Aujourd'hui, j'ai décidé que j'allais avancer dans la prochaine parution de mon magazine. Je m'étais donc levée aux aurores pour ne pas perdre de temps, mon père dormait encore et le reste de la famille également. C'est donc avec le moins de bruit possible que je pris ma douche, ainsi que de me sécher les cheveux et de prendre mon petit déjeuner. Je regardais même les infos sans sons pour ne pas les réveiller. Oui, j'étais vraiment trop gentille !
L'heure de partir était maintenant arrivée, je pris mes affaires, mes pochettes et mon classeur dans mes bras puis pris mon manteau d'hiver, l'attachai correctement et mis mon bonnet en laine par la même occasion, puis sortis de chez moi en affrontant le froid. Ces derniers temps, la température se rafraîchissait de plus en plus et je n'aimais pas tellement le froid. Enfin, bref ! Je posai mes affaires sur le fauteuil passager de ma voiture et partis en direction de mon bureau. J'étais pas très loin de celui d'Adrian et de son frère maintenant, si j'ai tout bien compris. Arrivant, je me garai et pris le reste de mes dossiers pour courir à l'intérieur de mon bureau. Ahh ! La chaleur y était meilleure. Heureusement que j'avais laissé le chauffage à température ambiante cette nuit. M'installant pour commencer à travailler, je remarquai qu'une feuille était déposée en bas de ma porte. Je la pris et remarquai que c'était du courrier de la veille, je n'avais pas dû la voir tomber. Je retournai à mon bureau et repris mon travail.

Après trois heures de travail acharnés, je venais enfin de faire les quatre premières pages du magazine. Seule, j'allais beaucoup moins vite c'est pour cela que j'aimais beaucoup travailler avec mon père, je pouvais avancer plus rapidement et discuter en même temps. Seule, je me sentais vraiment... bah seule. Je me levai pour faire une pause et me dégourdir, puis allai me chercher un café au starbuck du coin. Revenant sur mes pas, je passai devant le cabinet des O'Conell et me dis que je pouvais très bien m'accorder une petit pause et aller discuter avec Adrian, ou bien son frère. Je ne le connaissais pas tellement, ça serait l'occasion de faire connaissance. J'entrai donc dans le cabinet et la secrétaire me prévint qu'ils n'étaient pas là. La remerciant, je me dirigeai quand même vers son bureau pour voir où et dans quelles conditions il travaillait et puis surtout pour essayer de le toper au passage pour lui parler.
Regardant ses feuilles, je fis attention à ne pas les éparpiller pour ne pas embrouiller monsieur dans son ... désordre et regardai les dossiers sans trop y entrer dedans. C'était son secret professionnel et je n'avais pas le droit d'y entrer, logique. J'étais en train de feuilleter les différents livres qui étaient sur son bureau et faillis faire tomber celui qui était entre mes mains quand j'entendis une voix quelque peu familière. Je l'avais déjà entendu, mais très peu... C'était Juliet. Posant le livre à sa place et passant une main dans mes cheveux, je lui fis un sourire amicale, tout de même, et lui répondis. "Juliet ! Oui, ça fait cinq ans, déjà. Je suis de retour pour de bon, effectivement. Je vais bien et toi ? Toujours la forme et toujours aussi pétillante de joie à ce que je peux constater." Ce qui était fou avec cette femme, c'était son énergie et surtout le fait qu'elle continue à aimer Adrian après ce qu'il lui faisait. Oui, j'avais eu écho de son comportement et je trouvais cela formidable qu'elle soit aussi forte et amoureuse... comme je l'étais aussi.... Bref, je me ressaisis et continuai la conversation. "Alors, Juliet, tu fais quoi maintenant ? Car quand je suis partie, il me semble que tu allais dans une université, non ?" Malgré le fait qu'elle soit avec Adrian, Juliet me fascinait par sa volonté de faire et son courage. Aucune fille ne resterait avec un mec qui n'en a rien à foutre d'elle. Non, mais cette fille, elle était différente, et en quelque sorte je l'admirais. Je l'admirerai encore plus si ce n'était pas Adrian que j'aimais...

En venant ici, je ne venais pas vraiment pour voir Adrian enfin si mais je savais qu’il travaillait alors je me doutais que je ne le trouverais pas ici aujourd’hui. J’étais donc restée un peu plus longtemps pour regarder comment il travaillait et voir l’état de son bureau. C’était pire que le mien et ça me rassurait comme quoi un bureau n’est jamais vraiment rangé ou du moins, il est rangé selon l’occupant de celui-ci. Bref, j’étais complètement plongée dans mes pensées quand la voix d’une personne que je connaissais peu m’interrompit. C’était Juliet, elle était toujours aussi jolie. Je comprenais pourquoi Adrian restait avec elle aussi, sûrement pour sa beauté et j’en étais presque jalouse d’ailleurs. Apparemment, elle devait déposer des dossiers pour son fiancé et elle s’était exécutée. Je la regardai et lui fis un sourire avant de l’écouter parler après lui avoir répondu. « Oui, ça passe vite cinq ans. J’espère aussi pouvoir te connaître un peu plus maintenant que je suis de retour pour de bon ! Ah, je vois bien ce que tu veux dire. » Je savais que ses problèmes venaient principalement de son couple mais je ne voulais pas m’aventurer dedans, très peu pour moi. Je connaissais à peine la jeune femme et je ne voulais pas me mettre dans une position délicate dès aujourd’hui ! Chaque chose en son temps, déjà je venais de lui dire clairement que j’étais de retour pour de bon, je pense que c’est déjà quelque chose qui doit lui faire tilte dans sa tête. Ou pas.

Je voulais la connaître et du coup, je me permettais de lui poser des questions sur ce qu’elle faisait maintenant et puis pouvoir la cerner un peu plus. J’étais quasi-sûre que j’allais la revoir plus qu’auparavant et qu’on allait vite sortir les griffes et les crocs toutes les deux. Mais pour l’instant, je me contentais de lui répondre en souriant sincèrement. « J’espère que tu trouveras dans ce que tu veux ! Et oui, j’ai enfin créé mon propre magazine grâce à mon père qui m’a beaucoup aidé. Je suis installée dans la même ruelle qu’Adrian. Je suis plutôt contente de ce que j’ai pu faire d’ailleurs et d’être arrivée à ce résultat ! » Voilà, elle connaissait au moins dans quoi je travaillais et c’est vrai que j’étais fière de mon magazine et de ce que j’ai pu faire grâce à mon père. Je lui suis tellement reconnaissante. Tellement en train de penser à mon père que la question de Juliet me déstabilisai et je mis du temps avant de lui répondre. « Heu… Oui, oui j’étais venue le voir mais bon comme tu le dis il est en réunion et sa secrétaire m’avait prévenue aussi. » Sasha Adamovitch tu es vraiment une pauvre fille ! J’aurais voulu me frapper la tête contre le mur à vrai dire mais je me retins me contentant de sourire à Juliet. Cette fille avait de la chance et elle ne pouvait pas le nier. Elle avait Adrian. « D’ailleurs, toujours ensembles depuis que je suis partie ? Adrian ne m’en a pas vraiment dit grand-chose » Vas-y enfonce encore plus le couteau dans la plaie. Je ne pouvais pas revenir en arrière, mes paroles étaient dites et je venais vraiment de faire une grosse gaffe. Je pouvais vraiment être cruche parfois ! Je passais ma main dans mes cheveux, signe de nervosité, puis m’assis sur le bord du bureau de son fiancé attendant une réponse qui… à mon avis allait me faire regretter mes paroles.