Des pommes, une bouteille et de l'herbe. [Terminé]

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••• Carl & Julia •••

Et il était là. Avec elle. Assis dans le parc. Depuis combien de temps ils ne s'étaient pas parlés ? Il ne savait même pas. Quelques semaines, des mois, sûrement. Pour des raisons débiles, il en était sûr. Elle sortait avec ce naze, que Carl ne pouvait pas voir en peinture. Et vice versa d'ailleurs. Dire qu'ils avaient pourtant aimé la même fille. Julia.

* *
*
«Caaaaaarl ! Va m'acheter des pommes !» La voix de sa mère lui fit comme une décharge au tympan. Aïe. Il s'enfouit dans son oreiller. Pas aujourd'hui, pitié pitié. Il revenait d'une soirée assez arrosée, et n'était en aucun état de sortir. 'fin..sauf s'il le voulait quoi. Mais sa mère continuait de gueuler dans la maison pour que son fils descende. En grognant, Carl se leva, enfila des habits qui passaient par là, et descendit et se frottant les yeux. «M'man ! Qu'est-ce que t'as à crier comme ça, je dormais !» Celle-ci lui répondit, en pleine crise de stress, que des amis venaient à la maison le soir et qu'elle avait impérativement besoin de pommes pour faire sa tarte. Carl se demanda alors pourquoi ses sœurs n'y allaient pas, puis en n'entendant aucun bruit, il se douta qu'elles avaient du habilement fuir la tâche. Il soupira. Enfournant les billets que sa mère lui donna dans sa poche, il l'embrassa tout de même puis partit en direction du supermarché.

Arrivé sur place, après d'ailleurs plus de temps que d'habitude en raison de la faiblesse de ses mouvements, il chercha le rayon des fruits. Il passa près du rayon frais et une vague de climatisation lui passa sur le corps. Ah, que c'était du bon ça. Il avait l'air con au milieu de l'allée du frais à fermer les yeux, mais la fraîcheur de l'endroit était particulièrement agréable pour quelqu'un qui se remet d'une soirée. Puis au bout d'un moment il rouvrit les yeux et se dirigea vers le rayon fruits pour vite en finir avec ces courses débiles. Après avoir trouvé de belles pommes rouges et les avoir pesé, il se retourna, se baladant à la recherche de la caisse. Faut dire que le cerveau embrumé, ça aide pas son sens de l'orientation. Se sentant tomber à la renverse, il s'appuya sur un rayon. Pfiouuu, trop de bière hier. Il n'avait pas vomi, mais c'était vraiment pas loin. Le sac de pommes toujours à la main, il posa ses mains fraîches sur son visage. Et quand il les retira, une sorte d'apparition fit irruption devant lui. Une forme fine avec une sorte de touffe blonde. Un arbre ? Ses yeux se remirent à voir droit, et Carl constata avec stupeur qu'en fait, c'était Julia. Oups. Julia Fitzgerald. La même qui l'avait laissé en plan lors de la fête des voisins sans explications, la même avec qui il était sorti, la même qui sortait maintenant avec un autre. Et à qui il ne parlait plus depuis. Elle le regardait bizarrement, peut-être même inquiète. Carl posa ses yeux vers le bas -non ce n'est pas ce que vous croyez- et découvrit que Julia tenait à la main une bouteille de vin. Le jeune Spencer fut encore plus embrouillé qu'il ne l'était déjà. Il s'adressa alors à la jeune blonde. «Beh alors, tu bois dès le matin ? Et puis j'croyais que t'étais plutôt du genre vodka toi nan ? Remarque, on se parle tellement plus que ça doit avoir changé, avec ton chéri là. Yakari, c'est ça ?» fit-il en se moquant. Bon, elle le méritait quand même un peu. Lui qui était venu la consoler, s'était prit une grande baffe dans la gueule quand elle s'était barrée sans demander son reste. On faisait pas ça à Carl Spencer. C'était à lui de faire ça aux autres. D'abord.

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Viandes, poissons, friandises, féculents, boissons. Ah, enfin. Après avoir parcouru tout le magasin en long, en large et en travers, un peu perdue du fait de ses rares visites, Julia mit enfin la main sur le rayon boissons, où devait se trouver la bouteille de vin dont Katya avait besoin pour ses essais culinaires du jour. La cadette des enfants Fitzgerald se glissa dans l'allée, eut vite fait de repérer ce qu'elle était venue chercher et déploya toutes ses forces à se mettre sur la pointe des pieds pour attraper la bouteille. Évidemment, il fallait que la bouteille qu'elle désirait soit sur l'étagère la plus haute, alors qu'elle, Julia Fitzgerald, n'était pas connue pour sa grande taille. Surtout pas avec des converses. Tant pis pour la forme ; elle s'agrippa à un rayon, mit ses pieds sur celui du bas et attrapa la première bouteille qui lui tombait sous la main, avant de redescendre. Fiou, eh ben, qui l'eut cru, faire ses courses en deviendrait presque un sport ! Fière d'elle, Julia reprit son exploration des lieux, tachant maintenant de trouver les caisses. Elle ne ferait pas ça tous les jours en tout cas, c'était certain. Va pour cette fois, et c'était bien parce que c'était sa sœur qui le lui demandait. Tournant la tête à droite et à gauche chaque fois que l'occasion se présentait, elle vit enfin, au fond d'un rayon, les caisses de paiement. Elle se dirigea vers elles et ralentit lorsqu'un homme, dos à elle, se mit à tituber. Bourré ? Elle le contourna, se disant qu'une gueule de bois mettait généralement les gens en rogne et qu'il valait mieux le laisser tranquille, si c'était son cas – ce qui devait l'être, vu la façon dont il s'agrippait à un étalage. Mais à peine avait-elle fait quelques pas que quelqu'un l'interpella ; Carl Spencer. Pas besoin d'avoir des yeux derrière la tête pour le savoir, le seul son de sa voix suffisait. Elle s'arrêta net et se retourna à l'entente du prénom Yakari. Yakari, il était sérieux ?

« Zachary. Il s'appelle Zachary. »

Carl, qui était l'homme qui titubait au milieu du supermarket, semblait en effet d'un certain mauvais poil. Bourré ? Et qu'est-ce que ça pouvait lui faire qu'elle achète du vin plutôt que de la vodka ? Même si oui, c'est vrai, elle préférait largement la vodka. Carl était bien placé pour le savoir. Et une fois de plus, il avait raison, ils ne se parlaient plus. Enfin, le terme exact était : ils ne s'étaient plus vus depuis la fête des voisins, où Julia l'avait brusquement laissé en plan, et ne s'étaient pas reparlé ensuite. Mais en aucun cas Zach ne l'avait influencée.

« Et ceci (elle leva la bouteille de vin.) est pour Katya, pas pour moi ...Enfin pour la cuisine. »

Si elle n'avait pas complété, il aurait pu pensé que Katya était devenu alcoolique. Ce qui, heureusement ! n'était pas le cas.

