Le sport ? Très peu pour le Spencer. Le seul sport qu'il tolérait c'était la course, de temps en temps. Mais même en Université de médecine le sport était obligatoire, aussi Carl se devait d'en faire. Et s'il se rendait à la piscine aujourd'hui, c'était pour la seule et unique raison d'avoir une épreuve dans pas longtemps qui aurait un coefficient assez important dans la moyenne. Carl avait de bonnes notes, mais un zéro en sport pouvait avoir des conséquences non négligeables. Il était donc parti pour le complexe sportif pour s'entraîner au cent mètres. Le brun savait nager, bien sûr, mais cent mètres de crawl pouvaient se révéler fatiguant pour les non-habitués. Après s'être changé dans les vestiaires, il posa son sac sur un banc et s'enfonça dans l'eau fraîche du grand bassin. La piscine commençait à se remplir, aussi profita-t-il de faire des longueurs tant qu'il n'y avait pas trop de monde. Au bout d'une demi-heure, il était explosé, aussi s'autorisa-t-il une petite pause, accoudé contre le bord du bassin. La piscine, ou le sport en général d'ailleurs, avait pour effet de vider totalement ses pensées. On transpirait, on éliminait les toxines, mais on faisait aussi le ménage dans nos têtes, donnant un grand coup de balai, projetant au loin les pensées négatives ou indésirables. Et le cerveau de Carl en avait bien besoin, depuis le temps. En ce moment sa vie était un bordel complet. Notamment sur l'aspect relationnel féminin (a). En résumant, il avait flirté avec Renata en décembre, puis avait rencontré sa meilleure amie Gabrielle avec qui il avait couché à la morgue et avait entretenu une relation secrète, à cause de son frère. Mais après est survenu la disparition de Naya qui affecta beaucoup le Spencer. Perdu dans les rues de Magnolia, il était tombé sur Ginny qui lui avait fait des révélations intéressantes quoique choquantes, provoquant un tel chamboulement dans la vie de Carl qu'il en avait pleuré et lui et la rousse s'étaient embrassés. Deux ou trois jours après – ou avant, il ne savait plus trop-, il avait fait une soirée avec la Hopper, qui l'avait embrassé deux fois de suite afin de le sortir de ses pensées, soi disant. Donc bref, la vie de Carl était assez mouvementée et il ne savait pas où il en était. A ce qu'il en savait, il ne sortait pas vraiment avec Gabrielle, et le côté du secret commençait à l'ennuyer. Certes le côté cachette était excitant au début, mais mentir à tous ses potes, ratant des soirées et être à la disposition de Gabrielle suivant les rentrées et sorties de son frère, ça va quoi, marre d'être pris pour un mouton. D'ailleurs, il n'avait pas vu Gaby depuis quelques semaines. Bizarre.

En parlant de celle-ci, il l'a vit soudainement nager dans sa direction, dans un maillot assez démodé. Il n'y prêta pas plus d'attention que ça, tout e qu'il demandait c'est qu'elle ne s'habille pas en paysanne quoi. Bref, la présence de la brune l'intrigua. L'avait-elle suivi ce matin ou était-ce pure coincidence ? Quoi qu'il en soit, elle n'avait pas l'air très heureuse de le voir. Carl n'étant pas très technologie, il ne savait donc pas ce que Dirty Secret avait révélé dans son dernier article.. Ca tombait bien que Gabrielle soit là, parce que lui aussi avait des choses à lui reprocher. Il avait récemment repris contact avec William Livingstone, qui l'avait informé de choses suspectes à propos de Gabrielle. Cette dernière arrivant à sa hauteur, ne prit pas la peine de le saluer et l'interrogea sèchement sur sa relation avec Renata. Surpris de cette question, le Spencer ne broncha pas. Il ne savait réellement pas répondre, tiraillé entre plusieurs choix. Mais il était assez énervé qu'elle vienne le voir ainsi direct en lui lançant une remarque acerbe. Il croisa les bras sur sa poitrine également, toisant Gaby du regard. « Tiens, on peut se voir au grand jour maintenant ? Il est où le jumeau ? » lança-t-il en évitant de répondre à la question de la brune. Puis il expira bruyamment en faisant une petite grimace. « C'est Renata qui te l'as dit ? Quelle bavarde.. En plus c'est faux, j'me la tapes pas, on a flirté à un moment, c'est tout. » répliqua-t-il, évitant de préciser qu'il avait flirté avec elle en même temps qu'avec Gabrielle. « Et puis t'as rien à dire, j'en ai appris des belles de toi qui dragues William. Explications ? » demanda Carl d'un air sérieux. Quand il avait appris qu'elle flirtait avec quelqu'un d'autre, il avait ressenti une boule bizarre dans son ventre qui l'avait rendu agressif. Cependant il refusait à s'avouer qu'il était en réalité jaloux.

