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| We accept the love we think we deserve. | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: We accept the love we think we deserve. Mar 2 Avr - 19:23 | |
| Combien de temps cela faisait-il ? Un mois ? Un mois et peut-être un peu plus ? Cela faisait trois mois. Trois longs mois emplis de tristesse les jours de chance, les autres n'étaient que du vide. Chaque ombre qu'elle croisait ressemblait à celle de Zachary, chaque homme de dos lui ressemblait, chacun de ses faits et gestes lui faisait penser à lui mais il avait totalement disparu de la circulation, il semblait s'être effacé de partout sauf de l'esprit de Jaylann.
Parfois elle venait à réfléchir à cette obsession qui la dévorait et se demandait si elle souhaitait le revoir pour le tuer de l'avoir laisser sans nouvelle ou pour avoir une lueur d'espoir tout en sachant qu'il ne l'aimait pas. Inconsciemment, Jaylann se mourait.
Et ses yeux s'ouvrirent doucement, sur ses genoux était posé Anna Karénine de Tolstoï et un de ses doigts s'assurait de ne pas perdre le fil au travers des pages. Il était bientôt 20h, voilà cinq heures qu'elle était là, sur ce fauteuil à tuer le temps dans cet endroit vide. Mis à part l'école de danse, rien n'avait changé; elle était toujours la jeune femme froide et solitaire qui tue le temps à la bibliothèque, elle n'avançait pas, pire encore, sa vie semblait s'être arrêtée depuis cette nuit là. D'un coup sec elle ferma le livre, lassée, et se dirigea dans les allées désertes pour ranger son triste compagnon. |
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| Sujet: Re: We accept the love we think we deserve. Mar 2 Avr - 19:49 | |
| Errant à la bibliothèque, c'était devenu l'une des seules cachettes où il ne croisait personne pendant ses jours de repos. Les jeunes de Magnolia n'aimaient pas se cultiver, apparemment. Lui, ça l'apaisait. Il pouvait s'échapper de cette situation de merde dans laquelle il se trouvait. Prostré dans le coin de la dernière allée de la bibliothèque, les bras entourant ses genoux, il lisait un recueil de poèmes de Rimbaud. Il avait toujours apprécié l'innocence de ce dernier, et cette légèreté avec laquelle il pouvait s'exprimer. Tournant une énième page, il tomba sur son poème préféré: Le bal des pendus. Au fur et à mesure de la lecture, les larmes coulaient, accentuant le ton violacé de ses cernes. Il ne dormait plus, ne mangeait quasiment plus. Il n'était plus que l'ombre de lui même depuis un peu moins de trois mois. Essuyant rageusement ses larmes, il en fit tomber son livre et décrocha ses écouteurs de ses oreilles. Murmurant un putain plaintif, ses larmes reprirent de plus belles. Faisant rebondir sa tête contre le mur d'un son sourd, il empêcha les larmes de couler. Il n'avait pas le droit de pleurer, il était la cause de tout ça. Tous ses malheurs, il ne les devait qu'à lui même. |
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| Sujet: Re: We accept the love we think we deserve. Mar 2 Avr - 20:21 | |
| Se croyant encore plus seule dans la bibliothèque que dans la vie de tous les jours elle s'était dirigée d'un pas léger et assuré vers l'allée où elle avait trouvé le livre qui lui avait fait oublier le temps. Le livre glissa doucement entre ses congénères lorsqu'un bruit réellement impossible à discerner se fit entendre dans l'enceinte de la bibliothèque, sans comprendre pourquoi, ce bruit irrita fortement la jeune femme qui sentait ses nerfs mis à rude épreuve, sans doute n'allaient-ils pas tarder à rompre pour la laisser sombrer dans une rage folle mais ce n'était après tout qu'un bruit, elle respira à pleins poumons pour essayer de se calmer. C'était ainsi depuis quelques temps, affreusement irritable, elle était devenue une bombe à retardement.
