lit, le couvrant de baiser. Toutefois, bien vite, elle s’était rendue compte qu’ils ne pourraient pas flirter de la même façon qu’ils le faisaient chez les Davies. Juliet n’était pas souvent là, ou ne s’occupait pas vraiment de son frère. Ils étaient bien souvent seuls, et pouvaient faire ce qu’ils voulaient quand ils voulaient. Chez Lou, il y avait toujours du mouvement. Mike qui rentre et qui sort, Jeremy qui ramène sa bande de copains, Anaïs qui mène la vie dur à ses frères et à sa sœur ou bien les parents qui s’agitaient dans tous les sens pour s’occuper de la maison. Bien sûr c’était aussi plus calme depuis que Zoe avait quitté leur chambre d’amis et avait retrouvé son père, mais quand même, avoir une vie privée, voire intime pour la jeune femme n’était pas chose facile. Consciente d’avoir frustré Andrew, Lou afficha une mine honteuse et se détacha légèrement de lui. « Je sais, mais ce n’est pas comme chez toi ici. On n’est jamais tranquille. » elle se sentait fautive, et surtout légèrement envieuse de la situation d’Andrew.

Puis un silence s’installa, peut-être que finalement Andrew lui en voulait. Si tel était le cas, elle allait mal le prendre. Ce n’était pas de sa faute si elle vivait entourée de sa famille de dingue ! Elle scruta son visage, à la recherche de la moindre émotion. Elle n’y vit aucune rancœur, aucune déception. Il réfléchissait. Elle allait lui demander à quoi il pensait si sérieusement, quand il reprit la parole avec une idée à laquelle Lou n’avait pas pensé. Vivre ensemble ? Chez lui ? Certes ils avaient passé le plus clair de leur été dans la maison numéro dix, mais y vivre pour de vrai, comme un vrai couple adulte. Il y avait de quoi avoir peur. Aussi enthousiaste qu’effrayée, Lou regarda Andrew d’un air incrédule. « Sérieusement ? » eh oui, le jeune homme avait aussi habitué Lou à faire des blagues douteuses. En y réfléchissant, cette solution lui plaisait beaucoup, mais avaient-ils besoin de vraiment dire qu’elle irait habiter chez lui. Ne pouvaient-ils pas tout simplement dire qu’elle commençait à l’envahir, petit à petit, et qu’un beau jour, le plus naturellement du monde, sans qu’ils s’en soient rendus compte, elle aurait arrangé la chambre du warrior à sa sauce, ce qui voudrait donc bien dire qu’ils habitaient ensemble. « Euh… Peut-être qu’il faudrait y réfléchir vraiment tu sais. Ce n’est pas une décision qu’on prend à la légère. » bah oui, Lou s’était toujours imaginée que si elle quittait le domicile familiale ce serait pour s’installer dans sa propre maison et pas pour s’installer dans celle d’en face. « Imagine que tu n’arrives plus à me supporter. » plus elle pensait à ce qu’il venait de dire, plus elle commençait à paniquer. Se relevant doucement, elle s’assit sur le lit, bizarrement l’envie de prendre ses jambes à son cou se faisait sentir. « Non, allez arrête de dire des bêtises et sois sérieux. » elle ne pouvait pas y croire surtout. Surtout que soit elle qui prenne peur, et que Andrew devienne le plus mature et se la joue cool avec cette idée de futur tout tracé.

Tranquille n'était pas le mot qu'Andrew aurait employé, mais il résumait la situation. Ils n'étaient jamais seuls, certes, mais Andrew ne ressentait pas un manque de tranquillité. La maison de Lou avait l'avantage d'être vivante, occupée, pas comme la maison vide des Davies. Mais forcément, on aimerait toujours ce que l'on a pas. Néanmoins, Andrew devait l'admettre, dans ce cas de figure c'était un inconvénient. Finies les mains baladeuses, les caresses et autres bisous partout. « T'inquiète je comprends » Il ne voulait pas qu'elle se sente coupable car, après tout, ce n'était pas de sa faute.

Cependant, malgré cet inconvénient, Lou n'accueillit pas très bien la solution proposée par Andrew. Avait-elle peur de se retrouver à faire tout son ménage, qu'il passe ses journées avec une bière sans alcool avachi devant la télé ? Andrew sentait bien que c'était plus que ça, Lou ne voulait pas emménager chez lui. Devait-il comprendre par là qu'il n'était qu'une passade ? Bien sûr, son cerveau le forçait à croire que non. Objectivement, ça signifiait seulement que Lou n'avait encore jamais pensé à leur avenir, mais pas qu'elle était contre à un futur avec lui. Mais c'était plus fort que lui, il ne pouvait s'empêcher de croire qu'elle ne se voyait pas en couple avec Andrew sur le long terme. Il l'écoutait, sortant excuses vaseuses sur excuses vaseuses, incapable de lui répondre. Il attendait, comme si une illumination allait apparaitre à son esprit. Mais que répondre quand votre petite amie refuse d’emménager avec vous ? C'était comme si elle refusait une demande en mariage, Andrew s'imaginait déjà sombrer dans les conneries, se mettre à picoler et coucher avec tout ce qui bouge. A chaque fois qu'il la regarderait, il verrait écrit sur son front "je ne veux pas vivre avec toi pauvre tâche, t'es un mec avec qui on sort, pas un mec avec qui on se marie, habite et fait des gosses". Peut-être Lou tenait-elle une liste de ces partenaires "transition", comme Ally dans Sex List, qu'elle cherchait toujours celui qui serait le 20e partenaire, celui avec qui on s'installe. Il était paumé. Mais quand Lou se redressa et s'assit sur son lit, ce fut le coup de grâce. Elle s'éloignait déjà, il n'aurait même pas à la chasser comme Quinn dut chasser Debra. « Mes bêtises ?! » Il se redressa et s'assit à côté d'elle, pour la regarder en face, lire ce qu'elle pensait. « Tu ne veux pas vivre avec moi et JE dis des bêtises ? » Il n'en revenait pas, gardant cependant un ton calme. Il n'était pas énervé, juste déçu, dépité, dégoûté. « Pourquoi je ne te supporterais plus ? Je te supportes aisément H24. Alors s'teuplaît, sois honnête avec moi : c'est quoi le problème ? » Il voulait savoir ce qui la repoussait dans cette décision, pourquoi elle ne voulait pas emménager avec lui. Même si la réponse était qu'elle ne voulait pas faire son futur avec lui. Il accepterait, tout ... Mais jamais Lou ne pourrait lui dire une telle chose. « Non non, en fait oublie, c'est idiot comme question, comme idée aussi, t'as raison » Il accompagna sa phrase d'un rire, pour la rendre plus vraie, et sourit à Lou. Il se leva alors, pour aller voir à la fenêtre : la voiture de Mme Robinson n'était toujours pas présente dans l'allée. « Ta mère n'est pas encore rentrée » Mais en réalité, il avait juste besoin de bouger, car il n'avait pas pensé un seul mot de ce qu'il lui avait dit. Il voulait juste empêcher à la gêne de s'installer dans leur couple, et advienne que pourra.