Les coudes posés en arrière sur le bord, corps dans l'eau et jambes qui battaient doucement l'eau, Carl fixait les lignes colorées au fond de la piscine. Une illusion d'optique intéressante faisait qu'elles se déformaient et semblaient plus proches. Il n'avait jamais vraiment aimé la Physique, au contraire de la Chimie, et donc les cours sur les loups focales, réverbérations, illusions d'optique et tout ce bordel, zioup, ça lui était passé au-dessus. Rentré par une oreille, ressorti par l'autre. Bref, le Spencer trouvait donc quand même les déformations colorées intéressantes. Il s'amusait comme un gamin à essayer de trouver un angle où elles seraient droites, où elles seraient plus ou moins éloignées, enfin. Il faisait le con, comme d'hab'. Mais bon, au bout de quinze minutes ça commençait à faire long alors il laissa ses pensées divaguer vers sa vie, ses potes, et surtout ses conquêtes féminines. Ce qui l'amena à Gabrielle. Et à l'arrivée de cette dernière d'ailleurs, l'agressant verbalement à propos de Renata. Propos auxquels le brun répondit sur le même ton, histoire de renvoyer la balle. Bonjour, ce n'était pas dans son vocabulaire ? Ceci dit, il ne haussait pas la voix, contentant de lui répondre comme désintéressé. La piscine le crevait, et il n'allait pas se fatiguer à gueuler pour une histoire passée qui n'en valait pas la peine. Si elle voulait s'exciter, qu'elle le fasse toute seule.

Gabrielle répondit alors qu'elle avait lu l'histoire de par Dirty Secret. Ah oui, cette pute qui racontait la vie des gens ? Certains -ou presque tous- de Magnolia avait son blog ou site ou jenesaitquoi dans leurs favoris. Quant à Carl, déjà il n'ouvrait son ordi qu'à la Saint-Glinglin, mais il n'en avait cure de ce qu'on pouvait raconter sur lui, ou sur les autres. Parfois il regardait, oui, mais parce qu'il se faisait vraiment, vraiment chier. Et que la vie des autres pouvait être drôle, parfois. Seulement dans ce cas-là, c'était pas si drôle. Lui qui avait caché avec brio pendant trois mois son flirt avec Renata, voilà la pute DS qui le révélait au grand jour. M'enfin, de toute manière, l'histoire avec Renata n'avait pas duré plus que ça. « Mais calme ta chaleur, tu veux que toute la piscine t'entende ? Moi je m'en fous, c'est ton frère qui sera le premier à le savoir hein. »

Comment répondre autrement que sarcastiquement ? Carl n'était pas du genre à s'aplatir devant les soi-disant insultes ou menaces de Gabrielle. Mais vu qu'elle n'était pas du genre à se calmer non plus, ça risquait de promettre..

« Et arrête. De un, je ne me la suis pas tapée, ok, on a pas couché ensemble. De deux, j'avais commencé avec elle alors que je ne te connaissais pas, et de trois, dès que j'ai vu que ça devenait sérieux entre nous j'ai arrêté ! Tu veux que je te dises quoi de plus ? En plus c'est toi qui les cherche, ce genre de merdes, à cause de ton secret à la con là. Tu peux pas l'envoyer chier, ton frère ? » s'énerva-t-il finalement, montrant qu'en fait, il s'en foutait pas tant que ça (a). Mais ok, ce qu'il avait fait n'était pas génial, mais sa relation avec Gabrielle n'étant pas officielle, il avait le droit de flirter avec quelqu'un d'autre. « Surtout que c'est grâce à elle que j'ai pu venir à nos rendez-vous je te signale ! Tu crois que mes potes n'ont pas voulu savoir pourquoi je disparaissais tous les soirs ? » Il parlait d'un ton énervé mais bas, il ne voulait pas que la conversation résonne à travers de tout le bâtiment. « Oui, voilà, j'ai utilisé ta meilleure amie pour justifier mes absences. Maintenant tu vas peut-être me dire que j'ai mal fait ? »

Quand Gabrielle rétorqua que ce n'était pas pareil avec William, Carl soupira. Bon, sur ce point, elle avait peut-être un mini peu raison. Mais la suite de sa phase plut moins au Spencer. « T'aimes jouer ? Ok, donc toi tu peux ''jouer'' avec tous les garçons que tu veux, et moi j'en embrasse une et c'est la fin du monde ? J'croyais que t'avais plus de logique que ça, Gab'. » déclara-t-il en soupirant. « Maintenant si tu va m'en vouloir jusqu'à la fin de tes jours, vas-y, moi je continue mes longueurs, ça m'enlèveras tes conneries de la tête. » dit-il finalement en plongeant la tête sous l'eau, brassant l'eau vers l'autre extrémité de la piscine. Il ne voulait pas lui parler comme ça, il ne voulait pas s'éloigner d'elle. Mais son caractère d'arrogant et borné prenait le dessus, refusant toute sorte d'excuse. Et puis si elle ne le comprenait pas, c'était qu'elle n'en valait pas la peine.

