Cela faisait plusieurs semaines qu'Annie faisait son train-train quotidien, petit footing pendant plus d'une heure, douche, cours jusqu'à 17h, rentrer, devoirs, manger un peu et aller se coucher. Ca c'était sa journée type dans la semaines, mais en week end, ça ressemblait plus à : grasse matinée, douche, sortie, bar, boire, rentrer ivre, dormir et gueule de bois. C'est ce qui c'était passé hier, au bar, en compagnie de... la rouquine n'arrivait même plus à savoir avec qui elle avait bu. M'enfin, ce qui était sûr, c'est que le mélange médicament et alcool ça passait pas parfois. Mais, elle faisait attention à ne pas les prendre lorsqu'elle avait prévu de boire jusqu'à ne plus se souvenir de sa soirée. Ca lui permettait d'oublier, de ne pas avoir mal, de ne pas sentir ce coeur qui saigne. Oui, son coeur saignait à ne plus s'arrêter, comme si il y avait une hémorragie dont aucun médecin n'a de solutions pour la stopper. C'est ce que ressentait notre jolie rousse. La jeune McCormick n'arrivait pas à panser sa plaie et à enlever ce couteau qui remuait à cet endroit. Et on peut dire que ça n'allait pas en s'améliorant. Annie avait appris, par les rumeurs, que son ex-soit-disant-petit-ami était rentré en compagnie d'Evane-la-fouteuse-de-merde. De quoi creuser encore un peu plus la tombe de la jeune femme. C'est en partie pour cela que la jeune rouquine allait de plus en plus au bar et buvait jusqu'à avoir des trous de sa soirée. Ce n'était pas dans ses habitudes, mais grâce -ou à cause- de l'alcool, elle ne pensait plus à lui. Lui qui avait fuit, lui qui l'avait laissé seul dans cette salle blanche, seule à affronter cette épreuve douloureuse et à laquelle elle ne pouvait s'empêcher de penser encore. Heathcliff l'avait abandonné dans cette période la plus dure de sa vie et elle n'arrivait pas à remonter la pente. A chaque fois, elle glissait, remontait et là... elle venait de glisser à ne plus pouvoir remonter à cause d'un manque de force. C'est ce qu'elle ressentait quand elle pensait au retour de cet homme.
Elle n'en avait touché mot à Scarlett, celle-ci l'avait déjà assez aidée l'autre fois au cimetière quand la rouquine s'était retrouvée à bout de force et à pleurer encore et sans pouvoir s'arrêter. Non, Annie voulait l'affronter seule, lui parler, le voir et lui dire tout ce qu'elle pensait. Mais tellement de choses se passaient dans sa tête. Tant de pensées différentes, tant de questions, tant de haine, de colère et d'impuissance. Annie avait beau être une garce, légèrement rebelle avec ses pouvoirs d'aguicheuse, elle avait également ses faiblesses. Et sa plus grande faiblesse était ses sentiments encore forts pour celui qui ne l'avait jamais dit "je t'aime". C'était ce qui la plantait, ce qui la rendait impuissante lorsqu'on évoquait le sujet avec elle. Annie n'arrivait pas à contenir ses émotions quand elle en parlait avec ceux qui la comprenaient mieux que quiconque.

