« Sers-moi dans tes bras s’il te plait … rien qu’une minute.»
La demande de Juliet provoqua chez lui l'étonnement le plus total. Mais il ne se fit pas prier plus longtemps, il avait vraiment envie de se retrouver tout contre elle. Peut importe le temps que ça durerait, il avait vraiment envie de la sentir tout contre lui, comme autrefois. Il s'approcha alors d'elle, et l'attira vers lui. Il plongea son visage dans ses cheveux, respira son parfum, le même depuis qu'il l'avait rencontré douze ans plus tôt. Il prenait seulement conscience à cet instant qu'elle allait terriblement lui manquer... Il se sentait incapable de la reconquérir, pire, il ne savait pas s'il en aurait la force ni l'envie. Mais d'être contre elle, de sentir son souffle dans son cou fini par le désarmer entièrement. Il était mis à nu, la carapace, elle, s'était brisé en mille morceaux. Son coeur s'accéléra subitement à l'idée qu'il la serrait probablement ainsi pour la dernière fois. Vous savez, comme ses vrais adieux déchirant, lorsque vous perdez quelqu'un et que vous savez qu'il n'y aura jamais de retour possible. Un retour en arrière, oui, c'est ce qu'il aurait voulu avoir. Il aurait voulu tout recommencer, à partir de l'instant même où ils s'étaient perdus. Elle s'approcha un peu plus, venant poser sa tête sur son torse. Il en profita pour reprendre son souffle. Il était comme tétanisé, l'idée de devoir faire une croix sur douze ans de vie commune le rendait si mal. Intérieurement, il s'insultait de tous les noms, se détestait... comment avait-il pu changer à ce point? Comment avait-il pu finir comme son père? Lui qui refusait de devenir un jour le même homme. Il étouffa une fois de plus un sanglot... il refusait de craquer, pas maintenant, pas devant Juliet.
La jeune femme repris alors: « Finalement, la raison de notre rencontre se trouve juste sous nos yeux. Il est la plus belle chose qui soit arrivée dans ma vie alors rien que pour ça, je pense que ça en valait la peine.» . Logan était effectivement la plus belle chose qui avait pu leur arriver. Le simple fait d'en avoir été séparé durant deux semaines avait anéantit le robuste O'Conell. Le coeur serré, Adrian confia: "Tu n'imagines pas à quel point ça a été difficile d'être privé de lui ces dernières semaines. J'ai pensé à en finir si je ne vous avais pas retrouvé Juliet, j'étais prêt à baisser les bras. Après tout ce qu'il s'est passé ces derniers mois, et pas seulement entre nous, si j'ai bien la conviction d'avoir réussi quelque chose, c'est Logan."
Elle reprit ensuite. Elle prononça des paroles qui blessèrent profondément Adrian, pas parce qu'elles étaient injustes non, simplement parce que Juliet, sa Juliet avaient fini par les penser. « Tu sais Adrian, je n’ai toujours voulu qu’une seule chose : que tu sois heureux. Alors si pour ça il faut que tu sois loin de moi, je l’accepte. Je réalise seulement aujourd’hui qu’entre nous, ça n’aurait jamais pu marcher. Je crois que nous n’avons pas tout à fait la même conception de l’amour … ou alors, c’est que je suis une incorrigible rêveuse mais ça, tu le sais depuis longtemps.». C'est comme si le temps s'arrêtait comme si l'auteur écrivait la dernière ligne de son roman et apposait le point final. Elle prononçait exactement ce qu'il n'avait pas envie d'entendre. Lui qui n'avait pas été capable de prendre sa décision, se retrouvait au pied du mur... elle avait décidé pour lui. Une grande claque... très grande. Ses yeux se remplirent de larmes, il ne pouvait plus les retenir très longtemps. La dernière phrase de Juliet vint l'achever comme le coup de grâce, comme le couperet de la guillotine qui s'abat sur votre cou... Les larmes déferlaient mais son visage restait sombre, complètement statique. Il regardait loin devant lui, scrutait le mur d'en face, il serrait les poings. Il ne répondit pas, tant il ne savait quoi dire... Il pensa à sa mère, se dit qu'elle aurait pris la même décision à l'égard de Joey, si elle avait été encore en vie, après avoir appris sa trahison... Il pensa à tous ceux qui l'entouraient. Il se souvint de ces derniers mois, de chaque instant, des frustrations, des déceptions. Il posa enfin son regard sur Juliet, qui quelques secondes plus tôt s'était redressée, et il l'attrapa par la nuque, l'attira avec force vers lui. En une fraction de seconde ses lèvres vinrent se poser contre les siennes... juste un instant... une dernière fois... l'ultime.