Plus Lou réfléchissait à la proposition d’Andrew, plus elle la trouvait irréelle. Il ne pouvait sérieusement pas avoir envisagé ça. Ils n’avaient jamais vraiment parlé de leur avenir à deux. Jamais ils n’avaient dit nous pour parler d’eux. D’un coup, une sorte de peur s’était emparée de la jeune femme. Mais pas seulement. A bien des égards elle était aussi surprise et flattée qu’Andrew y ait pensé. Elle trouvait juste cela précipité. Ils avaient un problème, alors il lui balançait la première solution qui lui était passé par la tête. Quand elle lui avait demandé de reprendre son sérieux car elle était convaincue qu’il ne pouvait décemment pas être sérieux, il s’en offusqua. Merde, il était vraiment sérieux alors ? Un étrange mélange de sentiments parcourait tout le corps de Lou. Il s’assit à côté d’elle, l’air parfaitement calme, mais cependant adoptant un ton très ferme. Elle baissa les yeux comme si elle avait été une enfant prise en flagrant délit. Pire il voulait connaître les raisons qui poussaient Lou à ne pas lui donner une vraie réponse. Elle ne savait pas quoi dire, et elle le regarda cherchant comment s’exprimer pour ne pas le faire flipper ou l’attrister. « Je… » à court de mots, il se leva subitement et Lou eut peur qu’il ne quitte la pièce. Heureusement il alla simplement à la fenêtre lui demandant d’oublier les précédents propos qu’il avait pu tenir. Déçue qu’il renonce aussi facilement, Lou se rendait aussi compte qu’elle risquait de le perdre si elle ne se décidait pas à sauver la situation.

Ignorant carrément son désir de changer de sujet en parlant de sa mère, Lou se leva à son tour de son lit et se posta face à lui, l’air très sérieuse. « Écoute Andrew, je serai ravie d’habiter avec toi. » elle était sérieuse, sincère. « Mais… On est jeune et je ne sais pas, la dernière chose dont j’ai envie c’est qu’on s’étouffe et qu’on finisse par devenir amer. » elle attrapa sa main. Elle voulait être totalement sincère avec lui. Il le méritait vraiment. Et puis, imaginez un peu s’ils devenaient un de ces couples chiants, qui passaient toutes leurs soirées devant un programme débile à la télé, dans lequel il ne se passait plus rien. Ils avaient toute la vie pour s’encrouter. Lou avait envie qu’ils puissent profiter de leur jeunesse, et de s’installer ensemble quand ils pourraient le faire, dans leur propre maison. Assez loin de Magnolia si possible. « Et puis dans notre propre maison, avec notre chien, ou notre chat, ou même un poney enfin un truc à nous. » elle ponctua sa phrase par un rire nerveux. Aussi bizarre que cela puisse paraître elle voulait aussi parler de leurs hypothétiques futurs enfants. Malheureusement elle s’était cantonnée à un animal domestique car elle ne voulait pas faire paniquer Andrew. Même s’il fallait bien l’avouer, depuis le début de cette conversation c’était elle qui avait pris le plus peur. Jouant toujours avec la paume de sa main, Lou osa enfin lever les yeux vers lui et afficha un sourire timide. Et si son argumentaire n’avait pas été convaincant ? Et s’il se disait qu’elle ne prenait pas leur relation au sérieux ? Elle ne savait pas vraiment quoi ajouter, alors elle attendait qu’il réagisse. Pour se calmer elle ne cessait de jouer avec sa main qu’elle attrapée quelques minutes auparavant.

Malgré la perche que lui tendit Andrew, Lou choisit de réaborder le sujet "habiter à deux". Il se permit de douter de la sincérité de ses dires, non elle n'était pas ravie d'habiter avec lui c'était un fait. Oui, Andrew était mauvais, il avait encore en travers de la gorge le refus de la jeune fille. Il était passé pour un con et détestait ça. Seulement, Andrew ne pouvait nier qu'elle n'avait pas tort, il était possible qu'ils s'étouffent, à trop être l'un sur l'autre. Mais dans ces cas-là, ils ne pourraient jamais habiter ensemble ! A moins qu'un beau jour comme par magie ils ne s'étouffent plus. Andrew y croyait moyen. « Mouais ... C'est vrai que c'est pas comme si on était tout le temps collés l'un à l'autre hein ... » Il est vrai qu'en matière d'étouffement, ils pouvaient difficilement mieux faire. Rare étaient les jours où ils ne se voyaient pas au moins une fois, même si ce n'était qu'un court instant. Andrew avait besoin de voir la jeune fille, même 5 minutes, pour qualifier sa journée de "bonne journée". En même temps, ils habitaient en face, à moins de 2 minutes l'un de l'autre, même 30 secondes s'il y allait en courant, qu'il ne fermait pas sa porte à clé et entrait chez Lou sans sonner. Certes, ils ne dormaient pas ensemble toutes les nuits, ne se douchaient pas ensemble tous les matins, mais Andrew, lui, n'aurait pas été gêné d'un tel changement. « Excuse moi d'être mauvais, j'ai pas non plus envie d'être amer et que ça finisse mal, mais tu viens de me foutre un beau vent là quand même ... » C'était plus fort que lui, sa raison lui criait de clore le sujet, mais son pauvre petit coeur était encore trop blessé.

Mais quand Lou évoqua leur propre maison, elle mit du baume au coeur du jeune homme. Peut-être n'étaient-ce que des paroles en l'air, mais ça lui plaisait bien, alors il préférait y croire. « Un truc à nous ? Un petit canari c'est possible ? » Il la regarda avec un grand sourire aux lèvres, il ne voulait pas donner l'impression de ne pas s'impliquer dans cette idée, mais il n'avait jamais été un grand fan des animaux. Son truc à lui, c'était jouer avec des gosses, inventer des histoires et construire des cabanes. Mais il avait déjà failli causer la fuite de Lou une fois, il n'allait pas recommencer.

Malgré les bonnes intentions de Lou, Andrew n’avait pas très bien pris le fait que Lou ne se décide pas à faire ses bagages tout de suite pour aller les poser dans la maison numéro dix. Mais, cette proposition bien qu’alléchante devait être réfléchie, au moins un minimum. Andrew n’habitait pas seul tout de même. Juliet était là, quoi qu’il en dise. Certes elle allait bientôt convoler – enfin d’après ce qu’elle avait entendu dire – mais ça ne voulait pas dire qu’elle serait forcément d’accord pour que Lou soit leur sorte de colocataire. Elle ne voulait pas l’étouffer, elle ne voulait pas qu’il se sente mal à l’aise parce qu’elle allait vivre avec lui au quotidien. Qu’il ne pourrait plus vivre en garçon célibataire qui traîne en caleçon dans un chambre mal rangée. Non, la perspective de vivre avec Lou allait les faire grandir, or, elle ne voulait pas qu’ils grandissent trop vite. Ils était sans doute collés h24, mais si ça n’allait pas ils pouvaient toujours rentrer chez eux. Là, ils auraient fallu qu’ils se supportent. Et d’accord, selon Louise, coucher avec son colloc rendait les choses plus faciles et agréables, mais voilà quoi. « Mais, tu ne comprends pas ce que je te dis. » elle s’en voulait maintenant, d’être celle qui mettait des bâtons dans les roues de leur relation. Cette sensation se renforça, surtout quand il souligna le beau vent qu’elle venait de lui mettre. « Andrew, ce n’est pas un vent. Je ne t’ai jamais dit non à ce que je sache. » elle n’avait pas envie de s’énerver, elle ne voulait pas que cette conversation parte en eau de boudin, mais elle ne supportait pas qu’il déforme sa pensée. « Et puis imagine si je débarque chez toi comme ça, tu penses que Juliet sera ravie ? » argument qu’elle savait convaincant. Après tout, sa colloc actuelle avait son mot à dire non.

