L'ambiance de cette soirée commençait sérieusement à tourner au vinaigre. Et Heather flippait. Toutes ses images qui surgissaient dans sa tête après tout ce temps, où elle avait travaillé à les oublier. Et ce soir, à cause d'un imbécile qui s'était amusé à droguer les boissons, elle voyait sa sœur décédée partout autour d'elle. C'est évidemment à ce moment précis qu'elle avait compris que quelque chose clochait et qu'elle avait fait le rapprochement. La brunette avait alors décidé de sortir de la maison accompagnée de Jules. Cette soirée avait été bien plus éprouvante qu'elle ne l'aurait imaginé. Voir sa sœur ainsi, ça l'avait plus bouleversé qu'autre chose. Elle ne souhaitait pas être seule et elle n'était pas rassurée de laisser Jules rentrer sans elle. Par conséquent, elle lui proposa de venir dormir chez elle, ayant un lit deux places, la blondinette n'aurait pas à être par terre. Cependant, sa "petite soeur" ne semblait pas persuadée d'avoir été drogué. Heather, au début réticente à l'idée de lui parler de ses hallucinations, se résigna. « Non crois-moi Jules, il y a de la drogue dans les boissons. Je ... j'ai vu Tessa, ma sœur décédée et même souale, l'alcool n'a pas cet effet sur moi. C'est enfin ... » La jeune Hamilton cherchait ses mots, elle ne savait pas comment réagir ni comment lui expliquer. Elle n'aimait pas parler de cette période de sa vie et les circonstances ne l'aidaient guère. « Heu j'aimerais rentrer si tu es d'accord. Mais je ne veux pas te laisser seule non plus » Heather s'assit à même le sol. Elle leva la tête vers le ciel, et regarda les étoiles. La tête continuait à lui tourner. La brunette se releva, prit la main de la blondinette et l'invita à la suivre chez elle. « Ce qu'on va faire, c'est que tu vas dormir chez moi. Tu vas cependant prévenir ta famille au préalable, pour qu'ils ne s'inquiètent pas et dès notre réveil, nous appellerons les autres pour prendre de leurs nouvelles d'accord ? Allez viens ma chérie » Les deux jeunes femmes se dirigèrent vers le numéro 19. Heather remarqua que plusieurs personnes étaient également sur le chemin du retour. Lorsqu'elles arrivèrent chez les Hamilton, la brunette ouvrit la porte, suivit de près par Jules et monta dans sa chambre. Elle prêta quelques affaires à son amie et se changea elle-même avant se coucher. « C'est dommage, cette soirée aurait pu être géniale .» conclut-elle.

Lou était désormais rassurée d’avoir retrouvé Andrew. Peu importe qu’ils se soient quittés un peu fâchés, il aurait pu leur arriver un truc ce soir et jamais Lou ne se serait pardonnée de ne pas avoir recollé les morceaux avec Andrew avant. Comme quoi cela prouvait une nouvelle fois qu’il fallait tout simplement profiter du moment présent, et ne pas s’en faire pour des choses futiles. Il était visiblement rassuré de la retrouver saine et sauve. De toute façon Lou ne pensait pas que quelque chose de grave aurait pu se passer, même si Elias et Adrian s’étaient excités, jamais ô grand jamais ils n’auraient touché un cheveu de Lou. Elle aurait pu toutefois se prendre un coup ; dommage collatéral. Elle préférait ne pas y penser finalement. Maintenant elle avait retrouvé Andrew, ça voulait donc dire que tout allait redevenir normal. Elle ne répondit rien quand il l’appela son petit bébé, mais elle sourit. Ils étaient toujours enlacés, si bien qu’il ne pouvait pas avoir le loisir d’observer ce magnifique sourire niais qui venait d’apparaître sur son visage. Elle venait vite fait de lui raconter que les boissons alcoolisées avaient été piégées. Sa remarque lui fit lâcher un petit rire, lui aussi trouvait bon qu’elle ne puisse désormais plus voire d’alcool. Il fallait dire que pour le coup elle avait eu de la chance. « Il faudrait surtout retrouver ce malade ! » s’indigna-t-elle. Aux soirées, il y avait toujours un malade qui rendait l’ambiance pesante. Lou ne sentait plus du tout à l’aise dans cette pièce maintenant qu’elle était au courant de toute cette histoire. Elle avait l’impression de revivre cet épisode dramatique de la fête de Nora Jane Hamilton et de Clyde Ainsworth. On n’avait jamais mis la main sur ce malade qui l’avait tabassée. Comme pour se rassurer, elle se serra encore plus fort contre son amoureux, heureuse de savoir qu’elle pouvait compter sur lui.

