Lily menait sa petite vie tranquille à New-York. Une semaine après son arrivée elle avait trouvé du boulot. Elle y faisait peu d'heures mais c'était déjà ça, ça lui permettait au moins de payer sa part du loyer et les petites choses dont ils avaient besoin. Elle travaillait dans une toute petite boutique, en total contradiction avec ce qu'était New-York. Perdue dans une petite rue elle n'avait cédé à la folie des grandeurs et proposait tout un tas d'articles de deuxième main. Des objets du quotidien, beaucoup de choses à offrir et quelques vêtements. La boutique ne payait donc pas de mine, mais Lily s'y sentait bien. Aujourd'hui elle était partie de là-bas en fin de matinée et avait ensuite passé quelques heures à finir d'organiser des trucs dans la maison.

Alors qu'elle se posait enfin dans le canapé Aaron franchit le seuil de la porte. Elle partit l'accueillir, contente de le retrouver. « Ca va ? Tu sais où je suis allé aujourd'hui ? » Il avait l'air trop excité par ce qu'il venait de faire. "Je sais pas où t'as été mais on dirait que tu reviens de disney land." Elle se mit à rire avant que l'idée qu'elle venait d'exprimer lui apparaisse soudainement possible. Ses yeux s'écarquillèrent "Nooon, t'as pas été dans un parc d'attraction quand même ?" Puis elle réalisa que c'était absurde, et continua sa réflexion à haute voix. "Non, c'est pas possible. Je suis bête. Euh... Tu as été voir la statue de la liberté ?" Elle sourit à nouveau. C'est alors qu'l lui lança un paquet d'm&m "whaaa super !" S'enthousiasma-t-elle comme s'il s'agissait d'un cadeau valant une fortune. Depuis qu'elle était arrivée elle accordait peu de temps aux petits plaisirs, obnubilée par la volonté de se construire une vie stable le plus rapidement possible. Elle était là depuis deux semaines et cette vie qu'elle voulait commençait à se construire. Ce qu'elle ne savait pas c'est que dans quelques heures il ne resterait plus rien de cette stabilité qu'elle cherchait, tout allait exploser en plein vol.

Pour l'heure Aaron lui proposa d'aller au cybercafé et elle accepta sans hésiter. Il lui restait pas mal de formalités à régler et tout faire de son téléphone c'était galère et elle avait fait la bêtise d'oublier son ordinateur à Magnolia. Fallait dire que les bagages s'étaient fait dans une certaine précipitation, elle était contente de ne pas avoir oublié ses petites culottes. "J'arrive !!" Elle récupéra son manteau et sortie avec Aaron.

Ils ne mirent pas longtemps à arriver au cybercafé qui se trouvait à quelques pâtés de maison de « chez eux ». Ils connaissaient déjà l’endroit et ne tardèrent pas à se retrouver devant l’une des vieilles machines. « Je fais un tour sur facebook et sur mes mails et je te le laisse, d'acc ? » « Parfait » lui répondit-elle avec un petit sourire. Ces sourires qui se faisaient de plus en plus nombreux depuis qu’elle était arrivée à New-York. Elle avait l’impression que peu à peu ses problèmes s’éloignaient, comme si le fait d’être loin de Magnolia suffisait à apaiser ses souffrances. Ce qu’elle n’avait pas prévu c’est que le malheur la poursuivrait jusqu’ici, que Dirty Secret pouvait atteindre chacun des membres du quartier, même lorsqu’ils étaient à des centaines de kilomètres, qu’elle pouvait les détruire d’un simple claquement de doigt !

Lily jetait un œil distrait à ce que faisait Aaron, le regardant ouvrir un nouvel article de Dirty Secret. Elle soupira « tsss, pourquoi tu lis ce truc. » Ils étaient partis de Magnolia, il avait été jusqu’à casser son téléphone pour ne plus avoir aucun contact avec son passé et il continuait à s’intéresser à la chose la plus nocive qu’il pouvait exister là bas. Il rigola en disant qu’ils parlaient d’eux. Elle espéra que l’article ne donnait pas trop de précision, elle n’avait pas envie de voir ses parents débarquer chez elle pour la ramener. Heureusement il n’y avait rien de tout ça, et elle continua à lire en diagonal les infos du quartier. Comme d’habitude il s’agissait informations débiles sur les coucheries du quartier. Comment pouvait-on autant se préoccuper du cul des autres !