Malgré tout curieuse elle avait ôté ses talons et s'était doucement dirigée vers la source du bruit se cachant derrière les allées. À peine eu-t-elle le temps d'apercevoir la silhouette qu'elle se cacha derrière l'allée, le coeur risquant à tout moment de sortir de sa poitrine. Putain. C'est ce à quoi elle pensait elle aussi. Elle qui attendait ce moment depuis ce qui ressemblait à des lustres était étrangement prise de panique. Elle s'était assise contre le rebord de l'étagère, laissant sa tête tomber en arrière et demeurait silencieuse malgré le boucan que faisaient les battements de son coeur. Elle l'écoutait respirer et ses yeux s'écarquillèrent, il respirait fort, un peu trop et reniflait comme un enfant. Son ventre se tordait, son corps se déchaînait mais elle ne ressentait étrangement rien, la séparation avait finalement peut-être été trop longue ? Ou tout simplement qu'elle aussi avait versé des larmes, pourtant il n'était pas là pour les sécher. À cette idée Jaylann fût prise de colère, paralysée dans sa furie elle restait bloquée entre ces monstres de bois sans savoir quoi faire. |
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| Sujet: Re: We accept the love we think we deserve. Mar 2 Avr - 20:59 | |
| Après s'être suffisamment calmé pour ne plus avoir à suffoquer à chaque inspiration. Soupirant, il se releva difficilement avant d'essuyer une nouvelle fois ses yeux. Soupirant lentement, il se dirigea vers l'allée des R sans trop regarder autour de lui. C'était comme si un gouffre sans fin défilait devant ses yeux. Il attendait de s'écraser au sol, redoutant de plus en plus le choc à chaque seconde qui passait. Cela allait arriver, il ne savait pas quand, ni où, mais il était certain que ça allait arriver. Au détour de l'allée, il trébucha sur quelques chose. Ou plutôt sur quelqu'un. Marmonnant un "désolé" incompréhensible, il baissa les yeux vers la personne sur qui il avait plus ou moins marché. Des cheveux blonds, un corps maigrichon, des yeux bleus. Elle était là, sa chute, en face de lui, en chair et en os. C'était elle, c'était le début et la fin de tout. Il ne put retenir une larme, qui dévala rapidement sa joue avant de s'écraser sur sa chemise, s'imprégnant bien vite dans sa chemise. Elle le voyait tel qu'elle l'avait façonnée, un déchet. La rendre coupable de ses malheurs ne l'aiderait pas, il le savait. Mais elle restait un des motifs de son auto-flagellation destructrice, dans laquelle il s'enfermait depuis plusieurs mois. Il ne l'avait pas revu depuis. Elle avait meilleure mine, elle avait peut être pris quelques kilos, ou des couleurs. Il n'en savait rien. Il n'avait comme souvenir d'elle que son visage, son corps en sueur, cette nuit là. C'était la seule chose que son esprit avait conservé, lui martelant la scène sans arrêt. Ouvrant la bouche, il essaya de parler, mais suffoqua à nouveau. Il ne pouvait pas, c'était trop. Elle, ici, à ce moment là. Il avait l'impression de mourir une nouvelle fois. Il savait ce qu'il lui avait fait subir, mais elle ne savait pas. Elle ne savait pas comment il vivait, en reclu, depuis des mois. Il l'avait caché à tout le monde, s'était entièrement renfermé sur lui-même, dans ses pensées moroses. Il n'avait cherché de l'aide nulle part, avait acheté de l'anticernes pour faire bonne figure au travail et ressorti son doudou du placard. He was a mess. |
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| Sujet: Re: We accept the love we think we deserve. Mar 2 Avr - 21:44 | |
| À vrai dire le temps ne lui donna pas la chance de réfléchir à quoi que ce soit, il avait décidé de prendre les devants et de la frapper de plein fouet. Sans s'en rendre compte son corps fut bousculé sans trop d'effort, son esprit était probablement trop tourmenté pour se rendre compte du reste, mais le reste n'incluait pas l'épave qui venait délibérément de lui marcher dessus. Comme si cela était inévitable les deux amants s'étaient retrouvés face à face.