La dispute semblait ne jamais pouvoir s'arrêter. Les deux jeunes avaient tous les deux un caractère bien trempé, et chacun réalisait que l'autre avait en partie raison, quoi qu'ils ne se l'avouaient pas. Carl reconnaissait que son histoire avec Renata n'était pas des plus intelligentes, mais Gabrielle devait reconnaître que ce n'était pas une situation facile. D'autant plus pour Carl, qui était réputé pour sa polygamie féminine (x'D), elle devait s'y attendre ! Ou tout du moins en parler dès les premiers rendez-vous pour fixer les choses. Mais non, elle n'avait rien dit, Carl non plus, donc rien ne pouvait vraiment être sérieux, si ? D'ailleurs elle le savait puisqu'elle s'exclama ironiquement que c'était de sa faute si Carl sautait sur tout ce qui bougeait. Le Spencer la regarda avec un air désespéré. « J'ai jamais dit ça, c'est juste que c'est toi qui nous a mis dans cette situation donc t'en plains pas quoi. » Et c'est lui qui devrait s'excuser en plus ? Jamais de la vie. En plus de ça, Carl ne s'excusait jamais, son orgueil était trop mal placé. Mais ce qui le faisait tiquer c'était que le fait qu'elle réagisse autant à propos de Renata pouvait dire certes qu'elle n'était pas d'accord avec lui qui flirtait avec sa meilleure amis, mais Carl décela une once de jalousie dans les expressions de la Montgomery. C'est ce qui rendait la conversation encore plus compliqué, car au fin fond des deux jeunes, c'était leur envie d'être ensemble qui les poussaient à être jaloux des relations de l'autre...

Mais Carl n'arrivait pas à l'avouer. Peut-être ne le savait-il mêm pas encore. Il fut tout de même poussé à expliquer un peu plus ses dernières relations avec la Ciccone. « En plus de tout ça, la dernière fois que je l'ai vue c'était à la Saint-Valentin et j'ai flirté ave elle sans savoir qui c'était, donc sérieux, tu peux pas m'en vouloir. » Et puis bref, il avait assez expliqué le pourquoi du comment, si après toutes ses explications elle ne le croyait toujours pas, merde hein. Gabrielle décida alors de s'exprimer assez mal, car les mots qu'elle prononça firent sortir Carl de ses gonds, à tel point qu'il l'a laissa plantée là et partit nager. Il ne regarda même pas derrière lui, il en avait marre de devoir s'expliquer, s'excuser, pour quelque chose qu'il ne trouvait pas si mal après tout. Il nagea en crawl jusqu'à l'autre extrémité puis s'arrêta, secoua ses cheveux dégoulinants et posa ses coudes -en avant cette fois-ci- sur le bord de la piscine, le menton posé dessus. Les pieds battant doucement l'eau pour se maintenir flottant, les pensées de Carl, elles, battaient à toute allure. Et si elle ne le suivait pas ? Devait-être revenir sur ses pas ? Car même en se le répétant trente mille fois, l'étudiant savait qu'au fond, il ne voulait pas la quitter.

Il entendit alors derrière lui des éclaboussures semblables à du crawl. Inconsciemment il commença à vouloir partir de nouveau, mais elle le retint. Carl s'arrêta alors toujours le dos tourné pour entendre ce qu'elle avait à dire. Le début le fit soupire, c'était toujours la même chose. Mais la fin... Etait-ce sa manière de lui dire qu'elle ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose ? Il devait l'avouer, c'était attentionné. Cela aurait pu être une excuse débile mais Carl sentit dans la voix que Gaby que c'était vrai, qu'elle ne mentait pas. Mais comment lui faire comprendre qu'il s'en foutait d'avoir des ennuis tant qu'il l'avait, elle ? Il se retourna alors pour faire face à la jeune brunette qui paraissait être à court de moyens pour convaincre le Spencer. « Mais tu comprends pas ! Je m'en fous de faire face à ton frère moi, je ne le connais même pas, je l'ai jamais vu de ma vie ! Tu crois qu'il peut me faire quoi ? Tout ce que je veux c'est toi. Et si ça veut dire avoir ton frère avec, ok, mais qu'on commence à être honnêtes avec l'un l'autre parce que là ça part en couilles. » Même si Carl détestait ce côté secret, il réalisait qu'il avait une affection forte pour Gaby et que s'il la quittait maintenant, même vingt autres filles en soirée ne pourraient pas la remplacer.

Etre ou ne pas être... en couple. Telle était la question que Carl se posait de temps en temps. Les aspects pour ? Avoir une vie stable, une personne qui vous offre de cadeaux, on pouvait se permettre d'être sentimental. Les aspects contre ? Presque plus de vie sociale, il fallait dépenser de l'argent pour les cadeaux, la présenter aux parents, aux amis, avoir des réflexions tordues des autres, ne plus pouvoir s'amuser comme avant.. Bref, vu comme ça, les aspects négatifs prenaient le dessus. Mais les cours de médecine de Carl lui avaient servi quand même à quelque chose. Les cours de Psychologie, notamment sur la conscience et le moi, la théorie de Freud et tout ce qui s'en suivait, tout ça le faisait réfléchir sur sa vie. Ce qui s'était passé, ce qui se passait, ce qui se passerait. Et surtout comment lui réagissait avec les autres, son rôle dans sa vie, en gros. Chose perturbante, c'est que Carl n'arrivait pas à se situer. Vivait-il dans le passé, toujours à revenir à ses idées de lycéen ? Pourtant il avait l'impression d'être bien dans le présent, Carpe Diem et tout le tralala. Mais si sa vie présente n'était régie que par des pensées du passé ? Alors certes, tout le monde utilise son passé pour évoluer, mais plus le temps passait, plus le Spencer se rendait compte que son passé le bouffait. Lentement, à petit feu. Il restait sur place comme un iceberg, au gré du temps qui passait. Pourquoi, comment ? Réponse nulle. Mais ses réflexions lors de ses temps libres, où tout le monde pendait qu'il glandait, lui montraient justement qu'il devait agir pour changer un peu sa vie. Eviter de retomber dans le passé. Avancer.

