"Non madame... il n'est pas encore rentré... Je sais bien, j'ai bien compris que vous vouliez Joshua O'Conell, mais je vous dis qu'il n'est pas dans nos locaux actuellement... Ecoutez, je ne peux pas vous répondre, en même temps ça fait bien 10 fois que vous téléphonez, et ça fait 10 fois que je vous répète qu'il n'est pas là... il faut que je vous envoi un télégramme ou bien? ... voilà, c'est ça, rappelez plus tard oui. Aurevoir." et je raccrochais, furieux. Joshua avait dégoté une cliente assez reloue, le genre qui appelle toutes les 20 minutes, très pressée d'avoir son avocat en ligne. Mais Joshua n'était pas au bureau aujourd'hui, du moins pas avant la fin de journée. Sa cliente de semblait pas vouloir l'entendre. Agacé d'entendre le téléphone sonner sans cesse, je décidais de sortir un peu du cabinet, et d'aller faire un tour dans la rue. Je prévenais mon assistante, je ne serai pas long.

Je descendais donc les quelques marches qui me séparaient de l'air libre, des rues de notre ville. Une fois en bas, je sortais une clope de mon paquet, l'allumais, et tout en me lançant dans une petite promenade décompressante, je lisais les quelques sms que j'avais reçu. Heathcliff, Claire, Juliet... je prendrais le temps de leur répondre plus tard. Pour l'instant, je m'accordais une petite pause, histoire de prendre un peu l'air et d'évacuer le trop plein de stress de ces derniers jours.

J'avalais plusieurs lates de ma cigarette, sans trop réfléchir où j'allais. Je traversais la rue, sans penser à ma destination. Je connaissais cette ville comme ma poche, m'y promener n'était donc qu'un jeu d'enfant. Je croisais alors des visages bien connus, adressais un sourire poli en guise de salut, et je continuais mon chemin. J'arrivais bien rapidement à hauteur du petit square qui faisait l'angle de Justice Street. Je m'arrêtais devant... ma clope venait de s'éteindre toute seule. Je sortais mon briquet, et pendant que je tentais désespérément de contrer le vent qui m'empêchait de la rallumer, j'entendis une voix, juste derrière moi, m'appeler par mon prénom.

Renata Ciccone, la soeur de Diana... ouah, je l'aurai reconnu parmi tant d'autres. Comment oublier cette petite bouille, qui me fait tant penser à sa soeur d'ailleurs. Elles se ressemblent certes, et lorsque j'ai rencontré pour la première fois la benjamine de l'équipe Ciccone, je me suis aussi rendu compte qu'elles avaient à peut de chose près le même caractère. Bonjour bonjour l'ambiance ! Diana, cette fille m'avait littéralement retourné le cerveau. Etrangement, à chaque fois que rien n'allait plus, je pouvais bénéficier de la charmante compagnie de la jeune femme. Un petit jeu de séduction qui n'est jamais allé plus loin que les mots. Je n'ai jamais couché avec Diana, ni même embrassé. On va dire que je connais mes limites. Mais là, difficile de ne pas les franchir, surtout quand on se rend compte bien vite qu'au delà de la séduction se cachent peut être de piètres sentiments inavoués. Je ne sais pas, peut être qu'il y a quelques mois j'aurais pu me tourner facilement vers elle, et construire quelque chose avec elle. Mais ma crainte de devoir en rester là avec Juliet avait pris le dessus, mes sentiments aussi. Je ne pouvais pas quitter Juliet, quelque chose me retenais prisonnier. L'aimais-je encore? Probablement. Voulais-je continuer avec elle, cette relation qui pourtant battait de l'aile, je n'en sais rien. Je ne sais jamais rien, vous l'aurez remarqué.

Bref, il y avait eu la présence de Diana, les échanges complices, la drague, et puis plus rien... Du jour au lendemain, elle n'a plus donné de nouvelles, plus rien. Je crois qu'elle en a eu marre de fréquenter un mec indécis. Elle a préféré se tailler avec un mec qui pouvait lui apporter bien plus que ce que je n'aurai pu. Quoi que... Non et puis m'engager avec Diana aurait été de la folie. Aujourd'hui, je lui en voulais très clairement d'avoir arrêté ce petit jeu qui me permettait de penser à autre chose qu'à mon couple en crise. Elle s'était barré avec l'autre bouffon de Liam, et ma fierté sait Ô combien je ne supporte pas d'être mis de côté.

Croiser la jeune Ciccone me faisait donc penser à Diana, inévitablement ! Je lui adressais donc un sourire par simple politesse. "Renata ! Effectivement, ça fait un moment que je ne te vois plus trainer sur Justice Street !", et sortant une clope de mon paquet pour la donner à la jeune femme, j'ajoutais "Non tu ne me déranges pas ! Comment vas-tu?"