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••• Carl & Julia •••

Pour des retrouvailles, celles-ci n'étaient pas vraiment réussies. Mais Carl ne pouvait pas s'empêcher d'être ainsi avec Julia. Ce n'était pas du tout leur relation normale, mais pour une raison inconnue, elle l'avait planté à la fête alors qu'il était venue l'aider et la distraire, et n'avait jamais cherché à lui expliquer le pourquoi du comment. Mais merde, ils se disaient tout, et Carl devinait toujours quand quelque chose n'allait pas chez elle. Alors pourquoi cette-fois ci c'était différent ? Il se doutait qu'il y avait un rapport avec les révélations de Dirty Secret, mais en quoi elle sentit le besoin de quitter tout le monde d'un coup ? Et surtout lui ? Sans explications ? Et cette histoires d'escaliers ? Il y avait définitivement quelque chose qui clochait. La tête de Carl commençait à se désembrumer, avec l'aide de la fraîcheur du magasin. Et puis ça lui avait fait un putain de choc de croiser Julia dans cet endroit. Bref, il se reprit à l'attention de son ex. «Ah ouais, Zachary. J'étais pas loin pourtant. Ca change pas grand chose d't'façon.» Puis elle expliqua la présence de la bouteille de vin dans sa main. Alors comme ça, c'était pour sa sœur. Bien, bien. Il se promit de ne pas manger chez les Fitzgerald pour un bon moment, mais de toute façon, il ne risquait pas. Il laissa l'histoire du vin de côté, préférant aller direct au but, et parler à Julia de cette fameuse journée. «Et donc, c'quoi l'histoire avec Zach ? Parce qu'à la fête, il était assez collée à Elin quand même hein. Tu te rappelles ? On allait en parler avant que tu t'barres sans explications.» Oui, Carl savait qu'il y allait franco, mais avec Julia, c'était le seul moyen. Les petits mots d'amours et les révélations en douceur, c'était généralement pas comme ça qu'elle fonctionnait. Et puis Carl était quand même assez vénère. Se faire laisser en plan au milieu du parc comme ça. Pourtant ils n'avaient jamais été comme ça tous les deux. Enfin.. Faut dire que leur rupture était dûe à ces disputes et ces désaccords. Trop différents. Pourtant de loin comme ça, on les aurait cru faits l'un pour l'autre. Mais au plus profonds d'eux-mêmes, ils savaient que ça ne marcheraient plus. Ils avaient donc trouvé cette entente amicale après une rupture sur un accord commun, et étaient restés de très proches amis par la suite. Faut dire que ses ex, Carl y tenait beaucoup. Pour de diverses raisons. Les filles qu'il avait aimé, car oui, cela lui arrivait, il y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Avec Emily comme avec Julia. Elles savaient tout de lui, et lui d'elles. Bizarre d'ailleurs que les deux filles ne se soient jamais rencontrées. Mais Carl se dit qu'au final, il ne valait mieux pas. Malgré tout, elles étaient trop différentes et ça ne ferait que des embrouilles en plus. Elles étaient toutes deux restées de super amies, mais Emily était récemment plus présente que Julia. Avec Annie par contre...c'était une autre histoire. Mais bref, il était énervé que Julia ne lui ai pas donné de nouvelles pendant aussi longtemps. Il croyait vraiment que leur amitié valait plus que ça. Oui, lui aussi avait un tort. Il n'avait pas cherché à la contacter. Mais il partait du principe que c'était elle qui était partie, c'était elle qui devait revenir. Il allait pas lui faciliter la tache non plus.

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Si Julia était partie précipitamment du parc où se tenait la Fête des Voisins, ce n'était pas pour vexer Carl, mais plutôt parce qu'elle ne tenait plus en place. Le sms collectif qui la visait exclusivement, l'article et pour finir Zach qui faisait elle ne savait quoi avec Elin Hamilton ; est-ce que Carl pensait vraiment qu'elle allait pouvoir s'amuser avec ça sur la conscience ? Bien sûr, elle aurait pu le prévenir de son départ ou le rappeler plus tard. Mais ça n'avait pas été le cas, Julia étant plutôt du genre à disparaître quand bon lui semblait. Et alors, ça étonnait Carl tant que ça ? Comme s'il ne savait pas qu'elle était bien capable de faire des coups pareils.

« Bah t'as lu l'article nan ? »

répondit-elle d'un ton bourru en se tournant vers les caisses pour payer sa bouteille de vin, contaminée par l'agacement du jeune Spencer. Dirty Secret n'avait pas tout dit, c'est vrai, notamment le petit jeu d'Elin et Zach qui était resté dans l'ombre, mais Carl devait déjà être au courant d'une grande partie de l'histoire. Julia et Zach se tournaient autour, elle se faisait agresser, il l'aidait, ils se rapprochaient encore, elle le voyait avec une autre fille et prenait la mouche. Que voulait-il de plus ? Qu'est-ce qu'il y avait de plus à dire ? De l'avis de Julia, plus rien ; et ce n'était pas parce que c'était Carl qui lui demandait de lui expliquer que son avis changerait. Elle ne voulait plus parler de tout ça, de son état à la Fête des Voisins, des comédies d'un gars et d'une fille, qui n'avaient pas arrangées les choses. Et puis de toute manière, c'était réglé aujourd'hui.
Coup de chance, la première caisse devant elle était libre et elle put payer rapidement ses achats, s'éloignant vite de Carl. Ça n'allait peut-être pas lui plaire ; mais ce qui ne lui plaisait pas, à elle, c'était le ton qu'il prenait. Oui elle avait comme mystérieusement disparu, ne donnant plus de nouvelles et encore moins d'explications, oui il devait se poser des questions, mais s'énerver ne réglerait pas le problème. Encore moins quand les deux interlocuteurs étaient tous deux irrités. Julia avait plus envie de laisser Spencer en plan, une fois de plus, plutôt que lui parler. Il voulait comprendre ? Eh bien il allait devoir apprendre avant tout que se donner cet air ne donnait pas envie à la Fitzgerald de se justifier.

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••• Carl & Julia •••

Oui, il avait lu l'article. Un peu en retard en fait. Carl n'était pas un grand adepte de la technologie et n'avait donc jamais son portable sur lui. Y avait-il un sms général qu'il n'avait pas lu ? Quant à l'ordi, il l'ouvrait pour voir les news facebook de temps en temps, mais rien d'exceptionnel. Oui, il avait donc lu l'article de DS (de par Emily en fait) mais ne voyait pas vraiment en quoi Julia pouvait être si fâchée. Il avait plutôt vu quelque chose contre son ex brunette, pour tout dire. Mais en y réfléchissant bien, il y avait eu cette histoire comme quoi Zachary et Emily se seraient embrassés. Mais..bon, ok, oui, ça devait être ça. Zach avait sauvé Julia de l'agresseur et ils avaient l'air de se tourner autour depuis quelques mois. Pourquoi ne l'avait-il pas vu plus tôt ? En même temps, ça n'expliquait pas vraiment son comportement, même si Julia avait toujours une fâcheuse tendance à fuir les explications et ce qui l'ennuyait. Elle avait pourtant vu Zach avec Elin et n'avait pas fuit. Quelque chose d'autre se passait, et Carl n'avait franchement aucune idée de ce que c'était. Il voulait vraiment faire les choses bien avec Julia, et se rendait compte qu'il n'y était pas allé en finesse tout à l'heure.
Mais déjà la jeune Fitzgerald s'en allait payer sa bouteille et emmenait avec elle toute chance qu'avait Carl de s'expliquer. Et merde, se dit-il. Il fila payer ses pommes à la suite de Julia et lui courut après. «Julia, attends !» Mais c'est qu'elle marchait vite quand elle était énervée..! Il reprit son souffle en marchant près d'elle. Dieu que c'était dur de suivre la cadence d'une jeune femme en colère, surtout quand on était en pleine récupération de cuite. «Julia, arrêtes, j'suis désolé. J'ai pas voulu te parler comme ça. Mais mets-toi à ma place ! Tu croyais que j'allais revenir te voir la bouche en fleur après que tu m'ais laissé sans explications ?» Il lui prit la main et la força à s'arrêter. «Expliques-moi. S'il te plaît.» C'était la première fois que Carl courait après une fille, mais c'était Julia, et elle en valait la peine.