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Sujet: Re: Let me see my son Ven 21 Juin - 20:48
Juliet imaginait aisément à quel point l’éloignement vis-à-vis de Logan avait dû être difficile à vivre pour Adrian. Sa première intention n’était pas de le priver de son fils mais bel et bien de s’isoler durant un certain temps afin de pouvoir faire le point et comprendre où elle en était. C’était indispensable pour elle de s’éloigner quelques semaines de cet endroit hostile. Le manque d’attention d’Adrian ainsi que ses propos blessants avaient fini par avoir raison de sa patience légendaire. Juliet était donc partie. Elle n’avait pas agi égoïstement en emmenant Logan avec elle. Elle avait voulu le préserver lui aussi de cette atmosphère pesante et indubitablement néfaste pour un bébé. Malgré tout, elle s’en voulait d’avoir fait souffrir Adrian. Il avait peut-être certains défauts, mais ce serait injuste de l’accuser d’être un mauvais père. « Je te dois des excuses moi aussi. Je n’aurais jamais dû prendre la fuite de cette manière. Je crois que c’était un acte désespéré car je ne savais plus vraiment où j’en étais et il m’était parfaitement impossible de continuer de la sorte. J’avais besoin de m’isoler afin de faire le point. J’avoue que dans la précipitation, je n’ai pas songé un seul instant au mal que cela pourrait te faire. Je suis désolée.» Quels que soient leurs différents, ils n’avaient pas à mêler Logan à tout cela. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Juliet lui avait affirmé qu’il pouvait voir et rester avec son fils aussi longtemps qu’il désirait. Elle n’était pas du genre à lui mettre des bâtons dans les roues et de toute façon, Logan avait besoin d’une présence paternelle.
La suite de la conversation était claire ; Juliet comprenait qu’elle n’avait plus sa place dans la vie d’Adrian. Cet état de fait lui arrachait le cœur mais elle devait l’accepter. Il n’avait pas été heureux avec elle, elle n’avait donc pas le droit de le priver d’un potentiel bonheur ailleurs… avec une autre. N’allez pas croire que cette constatation l’enchantait car tout au contraire, imaginer Adrian refaire sa vie avec une autre femme lui brisait le cœur. Paradoxalement, elle se savait incapable de lui pardonner sa trahison. C’était au-dessus de ses forces. Juliet était capable de faire preuve de pardon mais sa gentillesse légendaire ne pouvait opérer cette fois-ci. Vivre dans le doute et le mensonge n’était pas pour elle. « De toute façon, je …» Juliet n’eut pas le temps de finir sa phrase puisqu’elle sentit la main d’Adrian exercer une pression sur sa nuque avant qu’en un éclair, leurs lèvres ne soient scellés. Tout alla extrêmement vite, mais cela n’empêcha pas la moindre parcelle de sa peau de réagir à ce baiser inattendu. Elle se sentit frissonner, totalement en extase comme chaque fois où Adrian avait le malheur de la frôler. Autrefois, elle était capable de se laisser porter par ce sentiment fantastique. Depuis combien de temps ne l’avait-il pas embrassé de la sorte ? Mais Juliet avait pleinement conscience de la signification de ce baiser … c’était le dernier… celui qui venait sceller à tout jamais le sort de leur vie à deux. Sa main remonta délicatement le long de son torse avant que d’un geste sur, elle ne le repousse. Ses lèvres étaient toujours à quelques centimètres de celles d’Adrian, si bien qu’elle pouvait sentir la chaleur de son souffle. Elle plaça son index sur la bouche du jeune homme et murmura simplement quelques mots. « Ce qui n’a plus aucune importance pour toi, en a encore beaucoup pour moi. Ne rendons pas les choses plus difficiles qu’elles ne le sont déjà. » Elle était persuadée que ce baiser ne représentait rien pour Adrian mais pour elle, cela éveillait des émotions qu’elle croyait définitivement enfouies. Elle se haïssait de l’aimer encore avec tellement d’ardeur. Elle se haïssait également car elle savait qu’elle serait incapable de lui pardonner ce qu’il avait fait et que par conséquent, ils n’auraient jamais le droit à une seconde chance. Jamais…
Il n'avait su se contrôler, sa main avait agrippé la nuque de la jeune femme, l'envie de l'embrasser était trop tentante, trop forte. Pour Adrian, il était difficile de croire qu'il s'agissait du tout dernier baiser. Il ne voulait pas, il refusait que tout s'arrête maintenant, comme ça, persuadé qu'ils avaient la vie devant eux pour rattraper ces sombres années. Il ne se voyait plus avec une autre, il ne désirait rien d'autre qu'elle... Il s'en rendait compte probablement trop tard malheureusement.