Et depuis quelques mois, c'était avec Gabrielle qu'il avait eu l'impression d'avancer. Le seul problème restait le côté secret de la chose, qui les bloquait en arrière, mais le Spencer était déterminé à changer les choses, même si pour l'instant, Gabrielle avait l'air têtue à ce sujet. Mais qu'est-ce donc qui reliait Gaby et son frère ? Carl en était perturbé. Mais il ne voulait pas se disputer avec elle encore une fois, pour un débat qui n'aurait de toute façon pour résultat que leur séparation. Et le Spencer s'était tellement habitué à l'avoir dans les parages que ce serait vraiment bizarre de ne plus la voir. Il avait gardé bon contact avec chacune de ses ex -enfin sauf Montaine et d'autres, m'enfin, c'était une autre histoire (a)- et il ne voulait pas perdre celui qu'il avait avec Gaby. Car les deux jeunes s'entendaient à merveille, autant sur le plan discussions que les études, que les caractères. Bref, il ne se voyait pas couper tout contact avec elle, ce qui arriverait si il jugeait encore une fois la relation des jumeaux. Surtout qu'apparemment son frère paraissait assez bagarreur et Carl n'avait pas envie de passer sa vie drogué aux sédatifs. L'étudiant proposa alors, quoique brutalement, qu'ils arrivent à une relation honnête. Ce qui en soi, était encore une parole irréfléchie, puisqu'il n'avait pas réalisée qu'elle pourrait ensuite lui demander de ne plus avoir de secrets. Et il se trouvait que Carl en avait encore plus d'un qu'il lui cachait..

Remettant ses cheveux dégoulinant encore une fois en place -histoire de bien mettre en valeur son teint eu sans UV (a)-, le Spencer hocha la tête. « Ok. J'ai donc des choses à t'avouer. » Mine de rien, valait mieux que ce soit maintenant et dit de sa bouche que plus tard via encore une foi Dirty Secret. Là ce serait pour le coup que sa seconde chance, il ne l'aurait pas. Le problème c'est que c'était difficile à avouer, non pas à cause de ce qu'il avait fait, mais pourquoi il l'avait fait. Tout remontait au nouvel an, et Carl ne savait pas comment expliquer à la brune ses anciens sentiments refoulés pour Naya.. « Après le nouvel an, j'ai été très affecté par la disparition de Naya. Et il y a quelques temps j'ai revu Ginerva, une amie d'enfance qui m'a expliqué que c'était parce qu'elle m'aimait qu'elle s'était éloignée. Moi j'étais perdu, trop de choses se passaient en même temps et cette révélation n'en était que trop pour semer le trouble dans mes émotions, et on s'est embrassés. » Il se mordilla la lèvre inférieure avant de continuer. « Mais je te rassure, on a décidé de rester amis. » Est-ce qu'elle allait le croire ? Qui sait. Le pire c'est que ce n'était pas fini. Et Carl se rendit compte à ce moment-là combien il avait tellement besoin de stabilité et d'avancer dans sa vie. Depuis Naya, et même avant peut-être, il s'était laissé aller, sans penser aux conséquences. Et devoir être honnête avec la jeune fille lui faisait réaliser combien il devait changer, sans pour autant changer qui il était. Dure chose à faire. « Et juste après j'ai fait une soirée avec Amy, mais là c'est elle qui m'a embrassé, donc bon, ça compte pas vraiment. Mais j'te le dis quoi, histoire que tu me reproches rien après. » rajouta-t-il, sarcastique. Il fallait qu'elle voie que Carl faisait quand même de gros efforts, n'ayant pas la coutume d'obéir aux demandes féminines (a). Ceci dit, c'était quand même lui qui l'avait proposé, alors autant respecter sa parole. S'il voulait voir Gabrielle en nuisette tous les soirs, fallait bien qu'il s'y plie (a).