À mesure que la larme dévalait le long de la joue de Zachary, la mâchoire de Jaylann se serrait essayant par tous les moyens de retenir la rage qui l'avait envahie. Sa main osseuse se posa délicatement contre la joue de l'objet de ses tourments effaçant alors le chemin que s'étaient frayées ses nombreuses larmes. Ses yeux s'étaient noyés dans les siens et à mesure qu'ils transperçaient l'âme de Zachary, la main de Jaylann se contractait contre son visage emprisonnant sa chair au creux de celle ci, le possédant comme il possédait son âme et son corps. Il était diaphane, les cernes bleutées et terriblement creusées, tenir debout semblait relever de l'effort pour ses pauvres jambes, ses yeux hurlaient de douleur mais Jaylann ne le consolerait pas, pas cette fois. Postée devant lui elle était silencieuse, impatiente d'une réaction, frustrée de voir sa bouche s'entrouvrir puis se fermer, inlassablement. Ne pensait-il pas que ces trois mois de silence étaient suffisants ? Parle. Putain, parle. |
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| Sujet: Re: We accept the love we think we deserve. Mar 2 Avr - 22:59 | |
| Le contact de la main de Jaylann sur sa joue lui fit fermer les yeux et frissonner. Des flashs. Sa peau contre la sienne, encore une fois. Des cris. Des rires. Puis plus rien. Des pleurs. Des regards furtifs, des images volées. Il ne pouvait pas lui dire ce qu'il pensait. Il ne pouvait pas s'exprimer. Tout simplement parce qu'il n'avait aucune réponse à apporter à ses questions. Tout simplement parce qu'il se les posait lui-même depuis trois mois. Pourquoi? Pourquoi avait-il fait ça? Pourquoi n'arrivait-il pas à se décider? Tout aurait pu être si simple si il avait décidé d'être fidèle, d'être resté avec Julia. Ou si il avait décidé de choisir Jaylann, envers et contre tous. Mais il n'avait pas eu ce courage. Il avait décidé de laisser son coeur se déchirer en deux, et maintenant il en avait la moitié devant lui. Son esprit balançait entre deux sentiments. CE soulagement de la revoir, après son départ de la maison familiale. Oui il savait, il savait tout. Et cette douleur, cette douleur insupportable qui lui donnait envie de s'arracher les cheveux et le coeur à mains nues. A vrai dire, il n'osait y croire. Elle était là, toujours aussi frêle. Cela rendait son apparition encore plus irréelle. Et ce contact, sa peau glaciale, ne faisait que renforcer ce sentiment. Levant lentement sa main jusqu'à celle de la jeune femme, il l'effleura avant de l'abaisser à nouveau, un peu trop rapidement peut être. Elle était bien là, en face de lui. Et soudainement, il prit peur. Julia. Mitchie. Sa mère. Maintenant Jaylann? Il ne pouvait plus supporter des reproches en plus. Il en était totalement incapable. Resserrant la prise de ses mains autour du recueil, il le pressa contre son torse, comme si ce dernier pouvait le protéger de la jeune femme. Cette situation était étrangement risible. Lui, le grand gaillard avait peur du minuscule bout de femme qui le fixait. Toutes ces émotions, tout ce reflux de souvenirs, toute cette douleur firent flancher ses jambes. Manquant de tomber, il se raccrocha à une étagère avant de piteusement lever les yeux vers elle. Il se savait pitoyable. Mais il n'y pouvait rien, réellement. Il ne savait toujours pas quoi dire, il restait muet, des mots sans réel sens résonnant dans ses oreilles. Il ne pouvait dire qu'une seule chose, la chose la plus stupide à dire dans ce genre de situation. "Je suis désolé..." |
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| Sujet: Re: We accept the love we think we deserve. Mer 3 Avr - 0:00 | |
| L'amour est quelque chose d'étrange car il est impossible de demander pourquoi lorsqu'il nous arrive d'aimer et d'haïr à la fois. Et ayant été bercée dans la haine, complue dans ce cocon d'injures et de couteaux dans le dos, elle faisait à cet instant précis ce qu'elle savait le mieux faire; elle haïssait, elle le haïssait à cause de cette passion dévorante qu'il avait fait naître en elle. Sa main emprisonnant toujours sa chair commençait à trembler, la boule qui sommeillait au fond de sa gorge s'était transformée en sanglots, ses yeux clairs ne tardèrent pas à être submergés de larmes. Aussi rapidement qu'un claquement doigt la main de Zachary frôla celle de Jaylann, des images de draps froissés, de minuscules parties de peau, de corps qui s'entrelacent défilèrent devant ses yeux et sa main glissa alors lâchement heurtant l'épaule de Zachary pour finalement rejoindre le vide.
Elle voulait lui faire l'amour et la guerre, lui reprocher tous les maux du monde tout en étant dans ses bras. Manquant de tomber, tel un pantin où chacune des parties du corps tendaient à des directions opposés, il manqua de s'écrouler et s'efforça de prendre appui sur une étagère. Les yeux battus, ce qui devait arriver, arriva; il prononça cette phrase qui devait sans doute être la plus banale au monde. Dépitée, l'ignorant, elle tomba lourdement sur le rebord de l'étagère et sa tête trouva repos entre le creux de ses mains, mais celles ci glissèrent le long de son crâne, dégageant ses cheveux blonds de son visage blême ce jusqu'à sa nuque lui rappelant alors que tout cela était réel.
