J'avais passé l'après midi chez Jay, à comprendre certaines choses. J'en avais appris plus que ce que je voulais parce que mon ami m'a parlé bien évidemment de l'histoire avec Annie, mais il a également parlé d'une histoire avec mon frère. Le croire ou non, c'était un choix difficile que je devais faire. Mon frère est une des personnes en qui je fais le plus confiance, alors apprendre qu'il achète mon amitié avec Jay m'a mis hors de moi. Je lui en veux d'avoir proposé une telle chose. Le pire aussi, c'est que Black et Adrian se sont embrassés. Jamais je n'aurais pensé une chose pareille venant de mon grand frère, le soit-disant modèle de la famile. On dit que l'argent rend fou, je crois que c'est bien vrai. Comment peut-on penser une seconde à acheter une amitié, et pas n'importe laquelle puisque Jay et moi, on se connait depuis des années maintenant. Après m'en être pris pleins la gueule, je suis sorti de chez Jay et pris la direction du bar le plus proche. J'ai passé ma soirée là-bas, où j'ai rencontré Carl qui se faisait agressé par deux types complètement bizarres. Je m'y suis mêlé et me suis pris des coups aussi. Bon, j'ai donné plus de coups que j'en ai donné mais j'avais quand même une trace sur le visage qui faisait comprendre que je m'étais battu. Carl aussi était dans le même état que moi, mais les deux autres mecs étaient en sang, bien fait pour eux. J'ai pris la direction de chez Annie, et j'ai passé ma nuit là-bas, à discuter longuement avec ma copine. Je lui ai raconté pour la version de Jay et elle me demande de ne pas le croire. Je suis perdu entre toutes ces histoires, merde.

Le lendemain très tôt, je me réveille doucement sans faire de bruit pour que la jolie blonde n'ouvre pas un oeil. Je me prépare et prend la route jusqu'à chez moi. Adrian est sûrement déjà debout en train de se préparer pour aller au travail. Faut que je fasse de même. Si je pouvais éviter Adrian aujourd'hui, ça aurait été parfait mais c'est impossible maintenant vu que je travaille dans son cabinet depuis deux mois environ. Je préfère l'éviter plutôt que de lui dire tout ce que je sais, ça risque de péter entre nous et je n'en ai pas forcément envie aujourd'hui. Tout s'était arrangé entre Adrian et moi, on commençait à s'apprécier, à passer du temps ensemble. Je lui avais donné toute ma confiance, mais il reste finalement le même connard que j'ai toujours connu. J'suis le même de toute façon. J'avais cru pendant quelques temps qu'on allait rester les meilleurs frères du monde, surtout lors de l'arrivée de Josh. Adrian m'a prouvé que ce nouveau frère ne me remplacerait pas et il ne m'a pas délaissé pour cet enfoiré. Sauf que je n'aurais jamais cru que mon amitié avec Jay le dérangerait tant que ça. J'espère que ça n'a aucun rapport avec Holden.

Je rentre enfin à la maison, claque la porte sans faire exprès - ça en devient presque une habitude ! - et m'installe dans la cuisine en posant les croissants que j'ai acheté sur la route. Adrian est là, je l'entends parler au téléphone. Je n'ai pas envie de le saluer ni de lui expliquer d'où je viens. Alors je me fais couler un café et m'installe en sortant un croissant que je pose devant moi le temps que le café soit prêt.

"Ouais... non je suis pas en forme. Je vais bosser à la maison... tu fais comme tu le sens, de toute façon papa passera en fin de matinée, tu vois ça avec lui... Je te laisse, Heathcliff vient de rentrer."

Encore un appel de Josh, qui essayait de se démerder sans moi au bureau. Roh, il y arriverait bien, surtout que son papa chéri avait prévu d'y passer pour régler deux ou trois choses dans les papiers du cabinet. De mon côté, je préférais rester à la maison. Je n'étais pas très en forme, j'avais du mal à dormir ces derniers temps. Mon couple ne se portait toujours pas mieux, et j'avais de plus en plus l'impression que quelque chose allait tourner en ma défaveur. Bref, un peu de repos ne serait pas de refus. Je coupais court à l'appel de Juliet, posant mon téléphone sur la table et me dirigeant vers Heathcliff qui venait d'entrer, comme toujours, en claquant la porte. Autrefois ça avait le don de m'énerver mais ces derniers jours, j'étais plutôt dans un état seconde, lessivé.. J'étais mal, trop mal pour me décider à me rendre au bureau, y passer la journée. Non, je préférais rester à la maison, bosser ici, et commencer à m'organiser pour les mois suivants.

Heathcliff avançait au centre de la pièce, je me levais de ma chaise, me dirigeant vers lui. Une fois à son niveau, je remarquais des petites blessures sur son visage. J'attrapais le menton de mon frère, et lui faisais tourner le visage à gauche, puis à droite avant de m'exclamer: "Ben putain, tu as du passer une bonne soirée!" mais mon jeune frère retira bien vite ma main de son visage. Je fronçais les sourcils, me demandant ce qu'il pouvait bien se passer. Nous n'avions pas passé un moment ensemble depuis la fois où Annie était venu me parler de ses problèmes avec Black et son agresseur, ce même jour où Heath' avait fait irruption dans mon bureau et s'était complètement emporté.