Rencontrer la jeune Ciccone tombait plutôt bien, j'allais pouvoir me renseigner un peu sur la nouvelle vie très palpitante de sa soeur. Pour dire vrai, je l'avais vraiment mauvaise de me rendre compte que cette fille lâchait aussi facilement le morceau. Toutes ses belles paroles, blablabla, Diana n'était qu'une boîte à musique, à peine refermée, le silence total, pendant des mois. Alors forcément, à ne plus avoir de nouvelles, il valait peut être mieux que je la zappe de ma vie, même si elle me manquerait un peu... Bref, c'était fait, je n'avais plus de nouvelles, et je ne m'en portais pas plus mal. Ca me permettait aussi de me rendre compte que je n'étais pas si allergique à Juliet. Ca pourrait être mieux entre nous, c'est sur, mais au moins je n'avais pas eu à choisir. Je reportais mon regard sur la jeune Renata, et voyant qu'elle voulait du feu pour allumer sa clope, je lui tendais le briquet, actionnait la pierre, et allumais moi même sa cigarette. Oui elle n'avait que 17 ans et les mineurs ne doivent pas fumer... blablabla, genre je dois suivre la loi comme un bon ptit avocat! Pas maintenant, et même en étant avocat, je transgressais bien souvent les lois ! Ce n'est pas grave, je finirai en enfer, c'est peut être encore le dernier endroit où l'on peut fumer ! (fforesti rpz!).

"Oui je vois ce que tu veux dire!", elle me faisait rire. Elle aurait eu des testicules et de la barbe, elle aurait pu éventuellement me faire penser à Holden! "Ma vie d'avocat n'est pas surbookée, même si c'est pourtant ce que pense tout le monde! Sinon tout va bien je te remercie!".

Elle me fit signe d'avancer avec elle le long de la rue, j'allais donc m'engager dans une promenade à deux, et pour une fois je n'étais pas mécontent de cette rencontre. Je levais les yeux vers le ciel, comme pour éviter de croiser le regard de la jeune Ciccone quand je poserai ma question: "Ta soeur va bien?". J'aurais voulu faire le mec qui s'en foutait, mais ne pas penser à Diana dans ce moment là, surtout en voyant sa soeur, était quasiment mission impossible.

Et bien! A en croire son attitude et le sujet qu'elle abordait à présent, je reconnaissais bien la le comportement typique des Ciccone ! Je souriais, elle me faisait beaucoup penser à sa soeur. Et même si Diana m'avait rabâché qu'elle et sa soeur était complètement différentes, je remarquais là tout le contraire. Je riais. Lorsqu'elle me demanda si je m'étais remis de la "perte" de Diana, je la trouvais légèrement indélicate, gonflée mais très assurée. D'ailleurs, c'est ce qui m'avait plu chez sa soeur, cette franchise, ce côté maladroit et ce sarcasme qui étrangement ressemble beaucoup au mien! Je tournais la tête, me mordant la lèvre, me retenant de rire. Je ne me moquais pas d'elle, non, c'est juste que pour son âge, cette fille me semblait à la fois si mature et en même temps très enfant... elle était très amusante! Je plongeais une main dans ma poche, haussait les épaules et affichait un franc sourire.

"Tu manques pas d'air toi ! Qu'est ce qui te fait dire que je meurs d'envie d'avoir des nouvelles de ta soeur?" lançais-je en riant et hochant la tête."

C'est vrai, Diana avait peut être décidé de se ranger comme une gentille fifille aux côtés de Liam, mais au final je m'y étais fait ! Pourquoi perdre mon temps à jouer à ce petit jeu qui ne sert pas à grand chose, si ce n'est alimenter les rumeurs qui circulent à ce sujet depuis quelques mois. Mais disons que je n'aime pas me faire évincer de la sorte. En principe, je suis le seul à pouvoir dire STOP, je suis le seul qui puisse décider du début et de la fin. Et si la belle est passée à travers les mailles du filet, autant vous dire que je saurais comment y remédier. Et si certain pensent de moi que je suis un connard, alors ils auront raison d'y croire ! J'affichais une nouvelle fois un sourire à la jeune soeur de Diana, et ajoutais:

"Asseyons nous un instant, j'ai le sentiment que tu as bien des choses à me raconter !"

Je lui indiquais ensuite un banc sur lequel nous allions vite poser nos fesses.

HJ: Désolé vraiment pour mon retard, disons que je n'avais pas grande inspiration jusqu'alors ! ♥