C'est alors qu'elle tomba sur une phrase... son cœur s’arrêta de battre. Elle avait forcément mal vu. Elle reposa ses yeux sur le nom de sa meilleure amie. Sa respiration se fit irrégulière, ses tempes se mirent à tambouriner dans son cerveau, dans ses yeux passa un voile de terreur. « Que... de quoi elle parle ? » Elle entendit à peine la voix d’Aaron, elle était incapable de décrypter ce qu’il était en train de dire. Il n’existait plus, pas plus que le cybercafé dans lequel elle se trouvait, pas plus New-York… Elle avait l’impression que la seule chose qui existait à ce moment précis était ces phrases terribles qui l’accusaient, elle, Nate, Heath, de la mort de sa meilleure amie. Elle se mit à respirer bruyamment, avait l’impression qu’elle n’arrivait pas à reprendre son souffle, comme si ses poumons étaient compressés. Elle avait soudain terriblement chaud, était prise de nausées. Elle avait l’impression qu’elle allait mourir, comme ça, devant un ordi, parce qu’elle n’était plus capable de reprendre son souffle. Elle posa une main sur le bureau et l’autre sur son cœur. Elle avait les yeux perdus dans le vide et se concentrait sur son halètement bruyant dont elle tentait de reprendre le contrôle. L’effroi l’avait gagné, elle paniquait totalement.

Petit à petit elle réussit à ralentir le rythme et le volume de son souffle et de son battement cardiaque. Elle reprit conscience de ce qu’il se passait autour, d’Aaron qui était là et qui venait d’apprendre son terrible secret. De sa vie qui ne serait plus jamais là même. De Nate qui n’avait pas le droit de souffrir encore. Et surtout des Hamilton. La famille dont elle se sentait le plus proche au monde, plus proche encore que de ses propres parents. Cette famille qu’elle avait détruite un soir où elle avait été inconsciente. Cette famille qu’elle allait détruire encore une fois quand ils allaient être foudroyés par la souffrance de savoir comment la fille chérie de la famille avait réellement perdu la vie. Par son manque de jugement le soir de l’accident elle avait tué toute une famille, par son mensonge elle était en train de le faire une deuxième fois.

Elle n’imagina pas une seconde mentir encore à Aaron. Elle aurait pu contester, expliquer que ce n’était que des conneries, il aurait pu la croire. Après tout pourquoi aurait-il plus écouté une langue de vipère plutôt que celle avec qui il avait grandit. Mais elle n’avait pas envie, plus envie. Tout ce qu’elle voulait c’était qu’il la déteste, qu’il la frappe, lui crache dessus, qu’il lui demande de sortir de sa vie pour toujours. Elle voulait qu’il se défoule sur elle pour qu’elle ait enfin ce qu’elle mérite. Une partie de ce qu’elle mérite parce rien ne sera jamais assez fort pour la punir de tout ce qu’elle avait fait. Elle voulait qu’il la haïsse comme elle se haïssait elle-même. « Je l’ai tué. » fini-t-elle par lâcher en un souffle en s’affalant sur ses bras posés sur la table. Elle avait dans son ventre une boule tellement serrée qu’elle était sûre que jamais plus elle ne disparaîtrait. En fait, elle avait l’impression de vivre la mort de Tessa une deuxième fois.

Lily, affalée sur sa table, aurait voulu disparaître de la vue d’Aaron. « Je l’ai tuée » Elle venait de lui dire ce qu’elle lui cachait depuis trois ans. Ce qui la rongeait de l’intérieur, qui la détruisait totalement. Quatre minuscules mots qui révélaient sa nature profonde. A partir d’aujourd’hui Aaron ne pourrait plus jamais la considérer comme la petite fille douce qu’il avait connu, comme la gentille Lily, la fragile. Elle serait à jamais celle qui avait tué sa sœur. Elle ne l’avait pas fait de ses propres mains mais le résultat était exactement le même : Tessa était morte à cause d’elle. Et uniquement à cause d’elle. C’était son amie et elle n’avait pas su la protéger. Pire. Elle l’avait tuée.