Relâchant leur étreinte, Andrew lui proposait de s’éclipser de la soirée. Lou consulta sa montre, et remarqua avec surprise que la soirée avait bien avancée même si elle avait l’impression qu’à peine quelques minutes s’étaient écoulées. Elle n’avait plus le cœur à faire la fête de toute façon, comme bien d’autres, elle n’aspirait qu’à deux choses : enlever son costume qui devenait clairement inconfortable et retrouver la chaleur rassurant de sa couette. « Oui, j’ai ma dose de frayeur pour ce soir. » elle attrapa la main d’Andrew, bien décidée à ne plus le lâcher maintenant qu’elle l’avait récupérée. Elle tourna la tête et vit que la soirée ne ressemblait maintenant plus qu’à des groupes éparpillés un peu partout dans la pièce. Elle avança en direction de la sortie, elle avait vraiment envie de rentrer, et aussi bizarre que cela puisse paraître, le chez elle qu’elle imaginait dans sa tête ressemblait beaucoup plus à la maison numéro 10 qu’à la 13.

Effectivement, Lorenzo confirma ses pensées : il n'était pas le drogueur d'Halloween. Par contre, il avait personnellement consommé de la coke ce soir, en mode solo. Vu l'état actuel des choses, Lorenzo ne savait pas s'il devait le blâmer, ou laisser couler. Il agissait parfois comme le grand frère que Adrian n'avait jamais eu, une figure plus rassurante que son horrible père. Lorenzo avait déjà eu l'occasion de le rencontrer aux réunions parents professeurs, il avait vite classé Joey dans le top ten des parents les plus WTF de ce quartier. Il ne comprenait même pas comment il pouvait être obsédé à ce point par la réussite, sans voir que ses enfants étaient avant tout des êtres humains. A la première réunion pour Heathcliff et Claire, Lorenzo - en bon professeur débutant - avant tenté de communiquer avec lui. Joey l'avait bien vite remis à sa place, et ensuite, Lorenzo n'avait plus essayé une seule fois de lui exposer son point de vue. Il acquiesçait à ses paroles d'un ton las ... et plaignait ses pauvres enfants. Mais de tous, il avait bien vite compris que Adrian était le plus à plaindre. Son plus grand tort étant d'être né le premier, et donc d'avoir écopé d'un nombre de responsabilités impressionnant. Le professeur avait beau être plus âgé que l'avocat, mais parfois Lorenzo se sentait moins mature que son ami. Ce soir, par contre, c'était différent.

« De la coke ? Mais Adrian qu'est-ce qui se passe ? » Ses grands yeux écarquillés trahissaient ses pensées : jamais il n'aurait cru que le jeune homme pourrait prendre de la drogue. O'Conell était un nom imposant qui supposait grâce, éloquence et prestance. A chaque fois qu'il côtoyait Adrian, il le voyait toujours maître de lui même et des circonstances, tout était toujours sous son contrôle. Alors prendre de la drogue, perdre les pédales, ça ne collait pas avec le personnage. Adrian, c'est celui qui aurait dû mettre un terme à la baston juste en haussant la voix, imposer le calme et la paix. Pas celui qui prenait par à la petite guerre comme n'importe quel mec. Lorenzo découvrait plus en profondeur une facette de son ami qu'il avait parfois entrevu, mais jamais en détail. Bien sûr, il avait toujours pensé que Adrian était une bombe à retardement, avec son père qui lui mettait la pression chaque jour durant. Bien sûr, il avait pensé plus d'une fois que le jeune homme voudrait un jour tout envoyer en l'air, ne plus se soucier de rien, s'évader juste un peu. Mais en prenant de la coke à une soirée de voisinage, à la vue de tous les voisins ? Ah, en y réfléchissant bien, salir le nom O'Conell serait peut-être une bonne revanche à prendre sur son père. Mais au lieu de subodorer mille et une hypothèses, Lorenzo préféra écouter patiemment son ami.

Il l'aurait bien faite plus longue, cette conversation, mais déjà Summer lui manquait. C'était étrange, mais après tous ces rebondissements, il ressentait le besoin d'être avec elle, son épouse qui était la seule à le comprendre. « Adrian je vais devoir retrouver Summer, nous allons rentrer je pense. Tu viens avec nous ? » La maison Di Mascio avait l'inconvénient d'être à l'autre bout de la rue. Quand il arriva ici la première fois, il jugea cela bien utile, de ne pas être sous le feu des projecteurs des ménagères. Ce soir, il avait l'impression d'avoir le Sahara à traverser avant de retourner chez lui.

Retrouver ce malade ? Euh non, enfin pas ce soir en tout cas. Pour l'heure, Andrew voulait rentrer chez lui, emmener sa belle sous le bras et la protéger de ces méchants qui empoisonnent les boissons. Si quelque chose lui était arrivé, si elle avait bu un verre durant la soirée et qu'il n'avait pas été là quand elle avait eu des hallucinations, il ne se le serait jamais pardonné. Alors, il se jura de ne plus jamais la lâcher d'une semelle. Elle aura marre de lui, ils s'engueuleront, mais plus jamais Lou ne courra un tel danger une nouvelle fois. Elle était bien trop précieuse.