"Qu'est ce que tu as? C'est quoi cette gueule d'enterrement?" demandais-je. Enfin, c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité. Si je me regarde dans une miroir, je risque de prendre peur. Je n'avais pas pris le temps de m'habiller classe, j'avais juste enfilé un jean et un pauvre t-shirt. Ma mine était dégueulasse, j'avais les yeux gonflés, des cernes, et une barbe de 3 jours. Finalement, l'annonce de Juliet ne me réjouissait pas tant que ça, bien pire, elle m'avait littéralement scié. Je regardais avec insistance mon petit frère, qui ne daignait répondre, avant de le secouer par l'épaule.

Je ne sais pas avec qui mon frère parlait au téléphone et ça ne me regarde plus à partir de maintenant. Mon frère me cache beaucoup de choses dans sa vie, alors je ne veux même pas faire semblant de m'intéresser. Je ne raconterais plus non plus tout ce qui se passe dans la mienne, bien qu'elle ne soit pas autant mouvementé que celle de mon frère, si on ne compte pas l'histoire avec Annie et Jay. Mon frère s'approche de moi et m'attrape le menton en faisant une remarque. Tu parles d'une bonne soirée ! "Ce ne sont pas tes affaires Adrian." Si j'me suis embrouillé ou si je suis tombé, tout ça ne le regarde plus. Je retire sa main de mon visage et j'avance jusqu'à mon café pour le ramener sur la grande table. Il en voulait un aussi ? Qu'il s'en fasse tout seul. Je remarque que mon grand frère n'est pas habillé pour aller travailler, ce qui signifiait que j'allais partir au travail seul et c'est plutôt une bonne nouvelle, vu que je ne voulais pas voir son visage. Il allait certainement travailler à la maison comme il faisait souvent quand il gérait le cabinet seul. Maintenant que je travaille avec lui et que Josh nous a rejoint, il essaye d'être plus présent au boulot pour gérer toutes les merdes qu'on ne sait pas faire parce qu'on est encore nouveau. Enfin pour ma part, ça fait assez longtemps que j'bosse avec lui et j'me démerde plutôt bien je trouve.

"Qu'est ce que j'ai ? Regarde toi plutôt dans un mirroir mec." Dis-je sans hausser le ton. Il n'a pas l'air très bien, vu son look. Il avait mauvaise mine, comme s'il ne prenait plus soin de lui depuis quelques jours déjà. Je me demande bien pourquoi mais je n'oserais pas lui demander. Je n'ai pas envie de rester gentil aujourd'hui avec lui et je refuse de me contrôler parce que c'est le grand de la famille - avant que Josh arrive évidemment. Je n'ai pourtant pas envie de me prendre la tête avec mon frère, pas maintenant. C'est pour cette raison que j'aurais préféré l'éviter toute la journée, histoire de ne pas m'énerver pour rien et de passer une journée merdique. Je n'aime pas être en froid avec mon modèle, mais il est difficile pour nous deux de bien s'entendre. J'ai toujours éprouvé cette sorte de jalousie, parce que d'après toute la famille et surtout mon père, c'est lui le plus grand, le plus fort, le plus intelligent et le seul qui va réussir dans cette famille. Nous à côté ? On est des bons à rien, moi plus particulièrement. Mon frère me le fait comprendre à chaque putain de moment que je passe avec. "Tu vas être en retard au travail. A moins que tu t'accordes des jours de repos sans nous en faire part." Moi qui pensais qu'on se disait tout dans ce cabinet. C'est vrai que j'étais plutôt méchant avec lui depuis tout à l'heure, mais les paroles de Jay me revienne en tête. Acheter une amitié... Et puis quoi encore. Je suis sûr que s'il n'aimait pas Annie, il aurait fait la même chose pour qu'elle me quitte. Mon père a assez contrôlé ma vie dans le temps, je ne veux pas qu'Adrian prenne le relai.

Ca ne me regarde pas ? Hé bien! Je ne m'attendais pas à une telle réponse, Heath m'avait habitué à plus de gentillesse ces derniers temps. Mauvaise passe? Coup dur? J'arrivais à peine à le reconnaitre, ou bien si justement, il se comporte comme avant! Alors je me dis que peut être cette histoire avec Annie et Jay le perturbe un peu, du moins j'ose espérer qu'il s'en remettra! Je détourne le regard un instant lorsqu'il pique la mouche et me renvois en pleine face que je devais le regarder dans un miroir au lieu de parler. Mais pour qui se prenait il? Que lui arrivait-il? Il était de mauvaise humeur? Il allait devoir se détendre car ses réponses ne plaisaient pas du tout. Je levais un sourcil et lui répondit sèchement: "T'as un problème Heath? T'as fumé quelque chose?".