Tournant une dernière fois dans son lit, Annie regarda le plafond. Ressentir tout ça l'épuisait. Des cernes de plus en plus grosses se dessinaient sous ses yeux, elle était plus pâle que les autres jours, Annie mangeait moins également et prenait des médicaments. Tout ça depuis l'avortement et sa rupture avec son ancien copain. Mais pour ce qui était des médicaments, personne n'était au courant, la rouquine voulait s'en sortir seule et surtout ne pas montrer qu'elle était au bord du gouffre. La rouquine regarda l'heure et soupira. Le début d'après midi avait déjà commencé, se levant avec peine la jolie rousse prit la direction de la salle de bain et y passa une bonne trentaine de minutes avant de sortir et de s'enrouler au chaud dans sa serviette. Allant dans son placard, elle dégota un jean slim, un t-shirt à manche longue noir et attrapa un pull blanc en laine avec une coupe plutôt large. Parfait, c'est ce qui lui fallait. La rouquine retourna dans salle de bain, enfila ses vêtements. Elle se sécha les cheveux et les laissa libre. Maintenant, elle attaquait la phase qui devenait de plus en plus importante ces derniers temps : le maquillage. Pour cacher sa mauvaise mine. Un fond de teint léger, un anti-cerne, et un peu de maquillage pour se redonner bonne mine. Ca avait l'air naturel et c'est ce que voulait la McCormick. Puis, descendant ensuite les escaliers, elle prit son sac et sortit de la maison sans adresser un mot à quelqu'un. Annie n'avait aucun compte à rendre avec qui que ce soit. Du coup, la rouquine prit la direction du skatepark. Pourquoi ? Parce que la jeune femme savait que si elle voulait le trouver, il serait là bas. Oui, c'était volontaire. L'heure des explications venait de sonner et Annie n'était pas prête de rebrousser chemin.
Puis, elle le vit. Assit sur son banc, leur banc. Avalant sa salive avec difficulté, toutes sortes d'émotions traversèrent l'esprit d'Annie. Colère, haine, peine, tristesse, l'impuissance, le pardon, la rancoeur et même de l'amour derrière tout ça. Mais ce dernier sentiment, elle le rejeta au plus profond d'elle. Avançant vers lui, Annie le regarda. Attentivement. Oui, il n'avait pas changé. C'était toujours lui. Parfait. Le toisant du regard, la rouquine prit la parole. "Alors, t'es revenu des morts avec ton ange gardien ?" C'était mesquin, mais la rouquine était dans la phase de l'impardonnable. Ces explications allaient être dures à dire et surtout à entendre pour l'un comme pour l'autre. "J'espère que tu ne t'es pas trop ennuyé pour le coup !" Oui, bah autant dire qu'il avait dû en profiter. Un O'Conell restera pour toujours un O'Conell après tout.

Pourquoi est-ce qu'il était revenu? Il ne pouvait pas rester à L.A ? Non ? Avec sa garce de copine ? Annie aurait tellement voulu qu'il ne vienne plus, qu'il ne revienne pas dans sa vie ou du moins pas avec cette Damenez qui avait pourri son couple. Pourquoi est-ce qu'il était revenu à cet endroit ? L'endroit où il était si vulnérable ? La rouquine était tellement perdue en ce moment même. Le jeune homme ne se rendait pas compte de la douleur que ça infligeait à la jolie rousse. Le voir venait de renfoncer le couteau dans la plaie, le voir, là, assit sur ce banc venait de raviver les cendres qui se consumaient dans le coeur d'Annie. Maintenant, il y avait vraiment le feu, et même une pluie forte n'aurait pu l'éteindre. Annie McCormick venait de passer à la colère. Une colère qu'elle n'avait jamais exprimé, une colère qui était unique chez elle. Une colère qui allait se diriger vers le jeune O'Conell.