« On fera les Sherlock Homes demain si tu veux bien, pour l'heure on va se blottir bien au chaud chez moi, tu veux bien ? » Question avant tout rhétorique/oratoire, car Lou avait intérêt à approuver. Si jamais elle disait non, choisissait de rentrer chez elle ou PIRE, de rester ici, il l'emporterait tel un sac à patates (mais un joli sac à patates) jusque chez lui. Hors de question qu'ils dorment séparément ce soir. Heureusement, elle fut raisonnable et choisit de le suivre. Sage décision.

Il attrapa sa main (ils ne pouvaient pas avancer en restant enlacés, trop risqué) et ils quittèrent la maison non sans soulagement. « Han mais on ne l'a même pas visitée au final ! » s'exclama-t-il alors. Il ne pouvait cacher sa déception, mais d'un autre côté il était incapable de retourner là dedans ce soir. Quand il avait entendu le boucan, il ressentit de la peur pour sa petite amie et s'était vu pousser des ailes (mieux que le Redbull tavu). Mais maintenant que toute la pression était retombée, sa couardise avait bien vite repris le dessus. Alors tant pis, la visite serait pour plus tard. L'avantage fut que sa maison se trouvait JUSTE en face de la maison inhabitée (et ça tout à coup ça fait VACHEMENT peur (et surtout, Andrew n'a eu que Lou comme voisine à mater étant petit :/). « Tu viens chez moi. » Ce n'était même plus une question, mais une véritable affirmation et, illico, il emmena Lou chez lui.

Lorenzo demandait ce qu'il se passait, et j'étais incapable de lui répondre. Je crois que trop de choses se passaient en ce moment dans ma vie pour pouvoir rester sain d'esprit. J'avais l'impression de lâcher prise, de devenir une guimauve, de perdre cette fierté qui faisant tant mon caractère. Depuis la dispute avec Andrew, j'étais de plus en plus vulnérable, je n'avais plus l'impression d'avoir le contrôle sur tout ce qui m'entourait, ni même l'impression d'être aussi solide qu'avant. J'étais en train de vivre de sales moments. Lorsque j'avais eu mon père au téléphone ce matin même, il m'avait confirmé la venue de son nouveau petit protégé, et m'avais aimablement mentionné que si je refusais cette nouvelle collaboration, je ne pourrais rester dans les locaux du cabinet. Et j'avais besoin de travailler, j'avais amplement besoin de rester ici... car finalement, la seule chose dont j'étais encore maître, c'était bien mon travail. Forcément, ce connard de Joey joue de son titre de propriété pour faire du chantage. Il s'est toujours comporté de la sorte, un calculateur hors pair, un manipulateur sans scrupules, en sommes un odieux personnage doté d'une intelligence exceptionnelle... De notre père, Heath' et moi avons récolté cette même force de caractère, cette nature similaire, et je ne m'en suis jamais senti fier. Non, parce que si j'avais été élevé autrement, tout du moins pas comme Joey nous a éduqué, je serais différent. Je serais quelqu'un d'agréable, serviable, honnête avec tous, et on ne me verrait pas tout simplement comme un gosse de riche. Lou m'a souvent fait la remarque. Elle m'a souvent dit que je pouvais décider de changer mon comportement, adoucir mon caractère, pour me faire accepter. Respecter les autres, pour être respecter à mon tour. Mais les choses ne sont pas si évidentes. J'ai souvent eu l'impression que c'était plus facile à dire, qu'à faire. La preuve, je n'y suis jamais arrivé. Ma nature, c'est elle, incapable de supporter le changement. Impossible donc pour moi de m'ouvrir aux autres, car ce serait me rendre faible, paraître faible, être faible. Je ne suis pas faible, je ne veux pas l'être. J'espère alors qu'il ne s'agit que d'une mauvaise passe, que tout redeviendra normal, que je pourrais enfin redevenir un connard, oui... mais un connard fort.

"Je pensais que c'était un bon moyen de m'amuser à cette soirée..."