- Je crois que tout est dit.
Sans lui jeter le moindre regard ses mains s'étaient portés à ses escarpins qu'elle chaussa rapidement. Elle avait attendu des mois, des mois de silences et jugements pour un simple je suis désolé. Elle l'était aussi, désolée de s'être trompée sur lui. |
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| Sujet: Re: We accept the love we think we deserve. Mer 3 Avr - 0:21 | |
| Il le savait. Il la connaissait assez pour savoir qu'elle détesterait cette phrase, mais il l'avait prononcé quand même, à ses risques et périls. Et il la voyait, s'esquiver encore une fois devant lui. Il ne pouvait pas lui dire, il ne savait pas comment faire. Il apprenait la vie, petit à petit, et il était loin d'être en terrain conquis, ou même connu. Il ne savait pas comment la retenir, comment la garder avec lui aussi longtemps qu'il le fallait pour qu'ils prennent soin l'un de l'autre. L'observant enfiler ses escarpins, il s'accroupit en face d'elle avant qu'elle ait eu le temps de se relever. L'enveloppant de ses bras, il ne la berçait pas comme une enfant, pas comme il aurait forcément du le faire. Il se raccrochait plus à elle, comme un naufragé à une bouée de sauvetage. Elle était là, enfin. Le visage qu'il cherchait la nuit, le parfum qu'il cherchait tant à retrouver au quotidien. Les larmes coulant, sans s'arrêter, il ne voulait pas suffoquer, pas une fois de plus. Il commença donc à chuchoter, lentement au départ, puis de plus en plus rapidement. Comme si Jaylann allait s'échapper à la première inspiration qu'il prenait. "C'est toi... C'est toi, enfin. Je savais que t'étais partie, je me doutais que c'était en partie pour m'éviter. Je voulais pas... Pas risquer de foutre encore plus la merde partout où je passe. J'ai pas pu... Je peux pas... Je peux pas m'en empêcher. T'es toujours là pointant sa tête, tout le temps. T'en pars jamais. Tout... Toute cette nuit. Tout est là, ça ne part jamais. Je ne sais même pas si je veux que ça parte. Je ne sais pas qui blâmer. Moi surement. Je ne sais pas. Je ne sais plus. J'ai l'impression d'avoir une hâche plantée dans la tête, tu comprends?" Il avait certainement l'air d'un fou, mais il s'en foutait. Il fallait qu'il le dise comme il le pensait. Ca le rongeait depuis trop longtemps, cette culpabilité. Cette impression de ne vivre qu'à moitié. Ces pensées qui l'assaillaient sans arrêt. Caressant lentement ses cheveux lisses, les boucles de Julia avaient totalement disparu de son esprit. Il était littéralement déchiré en deux, ramené vers l'une ou l'autre selon la situation. Et à cet instant précis, son coeur lui hurlait de se terrer dans l'endroit le plus reculé au monde, de s'échapper de tous les regards extérieurs qui auraient pu les juger. |
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| Sujet: Re: We accept the love we think we deserve. Mer 3 Avr - 12:01 | |
| Cette fois Jaylann était prête à partir et pour de bon cette fois, sans doute ne se serait-elle jamais retournée car elle était bel et bien partie pour l'abandonner en même temps que ses espoirs d'une relation envers et contre tous. Terriblement déçue de l'avoir attendu aussi longtemps pour ne récolter que quelques mots qui finalement, n'ont jamais rien voulu dire. Elle voulait partir sans un regard en faisant résonner ses talons sur le marbre de la bibliothèque espérant secrètement que cette vision le hanterait à tout jamais.
