Cela faisait maintenant un bon mois que l'aveugle était revenue à Magnolia. Elle avait passé son rendez vous et les médecins lui avaient donné le verdict. Junie n'en avait parlé à personne, excepté Benjamin, qui l'avait accompagné pour la soutenir. Enfin, la jeune brunette était de bonne humeur aujourd'hui et sa colocataire, Alana, décida de l'emmener à la patinoire pour pouvoir rattraper le temps perdu. Pourquoi pas ? Après tout, même aveugle, elle pouvait tenter la patinoire. D'ailleurs, être là-bas lui rappela la première fois où elle avait vraiment discuté avec Benji et c'était de bons moments. Il faudrait peut être qu'elle lui envoie un message dans la soirée pour savoir comment il allait et si ils pourraient se voir prochainement.
Junie était donc en compagnie d'Alana pour aller patiner. La jolie brune n'était pas très confiante pour rester sur la glace alors qu'elle ne voyait rien. Si Benjamin était là, peut être qu'elle se sentirait un peu plus en sécurité mais bon, sa colocataire ferait l'affaire pour aujourd'hui. Souriant à Alana, la bibliothécaire resta près de la rambarde de sécurité puis répondit à la jolie blonde. "Je vais bien et toi ? Oui c'est vrai que ça fait longtemps qu'on ne sait pas vu mais bon, le travail nous occupe toutes beaucoup." Dit Junie avec un petit sourire aux lèvres. La brune avança un peu tout en gardant ses mains contre la barrière de secours et continua de parler. "Je suis toujours bibliothécaire, Alana, ça n'a pas changé. Tu es sûre que ça va bien ?"
La jolie brune regarda Alana un peu interloquée. Sa colocataire lui posait des questions comme si elle ne s'était pas vues depuis longtemps et qu'elles n'avaient jamais pris le temps de parler de leur propre vie. S'arrêtant de patiner, en sentant que la peur de tomber l'envahissait, Junie s'appuya contre la barrière et attendit que sa colocataire lui réponde.

Je sentais que Junie n'était pas à l'aise sur la glace vu qu'elle est aveugle c'est vrai que ça doit être compliqué pour elle en plus je n'ai pas l'habitude d'aider quelqu'un qui est aveugle. Je l'aide donc à patiner, car j'ai peur qu'elle tombe et qu'elle se fasse mal.

"Je vais très bien merci. Oui, c'est vrai que notre travail à toutes nous occupes beaucoup".

"Ça va très bien c'est juste que je voulais qu'on reprenne à zéro vu qu'on ne se voit pas souvent".

Junie doit me trouver vraiment bizarre mais c'est pour la connaitre mieux vu qu'on ne se voit jamais. On est peut-être colocataires, mais on ne se voit vraiment jamais avec nos boulots respectifs. C'est vrai qu'avec mon boulot avant je ne sortais jamais, mais là vu que j'ai embauché Elisabeth Spencer pour une durée de 3 mois, le temps que Vincent revienne, je vais pouvoir enfin sortir un peu plus et peut-être voir mes colocataires un peu plus aussi. Je me posais une question, alors je la pose à Junie :

"Sinon quand as-tu ton Rendez-vous avec ton médecin" "Veux-tu que je vienne avec toi pour te soutenir".

J'espère que son état de santé va s'améliorer. Comme ça, elle pourra voir le paysage de la ville et patiner toute seule. On continua a parlé et a patiné, on commence à aimer ça. Je pense que je viendrai un peu plus souvent à la patinoire.

