|
|
| « you used to lie so close to me. » || LORENZO | |
| Auteur | Message |
---|
Mes voisins commèrent à propos de moi
Nombre de messages : 1695 Etudes/Metier : Secrétaire au lycée Love : Peter Humeur : apaisée Inscription : 06/07/2012
| Sujet: « you used to lie so close to me. » || LORENZO Lun 10 Juin - 22:56 | |
| Un souvenir trop brûlant. Quelques heures à peine s’étaient écoulées depuis « l’incident ». Quelques longues heures où Summer avait tenté tant bien que mal de se changer les idées. Elle avait fini de disposer les affiches du bal de promo, frémissant à chaque punaise qu’elle plantait sur le panneau de liège comme un réflexe de survie causé par le souvenir irritant de ce qui lui était arrivé la dernière fois qu’elle avait répété cet acte aux apparences si anodines. Elle aurait pensé passer une après-midi des plus normales. Elle aurait accroché ces posters sans trop y prêter attention, comme le lui avait suggéré le proviseur, serait probablement allée se servir un mauvais déca en salle des profs pour ensuite s’atteler à un peu de paperasserie qu’elle avait en retard. Elle serait rentrée à une heure convenable, aurait ouvert la porte de sa maison dans un souffle lourd en anticipant le mutisme dans lequel elle serait plongée toute la soirée durant. Elle aurait probablement cherché à regarder l’émission la plus stupide qu’il lui soit donner de regarder sans pour autant se retrouver déprimée en vue de l’étendue infinie de la bêtise humaine. Elle aurait opté pour une comédie, au mieux, ou bien pour des sketchs. Rire. Il fallait qu’elle rie. Qu’elle sourie. Choses qu’elle ne faisait plus vraiment spontanément –elle s’en était rendu compte peu de temps auparavant. Mais tout avait basculé. Tout avait basculé parce qu’on l’aida à planter une punaise. Parce que « on », c’était Peter. Parce qu’il avait fallu que Lorenzo passe dans les couloirs à cet instant précis. Parce qu’après plusieurs jours à supporter chaque matin la vision d’un visage morne ayant perdu son éclat d’antan, Summer s’était surprise à sourire et ricaner bêtement autrement que grâce à un film léger. Parce que cette scène si futile pour des couples normaux officialisait l’implosion du leur : elle était là, la triste vérité. Elle ricanait bêtement. Elle aurait pu rougir. Elle oubliait ses problèmes en la personne de son premier amour. En quelqu’un d’autre. Pas en son mari. Lui non plus ne se vantait plus d’être heureux en ménage depuis un moment. Lui aussi avait le sentiment que ce mariage n’avait plus aucun sens, qu’il l’étouffait. Et il savait où il aurait pu aller chercher sa bouffée d’air frais... Ça faisait un moment qu’ils le savaient tous les deux : d’où leur silence. Pour taire des aveux qu’ils pensaient plus douloureux si formulés. Ils avaient lâchement opté pour une solution qui les pousserait à se détruire mutuellement, à petit feu. Peut-être parce qu’il était plus facile de fuir que d’affronter ses problèmes. Peut-être parce qu’ils n’avaient plus l’énergie de s’emporter dans une dispute enflammée. Peut-être parce qu’ils n’avaient plus la force de pleurer. De se parler. Certainement parce qu’ils n’avaient plus l’envie de s’aimer, n’arrivaient plus à se détester, et préféraient ne plus se considérer. C’était pire. Ô combien pire. Ainsi, lorsqu’elle monta dans sa voiture alors que le soleil commençait à exprimer sa volonté de s’évanouir derrière les quelques collines qu’on apercevait depuis le lycée, Summer passa machinalement une main sur son visage, soupirant en tentant de se forcer à penser à autre chose. À ne pas anticiper la scène qui l’attendait chez elle : triste tableau qui se dessinait à l’horizon. De deux choses l’une : soit Lorenzo continuerait de lui reprocher de « flirter » avec Peter alors qu’elle s’était contentée de sourire –auquel cas la soirée finirait encore dans les cris et la haine- ou ils reprendraient leur affreuse routine d’indifférence destructrice. Deux options qui lui suggéraient de conduire doucement, pour ne pas rentrer trop rapidement. Elle n’avait pas hâte. Vraiment pas. Seul réconfort apparent : la radio de sa voiture qui lui chantonnait des sons qui lui évoquaient l’été, indéniablement approchant. Qu’allaient-ils faire de leurs vacances ? Rester cloîtrés chez eux en ne s’adressant pas la parole ? Effectuer ce voyage à New York dont ils avaient parlé, pour se persuader que quelque chose était encore possible ? Et voilà qu’elle repensait à lui. A eux. C’était obsédant. Elle aurait voulu être capable de se détacher de sa propre personne, un instant, dans une forme de dualisme douteux qui permettrait à son âme de surplomber ce corps dont elle était prisonnière, pour souffler un temps, regarder d’autres paysages, se reposer. Du repos. Elle ne rêvait plus que de ça. Non pas qu’elle soit physiquement fatiguée ; elle était moralement exténuée. Elle voulait une pause, une trêve. Juste un armistice… non mieux encore. Un traité d’amitié. Un traité d’amour. Encore un. Soudain, elle fut tirée de ses pensées par le son de la radio, qui changea considérablement de rythme. Elle reconnut une chanson qu’elle avait ouïe à quelques reprises, un air assez populaire ces derniers temps, apparemment. « now you’ve been talking in your sleep, things you never say to me, tell me that you’ve had enough of our love. » Elle grimaça, tentant de se persuader qu’elle n’avait pas à écouter les paroles, que ce n’était qu’une stupide chanson. Vraiment, vraiment stupide. « Just give me a reason, just a little bit’s enough, just a second, we’re not broken just bent, and we can learn to love again ». Et pourquoi fallait-il qu’elle pense à son couple ? De toute façon, cette chanson ne pouvait pas se rapporter à eux. Parce qu’apparemment, le couple –fictif, qui plus est- de la chanson était capable de ré-apprendre à s’aimer. Pour eux, c’était probablement fichu. Si c’était une évidence, pourquoi est-ce que ça faisait si mal ? « I thought that we were fine –we had everything – your head is running wild again, my dear we still have everything. And it’s all in your mind –yeah, but this is happening. » Oh pour sûr, c’était réel. Sa gorge se serra. « You’ve been having real bad dreams » … seulement lorsqu’elle trouvait le sommeil. Sa lèvre tremblota « Used to lie so close to me. » Ils auraient probablement aimé trouver le réconfort nécessaire dans les bras l’un de l’autre. « There’s nothing more than empty sheets between our love » Pire que des draps insignifiants, plusieurs mètres séparaient le canapé d’un lit trop froid, le soir venu. C’en était trop, sa respiration devenait erratique, son cœur s’emballait, ses traits se crispaient. Elle envoya sa main tremblante à l’aveuglette vers l’emplacement approximatif du bouton d’arrêt de la radio, appuyant un peu partout