Scarlett se réveilla en douceur. Elle n’avait pas pu profiter d’une grasse matinée depuis bien longtemps, mais elle avait enfin une semaine de vacances, donc elle pouvait traîner tant qu’elle le voulait aujourd’hui. Enfin, pas tant que ça, car elle se souvint qu’elle devait retrouver Annie dans peu de temps. Les deux meilleures amies avaient prévu de passer la veille d’Halloween ensemble. Elles se croisaient souvent à Rutgers entre les cours à l’université, mais la jeune blonde étant une année en-dessous d’elle, Scarlett et Annie ne passaient pas beaucoup de temps ensemble en semaine et profitaient des week-ends ou des vacances pour se retrouver. La jeune Spencer remarqua alors qu’il était déjà midi ! Elle avait sûrement eu besoin de récupérer ses heures de sommeil avec les nuits courtes qui s’accumulaient à cause des cours. Elle n’avait pas vu le temps passer. Elle se leva, prit un rapide déjeuner et se doucha tout aussi vite. Scarlett s’apprêta ensuite et emballa quelques affaires pour les costumes, du maquillage et d’autres choses dont les deux jeunes femmes auraient peut-être besoin et elle sortit de chez elle. Elle sentait que cette journée serait bien remplie. La jeune femme termina de se préparer et sortit de chez elle. Heureusement qu’elle n’était pas de corvée citrouille et bonbon, sinon Annie aurait encore pu l’attendre longtemps. Scarlett marcha jusqu’au n°29 et sonna à la porte. Sa meilleure amie ne tarda pas à venir lui ouvrir avec son sourire le plus rayonnant. « Et pourquoi pas les deux ? » Répondit-elle en riant à sa proposition célèbre jetée au cours d’Halloween. Annie la prit dans ses bras et l’invita à entrer en fermant derrière elle. Scarlett était toujours contente de la retrouver ; la jeune blonde montrait toujours une pêche d’enfer lorsqu’elles organisaient une journée à deux. Elle lui demanda alors si elle était prête pour l’après-midi du tonnerre qui les attendait. « Et comment ! » S’enthousiasma Scarlett. « Et toi ? Prête à affronter les fantômes et autres sorcières ? » Demanda-t-elle à son tour. « Je suis curieuse de voir ton costume. ». Poursuivit-elle. La maison avait l’air vide hormis de la présence des deux jeunes femmes. Annie l’emmena alors dans la cuisine et lui montra la très belle citrouille orange. « Elle est énorme ! » S’écria la jeune brune en s’imaginant déjà ce que ça donnerait une fois que les deux amies lui auraient façonné une expression sur la face et qu’une bougie serait déposée à l’intérieur une fois qu’elles auraient coupé dedans. « Je vais déposer ça. » Dit alors Scarlett qui monta dans la chambre d’Annie pour y mettre ses affaires. Depuis le temps qu’elle venait ici....