La première fois qu'elle avait patiné, ça avait été en compagnie de Benjamin et ça lui rappelait de bons souvenirs. Cependant, l'aveugle fut arrachée de ses pensées par les paroles de sa colocataire. Souriant à nouveau, elle hocha la tête et haussa les épaules doucement, tout en ne quittant pas la barre de sécurité. "Ah.. bah si tu le souhaites..." La bibliothécaire trouvait ça bizarre que la jeune Kauffman agisse de la sorte. Pourquoi est-ce qu'elle disait de telles choses. Elle ne comprenait vraiment pas ses réactions mais Junie préférait ne pas poser de questions. Mais ça la tracassait, sa colocataire, celle qui devait être le plus proche d'elle, essayait de renouer alors qu'elles avaient vécu tant de choses ensembles ces derniers temps.
S'appliquant à patiner doucement, elle regrettait légèrement que Benjamin ne soit pas là pour être ses yeux et la guider au milieu de la piste. Pas qu'elle n'appréciait pas la compagnie de la jolie blonde mais ce n'était pas pareil, puis l'aveugle n'était pas rassurée d'être sur la glace alors qu'elle ne voyait rien. Alana lui demanda alors quand était son rendez vous et si elle voulait qu'elle l'accompagne. Lui souriant, elle secoua la tête. "J'ai rendez vous ce week end, et merci mais on m'accompagne déjà. Je ne voulais pas vous ennuyer à la coloc vu comment c'est en ce moment." La dernière fois qu'elle s'était retrouvée seule avec l'une de ses coloc, celle-ci lui avait posé des questions sur pourquoi est-ce qu'elle avait menti par rapport à sa cécité. Junie lui fit un petit sourire et reprit. "D'ailleurs, je pensais partir de la colocation après mon rendez vous chez le médecin. Enfin, juste prendre un peu de recul pendant quelques semaines." Depuis sa dispute avec Tara, l'aveugle avait décidé de prendre ses distances et de partir de la maison pour un petit moment. Junie irait dans l'hôtel le plus près et ferait en sorte de trouver une solution à ses problèmes.

Junie appréciait que sa colocataire veuille l'accompagner mais apparemment, celle-ci n'avait pas compris qu'elle était déjà accompagnée par quelqu'un d'autre. D'ailleurs, elle était plus sereine de partir avec Benjamin qu'une de fille de la coloc'. Alors que ça devrait être l'inverse, mais non, Junie avait presque une totale confiance envers Benjamin et plus tout à fait envers Alana ni le reste de ses coloc'. "Oui, mais comme je te l'ai dit, quelqu'un m'emmène déjà et je préfère que ce soit lui, plutôt qu'une de vous." Dit-elle en baissant la voix. Elle ne voulait pas mettre ça sur le dos d'Alana, mais ces derniers temps rien n'allait à la colocation et Junie en avait marre de subir les remarques de celles-ci. Et lorsque la brune lui annonça qu'elle voulait partir, Junie eut une rafale de question par la blonde. Un sourire aux lèvres, elle reprit plus calmement lui expliquant les faits même si elle devait en avoir eu vent. "C'est bien simple. Avec Tara nous avons parler de pourquoi je suis tombée aveugle et pourquoi j'ai menti pendant tout ce temps. Et, boum. Alors voilà pourquoi je veux partir un peu. Puis, j'ai envie de trouver un chez moi, plutôt que d'entendre les foudres de Charly à longueur de journées. C'est moi qui tenait la coloc' en état, mais plus ça va et plus j'ai l'impression que ça me retombe dessus... Alors, je vais partir pendant un moment, après mon rendez-vous, et je reviendrais peut être." C'était dur de dire ça. Junie avait réussi à tenir la colocation dans une bonne entente pendant de longues années et maintenant, c'était elle qui allait partir par rapport à une dispute comme ça. Sachant qu'Alana ne supportait pas très bien Charly et que Tara ne fait que suivre Charly, que Jennifer n'est quasi-jamais là... Junie avait vraiment du mal à se dire qu'elle allait partir, mais à l'instant même, c'est ce qu'elle voyait de mieux pour elle.

Alana n'en veut pas à Junie, car la jeune femme ne veut pas que je l'accompagne voir son médecin apparemment il y a quelqu'un d'autre qui va avec elle. Ce n'est pas grave si elle ne veut pas que je vienne avec elle.

"D'accord, je comprends tout à fait ton choix et je ne t'en veux pas du tout."

J'espère au moins qu'elle nous donnera des nouvelles après son rendez-vous médical. Je dis à la jeune femme :

"J'espère au moins que tu nous diras ce que ton médecin te dira."

Alana est vraiment déçue de son amie, elle ne pensait qu'elle était comme ça. Alana n'en revenait pas que Junie allait partir de la colocation pendant quelque temps.

"C'est vraiment dommage que tu partes pendant quelque temps. C'est vrai que tu aurais dû nous dire toute la vérité. Tu n'aurais pas dû nous cacher que tu n'étais plus aveugle, je comprends tout à fait la réaction de Tara. J'espère que tu pourras réfléchir tranquillement et que tu reviendras dans la colocation très rapidement. Et qu'on puisse régler tout ça."

Si Junie part de la colocation ne seras plus du tout pareil. Je vais me sentir très seule. Vu que je ne supporte pas Charly et que Tara est toujours derrière Charly. Mais on essaye tout de même de profiter de cet après-midi ensemble à la patinoire pour qu'on se retrouve.