La main de la jeune femme se posa quelques secondes sur son torse, seulement quelques secondes. Elle le repoussa légèrement, détachant ses lèvres des siennes. Cependant, elle restait tout près de son visage. Il retint son souffle, se mordit la lèvre, et vint alors appuyer son front sur le sien. Sa main tenait toujours légèrement sa nuque, il la retenait, craignant qu'elle quitte la pièce. Elle vint poser son indexe sur ses lèvres, qu'elle caressa doucement. Il frissonna. Son regard ne se séparait plus du sien. « Ce qui n’a plus aucune importance pour toi, en a encore beaucoup pour moi. Ne rendons pas les choses plus difficiles qu’elles ne le sont déjà. » souffla t'elle. Il baissa la tête, confus. Il fronça les sourcils... Ca avait de l'importance, quelle qu'elle soit. Il répondit à faible voix: "Si ça m'était complètement égal Juliet, je me serais contenter de partir... Je ne peux pas partir, pas maintenant, pas tout de suite...". Son regard bleu se figea à nouveau dans le sien, sa main quitta sa nuque pour se poser délicatement sur sa joue... Bien sûr, peut être ne le pardonnerait-elle jamais... Mais qu'un jour, ensemble, il pourrait dépasser cet obstacle pour mieux se retrouver. Ou bien alors, c'était au tour d'Adrian de rêver.
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Sujet: Re: Let me see my son Sam 22 Juin - 13:55
A quoi bon s’accrocher à un passé qui n’avait plus aucune raison d’être ? Elle avait beau l’aimer de toute son âme, Juliet avait parfaitement conscience que plus rien ne serait jamais comme avant. Elle se savait parfaitement incapable de lui pardonner sa trahison ; elle avait mis sa vie entre ses mains et il avait tout détruit. Il est inutile de croire que les contes de fées finissent toujours bien. Ils en étaient la preuve. Son front plaqué tout contre celui d’Adrian, elle ferma les yeux un court instant tandis qu’elle écoutait ses paroles. C’était encore plus douloureux que tout ce qu’elle avait pu imaginer. Lorsqu’elle les rouvrit, une nouvelle larme glissa le long de sa joue. Elle aurait vraiment donné n’importe quoi pour revenir en arrière, pour tout recommencer à zéro et oublier définitivement cette souffrance qui n’avait de cesse de la ronger. « Pourtant, il le faudra bien… » Un nouveau murmure, à peine perceptible. Elle ne lui demandait pas de s’en aller immédiatement mais tôt ou tard, il faudrait qu’ils apprennent à vivre différemment … à vivre en ayant la certitude qu’ils ne s’appartenaient plus. Doucement, Juliet se recula afin de mettre un terme à ce contact beaucoup trop intense. Même s’il n’y a que dans ses bras qu’elle se sentait apaisée et parfaitement en sécurité, elle ne pouvait s’empêcher de se rappeler que ses mains qui la touchaient, ses lèvres qui l’effleuraient, avaient appartenus à une autre qu’elle… Elle ne le supportait vraiment pas. « Je voudrais tellement que tout redevienne comme avant. J’aimerais pouvoir oublier … ou bien me réveiller en me disant que tout ceci n’était rien de plus qu’un affreux cauchemar mais j’en suis incapable. Je sais que je ne cesserai jamais de t’aimer même si à présent, nos chemins doivent se séparer.» A ses yeux, c’était l’évidence même. Leur couple était en train de devenir toxique, de les faire souffrir… il fallait vraiment qu’ils tirent un trait sur le passé et que chacun puisse mener sa vie comme il l’entendait. Oh, bien entendu, cela ne signifie pas qu’ils n’allaient pas se revoir. Ils seraient bien obligés de se croiser régulièrement, ne serait-ce que vis-à-vis de Logan. Mais jamais plus ils ne pourraient faire des projets à deux, s’embrasser sous la pluie ou bien s’endormir ensemble au clair de lune. Elle ne s’endormirait plus jamais dans ses bras, ne sourirait jamais plus en le regardait dormir ou ne gouterait à la saveur sucrée de ses baisers. C’était terminé. A tout jamais.