sans réussir à arrêter le son déchirant qui sortait des haut-parleurs. Encore une fois elle voulait fuir, elle voulait éviter qu’on lui narre une vérité blessante au travers de paroles trop bien choisies. Ses gestes devinrent nerveux alors qu’elle cherchait l’interrupteur, comme si sa vie en dépendait. Elle commençait d’ailleurs à pleurer, malgré tous ses efforts pour se contenir. Si elle avait été plus calme, elle aurait tout à fait pu éteindre la radio sans problème. Mais là, ses gestes brusques et peu contrôlés en avaient décidé autrement, tandis que sa vision floutée devait se concentrer sur la route. « Mais… » Implora-t-elle machinalement, continuant sa mouvance peu assurée. Pleurant à plus gros sanglots, nerveusement, elle finit par taper violemment contre le tableau de bord, en réalisant qu’elle arrivait déjà dans son quartier. « Putain... un coup sur ces trop nombreux boutons. ... de radio... un autre coup. ... de merde ! » Summer jurait peu. C’était si… unladylike. Elle jurait quand elle était énervée. Elle jurait quand elle cherchait à blesser quelqu’un, à être méprisante. Assez rarement, finalement. En l’occurrence, ce n’était pas tant sa radio qui l’énervait, mais bien l’idée même de ne plus rien contrôler. Finalement c’était assez symbolique de sa situation actuelle : une rouquine en pleurs qui tentait en vain d’arrêter une machine qui lui crachait des vérités dont elle cherchait à se persuader qu’elles n’existaient pas. Sa vie était cette chanson, qu’elle refusait de se chanter. Ils n’apprendraient peut-être plus jamais à aimer. Elle resta dans l’allée quelques temps. Il fallait qu’elle se calme, qu’elle arrête cette ridicule crise de pleurs qui ne faisait que la rendre un peu plus honteuse, qui l’infantilisait un peu trop à son goût. Elle devait être forte. Elle avait déjà vécu pire… non ? Elle avait déjà survécu à plus grave. Elle prit donc de grandes inspirations, à la manière d’une apprentie fan de yoga, et sortit de la voiture après quelques minutes, claquant la porte derrière elle en esquissant un sourire en se regardant dans le reflet peu net que lui offrait la vitre de la portière avant-gauche. Un sourire peu naturel, certes, mais qui adoucissait efficacement ses traits préalablement crispés. Ses escarpins claquèrent à dix reprises avant qu’elle n’atteigne la porte de la maison 44. Elle entra avec peu de conviction, posant ses clés dans le vide poche une fois à l’intérieur, fermant la porte derrière elle. « Lorenzo ? » s’enquit-elle, incertaine de seulement vouloir entendre sa voix lui rétorquer qu’il était bien rentré. Elle fit quelques pas de plus, posant son sac dans l’entrée, puis l’aperçut finalement, assis face à la table de la salle à manger, l’air grave. Elle savait alors qu’il était l’heure d’affronter ses problèmes en face. Elle le connaissait encore trop bien pour songer qu’elle avait le droit de partir s’enfermer dans sa chambre. Pas ce soir. Elle s’approcha donc de lui, restant debout devant la table, physiquement parfaitement opposée à lui. Elle ne savait trop dire ce qu’elle attendait. Des excuses ? Elle pouvait courir. Des reproches ? Certainement. Pourtant elle lui en voudrait de lui en faire. Des aveux, peut-être. Une confession, une formulation explicite de ce qu’ils se cachaient depuis trop longtemps : ils n’apprendraient peut-être plus jamais à s’aimer. |
| | |
| Sujet: Re: « you used to lie so close to me. » || LORENZO Sam 15 Juin - 11:02 | |
| En rejoignant sa classe, Lorenzo avait pleine conscience d'être trop déboussolé pour être productif, cet après-midi. Heureusement pour lui, il était libre, cet après-midi là. Pas de cours, pas d'élèves. Libre ... Et pourtant si prisonnier de ses pensées. Elles se bousculaient dans sa tête, l'image de cette scène revenait encore et encore, cette fierté maladive qu'il avait ressenti, en la voyant avec Peter. Pourtant, il aurait cru aujourd'hui, ne ressentir que de l'indifférence, à l'égard de Summer. Mais il avait été jaloux, une jalousie difficile à admettre au début. Leur mariage était terminé - avait-il seulement vraiment débuté un jour - il était trop tard pour la jalousie, la fierté, les regrets. Ils ne formaient plus un couple, tout juste deux collègues en collocation. Alors, ce sentiment amer n'avait pas sa place dans la donne, dans leur histoire, aujourd'hui. C'était trop tard. Il avait laissé passer sa chance, n'avait pas joué ses cartes. Il n'avait plus rien à revendiquer aujourd'hui. Il les aurait voulu toutes les deux, désormais il se retrouvait seul. Sans même une des deux.
Il décida de rentrer, dans cette maison qui n'était plus un foyer. Il n'était plus vraiment chez lui. Pourtant, tous deux continuaient à cohabiter, à agir comme si de rien était. Comme si cette tempête allait passer, et laisser place au soleil. Mais les dégâts causés étaient irréparables. Ils devaient simplement l'admettre. Ils n'avaient jamais été courageux, n'avaient pas tout misé sur leur mariage. Chacun s'était investi, tout en considérant le plan B qu'ils gardaient sous la manche, leurs ex, ceux pour qui ils étaient quand même un peu revenus ici, il ne fallait pas se leurrer. Pourtant, ils étaient incapables de reconnaître leur échec, aujourd'hui. Leur mariage était une blague, depuis le début, une idiotie. Un de ces trucs qu'on commence, en sachant pertinemment que ça ne fonctionnerait pas. Mais ils avaient dû essayer. Et voilà ...
Arrivé chez lui, il resta un moment dans l'entrée, à scruter l'escalier, les différentes pièces. Il avait habité ici longtemps, avant de partir pour New York, puis de revenir avec Summer. Ils étaient ici depuis deux ans, et, bizarrement, il ne s'était jamais senti chez lui, avec elle. A moins que ces pensées ne soient fausses, formulées par son subconscient pour minimiser la douleur. Il l'avait perdue physiquement, cependant il n'en restait que la perdre pour de bon n'était pas facile. Ils s'étaient mariés, décidés à construire quelque chose à deux. Au bout du compte, ils n'avaient construit que du vide, qu'ils s'étaient ensuite appliqués à détruire. Il finit par rejoindre la cuisine, pour se verser un verre d'eau. Puis un autre, Impossible de calmer sa soif. Il alla jusqu'à la table, et s'assit, un moment. Depuis combien de temps n'avaient-ils pas partagé un repas ensemble, à cette table conviviale ? Les premiers souvenirs revenaient dans sa mémoire. Leurs premiers souvenirs, qu'ils avaient construits, à deux. La gêne était palpable, à l'origine. Le fait de se marier si vite retombait finalement sur leurs épaules, ils apprenaient à se connaître autant qu'ils apprenaient à vivre ensemble. Mais rejeter la faute sur le compte de la vitesse n'était qu'une faible excuse. Ils n'y avaient pas cru, alors à quoi bon espérer un miracle.