Il parti se chercher son café, et je le regardais faire sa vie sans broncher. Je soupirais puis m'avançais derrière lui. Interloqué, je préférais attendre qu'il décide de parler plutôt que le forcer. Je connais trop bien Heathcliff, je sais que s'il ne lâche pas le morceau maintenant, ça ne serait tarder. Et inutile d'insister, ce mec est un O'Conell, têtu et boudeur au possible! Silencieux donc, je le rejoins, et je m'assois sur la chaise que j'occupais quelques minutes avant qu'il arrive. Je chope une cigarette puis l'allume. Il veut faire la gueule, parfait, ça lui passera avant que ça me reprenne!

Quelques secondes plus tard, il me fit une remarque que j'eu dû mal à comprendre. Depuis quand étais je redevable de rendre des comptes à qui que ce soit? L'air hautain, et sans le regarder, je répondais: "Je en savais pas que j'étais sensé te rendre des comptes, ni me justifier de mes absences. Pour ta gouverne, je comptais bosser à la maison. Tu n'aurais pas découché, tu le saurais depuis la veille..."

Agacé par cette réaction d'enfant et cette réflexion limite provocante, j'enchainais: "Au lieu de tirer la tronche, tu aurais intérêt à me dire ce qu'il se passe, que je puisse comprendre pourquoi Monsieur fait son nerveux non?". Pour le coup, je n'étais vraiment pas disposer à laisser passer ce genre de comportement. Je n'avais rien fais à mon frère, rien qui méritait d'être traité de la sorte.

"Je n'ai pas de problèmes et ce n'est pas dans MES habitudes de fumer." J'y allais un peu fort, je l'avoue. Quand je regarde mon frère droit dans les yeux, tout ce que Jay m'a dit me revient à l'esprit. "Il m'a proposé de l'argent pour que je te laisse tranquille ! De l'argent Heath ! Il m'a prit pour un mec qui serait capable d'accepter du pognon et laisser tomber un pote !" Comment a t-il osé me faire ça. Et là, Adrian est en face de moi et ne comprend pas pourquoi je réagi ainsi. Il ne pensait peut-être pas que Jay m'en parlerait mais mon pote est franc avec moi, il ne me cache rien. Reste à savoir s'il dit vrai ou non. Je pense pouvoir lui faire confiance, il ne va pas me mentir sur mon frère juste pour foutre la merde, non ? Je bois mon café chaud doucement et le repose sur la grande table. Adrian me connait très bien, il sait que j'boude et je ne raconte rien pendant un bon moment, mais je n'arrive pas à tout garder en moi donc j'vais forcément péter et tout lui raconter. "Monsieur n'a pas à se justifier, c'est vrai. C'est toi le boss, c'est ton cabinet." Il aime avoir cet air hautain, comme pour se vanter de n'avoir à rendre de compte à personne. J'ai limite envie de lui dire que je démissionne, parce que je déteste quand il se comporte comme ça. De toute façon, je ne sais pas comment on va travailler ensemble avec cette ambiance de merde entre nous. Mais je reste professionnel et je me contrôle cette fois-ci. Et puis, j'ai des dossiers en cours, des clients qui comptent sur moi. Je ne peux pas les laisser en cours de route.

Adrian insiste, il voulait à tout prix savoir ce que j'avais. Il me cherchait, me provoquait pour que je lâche le morceau. Je prends un deuxième croissant et termine mon café avant de commencer. "Tu veux que je te dise ce qu'il se passe ? J'ai vu Black hier après-midi ! Il m'a tout raconté Adrian, tout." Dis-je en haussant le ton sur mon frère. Il était censé comprendre beaucoup de chose mais vu l'expression de son visage, on dirait qu'il n'a toujours pas capté. "Je ne parle pas de l'histoire avec Annie." L'objectif de Jay n'était pas que j'en colle une à mon frère après cette histoire, mais il voulait juste que je lui fasse confiance, que je comprenne qu'il est de mon côté, qu'il reste mon ami quoiqu'il se passe entre nous. Et je le crois. Je me lève de ma place en me rapprochant de mon frère, pour aller jusqu'au bout de mes pensées. Il n'a pas l'air d'avoir compris où je voulais en venir, alors autant être clair. "Proposer de l'argent pour qu'il me laisse tranquille... Tu ne sais tellement pas quoi faire de ton argent que tu le proposes comme ça maintenant ?"

Non, je n'avais pas à me justifier. Jusqu'ici, à ma connaissance, c'était moi le patron. Et je n'avais jamais manqué un jour de travail. Ce n'était d'ailleurs pas la première fois que je travaillais à la maison. Si quelqu'un voulait me voir, mon assistante m'appellerait, et je ferais le déplacement. Bref, cette discussion me tapait légèrement sur les nerfs. Je ne comprenais pas du tout l'attitude de mon petit frère. Je n'avais plus l'habitude de l'entendre me répondre de la sorte. Je ne répondais pas à cette phrase, je préférais le relancer sur le sujet du pourquoi il avait l'air de mauvais poil.