Heureusement, il s’était radouci quand elle évoqua le futur qu’ils pourraient peut-être avoir tous les deux. Bien évidemment, sa formulation maladroite sur leur truc à eux avait été reprise par Andrew. Il proposait un canari comme animal de compagnie. Elle rit, et lui fit un sourire, oui elle se voyait définitivement habiter avec lui plus tard. Il était parfait, elle se sentait bien avec lui. « En fait non j’aime pas les animaux. » elle n’osait même pas le regarder, tant ses pensées étaient wtf en ce moment précis. « Autre chose, alors. Une grande famille par exemple. » elle s’approcha de lui, et le prit dans ses bras. Elle voulait en fait éviter son regard. Elle ne voulait pas lire la peur, ou y voir qu’il ne voulait pas. En tout cas pour elle c’était clair, elle se voyait bien en couple avec lui en CDI. Lui aussi voyait leur relation d’un œil sérieux, étant donné la proposition qu’il venait de lui faire. « Dis, tu voulais vraiment que je vienne chez toi comme ça ? » elle avait pris une voix douce, mais elle doutait vraiment qu’Andrew ait réfléchi à toutes les conséquences avant de lui demander.

Lou venait de lui dire indirectement qu'il était un idiot car il ne comprenait pas ce qu'elle racontait. C'était elle qui expliquait mal, d'abord ! Il écouta donc patiemment ses explications ... et réalisa alors qu'elle avait raison. Il se sentit nigaud sur le coup, et s'appliqua pour éviter le regard de la jeune fille. Il se sentait con, aurait voulu retirer ses paroles blessantes et inutiles. Non ce n'était pas un vent, c'était un plus tard, un on a le temps pour être polisson avant de vivre à deux et devenir sérieux. Il allait devoir l'admettre, reconnaître qu'il s'était emporté, et il détestait ça. « Oui, plus tard, j'ai saisi » Effectivement, le niveau de remise en cause n'était pas top top top, il frolait plutôt le ras des pâquerettes. Et Andrew s'en félicita, car Lou ajouta une nouvelle couche à son plaidoyer : Juliet. C'est vrai, il ne lui avait pas demandé la permission pour que Lou emménage, mais elle n'était jamais là, et ne se gênait pas pour ramener Adrian ! Il l'avait supporté tellement longtemps, alors qu'il ne l'aimait même pas, elle n'allait pas lui interdire une personne aussi douce et gentille que Lou ! « Tu aurais pu être la soeur qu'elle n'a jamais eu ! Je te jure elle en a toujours voulu une, quand j'étais petite elle me mettait des robes et m'appelait Andrewnette » La carte de l'humour, oui Andrew était incapable de s'excuser de s'être emporté. En fait, il aurait plutôt dû s'excuser d'avoir proposé une telle idée saugrenue, sans queue ni tête.

Mais Lou n'était pas mieux dans ce rayon : elle suggérait des animaux pour ensuite ajouter qu'elle n'aimait pas les bêtes. C'était quoi le délire ? Andrew la regarda avec un regard interrogateur, soucieux de comprendre le principe de ces paroles ... Quand Lou le prit dans ses bras. Non, il n'avait rien contre un calin, même s'il ne pouvait plus la regarder à sa guise. Il posa néanmoins son regard sur elle, bienveillant, mais le releva net quand elle prononça le mot famille. Etait-ce du lard ou du cochon ? Impossible de savoir. Elle détestait Anaïs pourtant, voulait-elle cependant des enfants ? Avec Andrew, l'immature de première, en plus ? Le sosie de Christian, celui dont elle s'était séparé à cause de sa flemmardise ? Andrew resta bouche bée quelques secondes, avant de réaliser que Lou avait besoin d'une réponse. « Une famille comme euh ... papa maman et les enfants ? » C'était idiot comme question, si elle répondait oui, il était grillé. Elle prendrait ses paroles pour un refus dissimulé alors qu'en fait, Andrew aurait adoré. « Ben oui j'étais sérieux, on est tout le temps collé l'un à l'autre, on ne fait pratiquement rien sans consulter l'autre, et on est en rute au bout de cinq minutes, pour moi c'est la suite logique, mais pas forcément tout de suite t'as raison » Il passa ses bras autour d'elle et la serra fort. Le truc, c'est qu'à ne pas passer à la prochaine étape, ils allaient donc faire du stand by, et Andrew avait peur que Lou se lasse.

Enfin, Andrew semblait se rendre compte de la gravité de la situation. Jamais Lou n’avait pensé à lui faire du mal, mais elle n’allait quand même pas lui dire oui pour ensuite regretter sa décision et le faire payer à Andrew. Justement, c’était parce qu’elle tenait beaucoup à leur relation qu’elle ne voulait pas tout fiche en l’air en allant trop vite. Elle se voulait mature et responsable, et bien évidemment ça allait un peu à l’encontre du tempérament de son amoureux. Malgré tout, elle le trouvait très courageux d’avoir osé lui poser la question. Car même si Lou avait déjà imaginé son avenir avec lui, elle n’avait pas franchi le cap de lui dire. Pour argumenter, elle avait parlé de Juliet, et bien évidemment Andrew se rendit compte qu’elle avait raison ; alors sur le ton de l’humour. Il lui révélait presque un de leur secret de famille, ce qui fit rire la jeune femme. « Mon dieu, j’espère que tes parents ont eu la bonne idée de prendre des photos. Et que bien sûr Juliet sera contente de les montrer à sa belle-sœur. » elle s’imaginait déjà ne plus pouvoir se retenir de rire devant les clichés de son bel amoureux affublée en petite fille. Subitement Lou se demanda si elle serait tombée amoureuse de Andrewnette au même titre que Andrew ? Mais elle chassa bien vite ses étranges pensée de son esprit préférant se concentrer sur la conversation très sérieuse qu’ils avaient tous les deux, pour une fois. (avoue tu kiffes ce passage !)

Après l’avoir pris dans ses bras, légèrement gêner de justement parler si sérieusement avec lui. Elle avait évoqué leur possibilité d’avoir une grande famille. Elle appréhendait un peu la réaction du jeune, mais fut soulagée du ton enfantin qu’il pris pour aborder la question. C’était si mignon. « Euh oui. Toi le papa, moi la maman. Des enfants. fils » elle imaginait déjà les dessins que leurs futurs enfants pourraient faire afin de représenter la famille. Elle eut un sourire totalement niais qui apparu sur son visage et fut bien contente qu’Andrew ne puisse pas le voir. Il resserra son étreinte ce qui rassura Lou. Il ne semblait pas prêt à prendre ses jambes à son cou, c’était plutôt une bonne nouvelle. Et Lou se surprit à l’aimer encore plus. « Tu sais, je suis vraiment contente que tu y aies pensé. J’aurais plutôt eu tendance à penser que tu aurais pris peur si on commençait à parler d’avenir sérieusement. » Lou ne lui faisait aucun reproche, elle exprimait simplement ce qu’elle ressentait. « Et c’est vrai que j’aime être collée à toi… » elle avait presque murmuré ces paroles et avait à la suite déposé un délicat baiser sur sa joue. Ensuite elle resta dans ses bras, tranquille, heureuse, et surtout très contente d’avoir un garçon comme lui dans sa vie. La perspective de leur avenir commun ne lui faisait plus si peur bizarrement. Elle était même prête à lui dire qu’elle voulait bien débarquer chez lui immédiatement, mais elle ne voulait pas non plus passer pour Katya, la fille bipolaire.