Mais à peine son corps eu le temps de songer à partir que Zachary l'entourait de ses bras, s'accrochant à elle comme on s'accroche à la vie. Son visage meurtri était noyé de larmes qu'il était devenu impossible de retenir, les mains de Jaylann vinrent aussi rapidement les sécher car si quelques instants plus tôt elle voulait le laisser dans sa douleur désormais elle souhaitait la faire disparaître. Lui qui avait joué le muet depuis des mois ne pouvait plus s'arrêter et à mesure que ses mots défilaient le coeur de Jaylann se serrait. Son visage s'était alors enfouit dans les cheveux bruns du jeune homme, elle se délectait de cette odeur si particulière qui malgré le temps restait encrée sur ses oreillers. Ses lèvres vinrent déposer quelques baisers contre son crâne tandis que ses mains entouraient d'une douce et réconfortante pression son visage. Elle était restée silencieuse, des mots se bousculaient dans sa tête mais ils étaient incapables de sortir dans le bon ordre alors elle se taisait et l'écoutait respirer. Le savoir aussi malheureux lui briser le coeur mais elle aussi était malheureuse. Doucement son menton vint prendre appui sur le crâne de Zachary laissant son regard se perdre dans le vide et doucement sa voix s'éleva.
- J'aimerais tellement te faire aller mieux mais je ne peux pas choisir à ta place Zachary.
Jamais elle ne s'abaisserai à lui demander de choisir entre elle et sa soeur, c'était à lui de faire son choix sans y être poussé par l'une ou par l'autre mais elle le désirait plus que tout sans savoir de quoi cette relation serait faite. Mais vivre avec cette absence Jaylann n'en était plus capable, elle avait d'une main dans la sienne pour affronter le monde. |
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| Sujet: Re: We accept the love we think we deserve. Ven 17 Mai - 0:42 | |
| Il ne tiqua pas à la phrase de Jaylann. Il savait très bien qu'elle ne pouvait faire ce choix à sa place. Pourtant il aurait préféré que cela en soit ainsi. Il avait beau peser le pour et le contre pendant des heures, il en revenait toujours au même point. Il était déchiré, littéralement. Déchiré entre deux femmes. Déchiré entre sa culpabilité grandissante, l'étouffant peu à peu, comme une main décharnée refusant de lacher prise sur son esprit. Déchiré entre le bien et le mal, Julia et Jaylann. Revenant au visage de cette dernière, il détourna bien vite les yeux. Elle arrivait tout de même à déclencher en lieu cette euphorie néfaste qui l'avait conduit ici. Que pouvait-il blâmer au final? Aucune des deux jeunes femmes bien évidemment. Leur beauté? Il aurait été de mauvaise foi si il l'avait fait. Il était le seul à blâmer, il le savait bien. Mais cette idée de fatalité le rassurait, le déculpabilisait. Humant ce parfum qui le hantait, il aurait voulu ne plus jamais l'oublier. Mais qui était-il pour lui dicter son futur? Personne, il n'était personne. Prenant le visage de Jaylann en coupe, il approcha son visage du sien, ne s'en retrouvant plus qu'à quelques centimètres. Il pouvait sentir son souffle sur son visage, arrivait à reconnaître chaque couleur composant ses iris. Mémorisant ces traits au maximum pour ne plus jamais les voir se brouiller dans son esprit, il cherchait quelque chose à dire, à la hauteur de la situation, des attentes de celle qui lui faisait face. |
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| Sujet: Re: We accept the love we think we deserve. Lun 20 Mai - 22:00 | |
| Un insoutenable silence pesait sur les deux amants, rendant la situation irréelle, figée dans le temps. Ne méritaient-ils finalement que la joie d'une nuit, qu'un inoubliable instant confortablement enfoui dans leur esprit ? À mesure du temps elle finissait par s'en convaincre. Si ses vingt six années l'avaient menée à faire des choix plus ou moins égoïstes il était l'heure de se sacrifier. À cet instant il lui semblait logique que Zachary et elle n'avait aucun avenir, et si enlacée dans ses bras elle avait pu y croire, le regard profond et torturé de Zachary lui prouvait le contraire. Il attendait que les choses se disent, se passent, n'étant désormais qu'un simple spectateur dans sa propre vie. Les sentiments de Jaylann se bousculaient, inspirés par le dégoût de son absence ou par l'espoir d'une nuit, elle était incapable de savoir ce qu'elle ressentait pour lui à cet instant mais une chose était claire, il ne serait jamais capable de faire un choix, jamais.
- Tu n'as pas à faire de choix, car celui que tu choisiras ne sera jamais le bon.
Sans les contrôler, ces mots sortirent de sa bouche. Même si elle ne se considérait pas comme étant le bon choix elle avait secrètement espéré l'être, mais en reconsidérant la situation elle n'avait fait que le mener à sa perte. Non sans rancoeur, elle brisa le contact physique qui les liait et s'éloigna doucement de lui. Ses yeux se baladaient entre les livres, ses mains tremblaient mais elle s'efforçait de le cacher en les serrant l'une contre l'autre, les larmes s'invitèrent doucement et tentant de les chasser en respirant profondément elle se retourna vers lui.
