Assise sur une grosse pierre au beau milieu de la forêt Shelby soupira bruyamment. Elle avait mal dormi cette nuit. San doute à cause de l’ambiance dans la coloc, ou peut-être à cause de tout ce qui lui trainait dans la tête ces derniers temps. La Seavers avait toujours tout réussit, tout roulait comme sur des roulettes et en particulier ce qui touchait à sa vie sociale. Se faire des amis n’avait jamais été un problème et très entourée, la solitude était quelque chose qu’elle ne connaissait pas. Du moins avant ces quelques derniers mois où elle était en train de le découvrir de manière assez brutale. La relation avec Elias ne s’arrangeait pas, au contraire, les disputes prenaient de plus en plus d’ampleur et dégénéraient trop régulièrement. Elle ne voyait plus non plus ses copines. Nina revenait peu de Philadelphie, elle n’avait plus aucune nouvelle d’Emily quant à Claire elle était totalement déprimée, Shelby faisait tout pour la sortir de son mal-être mais c’était trop dur, elle n’en pouvait plus. Elle n’avait plus ses copines et donc son oxygène ! Terminée les virées shopping, les verres sirotés en terrasse, les discussions sur les garçons. Bien sûr il y avait bien d’autres « copines » pour faire ça, mais c’était des choix de seconde zone, des bouche-trous qu’elle utilisait pour ne pas se retrouver seule mais qui ne remplaçaient pas ses vraies amies qui lui manquaient terriblement. Les garçons ce n’était pas ça non plus, tout était compliqué avec Maximiano. Mais le pire, ce qui l’a rongeait depuis de longues semaines maintenant c’était se relation avec son frère. Il ne lui avait pas pardonné son comportement avec Junie et n’avait toujours pas avalé son départ. Shelby ne s’était jamais sentie aussi coupable de sa vie et être abandonnée par le seul qui avait toujours été là, qui ne l’avait jugé, c’était juste invivable.
La petite blonde avait pris l’habitude de s’enfermer dans sa chambre ou de sortir tôt de chez elle et de rentrer tard, histoire d’éviter Benjamin. Aujourd’hui il ne travaillait pas alors elle s’était enfuit comme une voleuse. Elle avait mangé dehors, seule, et ses pas avaient fini par la guider aux abords de Magnolia. Devant elle s’étalait la forêt… Alors sans vraiment y penser elle y était entrée. La nature n’était pas vraiment son élément. Ou à la rigueur quand elle est délicate tel un joli champ de coquelicot, non la nature sauvage et indomptable que représentait la forêt. Ses sapins immenses, ses buissons piquants prêts à lui déchirer ses bas, ses bestioles en tous genre alors qu’elle ne supportait même pas une petite sauterelle.
Voila comment Shelby se retrouvait en plein milieu de la forêt, en talons, marchant avec difficulté et manquant de se casser la figure à chaque pas. Une branche lui accrocha son bas. Un joli bas arlequin noir et blanc auquel elle tenait et elle pesta seule, râlant contre ça et tout le reste. Elle lâcha une insulte et s’assit sur une grosse pierre pour s’offrir un peu de répit. Rien n’allait plus dans sa vie, elle en avait marre marre et encore marre. Assise au beau milieu de la forêt Shelby soupira bruyamment.