A peine arrivée chez sa meilleure amie, Scarlett rigolait déjà comme pas deux. « D’accord, je mange le bonbon que tu me donnes et c’est moi qui jetterais le sort. ». Dit-elle en lui répondant avant d’entrer. Elle n’avait pas encore réfléchi auxquels mais elle finirait bien par trouver quoi. « Oh demain on lancera des sorts aux gens ! » Ajouta-t-elle en riant de nouveau. Elles allaient déjà bien s’amuser aujourd’hui. Scarlett tenta de deviner le costume d’Annie, mais sa meilleure amie n’était pas décidée à lâcher le morceau avant de le lui montrer. C’était de bonne guerre. « D’accord, aujourd’hui on essaiera toutes sortes de maquillages et on refait celui qui va le mieux avec notre costume demain. ». Proposa-t-elle pour les occuper plus tard. La jeune femme suivit ensuite sa meilleure amie dans la cuisine. Annie avait acheté une très belle grosse citrouille qui illuminerait agréablement les environs le soir d’Halloween. Scarlett partit ensuite rapidement tout déposer dans la chambre de la jeune blonde avant de redescendre auprès d’elle. Elle regarda Annie s’affairer avec le grand couteau et les cuillères. « Ta mère va encore faire des tartes à la citrouille ? Elles sont trop bonnes ! » Lâcha la jeune Spencer qui se souvenait encore du goût de celle de l’année passée. Elle avait pu en partager une avec la famille Cooper-McCormick et se rappelait encore en souriant de la réunion de famille entre Cam, Annie et Minnie. Ils étaient drôles séparément, mais tous les trois réunis, c’était quelque chose à vivre. « Oui, zigouillons-là » Reprit-elle ensuite les mots d’Annie en attrapant une cuillère pendant que sa meilleure amie découpait le chapeau de la citrouille. Scarlett commença ensuite à la vider ; de son côté Annie s’occupa de la bougie et lui demanda un indice sur son costume. « Trop facile ! » Répondit- Scarlett. « Cercueil… Je suis sûre que tu vas trouver en moins de deux ! ». Elle continuait de vider et mettait les morceaux dans le plat. « Et toi ? ». Elle attendit qu’Annie la rejoigne pour écouter sa réponse. Les deux jeunes femmes ne s’étaient plus vues depuis la fête des voisins la dernière fois – c’est-à-dire il y a peu de temps. Mais Scarlett n’avait pas eu de nouvelles sur ce qui s’était passé lorsqu’elles s’étaient séparées. Elle avait appelé Annie pour savoir si elle allait mieux, mais la jeune McCormick était restée vague lui promettant de lui raconter tout de vive voix. N’y tenant plus de curiosité, la jeune Spencer plongea alors son regard dans le sien. « Alors comment ça s’est passé la fin de la soirée l’autre fois ? Tu fais bien ta mystérieuse ! » Dit-elle. Autant, elle était très contente de voir Annie sourire ; autant, elle savait aussi ce que ça signifiait. Et elle n’en aimait pas la signification.

Pendant que les deux meilleures amies découpaient la citrouille, Annie demanda un indice à Scarlett sur son costume. Rien de plus facile. Au simple mot cercueil, la jeune blonde devina que la jeune Spencer se déguiserait en vampire. C’était assez classique comme costume, mais ça irait bien à la brunette. « Bravo ! Oh non j’aurais d’autres victimes que toi… » Répondit Scarlett en riant devant le délire de sa meilleure amie. Elle demanda ensuite un indice à Annie qui fit comme si elle ne l’entendait pas en allant chercher une autre cuillère pour l’aider à vider la citrouille. Tant pis. Elle finirait bien par savoir en quoi la blonde se déguiserait. Au bout de quelques secondes, la jeune McCormick se mit à rire toute seule. Scarlett la regarda perplexe. Annie lui expliqua alors qu’elle avait été à l’hôpital et qu’elle avait ensuite tout avoué à Heathcliff… ses sentiments bien sûrs. Elle était ensuite partie lui rendre visite à Los Angeles et avait passé le week-end avec lui. C’était donc pour ça qu’elle n’avait rien voulu lui dire au