Voilà, c'était donc ma réponse... Je ne savais pas tenir tête à Lorenzo, je ne savais pas me défendre et argumenter... étrange pour un avocat n'est ce pas? J'étais loin d'imaginer la réaction de Lorenzo, ou plutôt, je supposais qu'il allait finir par me gronder (ooooh c'est mignon!), me faire la morale, avant de me raccompagner jusque devant ma porte. Mais je fus vite étonné, car mon ami ne dit rien. Non, il me questionnait, cherchant à savoir ce qui avait pu réellement me conduire jusque là. Pourquoi m'étais-je battu, c'est vrai !? Je ne suis pas de ces gars qui alimente le conflit par la violence... en temps normal. Je suis davantage de ceux qui se servent des mots pour se défendre, d'où ma réussite professionnelle visiblement. Je ne sais pas pourquoi j'ai cédé, lâchement, ce soir... et j'étais plutôt déçu de mon comportement, et de cette perte de sang froid. Lorenzo me proposait alors de rentrer. Je n'allais pas refuser. Et il ne me tardait plus qu'une chose, me faufiler dans mon lit et dormir.

"T'inquiètes pas pour moi Lorenzo, Juliet habite juste en face, je vais rentrer!". Je tapotais alors l'épaule de mon ami, lui fit un petit sourire pour le remercier, et commençais à me diriger vers la maison de ma copine... "Embrasse Summer de ma part!".

Jay se sentait affreusement mal d'avoir embrasser Junie. Devant Trevor et surtout Holden. Qu'allait il penser ? Vu son caractère cela m'étonnerait que le blondinet croit que le chanteur n'était pas dans son état normal, tellement qu'il avait vue son ex morte à la place de Junie. Même lui en y repensant trouvais cela ridicule.
Alors quand sa "tente" le prit dans ses bras il se figea, voulant qu'elle le lâche car il n'avait pas envie de refaire une connerie. Il savait très bien que Mary n'était plus de ce monde mais l'avoir vu si réelle l'avait trompé et déstabilisé. Il avait cru pendant un instant à un miracle même si c'était impossible.

- Je sais...

Las et fatigué, le chanteur avait envie de rentrer chez lui maintenant, éviter une dispute avec Holden qui viendrait plus tard c'était certains. Alors c'est avec joie qu'il accueillit la proposition de Junie de quitter cet endroit.

- Oui, s'il te plaît...

Souffla t-il, sauf qu'il n'avait pas la force de faire deux pas, sentant qu'il s'écroulerait au moindre effort. Jay ferma les yeux, sa tête continuait de lui faire mal mais la sensation de bruit assourdissant était partie ce qui était une bonne nouvelle car cela le rendait fou. le chanteur rouvrit les yeux et souffla doucement.

- Allons y...

Se tenant à Junie comme appuie au cas où ils se dirigèrent vers la sortie de la maison. Finalement cette fête fut de courte durée à cause d'un salopard qui avait drogué les boissons.

Arrivé dehors, il s'appuya au mur, le teint livide, la respiration saccadée, l'estomac se tordant dans tous les sens. Se laissant glisser au sol, lentement, il se sentait mal, très mal. Il était oppressé, la tête lui tournait, sa vision se brouillait, un bourdonnement incessant prenait de plus en plus de place au sein de son esprit et la nausée gagnait également du terrain. Se prenant la tête dans les mains, il ne remarquait rien. Ni Julian qui commençait lui aussi à perdre pieds, ni rien de ce qu'il se passait autour de lui. Sentant des sueurs froides arriver, il se releva en comme il put avant de s'éloigner en trébuchant, et d'atterrir à genoux sur le sol gelé. Sentant la bile lui monter aux lèvres, il savait qu'il n'avait pas réellement le choix. Garder la substance qui lui provoquait ce malaise et continuer le bad trip toute la nuit, ou bien vomir et se calmer doucement. Pourtant, rien ne venait. Frissonnant, il soupira et exécuta un rituel bien trop connu, s'enfoncer deux doigts dans la gorge et attendre que ça passe. Reculant un peu à l'aide de ses pieds, il s'allongea par terre et fixa le ciel, attendant calmement. A vrai dire, il n'y avait aucune raison rationnelle de paniquer, à moins que lla personne les ayant drogués n'ait souhaité tuer plusieurs personnes en même temps. Tiquant à la vue d'une étoile filante, il sourit en faisant un voeu. Puis il commença à stresser un peu en en voyant une deuxième, troisième, quatrième, puis des dizaines d'étoiles filantes se mélanger, et prendre la forme d'animaux étranges, de visages familiers mêlés à des traits monstrueux. Ce n'est qu'en essayant de fermer les yeux qu'il ne se rendit compte qu'il ne les avait en fait jamais fermés. Il tenta de les ouvrir et les referma aussitôt, sa vision était remplie de formes mouvantes, de couleurs vives et de sons visibles. Il avait l'impression d'avoir, au final, pris un mélange de LSD, champignons hallucinogènes et amphétamines, et il espérait sincèrement que ce n'était pas ce que contenait son verre. Il en connaissait les conséquences, même si il avait la certitude d'être conscient de son état. Sa main se crispant sur son ventre, il prononça sa première phrase depuis... un petit moment, en réalité. « Je crois que je vais mourir... Genre vraiment. »