- On ne s'est pas rencontrés de la bonne façon et... je compte partir quelque temps, le temps que tout s'arrange pour toi. |
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| Sujet: Re: We accept the love we think we deserve. Ven 24 Mai - 13:03 | |
| Restant muet quelques instants à ses paroles, son esprit tournait à toute vitesse. Elle allait donc partir. Est ce que c'était justement pour le mieux, qu'elle s'en aille, qu'il n'ait plus le choix. Les lèvres serrées, il s'approcha d'elle avant de se reculer à nouveau. "Tu.. Où ça?" Il ne savait pas si il devait se réjouir de cette nouvelle, ou au contraire en être attristé. C'est comme si, au final, on le déléguait de ses responsabilités. Nier qu'il n'avait pas espéré qu'une telle chose arrive aurait été un mensonge. Certes, il ne voulait pas la voir partir. Il était toujours attaché à elle, à la jeune femme fragile qui ne méritait certainement pas sa réputation, malgré ce qu'elle essayait de faire paraître. Mais il avait beau ne pas vouloir la voir quitter cette ville, il ne pouvait s'empêcher de penser que c'était la bonne chose à faire. Elle partirait, il l'oublierait. Les tensions entre Julia et lui pourraient peut-être s'apaiser. Il avait certes beaucoup d'espoir en songeant à cela, mais c'était à vrai dire la seule chose qui le faisait encore tenir debout ces jours ci. "Pourquoi tu fais ça?" Il se devait de lui demander. Il savait qu'elle voulait partir de cette ville depuis un moment, mais il devait être certain qu'elle ne le faisait pas à cause de lui. Si c'était le cas, il se devait de la retenir, de changer les choses. Après tout, c'était entièrement de sa faute, cette situation complètement abracadabrantesque. |
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| Sujet: Re: We accept the love we think we deserve. Mar 25 Juin - 20:03 | |
| Le visage de Zachary n'affichait aucune expression, pas l'ombre d'une inquiétude, la tristesse n'était pas au rendez-vous. Les mains de Jaylann qui se tordaient entre elles s'étaient apaisées pour mieux se replier sur elles même lorsqu'il s'approcha d'elle. La proximité qu'elle avait tant cherché avec Zachary était devenue un objet de dégoût, le savoir près d'elle mettait en ébullition les flots de haine qui traversaient son corps. Elle qui se réjouissait de l'entendre priait finalement pour qu'il se taise, ses mots n'étant que des mots. Semblant regretter son geste le brun se recula et bredouilla à son habitude, incertain de ce qu'il voulait dire, de ce qu'il voulait vraiment savoir. "Où ça ?" Le regard de Jaylann fusilla le jeune homme avant que ses mains ne s'emparent de son cou pour le lui tordre. Dans un autre contexte elle aurait certainement pu s'en réjouir, mais les mots de Zachary étaient ce qu'ils étaient, ils ne voulaient rien dire et la réponse n'avait aucun intérêt si il n'y en avait pas pour lui. Inapte à penser, accusant Zachary du regard et en aucun cas décidée à lui répondre elle attendait encore quelques instants avant de lui faire ses au revoir. Ces derniers instants furent ponctués d'une question à laquelle elle s'attendait, probablement la seule question qu'elle attendait vraiment. "Pourquoi tu fais ça?" Des raisons elle pourrait lui en donner des tas, le détruire par la même occasion mais à cet instant cela n'avait plus aucun intérêt. Sa réponse sera la dernière chose qu'elle lui donnera. - Parce que rien ne m'empêche de le faire. Les yeux de Jaylann étaient fixement plongés dans ceux de Zachary, car si elle avait décidé de se taire c'était au travers de son regard qu'elle lui faisait comprendre que l'amour qu'elle avait pour lui s'était subitement changé en haine. La passivité de Zachary faisait qu'elle n'attendait rien de lui, pas une parole, pas un geste, rien. Et n'était pas Fitzgerald qui le veut, un simple nom de famille et pourtant un tas d'obligations, elle se devait de partir maintenant, sans se retourner, sans pleurer, sans ressentir. |
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| Sujet: Re: We accept the love we think we deserve. | |
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