téléphone… Elle était là-bas à ce moment-là. La jeune Spencer en fut bouche bée et resta en suspens pendant quelques secondes ne sachant que dire… En fait, elle n’avait envie de rien dire. Elle était en colère et il valait mieux qu’aucun mot ne sorte de sa bouche sous peine de regretter ce qu’elle dirait. La main tremblante, elle posa la cuillère sur la table et planta là Annie et la citrouille. Sans un mot, elle quitta la cuisine et monta dans la chambre de sa meilleure amie. Elle avait une envie folle de hurler. La jeune blonde et elle ne s’étaient jamais pris la tête, mais là c’était vraiment de trop. Scarlett s’inquiétait sérieusement pour sa meilleure amie, surtout lorsque celle-ci fréquentait Heathcliff, et elle, tout ce qu’elle trouvait à faire, c’était d’en rire bêtement. Très bien. La jeune femme rangea certaines de ses affaires d’un geste rageur lorsqu’elle entendit la porte s’ouvrir derrière elle. Annie arrivait avec un regard innocent et interrogateur. Fâchée, Scarlett se retourna. Tant pis. Il fallait qu’elle dise ce qu’elle avait sur le cœur. « Tu as été à l’hôpital et tu ne m’en as rien dit ?! Ça te fait rire franchement ? Pas moi ! ». Elle respira un coup avant de poursuivre. « J’aurais jamais dû te laisser avec lui ce soir-là, je le savais. Bordel, je te dis de faire attention et la première chose que tu fais c’est de tout plaquer pour aller le rejoindre ! Mais qu’est-ce-que t’as dans la tête ? » Railla-t-elle lasse d’avoir l’impression de lui dire des choses en l’air. Ça allait rentrer par une oreille et ressortir par l’autre de toute façon. Si seulement Annie savait… Mais Scarlett ne pouvait pas lui dire la triste vérité parce que ça impliquait aussi des gens qu’elle aimait. Elle ne pouvait pas lui dire pourquoi elle n’arrivait pas à encadrer son copain. Mais le plus triste dans cette histoire, c’était que depuis qu’il était apparu dans leur vie, les deux meilleures amies n’arrivaient plus à tout se dire. Annie ne voyait rien du tout, elle était aveuglée d’amour pour quelqu’un tout à fait capable de lui faire du mal et la détruire en une seconde. Comme il essayait de le faire entre Scarlett et Nate, mais c’était une autre histoire. « Je peux pas ouvrir tes yeux à ta place. ». Souffla alors la jeune Spencer d’une voix plus calme. Maintenant qu’elle avait dit ce qu’elle avait à dire, elle retrouvait le contrôle de sa voix et de ses émotions. Elle n’avait jamais explosé comme ça sur sa meilleure amie, et à cause de ça, Annie se dirait même qu’elle ne lui parlerait plus jamais d’Heathcliff. Mais Scarlett s’en fichait, parce qu’entres amies, elles devaient être capable de tout se dire aussi bien que de tout entendre. Après, peut-être qu’il était différent avec Annie… Tout le monde critiquait Elias devant Scarlett par exemple, pourtant il savait être bien différent des ondits. Enfin c’était différent. « Je sais que tu es amoureuse, qu’il te rend le sourire et tout, mais je le sens pas, Annie. Et rien ne fera changer d’avis. ». Elle aurait dû être contente pour elle, vraiment, mais elle n’y arrivait pas, plus maintenant. Après, sa meilleure amie savait quand même ce qu’elle faisait et était assez grande pour gérer sa vie. Ce n’était pas tant qu’il s’agisse du jeune homme, c’était plutôt la légèreté avec laquelle la jeune McCormick considérait cette histoire qui posait problème à Scarlett. Quand elle finirait détruite en petits morceaux qu’il faudrait ramasser et rassembler parce qu’elle n’avait pas fait assez attention, c’est qui qui sera là pour le faire ?