La situation était redevenue normale, Lou riait de ses blagues, bientôt ils redescendraient pour avoir le verdict de Mme Robinson à propos des cookies, puis s'éclipseraient dans la maison d'en face pour faire un tennis. La vie avait repris son cours, oublié ce petit fâcheux indicent. Andrew l'avait accepté, compris, intégré : pas maintenant, mais plus tard oui. L'espace d'un instant, il osa imaginer leur futur à deux, une cabane qu'il aurait construit dans les arbres pour son fils, un après-midi cuisine avec sa fille, Lou qui rentrerait exténuée du tribunal, qui retrouverait le sourire en voyant le repas préparé par ses trois loustics (oui Andrew veut être un loustic), la boîte Davies qui aurait fait faillite après que Andrew en ait pris la tête ... Ça pouvait être bien, oui.

« J'ai brûlé toutes les preuves de ce carnage, pour la survie de ma réputation, désolé » Cette réponse était légèrement erronée : il n'avait pas eu la force de brûler l'exemplaire qui se trouvait dans leur album de famille, conscient que Juliet en serait déçue. Mais ce dernier traînait au fin fond de la bibliothèque du bureau de leur père, où personne ne s'aventurait jamais. Pourquoi aller chercher ce vieil album de toute façon, leur enfance ne regorgeait pas de beaucoup des souvenirs photographiés, leurs nounous ne savaient pas se servir de l'appareil, leurs parents étaient trop souvent absents pour capturer ces instants sur le papier glacé. Seul point positif, la photo compromettante était ainsi en lieu sûr. « Mais je dois bien avoir d'autres clichés de moi enfant ... je te les échange contre des photos de toi, compromettantes aussi ! Je suis sûr que Jeremy et Mike ont dû s'y donner à coeur joie pour t'embêter, quand vous étiez petits » Il l'espérait, en tout cas. Lou avait éveillé sa curiosité, il voulait voir des clichés cachés, secrets, en savoir un peu plus sur elle ... Même s'ils se connaissaient depuis toujours. Après tout, le cliché le plus célèbre de sa fête d'anniversaire de ses 10 ans ne représentait-elle pas Andrew et Christian entourant Lou, tout trois sur le point de souffler les bougies du plus gros gâteau jamais vu ? Mais le jeune homme chassa bien vite ce souvenir de son esprit, car de bien tristes images de Lou l'accompagnaient, une fille en pleurs après le décès de son père, que même le clown n'avait pas réussi à amuser vraiment.

En parlant de père, il avait donc vu juste : Lou voulait qu'il soit le père de ses enfants. Il se garda de préciser que le premier devait être un fils, et que leur fille ne pourrait pas sortir avant ses 18 ans, ça allait sans dire. « Je ne pensais pas que tu voulais des enfants, vue ton ambition professionnelle » Ils n'avaient jamais abordé tous ces sujets, et forcément de nombreuses questions venaient se bousculer dans la tête du jeune homme, chaque phrase en inspirant une autre, sans fin. Ils avaient abordé ce sujet, autant continuer non ? Andrew mourrait d'envie de tout savoir, par curiosité, par ... par envie d'imaginer plus précisément leur avenir, aussi. « Tu crois vraiment que je t'aurais dévoilé ma recette secrète des cookies si ce n'était pas sérieux, nous deux ? » Il lui tira la langue, amusé, puis déposa un baiser sur son front. « T'as peur toi ? » Après tout, les dernières paroles de la jeune fille portaient à confusion, même si elle ajouta ensuite qu'elle aimait être collée à lui. Quand elle l'embrassa sur la joue, il se mit à lui caresser le dos, doucement. Rien de polisson cette fois-ci, juste une envie de la rassurer, une envie de lui dire "tu peux me le dire si tu as peur, si tu as des doutes, je ne t'en voudrais pas".

Lou aurait du s’en douter : Andrew ne voulait pas que Lou voit ces clichés. Elle le soupçonnait même de ne pas lui dire la vérité. Il ne voulait pas qu’elle puisse voir ces photos, elle en était persuadée. Cependant, elle était bien trop maligne pour lui dire qu’elle ne le croyait pas. Elle retenait simplement que ces photos existaient. Un jour, quand ils seraient chez lui, elle fouinerait. Ou mieux, elle irait demander à sa gentille belle-sœur, parce que oui, Lou pouvait compter sur elle quand il s’agissait d’embarrasser son petit frère. « Han, c’est dommage. » elle essayait de garder son sérieux et d’adopter un vrai ton de dépit, mais Lou n’était pas très douée quand il s’agissait de feindre. Alors elle espérait simplement que Andrew ne se doute de rien. De toute façon, le jeune homme avait d’autres idées en tête. Il voulait lui aussi avoir des dossiers sur Lou. Des photos d’elles petites. Hum, elle n’aimait pas trop regarder les photos de cette époque car son père était encore présent. C’était bien trop douloureux de ne pas pouvoir se souvenir exactement tous les moments passés avec lui. Alors certes Lou aurait bien aimé lui montrer les clichés de son enfance, mais elle ne se voyait pas en rire, même si cela avait été une période heureuse de sa vie. « Tu serais déçu. » elle essayait de rester vague, elle n’avait pas envie qu’Andrew s’apitoie sur son sort. « Mais je suis sûre que ma mère sera enchantée de te donner nos vieux albums de famille. » et par cela elle entendait ceux qui concernait seulement la famille Huntington.

D’ailleurs ils étaient en train de faire leur avenir familial. Ensemble. Cette pensée et cette honnêteté lui faisait vraiment plaisir, et la soulageait d’un poids. Il avait bien fait d’en parler car Andrew avait une vision erronée de Lou. Elle en fut un peu surprise, elle ne s’attendait pas à ce qu’il pense ça. « C’est vrai ? J’aimerai bien concilier les deux. Tu ne penses pas que ça soit possible ? » elle voulait tout mener de front, mais savait que ça serait dur. Mais les challenges n’avaient jamais fait peur à Lou, loin de là. Toutefois même si Andrew ni croyait pas… Elle allait douter, car mine de rien son opinion comptait. « Je me disais bien que c’était bizarre que tu me la donnes aussi facilement ! » répondit-elle pour le taquiner. Mais bien vite, il lui posa une question qui l’embarrassa un peu. Si elle avait eu peur ? Un peu. Mais lui ne semblait pas avoir ressenti la même chose. Elle se trouvait con. La plupart du temps elle se trouvait plus mature que lui, mais il venait de lui prouver que finalement, ils se ressemblaient plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer. « Plus maintenant. » finit-elle par concéder et surtout en ayant bien conscience de répondre à la question par une pirouette.