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En vérité, Julia n'avait pas beaucoup repensé à Carl ces derniers jours, et par conséquent n'avait rien prévu pour lui expliquer ce qu'il avait vu à la Fête des Voisins. De toute manière, les longs discours bien complets du pourquoi du comment, ça n'avait jamais été son truc. Elle, elle inventait sur l'instant et faisait avec les risques de l'improvisation. Comme aujourd'hui, avec celui de se laisser dépasser par les émotions et finir énervée, un peu comme Carl. Primo elle n'avait pas prévu de le croiser ici, en plein milieu du supermarket entre pépés et mémés qui faisaient leurs courses du matin. Secundo elle n'avait pas non plus prévu qu'il serait en colère et qu'il la contaminerait. Tertio, non mais c'était quoi cette question ? Et qu'est-ce qu'il avait contre Zach pour parler de lui comme ça ? Énervée, Julia préféra ne pas rester plus longtemps. Elle n'avait pas envie que ça dégénère et que les gens aux alentours soient à leur tour au courant des récents évènements. Merde si Carl voulait tant savoir, il n'avait qu'à se manifester lui même au lieu de la prendre en embuscade ! Elle s'empara donc de sa bouteille et, sans un merci à l'adresse de la caissière, se dirigea vers la sortie. Derrière elle, Carl l'appelait, lui demandant de s'arrêter mais elle ne lui prêta pas attention. Sa journée commençait bien. Seulement le jeune Spencer n'abandonnait pas aussi facilement la partie et se mit à lui courir après, la retenant dès qu'elle fut sortie du magasin et déballant des excuses, tout de suite plus doux.

« Non je le croyais pas, non. » D'un geste brusque, elle dégagea sa main que Carl avait prise. « Mais tu veux que je t'explique quoi exactement ?! Y'a un type qui s'est pris pour un Pedobear dans la rue, manque de bol je passais par là ! Il m'a défoncé la gueule par terre, y'avait Zach et il m'a aidé. Et après je le vois comme.. comme ça avec Elin Hamilton, tu veux que je réagisse comment moi ? Promenons-nous dans les bois peut-être ? »

L'avantage, c'est qu'avec le temps parler de son agression et tout ce qui avait suivi était devenu plus facile. Tout le quartier était déjà au courant, Julia n'avait donc pas besoin de l'annoncer à quique ce soit et n'avait pas non plus à devoir supporter les réactions de surprise des uns et des autres. Mise à part peut-être Carl, qui n'avait visiblement pas bien compris la situation.

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••• Carl & Julia •••

Carl désespérait. Comment arriver à une bonne conversation avec Julia sachant qu'elle était maintenant dans un état de colère irrécupérable. Causé d'ailleurs par lui et ses paroles de bon matin qui sortaient du cœur, sans finesse. Il n'avait même pas sorti un ''bonjour'' ni un ''comment tu vas''. Non, encore une fois il n'avait pensé qu'à lui. Dieu que c'était énervant quand il se rendait compte qu'il avait tort !
Et voilà Julia qui ressortait son histoire d'agression. Merde. Bien sûr qu'il était au courant. Il avait lu, comme tout le quartier, la nouvelle sur Dirty Secret. Et même s'il ne voulait pas, Carl était quand même gratifiant à l'égard de Zachary (et était peut-être même un brun jaloux) qui avait aidé la jeune fille, sans doute en sale état. Pas étonnant qu'elle le voie maintenant d'un autre œil.. Mais le jeune Spencer ne put s'empêcher de penser que...Julia ne sortait-elle avec Zach que pour ça ? Pour une sorte de remerciement éternel ou une connerie dans le genre ? Non, ce n'était pas du genre de la blonde. M'enfin. L'heure n'était pas aux pensées négatives, et Carl se retourna vers Julia, qui avait dégagé son bras -mais qui continuait d'avancer, plus lentement.
«Julia.. » fit-il en soupirant. Il la rattrapa et marcha à sa hauteur. «Non, je pensais pas que t'allais réagir comme ça non. Tu crois que fuir ça aide ? T'aurais pu m'en parler, on s'dit tout quoi ! Mais nan, t'es partie comme ça me laissant comme un con sous la pluie avec mon churros à la main (sisi). Et pas de nouvelles depuis. Tu t'rends pas compte à quel point ça m'a blessé.» Oui, il faisait son air de chien malheureux. Mais il voulait vraiment que Julia se rende compte qu'il n'y avait malgré tout pas d'excuses pour ce qu'elle avait fait. Carl savait qu'elle ne s'excuserait jamais, mais aimerait au moins qu'elle le reconnaisse. Sinon, comment surpasser ce malentendu ?

Les deux jeunes avaient continué de marcher, au final, et plus un son ne sortait de leur bouche. En colère, vexés, tristes, incompris, peut-être. Quoi qu'il en soit, Julia ne répondit pas avant un long moment.

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Après son coup de gueule qui l'avait poussé à revenir sur ce qu'il s'était passé avant et pendant la Fête des Voisins, Julia avait repris sa marche, plus lentement cependant pour que Carl puisse l'accompagner. Elle avait beau être toujours en colère, elle acceptait qu'il la suive, c'était déjà ça. Il lui reprocha d'avoir fui sans lui avoir fait part de ce qui avait eu lieu dans les rues. Ce n'était pas vrai, elle n'avait pas fui, elle avait juste évité la conversation pendant quelques temps en s'enfermant chez elle ! ... Oui bon, Carl avait peut-être un brin raison, ça revenait à peu près au même. Julia resta silencieuse un moment, secouant doucement la tête. Elle ne s'était pas rendue compte qu'elle l'avait autant blessé ; ce n'était pas simplement le fait qu'elle l'ait laissé seul pour rentrer chez elle, mais surtout le fait qu'elle ait gardé toute cette histoire pour elle. Ce qu'il se passait avec Zach, ce qui était arrivé le soir de leur rendez-vous et le froid qui les avait obligé à s'écarter l'un de l'autre du lendemain de l'agression jusqu'à ce jour où Zach était venu expliquer ce qu'elle avait vu à la Fête des Voisins.

« Mais t'aurais fait quoi à ma place ?! »

Bien qu'encore agressive, sa voix s'était quelque peu calmée et la question était aussi bien interrogative qu'exclamative. Peu importe la situation, Julia n'avouerait pas qu'elle avait tort. Surtout pas maintenant que Carl faisait le gentil garçon avec elle après avoir haussé le ton jusqu'à l'énerver elle-même. Il pensait que c'était si facile que ça d'aller parler d'une chose pareille aux gens ? Il pensait qu'elle était allée se confier au premier venu, mais pas à lui ? Elle n'avait même pas été capable d'en parler plus de deux minutes avec Zach, qui avait pourtant été présent quand c'était arrivé. Et jamais elle n'avait voulu que Dirty Secret parle pour elle.

« Et puis je t'ai pas mis de côté toi en particulier, j'en avais parlé à personne ! »

Pas avant que la blogueuse se sente obligée d'afficher cette affaire sur son site, en tout cas. Parce qu'après ça, en effet Julia en avait un peu discuté, avec Heathcliff O'Conell notamment. Mais ça ne changeait rien, elle n'avait pas pris ça plus à la rigolade. Et puis zut, elle ne pensait pas à mal quand elle avait planté Carl dans le parc la dernière fois ; et oui, elle aurait pu penser à lui en parler puisqu'ils se disaient tout mais ça n'avait pas été le cas et une fois encore elle n'avait pas voulu le blesser en agissant ainsi. C'était lui qui enfonçait le couteau dans la plaie en lui reprochant ça ; si elle avait eu envie de se confier, elle serait allée le voir, lui ou Zach ou quelqu'un avec qui elle se sentait à l'aise. Mais ça ne devait pas devenir une obligation... Si ?

