"Je ne veux pas regretter de te faire confiance. Je veux que tu me prouves que tu es là pour moi maintenant!! Je veux que tu me montres que tu m'aimes!!!"

Je m'étais raccroché à lui, j'attendais je n'en pouvais plus à présent j'avais trop attendu. Son visage se rapprocha "D'accord." Je m’affaissais lentement dans le matelas, relâchant la pression sur ma nuque alors que je le laissais me recouvrir entièrement sans plus le repousser. Un voile passa sur mon visage humide, bouillant, l'ombre des ses yeux, de son souffle, de ses larmes plus nombreuses, de ses lèvres. Elles me happèrent finissant de joindre nos deux êtres. Je ne trouvais plus la frontière, où je commençais, où je m'arrêtais pour le laisser exister, où lui démarrait et s'achevait. Nous faisions partis intégrantes l'un de l'autre comme si plus rien ne pouvais nous séparer. Ses lèvres restaient contre les miennes, je ne savais plus respirer, je ne savais pas ce qu'étais le temps, l'instant, l'éternité. Je sentais juste le sillon que creusaient ses lèvres contre les miennes. Tout mon être le rejoignait à cet instant. L'espace s'étira, je les frôlaient soufflant de ma bouche à la sienne les mots qui se faufilaient dans l'infime espace:

"Ne~me~quittes~plus~jusqu'à~demain"

Je fermais les yeux, restant comme ça, contre lui, ne voulant plus qu'il me quitte, je n'avais besoin de rien d'autre tant que la chaleur de son amitié et de son amour me berçait dans un bain de chaleur.

Un long baiser, qui suffit à l'apaiser. Il relâchais la pression sur ma nuque, me laissant me retirer de ses lèvres. Il souffla alors "Ne~me~quittes~plus~jusqu'à~demain" et j'acquiesçais d'une signe de la tête. Je ne quittais plus mes yeux des siens, c'est comme si nous étions unis par une force impressionnante. Je me mordais la lèvre, restant là un instant contre lui. Je venais poser ma tête sur son épaule un instant, le temps de reprendre mon souffle et de me calmer à mon tours. Puis je me laissais rouler jusqu'à me retrouver le dos contre le matelas, près de lui, à regarder le plafond. Je n'y voyais plus rien, mes yeux étaient couvert d'un voile épais, les larmes roulaient sur mes temps, et je soufflais une fois de plus. J'attrapais sa main, silencieux. Et je ne la lâchais plus, de peur qu'il se lève et parte. Le calme après la tempête. La trêve s'annonçait enfin, et à bout de force, je ne saurais le retenir une fois de plus.

Je penchais ma tête fiévreuse vers lui, scrutant son visage épuisé. Et je ne détachais pas une seule seconde ses yeux qui eux étaient figés sur le plafond. Je finissais par me calmer, ravalant les quelques sanglots qu'il me restait. Et doucement, je lui confiais: "Je t'aime gros con...". Puis je soupirais. Je n'allais plus bouger de cette chambre, non. Je n'allais plus le quitter jusqu'à demain, j'avais besoin de me retrouver avec lui, et quand l'heure de partir viendrait, je voulais être certain qu'il ne recommence pas, je voulais avoir la conscience tranquille et ne pas risquer une fois de plus de l'éloigner de moi. Je ne voulais pas retenter cette expérience, je ne voulais plus le voir dans cet état là, je ne voulais plus avoir à pleurer ainsi. J'étais Adrian O'Conell merde, fort, insensible. Mais face à lui, je n'étais plus rien non. J'étais faible et si vulnérable. Je serrais sa main froide dans la mienne un instant avant de poser à nouveau mes yeux sur le plafond de sa chambre, dans un silence de plomb.