La fête prenait une tournure étrange, pour autant cette ambiance qui dégénérait n'affectait pas Nina et Amy ; elles étaient dans leur monde, joyeuses et à l'ouest. Enfin, ça c'était jusqu'à ce que Nina se casse la figure sur le dancefloor. Pas le temps de souffler, elle devait aller arranger tout ça, vu l'état dans lequel elle était cela risquait d'être drôle pour trouver le chemin des toilettes. Y en avait-il seulement dans cette baraque ? La jeune femme posa une question oratoire à sa collègue de soirée, lui demandant de l'accompagner. Amy toujours un état second lui affirma qu'elle serait de retour dans une minute. Nina acquiesça rapidement de la tête, et en attendant que la demoiselle fasse ses affaires, elle regarda tout autour d'elle. Tout le monde semblait particulièrement excité ce soir, dans le mauvais sens du terme. Tous s'agitaient, certains même se tapaient dessus, Nina plissa les yeux mais sa vue n'était pas très claire, elle n'arriva même pas à voir qui étaient les protagonistes du "spectacle". Soit, si c'était leur kiff après tout. Nina se rendit compte qu'elle n'avait calculé personne de la soirée, seule Evane était venue lui dire bonjour et elle avait zappé le reste. Mais vu l'état de sobriété avancé de quasiment tout le monde, ce serait sans doute mis aux oubliettes dès demain. Bientôt Amy revint, en gueulant évidemment mais est-ce vraiment utile de le préciser, avec... un pot de fleur qui trainait derrière elle. « Tu.. sors ça d'où ? » C'est seulement maintenant que Nina se rendit compte qu'Amy était à moitié dévêtue. « Et pourquoi t'es à poil aussi ? » La jeune femme fronça les sourcils, puis haussa les épaules, et direction le portoloin. Amy apparemment très motivée la devança et ouvrit la porte devant elle. Derrière la fameuse porte se trouvait évidemment un couloir.. puis trois escaliers, dont un sous-terrain, allant chacun dans des directions opposées. Nina soupira. Lequel emprunter ? La petite brune interrogea Amy du regard, or comme celle-ci préférait faire la discute à sa plante, elle prit la décision d'emprunter le second escalier, celui qui menait à l'étage. Il devait bien y avoir une salle de bain là-haut. Il faisait vraiment froid, Nina jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule pour voir si Amy ne congelait pas sur place avec pour seul haut son soutien-gorge. Les escaliers semblaient difficiles à monter, comme si un millier de marches les séparaient de ce foutu étage. Nina s'appuya à la rembarde, malheureusement celle-ci était inexistante. Se rattrapant à la volée, la jeune femme faillit se faire mal à nouveau. Une fois en haut, Nina eut l'impression d'avoir escaladé le Mont-Blanc. Sa tête lui tournait encore plus qu'avant, ce n'était vraiment pas une réussite. « Au fait t'as vu on a loupé y'a une baston en bas. » En effet, les deux amies avaient vu juste, une fête magnolienne sans bagarre cela n'existait pas. Cependant Nina regretta aussitôt d'avoir informé Amy de la chose, craignant que celle-ci n'aie une pulsion la poussant à dévaler les escaliers en sens inverse pour aller manger du popcorn devant la scène de bagarre. Mais heureusement, il y avait Grostas et l'exhibitionniste ne pouvait se résoudre à l'abandonner tout seul avec Nina en haut, cela semblait évident (a) N'oubliant pas la raison de leur venue en haut, la petite brune ouvrit tour à tour quelques portes les unes après les autres au hasard. « Mais aide-moi toi. » Nina ignorait si le numéro neuf constituait réllement un tel labyrinthe ou si sa tête lui jouait des tours. « ICI ! » s'époumona-t-elle lorsqu'elle aperçut enfin un lavabo au loin. L'étudiante entra dans la pièce, qui était d'une saleté affolante. C'était comme si personne n'avait mis les pieds ici depuis deux siècles, et cela lui donnait froid dans le dos. La jeune femme décida de ne pas y prêter attention, et ouvrit le lavabo. Malheureusement rien ne s'écoula de celui-ci. Nina perdait patience. La jeune femme se pencha et essaya de se concentrer pour retirer son collant qui était de toute façon troué et fichu, avant de le jeter dans la cuvette des toilettes. « Bon, pas la peine de rester ici. » Désespérée, Nina sortit de l'espèce de salle de bain insalubre, puis se laissa glisser sur le sol, une fois dans le couloir. Le parquet craqua sous son poids - non Nina n'est pas encore obèse - lui donnant la même impression que tout à l'heure, celle que personne n'était venu ici depuis fort longtemps. Adossée au mur, Nina porta une main à sa tête ; elle n'avait absolument pas le courage de redescendre ces fichus escaliers et de chercher la sortie. « Quelle heure il est, au fait ? » Nina fut prise d'un fou rire soudain, dont elle seule connaissait la raison. Elle n'avait en réalité aucune idée du jour qu'il était, de l'heure, de la raison de sa présence ici ou même du prénom qu'elle portait.