On aurait pu croire que le pétage de plomb de Scarlett n’était que de la jalousie mal placée du fait qu’elle verrait moins sa meilleure amie mais pas du tout. Elle était contente qu’elle soit amoureuse et qu’elle se soit trouvé quelqu’un, mais elle avait ses raisons de ne pas apprécier Heathcliff, ou plutôt de ne pas lui faire confiance. Depuis qu’Annie le fréquentait, elle avait l’impression que leur relation avait un peu changée. Elle ne savait pas se l’expliquer comment. Mais apprendre par exemple que sa meilleure amie avait été à l’hôpital le soir-même où elle l’avait laissée avec lui à la fête des voisins et qu’elle n’ait pas jugé de l’appeler pour lui dire qu’elle y était l’avait mise en colère. D’ailleurs, elle ne comprenait plus toutes les attitudes d’Annie. Enfin, Scarlett ne pouvait pas reprocher à sa meilleure amie un manque d’honnêteté, puisque malgré sa colère, la jeune McCormick continuait à lui dire la vérité de vive voix. Celle qui ne disait pas tout, c’était Scarlett. Mais la mort dans l’âme, elle devait se taire. Elle avait un nœud dans le ventre à l’idée d’être incapable d’expliquer à Annie ses véritables raisons. Elle ne pouvait tout simplement pas sous peine de faire du tort à des gens auxquels elle tenait. « Bien sûr que je me mets en colère, tu t’attendais à quelle réaction ? J’ai l’impression que tu prends ça tellement à la légère… ». Dit-elle en haussant les épaules. Mais le sujet hôpital était clos. Annie allait bien, c’était le principal, et même si Scarlett ne le lui avait pas dit, elle s’en doutait bien. « On a déjà eu cette discussion, et je t’ai déjà dit que je ne pouvais pas. ». Son affection pour certaines personnes n’avait d’égal que le prix de son silence. Elle savait qu’il était frustrant pour Annie que Scarlett soit dans l’impossibilité de s’ouvrir à elle, alors qu’elles étaient censées ne pas avoir de secret, mais pour une fois, elle devait comprendre qu’il s’agissait de raisons qui dépassaient le stade de leur amitié. Si elle faisait vraiment confiance à Scarlett, elle ne la pousserait pas plus dans ses retranchements et la laisserait tranquille avec ça. « Ne dérive pas le sujet. Je ne te parle pas d’être dans tes priorités, je sais que ça, ça ne changera pas, et je suis d’ailleurs bien contente que tu aies trouvé quelqu’un. C’est la façon dont tu considères les choses qui me dérange… ce détachement. ». Annie lui répéta pourtant qu’elle avait ouvert les yeux, qu’elle aussi devrait être capable de le faire (quel était le rapport avec son histoire ? On parlait de son couple là !), et que malgré ce que Scarlett pouvait penser, elle faisait attention. Annie se rapprocha soudain de sa meilleure amie et la prit dans ses bras, ne sachant plus contenir ses larmes. La jeune Spencer trouvait qu’elle avait changé ces derniers temps. Elle avait à la fois trouvé le sourire, mais sa carapace était aussi de plus en plus fragile. Elle passait du rire aux larmes en deux secondes, encore plus qu’avant. Parce que oui Annie était fragile, même si elle savait se défendre comme une lionne et donnait l’impression de marcher sur les autres quand elle était impulsive… Pourtant, Scarlett voyait bien l’effet que l’amour avait sur elle… et l’empreinte qu’Heathcliff avait gagné sur sa meilleure amie. Oui il était différent et tout avec Annie, elle n'en disconvenait pas... pour le moment. Mais il serait capable, s’il le voulait, de la briser en deux secondes. Et c’est ce que la jeune brunette redoutait. Qu’un jour, il se réveille en se rendant compte que les relations amoureuses, ce n’est finalement pas fait pour lui… et qu’il la tue en éteignant tout forme de sentiments en elle. Scarlett ne remettait pas du tout en cause l’amitié d’Annie, mais son manque de discernement. Tout allait beaucoup trop vite. Etait-ce sa faute si elle s’inquiétait trop pour elle ? Si elle avait l’impression que ses mots rentraient par une oreille et ressortaient aussitôt par l’autre ? D’où son pétage de plomb. Assise sur le lit, elle prit la jeune McCormick dans ses bras ne brisant pas le silence bienvenu qui venait de s’installer.