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••• Carl & Julia •••

Enfin, Julia acceptait de parler. Le calme après la tempête. C'était comme si il fallait la dompter, en fait. Lui faire voir qu'on ne lui veut aucun mal avant qu'elle se révèle. Elle avait ralentit le pas, permettant à Carl de la suivre. Ils restèrent silencieux un moment, tout en marchant dans la rue, vers le parc, puis Julia prit la parole.«Mais t'aurais fait quoi à ma place ?!» Carl à son tour, resta silencieux un bon moment. Qu'est-ce qu'il aurait fait s'il s'était fait agressé, sauvé par une fille qui lui tournait autour, et révélé par Dirty Secret ? Bonne question. «Je sais pas. Je n'imagine pas être à ta place, mais si j'avais vécu ça, je n'aurais certainement pas laissé mes amis en dehors.» Il se tut puis reprit. «Pour surpasser ce qu'on a vécu, il faut en parler. Sinon ça reste, on s 'enferme dans notre malaise et on en sort plus. C'est à ça que servent les amis t'sais ?» Son ton était plus doux, mais tout de même très expressif. Il savait, enfin se doutait, que ce ne devait pas être facile d'avouer ce genre d'agression. Mais pourquoi ne pas le dire ? Pourquoi le garder pour nous, nous détruisant de l'intérieur ? Carl n'imaginait pas la souffrance par laquelle elle avait du passer. Mais elle était une de ses plus proches amies, et l'avoir perdue, de surcroît sans avoir pu l'aider dans ce moment difficile, lui donnait encore plus envie qu'ils se réconcilient et que tout redevienne comme avant.
Carl mis les mains dans ses poches tout en marchant. Son sac de pommes le gêna un peu mais il trouva un moyen de garder sa main dans la poche et agripée au sac en même temps. Il voulait fumer une clope mais le moment ne s'y prêtait pas vraiment. Il aimait fumer pour se relaxer, mais dans des moments comme ceux-là, ça le stressait plus qu'autre chose et il finissait par fumer tout le paquet d'un coup. Il enfouit donc ses mains dans les poches de sa veste, tout en suivant Julia vers une destination aléatoire. La blonde reprit la parole encore une fois pour spécifier à Carl qu'il n'était pas le seul à ne pas savoir. Oui nan mais bon.. ça changeait rien à l'histoire. «Ouais..» fit-il simplement. Que rajouter d'autre ? Ce n'était pas le fait qu'elle ait mis Carl de côté qui le rendait fâché, c'était qu'elle n'ait pas cru qu'elle pouvait se confier à lui. Et savoir que d'autres ne le savaient pas non plus ne lui faisait pas changer d'avis. Il n'était plus vraiment fâché contre elle, il essayait juste de comprendre. Maintenant qu'elle lui avait expliqué tout du moins une partie, ses pensées s'éclaircissaient. Mais comment oublier tout ce malentendu ? Ils en pouvaient pas simplement se dire ''Allez on oublie tout et on redevient comme avant''. Non, ce n'était pas possible. Pas avec elle. Carl aurait voulu que toute cette histoire ne soit jamais arrivée, mais ça c'était passé, elle faisait partie du passé de la jeune fille et elle devait l'accepter. Tout comme lui d'ailleurs.

Il décida alors qu'au final, il aurait bien besoin de cette clope finalement. Il sortit son paquet, en prit une qu'il posa entre ses lèvres, et tendit le paquet vers Julia. «T'en veux ?» Puis il prit son briquet et alluma la sienne. Dieu que ça faisait du bien tout à coup.

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Visiblement, Carl s'était décidé à faire une leçon de morale à Julia. Après s'être faite blamée de ne pas l'avoir tenu au courant des récents événements, voilà que le jeune Spencer lui faisait un cours sur ce qu'étaient les amis et comment se comporter en matière d'agressions. Dingue, il s'y connaissait bien là dedans maintenant ! Une fois de plus rancunière, Julia se mit à penser que s'il tenait tant à ce qu'elle se confie, il n'avait qu'à prendre de ses nouvelles plus tôt, au lieu de faire semblant de ne pas savoir qu'il ne fallait pas compter sur elle pour en donner. Mais cette idée était absurde, Julia n'avait même pas répondu à Zach pendant une, voire deux bonnes semaines, elle aurait bien été capable de faire la même chose pour Carl.
Elle ne refusa pas la cigarette qu'il lui proposait, en alluma une dans le paquet et souffla dessus. Ca les occuperait le temps qu'elle trouve une réponse adéquate.

« Ok. »

Elle s'arrêta soudainement en plein milieu du trottoir et se tourna vers Carl, réitérant sa réplique.

« Ok. J'ai pas eu la bonne réaction et je suis prête à continuer le cours de psychologie que t'as commencé. Vas-y je t'écoute. Prochain exercice, me rendre dans un espèce de club des victimes ou je sais pas quoi pour me "confier" parce que j'aurais pas su le faire avec Carl Spencer ? Je vois pas trop ce qu'il y a à dire sur ça, j'me suis fait agressée point barre, fin de l'histoire. En un mois j'ai eu le temps de m'en remettre, merci de t'inquiéter pour moi. »

Oui, Julia était hostile ; peut-être que le sujet avait un rapport avec son comportement actuel, en tout cas elle n'allait pas se laisser amadouer par les yeux doux que lui faisait Carl et ne le supplierait surtout pas de la pardonner. Elle n'avait pas besoin de se faire excuser pour parler ou même pour le laisser en plan une seconde fois, ce qu'elle ne se gênerait pas de faire s'il continuait à faire son psychologue. Et pour le moment, elle en avait surtout assez que Carl pense qu'elle était encore traumatisée, qu'elle avait besoin d'aide et Dieu savait quoi encore. Elle allait bien, elle en était sûre. Le soir de l'agression resterait seulement un mauvais souvenir, rien de plus. Du moins, elle l'espérait...

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••• Carl & Julia •••

Julia accepta la clope que Carl lui tendait. Bien, au moins elle acceptait quelque chose venant de lui, c'était déjà bien. Il continuèrent de marcher un peu en silence le long du trottoir en fumant leur cigarettes. Carl jetait de temps en temps des coups d'oeils à Julia, mais celle-ci avait sur le visage une expréssion indéchiffrable, renfermée. Sa bouche s'ouvrit juste en l'espace de deux secondes pour dire ''ok''. Mais alors qu'il écrasait son mégot par terre, elle sembla se réveiller de sa transe. Elle s'arrêta de marcher d'un coup et Carl faillit lui rentrer dedans. Son expression avait changé, pour ne laisser place qu'à de la colère pure. Oh oh. La bombe allait exploser.