Note pour lui : demander les albums de famille des Huntington, à l'occasion. Pour l'instant, Andrew ne préférait pas s'attarder plus longtemps sur le sujet, conscient que l'enfance de Lou était toujours un sujet un peu tabou. Andrew ne pouvait pas comprendre ce qu'elle ressentait, se demandant toujours comment il réagissait s'il perdait son père. Certes c'était son père, mais un père qui fut plus absent que présents à ses différents anniversaires, un père qui lui souhaite un joyeux Thanksgiving par carte de vœux ... Pas comme le père Huntington. Andrew se souvenait, étant petit, qu'il jalousait Lou et ses frères, d'avoir un père si présent. C'était même lui qui avait appris à Andrew à faire du vélo, après que Juliet ait abandonné de lui apprendre. « On affichera plein de photos de toi dans notre future maison, comme ça » Il rit doucement, mais ne se voulait pas moqueur. Il était sincère, voir des photos de sa future femme partout dans sa maison ne pourrait qu'égayer sa journée et ... Une nouvelle fois son cerveau se stoppa : sa future femme. Il se demanda si Lou voulait se marier, ne sachant pas vraiment s'il le voulait lui même. La passion que sa soeur mettait dans cette institution l'avait un peu refroidi, y voyant surtout là une source de confusion et de divorce. Il n'y a pas besoin de mariage pour s'aimer. Mais il n'était pas contre non plus, et voulait surtout offrir à Lou la plus belle des demandes en mariage, la plus belles des lunes de miel ... Mais il avait en même temps parfaitement conscience de s'emporter un peu trop, alors il garda cette question pour lui, pour plus tard. Elle risquait d'être la question de trop, pour Lou, à qui il faisait désormais subir un interrogatoire. Mais elle semblait répondre avec sincérité, preuve qu'elle n'était pas agacée, du moins il l'espérait. « je ne sais pas si c'est possible, mais mes parents m'ont prouvé le contraire ... Après, tu n'auras pas à voyager, pourra être proche de la maison, c'est possible aussi » Il s'en voulait presque de ne pas avoir la même ambition qu'elle, et subitement il eut l'impression d'être un raté qui n'avait aucun avenir, qui ne croyait pas vraiment en lui. En même temps, vu son domaine d'études ... Au moins, Lou, elle, semblait croire en lui. Effectivement, elle lui avoua qu'elle n'avait plus peur. Il ne releva pas ce plus, conscient de ce qu'il signifiait, mais conscient également que c'était désormais révolu. « Je t'aime Lou, et tu vas devoir t'y habituer car je compte bien te le dire souvent »

Ils étaient désormais deux nigauds. Niais, et amoureux. Ils parlaient de leur enfance, de leur futur et tout semblait se dérouler comme dans un conte de fée. C’était bien trop beau pour être vrai. Andrew se montrait si délicat et attentionné avec elle, qu’elle ne pouvait même pas mesurer la chance qu’elle avait de l’avoir dans sa vie. Avoir vingt ans et désirer passer sa vie entière avec une seule et même personne pouvait en faire flipper plus d’un, mais Lou se sentait si bien dans cette relation qu’elle n’avait plus peur. Elle savait que sa relation avec Andrew était spéciale. Certes elle ne pouvait pas savoir de quoi leur avenir était fait, mais elle pouvait au moins l’envisager sérieusement. « Et seulement de moi ? Je veux des photos de nous ! » on aurait pu dire une enfant gâtée qui faisait un caprice, mais elle ne voulait pas que leur maison ressemble à un espèce de lieu de culte où elle serait célébré seule. Elle voulait que leur future demeure respire leur joie de vivre à tous les deux, que les photos accrochées aux murs laissent transparaitre leur amour. Lou vivait donc dans le monde des petits poneys tout mignons. Elle s’imaginait leur futur à deux idyllique et évitait de se poser des questions un peu prises de tête. Cependant, ce n’était pas le cas de Andrew. Lui, avait décidé de mettre les choses à plat. Bien entendu, Lou lui répondait avec honnêteté. Elle ne pouvait pas lui mentir. Et elle ne voulait pas lui mentir surtout. Le problème de sa carrière un peu trop ambitieuse venait d’être abordé, et le monde des petits poneys était désormais bien loin. « Ma famille c’est quand même ma priorité. » elle savait bien que la vie nous réservait parfois des surprises inattendues, et qu’il fallait profiter de ses proches autant que l’on pouvait. Et puis Andrew avait souffert de ne pas avoir ses parents alentour, même s’il ne le reconnaissait pas, Lou l’avait constaté, à force d’habitude. Elle ne laisserait pas les erreurs de son passé se répéter. « Mais et toi dans tout ça ? » finit-elle par demander. L’avenir professionnel de son amoureux était aussi flou qu’une mauvaise photo. Elle ne savait pas ce qu’il comptait sérieusement faire. Et pour une fois qu’ils se permettaient d’être totalement sincère l’un envers l’autre elle allait en profiter.

Elle avait d’ailleurs osé lui révéler – à demi mots – qu’elle avait eu peur en abordant tous ses sujets adultes. Mais Andrew avait assuré et lui avait enlevé tous ses doutes. Il lui répéta une nouvelle fois qu’il l’aimait. Son cœur eut un raté, comme à chaque fois. « Tu as déjà deux "je t’aime" d’avance sur moi. » dit-elle les yeux plein de malice et un immense sourire aux lèvres. « Où est passé l'enfoiré sentimental ? » elle le taquinait, évidemment. « J’adore quand tu me le dis, et je ne risque pas de m’y habituer de sitôt. » elle ne pouvait pas détacher ses yeux de lui, toujours en souriant niaisement. Elle se concentrait pour ne pas se rejeter sur lui de façon suggestive, et gardait donc son calme…

Des photos d'eux, de leurs enfants, des photos avec leurs amis, des photos de leurs vacances ... Leur bonheur serait total, aucun cadavre dans le placard, aucun secret caché, voilà l'image qu'avait Andrew de leur futur. C'était beau, rose, bisounours, et s'il avait été extérieur à la scène il se serait bien moqué de deux tourtereaux aussi niais. Mais voilà, il en faisait partie, c'était son couple. Rien que se dire en couple, c'était bizarre, car - contrairement à ce que pouvaient penser certaines mauvaises langues - Andrew n'était pas un bourreau des coeurs qui collectionnait les filles. Il préférait largement flemmarder dans son lit. Mais voilà, l'amour lui était tombé dessus, en mode "bam je viens chambouler ta vie". Et ses perspectives d'avenir prenaient peu à peu un sens. Enfin ... Ses perspectives familiales, j'entends. Ses perspectives professionnelles étaient toujours aussi mal engagées. « Euh ... moi ? » Question imprévue, devait-il en profiter pour confier à Lou tout ce qu'il gardait pour lui ? Il n'aimait pas parler de ses problèmes familiaux. Naturellement, il était de notoriété publique que Andrew ne s'entendait pas avec ses parents, en bon rebelle qui se respecte. Mais personne ne savait combien ça le bouffait de l'intérieur, cet avenir qui ne lui donnait pas envie. De toute façon, fidèle à lui même, il préférait ne pas y penser. A quoi bon ... Alors, en parler à Lou n'était pas très utile. « Moi tant que je suis avec toi ça me va ! » Il soupira, au fond il s'en voulait, de ne pas raconter à Lou les histoires dont les rumeurs connaissaient déjà les grandes lignes. Oui, ce n'était pas du mito, Andrew allait devoir reprendre la boîte de son père. Elle serait bien au courant un jour ou l'autre. « Tu dois le savoir, depuis que je suis petit, mon père veut que je prenne sa place. Mais j'ai tellement pas envie, t'imagines pas comment c'est chiant, la Bourse et tout ses machins. » Il retourna s'asseoir sur le lit de Lou. Voilà, il s'était mis de mauvaise humeur tout seul, c'était malin. « Franchement je ne le comprends pas, il sait très bien que ça ne marchera pas et que je n'en ai pas envie, je comprends pas l'intérêt. » Tout ce qu'il espérait, c'est que Lou ne réagisse pas comme les autres, jaloux de la chance qu'il avait. Qu'elle ne lui dirait pas que tout le monde n'avait pas un père avec une entreprise à lui transmettre, qu'il devait se remuer un peu et arrêter d'être un flemmard qui dort toute la journée. Après tout, elle avait vu derrière le concept "Andrew Davies", elle avait vu qu'il ne dormait pas à longueur de journée, qu'il était juste un peu plus fainéant que les autres. Certes, il savait très bien qu'il l'était avant, mais arrêter la drogue et l'alcool lui avait fait prendre conscience de certains défauts, et surtout l'avait forcé à changer de comportement. Avant, quand il flemmardait à longueur de journée, c'était avec un bedo. Et Christian. Désormais, il y avait Lou, et les je t'aime.