Juliet s’avança jusqu’à la fenêtre de sa chambre. Elle regarda dehors d’un air absent, songeant à tout ce qu’Adrian venait de dire. Elle notait cependant qu’il n’avait toujours pas répondu à une question importante : est-ce que cela avait sérieux entre Sasha et lui ? Cela ne mènerait probablement nulle part de connaitre la réponse mais pourtant, la jolie brune avait besoin de savoir. Elle croisa ses bras devant elle, remonta ses mains jusqu’à ses épaules car elle avait froid. Elle lui tournait le dos désormais. « Pourquoi ça s’est terminé avec elle ? A cause de Logan ? Ou à cause de moi ? » Il y avait une sacrée différence entre les deux réponses. Si c’était à cause de Logan, c’était donc uniquement car elle était tombée enceinte au mauvais moment et qu’il s’était senti obligé de revenir vers elle. Si c’était à cause d’elle, cela signifierait autre chose : qu’il s’était rendu compte qu’elle était la bonne, que c’était elle et personne d’autre. Utopique, non ? Un léger sourire nerveux se dessina sur son visage de poupée et elle reprit ; « A moins que cela continue … tu n’es pas obligé de répondre, cela ne me regarde pas après tout.»
Terminé. Terminés les samedi matins de grasse mat' à la tenir dans ses bras. Terminées les balades dans le parc, les souhaits et les voeux prononcés à la fontaine des voeux, terminés les rêves, les plans d'avenir, les fabulations. Rien n'était plus envisageable, imaginable, il n'y aurait donc plus rien, plus rien de sérieux...
"Et pourtant il le faudra..." Elle se retira, se leva du lit pour se diriger vers la fenêtre. Lui baissa la tête, laissant son regard se poser sur son fils, qui dormait paisiblement. Il passa sa main sur sa petite tête et la caressa. Adrian s'approcha doucement de son petit crâne et y déposa un doux baiser. Ce gamin, il l'aimait tellement. Il se redressa ensuite et posa ses yeux sur Juliet, qui lui tournait le dos. « Pourquoi ça s’est terminé avec elle ? A cause de Logan ? Ou à cause de moi ? A moins que cela continue … tu n’es pas obligé de répondre, cela ne me regarde pas après tout.» demanda t'elle soudainement. Adrian secoua la tête. Il passa sa main dans ses cheveux et sur sa nuque. "Peut être parce que ça n'a jamais vraiment commencé... Peut être parce je n'ai jamais été certain que c'était bien ce que je voulais..." répondit il froidement. Il était agacé, le simple fait de devoir s'expliquer sur un sujet qu'il n'avait jamais maitrisé le rendait mal à l'aise. S'il avait été certain que sa vie appartenait désormais à Sasha, il n'aurait pas hésité une seconde avant de quitter Juliet. Or, il ne l'avait pas fait, mais il avait fait bien pire.
Adrian se leva à son tour. Il saisit doucement Logan, déposa un dernier baiser sur son front et le déposa dans son berceau. Il soupira longuement, le regarda quelques secondes avant de se diriger en direction de la porte de la chambre de Juliet. S'il devait partir, il devait le faire maintenant, il devait bien le faire... Comme disait Juliet "il le faudra". Il posa sa main sur la poignée, se tourna une dernière fois, posa ses yeux sur la jeune femme toujours dos à lui. "Prends soin de toi Juliet... Je te souhaite également d'être heureuse, de t'épanouir dans cette ... Cette nouvelle vie, j'imagine..." . Il ouvrit ensuite la porte, prêt à quitter les lieux.