« Ok. J'ai pas eu la bonne réaction et je suis prête à continuer le cours de psychologie que t'as commencé. Vas-y je t'écoute. Prochain exercice, me rendre dans un espèce de club des victimes ou je sais pas quoi pour me "confier" parce que j'aurais pas su le faire avec Carl Spencer ? Je vois pas trop ce qu'il y a à dire sur ça, j'me suis fait agressée point barre, fin de l'histoire. En un mois j'ai eu le temps de m'en remettre, merci de t'inquiéter pour moi. »

Tout en lâchant tout ce qu'elle avait sur le cœur, la jeune Fitz accompagnait les paroles de gestes de main. Carl resta sidéré sur place, sans pouvoir placer un mot. De un parce que Julia ne le laissait pas, et de deux, parce qu'il ne savait pas quoi dire. C'est qu'elle était chiante hein. Elle pouvait pas accepter de parler sans faire de chichis à la dramatiser tout là ? Il soupira, chose qu'il faisait décidément de plus en plus souvent. Puis il sourit. Il ne sut pas vraiment pourquoi mais il sourit. Puis il ajouta. «T'es bornée, tu le sais ça ?» Au fond de lui, il était perdu. Julia le menait en bourrique avec ses sautes d'humeur. Ok, il l'avait cherché en lui balançant tout à la gueule, mais elle aurait pu se calmer quand même, il essayait de l'aider, pas de lui laver le cerveau ! Mais il savait que ce que Julia attendait, c'était que Carl prenne au mot ce qu'elle disait et s'énerve contre elle. Ainsi, elle pourrait avoir le dernier mot, et surtout avoir une raison concrète de pouvoir faire la gueule à Carl. Mais raté petite chérie, il t'as cerné. Et le Spencer savait très bien que ça allait énerver Julia encore plus, mais que pouvait-il faire ? La laisser l'insulter et lui gueuler dessus sans rien faire ? S'il y avait un truc que Carl n'était pas, c'était bien d'être soumis.

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Sans trop savoir pourquoi, Julia ne faisait rien pour se calmer. Ca l'énervait vraiment que Carl prenne la situation de haut et fasse comme s'il était bien placé pour la conseiller, mais elle pouvait tout aussi bien tirer un trait sur cette histoire et parler d'autre chose. Même si elle doutait que Carl veuille tourner la page aussi vite. Elle avait donc répondu avec sarcasme, ne lâchant pas l'affaire. Si Carl pensait pouvoir la conseiller, elle aussi pouvait le faire. Et elle commencerait par lui apprendre qu'un étudiant en médecine n'équivalait pas à un étudiant en psychologie. Seulement, elle n'avait prévu que deux réactions : qu'il s'énerve à son tour ou qu'il continue à la sermonner sur ses faits et gestes. Au lieu de ça, le jeune Spencer garda son calme, resta impassible devant les paroles de Julia, et se contenta de lui faire remarquer qu'elle était bornée. Bornée ? Bornée, c'est tout ce qu'il avait à dire ? Mais il fallait croire que Carl connaissait bien la Fitzgerald, car cette courte réponse eut pour effet de radicalement la calmer. Sans compter qu'elle n'avait rien à redire à ça. Elle se remit finalement à marcher, après l'avoir fixé du regard pendant quelques secondes, bien décidée à en finir avec cette discussion glauque. Ils s'étaient arrêté tant de fois au milieu du trottoir de la même rue pour parler qu'ils n'étaient pas prêts de rentrer. Arrivés à l'angle de la chaussée, Julia se retourna brusquemment.

« J'imagine que maintenant que tu m'as coincée, tu vas pas me lâcher ? »

C'était compréhensible, dans le fond. Elle ne lui avait rien dit, rien raconté, sans même donner de nouvelles pendant un bon mois. Et même si, pour elle, c'était normal, habituel, ça ne l'était pas forcément pour tout le monde. Et ça finissait par en vexer certains. Peut-être aurait-elle dû retenir la leçon quand il s'était produit la même chose avec Zach. Sauf que, contrairement à Carl, Dekker s'était contenté d'agir sans parler. Résultat, elle l'avait vu aux bras d'une autre fille, tout ça parce qu'elle n'avait pas pris la peine de répondre ni à ses sms ni à ses appels. Cependant il en faudrait plus pour que Julia soit jalouse d'une conquête de Carl.

BADASS

••• Carl & Julia •••

Finalement, Spencer avait réussi son coup, et en était fier. () Il n'avait vraiment pas eu envie d'énerver la Fitzgerald au tout début mais étant de mauvais poil, c'était sorti comme c'était sorti. Ils avaient marché un bon bout de temps depuis le supermarché, et ils arrivaient maintenant vers le parc. Vu que la discussion était loin d'être finie, je dirais même qu'elle venait de commencer, Carl pensait qu'il serait bien qu'ils aillent se poser là-bas. Mais il ne préférait pas faire de plans tout de suite, vu qu'ils étaient encore dans la rue, où la Fitz pouvait encore changer d'avis.
Mais alors que la Fitgerald avait repris sa marche après l'avoir fixé en raison de son commentaire, celle-ci s'arrêta de nouveau. Fallait croire qu'elle était très stressée si elle était aussi excitée. « J'imagine que maintenant que tu m'as coincée, tu vas pas me lâcher ? » Carl eu un grand sourire. Il n'avait franchement pas voulu la ''coincer'' comme elle le disait, mais il voulait juste parler. Oui la conversation n'avait pas très bien débuté, faut à lui, mais au final, ils s'étaient tous les deux calmés, se rendant compte respectivement que l'autre avait un peu raison.
« En effet ma p'tite Julinette. » Il venait d'utiliser ce petit surnom qu'elle détestait mais qu'il utilisait souvent pour la taquiner, surtout à l'époque où ils sortaient ensemble. «Bon, j'arrête de te faire chier un peu, désolé » fit-il. Il la regarda en souriant toujours puis recommença à marcher en direction du parc. « Tu viens ? » Il lui tendit la main pour qu'elle la prenne, histoire de faire un peu son gentil (a), même si il était sûr qu'il allait se prendre un gros vent. Elle avait déjà accepté de lui parler, elle n'allait pas lui donner la main. Mais tant pis, qui sait ?

***
Et il était là. Avec elle. Assis dans le parc. Depuis combien de temps ils ne s'étaient pas parlés ? Il ne savait même pas. Quelques semaines, des mois, sûrement. Pour des raisons débiles, il en était sûr. Elle sortait avec ce naze, que Carl ne pouvait pas voir en peinture. Et vice versa d'ailleurs. Dire qu'ils avaient pourtant aimé la même fille. Julia.

Les deux jeunes s'étaient assis dans l'herbe dans un coin sec, mais restaient silencieux. Qu'y avait-il vraiment à dire ? Plusieurs questions trottaient dans la tête de Carl mais il préférait pas accabler Julia de trop de questions. Déjà qu'il devait digérer cette histoire d'agression et de Zach qui l'avait sauvé, il avait besoin de temps. Carl s'en rendit compte qu'il avait été un peu dur envers la jeune fille. Il ne s'imaginait pas du tout ce que c'était que de s'être fait agressé, et il l'avait limite accusé de l'avoir subi. Il se repassait leur conversation en mémoire et putain, qu'il avait été con. Même si la jeune femme avait rendu les armes, il espérait qu'au fond il ne l'ai pas brisée plus que ce qu'elle n'était.

Invité

Julinette. Julinette. Il avait osé reprendre ce vieux surnom, le pire surnom que Julia eut jamais eu. Il voulait vraiment qu'elle le laisse encore tomber et rentre chez elle une bonne fois pour toute ? Parce que si c'était ce qu'il souhaitait, il était bien parti pour arriver à son but. Et puis pourquoi petite, d'abord ? Aux dernières nouvelles, elle était plus âgée que lui, c'était donc lui, le petit.

« Oh tais-toi ! » le rembarra-t-elle, en souriant cependant.