Il resta là, de longues heures, perdu dans le passé. Il revoyait leurs scènes se dérouler, cette complicité naissant peu à peu. Jusqu'à cette soirée malheureuse. Il l'imagina, tourner dans la cuisine, s'impatientant du retour de son mari. Imaginant mille et une maîtresses, alors qu'il lui était fidèle. Physiquement. Il revit leur dispute, cette façon dont il se jeta sur elle, elle qui s'abandonnait à lui, elle qui n'avait demandé que ça, au fond, juste de l'attention, de l'amour, de la passion, sincère. Mais il ne lui était plus mentalement fidèle depuis trop longtemps. Si son corps appartenait à Summer, son coeur avait été volé depuis, par une autre. Et quand il prononça son prénom, il revit sa pauvre épouse se décomposer, s'énerver, passer par tous ces sentiments. Il avait fait pire que la tromper. Et au fond, il était juste normal, qu'elle soit sereine avec un autre. Il était allé trop loin pour qu'elle le soit avec lui. L'avait-elle seulement été un jour. Ce fut finalement la porte de l'entrée, qui le sortit de ses pensées. C'était elle, il n'aurait pas cru qu'elle reviendrait. Mais après tout, elle rentrait simplement chez elle. « Je suis là » répondit-il simplement. Elle rejoignit rapidement, à quoi bon perdre son temps. « Tu t'assois, avec moi ? » Une table pour les séparer, probablement la plus forte proximité qu'ils étaient capables de partager, désormais. « Je suis désolé, pour tout ce que je t'ai fait. Mais je crois que maintenant, il faut qu'on arrête, on ne mérite pas tout ça. » Elle méritait tellement mieux, et tellement plus que ces excuses bidons. |
| | | Mes voisins commèrent à propos de moi
Nombre de messages : 1695 Etudes/Metier : Secrétaire au lycée Love : Peter Humeur : apaisée Inscription : 06/07/2012
| Sujet: Re: « you used to lie so close to me. » || LORENZO Mar 25 Juin - 0:17 | |
| C'était illogique. Tout était parfaitement illogique. Lorenzo n'avait pas à être jaloux alors même qu'ils étaient devenus de parfaits étrangers; Summer n'avait pas à ressentir quoi que ce soit pour Peter alors qu'elle avait si longtemps reproché à son mari d'en aimer une autre. Son mari ne devait pas en aimer une autre. D'un point de vue purement rationnel, ils étaient totalement irresponsables: deux adultes unis par un lien soit-disant indéfectible, et qui faisaient en réalité de cette union un simple bout de papier qui les autorisait à vivre en colocation et à s'estimer propriétaire de l'autre, au point d'en devenir possessif, au point de criser lorsqu'il en regarder un(e) autre, sans pour autant s'aimer. Ils se possédaient sans s'aimer, s'aimaient tout en étant incapable de se posséder l'un l'autre. Ils avaient voulu être ensemble, mais toujours avec cette part de retenue que d'autres couples n'avaient pas. Il leur manquait la confiance. Il leur manquait la dévotion totale l'un à l'autre. Parce que l'un comme l'autre, ils savaient ne pas avoir l'exclusivité des pensées de leur conjoint. Et par cette petite réserve, ce petit bout de passé qui les hantait, l'un comme l'autre, ils s'étaient refusés l'un à l'autre. Résultat, ils étaient étonnement passés par toutes les étapes que connaissait un couple en crise sans jamais se sentir dans une union solide et exclusive. Ils étaient passés de l'amitié à la haine, de la haine à l'indifférence, plus douloureuse encore. Ils n'étaient restés que temporairement et de manière instable sur la case "couple heureux et amoureux". Quelques jours par ci par là, ils y croyaient. Ce n'était pas assez pour faire fonctionner un couple. Il aurait fallu qu'ils se fassent une confiance aveugle, qu'ils s'investissent sans se demander s'ils ne feraient pas mieux d'assurer leur arrière, des fois que leur prétendue âme sœur fasse de même dans son coin. Tant et si bien qu'en préparant leurs plans B respectifs, ils étaient devenus le plan B l'un de l'autre. Oh, le beau mariage.
Le temps avait passé, imperceptible, vicieux, floutant un peu plus leur vision des choses. Summer ne savait seulement plus différencier le vrai du faux. S'aimaient-ils vraiment? S'étaient-ils réellement toujours détestés? était-il justifié de penser qu'ils avaient abandonné trop tôt, ou au contraire s'étaient-ils trop acharnés? Elle n'en savait plus rien. Elle ne savait plus dire si elle était folle de lui au point de s'infliger une forme de masochisme douteux pendant deux ans, ou si au contraire elle n'avait cherché qu'à se servir de lui. Tout sonnait faux, des je t'aime qu'ils ne s'étaient dit que trop rarement aux souvenirs qu'elle en avait aujourd'hui. Un temps ils la rassuraient... actuellement, elle n'en était que plus terrifiée encore. Le pire, c'était qu'elle y avait cru. Le pire, c'est qu'elle avait encore si mal en songeant que tout était terminé. Le pire, c'est qu'elle avait encore envie qu'il la prenne dans ses bras en lui disant que tout allait s'arranger, qu'il l'aimait et que de fait ils pourraient tout affronter ensemble. Le pire, c'est qu'elle voulait qu'il lui mente, encore une fois. Elle n'avait jamais compris ces stupides paroles d'une chanson de Britney Spears. Elle l'avait toujours prise pour une mélodie pop un peu idiote sur les bords. Pourtant, sa solitude la tuait. Elle devait l'avouer, elle y croyait encore. Elle voulait qu'il la blesse, encore une fois. Oui définitivement, c'était stupide sur les bords. Sur les bords seulement. Le coeur a ses raisons que la raison ignore. ça non plus, elle ne l'avait jamais compris. Il fallait qu'elle lui reconnaisse ça; Lorenzo l'aidait à comprendre pas mal d'adages populaires. C'était douloureux.
Alors seule, devant la portière de sa voiture, en hésitant à entrer, souhaitant avoir une autre solution, elle se faisait un peu plus de mal encore en se demandant où il y avait eu erreur. Il lui avait pourtant semblé, cette fois où ils avaient été au restaurant, qu'ils avaient des choses à faire, à construire ensemble. Que même s'ils faisaient les choses dans le désordre, ils auraient pu avoir un avenir ensemble. Mieux encore, elle s'était décidée à oublier Peter, un temps. Elle avait voulu faire l'effort d'oublier son plan B. ça n'avait pas marché. Parce qu'il n'avait pas oublié le sien. Elle n'était même plus sûre de le blâmer. Si ça se trouve, s'il lui en avait laissé le temps, elle serait elle aussi retournée vers son ex. Elle n'était plus sûre de rien. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'effectivement, il y avait eu comme un bug dans le système. Pourtant, elle avait adoré ces quelques moments où elle lui avait souri sincèrement, où elle l'avait regardé un peu trop amoureusement et où elle avait vu dans son regard autre chose que cette culpabilité et cette volonté de silence qu'ils lisaient dans les yeux l'un de l'autre, désormais.
Une fois dans la maison, ne sachant trop sur quel pied danser, elle commença par vérifier qu'il était bien rentré; il était peut-être simplement parti. Elle trouverait peut-être un mot, un papier de divorce avec un stylo à côté. Il était peut-être allé vivre ailleurs... tout ça pour ça. Toute cette mascarade pour qu'il abandonne son foyer. Pardon, sa maison. ça aurait été un comble. Mais effectivement, il était toujours là. Summer entendit sa voix lui répondre, et elle s'approcha de lui dans un courage dont elle doutait encore. Elle ne voulait pas avoir cette conversation... et dans le même temps elle en mourait d'envie. De parler. Juste parler. Même si ce qu'ils avaient à se dire était déplaisant, il fallait qu'elle parle, qu'elle puisse expliquer librement son ressenti; elle ne pouvait le faire avec personne d'autre. Il n'y avait qu'à lui qu'elle pouvait se confier entièrement, et le fait qu'ils se soient condamnés au silence la détruisait. Elle devenait folle, prisonnière de ses propres pensées. Il fallait qu'ils parlent. Qu'ils s'avouent tout ces non-dits. C'était important. Aussi important que douloureux. Elle n'avait qu'une crainte: qu'ils n'adoptent le même ton que quelques heures auparavant. Qu'ils reprennent leurs remarques acerbes qui ne menaient à rien. Elle avait besoin d'une conversation sérieuse, et elle espérait que lui aussi.