A travers les battements de son cœur qui martelait ses oreilles elle perçut le murmure du jeune Hamilton,  « C'est pas possible. Pas toi... »  Elle ferma les yeux et les poings  aussi fort qu’elle le pouvait, transpercée de douleur. Lily sentait par les mots prononcés par le garçon toute la déception du monde. Elle venait de perdre la personne la plus importante pour elle après son frère et  savait pertinemment qu’à partir de maintenant il allait en être de même pour le reste du monde. James, Lou, Carl… Ils la quitteraient tous, les uns après les autres. Ça ne ferait que continuer ce qu’il se passait depuis ces trois dernières années, la vérité et le jugement en plus.

Aaron se leva. Lily ne bougea pas. Ce n’est que lorsqu’elle entendit les éclats de voix dus à l’altercation avec le propriétaire du cyber qu’elle se redressa pour voir Aaron pousser l’homme aux lunettes avant de quitter les lieux en courant, lui assénant un dernier regard terriblement noir. Elle resta un instant pétrifiée, fixant la porte par laquelle son ami, ou plutôt son ancien ami, venait de s’enfuir. Elle ne l’avait jamais vu dans cet état. En même temps il y avait de quoi. C’est le propriétaire qui vint la tirer de sa léthargie. Il s’adressa agressivement à elle, comme quoi son ami avait fait on-ne-sait-quoi. Elle le regarda d’un air perplexe un instant. Ne voyait-il donc pas que la situation était critique et qu’il n’avait rien à faire au milieu de tout ça ? Qu’il y avait des moments où ce qui était en train de se passer était tellement dramatique que rien d’autre n’importait ? Lily posa les yeux sur cet homme. Elle avait en elle une colère immense qu’elle retourna contre lui. Ses yeux le fusillaient, elle se leva d’un bond. De toute ses forces elle le poussa, tant et si bien que l’homme bascula en arrière et lui laissa le passage libre. Elle partit alors en courant au dehors de la boutique. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait absolument besoin de rattraper Aaron.

Elle le vit disparaître au bout de la rue et courut pour le rattraper. Elle courait à perdre haleine, des larmes énormes perlaient sur son visage. Elle avait les yeux tellement embués qu’elle ne voyait plus où elle marchait. Elle essayait de se calmer mais plus elle avançait plus les sanglots rythmaient ses pas. Son corps était à présent secoué par ses pleurs et elle n'arrivait plus à aller très droit. Aaron était à seulement quelques mètres d’elle mais elle ne pouvait pas franchir l’espace qui les séparait.

Elle finit par s’écrouler, se laisser tomber sur le bitume. A genoux au sol, la tête enfuit derrière ses mains elle sanglotait. Sans discontinuer. Tout le monde la regardait mais elle s’en moquait comme de sa première culotte. Lorsqu’elle releva enfin la tête Aaron avait encore prit de l’avance. Lily eu soudain l’impression que si elle le laissait filer elle ne le reverrait plus jamais. Qu’ils ne pourraient pas avoir ces explications dont ils avaient tous les deux besoin. Elle  n’avait aucune idée de ce qu’elle allait bien pouvoir lui dire mais ce qu’elle savait c’est qu’elle devait absolument le rattraper. Que si elle ne le faisait pas maintenant ce ne serait plus jamais possible. Elle passa sa manche sur ses yeux pour essayer de voir quelque chose et se releva. Aaron  marchait un peu trop rapidement. Elle courut jusqu’à lui et dans un ultime effort finit par enfin le rattraper. « Aaron !! » réussit-elle à articuler entre deux sanglots. Elle lui toucha l’épaule pour qu’il se retourne mais retira immédiatement sa main, comme s’il allait lui reprocher de le toucher avec ses mains de meurtrière. Elle avait le visage rouge et bouffit, ruisselant de larmes. Ils étaient en plein New-York mais rien n’existait. Il n’y avait que celui qui à présent ne pouvait que la haïr. Elle recula instinctivement d’un pas, comme de peur de se prendre un coup.

La grimace de dégoût qui déforma le visage d’Aaron ne laissait aucun doute sur les sentiments qu’il ressentait à présent pour la jeune rousse. Il était insupportable de se dire qu’à partir de maintenant il ne poserait plus jamais un autre regard sur elle que celui plein de haine qu’elle avait en face d’elle à ce moment.