Il s'excusa, même si Julia se doutait bien que sa demande de pardon était en carton. Il lui proposa de le suivre et lui tendit la main. Julia regarda cette dernière d'un œil mauvais. Peu importe où il voulait l'emmener, il pouvait toujours courir pour qu'elle se laisse trainer comme ça. Rares étaient ceux qui pouvaient tenir la main de Julia Fitzgerald et aujourd'hui Carl était loin de faire parti de ces privilégiés. Elle croisa donc les bras, sa bouteille de vin la gênant un peu, et dépassa le Spencer en faisant mine de ne prêter aucune attention à cette paume tendue. Au bout de quelques pas, puisqu'elle ne savait pas où ils devaient aller, elle ralentit l'allure sans mot dire pour que Carl puisse la guider. On ne peut pas toujours se débrouiller seul hein. Le garçon la mena jusqu'au parc où, déjà, quelques personnes passaient un peu de leur matinée. Ils se trouvèrent un coin désert où l'herbe était sec et s'assirent, restant silencieux un moment. Julia se mit à songer à Katya, qui devait l'attendre pour continuer sa recette de cuisine. Vu comme c'était parti, elle n'était pas prêt de rentrer. Tant pis. Trouvant le silence lourd, la Fitzgerald finit par y mettre un terme :

« Bon, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ici ? J'ai pas toute la journée devant moi. »

Techniquement, si. Elle n'était pas de service au Gordon Coffee aujourd'hui et n'avait de rendez-vous avec personne, mais elle pouvait toujours prétendre que Katya allait s'impatienter, voire s'inquiéter si elle ne la voyait pas revenir. Ce qui n'était pas forcément faux.

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••• Carl & Julia •••

Alors que Julia restait silencieuse, Carl l'appela par son vieux surnom pour la taquiner, puis sortit une excuse bidon, histoire qu'elle voie qu'il n'était quand même pas aussi soumis qu'elle pouvait penser. Elle rétorqua un tais-toi, qui fit sourire Carl. Très mignonne la cadette Fitz quand elle disait tais-toi en faisant la moue. Il lui répondit par un sourire, mais Julia ne le vit pas, vu qu'elle était déjà partie trois mètres devant. Il resta figé, paume tendue, comme un con. Il s'était douté qu'elle avait trop d'égo pour partager ne serait-ce que sa main, m'enfin. Carl soupira et rangea sa main dans sa poche, l'autre tenant toujours le sac de pommes. Pommes que sa mère devait attendre, en fait. Il avait totalement zappé. Bah, de toute façon, la tarte ne devait être prête que le soir, donc il y avait le temps.
Il rattrapa donc Julia qui avait ralentit le pas, et il la dépassa à reculons le temps de lui esquisser un petit sourire. Puis il se remit à l'endroit et marcha vers le parc, faut dire qu'il avait besoin de s'asseoir. Il avança les mains dans les poches, l'air nonchalant, ne vérifiant même pas si la Fitzgerald le suivait. Si elle voulait partir, qu'elle parte, Carl commençait quand même à en avoir marre de se plier en quatre pour elle, même s'il était content qu'ils se reparlent enfin. 'fin..reparler était un grand mot, vu leur silence actuel.

Finalement, il s'assit sur un côté sec de l'herbe au fond du parc, et s'aperçut que Julia l'avait suivi, en fin de compte. Ils ne parlèrent pas pendant un petit moment, puis ce fut la Fitz qui brisa le silence. « Bon, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ici ? J'ai pas toute la journée devant moi. » Carl regarda Julia, fit mine de réfléchir en soupirant puis se cala face à elle, les pommes à la main. « J'sais pas. Tu veux une pomme ? »

Invité

Elle avait l'impression de perdre son temps. Carl l'invitait à la suivre jusqu'au parc, mais il ne savait même pas ce qu'ils y feraient. Parler ? Julia attendait les questions mais n'en avait pas pour Carl. Elle se voyait mal raconter ce qu'il s'était passé avec Zach, puisque les deux garçons ne s'aimaient pas beaucoup, sauf pour les faire chier à la rigueur. Carl s'était plaint qu'elle n'était pas venue se confier à lui, eh bien elle se ferait une joie de se confier, surtout sur un sujet qui ne lui plaisait pas tiens !
Par réflexe (parce qu'on fait tous toujours ça quand on a le cul sur de l'herbe, même Invité) Julia se mit à arracher l'herbe tout autour d'elle. Le parc était plein de verdure, s'il y avait un cercle de terre désherbée à cause d'une certaine Julia, il n'allait pas mourir non plus. Cependant Juju eut la malchance de mettre la main sur quelque chose de mouillé, sans pour autant savoir ce que c'était. Sa réaction fut immédiate.

« Aaaaaah ! Mais c'est dégeulasse cet endroit, y'a des trucs mouillés, lisses, visqueux, trop bizarres qui trainent ! »

Une dame promenant son enfant (?) leva la tête, l'air choqué devant le manque de discrétion de Julia. La Fitz était sur le point de lui renvoyer un "Tu veux ma photo ? Eh ben parle à ma main hein-hein" mais remarqua l'air hilare de Carl. Ah ben évidemment. Un vieux schnok sourd avec un livre dans les mains au XXIè siècle, il trouvait ça normal, mais un verre de terre, une crotte – il faut dire ce qu'il faut dire – ou juste de l'herbe mouillée qui sait, ça, ça l'amusait !

« Bah quoi, touche cet endroit, tu verras c'est louche ! »

Elle s'essuya la main sur son jean mais, se rendant compte qu'elle se contaminant encore plus le corps avec le Truc Bizarre, elle alla purifier sa main sur le pantalon de Carl. Tant pis pour lui, il n'avait qu'à pas être là !

« Et non, garde-la ta pomme, j'aime pas les pommes. »

Elle aimait bien dire qu'elle n'aimait pas quelque chose alors qu'en réalité elle aimait bien quand même. De toute manière elle n'avait plus faim et préférait laisser ses fruits à Carl pour qu'il puisse se faire une bonne salade de fruit ou une tarte aux pommes ou d'autres trucs qu'il serait prêt à faire juste pour manger.

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Une pomme, une bouteille et de l'herbe

Carl et Julia restèrent assis un moment sur l'herbe. Carl pour sa part regardait les nuages. Sisi, une très belle occupation. Julia, elle, arrachait l'herbe autour d'elle, chose très courant chez les trois quart des gens qui s’assoient dans l'herbe et qui se font chier. Sa relation actuelle avec Julia avait quelque chose de gênant, comme si ils n'avaient rien à se dire. Bon, il fallait se l'avouer, ils n'avaient rien à se dire. Carl aurait aimé revenir à l'époque où ils parlaient de tout et de rien à n'importe quel endroit de la ville. Mais non, là c'était le blanc total. Blanc que la Fitzgerald rompit tout à coup en hurlant de dégoût. « Aaaaaah ! Mais c'est dégeulasse cet endroit, y'a des trucs mouillés, lisses, visqueux, trop bizarres qui trainent ! » Sans compter la dame en face qui afficha un air choqué en bouchant les oreilles de son gamin. Carl explosa de rire. Il regardait Julia avec tellement d'amusement. On aurait dit une petite fille fâchée. Qui d'ailleurs afficha un visage choqué avant d'annoncer qu'il n'avait qu'à toucher, et il verrait bien. « Hé, geenre ! » Il retira vite fait sa main du champ de vision de Julia, histoire qu'elle se prenne pas d'envie de lui prendre la main et lui fourrer dans la terre. Du coup, celle-ci s'essuya sur le pantalon de Carl. « Et mais c'est toi la dégueulasse ! » fit-il en souriant, faussement choqué. Carl essaya de frotter ce qui se trouvait sur son jean, mais résultat des courses, il s'en mit plein les doigts. Il soupira, toujours avec un sourire aux lèvres. « Eh ben on a l'air beau tiens. » Il fit un grand sourire, histoire de montrer qu'il le prenait à la rigolade. Encore heureux.