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Sujet: Re: Let me see my son Sam 22 Juin - 15:29
Juliet ne savait pas trop ce qu’elle avait envie d’entendre. Si son histoire avec Sasha ne représentait vraiment rien à ses yeux, cela voulait donc dire qu’ils avaient tout gâché pour rien. Une erreur de parcours qui leur coûtait leur bonheur, leurs projets, leur vie à deux… Sans rien répondre, la jeune femme acquiesça, n’osant toujours pas lui faire face. C’était affreux de devoir le regarder dans les yeux tout en le laissant partir. Pourtant, elle était persuadée que c’était la meilleure chose à faire pour chacun d’eux. Il fallait apprendre à vivre avec ce fardeau et peut-être que le temps viendrait guérir leurs blessures. Pour Juliet, le chemin risquait d’être effroyablement long. La seule personne autour de qui tournait tout son univers avait trahi sa confiance. Elle vivait cela comme un abandon. Désormais, elle se retrouvait seule avec Logan et avait la ferme intention de reprendre sa vie en main, juste parce qu’elle voulait que son fils puisse un jour être fier d’elle. "Prends soin de toi Juliet... Je te souhaite également d'être heureuse, de t'épanouir dans cette ... Cette nouvelle vie, j'imagine..." Une nouvelle vie ? Et dire que cela faisait douze ans qu’elle imaginait que sa vie entière était intimement liée à celle d’Adrian. Elle s’était toujours dit qu’ils vieilliraient ensemble et qu’ils pourraient se vanter d’avoir traversé le temps main dans la main. Foutaises ! Là encore, elle ne répondit pas. Toujours de dos, elle luttait contre ses propres émotions, tâchant de ne rien laisser paraitre de son émoi. Elle l’aimait, c’est indiscutable, elle l’aimerait surement jusqu’à son dernier souffle de vie. Mais comment aurait-elle pu pardonner ? C’était au-dessus de ses forces.
Finalement, cette discussion lui avait permis de comprendre qu’elle s’était trompée durant des années. Adrian et elle n’étaient pas faits pour vivre ensemble. Leurs conceptions de la vie, de l’amour en général, étaient bien trop différentes. Sans compter que Juliet avait légitimement peur que son cauchemar recommence. Elle se disait que s’il l’avait fait avec Sasha, il pouvait parfaitement recommencer avec une autre. Peut-être pas maintenant, mais dans six mois, un an, dans les années à venir. Juliet savait qu’elle ne pourrait jamais plus le regarder dans les yeux sans se demander s’il n’était pas encore en train de lui mentir. Même si Adrian se montrait droit et honnête, il semble évident que tout ceci serait néfaste pour eux. Ils n’avaient plus rien du couple innocent, adorable et que tout le monde enviait. Ils n’étaient plus que l’ombre d’eux-mêmes. Au moins, Sasha pouvait se vanter d’avoir réussi son coup : Adrian et Juliet n’étaient plus …
Je t'écris depuis Boston. Ca faisait un moment que nous n'avions pas remis les pieds ici, et pourtant, j'ai l'impression que nous quittions cette ville seulement hier. Il faut froid, mon père passe son temps à râler, et la nuit à l'hôtel était merdique. Heathcliff fait la tronche, comme d'habitude, et Claire passe son temps à lire. Ce matin, on est allé sur la tombe de ma mère. Je n'aime pas ça mais mon père dit que c'est important de lui rendre visite. Ca me fait plus de peine qu'autre chose. Sinon, le domaine O'Conell a été rasé, ils ont construit un centre pour toxicoman à la place. En fait, cette ville ne m'est plus familière, tout a changé depuis que nous l'avons quitté.
Heureusement, je ne serai pas long à rentrer! Enfin une bonne nouvelle. Je n'arrête pas de penser à toi ma petite femme. Je suis tellement heureux que tu aies accepté ma demande! Tu verras, on aura une belle vie tous les deux, ce sera cool! Je t'emmènerai en Europe, nous irons en France ! J'ai toujours rêvé d'aller en France! Il parait qu'on peut diner tout en haut de la tour Eiffel, de là haut nous aurons vue sur toute la ville! Puis nous irons en Italie, je t'achèterai la plus belle robe de chez Fendi, tu feras fureur à Magnolia! On pourra aussi manger des pizza et ça c'est encore plus génial!
Tu te souviens, quand nous étions sous la fontaine à voeux, et que je t'ai dit que je voulais plein de petits O'Conell et de petites Davies? Et bien je me suis dit que 4 serait un bon chiffre, même plus si tu le veux! Je ne suis pas très maison de campagne, ces familles avec un chien et une balançoire... Je nous vois bien vivre dans un bel appartement en bord de mer sur la côte Ouest! Mais si tu veux vraiment une maison alors nous ferons ce que tu veux ma Juliet! Je veux que tu sois heureuse pour toujours!
Tu me manques, je n'aime pas être séparé de toi trop longtemps! Prends soin de toi Jul', je serais bientôt là pour t'embrasser et te serrer dans mes bras. Je t'aime!