« Oui d'ailleurs je suis déçu, je veux des je t'aime moi aussi, plein plein plein ! » Il avait levé les bras pour mimer combien de je t'aime il voulait. Un sacré gros paquet. « L'enfoiré sentimental ? Mais mon dieu oui, qu'en as-tu fait ? » Il écarquilla les yeux et la regarda avec des yeux ronds, s'écartant d'elle de quelques centimètres, comme si elle était dangereuse. « Mon Dieu Lou Huntington mais que m'avez-vous fait ? » Il se leva très vite, et se mit à reculer pour s'éloigner d'elle, se dirigeant vers un coin de sa chambre. « Je suis perdu ! Que vas-tu fais de moi ? » Un élan de peur traversa son visage, et il porta sa main à sa bouche, signe de surprise. Oui, l'acteur était de retour, c'était son kiff.

Évidemment, quand Lou retourna la question à Andrew, elle s’attendait à ce qu’il ne sache pas quoi lui répondre. C’était toujours comme ça avec lui. Elle, devait être sincère, mais lui pouvait omettre certains trucs. Toutefois, Lou n’était pas le genre à abdiquer. Quand elle vit que Andrew semblait septique à lui répondre, elle lui lança un regard qui se voulait confiant. Elle l’incitait à se confier, sans pour autant entrer dans les détails, si cela le gênait, mais elle pouvait tout de même avoir une piste vers laquelle Andrew voulait se diriger plus tard. D’abord flatteur, il ne répondit pas à sa question. Lou soupira, néanmoins touchée par l’attention qu’il lui portait. Elle allait le sommer de lui répondre sérieusement, mais il s’assit sur son lit, la coupant dans son élan. Elle resta debout, prête à le questionner comme s’il avait été un suspect. Heureusement il reprit la parole tout seul comme un grand. Son père voulait qu’il reprenne son entreprise bien chiante et qui ne semblait pas convenir à Andrew. Elle le savait, mais elle savait aussi que ce n’était pas simple de s’imposer face à ses parents. « Oui je sais. » elle ne savait pas quoi lui dire, le pauvre ne voulait pas faire cela, mais avait-il seulement une autre idée en tête qui aurait pu convaincre son père qu’il pouvait faire ses propres choix ? Il paraissait très septique quant à sa réussite et Lou aperçut pour une des rares fois l’une des failles que semblait avoir le warrior. « Ça ne marchera pas si tu n’as pas envie que ça marche, c’est clair. » elle lui fit un sourire, consciente que ses paroles n’aideraient pas Andrew à se sentir mieux. « Qu’est-ce que tu voudrais faire si ça ne tenait qu’à toi ? » demanda-t-elle le plus sérieusement du monde et surtout espérant qu’Andrew répondrait sur le même ton.

Remarquant qu’elle ne lui avait pas dit autant de je t’aime que lui, il se montrait maintenant en demande. Lou en fut amusée, mais n’allait pas céder aussi facilement. « Je ne sais pas. » dit-elle pour l’embêter. Et re voilà l’acteur qui refaisait surface. Amusée, elle rit en le voyant mimer sa confusion. Qu’avait-elle fait de lui ? Eh bien un garçon encore plus adorable qu’avant tout simplement (a). Il alla dans un coin de la chambre faisant semblant qu’il avait peur. « Dis tout de suite que tu as peur de moi. » elle s’assit à son tour sur son lit et le regardait faire. « La porte est grande ouverte si tu veux. » elle désigna la porte close du doigt. « Je ne te retiendrai pas si tu veux partir. » elle roula des yeux, elle aussi pouvait se montrer théâtrale. « Mais j’aimais bien le garçon que tu es devenu. » non pas qu’elle l’avait changée. Cependant à son contact tous les deux avaient grandi, mûri, changé. C’était normal. C’est aussi pourquoi ils se sentaient si bien dans leur relation. Alors, elle lui lança un sourire timide. Un sourire malicieux, un sourire qui voulait dire je t’aime.

Ce qu'il voulait faire ? Il voulut répondre de la pâtisserie, du tac au tac, mais avait peur de passer pour un idiot. Ou de ne pas être cru. Oui, un flemmard comme lui avait désormais une passion autre que dormir, ça pouvait surprendre. Il n'allait pas mentir, il avait découvert son goût pour la cuisine à Londres, au centre de désintox ils conseillaient de remplacer l'addiction à la drogue par une addiction à autre chose. Au début, il avait tenté de jouer de la guitare, du piano et de l'harmonica, s'était mis à la boxe, au football et au basket, puis un jour, il s'était arrêté devant l'atelier cuisine des filles. Il était juste là pour attendre Carla, la seule fille avec qui il avait bien voulu sympathiser ici. Puis, les souvenirs des après midis cuisine avec Juliet lui étaient revenus à l'esprit. Certes, à l'époque, il adorait surtout mettre de la farine partout et piquer le plus de pâte à gateau crue possible, mais là il réalisa qu'il aimait bien ça, cuisiner. Depuis, il s'y était tenu, conscient que s'il arrêtait, il risquait bel et bien de replonger. Mais de là à en faire son métier, le fossé était immense. « Je ne sais pas, c'est pas mon délire de me poser ce genre de questions. J'aime bien la cuisine ... » Lou serait trop gentille pour oser se moquer de lui, mais elle n'en penserait pas moins. Alors, Andrew espéra juste qu'elle soit sincère.