La Fitz répondit alors à la question de Carl qu'il avait posé quelques minutes plus tard. « Et non, garde-la ta pomme, j'aime pas les pommes. » Carl fit semblant d'être choqué puis répliqua. « Genre t'aimes pas les pommes. Tu vas voir si tu vas l'aimer celle-là ! » Et il se mit à balancer de l'herbe sur Julia, essayant au passage de lui en faire manger tout en lui roulant dessus -non pas comme un balourd non plus- et rigolant. La Fitzgerald poussa un petit cri et roula au sol avec lui, essayant de se démener en bougeant la tête. Peut-être que Julia allait l'insulter férocement, mais en souvenir de toutes leurs batailles de terre, neige ou sable, l'herbe ce n'était pas grand chose. Si ?

Invité

Elle était tranquillement assise, en train d'arracher de l'herbe de plus en plus vite comme si elle avait eu envie de tout désherbé depuis longtemps, quand Carl décida de s'en mêler. D'abord parce que Julia s'était mise à gueuler quand elle avait senti quelque chose de bizarre sous sa main, alertant tout le monde aux alentours, ensuite parce qu'il ne la croyait pas quand elle disait qu'elle n'aimait pas les pommes. Ben quoi, c'était un crime de ne pas aimer les pommes ? Il ne les avait pas achetées pour elle, de toute manière – drôle de cadeau de réconciliation, soit dit en passant – alors qu'il se les garde ! Mais le Spencer n'était pas de cet avis et ne voulait plus que Julia mange une pomme, mais de l'herbe. Il se jetta donc sur la pauvre Fitzgerald sans défense et l'envahit de brins d'herbe arrachés, en essayant de lui en faire avaler. Juju, plaquée au sol, se mit à crier et à bouger dans tous les sens. Elle se souvenait de la fois où, petite, elle jouait dans un parc avec ses soeurs et son frère ; leurs parents les avaient laissés sous la responsabilité de Jaylann, étant sûrs que celle-ci prendrait soin d'eux. Jaylann, faire attention à eux, mais bien sûr. L'ainée était d'abord partie se cacher dès que les trois petits avaient eu le dos tourné et avait attendu qu'ils paniquent à l'idée d'avoir été abandonnés. Là, elle était comme sortie de nulle part, avec toute une armée de brins d'herbe qui n'attendait qu'une victime. Julia, qui avait pris la tête du petit groupe, était bien sûr en première ligne de mire et Jaylann ne s'était pas gênée pour l'étouffer à moitié avec ses petits soldats. Alors, certes, elle n'avait plus huit ans aujourd'hui et c'était Carl qui l'assaillait, mais quand même, l'herbe c'était seulement bon à être arraché, pas à être avalé.

« Aaah, dégage ! Arrête, arrêêete. C'est pas du jeu, tu m'as prise par sur...surprise ! C'est. Pas. Du. Jeuuu ! »

En plus d'essayer de lui en fourrer dans la bouche, Carl la chatouillait et Dieu savait combien Julia était sensible aux chatouillis. Elle était donc morte de rire, tout en essayant de ruer et de se rouler par terre, dans tous les sens, pour échapper à Spencer qui ne faiblissait pas le moins du monde. Et puis quel était le rapport entre une pomme et une bataille d'herbe ; il ne perdait rien pour attendre celui-là, du moment qu'il pouvait l'embêter il était heureux.

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Une pomme, une bouteille et de l'herbe

S'il y avait une chose que Carl aimait bien faire de temps en temps, c'était de retomber en enfance. Même s'il faisait le beau dragueur mystérieux en soirée, ou le fin bagarreur, il gardait une âme d'enfant. Cependant, et bizarrement, elle ne s'exprimait qu'avec certains de ses amis proches et eux seulement. Ces derniers temps, ça avait été avec Emily et leur bataille de polochons. Redevenir un enfant était pour Carl une chose essentielle. Et qui n'aimait pas ça franchement ? On garde tous une âme d'enfant, et si on n'en a pas c'est qu'on a mal vécu la sienne. Bon, il partait un peu dans la récitation de son dernier cours de psychologie, mais Carl trouvait que c'était bien vrai. Rester sérieux et adulte toute sa vie, dieu que doit être ennuyant. Alors oui, après, il faut savoir ne pas rester enfant. Le Spencer pensa immédiatement à Jason, qui passait son temps à regarder des vidéos gags ou faire des paris débiles. Certes, c'était amusant et ils passaient vraiment du bon temps ensemble. Mais de là à ne faire que ça de sa vie, Carl était contre. Et puis il aimait trop la médecine pour s'en détacher. Quoi qu'il en soit, il s'avérait que Carl était bien d'humeur à jouer les gamins avec Julia. D'autant plus que ça atténuerait un peu la gêne et les engueulades précédentes..

Julia, qui était donc en train de s'enterrer sous un tas d'herbe coupée, déclara à Carl qu'elle n'aimait pas les pommes. C'était du Julia tout craché de dire qu'elle n'aimait pas juste parce que l'envie lui prenait de le dire, mais Carl se prit à son jeu et débuta une bataille d'herbe sans crier gare. La Fitgerald se debattit avec force, bien sûr, mais malgré ses trois ans plus jeunes, Carl réussit à maintenir la jeune blonde pour lui fourrer de l'herbe dans la bouche, non sans rien faire avec son autre main qui atteignit les côtes de la jeune fille. Carl crut même qu'elle allait mourir, tellement elle essayait de se débattre, enlever l'herbe de sa bouche et rigoler en même temps. Mais le Spencer était aussi mort de rire, voir Julia dans cet état ne le laissait pas indifférent. Il retrouvait en un instant leur complicité antérieure.

Ils avaient l'air beaux tous les deux à se rouler dans l'herbe mouillé en criant, alertant sûrment tout le quartier. Si Carl avait eu le jean sali par les doigts de Julia, il était maintenant marron et vert de partout. Du beau boulot pour la maman Spencer ce soir, au passage. Son amie avait tout de même réussie à lui mettre des brin d'herbe dans la bouche, ses doigts avec, donc ils se crachaient un peu dessus (pas grossièrement non plus hein) pour retirer l'herbe de leur bouche, leurs mains étant occupées. « Aaah, dégage ! Arrête, arrêêete. C'est pas du jeu, tu m'as prise par sur...surprise ! C'est. Pas. Du. Jeuuu ! » Tandis que Julia criait au temps mort, Carl sourit de plus belle. Il s'amusait comme un enfant. Mais bien sûr, il n'allait pas laisser la blonde s'étouffer donc il finit par relâcher un peu son emprise, histoire de souffler un peu.

Invité

L'herbe n'avait vraiment aucun goût. À part un goût dégoutant et qui donnait envie de vite s'en débarasser. Carl avait réussi à lui en faire manger, mais il ne s'en était pas tiré si vite puisque Julia s'était aussitôt vengée ! Elle essayait tant bien que mal d'enlever les brins tout en échappant à Carl qui, plus fort qu'elle, avait pris le dessus et la chatouillait de partout. Elle sortait de chez elle pour acheter une bouteille de vin qui servirait à la cuisine, et voilà qu'elle se retrouvait dans un parc à gesticuler sous les guiliguilis.
Carl devait fatigué parce qu'il s'arrêta quelques secondes. Cependant, ses mains, posées sur les hanches de Julia, n'étaient pas à leur place. Cela rappela aussitôt à la Fitz une soirée dans Justice Street qu'elle aurait préféré oublier pour toujours. Elle savait que le jeune Spencer n'avait pas fait exprès, mais elle se sentit obligée de l'avertir.