Les premières paroles dites et voilà que monsieur Heathcliff s'amusait à faire des siennes. Lui, parfait, qui n'a aucun défaut venait de répondre à la remarque de la rouquine. Le ton froid, les yeux jetant des éclairs, Annie répondit à son tour. "Oh bah oui, surtout si cette charmante compagnie s'appelle Evane Damenez." La remarque que lui avait faite Heath' pouvait être comprise dans les deux sens, mais Annie n'était pas là pour jouer la mignonne et lui sauter dans les bras. Heathcliff l'avait abandonné, lâchement, sans un mot, et il comptait que la rousse lui pardonne ? Il fallait qu'il se mette le doigt dans l'oeil. Cependant, Annie ne vit pas le coup venir, mais elle sentit son coeur se serrer en entendant cette phrase. Annie revit toute la scène dans sa tête et elle dut se contrôler pour ne pas craquer, ne pas hurler, ne pas pleurer pour ne plus s'arrêter. Mais la colère venait de reprendre le dessus et tout ce qu'elle venait de ressentir s'abattit sur la joue de monsieur O'Conell avec une belle baffe. La rouquine le regarda se déplacer pour lui laisser de la place sur le banc. Rigolant d'une manière forcée, elle le regarda et le pointa du doigt et lui parla d'une manière dont auparavant, elle n'aurait jamais fait. "Pardon ? Tu oses me dire ça ? Tu sais ce que ça fait ? Non je ne crois pas ! Tu n'es qu'un connard Heathcliff ! Un mec qui pense qu'à sa gueule. Regarde, tu es revenu vers moi car tu savais que j'étais enceinte, je ne l'aurais pas été, tu n'en aurais rien eu à faire de moi ! Tu serais repartie avec ta belle brune et tu aurais pu être heureux. Et tu n'as pas pensé à moi, toi, égoïste que tu es ! Non, tu as préféré te la couler douce à Los Angeles pendant que j'affrontais mes démons toute seule ! As-tu la moindre idée de ce que je vis depuis que j'ai avorté ? Depuis que tu es parti ? Tu dois t'en foutre carrément car j'apprends que tu es revenu main dans la main avec ton ex. Oh pardon, je voulais dire ta nouvelle copine! Alors, arrête, arrête de vouloir faire ton gentil, ton mignon, ton Heathcliff. Car au fond, les O'Conell sont tous les mêmes, tous des connards et malheureusement j'ai dû subir ça pour m'en rendre compte. Alors, garde tes phrases ignobles pour toi, car tu ne sais pas ce que j'ai dû faire pour remonter la pente." Sa voix se brisa. Annie lâchait prise. Elle venait de revivre ces deux mois intenses qu'elle avait vécu à cause de lui. Ses mains tremblaient et elle risquait de perdre le contrôle d'elle même d'une minute à l'autre. Pourquoi était-il revenu si c'était pour faire du mal à la jolie rousse ? La jeune McCormick allait perdre les pédales. La phrase mesquine d'Heathcliff résonnait encore dans sa tête. Comme un écho entre les montagnes, comme si ça n'allait jamais s'arrêter.

Pourquoi c'était toujours aussi compliqué entre eux ? Même s'ils étaient séparés. Annie avait toujours eu cette impression, d'être toujours en conflit avec lui car tout deux avaient de fortes têtes. Mais quand même, elle ne comprenait pas pourquoi il n'admettait pas que la principale cause de leur rupture n'était pas à cause de l'avortement, mais à cause d'Evane Damenez. Il refusait de l'admettre car il l'aimait encore et n'avait jamais aimé la rousse.
Les remarques étaient parties seules, la jeune rouquine avait débité un flot de paroles impressionnant et avait même giflé son ex. C'était une colère nouvelle, une colère que personne n'avait eu l'occasion de voir. Enfin, maintenant, Heathcliff la connaissait. Puis, ce fut à son tour, à celui de son ex de lui parler mal, d'entrer dans une de ses colères dont Annie connaissait tant les effets. Il s'énervait trop vite, et plusieurs fois la rouquine avait dû faire face à ces colères qui lui faisaient peur mais sans le lui montrer. Gardant la tête haute et avalant chacune de ses phrases avec difficulté, Annie serra encore plus les poings à se rentrer les ongles dans la peau. Se mordillant les lèvres pour ne pas crier de douleur face à ce qu'il disait. C'était trop dur de lutter contre lui. Trop dur d'admettre certaines choses et trop dur d'admettre qu'il ne l'aimait pas elle, mais l'autre brune. "Tu crois qu'accueillir un nourrisson dans ce monde, dans la situation dans laquelle on était, était une bonne chose ? Mais tu es fou ! Tu avais le cul entre deux chaises avec moi et Evane Damenez. Ce n'est pas moi que tu aurais dû foutre en cloque, mais ta brune qui couche avec toi depuis x temps pendant que moi je ferme ma gueule. Tu ne m'as jamais aimé Heathcliff. Tu l'aimes. Mais pas moi. Tu ne me l'as jamais dit. Tu n'as jamais prononcé : je t'aime. Avec celle que tu sortais. Et de l'autre côté tu allais fricoter avec ton ex. Et tu voulais accueillir ce bébé. Bravo, je te félicite. Je n'étais pas prête à accueillir ce bébé même si je le regrette. Ca aurait rendu notre couple -si on pouvait appeler ça un couple- encore plus bancale qu'il ne l'était." Elle s'approcha de lui et plongea son regard dans le sien sans perdre son sang froid. "Tu ne m'as jamais aimé. Et j'ai eu le malheur de te confier tout l'amour que j'éprouvais pour toi. Et je dois dire, que tu m'as vite oubliée pour ramener ton petit cul avec celui de la brune comme ci je n'avais jamais existé. Et ça se dit être prêt pour devenir père. Bah voyons !"