Sa réponse ne tarda pas. Il me dit qu'il avait vu Black, et qu'il lui avait tout raconté. Etait ce au sujet de Annie? Dans ce cas là pourquoi s'en prenait il subitement à moi? Black lui avait il retourné le cerveau? A en croire les blessures sur son visage, j'imaginais déjà qu'il ait été se battre avec Jay. Mais mes suppositions volèrent en éclat lorsqu'il précisa qu'il ne s'agissait pas de l'histoire Annie/Jay. Je fronçais alors les sourcilles, marquant mon incompréhension. Puis Heathcliff fini par lâcher le morceau. "Proposer de l'argent pour qu'il me laisse tranquille... Tu ne sais tellement pas quoi faire de ton argent que tu le proposes comme ça maintenant ?" dit il sèchement. A ses mots, j'écarquillais les yeux, et fini par me mettre à rire. Tiens, mais j'imaginais pourtant qu'Heathcliff avait déjà eu vent de cette histoire, et qu'il ne m'en avait pas tenu rigueur. "Ok, je vois de quoi tu parles!" lançais-je en souriant. Mais Heathcliff ne semblait pas vouloir plaisanter. Je secouais la tête, quelle bêtises. Alors oui forcément, je me sentais bête d'avoir proposé de l'argent à Jay pour qu'il laisse mon petit frère tranquille. Mais le jeune Black m'avait bien fait comprendre qu'il ne lâcherait pas le morceau. Tant pis, j'avais essayé. Alors Heathcliff pouvait bien me blâmer un instant, mais encore fallait il qu'il comprenne ce qui m'avait motivé dans cette démarche. Pourquoi avait-je voulu les séparer? Heathcliff ignorait toute l'histoire, ce qu'il s'était passé entre Jay et Annie au centre commercial. Il venait de l'apprendre, mais moi, je le savais depuis un petit bout de temps. Donc forcément, ces évènements là avaient attisé ma crainte de voir Jay tourner autour de mon frère, parce que je ne fais absolument pas confiance à ce garçon. Je préfère le voir loin des miens, plutôt que de retrouver mon frère dans un bain de sang parce que l'autre fou aura pété un plomb! Je me levais de ma chaise. Mon sourire avait disparu de mon visage. Je soupirais. Je repensais à Black que je détestais de jours en jours. Je commençais à comprendre son petit manège. D'abord cette agression sur Annie, puis les sentiments inavoués d'Holden à son égard... et maintenant, il essayait de semer le trouble entre mon petit frère et moi? Oui, au final, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi même. Heathcliff cesserait de me faire confiance, ce qui d'un point de vue extérieur semblerait logique et légitime. Je me sentais idiot d'avoir proposer de la thune à Black, ce n'était pas la solution. Mais Black n'est pas bien intelligent. Semer le trouble au sein de ma famille pourrait me faire changer d'avis quant à son retour en hôpital psychiatrique. Je ne voulais pas faire ces démarches car je ne voulais pas empêcher Holden de vivre son aventure avec Jay. Et si j'aurais préféré de loin qu'ils ne se croisent jamais, j'avais un coeur tout de même, et j'étais suffisamment attaché à Holden pour lui faire un coup comme celui-ci. Mais si Black voulait jouer au chat et à la souris, il avait tout à y perdre.

Je chopais la cafetière, agacé, et me versais un café dans une tasse. Je soupirais, marquait un long instant avant de répondre à ce frère qui aujourd'hui semblait vouloir m'étriper de ses mains. Je me retournais vers lui et lui lançais: "Déjà tu vas te détendre Heathcliff, parce que tu commences à me gaver... Si j'ai fait ça, c'était bien plus dans ton intérêt que le mien. Vu ce qu'il s'est passé avec Annie, je préférais être prudent. Je ne tiens pas à te retrouver entre quatre planches. Alors oui, c'était idiot et très vicieux de proposer de l'argent à ce connard. J'ai été naïf, stupide de croire que ça pouvait marcher. Ma démarche l'était encore plus. Je me suis trompé, je l'admets. Mais écoute, si ça t'amuses de flirter avec le diable, je t'en prie! Le jour où il t'arrivera quelque chose, ce que je ne te souhaite pas, tu iras chialer auprès de ton père hein!?". J'attrapais ma tasse, et rejoignis le livingroom. Je n'avais rien de plus à lui dire, les choses étaient claires, les aveux fais, je n'avais plus rien à faire dans cette pièce.