Mais cette discussion trop sérieuse le gênait, le mettait mal à l'aise. Où étaient partis l'humour et la déconne ? C'était trop flippant. Alors, il endossa de nouveau son costume d'acteur, et fit mine d'avoir peur de Lou. Malheureusement, cette fois-ci, sa petit ami ne joua pas avec lui. SOn visage resta de marbre, comme dépitée, découragée devant cet enfant qui ne voulait pas grandir. Il eut soudain peur d'avoir fait la vanne de trop, voilà, Lou allait en avoir raz la casquette, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. « Tu me mettrais dehors ? » Impossible de dire s'il mimait ou s'il était devenu sérieux, lui même n'en savait rien. Il regarda la porte, bien sûr que non il n'avait pas envie de partir. Mais ne pouvait pas dire pour autant qu'il aimait ce qu'il était devenu. Il s'aimait bien avant, aussi. Il aimait bien sortir avec Lou. Mais comment avouer qu'il aimait être devenu une guimauve ? « J'ai rien contre, mais déjà que je n'étais pas très viril ... Tu ne trouves pas que je suis devenu une vraie guimauve ? » Il baissait les armes, s'affichait à visage découvert, confiait ses craintes à sa petite amie ... Et bizarrement, ça lui faisait du bien. Il se rapprocha d'elle, attrapa sa main, et ne la lâcha plus. C'était rassurant.

En lui demandant ce qu’il voulait faire de sa vie, Lou ne s’attendait pas à avoir une vraie réponse. Andrew était le roi quand il s’agissait de répondre à demi mots, ou bien en étant pas sérieux du tout. Même si depuis le début de cette conversation Lou avait été surprise et touchée de son attitude, elle doutait fort de la suite. Elle savait bien qu’il n’était pas le genre à se projeter dans l’avenir, il était plutôt du genre à vivre au jour le jour. Mais voilà au bout d’un moment, il fallait inévitablement se remettre en question. Quand il évoqua la cuisine, Lou crut d’abord qu’il se fichait d’elle, puisqu’ils venaient de passer leur après midi à cuisiner. Cependant elle ne décela chez lui aucun indice qui lui permettait de dire qu’il plaisantait. « Genre chef cuisiner, oui bien, gérer un restaurant ? » elle ne voyait pas trop Andrew en chef étoilé, mais après tout il avait montré un tel enthousiasme lors de leur petit après midi. « Je ne savais pas que c’était une vraie passion pour toi. » pour le coup elle se sentait un peu idiote. Cela faisait plusieurs mois qu’ils se fréquentaient et Lou n’aurait jamais parié sur ça, alors elle se sentait un peu minable.

Et voilà qu’elle plaisantait et disait qu’elle voulait le voir dehors. Bien sûr que c’était faux ! Comment pouvait-il penser qu’elle le voulait vraiment. Une nouvelle fois elle se sentit un peu coupable. Elle ne le connaissait pas si bien qu’elle l’avait cru, et maintenant elle menaçait de le jeter dehors. Il allait bientôt penser qu’en fait Lou s’en fichait de lui, or ce n’était pas du tout, mais pas du tout le cas. « Mais non voyons, je n’ai pas envie que tu partes. » elle aurait même voulu ajouter qu’elle lui manquait aussitôt qu’elle le quittait. C’est bien pour cela qu’elle le harcelait de sms tout le temps d’ailleurs. Il vint enfin se rasseoir près d’elle, et lui attrapa la main. Il avait l’impression d’être un peu trop guimauve. La formulation fit rire Lou, il était mignon. C’était elle la guimauve. Elle craquait à chaque fois qu’il lui disait quelque chose et se sentait très conne d’être aussi bien avec lui, d’être aussi niaise. Mais pourtant qu’est-ce qu’elle était heureuse ! « Une guimauve ? Ça tombe bien, j’adore ça, la guimauve. » elle lui fit un sourire rassurant. « Arrête, on est tous les deux niais, et reconnais le, on adore ça. » pas besoin d’être un pro en relation amoureuse pour se rendre compte que Lou et Andrew étaient toujours fourrés ensemble, qu’ils étaient niais, et qu’ils aimaient se comporter comme un vieux petit couple. Lou s’en fichait de ce que les autres pouvaient bien penser d’eux. Elle se sentait épanouie dans cette relation, ne se voyait pas y mettre un terme, elle imaginait plutôt son futur avec lui. Encore plus depuis qu’ils en avaient sincèrement parlé.

Elle l'avait pris au sérieux. Andrew avait appréhendé un éclat de rire, mais rien, Lou était restée calme. Il avait vu son regard le scruter quelques instants, comme pour vérifier qu'il ne la menait pas en bateau, qu'il était sérieux. Mais avec elle, ça ne le gênait pas, d'aborder les sujets sérieux. Pire, ça lui plaisait même. « Euh ... En fait je voudrais plutôt faire de la pâtisserie » Il se souvint alors de la dernière fois où il avait prononcé cette phrase. C'était à ses parents, quelques temps après son retour de Londres. Ils étaient rentrés quelques jours, juste pour vérifier de leurs propres yeux que leur fils n'était plus un junkie. Une fois ce contrôle visuel effectué, ils avaient vite abordé le sujet qui fasse : Andrew pouvait enfin commencer réellement ses études de finance. Soutenu par Juliet, il leur avait ensuite expliqué qu'il s'était mis à la pâtisserie au centre de désintox, et qu'il avait kiffé sa race, donc qu'il souhaitait en faire son métier ... Et il se souvenait aussi de leur réaction, greffée dans sa mémoire par la douleur et le dégoût : leurs rires gras avaient retenti, leurs moqueries, comme si Andrew venait de sortir la number one des blagues idiotes. Rapidement, ils avaient repris leur calme et conclus que Andrew devait arrêter d'être immature et grandir, pour reprendre l'entreprise familiale. Fin de la discussion. Il le savait, c'était peine perdue. Il les avait suivi sur le perron en les suppliant de changer d'avis, leur avait ensuite proposé dans l'allée de gérer son propre restaurant pour faire du commerce et avoir une affaire comme il le souhaitait, et avait finalement juré contre eux quand ils montèrent dans le taxi qui s'éloigna de la maison numéro 10, laissant sur le trottoir un Andrew dépité, dépassé. Il s'était assis à terre, Juliet était venue, l'avait incité à retourner à l'intérieur, avant qu'un voisin ne le surprenne. Depuis, il se farcissait de la finance en veux tu en voilà, partagé entre l'idée de n'en faire qu'à sa tête, ou de se venger de ses parents en croulant la boîte une fois PDG. Mais il ne voulait pas exposer des idées si noires à Lou, elle ne comprendrait pas, elle qui chérissait tant sa mère et son défunt père. Il préférait garder sous silence ses sordides plans d'avenir. « En fait, à Londres, ça m'a servi de substitut, pour penser à autre chose que ... tu vois » Au bout de tout ce temps, le centre de désintox était toujours appelé "Londres", et la drogue et l'alcool "tu vois". Et il se disait en paix avec soi-même ... « De toute façon mes parents ne veulent pas. » Point final. Il ne voulait pas s'attarder plus longtemps en vain sur son avenir professionnel. Lui qui, il y a deux ans encore, se voyait flemmarder toute sa vie, une bouteille de whisky dans une main, un bedo dans l'autre, s'était ensuite trouvé un avenir que ses parents avaient réduit à néant, piétinés sans vergogne. Et sur le coup, Andrew jalousait la relation entre Lou et Johanne.