Son ton calme le lui fit penser. Lorsqu'il lui demanda de s'asseoir avec lui, elle le fit, en acquiesçant légèrement, évitant son regard. Avec lui... ça faisait bien longtemps qu'ils n'avaient pas fait quoi que ce soit ensemble. Il commença. Plus encore: il s'excusa. En l'entendant prononcer ces mots, Summer releva ses grands yeux bruns vers lui, dans un regard intrigué et empli d'une reconnaissance toute nouvelle. Une quasi gratitude. Un merci silencieux. Elle avait envie de pleurer à nouveau -et s'en voulait terriblement-, mais cette fois-ci c'était aussi de soulagement. Dieu merci, ils allaient parler. Il fallait absolument qu'ils parlent. Il avait raison, ils ne pouvaient plus s'infliger ça. Elle acquiesça à nouveau, déglutissant difficilement. Ses traits n'étaient plus marqués par la colère, moins encore par l'indifférence, mais par cette étrange expression qui mêlait tristesse et soulagement d'une manière quasi poétique. Une fin qu'elle avait attendue, redoutée. Une fin douloureuse, mais qu'elle devait se résigner à accepter, pour son propre bien. « On a tout foiré, hein? » Murmura-t-elle dans un petit rire nerveux, fixant un point imaginaire sur la table dans le but de ne pas croiser son regard, qu'elle se savait pour l'instant incapable de soutenir sans s'effondrer. Elle devait se mordre la lèvre et se répéter intérieurement des phrases stupides pour garder sa contenance. Ce n'était pas le moment de croiser ses yeux azurs. « Je suis désolée, moi aussi. » Elle ne savait même plus de quoi, de tout, de ce qu'elle avait fait et pas fait, dit et pas dit, éprouvé ou pas. Tout ce qu'elle savait c'est qu'elle avait en elle ce sentiment de gratitude, de paix et de regret, mais de calme. Et ça faisait un bien fou, d'avoir mal différemment. « On a été naïfs... » Elle déglutit difficilement, ayant au coin des lèvres un petit sourire nostalgique qui témoignait de la tristesse qu'elle éprouvait, malgré ce soulagement certain. « Alors on... » Elle pinça ses lèvres l'une contre l'autre, baissant un peu plus le regard, comme pour empêcher les mots fatidiques de sortir. « On fait quoi maintenant? » Oh elle le savait bien, au fond. Il n'y avait pas des dizaines d'options, désormais. Ils venaient de faire un grand pas en avant, ils proposaient de s'offrir leur liberté. Et pour ça, pour ses excuses, elle avait envie de lui dire qu'elle l'aimait. Qu'elle l'avait aimé, qu'elle ne l'oublierait pas, qu'il aurait toujours une place dans sa vie, une place dans son cœur. Finalement, il était nécessaire qu'ils s'éloignent, qu'ils se prouvent qu'ils avaient encore du respect l'un pour l'autre -et pour eux-même- en s'éloignant, pour pouvoir se considérer à nouveau. Ils s'étaient détruit en tant que couple; ils pouvaient en revanche faire de parfaits divorcés. |
| | |
| Sujet: Re: « you used to lie so close to me. » || LORENZO Mar 25 Juin - 13:36 | |
| Etonnamment, elle se joignit à lui. Après sa scène de cet après-midi, il avait imaginé des coups, des hurlements, de la colère. Une réaction que Summer était en droit d'avoir, il le méritait. Pourtant, elle s'assit en face de lui, créant alors entre eux une des plus proches proximités qu'ils avaient pu avoir, au cours de ces dernières semaines. Une simple table en bois les séparait, depuis combien de temps ne s'y étaient-ils pas posés, ensemble, pour manger ou discuter ? Il ne partageait plus rien, à part une adresse commune, quelques objets matériels. Mais mentalement, chacun était ailleurs. Simplement retenus par leurs enveloppes charnelles qui, d'après le papier qui les liait, les obligeait encore à rester ici, à ne pas rejoindre leurs âmes, qui étaient déjà passées à autre chose. Ils étaient deux gamins. La situation était chaotiques, Lorenzo souffrait de voir la tristesse dans les yeux de son épouse ou, pire, de la voir rire avec un autre. Il haissait cette part de responsabilité qu'il portait. Pourtant, il était un gamin, alors il espérait encore qu'un quelconque maléfice vienne réparer l'artifice. Remettre de l'ordre d'un coup de baguette magique, comme s'il s'agissait simplement d'un bordel matériels, d'objets qui traînaient, à remettre en ordre sur des étagères. Mais leur vie avait volé en bien trop de morceaux, éparpillés ça et là, pour être encore réparable. Ils devaient simplement l'admettre. Mais ils étaient deux gamins. Naïfs, comme elle disait si bien.