Mon frère voulait vraiment savoir ce qu'il se passait ? Il voulait vraiment que je me lâche pour lui en mettre plein la tronche ? J'ai honte parfois de parler comme je le fais maintenant à mon frère, parce qu'il est plus grand que moi et je dois le respecter. Sauf que c'est lui qui me met dans une telle situation, c'est à cause de lui si aujourd'hui je n'ai ni le moral ni l'envie de lui adresser la parole ! Je lui fais comprendre finalement que je sais pour l'argent à Jay. Il se met à rire à mon plus grand étonnement. Il est fou ce mec, qu'est ce qu'il lui prend ? J'ai l'air de rigoler moi ? Ce rire se transformait en un rire nerveux et puis plus rien. Ni même un sourire. J'attends que mon frère reprenne la parole, qu'il se justifie, qu'il m'explique, qu'il me dise que ce n'est pas ce que je crois. Mais je crois avoir bien fait d'écouter et de croire mon pote Jay. Il prend enfin la parole, je le sens énervé. Tant mieux, je le suis aussi et j'aime nos conversations lorsqu'entre nous deux rien ne va. Adrian me fait croire que c'est pour mon bien. Il veut soit-disant me protéger de ce fou, parce qu'après avoir agressé Annie, il pouvait s'en prendre à d'autres personnes de son entourage, dont moi. J'ai totalement confiance à Jay et je ne pense pas qu'il me fera du mal un jour. C'est un ami de longue date et il n'a jamais essayé de me blesser jusqu'à maintenant, ça ne changera pas mais Adrian ne semble pas l'avoir compris. En essayant de me protéger, il a réussi à me blesser. Je n'attendais pas une telle chose de la part de mon frère, lui qui était près de moi, présent pour moi depuis quelques temps déjà. Nous revoilà à la case départ, on se prend la tête comme dans le temps où l'on se détestait. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'à l'heure actuelle je le déteste, mais il m'a blessé. Gravement blessé.

"En plus, t'as cru qu'il allait accepter tes pauvres billets ! Dis moi Adrian, tu comptes gérer ma vie encore longtemps ? Joey l'a assez fait jusqu'à maintenant, tu prends le relai ? Tu voulais peut-être mon bien en essayant d'éloigner Jay de moi mais pourquoi n'as-tu pas essayé de m'en parler ? Pourquoi ne m'as-tu pas mis en garde au lieu de faire cette connerie ?" Dis-je en m'énervant de plus en plus. J'essayais de comprendre Adrian mais je n'y arrive pas. On ne s'est pas beaucoup parlé depuis l'autre fois dans le cabinet avec Annie, le jour où j'ai appris pour l'agression de Black. Il rejoint le livingroom et je prends ma tasse pour le rejoindre rapidement. J'avais dit tout ce que j'avais à dire, je ne voulais plus lui parler. Je me mets devant la télé sans lui adresser un regard jusqu'à ce que je me rends compte que j'ai oublié un petit détail. "Au fait, c'était comment le baiser ?"

Heathcliff s'emportait, ça y'est une nouvelle guerre était déclarée! Lorsqu'il me demanda avec dédain si je pensais que mon petit plan aurait pu marcher, je soupirais. A l'intérieur, je commençais à bouillir. Une demie seconde plus tard, Heath me demandait si j'allais encore longtemps contrôler sa vie, si je poursuivais le travail de Joey. Me comparer à cet homme était limite insultant et je préférais ne pas relever. Ou bien si, j'irais bien mettre une baffe à mon petit frère en guise de correction, mais cette insolence m'était familière. Nous retrouvions nos vielles habitudes! Finalement, il n'en fallut que très peu hein! Le pire pour moi, c'était de me rendre compte qu'Heathcliff était des plus influençable. J'imagine qu'â la base, il rendait une petite visite à Jay pour régler ses comptes, faire justice à Annie. Au lieu de ça, il rentre à la maison avec pour seule idée en tête les bagarounettes de son frangin et son super pote psyco! Je restais de marbre, l'écoutant beugler. Pourquoi ne lui en avais-je pas parlé? Pourquoi je ne l'avais pas mis en garde? Probablement pour les mêmes raisons que je gardais secret l'affaire Annie/Jay , car dans notre métier, on ne peut pas risquer de tout se dire. Mais ça, le super copain Jay lui, ne l'avait jamais avoué à ce cher Heathcliff. J'avais l'impression que mon frère se faisait prendre pour un con, le parfais manipulateur manipulé!

"Ca aurait pu marcher! Ce mec est tellement tordu! Et n'ai pas peur Heath', je vois que Jay peut faire de toi ce qu'il veut, alors je lui laisse le soin de te guider! Et puis au final à quoi bon te prévenir, ce mec a agressé ta copine et aujourd'hui tu le défends... Te prévenir n'aurait rien changé!".

Je m'étais mis dans le canapé, avait allumé la télé, lorsqu'Heathcliff me rejoint. Pour quelqu'un qui me faisait la tête, je le trouvais bien collant! Pas un mot, il s'asseyait à côté de moi. Un instant plus tard, il aborda le sujet du baiser. Je tournais la tète en sa direction et lui lança avec froideur: "Va te faire Heathcliff."