Lorsque Julian avait avancé une main vers Julia, le regard devenu étrangement horrifié par quelque chose que la jeune fille ne comprenait ou ne voyait pas, cette dernière avait aussitôt reculé puis questionné l'Homme qui rit. Et la seule réaction que Julia put recevoir, en attendant une réponse un peu plus explicite, fut de voir la main tendue disparaître dans la poche de son pantalon. King semblait désormais captivé par quelque chose d'autre que les questions de Julia ; il suffisait que Zach tourne le dos deux minutes pour qu'il ait des comportements bizarres. Un drôle de bruit retentit alors qui fit tourner le regard de la jeune fille. Zach était tombé à genoux sur le sol, et se tenait le ventre, à deux doigts de vomir. Tout de suite, Julia se précipita sur lui, non sans être un peu dégoutée par les rejets. Elle s'accroupit près du malade et posa doucement une main sur son dos. À part ça, tout allait bien. Et il n'avait rien bu du tout, bien sûr, nada, niet, pas pompette. La blonde se dit qu'elle devrait éviter de le laisser sortir seul, à l'avenir, que ce soit à cause de ce qu'il buvait ou pour l'état dans lequel il ressortait des fêtes, comme ce soir par exemple. Julian s'approcha à son tour, jetant des regards à droite et à gauche que la Fitzgerald ne remarqua pas, pour proposer de ramener Zach chez lui. Prévenant l'intéressé de leur projet, elle entreprit de le relever tout en douceur avec l'aide du King. Ils traversèrent lentement la rue jusqu'à la maison numéro deux, qui était plongée dans le noir. Chacun son tour d'être ramené chez les Dekker, pensa avec sarcasme Julia. Elle évita cependant de se prononcer à voix haut ; l'heure n'était sûrement pas à l'humour - encore moins avec Julian à côté qui ne risquait pas de comprendre ce qu'elle voudrait dire. Et Zach non plus, n'était pas en état de comprendre.
Arrivés devant la porte, Julia laissa Zach aux bras de son meilleur ami et fouilla les poches du Capitaine John pour trouver ses clefs, puis ouvrir la porte. À première vue, en allumant la lumière, il n'y avait personne. Ça c'était le genre d'imprévus que Julia adorait ; il faudrait bien que quelqu'un reste avec lui, au moins pour cette nuit.

[Je lance le sujet chez Zachy ♥]

Au moment où elle passait devant la miss VV, on aurait dit que cette dernière venait juste de la remarquer.

« Ca, ça a un nom et le sien c'est Grostas. » dit-elle en passant avec sa plante devant la jeune femme en marmonnant.

C'est quoi ces gens qui étaient incapables de retenir un simple prénom ? En plus un prénom aussi hors du commun et surtout aussi beau quoi, Grostas c'est un nom de bg, tu peux pas test. D'ailleurs, si Amy avait un enfant un jour – d'un père inconnu vu comment elle vire – elle l'appellerait sûrement Grostas, histoire de rendre un petit hommage à sa pote de soirée, la plante hein, pas Nina, soyons claires.

« Tu sais un jour tu seras marraine de mes gosses. Ou parrain. T'es d'quel sexe ? » dit-elle en continuant de discuter avec sa plante.

Ne s'en rendant pas compte immédiatement, l'atmosphère de la pièce venait de changer, ça venait de passer au bruit et à la chaleur, à une espèce de sensation de froideur, pour ce qui était du bruit, on ne pouvait pas dire que tout était devenue calme et silencieux, mais il y avait néanmoins une sorte de bruit étouffée qui faisait qu'Amy pouvait de nouveau s'entendre parler sans qu'elle n'ait besoin d'élever la voix.

Lorsqu'elle se souvenue de la présence de la jeune brune qui l'accompagnait, elle tourna la tête dans tous les coins pour essayer de la trouver, avant de s'apercevoir que cette dernière était en train de monter les escaliers avec du mal, comme si elle était en nage alors qu'il ne semblait pas y avoir autant de marches que ça.

Traînant Grostas avec elle jusqu'au pied de l'un des escaliers, elle eut beaucoup de mal lorsqu'il fallut faire monter sa plante sur la première marche. Elle venait de réaliser avec un pincement au cœur, qu'elle allait devoir abandonner son Grostas en bas pour qu'elle aille rejoindre sa pote humaine. Quoi que, elle pourrait tout aussi bien laisser la miss VV en haut pendant qu'elle se fendait la poire avec sa verdure, mais non, elle n'allait tout de même pas faire ça, c'était mal élevé.