Reculant un peu, la jeune McCormick se passa une main sur son front. Respirant à plusieurs reprises, la jeune rousse reprit doucement le contrôle de sa respiration et regarda Heathcliff. Oui, elle l'avait aimé, oui elle l'aimait toujours, mais ce beau brun avait foutu sa vie en l'air. La rouquine était sous médicament depuis l'avortement et sans le dire à personne. Elle voulait affronter ça toute seule pour prouver qu'elle était passée par dessus cette histoire, mais au contraire... Depuis qu'il était là, surtout devant elle, Annie avait l'impression de signer son arrêt de mort.

Cette rencontre devait avoir lieu, la jeune rouquine le savait mais elle aurait voulu que ça ne soit pas maintenant. Surtout pas dans l'état où elle se trouvait à présent. Annie n'était pas au meilleur de sa forme et pouvait flancher à tout moment et encore, la rouquine faisait d'incroyables efforts pour ne pas perdre le contrôle d'elle même. Ces dernières semaines avaient été horrible pour elle mais elle avait réussi à retrouver le soutien de certains de ses amis avec lesquels elle avait perdu contact pendant sa relation avec Heathcliff. Notamment avec Carl et Alistair qui lui redonnaient le sourire comme ils le pouvaient et cela marchait plutôt bien. Ces deux-là avaient de l'humour à revendre et Annie pouvait passer des journées entières avec l'un d'eux sans à en avoir marre, surtout avec monsieur Albright, ce gars était juste géant. Comme quoi, la rouquine avait été fidèle au O'Conell alors que lui allait bécoter Damenez dans son dos en niant parfaitement que ce n'était pas vrai. D'ailleurs, même que la rousse préférait croire DirtySecret que son ancien copain, c'est pour dire ! Peut être que la rousse c'était fait de faux semblants ? Qu'elle n'aurait jamais dû sortir avec ce con d'O'Conell ? Peut être qu'elle aurait dû écouter sa meilleure amie. Non, ça c'était sûre. Mais non, la jolie rousse avait préféré donner tout son amour à ce beau brun qui se trouvait devant et qui en prenait plein la tête. Oui la rousse ne lui faisait pas de cadeaux, mais comprenait-il les souffrances qu'elle endurait ? La McCormick n'en était pas si sûre que ça !
En effet, son coeur souffrait le martyr et saignait pour ne plus s'arrêter et le voir avait rendu l’hémorragie encore plus importante. La rouquine faisait des efforts pour ne pas sombrer dans la dépression et était suivie de près par ses médecins. Sauf, qu'aujourd'hui -étant en soirée hier soir- elle n'avait pas pris ses médicaments et les effets s'en faisaient ressentir. Les mains tremblantes, elle venait de faire admettre la vérité à son ex. Celui-ci même avoua. Oui le grand O'Conell avoua ses torts et cela fit un choc à McCormick qui eut le regard vide. Pendant quelques minutes, des secondes ou bien plus (?) Annie eut un électrochoc. Ce mec, qu'elle avait aimé -qu'elle aimait encore- venait d'avouer que la rousse avait raison. Comment peut-on être comme ça ? Reculant de plusieurs pas, elle le regarda les joues salies par ses larmes. Ouvrant la bouche à plusieurs reprises et essayant de garder le contrôle de son coeur qui faisait des siennes, la McCormick secoua la tête et serra les poings pour cesser les tremblements. Il venait d'avouer. Sentant ses forces partir, la rouquine secoua la tête, secouée par ce qu'elle venait d'entendre. "Tu te rends compte de ce que tu viens de dire O'Conell ? Contrairement à toi, au passage, j'ai toujours été fidèle croyant à notre relation. Toi, tu as eu le cul entre deux chaises et maintenant tu as choisi la chaise que tu préférais. Et pourtant cette chaise... Tu es ignoble O'Conell..." Fermant les yeux pour éviter de voir le sol tourner autour d'elle, Annie se prit la tête entre les mains puis après quelques secondes à se contrôler, elle ouvrit les yeux et regarda Heathcliff. Pourquoi ce mec avait-il se regard là ?