Il approcha sa main pour caresser la sienne. Maintenant que la tempête était passée, qu'il ne restait qu'eux deux, les bras ballants, devant tous les dégâts à contempler, il ne ressentait plus aucune once, plus aucune méchanceté. C'était fini, ça y est. Ils grandissaient, quittaient ce monde naïf dans lequel ils s'enfermèrent un temps. Alors, maintenant, il pouvait l'apprécier à nouveau. Bien sûr, il ne l'oublierait jamais. Mais durant un temps, il l'avait fait, Summer avait disparu de son champ de vision, de son coeur, délibérément. Alors maintenant, il était trop tard. Là, au creux de sa poitrine, restait le doux souvenir de leur relation, du temps où ils étaient heureux. C'était beau. C'était terminé. « Oui, naïfs ... Quelle catastrophe » Leur relation, leur mariage, le mal qu'ils s'étaient infligés l'un à l'autre. Tout n'était que catastrophe. Maintenant, la guerre était terminée, ils signaient le traité de paix. Peut-être le début d'une nouvelle bataille : à qui la garde de Fitz, leur chien-dont-on-ne-parle-pas-souvent-mais-qui-existe-toujours ? à qui la jolie vaisselle, à qui la télé ... A qui la maison. « Je pense qu'il va falloir, euh, faire appel à un avocat. Et puis, partager. » Partager cette vie dont ils n'avaient jamais voulu. Pourtant, aujourd'hui, Lorenzo était amer, à l'idée de se séparer de certains biens matériels. « Je vais aller à l'hôtel, le temps de trouver un nouveau logement. Tu pourras garder Fitz temporairement ? » Fitz avait toujours été son chien à lui, mais peut-être que aujourd'hui, Summer imposerait une objection au fait qu'il le reprenne. Mais bon, de quoi se plaignait-elle, elle avait déjà la maison. Lui allait se diriger vers l'hôtel, dire qu'il s'y était rendu si souvent, avant. Accompagné, du temps où être vu avec des demoiselles dans le quartier était malvenu. Pas parce qu'il était marié, simplement parce qu'elles étaient trop jeunes pour que leurs voisins comprennent. Cet hôtel où il était allé avec Nina. Démarrer son célibat avec de si douloureux souvenirs était une étape bien difficile. Peut-être retournerait-il la voir, lui annoncer en personne. Pour l'instant, il n'en savait rien. L'annoncer à ses amis, aussi. Il était perdu. Après tout, c'était la première fois qu'il divorçait. Un divorce qui sonnait l'échec de leur mariage, une tâche de honte qui marquait à jamais le cours de sa vie. |
| | | Mes voisins commèrent à propos de moi
Nombre de messages : 1695 Etudes/Metier : Secrétaire au lycée Love : Peter Humeur : apaisée Inscription : 06/07/2012
| Sujet: Re: « you used to lie so close to me. » || LORENZO Mer 26 Juin - 21:29 | |
| Si l'atmosphère paraissait pesante, d'un point de vue extérieur, Summer trouvait en revanche que tout se passait pour le mieux. Pas dans l'absolu, ça allait de soit. Effectivement, il aurait été préférable de les retrouver assis à cette table dans un tout autre contexte, pour déguster un des plats que Lorenzo aurait amoureusement préparé devant des bougies que sa femme aurait soigneusement allumées en chantonnant gaiement à l'idée seule de passer du temps avec son époux. De ce point de vue là, en effet, les choses ne se passaient pas "pour le mieux". Toutefois, quand on considérait l'état puissant de crise dans lequel ils étaient plongés depuis trop longtemps maintenant, miss Andrews ne pouvait qu'apprécier le ton calme sur lequel ils entamaient les négociations sur leur divorce. Divorce. Elle avait toujours considéré ce mot comme un nom commun basique au possible; elle le voyait aujourd'hui comme une fatalité irrémédiable à la consonance déroutante. Deux êtres qui se séparaient, se quittaient, rompaient tout reliquat de lien dans l'espoir de trouver le bonheur ailleurs, dans la solitude, ou en tout cas en l'absence de l'autre. C'était généralement une action destructrice et révélatrice: la douce âme sœur d’antan devenait un requin qui espérait combler son chagrin en créant celui de son conjoint. Pour les Di Mascio, en revanche, c'était peut-être une preuve d'amour plus importante encore que ce que ne l'était leur mariage. Ils acceptaient de souffrir, une bonne fois pour toute, de ravaler leur ego, l'un comme l'autre, et ce dans le but de s'offrir un avenir meilleur -pas seulement à eux-même, mais bien l'un à l'autre. C'était une promesse. Une promesse plus forte que celle de leur contrat nuptiale. Une preuve de respect que Summer n'osait plus espérer. Elle pensait jusqu'à lors qu'ils resteraient plongés dans cette relation destructrice -si toutefois il était légitime de parler de relation- et silencieuse, qu'ils s'en voudraient de plus en plus de ces non-dits qui crevaient les yeux, de ces aveux que leurs silences criaient à en perdre la voix. Ils n'étaient plus. Plus rien. Plus jamais. Plus que deux inconnus sous un même toit qui finiraient par se rendre mentalement malades, irrémédiablement fous et probablement dépressifs. Alors oui: accepter de ravaler toute cette fierté qui les étouffait pour parler calmement et prononcer ce mot perçant sans se déchirer, c'était bien une preuve d'amour. Peu l'auraient compris. Ils allaient divorcer, et ce précisément parce qu'ils avaient encore un minimum d'estime l'un pour l'autre, un minimum de respect pour leur propre personne. Ce devait être compliqué à faire fonctionner, un mariage. Un mariage normal, s'entend. Celui où les mariés n'auraient jamais eu aucun doute sur la personne qu'ils épousaient, un mariage réfléchi, qui n'aurait pas été précipité, et dont les protagonistes la nuit tombée, bien entendu, ne rêvaient qu'à leur couple et son avenir. Summer et Lorenzo, eux, avaient toujours eu du mal à se projeter ensemble, dans le futur. C'était pour cette raison qu'ils étaient -enfin- sages d'envisager cette solution radicale. Trop tard, peut-être. Trop tôt, si ça se trouve. En tout état de cause, ils ne pouvaient plus continuer ainsi; ils s'étaient battus, un peu, ils avaient perdu, beaucoup. Ils faisaient tout à l'envers, une fois de plus c'était officiel: leur mariage avait ouvert la guerre, leur divorce était un traité de paix. Le parfait contraire de la plupart de ces mariages qu'on pense heureux, jusqu'à leur divorce. Ils en étaient aux négociations des termes de l'armistice. Nouvelle épreuve délicate avant l'officielle trêve des combats: partager. Trouver un avocat qui défende ses intérêts. Summer ne se battrait pas. Pas pour tout, en tout cas; s'il voulait la commode qu'elle avait emmenée à son aménagement, qu'il en soit ainsi. S'il aimait les draps qu'elle avait achetés, elle les lui laisserait sans problème. Il garderait sûrement Fitz, également. Même si Summer appréciait ce chien, il était bien celui de Lorenzo, en principe; elle n'avait aucune intention de le priver de son animal de compagnie. En revanche -et ça semblait logique-, elle souhaitait garder la maison. Elle ignorait encore tous les ressors juridiques qu'ils auraient à affronter, et ça l'effrayait. Techniquement, sur le papier, c'était bien elle la propriétaire de la bâtisse. Mais en cas de litige marital, elle était novice quant à la procédure à suivre. Novice. Encore heureux. Elle était déjà honteuse de se dire que d'ici quelques mois, et ce pour le restant de ses jours, elle serait Mademoiselle Summer Andrews, divorcée Di Mascio. ça sonnait terriblement mal. Elle serait divorcée. Elle aurait divorcé, une fois. Son "statut civil" -comme les formulaires surnommaient avec sérieux cette jolie case un peu trop indiscrète- changerait à jamais. Et à jamais il lui crierait, lorsqu'elle cocherait le petit carré d'un trait hésitant: "échec cuisant". « Tu vas demander à Adrian? » S'enquit-elle simplement, songeant qu'elle-même ne connaissait pas beaucoup d'avocats... elle n'aurait pas pensé en avoir besoin, étonnamment. Quand Lorenzo suggéra qu'il irait dormir à l'hôtel et lui demanda de garder Fitz, elle se décida finalement à le regarder, acquiesçant gravement. « Oui, bien sûr, il n'y a pas de problème. » Implicitement, cela voulait dire qu'il pouvait garder le chien, qu'elle pouvait garder la maison, non? Elle soupira légèrement, toujours étonnamment apaisée. Encore exténuée, mais presque agréablement, comme si on lui promettait bientôt un lit confortable où se reposer tout le temps qu'elle voudrait. Et sa main posée sur la sienne ne faisait que renforcer ce sentiment de calme. C'était fini, mais ils décidaient d'en faire une belle fin. Elle en était infiniment reconnaissante. « Tu sais... j'ai été contente d'être ta femme pour un temps. J'ai fait des jalouses... » Confia-t-elle dans un petit sourire bienveillant, plaisantant volontairement dans l'espoir vain d'éradiquer définitivement cette petite pointe de douleur en elle. Elle avait déjà été lâche -ou courageuse, selon certains- à plaisanter de choses graves. Toujours. Rire. Elle aurait pu plaisanter dans un hôpital quelques heures avant de ne se faire opérer. Parce qu'elle avait peur. Parce qu'elle détestait avoir peur. Parce qu'elle haïssait le sentiment que sa propre vie lui échappait. Parce qu'en riant, elle semblait se moquer de la personne qui en avait désormais le contrôle, qui qu'elle soit. Par là, peut-être avait-elle le sentiment d'en reprendre les commandes, et en attendant, d'asseoir leur complicité perdue, retrouvée grâce à un bout de papier qu'ils n'avaient seulement pas encore signé. ça viendrait... - Spoiler:
Alors attends, je tiens à faire une annonce sur la place publique: C'EST MON 1000ème MESSAGE rien que pour toi
|
| | |
| Sujet: Re: « you used to lie so close to me. » || LORENZO Lun 8 Juil - 21:59 | |
| Demander à Adrian ? Evoquer une tierce personne donnait un regain de crédibilité, de véracité, à leur histoire, à cette situation sordide. Projeté dans la réalité, Lorenzo perdait déjà pied, comme s'ils se tenaient face à une situation trop grande pour lui, un montagne trop difficile à gravir. Cependant, ils avaient décidé, aujourd'hui, d'avancer. Plus mûrs, plus grands, ils ne pouvaient plus se stopper une nouvelle fois, faire pause sur le CD de leur vie, car la chanson suivante était triste, mélancolique. Etait la dernière.