Bon, deux contre deux, ce n'était pas si mal, en fin de compte. Carl espérait juste qu'elle avait été aussi honnête que lui. Mais l'expression de Gabrielle donnait envie à Carl de la croire, elle paraissait.. blessée. Tellement qu'elle ne regardait pas le Spencer dans les yeux. Ce dernier aussi n'avait pas l'habitude d'avouer ce genre de choses, de se dévoiler pour quelqu'un ou obéir à des demandes féminines. Il faisait en général ce qu'il voulait, mettait en avant la médecine quand il pouvait, laissant son orgueil s'exprimer. Mais avec la brune ce n'était pas possible. Dès le premier jour il y avait eu quelque chose de différent, une étincelle allumée dans le regard des deux jeunes. Une connexion étrange. Sans compter qu'elle étudiait également en médecine, et donc que Carl ne pouvait pas s'en vanter, si ce n'est de s'en vanter avec elle, en utilisant la troisième personne du singulier. Mais même cela, il ne le faisait plus depuis quelques temps. C'était comme s'il devenait une autre personne, peut-être juste en enfouissant quelques émotions au fond de lui tandis que d'autres remontaient à la surface. Ce qui ne lui arrivait que.. bah qu'il ne lui était arrivé qu'avec ses ex. Ouh, un déclic se fit dans la tête de Carl, annonçant un futur intéressant... Et si.. ? Il ferma les yeux et soupira doucement, avant de les rouvrir, déterminé. Voyant que Gabrielle regardait toujours le fond de la piscine, il posa sa main droite contre sa joue, la caressa doucement et d'approcha d'elle pour lui déposer un baiser sur les lèvres.

« On reprend là où on en était ? » dit-il malicieusement avec un sourire, après avoir rouvert les yeux. C'était bien évidemment une petit blague, Carl sachant très bien qu'au beau milieu de la piscine..enfin bon, remarque, tout était possible (a). Mais c'était surtout que son frère devait être dans le coin, et Carl avait décidé de respecter les choix de Gaby. « Tu dois aller retrouver ton frère ou.. ? » demanda-t-il, impliquant de demander si elle pouvait encore rester un moment avec lui. Carl s'accouda de nouveau contre le bord de la piscine, il commençait à se fatiguer de rester en flottaison (xD). « Il s'appelle comment déjà ? » demanda-t-il, mémoire de poisson rouge activée. Gabrielle lui répondit que c'était Daniel, Carl fit un ''aah oui'' qui signifiait qu'il s'en souvenait. Mais, tiens, il aperçut soudainement son filleul à l'autre bout de la piscine, et tiens, il s'appelait Daniel aussi ! Tout content de la coïncidence, Carl s'exclama à la brune. « Hé, regarde le mec là-bas, c'est mon filleul à l'université, il s'appelle Daniel aussi ! » Et il fit un sourire, décidé à faire de grands signes à Daniel pour le saluer. Mais l'expression d'horreur sur le visage de Gabrielle le coupa dans son élan. Le Spencer fronça des sourcils, intrigué du fait que la brune se mette à paniquer, essayant de s'enfouir sous l'eau et tourner le dos à Daniel. Et puis Carl comprit. Ses yeux s'arrondirent et un ''oh putain'' sortit de sa bouche, choqué. Daniel et Daniel étaient en fait la même personne ! Mais comment Carl n'avait pas pensé plus tôt que la jumelle de son filleul était Gabrielle ? Il porta une main à son front, perturbé. Tout devenait enfin clair ! Réagissant au quart de tour, Carl se mit derrière la Montgomery, dos tourné à Daniel, faisant des grands gestes destinés à Gaby. « Vas-y, plonge et éloigne-toi ! On se retrouve aux vestiaires ! » Gabrielle lui obéit, et le Spencer resta un moment figé dans l'eau, incapable de réaliser ce qui venait de se passer. La situation devenait de plus en plus compliquée, et le temps n'arrangeait pas les choses. Qu'allait-il apprendre demain ? Que leurs parents étaient liés aux siens ? Carl secoua la tête, se disant d'arrêter de penser à ce genre de choses, puis il sortit de la piscine, récupéra sa serviette posée non loin, et se dirigea calmement vers les vestiaires, desquelles Daniel venait de sortir. Il se dirigeait vers le grand bain, aussi Carl et Gaby pourraient parler sans risque de se faire griller. Il s'adossa contre le mur, devant les porte des douches, et attendit la jumelle. Tout en sachant qu'elle ne viendrait peut-être pas, si jamais elle avait trop peur de se faire découvrir, ou si Daniel l'interceptait en même temps. Le cœur de Carl battait super vite, et pour quelle raison ? Pourquoi Carl se découvrait-il une nouvelle peur ? C'était étrange, et il n'arrivait toujours pas à réaliser ce qui lui arrivait.

Gabrielle était vraiment en train de lui dire ce qu'il croyait qu'elle était en train de dire ? Carl en était choqué. « Mais tu viens pas de dire que- » Puis il s'arrêta, montrant l'endroit où ils étaient auparavant, faisant référence à leur dispute sur justement le fait qu'ils devraient garder ça secret. Etait-elle réellement en train de changer d'avis ? Carl n'allait pas s'en plaindre, c'était ce qu'il voulait, mais il préférait être sûr que ce soit ce qu'elle voulait dire avant de se lancer dans un discours de joie qui, au final, aggraverait la situation si ce n'était pas ce qu'elle voulait dire. Bref. Il s'adossa au mur pour reprendre ses esprits. Jamais il n'aurait pensé que se cacher d'un mec serait aussi éprouvant. C'était même marrant. Un peu d'adrénaline, ça ne pouvait pas faire de mal. Mais dans ce genre de situation, comme il l'avait dit plus tôt, ça allait un moment, mais après non loin de six mois de cachette, ça va, il fallait sortir du tiroir. Et curieusement, alors que Gabrielle était férocement contre dix minutes auparavant, là elle rendait les armes. Peut-être venait-elle de se rendre compte que d'échapper à son frère ne serait pas toujours évident ni facile, et que valait peut-être mieux qu'elle lui annonce plutôt qu'il le découvre par lui-même.