Lui faisant un sourire pour détendre l'atmosphère, Junie était ravie que ce soit Benjamin qui l'accompagne et non une de ses colocataires. L'ambiance n'étant pas tellement au top en ce moment dans la maison. "Ce n'est pas contre toi hein, c'est juste que je préfère que ce soit quelqu'un d'autre et comme ça vous pourrez toujours être à votre travail et moi je ne vous dérangerais pas." Ce n'était pas tout à fait un mensonge car Junie avait également envie de passer un peu plus de temps avec le beau brun et l'emmener avec elle à Los Angeles était un bon prétexte. "Oui, je vous tiendrais au courant. Je ne suis pas si horrible que ça quand même."
La brune avait déjà eu ce genre de conversation avec Tara précédemment et le fait de sentir que la jolie blonde allait s'y mettre, déplaisait à Junie. Sa colère montait petit à petit en entendant les paroles blessantes de la jeune Kauffman. Elle ne la pensait pas vraiment comme ça et elle avait déjà eu ce genre de conversation avec elle dans le passé. S'accrochant au bord de la patinoire, Junie tourna les talons vers la voix d'Alana et reprit la parole en étant un peu plus froide. "Je pense que tu n'as aucun droit à me dire ça, Alana. Je pense que tu dois faire plutôt attention à ce que tu dis, sachant que tu es toi aussi, en quelque sorte, fautive." Elle s'en voulait déjà de lui parler ainsi mais elle en avait marre de passer pour la méchante alors que dans l'histoire ce n'était pas vraiment le cas. Junie avala sa salive et reprit en essayant d'être moins froide, mais ce n'était pas gagné. "Oui, c'est pour cela que je veux partir, car être avec vous à la colocation, en train de me poser des questions sans arrêt, ça m'énerve." Il ne fallait pas croire que la brune était heureuse et qu'elle vivait bien le fait de vivre avec les filles, alors qu'au fond, elle en souffrait. Et encore plus quand les filles se mettaient à lui poser des questions étranges alors qu'elles avaient déjà certaines réponses.

Alana est vraiment très calme avec Junie même si au fond d'elle, elle aimerait dire à son amie tout ce qu'elle pense de cette histoire. La jeune femme va être accompagnée d'une personne et aucune des filles ne sont autorisées à l'accompagner à son rendez-vous, mais je me pose la question qui ça peut bien être ?

"D'accord, je comprends tout à fait. Mais moi, tu sais, je peux quitter mon travail pour accompagner quelqu'un vu que j'ai embauché Elisabeth Spencer il y a peu, je peux partir 1h du bureau pour accompagner une amie qui va voir son médecin, donc ça ne m'aurait pas dérangé du tout. C'est qui la personne qui va avec toi ?"

La jeune femme m'a promis de nous tenir au courant sur son rendez-vous. J'espère qu'elle tiendra sa promesse.

"J'espère que tu nous tiendras au courant parce qu'on va t'harceler avec Tara après ton rendez-vous médical."

La jeune femme me dit que c'est en partie de ma faute, mais je ne vois pas pourquoi c'est de ma faute. Elle me déçoit beaucoup là. Junie a vraiment changé depuis qu'elle a perdu la vue.

"D'où c'est ma faute, Junie ? Je ne te comprends plus."
Mon amie était vraiment très froide envers moi, mais je lui réponds calmement. Je ne veux pas m'énerver devant Junie.

"Si on te pose des questions sans arrêt, c'est qu'on veut être au courant Junie. On veut t'aider et on est tes colocataires et tes amies, c'est tout à fait normal qu'on se questionne sur ta santé."

Je propose à mon amie d'aller boire un verre dans le bar de la patinoire.

"Junie, ça te dit qu'on aille prendre un verre au bar pour se détendre ?"

