« Quoi de beau ? » La question de base, celle que l’on posait en toute circonstance pour démarrer une conversation. Bien sûr, Jersey savait tout à fait à quel point cette question pouvait d’être d’un fade, tout comme elle pouvait être déstabilisante d’ailleurs, surtout quand on avait rien à raconter. Bon, quand on s’appelait Jersey Livingstone, en théorie on avait toujours un truc à raconter, bien que ces temps-ci il ne se passe pas grand-chose d’intéressant dans sa vie, si on exceptait la partie sentimentale.
Jersey était presque sûre que la vie de Maxim devait être bien plus excitante que la sienne… En même temps, lorsqu’on était étudiant, on avait toujours des choses à raconter. Ah, Jersey regrettait cette douce époque où elle avait des ambitions plein la tête et où pas un instant elle ne s’ennuyait. Mais ce temps-là était désormais résolu… Elle n’avait plus rien à espérer maintenant qu’elle avait réalisé son rêve de gamine : devenir mannequin. M’enfin, elle finirait bien par s’en trouver d’autres, après tout, l’humain vivait de ça.

« Oh oui toi bien sûr, mais c’est tellement évident que je ne le précise même plus ! » Répondit-elle en référence à sa première phrase, le laissant par la suite continuer : ça parlait cours puis le garçon mentionna le fait qu’il comptait peut-être faire un article sur elle. Ce détail eu le don de retenir son attention, ce n’était pas la première fois qu’un apprenti journaliste lui demandait cette faveur. Amber Seyfield l’avait fait elle aussi. Elle était une bonne roue de secours pour eux, tout le monde n’avait pas la chance d’être en relation avec l’une des mannequins les plus populaires du pays.

« Un article sur moi ? Pourquoi pas. Je suis sûre que tu trouveras des choses intéressantes à dire, après tout, tu me connais comme peu de personnes. » En même temps, elle n’avait pas pour habitude de coucher avec les journalistes qui l’interviewaient. Enfin elle pourrait, mais le fait est que la plupart était soit des femmes, soit gays, donc l’occasion ne s’était pour ainsi dire… Jamais présentée.
Maxim mentionna ensuite le fait qu’il avait aussi pas mal de trucs à raconter côté cœur, à ces mots Jersey ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. Elle avait elle aussi beaucoup à raconter à ce sujet ! C’était d’ailleurs rare, Jersey faisait partie de ces femmes qui avait une vie sentimentale toute simple, mais depuis quelques mois c’était exactement le contraire pour le mannequin. Comme quoi, rien n’était fait pour durer.

« Sinon côté cœur, je suis dans le même cas : j’ai des tonnes de trucs à te raconter ! Qui commence ?... Allez, honneur aux hommes pour une fois ! » A ça elle ajouta un rire. Elle préférait qu’il se lance en premier, c’était toujours plus simple après de déballer ses problèmes sentimentaux.

Maxim et Jersey avait l’habitude de se confier l’un à l’autre, à vrai dire ils partageaient beaucoup de choses ensemble de leurs problèmes sentimentaux à leurs lits, ils passaient par tout ! Lorsque Maxim lui parlait de ses attirances pour d’autres femmes, ou ses relations, le mannequin ne ressentait pas une once de jalousie pour celles-ci. C’était peut-être étrange comme relation, et Jersey était tout à fait d’accord, pourtant il était vrai que ça faisait parfois un bien fou de ne connaître aucune limite avec une personne du sexe opposé comme ça. Parfois, la jeune femme se demandait comment ce serait lorsque l’un des deux serait réellement casé, leur relation connaîtrait un grand changement assez déconcertant sans doute.
Jersey n’écoutait que d’une oreille le garçon, il racontait un peu la routine habituelle, des rencontres, des nuits passées à droit à gauche, et on pouvait dire qu’il s’amusait bien ! Jersey ne pourrait pas en dire autant, elle n’était pas tellement du genre à coucher avec n’importe qui du premier coup, elle aimait mieux se dire qu’elle avait un côté inaccessible qu’une minorité de personne pouvait atteindre. Bien sûr, ça n’excluait pas qu’elle s’était fait pas mal de mecs dans le quartier, néanmoins elle gardé une certaine fierté et ne couchait pas avec le premier des imbéciles comme certaines étaient bien capables de le faire. Les quelques qui étaient allés jusque dans son lit l’avait souvent mérité. Ces pensées furent interrompues par une annonce que son ami commença à faire… Il parlait d’une demoiselle qui ne le laissait apparemment pas indifférent, tout de suite toute l’attention de Jersey se concentra sur Maxim attendant avec impatience la suite. Quelle était donc la jeune fille qui avait l’honneur d’occuper les pensées du jeune Daniels ? Le mannequin eut bientôt sa réponse, et ce fut en réalité une assez grosse surprise. Il s’agissait de Ginerva Wainwright, que Jersey connaissait très bien. Lorsqu’elles étaient petites et que leurs parents dinaient ensemble, elles avaient l’habitude de passer du temps l’une avec l’autre, la Livingstone qui était plus âgée avait tout de suite pris la petite rouquine comme une espèce de poupée vivante. Elle la coiffait, l’habillait comme elle le souhaitait, la considérant un peu comme la petite sœur qu’elle n’avait jamais eu ! Aujourd’hui encore, il n’était pas rare que la jeune femme donne des conseils que ce soit vestimentaire ou général à la jolie Ginny. Cette nouvelle ne laissait donc pas indifférente Jersey.

« Ginny Wainwright ! Tu as du goût à ce que je vois. » Commença-t-elle avec un léger sourire… « Je la connais bien, c’est même une amie proche. Je tiens beaucoup à elle et je t’interdis de lui faire du mal. » A ces mots son regard s’assombrit, comme pour faire comprendre au garçon qu’elle était plus que sérieuse, mais ça ne dura qu’un instant et celui d’après le mannequin reprit avec un grand sourire : « Et elle, qu’est-ce qu’elle en dit de son côté ? Est-ce seulement un amour encore inavoué, ou s’est-il déjà passé quelque chose ? Tu me rends curieuse, je veux savoir ! » A ces mots, Jersey se redressa pour ensuite s’incliner vers Maxim, elle était toute ouïe et avait bien hâte d’en savoir plus sur cette relation qui avait l’air d’importer à son ami.