« Bon, c'est ici que nos chemins se quittent... » une petite larme coulant au coin de l'oeil, on aurait dit qu'elle venait de perdre quelqu'un qui lui était cher.

Mais il fallait se ressaisir ! Montant les marches quatre à quatre, une fois arrivée en haut, elle s'appuya contre un mur en n'écoutant même pas ce que son amie lui disait, jusqu'à ce que celle-ci cria pour qu'elle l'aide.

« Ouais j'arrive, je faisais une minute de silence pour mon Grostas d'amour.»

Elle emboîta le pas à l'étudiante qui se trouvait devant elle et arrivèrent toutes les deux dans une pièce qui semblait être une sale de bain. C'était sombre et effrayant, on aurait dit les toilettes de Mimi Geignarde.

S'approchant du miroir recouvert de poussière, Amy interpella Nina avant de lui faire signe de regarder le miroir.

« Regarde ça ! »

Prenant son doigt, elle écrivit dans la poussière « I KNOW WHAT YOU DID ! » en lettres capitales, avant de se tourner fièrement vers la jeune brune.

« Tiens, au cas ou si des gens viennent par là. »

Une fois ça de fait, elles sortirent toutes les deux de la pièce mais comme à première vue Nina n'avait pas l'intention de redescendre les escaliers de suite, elle s'assit par terre, en essayant de le faire avec douceur pour ne pas que le parquet fasse le même bruit que lorsqu'il entra en contact avec le cul de Van Valkenburg.

« Chais pas, j'ai pas encore trouvé comment on intègre des montres dans les sous-vêtements. » dit-elle en croisant ses jambes.

Elle ne connaissait pas quelle heure il était, mais en tout cas, le peu de choses qu'elle avait vécu au cours de la soirée avait pour le moment suffit à la vider de presque toutes ses forces, d'ailleurs ce ne fut qu'une fois que ses fesses fussent poser sur le sol qu'elle s'aperçut à quel point elle avait besoin de s'asseoir.

Quelques instants après l'entrée des deux femmes, plusieurs quittèrent et Lucy entendit des bribes de conversation de certains parce qu'elle se situait le plus près de la porte. Intelligente, elle comprit ce qui se passait et en informa Ginny qui hocha la tête. Quelqu'un avait mis des trucs dans les boissons? Quel quartier bizarre! Qui était assez stupide et inconscient pour faire un truc pareil? Aussitôt, Ginny pensa à Alistair Albright. Mais elle avait beau regarder partout, il n'était pas là. Bon ou mauvais signe? En cherchant le meilleur ami de son frère dans la salle, son regard se posa sur Maxim et cessa aussitôt ses recherches: il était tellement joli à regarder, beaucoup plus qu'Alistair. Lucy remarqua rapidement le changement de couleur sur le visage de Ginny et l'endroit où ses yeux étaient fixés. Elle fit donc ce que toute bonne amie ferait sur le moment: pousser la rouquine par en avant pour l'inciter à lui parler et s'en aller. Sur le coup, Ginerva fut étonnée par la poussée de son amie et passa près de tomber tête première sur le sol - merci talons hauts pour le déséquilibre -, mais se reprit. Elle tourna la tête vers Lucy en disant son nom, mais elle était déjà partie. Par réflexe, la rouquine voulut la rejoindre, mais vit que Maxim s'approchait d'elle. Merde, merde, merde! C'était inutile de le fuir, il savait tout à propos des sentiments de Ginny envers lui. Alors, que faire? Lui parler comme si tout était normal? L'ignorer et courir rejoindre Lucy? Lui sauter au cou pour l'embrasser fougueusement? La dernière option était tentante - il était tellement beau en méchant, avec ses yeux rouges -, mais la rouquine se retint. Il était étonnant de constater à quel point Ginerva se retenait de faire certaines choses devant Maxim Daniels, alors qu'habituellement elle était impulsive et faisait ce qui lui plaisait à n'importe quel moment. Même après leur dernière discussion, elle restait intimidée par son voisin. Le temps qu'elle se décide quoi faire, il était déjà rendu à ses côtés et lui parlait. Trop tard, Ginerva devait rester maintenant et laisser Lucy seule.

"Bonsoir Maxim. Je ne te fuis pas du tout en fait, sinon je serais déjà partie!" Mensonge: elle y avait pensé. Mais même si elle avait essayé, ses talons hauts l'auraient considérablement ralenti. "Merci du compliment! Ton déguisement aussi est très réussi, tu es..." Magnifique? Beau à en baver? Incroyablement sexy? Tellement hot que si je ne me retenais pas tu serais déjà nu? "... Effrayant!" De la part de Ginny, c'était un très beau compliment: à Halloween, le but est de faire peur, et puisque Maxim faisait peur, il montait dans l'estime de la rouquine. Et c'était difficile de monter autant dans l'estime de la rouquine pour lui, parce qu'elle l'imaginait comme l'homme parfait!