Ce cauchemar ne cessera donc jamais ? La vie d'Annie était-elle faite pour être tout aussi pourrie que sa famille actuellement ? Et d'abord, pourquoi est-ce qu'il était revenu ici ? Pourquoi avec cette brune ? Pourquoi n'était-il pas resté là bas avec elle dans ce cas ? Où, là, la rouquine aurait pu vivre une nouvelle vie, aurait pu remonter la pente doucement mais sûrement et si glissante soit-elle en ce moment. Mais non ! Non, il était revenu, revenu la hanter, revenu la détruire à petit feu et revenu brûler son coeur. Le regard d'Annie se perdait et ses yeux commençaient à devenir troubles. Elle avait déjà ressenti ça, lorsqu'elle avait vu Carl au complexe sportif et où elle avait fait une crise par rapport à ses médicaments, mais là, elle s'appliquait à garder le contrôle d'elle par rapport à tout ça. Même si, ses émotions étaient décuplées, Annie faisait en sorte de ne rien laisser paraître et ça marchait assez bien. L'écoutant parler, son coeur s'affola, il avait des ratés et sa respiration s'accéléra. Se contrôler, la jeune femme serra les poings à sentir ses ongles dans sa peau. Elle ferma les yeux tout en l'écoutant et essayer de boire ses paroles qui devenaient vite insupportables. Une fois qu'il eut fini, elle le regarda, le vit. Oui Heathcliff O'Conell venait de pleurer. Il était si perdu que ça ? Si touché par ce que venait de dire la rouquine. Le regardant avec un regard vide, Annie prit à son tour la parole. "Pourquoi t'es revenu, Heathcliff ? Je sais que j'ai pas raison sur tout, que j'aurais pas dû te cacher tout ça. Mais pourquoi t'es revenu comme si notre relation n'avait jamais existé ? Et surtout, avec cette Evane. Regarde moi dans les yeux et dis moi, dis moi ce que tu as ressenti pour moi, O'Conell. Dis le moi." Son ton était dur, ferme, froid et sa voix tremblait. Ses efforts étaient durs et la rousse faisait son possible pour ne pas crier sa douleur. C'était injuste, ça lui faisait trop mal. Elle souffrait tellement de cette relation. Lui aussi sûrement, mais pour l'instant, la rousse avait mal, avait besoin de ces fichus médicaments et le seul qui était au courant de tout ça était Carl. Faisant de grandes inspirations, Annie le regarda en attente d'une réponse. Le voir ainsi lui faisait de la peine mais elle ne le montrait pas. Il venait de récolter ce qu'il cherchait depuis des mois.

Pourquoi se contredisait-il ? S'il n'avait pas ignoré leur relation, il ne se serait pas remis avec cette garce de Damenez. Annie était impuissante face à cette situation et plus les minutes passaient et plus la jolie rousse avait du mal à contenir ses sentiments en place et à rester debout. La tête lui tournait mais elle luttait avec ses propres envies pour finir cette conversation. Elle le regarda flancher. C'était si rare de voir Heathcliff comme ça, de cette façon. Mais ça restait un O'Conell et Annie venait de se l'avouer. Et pourtant, une lueur de compassion dans ses yeux mais la rouquine se ressaisit rapidement pour ne pas se sentir faible devant lui. Elle l'écouta parler, donner ses arguments et la jeune McCormick les écouta, les buvait même. Elle le regarda, dans les yeux, fixant ses magnifiques yeux et lui répondit en essayant de ne pas tressaillir devant lui. "Et tu crois que je n'ai jamais été là pour toi... Je te remercie de ta franchise Heathcliff O'Conell ! J'ai TOUJOURS été là pour toi. Sauf, que tu as préféré partir -certes tu n'as pas tous les torts- et revenir avec ta jolie brune et faire -je suis désolée- comme si il n'y avait rien eu entre nous. Admet le, et tu verras que pour cette fois, j'ai raison." Dit-elle avec une voix plutôt calme.