Mon frère m'énerve. Il croit que je suis aussi influençable que ça. J'en étais sûr qu'il allait pensé ça de moi. Parce que j'avais la rage contre le chanteur lorsque j'étais au bureau et voilà que je suis de son côté maintenant. Je n'irais pas jusqu'à dire que je soutiens Jay et tout ce qu'il fait à Annie, loin de là. J'ai juste joué le mec mature et je suis allé lui demander des explications. Une conversation d'homme à homme s'imposait et je l'ai eu. Voilà pourquoi maintenant, avec du recul, je me rends compte qu'il a peut-être fait du mal à Annie, mais Adrian m'en a fait à moi ! Il ressemble vraiment à mon père, qu'il le veuille ou non. Il est totalement sur son chemin en plus, son caractère lui ressemble même de plus en plus. Je déteste le voir suivre Joey à la trace, parce qu'il est pas un bon exemple. Pas l'exemple à prendre en tout cas. Personnellement, mon exemple, mon modèle n'était autre qu'Adrian, parce qu'il semblait parfait. Mais tout le monde a ses moments de faiblesses. Mon frère m'énerve à dire que je défends Jay. Ce n'est pas totalement vrai. "Comment tu retournes la situation, j'en reviens pas ! C'était ton devenir de me prévenir, c'était ton devoir de grand frère. Tu sais quoi ? J'ai cru que t'avais changé, j'ai cru que j'pouvais te faire confiance." Dis-je en le regardant droit dans les yeux, le regard rempli de haine. Je reprends rapidement avant qu'il n'en place une. "T'es peut-être pire que Joshua. Au moins lui est franc avec moi." Je n'aime pas particulièrement Josh et pourtant, il nous a avoué beaucoup de choses depuis qu'il est avec nous, sans qu'on lui demande quoi que ce soit. Alors qu'Adrian, mon "vrai" frère aime me cacher des choses. J'ai été con sur le coup d'avoir pensé que j'pouvais m'entendre avec un O'Conell. Décidément, il se ressemble tous.

Je vais quand même le rejoindre sur le canapé, et lui parle du baiser. Il me dis d'aller me faire. Bizarrement, j'en rigole. J'essaye d'imaginer mon frère et Jay en train de s'embrasser et ça me fait rire. Je prends le coussin devant moi et le balance sur mon frère en lui disant "T'es dégeulasse mec." Mon frère embrasser un mec... Du moins, se laisser embrasser par un mec. Jamais je n'aurais pensé à une chose pareille.

Mon devoir? Le prévenir de la menace Jay? Parce que je suis son grand frère? Pfff, quelles conneries. Dans cette affaire j'étais avant tout un avocat responsable, discret, je n'allais pas m'amuser à prévenir mon petit frère, le secret professionnel, voilà tout. Je connais Heath, je connais parfaitement ses réactions, et sa nature impulsive. Il était peut être dangereux de prévenir Heathcliff, il aurait été directement régler ses comptes avec Jay, et m'aurait empêché de faire mon boulot correctement. Alors oui, j'avais préféré me taire. Quand je l'entend aujourd'hui me blâmer pour ce que j'ai pu faire, je me dis simplement qu'il se fourvoie, qu'il en oublie même mon intention de le protéger avant tout. Il veut faire équipe avec le diable, parfait. C'est là que nos chemins se séparent. Bon vent!

En revanche, quand il le dit que Josh était probablement meilleur que moi, je me mis à rire. Mais au fond, je cachais bien mon jeu. Heathcliff venait de toucher un point sensible, il m'avait fait très mal. La première chose que je me dis, c'était que mon frère était un sacré con, tenir un discours pareil alors que nous avions du traverser à deux cette bouleversante nouvelle. Je lui en voulais d'être aussi dur, et je le haïssais pour ce qu'il venait de me lancer en pleine figure.
"Tu es sacrément con...".

Quelques minutes plus tard, dans le livingroom, assis devant la télé, Heathcliff me questionnait sur le fameux baiser que Jay et moi avions échangé. Alors que je lui assignais d'aller se faire foutre, Heathcliff se mit a rire. Il jouait dangereusement avec mes nerfs. Il m'envoya un coussin dans la figure, avec force, en me disant que j'étais dégueulasse. Je perdis mon sang froid, bondissant de ma place. Je l'attrapais à la gorge, et le plaquais contre l'accoudoir du canapé. Le tenant fermement, je l'empêchais de se débattre. Au dessus de lui, je le maintenais la tête contre l'accoudoir et lui dis avec rage: "Tu ne sais pas ce qui a causé se baiser alors ferme ta grande gueule! C'est la dernière fois que j'essaye de te protéger, la dernière fois tu m'entends? Je déteste Jay, je déteste l'idée que vous soyez amis. J'ai pas confiance Heathcliff. Maintenant, fais ce que tu veux... Démerde toi!". Je lâchais sa gorge, et me redressais. Je le regardais droit dans les yeux, me demandant ce qui m'avait pousser à agir ainsi. Utiliser la violence, ce n'était pas la bonne solution et pourtant, j'avais toujours réussi à le maîtriser ainsi, à le calmer... Pour nous calmer tous deux avant que ça ne prenne de plus grosses proportions. Nos caractères étaient semblables, nous pouvions très facilement en venir au main, ce qui n'était jamais arrivé. Nous restions là, un instant, à échanger ce regard plein de haine et pourtant emplie d'amour fraternel.