« T'es sûre .. ? » fit-il alors à la brune en fronçant les sourcils. Elle regardait le sol, et Carl pourrait parier que ses jolies petites joues étaient en train de rougir. Un sourire affectif se peignit sur son visage alors qu'il se rendait compte que cette fille le rendait fou. C'était la première qui était vraiment différente des autres. Enfin, Carl avait toujours un faible pour les filles au caractère bien trempé, un peu rebelles, fêtardes, dragueuses.. bref, l'archétype du bad boy féminin. Qui se ressemble s'assemble, non ? Mais cette fois-ci, Gabrielle était vraiment différente sans l'être, tellement que le Spencer n'arrivait pas à trouver les mots pour la définir. Une sorte d'aura mystérieuse flottait autour d'elle, la même qu'il avait remarqué lors de leur première rencontre, fin 2012. C'était comme si c'était une sirène qui attrapait les hommes dans un filet pour les soumettre à sa volonté (a). Sauf que là encore, la Montgomery n'était pas sournoise (ou n'en avait pas l'air). Elle était simplement.. bref, Carl ne trouvait pas ses mots. Elle l'attirait, point barre. Et le fait qu'elle ait prononcé ces paroles, cela avait engendré un frisson intérieur chez Carl, une sorte de pulsion nouvelle, et même une certaine excitation. Enfin, ils allaient pouvoir se montrer au grand jour ! Cela pouvait paraître con que Carl, parmi tous les garçons, tiennent autant à ce que cette relation soit honnête et ouverte -oui, on va dire que le Spencer n'est pas connu pour sa stabilité amoureuse-, mais pour une fois, il avait envie de changer, de voir où est-ce que ça le mènerait. Il tendit les bras pour atteindre la taille de Gabrielle et il la ramena contre lui en souriant. Collée contre lui, elle leva la tête et leurs regards se rencontrèrent. Carl tomba dans la profondeur de ses yeux noisettes et il lui sourit, lui montrant que quoi que serait sa décision, lui ne reviendrait pas sur la sienne. Celle de tout faire pour la garder.

(ok c'est pas Shiloh mais c'est pas grave (a) ♥)

Daniel était entrain de nager tranquillement dans la piscine lorsqu’il aperçut sa jumelle disparaître dans les vestiaires à l’autre bout de la salle en compagnie d’un garçon. Depuis quelques temps déjà, le jeune homme avait senti sa sœur changer, mais s’était promis de faire des efforts et de ne plus être aussi étouffant en lui posant tout un tas de questions suspicieuses, à condition qu’elle fasse de même en contrepartie. Leur relation fraternelle étiolait leur complicité de jour en jour à cause de leur présence oppressante dans la vie l’un de l’autre. Alors Daniel n’avait pas relevé les changements d’humeur de Gabrielle et s’était contenté de l’observer devenir subtilement une autre personne ces dernières semaines. Après s’être éloignés quelques temps, la jeune femme avait finalement proposé à son jumeau de passer une après-midi ensemble à la piscine, une proposition qu’il avait aussitôt acceptée, sauf que sa sœur l’avait rapidement quitté pour aller nager seule. Il n’avait aucun problème à ce qu’elle le fasse, elle était assez grande pour avoir sa propre indépendance. Daniel en profita pour retourner quelques instants dans les vestiaires avant de revenir dans la piscine. Il aperçut sa sœur au loin en discussion avec un garçon qu’il ne semblait pas connaître… et une proximité assez flagrante entre eux l’interpella immédiatement. Daniel se retint de toutes ses forces d’aller la voir pour lui dire sa façon de penser, il devait s’en tenir à leur « pacte » et pour le moment, il ne se passait rien de travers. Le jeune Montgomery avait toutes les peines du monde à l’ignorer, mais pour occuper son attention, il songea qu’il devrait peut-être profiter du moment pour s’amuser à son tour. Après tout, si l’attention de Gabrielle était occupée par un autre, elle ne viendrait pas lui taper une crise non plus. Il aperçut deux filles qui le regardaient depuis un instant, et pas du tout timide, Daniel nagea dans leur direction. Il passa un moment à rigoler avec elles lorsqu’il constata l’absence de sa jumelle. Ce n’était pas parce qu’il ne surgissait plus à tout bout de champs dès qu’elle adressait la parole à un individu de la gente masculine, qu’il ne la surveillait tout de même pas du coin de l’œil. Où était-elle donc ? Elle l’invitait à la piscine et disparaissait aussitôt au premier venu qu’elle rencontrait. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire ? Il ne la remarqua pas dans la cafétéria adjacente à la piscine, ni sous l’eau. Elle se tapait le mec ou quoi ? Sa sœur n’était pourtant pas une fille facile. Ou alors si ? Daniel commençait vraiment à en douter, parce qu’à ce point-là, c’était de la provocation ! L’emmener ici, puis disparaître ainsi devant son nez… Forcément que Gabrielle savait qu’il péterait les plombs ! Elle ne pouvait jamais se contenter de ce qui avait été fixé entre eux et abusait vraiment de leur accord ! Du gros foutage de gu*** ! Le jeune footballeur se promit d’avoir une sérieuse discussion avec elle dès qu’il la retrouverait. Il prit congé des deux inconnues et sortit de la piscine. Il se dirigea vers le seul endroit qu’il n’avait pas encore vérifié : les vestiaires. Bingo ! Non mais il rêvait ou quoi ! Il tomba sur sa jumelle entrain d’embrasser l’autre garçon ! Elle se foutait vraiment de lui ! Qu’elle ne vienne plus jamais lui taper des crises ou il allait vraiment entrer dans une colère noire contre elle. Prenant une inspiration, il retrouva cependant un semblant de calme… un calme dangereux. « Gaby ? » Signala-t-il alors sa présence d’une voix doucereuse. « C’est à ça que tu jouais depuis tout à l’heure ? Je vois que tu t’amuses bien ! » Lâcha-t-il alors d’un ton plus sec. C’est qu’en plus, elle osait prendre du bon temps devant lui en sachant pertinemment bien qu’il détestait ça, alors qu’elle était en plus la première à lui taper des crises de jalousie quand il faisait pareil. Il ne put plus contenir la colère sourde qui montait en lui et s’approcha alors brusquement. Sans laisser le temps aux deux « tourtereaux » improvisés de réagir, il les sépara brutalement et plaqua violemment le garçon contre un des vestiaires –comme au rugby, sisi- lorsqu’il reconnut soudain son… parrain à l’université. Carl Spencer ! C’était quoi cette mascarade ? Une caméra cachée ? Un délire de mauvais goût ? En tout cas, Daniel ne riait pas du tout. Sous le coup de la surprise, il relâcha complètement sa prise. « Non mais c’est quoi cette blague ? » Lui demanda-t-il alors une explication, partagé entre la surprise et l’énervement. Carl avait de la chance. S’il ne s’était pas agi de lui, il se serait sûrement déjà retrouvé la tête écrasée contre un casier, le corps glissant par terre en gémissant à propos d’un nez cassé. Scénario assez drôle qui n’était pas encore exclu d’arriver à moins d’une trèèèèss bonne raison venant de sa part. Il avait plutôt intérêt à bien choisir ses mots, parce que quand Daniel voyait rouge, il ne faisait plus de différence sur la personne qui osait tourner autour de sa sœur.