En parlant d'elle, Andrew crut entendre une voiture se garer dehors. Il se redressa et regarda par la fenêtre, réflexe idiot car depuis le coin de la chambre de Lou il ne pouvait voir que le toit de sa maison, et l'arbre où se cachait sa cabane. « Si tu adores la guimauve, on en fera lors de notre prochain après-midi cuisine, entendu ? » Il lui fit un petit clin d'oeil malicieux, puis s'approcha d'elle. Oui ils étaient niais, cela effrayait Andrew de temps à autres, le rassurait parfois. Oui, il était rassurant d'avoir une personne toujours à ses côtés, sur qui il pourrait toujours compter. « Ah oui ma petite niaise préférée ! » Il la prit dans ses bras, la souleva et fit un tour sur lui même en riant. Il la reposa ensuite, manquant de tomber à terre. Un sourire idiot s'était incrusté sur son visage, mais le temps de la rigolade était terminé. « Je pense que ta mère est rentrée, nous allons devoir nous confronter à son jugement ! » Il affichait un air grave, ses cookies allaient être goûtés ! A ce moment là, il réalisa qu'une autre décision aurait pu être passée au scanner "Johanne Robinson", celle de vivre ensemble, plus tard. Mais pour le moment, chaque chose en son temps. Il attrapa alors sa petite amie par la main, et ils descendirent ensuite les escaliers pour retourner dans la cuisine, où se trouvait désormais la mère de Lou.

De la pâtisserie ? Vraiment ? Lou était dubitative, elle n’imaginait vraiment pas Andrew en faire son métier. C’était clairement sa passion, il venait de le lui prouver cet après midi. Toutefois de là à en faire un gagne pain, c’était une autre histoire. Soudain, Lou comprit les raisons de cet attachement pour la pâtisserie. C’était un des trucs qui avait aidé Andrew à sortir du trou. Quand il évoqua ce passage douloureux de sa vie, Lou serra sa main un peu plus fort. Il détestait en parler, et Lou ne lui posait jamais de questions, et pourtant elle aurait voulu tout connaître. Pourquoi, comment, combien de temps ? Tout savoir. Elle doutait néanmoins qu’Andrew ose se mettre à nu devant elle de la sorte. Elle ne pouvait rien lui reprocher, elle non plus n’était pas la fille la plus sincère. Il y avait plein de détails de son ancienne relation que le jeune ignorait, et c’était à vrai dire bien mieux ainsi. « Ah oui, je comprends. » se contenta-t-elle de répondre le ton le plus naturel du monde. Alors que son passé de junkie l’inquiétait toujours un peu. Puis il évoqua ses parents. Ils ne voulaient pas qu’Andrew fasse ce qu’il aimait vraiment, c’était tellement ridicule. Certes son père voulait qu’il reprenne le business familial, mais si ce n’était pas son truc, il avait bien le droit de choisir non ? Lou ne voulait pas que plus tard Andrew vive dans le regret et fasse subir sa frustration à sa famille, or comme Lou prévoyait d’être sa compagne pour la vie, elle voulait qu’il soit épanoui aussi bien professionnellement que personnellement. « Mais la situation ne te convient pas pourtant. » sa remarque était idiote, toutefois elle n’avait pas pu se retenir. Elle savait bien que les parents Davies étaient aussi tabous que le séjour à Londres de son chéri, mais Lou voulait que Andrew soit heureux.

Il se leva et alla scruter à la fenêtre. Lou se demandait ce qu’il cherchait là, mais ne fit aucune remarque. Elle venait en effet de lui confesser être une guimauve totale en sa compagnie, et que pire, elle kiffait ça. « Ça va, tu ne m’a pas trouvée totalement catastrophique d’ailleurs ? » même si Lou se doutait bien de la réponse, elle voulait savoir si Andrew serait honnête avec elle. Il revint ensuite vers elle, et la prit dans ses bras, la soulevant même du sol pour lui faire un gros câlin. Rieuse, Lou n’avait pas envie de quitter les bras de son petit ami et y serait bien resté encore un peu mais déjà il l’entraîna en bas car il pensait avoir entendu la voiture de la mère de Lou. Cependant quand ils arrivèrent dans la cuisine, cette dernière était déserte. Les clés de voiture de sa mère se trouvaient sur le comptoir de la cuisine, et pourtant aucune trace de Johan. « Je ne sais pas où elle est passée. » fit-elle en se rapprochant d’Andrew pour une nouvelle fois le prendre dans ses bras. « Tu stresses ? » dit-elle pour l’embêter. Après tout, c’était lui le futur gendre qui devait se vendre pour se faire accepter.

Même si Lou n'était pas en mesure de répondre autre chose que "je comprends" Andrew lui était reconnaissant. Il la savait réellement compatissante, et il savait aussi que si elle avait pu l'aider de n'importe quel moyen, elle l'aurait fait. Mais les choses étaient ainsi, il y avait les gens comme Adrian O'Conell à qui le boulot imposé par le paternel plaisait parfaitement. Et il y avait des gens comme Andrew, paumés, avec l'impression d'être né au mauvais endroit/moment/quartier/famille. Heureusement, il avait Lou. « Ce qui me convient c'est de t'avoir toi. » Il lui fit un gentil bisou sur le front, innocent. Encore maintenant, il avait envie de l'embrasser partout ailleurs que sur le front, à des endroits pas vraiment citables dans un rp (non je ne fais pas de sous entendu dans CHAQUE rp, tu ke-cra). Mais ici n'était pas le bon endroit. Mais surtout, il avait envie de changer de sujet de conversation. Il aimait parler de lui et ne pouvait le nier, mais parler de ses secrets cachés au fond de lui était autre chose, et ça, ça lui plaisait beaucoup moins.

C'est aussi un peu pour ça qu'il bénit le ciel que Johan rentre à ce moment là. Vite, ils descendirent les escaliers ... Pour trouver une cuisine vide. Il jeta un oeil sur le plan de travail, l'assiette de cookies était toujours présente. Mme Robinson ne s'était donc pas enfuie pour manger tous les biscuits dans un coin. C'est bête, au moins cela aurait signifié qu'ils lui plaisaient. Il déglutit, et Lou lui posa alors l'une des questions les plus oratoires du monde. Du moins il l'espérait, car si ça ne se voyait pas qu'il stressait, Lou était la pire des observatrices. Stresser était même un euphémisme pour décrire l'humeur de Andrew à cet instant précis. « Devine chérie, devine ... » Et naturellement, c'est dans cet élan de petit surnom affectif que Johan fit son apparition. Andrew la salua comme le gendre gêné qu'il était, et il regarda Lou lui raconter leur après-midi cuisine et lui tendre l'assiette. Le jeune homme regarda sa belle-mère, interdit, n'osant pas bouger d'un poil de peur que la cuisine explose. En fait non, c'était lui qui risquait d'exploser. Il avait présentement chaud/froid/envie de faire pipi (non je ne fais pas une overdose des "/" dans ce rp, tu ke-cra n°2). C'est alors qu'il vit un sourire sur le visage de Johan, qui leur annonça ensuite que les biscuits étaient délicieux. Le garçon s'emplit de joie et remercia sa belle-mère plusieurs fois. Lou dût même le trouver chiant, car elle l'attrapa par la main et annonça à sa mère qu'ils allaient en face, pour regarder un film. Elle justifia leur départ incongru par l'overdose de bruit dans cette maison. Andrew se demanda alors si Lou n'était pas plutôt en prise avec des envies incontrôlables. Qu'importe, Johan avait aimé ses biscuits, c'était l'essentiel.