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Dans la chambre d’Annie, Scarlett mettait simplement sa meilleure amie en garde contre les fréquentations qu’elle avait parfois. Elle n’appréciait peut-être pas le jeune O’Conell, elle reconnaissait néanmoins qu’il avait eu des effets positifs sur Annie ces dernières semaines. La jeune blonde avait retrouvé le sourire et semblait plus en phase avec elle-même. La jeune Spencer voulait simplement lui rappeler de faire attention à elle. Et parfois, elle avait une façon percutante de dire les choses et elle savait très bien comment le faire pour atteindre Annie. Au moins, elle était certaine cette fois-ci que ce qu’elle dirait ne serait pas oublié deux minutes après. Il fallait quand même bien avouer que la jeune McCormick se mettait toujours dans des situations impossibles et que Scarlett devait ramasser les morceaux qu’il restait d’elle après. Elle se rendit compte cependant qu’elle y était peut-être allée un peu fort en étant aussi intransigeante sur la question. « Je ne veux pas t’enlever ton bonheur, je te préviens pour ne pas que tu le perdes, justement. Au contraire, rien ne me fait plus plaisir que de te voir heureuse, et jusqu’à présent, je suis bien obligée d’admettre… que c’est le cas. ». Admit-elle tout de même alors que sa meilleure amie se cala dans ses bras pour pleurer. Elle n’avait pas voulu en arriver là, pas du tout. Mais elle savait qu’Annie était fragile et n’aurait peut-être pas dû la repousser dans ses derniers retranchements. Pourtant, elles agissaient chacune leur tour en faveur de l’autre. La fois d’avant, c’était la jeune blonde qui était venue pour sortir la brunette de son renfermement. « Tu sais que je t’aime hein ? ». Lui souffla Scarlett. Des mots qu’elle détestait dire en temps normal parce qu’elle avait l’impression d’admettre une vérité à voix haute, mais avec Annie, ils étaient sortis tous seuls, parce que ce n’était pas difficile de se rendre compte à quel point ces deux-là partageaient une amitié très forte. Pour Scarlett, c’était la seule personne qui passerait toujours juste après sa propre famille, mais bien avant tous les autres. Elles restèrent ainsi silencieuses pendant un moment. Annie et elle n’étaient pas toujours d’accord sur tout, mais les deux meilleures amies savaient toujours passer outre leurs petits différends. La jeune McCormick se reprit au bout d’un moment et se détacha d’elle en retrouvant un fin sourire sur ses lèvres. Scarlett comprit très bien ce que cette expression annonçait. Chacune son tour. Comme elle l’avait deviné, Annie lui retourna la question à laquelle elle n’avait toujours pas trouvé de réponse. Elle avait pourtant fait du chemin avec chaque moitié de son cœur depuis. Scarlett prit une inspiration. Par où commencer ? « Je n’ai toujours pas choisi, pas parce que je ne le veux pas, je me trouve horriblement égoïste de réagir comme ça, mais j’en suis incapable. ». Répondit-elle en se mordant la lèvre inférieure. Elle avait envisagé tous les scénarios possibles, et elle savait que si elle avouait ses sentiments à Nathanaël, leur histoire serait si évidente et si facile à vivre. Mais Elias la rendait tout aussi différente, il la surprenait et la changeait, mais ses pertes de contrôles incessantes mettaient une barrière entre eux. Elle vivait quelque chose de particulier avec chacun d’eux et n’arrivait pas à se détacher d’une part d’elle-même. Il était paradoxal de constater qu’elle ne s’était jamais sentie aussi bien et aussi mal avant. Scarlett décida alors d’oublier ses pensées et de résumer tout ce qui s’était passé au cours des derniers mois à sa meilleure amie. « Je ne te l’ai jamais dit mais… Nate et moi, on a franchi le pas, après la fête de la musique. Mais on avait bu, alors quand il s’en est rendu compte, il s’en est terriblement voulu et… on a pris nos distances. Je crois qu’il pense avoir profité de moi, alors que ce n’est pas du tout le cas, mais tant qu’il en est convaincu, il préférera qu’on reste… amis. Mais je sais que c’est faux, qu’au fond, ce n’est pas ce qu’il veut. ». Expliqua-t-elle pour l’un. « Quant à Elias… On s’est beaucoup rapproché dernièrement. Je ne sais pas t’expliquer, mais je sens qu’il est en train de changer, que notre relation est en train d’évoluer. D’ailleurs, il m’a proposé de passer nous prendre demain. Mais je ne sais pas où tout ça nous mène, alors… Pour le moment, je ne décide de rien et je prends les choses comme elles viennent. ». Ajouta-t-elle alors qu’Annie revenait près d’elle. Pas compliquée la situation. Si seulement, elle pouvait simplement se dire qu’elle avait plus de sentiments pour l’un ou l’autre, ce serait beaucoup plus facile. Mais ce n’était pas le cas. Elle était totalement partagée.