Et il s'approcha d'elle, la rouquine serra de nouveau les poings et ferma doucement les yeux avant de les ouvrir et de sentir l'importance de son regard. Annie l'écouta et avait de plus en plus de mal à respirer. C'était quoi son problème ? Ah oui, les foutus médocs. La rouquine reprit plusieurs fois de longues inspirations et prit son temps pour lui répondre. Ses questions étaient trop dures, trop dures pour y répondre et Annie n'arrivait pas à faire le point dans sa tête. Elle le regarda déterminée et lui répondit tout simplement. "Au point où j'en suis, Heathcliff... Je te le répète, dis-moi ce que tu as ressenti pour moi durant ces onze mois. N'as-tu jamais ressenti une once d'amour ?" Elle pointa du doigt l'endroit où se trouvait son coeur puis secoua la tête. "Non, je ne fermerais pas cette porte. Mais sache que je ferais tout pour que tu te souviennes de moi et du malheur que tu m'as fait subir." Les mains tremblantes, elle se recula et soupira avant de marcher à reculons. "Je dois y aller." A vrai dire, la tête lui tournait et elle refaisait une crise. C'était trop dur d'endurer ce genre de situation sans être sous contrôle. Annie devait rentrer, prendre ces médicaments et digérer tout ce qu'elle venait d'entendre. Puis, il prendrait le temps de réfléchir à cette question que la rousse venait de lui reposer. Car, elle reviendrait ou il reviendra pour lui dire et elle, pour connaître sa réponse et faire un choix. Qui, dans les deux cas, la fera souffrir.

Oui, elle était injuste avec lui. Elle ne lui pardonnerait pas ce qu'il avait pu lui faire même si Annie lui donnait tous les torts alors qu'elle en avait aussi beaucoup. La rouquine n'arrivait plus à l'affronter c'était trop dur pour elle. Plus il avançait vers elle et plus la rousse sentait son coeur s'emballer à sa vue. La jeune McCormick savait qu'elle l'aimait toujours mais se refusait de l'avouer. Ca lui faisait trop mal. Oui, elle prenait tout mal de sa part, c'était tellement plus simple pour elle comme ça pour faire abstraction de ses sentiments douloureux à son égare. Respirant profondément et essayant de contrôler les battements de son coeur, Annie hocha la tête et lui répondit en baissant le ton cette fois-ci. "Sans elle, tout était plus simple." Quand Evane était partie pour un temps et qu'elle n'était pas revenue à Magnolia, le couple d'Annie se comportait à merveille mais dès qu'elle était revenue, tout se chamboula entre les deux tourtereaux. Annie se faisait violence pour ne pas aller péter la tête à la jeune Evane. Elle n'était pas en état et savait que ça pouvait aller loin se genre de chose, alors elle préférait ne rien faire.
