Aujourd'hui, défilé. En extérieur, au parc de la ville, justement. Pour cela j'avais eu plusieurs essayages, retouches, des jours à l'avance. Et ces jours-là, ma robe était parfaitement ajustée. Mais non, il doit y avoir un petit "accident", et c'est moi qui subit. Parfait. Je dois assister à la répétition, mais je suis encore très loin d'être prête. Je ferme les yeux et soupire, tentant de ne pas céder à la "panique".

Tout ira bien, dans tous les cas, ce n'est qu'une répétition, et j'ai de la chance qu'il y en ait une, justement parce qu'en plein défilé, ça aurait été l'horreure totale. Les autres ont presque fini de se préparer. En gros, si je ne trouve pas rapidement un moyen autre que gesticuler, je vais avoir de gros ennuis. Respire, Eliza, Respire. Ou plutôt non, le problème c'est la taille.

Peut-être qu'avec un peu de chance, c'est juste une petite erreur du genre échange malheureux de tenues sans le vouloir. Peut-être qu'ici il y a quelqu'un qui a hérité d'une robe trop large. Honnêtement, je prie pour que ça soit quelque chose comme ça. Nouveau soupir. Je dois avoir l'air ridicule, en plus. Et enfin, ma sauveuse arrive. Peut-être, en tout cas.
«Aurais-tu besoin d'aide par hasard ?»
- Je..Oui. Un problème avec ma robe. (merci Eliza pour ce commentaire tellement utile...) Je ne rentre plus dedans.
Je tente de me rappeler ce que j'ai pu manger dans la semaine. Non, je ne vois rien. Bon d'accord, j'ai peut-être fait une folie avec le chocolat...Et des biscuits, aussi. Peut-être même avec du gâteau...J'ai tellement de volonté que le "régime salade" part en vrille dès le deuxième jour. Je m'autorise un semblant de sourire.

Il faut reconnaître qu'il y a pire. En essayant ma robe, j'aurais pu complètement la déchirer. Là ça aurait été plus difficile, alors que là, j'imagine qu'il suffira de quelques ajustements...Bon, il faut que je me calme, très sérieusement, et ça c'est plus difficile à dire à qu'à faire. Dans ce genre de situation, on fait tous des choses complètement idiotes, du genre hurler dans un coussin. Moi pour ma part, c'est plus mordre dans du chocolat. C'est une idée plus que tentante, en fait. Sauf qu'il ne faudrait pas que j'aggrave mon cas

Comment pouvait-on prendre autant de poids en si peu de temps ! Deux jours auparavant c'était limite si je devais prendre un ou deux kilos pour qu'elle soit parfaitement ajustée et au jour J Je ne pouvais même plus la fermer. Préparés des bons petits plats à mon mari devaient surement en être la cause. Son poulet caramélisé qu'il aimait temps me coller aux hanches.
Heureusement pour moi je n'étais plus seule face à ce problème. Il était trop tard pour demander un réajustement complet et cette robe devait absolument défiler. Je regardais ma sauveuse avec des yeux de merlant frit ne sachant vraiment plus quoi faire. Cette histoire pourrait bien me couter ma place ou me faire perdre plusieurs contrats. «Ah, laissez-moi regarder ! » Je n'attendais que ça. Qu'elle trouve ce qui clochait sur cette robe .« Pourtant, c'est bien votre taille, il ne devrait pas avoir de souci... » Mon visage se blasa. J'avais vraiment dû me laisser aller. Combien de kilos avais-je donc pu prendre ! ? Pourquoi ne m'étais-je pas pesé sur cette fichue balance ! J'aurais pu éviter ce moment plus que honteux ! J'aurais fait l'école buissonnière et alors !? « Je suis fichue... » « Aaah, mais regardez ! Il y a des épingles de nourrice ! Sûrement une erreur, je vais vous enlever ça. » « Quoi ? » Je regardais tant bien que mal et oui il y avait bien plusieurs épingles. Des épingles bien dissimuler et qui m'empêchaient toute chance de réussite. Ma super wommen les retira une par une et ce fut à chaque foi un soulagement. La robe s'agrandissait peu à peu. Il n'était plus question qu'elle se bloque aux hanches. «Voilà, c'est mieux . » Je remontais la robe qui s'enfila comme une lettre à la poste. J'étais sauve. Plus besoin de se justifier auprès de ce styliste et surtout j'allais surement en rendre plusieurs étonnées. Ces épingles n'étaient pas arrivé là par hasard. « Oui c'est Parfait ! Vous me sauvez la vie ! » Je levais les mains au ciel en signe de victoire et riais un petit moment avant de me retourner face au miroir. La guerre n'était pas fini. Le temps que j'avais perdu à enfilé cette robe était du temps en moins pour ma coiffure et le maquillage. Je m'asseyais devant la coiffeuse et haussais les épaules. Il n'y avait pas de coiffeuse ni maquilleuse à l'horizon. Je me retournais face à la jeune femme. « Dites-moi, vous sauriez me coiffé à peu près comme ça ? » Je lui faisais voir la photo accrocher sur le cadre du miroir. C'était une sorte de chignon de femme d'affaires à la fois déstructurées. La dernière mode. Pour le maquillage j'avais de la chance, il était très simple et par simple, il ne me fallait qu'un coup de crayon noir.