Non, Gabrielle ne rigolait pas. Ce n'était pas une blague. Elle venait d'avouer au Spencer que toute cette relation cachée pouvait enfin voir le jour.  Après une expression choquée et étonnée, Carl se radoucit, fit un petit sourire en coin, et passa ses mains dans le dos de Gabrielle pour l'attirer vers alors qu'elle aussi s'approchait pour l'embrasser. Carl se sentit bizarre, mais ne sut pas exprimer ce sentiment.. Ce n'était pas de l'amour, détrompez-vous. Seulement un sentiment étrange, comme.. de la satisfaction ? La satisfaction d'avoir ce qu'on a cherché à avoir pendant longtemps. Ouais, ça devait être ça.

De toute façon, il se fit rapidement couper dans son élan par une violente poignée qui le colla au mur. La tête rouge furieuse de Daniel lui apparut alors. Oups. Mais son visage se décomposa, et il finit par lâcher Carl, sûrement choqué que son parrain puisse se taper sa sœur. « Putain ! » lâcha Carl. « On t'a jamais appris à rester calme ? » Le Spencer se frotta rapidement le cou puis se redressa, face au jumeau. « Et non c'est pas une blague, non. Et pour ta gouverne, je ne savais pas que c'était ta sœur jusqu'à aujourd'hui. C'est pas contre toi mec, calmos. » finit par dire Carl, ne cherchant pas une dispute. Et puis les grosses épaules du footballeur, c'était pas qu'elles lui faisaient peur, mais il préférait s'en tenir loin. « Qu'est-ce que vous avez de toute façon à vous surveiller tous les quatre matins là ? Tu peux pas la laisser faire sa vie ? »  rajouta-t-il. Ok, il aurait pu se passer de cette dernière remarque, mais c'était la journée des aveux alors pourquoi pas faire du deux en un, n'est-ce pas ?