Oui, j'étais peut-être trop dur, trop méchant, mais mon frère l'avait mérité. Je ne regrette aucune de mes paroles à l'heure actuelle mais je risque peut-être les regretter lorsque tout ça sera passé, lorsque ça ira mieux avec Adrian. Mon but aujourd'hui est de le blesser volontairement, tout comme il m'a blessé en allant proposer de l'argent à Jay. Ils ne sont pas grands amis mais il sait que je l'aime bien. Une chose me vient en tête : L'histoire de l'argent s'est passé avant ou après l'agression d'Annie ? Je crois bien que c'est après, et c'est ce qui l'a poussé justement à le tenir à l'écart. On parle ensuite du baiser, chose que je n'arrive pas à comprendre. Je le cherche beaucoup mon frère, beaucoup trop. Alors je mérite qu'il en vienne aux mains. Il me fait mal à la gorge, mais je ne dis rien. Je le laisse terminer, je le laisse faire. J'ai ma tête qui a tapé contre l'accoudoir en plus à cause du choc et ça m'a fait mal. Mon frère me dit détester Jay et détester que je sois avec. Ce n'est pas son problème à lui, oui je me démerde comme je l'ai toujours fait. J'ai souvent été seul dans ma vie, seul à faire des choix, seul à combattre, seul à me défendre. Mon frère a essayé d'être là pour moi mais en vain, je ne laisse personne entrer dans ma vie aussi facilement. J'ai toujours su me démerde tout seul et c'est mieux ainsi. Il se redresse et me laisse me rasseoir mais je me lève et le pousse au niveau du torse avec mes mains en disant. "Je te déteste. Tu te sens fort O'Conell ? Tu crois être un homme en faisant ça ?" J'ai poussé mon frère à bout, certes. Mais je pense qu'il avait aussi d'autres problèmes en tête et il s'est laissé emporté en me faisant mal à la tête. Je passe ma main sur mes cheveux pour me recoiffer, et pour toucher par la même occasion là où j'ai mal pour voir s'il y avait une bosse.

Je quitte la pièce et m'en vais dans la cuisine pour me refaire couler un café. Oui, ça fait beaucoup de bien la caféine j'ai l'impression. Ca en devient presque une drogue d'ailleurs, surtout depuis que j'ai commencé à travailler. D'ailleurs, en parlant de travail, je crois que je ne vais pas y aller non plus aujourd'hui. Je n'ai vraiment pas la tête à ça. Je travaillerais chez moi, comme Adrian comptait faire. Je m'enfermerais dans ma chambre pour ne pas croiser Adrian et tout ira pour le mieux. Je reste dans la cuisine parce que je ne compte pas rester une seconde de plus vers lui. Mais je ne peux rester tranquille plus d'une minute, je suis obligé d'avoir le dernier mot et c'est pour cette raison que je continue, en haussant la voix pour qu'il m'entende depuis le livingroom. "J'aurais dû partir à Los Angeles finalement ! Au moins, je n'aurais été obligé de vivre tout ça." Dis-je en recupérant mon café et m'asseyant sur ma chaise. "Et puis, ça m'aurait fait des vacances et pour toi aussi."

Je regrettais vraiment ce que je venais de faire. Je venais probablement de lui faire très mal. Il se redressa, me poussa violemment par le torse, me faisant reculer de quelques pas. Je le regardais fixement, et lorsqu'il me dit qu'il me détestait, je me pris une nouvelle claque en pleine figure. Tous les efforts que j'avais fait pour nous rendre la vie plus facile s'envolaient en éclat. Je me disais que je n'avais rien compris, encore une fois, et que je n'avais pas fait les choses correctement. Et pourtant, je n'avais pas l'impression d'avoir été un si mauvais grand frère. La crainte de voir Heath' me tourner le dos était grande, je me disais que rien ne pourrait désormais nous rapprocher autant que nous l'étions ces derniers mois. Il passa sa main sur le haut de son crâne, et je compris que je lui avais vraiment fait mal. Je m'insultais intérieurement, me traitait de tous les noms, comme si ça allait tout arranger. Non, je culpabilisais de plus en plus, c'est tout. Je le regardais, le visage grave, triste... Il partit se réfugier dans la cuisine, certainement pour ne plus avoir à m'affronter de face.