« Je pense, que je vais voir avec Adrian. Lui demander, tout au moins. Et toi ? » répondit-il sans grande conviction. Annoncer la nouvelle à leur entourage paraissait surhumain. Avouer que leur couple traversait un gros orage était un fait. Dire que la tempête avait causé trop de dégâts pour que leur foyer soit réparable était bien plus difficile. Cette notion d'échec, encore et encore, que Lorenzo se refusait à accepter. Car il était fier, car il était un mâle. Et aussi car cet échec était la preuve de toute la souffrance qu'il avait donné à Summer. « Je suis désolé, tu sais, encore ... » Il se répétait, la culpabilité n'en était pas moins douloureuse. Leur couple avait le mérite de ne pas avoir duré longtemps. Dès lors, il était facile de s'en repasser le film, encore et encore, mentalement. Et encore plus facile de constater toutes les erreurs qu'il avait commise, en si peu de temps. A croire qu'il l'avait fait exprès. Oui, cela semblait l'excuse la plus crédible, la raison la plus valable. Alors que non, il avait juste été inconscient, fou. Il avait eu son "permis de se marier" dans une pochette surprise, et avait ainsi causé de gros dégâts. Comme quoi, ce droit ne pouvait être donné à n'importe qui. Quoi que. Il ne pouvait s'empêcher d'imaginer la situation autrement. Et s'il n'avait pas épousé Summer, mais cette autre-fille-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, celle qui l'avait marqué à vie, d'une trace bien plus douloureuse qu'une simple cicatrice sur le front. Cette fille que, intentionnellement, Summer mentionnait dans le lot des "jalouses". Mais en faisait-elle encore partie. Si elle l'avait attendu, leur vie serait digne d'une mauvaise série télé. Si elle ne l'avait pas attendu, il se retrouverait seul, comme un con. Avec Fitz (son chien, pour ceux du fond qui ne suivent pas). « Et j'ai été également ravi d'être ton mari pour un temps » il eut un petit sourire nostalgique, déjà les vieux souvenirs le gagnaient. « Tu vas faire quoi, maintenant ? Rester ici ? » Et la question qui le taraudait, coûte que coûte, retenterait-elle sa chance avec Peter ? Mais il était trop fier pour la poser. Et surtout, il ne voulait pas entendre sa question en retour. |
| | | Mes voisins commèrent à propos de moi
Nombre de messages : 1695 Etudes/Metier : Secrétaire au lycée Love : Peter Humeur : apaisée Inscription : 06/07/2012
| Sujet: Re: « you used to lie so close to me. » || LORENZO Ven 12 Juil - 21:41 | |
| Tout ça était bien trop vrai, bien trop réel. Pourtant Summer avait du mal à s'y faire, à réaliser que ça se passait pour de bon. Pendant toute la durée de leur mariage -c'était bien là tout leur tort- ils s'étaient répété à eux-même ce petit refrain quasi rassurant: "au pire, on divorcera". Le pire, ils y étaient. Cette hypothèse avait été leur refuge, leur joker désormais épuisé. Le genre de décision qu'on ne peut pas prendre à la légère et dont les répercutions se mesurent à l'échelle d'une vie. La partie était terminée, et tous deux en sortaient grands perdants. Finalement, c'était peut-être consolant; tout aurait été bien pire si l'un d'eux avait gagné au détriment de l'autre. Au moins de cette manière, ils pouvaient aspirer à la confiance et au calme. C'était ce Lorenzo-là que Summer appréciait. Pas celui qui revoyait son ex en cachette, pas celui qui s'énervait dans le couloir parce que sa femme parlait au sien -quoi qu'en d'autres circonstances et de manière plus modérée, sa jalousie eut pu être touchante. Mais bien celui à qui elle pouvait parler de tout, celui dont elle avait l'impression parfois qu'il la connaissait mieux que ses amis les plus proches, celui en qui elle devait et pouvait avoir entièrement confiance. Et il fallait qu'elle entrevoit cet homme pour la première fois depuis de long mois le jour où ils décidaient de mettre un terme à cette mascarade, à leur mascarade.
Et pour ce faire, il fallait un avocat, à ce qu'il paraissait. Des avocats, Summer n'en connaissait pas des tonnes. Elle n'en connaissait même qu'un: Adrian... qui de toute évidence, s'il devait être mêlé à cette affaire, le serait aux côtés de Lorenzo. La rouquine haussa une épaule, incapable de réfléchir à ce détail -pourtant si important- pour l'instant. Il fallait encore qu'elle-même digère l'officialisation de leur échec. « Je ne sais pas encore. » Les mains posées sur ses genoux, la jeune femme ne pouvait s'empêcher d'essayer de comprendre. Comprendre quoi? C'était peut-être précisément ce qu'elle ne comprenait pas; elle ne savait pas si elle devait s'étonner de son divorce imminent ou s'étonner d'être encore mariée à l'heure actuelle. Qu'est-ce qui avait changé? Pourquoi cette dispute-là marquait la fin de leur histoire alors que les précédentes n'étaient vues que comme des crises passagères? D'un point de vue purement logique, il était bien mieux pour leur santé mentale à tout deux qu'ils arrêtent les dégâts: tous les couples ont leurs hauts et leurs bas, rares sont ceux qui comptent dix fois plus de bas que de hauts... du moins pas les couples heureux. C'était si insignifiant de revenir sur leur histoire. Comment aurait-ils pu la résumer? Grosse blague. Stupide combat pour la fierté aux allures redondantes. Trahisons successives mais jamais trop grandes. Confiance modérément aveugle l'un en l'autre. Non, mieux: le résumé tenait en quelques mots, que Lorenzo venait de formuler à haute voix. Je suis désolé. C'était ça: un mal qu'ils s'infligeaient quasi fatalement mais dont ils se sentaient coupables. Pour toute réponse, Summer accepta de ses lèvres qu'elles dessinent un fin sourire sur son visage. C'était tout ce qu'elle pouvait lui répondre -en silence, de préférence. Elle lui était reconnaissante.