Wainwright sourit à son voisin et regarda les environs: les personnes étaient de plus en plus nombreux à quitter, si ça continuait ainsi ils seraient seuls dans la maison inhabitée. Et s'ils restaient jusqu'à la fin, voire dormaient ici, le temps d'une nuit? Ça serait effrayant, certes, mais excitant. L'Halloween sans frousse n'était pas Halloween, voyons! Mais évidemment, pas question de lui parler de ce projet: c'est le genre d'homme à prendre ça pour une invitation à une partie de jambes en l'air, ce qui n'était pas du tout l'intention de la rouquine. Enfin, pour le moment.

"Tu es venu avec Joy ce soir? Comment va-t-elle?"

Joy King étant la soeur de Julian qui était son ami, elle la connaissait vaguement. Mais surtout de réputation, depuis la mort d'Alicia. Joy avait mal tourné, tout comme Julian, et Ginny se faisait du souci pour elle même si elle ne la connaissait pas tant que ça.
Et en même temps, ça faisait une bonne diversion pour ne pas parler d'eux, non?

Le parquet inconfortable lui donnait envie de se mettre debout, mais les forces de Nina avaient tout simplement quitté son corps. Amy la suivit dans son élan de se laisser glisser par terre. Mais celle-ci semblait ne pas tenir en place non plus. Les deux jeunes filles riaient comme des gourdes, sans raison apparente. Nina riait d'une part encore de la menace qu'Amy avait inscrite sur le miroir de la salle de bain de Mimi Geignarde, et imaginait la tête que ferait la future personne qui entrerait dans la pièce. Digne des fourberies de -A. Cependant il ne faisait nul doute que l'alcool et la fatigue soient en grande partie responsables de ce fou rire nerveux qui n'avait ni queue ni tête. Lorsque Nina demanda à sa coéquipière l'heure qu'il était, cette dernière fut incapable de lui fournir une réponse cohérente. Au lieu de ça elle sortit une blague douteuse dont seule Hopper avait le secret. Nina eut un petit sourire et laissa sa tête aller contre le mur derrière elle. Histoire de faire le débrief de la soirée. Des boissons pas mal, des déguisements plutôt réussis, mais une ambiance pas au top apparemment. D'ailleurs, Nina remarqua qu'il semblait y avoir de moins en moins de raffut en bas. Comme si la musique restait le seul bruit de fond comblant le vide. VV tourna sa tête. La maison inhabitée n'était pas chauffée, en tout cas pas dans les autres pièces que le salon, et Nina dans un élan de lucidité craignit que son amie n'attrape froid, même si vu le feu aux fesses qu'elle avait en permanence cela devait compenser. « Tu veux qu'on descende ? Ça m'ennuie de rester ici. » Bien sûr les deux jeunes femmes ne manquaient pas de ressources et auraient très bien pu faire les folles dans toute la maison et explorer les pièces inhabitées, mais plus on est de fous plus on rit, seulement les fous ne semblaient pas de la partie aujourd'hui. La fête n'avait en tout et pour tout duré vraiment pas longtemps. Peut-être des gens dansaient-ils encore en bas. De toute façon, une fois descendues, elles en auraient le coeur net. Nina descendit les escaliers avec un peu moins de mal cette fois, ses hallucinations s'étaient relativement calmées. Un frisson lui parcourut le dos, il faisait vraiment froid, encore plus depuis qu'elle n'avait plus ses fichus collants. En bas, tout le monde commençait à partir. Déjà ? La jeune femme était un peu déçue, une fête n'était pas une fête si elle durait une heure. Mais apparemment tout le monde avait décidé de remballer. Malgré tout la musique était toujours en marche, alors Nina attrapa la main d'Amy et se mit à danser sur Hall of Fame. De toute façon il n'y avait presque plus personne dans la salle, à part peut-être Ginerva et Maxim à l'autre bout qui discutaient. Nina avait bien envie d'aller embêter la rousse pour ne pas changer, puis eut finalement la flemme. Après un bon quart d'heure à danser comme des folles, la lassitude mais surtout la fatigue se fit ressentir. Nina eut la désagréable impression de n'avoir pas profité pleinement de cette soirée. A regret elle proposa à Amy de rentrer. « On décale ? Si t'es pas en état de retrouver le chemin de chez toi tu peux rester à la maison si tu veux. » Nina habitait en effet plus près de la maison inhabitée qu'Amy, qui elle vivait à l'autre bout de la rue. Après avoir rassemblé leurs affaires, les deux brunes quittèrent le seuil du n°9 et s'engouffrèrent dans le froid de l'hiver.