La fuite... oui, la fuite était une chose tellement plus facile à faire. La rouquine décida de partir en laissant le jeune O'Conell seul dans ce skatepark. La jeune femme ne put faire que deux pas avant de sentir la main d'Heathcliff sur son bras et de le voir de si près. Annie eut plusieurs ratés et reprit sa respiration à plusieurs reprises pour essayer de retrouver un rythme régulier. Son odeur lui avait manqué, celle qu'elle recherchait toujours quand il partait le matin avant elle. Ses yeux d'une profondeur si forte que la rouquine s'y était souvent perdue. Annie reprit ses esprit et l'entendre dire ces mots, ces phrases, elle faillit défaillir dans ses bras. Avant difficilement sa salive, elle n'arrivait pas à décrocher son regard du sien en entendant ses paroles, qui ne cessaient de résonner dans sa tête. Pourquoi maintenant ? Annie ne savait pas quoi dire, quoi faire. Ou plutôt, elle ne voulait pas faire de conneries, pas encore. Elle se faisait violence pour ne pas l'embrasser, pour ne pas lui caresser le visage, pour ne pas le gifler, pour ne pas toucher sa douce peau, pour ne pas enlacer ses doigts aux siens. C'était un vrai combat dans la tête d'Annie. Baissant le regard, elle posa une seule question d'une voix affaiblie par la fatigue et la crise qui prenait de l'ampleur au fur et à mesure de la discussion. "Tu m'aimes encore ?" Elle préférait ne pas le regarder, car si la réponse était non, elle pouvait partir et ne plus se retourner et si c'était oui... Alors la rouquine aviserait sur le moment. Elle était épuisée et trouver des mots pour parler était de plus en plus dur pour elle.

La douleur ne la quittait plus, elle était intense, forte, trop forte. Insupportable même. Et pourtant, elle restait là, devant lui en train de lutter contre ses propres sentiments. Annie avait mal et n'avait qu'une envie, s'arracher le coeur qui ne cessait de crier et de se serrer quand elle croisait son regard. Et lorsqu'il l'avait retenu.. ça avait fait comme une décharge électrique qui ne s'arrêtait pas. Comment pouvait-elle résister à cet appel. Celui d'aller se caler dans ses bras, de mettre sa tête dans le creux de son épaule, de l'embrasser, de passer une main sur sa joue... Et pourtant.. elle résistait à cet appel qui la rendait malade, qui la faisait trembler comme une feuille, comme si elle venait d'attraper une fièvre. C'était impossible de retomber dans ses bras, Scarlett ne lui pardonnerait jamais, et elle allait faire sa fête à Heathcliff. La rousse posa quand même cette fameuse question. Elle attendait, attendait, sentait le regard du beau brun sur elle parfois. Les secondes s'écoulaient trop lentement, vraiment trop lentement à son goût. La rouquine ne savait pas quoi faire. Relever la tête et l'affronter du regard ? Rester la tête penchée et attendre une réponse ?
Et pourtant, elle resta, au même endroit à quelques centimètres de lui, à pouvoir sentir son souffle sur son visage, à voir se soulever sa cage thoracique à chaque respiration... Elle aurait tout fait pour lui sauter dans les bras et le garder pour elle à cet instant précis. Sauf que ça n'arriva pas. Annie ne bougeait pas, attendait, dans le froid et dans la douleur cette réponse. Sa crise ne cessait d'augmenter et bientôt, elle ne pourrait plus la contrôler. La jeune McCormick releva la tête au même moment qu'il lui répondit enfin. Il avait le regard baissé. Annie ouvrit la bouche à plusieurs reprises, ne sachant quoi lui dire. Son coeur s'affola encore plus et un elle dût se reprendre à plusieurs reprises pour ne pas s'étouffer. La rousse le regarda d'une tendresse qui lui échappait, Heathcliff venait de se mettre à nu, devant elle, en plein dans un skatepark. Avalant sa salive, elle voulut poser sa main sur sa joue mais se ravisa, sentant sa colère revenir. Se reculant d'un pas, puis de deux, Annie essaya de capter son regard. "Je te rappelle... Promis." Et il savait très bien que la rouquine tenait ses promesses. Annie tourna les talons et se mit à courir, aussi vite que possible pour essayer de faire taire cette douleur. Elle avait mal au point de vouloir en finir. Il l'avait dit. Il l'aimait encore. Son coeur ne cessait de battre quand elle se souvenait de ces mots. Oui, il l'aimait... Annie avait senti comme des papillons dans son ventre quand il le lui avait dit. Heathcliff O'Conell venait de lui avouer ses sentiments... Et elle... elle prenait la fuite à cause de ses médicaments à prendre...