Tous ces propos sonnaient comme un clap de fin. Pourtant ils ne faisaient qu'entrer dans une étape de plus. Summer avait du mal à se projeter dans l'avenir, depuis un certain temps maintenant, et c'est probablement ce qui l'avait poussée à ne pas réfléchir à sa vie post-Lorenzo. Merde alors. Il allait falloir reconstruire quelque chose, ici, ailleurs, n'importe où, n'importe comment, avec n'importe qui. Cette nouvelle liberté, loin de la griser, la déroutait. C'était comme si elle ne s'était jamais posé la question: son mariage avait échoué, c'était pour elle la fin de la partie. Mais cette métaphore involontaire qui l'aidait à cerner son mariage avait ce tort qu'elle ne lui permettait pas d'entrevoir son divorce comme une étape, et ne lui avait jamais donné l'occasion, de fait, de réfléchir à ce qu'elle souhaitait pour plus tard. « Je... hum... oui je pense que je vais rester ici, j'y ai mon travail, mes amis... » ... ma maison. Non vraiment, elle ne se voyait pas partir. C'était elle qui avait voulu revenir, à vrai dire. Et elle n'avait pas encore trouvé de raison de partir -outre le fait qu'elle essuyait un divorce et pouvait considérer celui-ci comme un nouveau départ. Peut-être aussi ne s'avouait-elle pas qu'elle ne voulait pas d'un nouveau départ ailleurs parce que "ailleurs", il n'y avait pas Peter. « Et toi? Tu as des projets? » Peut-être y avait-il réfléchi, lui. Peut-être avait-il de l'argent sur un compte épargne dans l'optique de tout plaquer et recommencer une vie en Europe -pourquoi pas- à Philadelphie -s'il y tenait- avec Nina -en tout cas. ça ne regardait pas Summer. ça ne la regardait plus. Pourtant à la vérité, elle était curieuse de savoir s'il réussirait à être en couple avec elle ou si elle était destinée à n'être qu'un fantasme. Elle voulait presque savoir si elle était la femme de sa vie ou la femme de ses rêves; celle qu'il aimait plus que tout, ou celle qui servait de support à sa représentation utopique d'un amour qu'il n'avait encore pas trouvé. L'avait-il mentalement quittée pour un songe ou pour une personne? Cette curiosité avait quelque chose de malsain, Summer s'en rendait bien compte. C'est pourquoi elle se taisait. Et au fond d'elle, malgré tout, elle espérait que la brunette ne soit pas que la représentation de ses rêves adolescents, même si leur histoire ne durait pas toute une vie; il était plus facile de soigner un chagrin d'amour que la nostalgie des années passées. |
| | |
| Sujet: Re: « you used to lie so close to me. » || LORENZO Dim 11 Aoû - 11:32 | |
| Elle ne savait pas. Ils ne savaient pas quoi faire, et encore moins comment le faire. Lors de leur cérémonie de mariage, Lorenzo avait regretté ne pas recevoir un guide, un mode d'emploi, un livre indiquant quoi faire et à quel moment. Il avait toujours besoin de repères, d'être sûr qu'il agissait correctement. Pourtant, chaque couple était unique. Chaque mariage avait ses propres règles, ses propres logiques. Et en voulant à tout prix ressembler au couple parfait lambda, au mari trop aimant et trop attentionné, il s'était emprisonné lui même dans cette prison dorée. Il s'était lui même affligé ces maux, ceux qui l'avaient aliéné et avaient réveillés les rêves passés de son ancien grand amour. Il avait voulu trop bien faire, pour parfaire la mascarade, pour embellir leur mariage, enjoliver le tableau, la pièce qu'ils jouaient. Mais il n'était qu'un homme, qu'un être humain après tout. S'il avait pris le temps - ne serait-ce qu'une petite infime seconde - pour réfléchir, pour se représenter cet avenir qu'il dessinait, il aurait compris qu'il n'était pas à la hauteur de ses desseins. Mais Lorenzo avait foncé, tête baissée, sans regarder, probablement pour n'éprouver aucun regret. Et finalement, les remords s'entassaient aujourd'hui. Et si j'avais agi autrement, et si nous avions pris notre temps, et si notre histoire s'était déroulée dans une autre ville. Seulement, aujourd'hui, il était trop tard pour tout ça. (HJ : rien à voir, mais j'entends tout de suite un concert italien qui vient de la rue, voilà c'est dit). Elle n'était plus là, elle n'était plus sienne. Et lui, cet idiot, alors qu'il avait d'abord voulu lui appartenir tout entier, avait finalement souhaité lui échapper. Pourtant, il n'éprouvait aucune joie à retrouver sa liberté. Au contraire, il ne restait qu'un goût amer et désagréable, celui de l'échec. Car encore une fois, son égo, sa fierté, faisaient des leurs. Jamais ils ne le laisseraient tranquilles. Au moins, cela pouvait le conforter dans une chose : leur mariage n'aurait jamais pu fonctionner. Et ils avaient été idiots, de penser que partir à l'envers pourrait les emmener vers une issue normale. Leur couple n'avait jamais correspondu à un quelconque normalité.
Sans surprise, Summer annonça sa volonté de rester ici. Bien sûr, naturellement. Ils y avaient construit leurs vies. Séparément. Et finalement, ce divorce ne faisait que remettre les choses en place : ils n'avaient jamais partagé grand chose, n'avait pas énormément d'amis en commun. Juste un peu de vaisselle et un chien. Le partage serait vite fait. A croire qu'ils s'y étaient toujours préparés, inconsciemment. Ils n'avaient jamais organisé de grand dîner commun avec tous leurs amis, les avaient toujours vu chacun dans son coin. Pour préparer le futur, pour préparer à cette fatalité inévitable de leur divorce. « Je vais rester, également, après tout je vais probablement passer proviseur l'année prochaine, je serais fou de laisser tomber ça. Et puis, tu sais, la bande ... » ET NINA PUTAIN. Son coeur gueulait au fond de lui, gueulait de lui dire que s'il restait, c'était aussi pour Nina, parce que son coeur n'avait cessé de penser à elle, et qu'aujourd'hui ses rêves d'une histoire avec elle étaient plus que jamais décuplés. Mais hors de question de lui infliger cette vérité. Et puis, il devait d'abord annoncer la grande nouvelle à Rose. Il ne mettrait plus leur amitié en péril une seconde fois. Mais Nina, oui putain Nina, cette fille ne quittait pas une seconde ses pensées. Elle était le synonyme même de ce divorce, elle en était une raison valable à elle toute seule. Et même si rien n'advenait, au moins désormais il ne se sentait plus coupable des sentiments qu'il éprouvait. Il pouvait vivre cet amour, même si c'était pour lui, même en silence. Il y était autorisé, libre, et ça faisait du bien. « font color=steelblue>Alors si je peux je vais peut-être me trouver un logement dans le quartier, donc. Je verrais. » Il avait l'impression de tourner en rond. Et, surtout, il ne voulait pas encore penser à ça. Pour l'instant, le motel qui, mine de rien, retardait la dernière étape cruciale. Prévoir au conditionnel était moins douloureux. « Je vais aller faire ma valise » annonça-t-il en se levant. Rester ici plus longtemps lui était presque insupportable. Il ne savait plus quoi dire, c'était terminé. Depuis longtemps même. |
| | | Mes voisins commèrent à propos de moi
Nombre de messages : 1695 Etudes/Metier : Secrétaire au lycée Love : Peter Humeur : apaisée Inscription : 06/07/2012
| Sujet: Re: « you used to lie so close to me. » || LORENZO Ven 23 Aoû - 15:19 | |
| Les enfants ne rêvaient pas à un mariage comme celui-ci. Les deux conjoints, précisément, n'avaient jamais envisagé leurs vies de la sorte. Ils s'étaient envisagés différemment, avaient pensé leurs relations amoureuses autrement. Ce n'était pas un mariage auquel on rêvait, c'était même un mariage auquel peu croyaient. Pourtant, il avait eu le mérite d'être réconfortant, au moins au début. Summer avait encore du mal à l'admettre, étant donné qu'il était vital pour l'un comme pour l'autre qu'ils se débarrassent du poids qu'était devenu leur conjoint, mais elle trouverait la maison drôlement vide en l'absence de son colocataire de plus d'un an. Même s'il n'était pas tout à fait ce à quoi elle avait rêvé, elle avait un temps réellement apprécié de retrouver ses bras réconfortants après une dure journée, ses plats italiens lorsqu'elle était affamée, ses sourires bienveillants lorsqu'il décidait de lui en décerner. Ces moments de paix, ils n'en avaient peut-être pas connu des tas, mais lorsqu'ils avaient été là, la rouquine les avait appréciés. Mieux encore, c'était dans ces moments-là qu'elle songeait que, même s'ils faisaient tout de manière non conventionnelle, ils auraient peut-être leur chance. C'était dans ces moments-là qu'elle était contente, et quasi fière, d'être mariée. D'avoir le droit de lui tenir la main en public si le cœur lui en disait. De se rendre aux rares barbecues du voisinage en sa compagnie. De cocher la case "madame" dans les formulaires administratifs.