Gabrielle tenta tant bien que mal de s’interposer entre Carl et son frère, mais elle n’eut pas à le faire bien longtemps. Sous le coup de la surprise, Daniel lâcha son emprise sur son parrain universitaire pour lui laisser une chance d’expliquer cette blague de mauvais goût. N’avait-il pas maintes et maintes fois entendu de la part du jeune footballeur que sa sœur était intouchable et surtout par ses potes ? C’était sûrement rentré par une oreille et ressorti aussitôt de l’autre. Le jeune Spencer lui avoua alors qu’il ignorait que Gabrielle était sa jumelle et que cette histoire n’était pas contre lui. Daniel resta sceptique, surtout quand la principale intéressée ajouta pour essayer de calmer le jeu qu’il était loin d’être un inconnu, ce qui au contraire énerva le jeune Montgomery un peu plus. « Mais depuis combien de temps ça dure ? » S’exclama-t-il alors une nouvelle fois. En fait, la durée importait peu. Ce qui ennuyait Daniel était plutôt de savoir exactement comment Carl se comportait avec les filles. Il avait déjà participé à plusieurs soirées en compagnie de son ami. Carl pouvait être un très bon pote, mais en tant que fréquentation amoureuse, mieux valait s’en méfier. Il n’était pas « méchant » à proprement parler avec ses rencontres, correct plutôt même, mais il se jouait d’elles et de leurs sentiments, il n’était pas pour les relations sérieuses, et le jeune footballeur ne voulait pas que Gabrielle compte parmi ce tableau comme cœur supplémentaire complètement désillusionné. Sa jumelle ne le montrait peut-être pas, mais Daniel la connaissait par cœur et savait qu’elle devenait vite sensible au niveau de ses sentiments. Après, sa sœur savait aussi ce qu’elle faisait, et il était peut-être temps pour le jeune footballeur de lâcher les rênes pour qu’elle apprenne à se casser la figure et à apprendre de ses erreurs. « Je pourrais la laisser faire sa vie oui, mais pas la laisser se faire des illusions sans rien dire. Avec toute l’amitié que j’ai pour toi, la voir avec quelqu’un qui se tape toutes les filles de l’université en soirée, ça a difficile de passer. Alors tu ferais mieux de ne pas te moquer d’elle, et il n’y aura aucun problème, mais dans le cas contraire, je n’ai pas besoin de te faire un dessin mec. » Daniel s’était montré plutôt correct pour une fois. Déjà, Carl n’avait pas fini le crâne éclaté contre le vestiaire. Ensuite, et uniquement par amitié pour lui, il venait d’accepter de ne pas s’en mêler du moment qu’il ne jouait pas avec sa sœur pour lui faire du mal. C’était déjà un énorme pas en avant de la part du jeune homme, inutile d’en espérer plus. Il avait bien entendu à la voix de Gabrielle que c’était visiblement « différent ». Trop tard donc, puisqu’elle s’était déjà attachée au Spencer. Le jeune footballeur comptait donc bien le garder à l’œil.

Bon. C'était peu dire que la journée ne se passait pas comme prévu. Carl mettait déjà du temps à assimiler le fait d'être en couple, si en plus il devait faire face au fait que Daniel était au courant, il en perdait la tête. Gabrielle s'interposa entre lui et Daniel, qui le tenait par le col, et tenta de calmer l'affaire, avec son petit visage de chaton effrayé. Heureusement, pas de miaulement ne sortit de sa bouche, sinon Carl se serait cru fou. Bref, elle essaya ensuite d'expliquer leur relation à Daniel, mais elle n'arrivait pas à placer les mots pour ce qu'elle voulait dire. Au lieu de sortir des encouragements, Carl parla à sa place. « Son copain. Je suis son copain, point barre. »

En vérité, il ne savait pas ce qu'il était pour Gaby juste avant cette officialisation. Trop peu de temps pour être amis, trop longtemps pour n'être que des coups d'un soir. Bref, de toute façon, cette explication n'avait pas lieu d'être puisque à présent, ils étaient bel et bien en couple, malgré ce que Daniel pouvait penser. Ce dernier demanda alors depuis combien de temps ça durait. Aïe. Ce n'était pas trop la question à poser.. Carl jeta un coup d'oeil à la jumelle puis passa la main dans sa nuque, signe qu'il ne savait pas trop où se foutre. « Euh pas longtemps, juste, euh.. depuis décembre, par là.. » Et avant que Daniel puisse faire quelque chose, il ajouta. «  Mais on est vraiment ensemble que depuis aujourd'hui hein. Euh.. » Oh zut. Pourquoi avait-il fallu qu'il rajoute ça !? Il avouait alors clairement avoir caché la relation pendant plusieurs mois et s'être tapé sa soeur sans compromis. Oups.

Le Spencer s'exclama alors qu'il devrait arrêter de la coller partout et la laisser faire sa vie. Daniel répliqua qu'il pourrait la laisser, mais sortir avec un débauché comme Carl, il appréciait moyen. Ah bah merci. Mais le Montgomery dit aussi qu'il n'y aurait pas de problème si il ne se moquait pas d'elle. « Jamais fait, fera jamais. T'inquiètes. » jura Carl, avec un sourire. Sourire qui cacha son gros mensonge, puisqu'il s'était bien moqué de Gaby en flirtant avec Renata. Mais c'était du passé, elle l'avait pardonné, Daniel n'avait donc aucune raison de le savoir.

Finalement, Carl inspira un bon coup, et refoula son orgueil pour faire la paix avec Daniel, afin de finir sa journée en paix, retourner dormir dans son pieu, en compagnie de Gabrielle aussi, pourquoi pas (a). « Bon, peace ? On va pas se foutre sur la gueule pour un truc aussi bête, si ? » Et il tendit sa main dans sa direction, en espérant qu'il ne se prendrait pas un vent.