Je soupirais, ramassais le coussin qu'il venait de me jeter à la figure, et le lançais avec force sur le canapé. "Putain..." murmurais-je. J'attrapais une clope, oui encore une. Je l'allumais, me dirigeais vers la fenêtre du salon pour ne pas enfumer la baraque, et par la même occasion, respirer un peu. Le calme s'était peu à peu installer dans la maison. Je ne savais pas ce que foutais Heathcliff dans la cuisine, de toute façon, il faisait bien sa vie. Je regardais au loin, scrutant les passants, et je me sentais vraiment seul... seul dans ma merde, seul dans cette vie, seul dans ce torrent que je ne pouvais plus contrôler depuis quelques semaines maintenant. Case départ, nous revoilà... et si seulement c'était vraiment le retour aux sources, si je pouvais retrouver cette force de caractère qui faisait si bien celui que j'étais. A présent, j'avais juste l'impression d'être un bon à rien. Quand Heath me dit que la violence ne fait pas de moi quelqu'un de fort, du moins quand il l'insinue, je me dis qu'il a raison. Je me rattrape sur cette violence pour compenser mon manque de sang froid. Il faut dire que les récents évènements m'ont aussi appris à avoir des sentiments envers mes frères et soeurs, mes plus proches amis, et pas seulement pour moi. C'est vrai, avant rien ne pouvait m'atteindre, je me foutais du monde qui m'entourait. Et j'avais juste l'impression, en cet instant même, que le monde s'était moqué de moi, que j'aurais peut être dû rester le même depuis le début. Je ne m'en sortais pas si mal, j'avais aussi moins mal.

Les nouvelles paroles de Heathcliff ne firent que m'achever. Il dit qu'il aurait dû partir à Los Angeles. Mais puisque nous revenions à la case départ, je laissais ma fierté lui répondre, et je ne pensais pas un mot de ce que je lui dis à cet instant là: "Je suis d'accord, tu aurais dû te tirer à Los Angeles... Et j'aurais dû rester celui que j'étais avant... Tu vois, on y perd tous les deux mon gars !". Un silence suivi cette remarque, me laissant réfléchir à ce que je venais de lui dire haut et fort.

Oui, je le détestais à présent. Personne ne pouvait me faire du mal, je ne laissais personne m’écraser mais c’est différent avec mon frère. J’ai tellement de respect pour lui que je n’ose me défendre. Je me réconforte en disant que tout ce qu’il me fait comme mal, je le mérite. Je le cherche beaucoup et il n’arrive pas à garder en lui. A présent, qu’il assume ses actes et ne m’approche plus. Je le pousse seulement et me casse dans la cuisine. Finalement, rester ici n’a servi à rien. J’aurais du bouger à Los Angeles et laisser mon frère me remplacer par cet enfoiré de Joshua. J’aurais dû partir, merde ! Annie m’aurait rejoint, je n’en doute pas. Et j’aurais été loin d’Evane et de cette tentation entre nous. Les Evans m’auraient manqué aussi, mais je sais bien que Nate viendrait me voir assez souvent. Mon frère m’achève une bonne fois pour toute en disant que j’avais raison, j’aurais dû me barrer. Et hop, encore une claque dans la gueule. J’aurais voulu ne jamais entendre cette dernière parole. J’me dis que finalement, la relation avec mon frère n’a pas beaucoup évolué. On est retombé sur la case départ. « Ne t’inquiète pas pour ça, il n’est pas trop tard pour se casser. » Dis-je sans penser à ce que je disais. Je sais que la proposition que le mec du cabinet m’a faite ne tient plus, ça date d’il y a au moins trois mois, mais je compte bien trouver du travail autre part. Si ce n’est pas Los Angeles, ce sera une autre ville mais c’est décidé, je quitte Magnolia pour de bon. Ca fera des vacances à mon frère en plus de cela.

« Je termine mes dossiers en cours et j’me casserai, si c’est ce que tu demandes mec. » Dis-je toujours de la cuisine. Quelque chose en moi dit de quitter le cabinet O’Conell cette fin de semaine ou même dans la soirée, mais je veux rester professionnel et terminer mes dossiers en cours, ne plus prendre la responsabilité des dossiers futurs et me casser loin d’ici sans faire de mal à personne. Adrian serait bien content, à ce que je vois. Tout ça est dû à ma relation avec Jay. Il ne veut pas que je le fréquente mais je l’emmerde, je fréquente qui je veux. « J’espère que tu sauras patienter jusqu’à la fin du mois. » Dis-je pour lui annoncer mon départ cette fin de mois. Il me reste encore un peu plus de deux semaines pour en parler à Annie, lui demander si elle est avec moi ou non. J’dois aussi en parler à Nate, à Lily, à Montaine. Mais aussi à ma sœur, Josh et aux parents. Juste pour les informer…Parce que je sais que ça ne les touche pas plus que ça, que j’sois présent ou non. Vous voulez que je parte ? Alors je m’en irais. Etant donné que je ne veux plus voir Adrian jusqu’à la fin du mois à la maison, je ne dormirai plus au n°8 dorénavant. J’irais chez des potes, chez Annie ou même à l’hôtel. Je sais que je vais devoir croiser son regard tous les matins ou presque au bureau mais je préfère tout de même l’éviter le plus souvent possible. Je me lève, prends ma veste. « J’espère que t’es content. » Dis-je une dernière fois avant de sortir d’ici pour aller prendre l’air et ne plus remettre les pieds dans cette maison.