Seulement elle ne lui avait pas souvent pris la main. Ils n'étaient pas beaucoup sortis, du moins pas ensemble. Et Summer n'avait eu qu'à remplir quelques formulaires médicaux et des fiches d'imposition. On ne faisait pas tenir un mariage sur ces fines bases. Pas même sur les quelques étreintes bienveillantes qu'ils s'accordaient au début. Bienveillantes. Peut-être à l'occasion amoureuses, sur un mal entendu. Cela n'allait pas être facile de désormais affirmer qu'elle était divorcée. Summer aurait à se battre avec Alana pour savoir qui aurait droit au numéro du plus attirant des deux hommes qui les abordaient. Elle viendrait aux barbecues seule, elle adopterait peut-être un chat. Non. Non, pas de chat. Quoi qu'elle les adorait, ils semblaient un trop évident raccourci vers sa vie de vieille fille. Pas de chat. Pas avant ses 70 ans... ou pas avant d'être aux côtés d'un homme qui aimait aussi les chats. En tout cas, Lorenzo et elle continueraient de se croiser, puisqu'ils comptaient tous les deux rester dans le coin. Et en secret, ils savaient tous les deux ce qu'ils n'osaient pas dire qui les retenait plus que de raison à Magnolia. De ce point de vue, il était nettement préférable qu'ils divorcent à l'amiable. Qu'ils soient plus sages et plus attentifs l'un à l'autre pendant leur divorce qu'ils ne l'avaient été pendant leur mariage. Un comble. « D'accord. » Elle acquiesça pour appuyer les deux seules syllabes qu'elle trouva à prononcer, soucieuse de lui faire savoir qu'elle l'entendait.
Puis vint le moment fatidique: faire ses valises. C'est presque surprise que Summer releva le regard vers lui, comme si on la sortait de ses pensées pour la mettre devant un fait en cours d'accomplissement. "Ah, alors c'est bien réel?". C'était un peu ce qu'elle pensait. Et ça l'était. Ils y étaient. Inconsciemment, ils avaient toujours su, au fond, que ça arriverait. Mais c'était toujours une hypothèse, une éventualité. Une virtualité. Après tout ce temps, Summer semblait avoir du mal à décerner le vrai du faux. Leur divorce, c'était du vrai. Il faudrait qu'elle s'y fasse. Lorenzo se leva, sa femme -encore officiellement- resta silencieuse. Pour changer. Ses pas commençaient à raisonner derrière elle, chaque crissement -pourtant léger, mais lui semblant insupportable- de ses chaussures lui hurlant de ne plus rien ressentir. Il n'y avait plus rien à ressentir. Ils étaient du passé, ils devaient oublié qu'ils s'étaient comporté comme des adolescents capricieux. « Au revoir. » Un murmure, peut-être juste pour elle, pour qu'elle réalise. Ils n'étaient plus, depuis longtemps déjà. Aujourd'hui ce qui changeait, c'était qu'ils n'avaient plus le vain espoir d'un jour être à nouveau... si tant est qu'ils n'aient jamais été. |
| | |
| Sujet: Re: « you used to lie so close to me. » || LORENZO Dim 8 Sep - 18:12 | |
| Une fois dans "la chambre", dans "leur chambre" plutôt, qui devenait déjà "la chambre de Summer", il sortit une valise du placard pour y ranger sommairement ses vêtements. C'était on ne peut plus bizarre, et pourtant il avait voyagé plus d'une fois dans le passé, choisi des chemises, des pantalons, à emporter. Mais là, il emportait tout, où du moins le plus possible, que pouvait contenir sa valise. Mais là, il n'allait pas revenir au bout de quelques jours, la tête et l'appareil photo remplis de souvenirs. Mais là, il partait crécher dans un hôtel miteux. Mais là, il quittait son domicile pour toujours.
Trousse de toilettes, vêtements, tout le nécessaire pour une vie provisoire. Il oubliait des affaires, certainement. Mais contrairement aux vacances, et c'était là le seul avantage, il pourrait revenir en quelques minutes, pour prendre ce dont il manquait. En descendant les escaliers, il caressa Fitz, pour lui dire au revoir. Son chien, devenu leur chien, lui manquerait. Mais ils ne se quittaient pas en ennemis, ils étaient un couple désabusé, plutôt des amis que des anciens amants. Il avait confiance en Summer, elle ne le trahirait pas, ne le trahirait plus. Cependant, le passage du stade de mariés à celui de divorcés n'était pas encore conquis, loin de là, les semaines seraient longues, compliquées. Et ce départ, aujourd'hui, en marquait le début. Et s'il restait, et s'ils se donnaient une dernière chance ? L'idée parcourait sa tête, mais il la trouvait trop saugrenue. C'était trop tard, il était là. Devant la porte, devant elle, tel un invité qui remercie son hôte. Sauf que Lorenzo était encore trop gêné pour la remercier, de leurs années ensemble, du bonheur apporté. Et surtout trop gêné pour faire un bilan qui nécessiterait de nouvelles et dernières excuses, en guise de conclusion. « Oui, au revoir, à bientôt » répondit-il sans la regarder vraiment. Et là, sans prévenir, il posa sa valise et prit Summer dans ses bras. Une étreinte sincère, alors qu'ils n'avaient eu aucun contact physique depuis plusieurs semaines. Une étreinte d'au revoir. Il ne réalisait pas encore assez qu'ils se séparaient. Finalement, il ne pouvait plus retarder le moment fatidique plus longtemps. Alors, il ouvrit la porte, gagna sa voiture, et disparut. Disparut de la rue, disparut du quartier, disparut de la vie de Summer. |
| | |
| Sujet: Re: « you used to lie so close to me. » || LORENZO | |
| |
| | | | « you used to lie so close to me. » || LORENZO | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|