La brune avait l'impression de parler à un mur et ça commençait à la rendre nerveuse. D'abord car le rendez vous approchait et son anxiété augmentait encore, et en plus, Alana pensait que c'était si facile que ça de partir à L.A. Soupirant, elle secoua la tête et passa une main dans ses cheveux. "Los Angeles n'est pas à une heure de route, et le rendez vous ne durera pas qu'une heure, Alana. Je pense que toi et comme les autres, vous ne savez pas ce que ça représente pour moi ! Et j'y vais avec une personne que tu ne connais pas et qui, à côté de vous, prend bien plus soin de moi que vous toutes réunies dans la coloc !" Junie perdait son calme et essaya de se calmer tant bien que mal puis ferma les yeux quelques secondes en écoutant une nouvelle fois son amie. L'aveugle reprit la parole quelques minutes après et tourna la tête vers Alana. "Si tu veux, et oui je tiens mes paroles. Merci de me faire passer pour une menteuse ! T'façon je passerais à la coloc au retour pour aller dans un des appartements du quartier."
Reprenant son souffle, elle fit demi-tour et chercha la petite porte se déchausser. La patinoire s'en était finie pour elle, si en plus de s'énerver elle se cassait la gueule pour voir son espoir de retrouver la vue inutile, non très peu pour elle. Junie sortit et dégagea ses patins sur le côté tout en répondant à Alana. "Je n'ai pas dit que c'était ta faute à toi, mais à vous toutes réunies ! Et donc toi aussi. Oui c'est tout à fait normal en effet, mais j'aimerais qu'on me lâche car toutes vos questions me foutent la pression et je n'arrive plus à être sereine et tout s'enchaine dans ma tête." L'aveugle prit ses patins et attendit Alana pour pouvoir retourner aux casiers, elle aurait pu demander à quelqu'un d'autre, mais elle ne voulait pas lui fausser compagnie non plus. Essayant de garder son calme, Alana proposa d'aller prendre une verre pour se détendre. Soupirant, elle secoua la tête et se mordit la lèvre inférieure. "Non, je ne préfère pas, j'ai pas envie. J'ai envie de me retrouver seule pour réfléchir à tout ça et parler n'arrangera pas les choses. On rentre ?" Au fond, ça lui faisait mal de lui dire non comme ça, mais Junie ne pouvait pas se forcer à accepter et à lui parler froidement comme elle le faisait depuis un petit moment déjà.

Peut être qu'elle s'était un peu trop emportée contre Alana, mais à force.. l'aveugle perdait patience avec ses colocataires, qu'est-ce qu'il y avait de sorcier dans cette histoire. Bon, elle était tout aussi en tort, mais ses colocataires aussi l'étaient et elles n'avaient pas à le nier. "Oui, ce n'est pas à côté. Mais bon, comme j'ai déjà été là-bas, je ne voulais pas changer de médecin non plus. Oui, lui, je peux lui faire confiance." Pas qu'elle ne faisait plus confiance à ses amies, mais vu les circonstances... c'était préférable que ce soit Benjamin qui l'accompagne. Ca lui permettrait de décompresser et de pouvoir le connaître d'avantage, surtout qu'il est là pour elle depuis le début. Plus la conversation continuait et plus Junie avait l'impression de parler à un mur. Elle savait qu'Alana avait des problèmes de son côté, mais quand même, ce n'était pas difficile de rester à l'écoute de son amie -soit disant- et d'être un peu de son côté ou bien de ne rien dire du tout. "Je prendrais mes affaires après le rendez-vous ! Et si, je reste à Magnolia, pourquoi partir alors que j'ai tout ici ? Je peux partir de la coloc sans partir de Magnolia, Alana. Tu es avec moi ou pas aujourd'hui ? Je te sens autre part, comme si t'étais pas là." Junie était désespérée à la voir agir comme ça. Comme si Alana n'était pas là et qu'elle était juste là pour le décor alors qu'au fond l'aveugle avait besoin de parler. Elle hocha la tête quand elle reprit la parole, ça lui évitait d'être encore plus méchante qu'elle venait de l'être avec elle. La brune perdait patience avec la jeune Kauffman aujourd'hui, et elle ne saurait dire si c'était par sa faute ou bien parce qu'Alana avait décidé de l'écouter à moitié ? Du coup, Junie déclina l'offre d'aller prendre un verre, pas ce soir, elle n'avait plus envie de rien après cette discussion. Patiemment, elle attendit Alana puis elles allèrent rendre leurs patins. Une fois dans le vestiaire, Alana voulut aider Junie à mettre son manteau, celle-ci se dégagea et la "regarda" d'une manière un peu méchante. "Je sais encore m'habiller, merci." Elle n'aimait pas avoir ce statut d'assisté et surtout que Junie savait encore s'habiller seule ! Le trajet se fut dans le silence et une fois arrivée, Junie monta également dans sa chambre où elle se mit à déferler sa colère contre son oreiller. Pour une après midi entre "amie" c'était plutôt loupé.