« Arrête ça. J'ai... plein d'herbe dans la bouche à cause de toi ! »

Elle n'avait peut-être pas apprécié le geste que Carl venait d'avoir, elle ne lui avouerait néanmoins pas qu'il lui arrivait encore de se sentir mal dès qu'un petit quelque chose lui faisait penser à cette soirée. Elle tenait trop à sa fierté pour ça. Elle avait donc inventé une excuse pour arrêter le jeu. De toute manière, trop d'ambiance tuait l'ambiance. La Fitzgerald s'occupa de retirer les brins d'herbe de sa bouche, autant qu'elle put parce que ce n'était pas simple, puis retourna près de son coin qu'elle avait commencé à désherber et reprit sa bouteille. Même si elle doutait que des enfants ou de vieux pépés soient capable de la voler, alors qu'elle était juste à côté, elle préférait ne pas avoir débourser son argent pour rien. Et puis assez joué, ils devaient avoir une vraie discussion maintenant, sans s'enfuir ou se jeter de l'herbe sur la tête.

« Bon. Raconte-moi un peu ce que t'as fait dernièrement. Et me dit pas disséquer des corps, j'veux pas savoir ça moi ! »

La passion des Spencer pour les morts restait chez les Spencer. S'il y avait une chose que Julia fuyait comme la peste depuis qu'elle connaissait cette famille, c'était bien la morgue et tout ce qui avait trait à ce genre de choses. Que Carl lui raconte ses petits malheurs d'étudiant, ou les dernières filles qu'il avait draguées, ok, mais les derniers corps qu'il avait ouverts, non merci. Julia n'avait jamais été bonne en SVT ni en petite infirmière maison, et ce ne sera pas aujourd'hui que ça changera !

BADASS

Le petit jeu des amis touchait à sa fin. Ils allaient pas non plus jouer aux gamins avec l'herbe pendant trois heures non plus. Carl avait eu ce qu'il voulait de toute façon, qui était de un, faire sourire Julia, et de deux, revenir à leur ancienne relation. Depuis leur rencontre, ils s'étaient toujours merveilleusement bien entendus, et ces dernières semaines avaient été dures pour Carl, qui ne pouvait pus s'exprimer avec Julia comme avant. Bien des fois il s'était retenu de lui envoyer un sms quand il voyait quelque chose qui lui faisait penser à un de leur délire. Mais Carl restait Carl et il avait quand même été assez rancunier envers Julia et son silence radio. Heureusement, ils avaient pu clarifier tout ça aujourd'hui. Cela mettrait peut-être un peu de temps pour qu'ils redeviennent vraiment amis, mais c'était un bon début.

Carl mit donc fin à la torture de l'herbe et des chatouilles. De toute façon, il avait intérêt au vu de la réaction de Julia. Il n voulut pas aller trop loin, c'était déjà assez bien qu'elle ne l'ai pas rembarré. Carl remarqua une expression particulière sur le visage de Julia mais il n'en discerna pas la raison. Il ne chercha pas plus loin, si Julia ne lui disait rien, il ne fallait pas demander. Il poussa un long soupir content. « Aah, ça fait du bien de faire ça de temps en temps. » Puis il jeta un coup d'oeil sur ses vêtements et ceux de Julia. « Par contre, on est bien propres dis-moi.. » Ils avaient du vert et du marron partout, Carl surtout sur des genoux. Il espérait que ça partait au lavage, sinon hop, un jean de foutu. Il l'aimait bien en plus. « J'espère que t'aimait pas trop ton t-shirt hein... ? » demanda-t-il alors en souriant.

Elle se remit alors à desherber son petit coin après avoir enlevé ceux dans sa bouche. Puis elle demanda à Carl ce qu'il faisait de sa vie. Alors que le Spencer allait répondre, il sentit une vibration dans sa poche droite. Il sortit son portable, et vit un message de sa mère, lui demandant s'il s'était perdu en chemin, et qu'elle avait besoin des pommes illico-presto. Oups. Il afficha un sourire désolé à son amie. « C'est ma mère, elle a vraiment besoin que je lui ramène les pommes, désolé. » Il se leva, épousseta un peu ses habits, puis attendit que Julia se lève à son tour. Il l'enlaça, histoire de sceller leurs retrouvailles, puis se retira. « Je t'aurais bien raccompagné, mais à c'est la teuf à la maison, j'ai intérêt à faire vite. » Il se détourna donc, en criant un petit « Ciao ! » avec un mouvement de la main.

Carl retourna alors chez lui, le sac de pommes à la main, tout satisfait de s'être reconcilié avec la Fitzgerald.

Invité

Pour être honnête, Julia se foutait de paraître sale ou non. D'abord parce qu'elle ne faisait pas partie de ces filles qui hurlaient à la mort à la moindre trace de doigts sur leurs chaussures – celles de Julia était plutôt du genre à avoir des trous partout en plus d'être tachées – ; ensuite parce que ce n'était pas elle qui allait les laver, donc elle s'en fichait pas mal. Leeda, par contre, lui ferait sûrement une remarque, mais une fois encore ça lui passerait au-dessus de la tête.

« Si, c'était mon haut préféré... P'tit con ! »

Elle se pencha vers lui pour le taper sur le bras. Il ne risquait pas d'avoir très mal, mais c'était juste pour plaisanter de toute manière. Ce n'était même pas son tee-shirt favori. Elle n'en avait pas. Un jour il sera trop petit et elle devrait le jeter, alors à quoi bon s'attacher à des fringues ! Si Carl aimait son jean, il pouvait lui dire adieu en tout cas. Il avait l'air d'un pouilleux. Ce n'était pas méchant, juste une constatation... Il était sur le point de répondre à la question de Julia, à savoir quoi de neuf, lorsqu'il sortit son portable et annonça qu'il devait rentrer. Et qu'il ne pouvait pas la raccompagner. Il voulait faire son gentleman pour leur réconciliation ou quoi ?

« PFFF, t'es nul. C'est pas gentil de me laisser là. »

Elle restait assise, alors que le Spencer était déjà sur ses deux jambes, prêt à rentrer en courant. Comme un bon chien à sa maman. (je t'aime carl ♥) Julia refusait de se lever, pas pour un mec qui refusait de la raccompagner alors que c'était la moindre des choses quand même ! Mais elle finit par céder, il lui faisait tellement pitié aussi... Et de toute manière, ce genre de trucs tiré des films à l'eau de rose, ce n'était pas pour elle. À peine debout, Carl crut bon de la prendre dans ses bras. Il pensait que depuis la fête des voisins, elle s'était mise à aimer les câlins ? Il se trompait ! Elle finit par le repousser, un câlin ça va deux secondes, pas plus.

« Bon allez file abruti, sinon Maman Spencer va s'énerver. »

Aussitôt dit, aussitôt fait, Carl s'éloignait. Il se retourna une dernière fois pour adresser à Julia un signe de la main, auquel elle répondit par une simple exclamation :

« La prochaine fois on parlera, t'y échapperas pas ! »

Elle se doutait que lui aussi voulait de ses nouvelles, alors elle ne s'inquiétait pas trop pour ça. C'était juste histoire de lui dire qu'ils venaient de se réconcilier, une bonne fois pour toutes – pas comme devant le supermarché, où il s'excusait, elle faisait mine de lui pardonner et le rembarrait aussi sec – et qu'elle aussi avait envie de lui raconter tout un tas de choses. Et ce n'était pas souvent qu'elle faisait autant de confidences à quelqu'un, alors il avait intérêt à en profiter parce qu'il était comme privilégié ! Elle rentra à son tour, déposa la bouteille de vin dans la cuisine où Katya s'impatientait et repartit à ses occupations.

End.

» Help ? [Terminé]
» The one that got away [Carl] [TERMINÉ]
» « Someone like you » Natalie & Lorenzo [Terminé]
» Price Tag † [Terminé]
» Welcome to the Universe. [TERMINE]

Des pommes, une bouteille et de l'herbe. [Terminé]

Des pommes, une bouteille et de l'herbe. [Terminé]

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