« Qu'est-ce qu'il y a ? T'as autre chose à me révéler ? Un truc bien gore et bien glauque puisque tu as l'air d'adorer ça. »

Alors qu’elle pensait s’effondrer à nouveau sous la violence de ces mots elle réussit à tenir debout. « Adorer ça… » Et subitement, se surprenant elle-même, elle se mit à hurler « Parce que j’ai l’air d’adorer ça ? » Elle était au bord de la crise de nerfs. L’épreuve était trop dure. Elle avait toujours eu l’impression que si un jour ça devait arriver elle n’y survivrait pas, et voilà qu’elle se tenait là, face à Aaron, et toujours en vie. Il pouvait lui reprocher des millions de choses, son inconscience le soir de l’accident, son mensonge, sa trahison… Mais il ne pouvait pas dire qu’elle n’avait pas souffert de cette histoire, Tessa n’était pas juste une page dans sa vie, Tessa était tout pour elle, elle avait fait une erreur, l’avait perdue et s’en voudrait jusqu’à sa mort. Il avait l’air de dire qu’elle avait choisit tout ce qu’il s’était passé, alors qu’elle ne faisait que subir, encore et toujours, subir sans aucune échappatoire…

Elle était devenue incontrôlable, les gens la regardait mais elle n’en avait aucune conscience et continuait à crier. "Tu ne peux pas me dire ça ! Tu sais ce que ça a été de vivre avec ça sur la conscience ? Tu sais ce que c'est de revivre l'accident chaque soir ? Ça fait trois ans et je me rappelle de chaque détail. Je m'en rappelle parce que je le revis sans arrêt, jour et nuit. Je me rappelle de tout, de la perte de contrôle jusqu’à son corps sans vie !! Et tu dis que j’ai aimé ça ? » Elle s’arrêta de crier aussi soudainement qu’elle avait commencé. Ses yeux ne lâchaient pas ceux d’Aaron. Elle n’y voyait que de la haine et ça la tuait mais elle n’arrivait pas à s’en détacher. Elle était en tension de la tête aux pieds, elle avait l’impression de ne plus rien contrôler, ni sa respiration qui était devenue totalement aléatoire et particulièrement bruyante et encore moins ses larmes qui s’échappaient de ses yeux comme du sang d’un membre qu’on avait arraché.

"Dire que je te faisais confiance... Je suis vraiment con putain ! »

Elle avait repris un volume sonore raisonnable, mais sa voix, tremblante, trahissait encore sa douleur. « Tu crois que j'ai voulu te le cacher, mais est-ce que t'imagines le nombre de fois où j'ai essayé te le dire ? Tous ces moments où tu essayais de me soutenir et que je n'entendais même pas ce que tu disais parce que je n'avais qu'une idée en tête c'est que j'avais tué ta sœur ! J’ai voulu te le dire chaque seconde depuis ce jour là, mais je devais me taire alors même que ça me rongeait. »

Elle reprit rapidement avant de ne plus être en capacité de parler, parce qu’elle sentait qu’elle n’aurait pas le courage de reprendre ce qu’elle avait à lui dire si elle ne le faisait pas maintenant. Elle parla plus faiblement, les sons sortaient de plus en plus difficilement de sa gorge nouée « Tu crois que tu me hais en ce moment ? Mais c'est rien comparé à la façon dont je me haie moi même. Si tu savais à quel point j’aurais voulu être à sa place… Je l’ai prié mille fois, mais tu vois je suis encore là, à te faire encore souffrir après t’avoir enlevé ta sœur.»

Ses jambes tremblaient tellement qu'elle avait du mal à rester debout. Elle se sentait terriblement fébrile. Elle avait peur de s’écrouler sur place mais elle faisait le plus d’efforts possible pour se tenir droite devant Aaron. Elle n’avait aucune envie de flancher devant lui, jugeant que c’était lâche et injuste. Tout ce qu’elle voulait c’était enfin lui dire ce qui tournait dans sa tête depuis toutes ces années. Elle aurait aimé des explications dans un autre climat mais elle savait pertinemment que c’était impossible. Dire tout ce qu’elle venait de dire l’avait entièrement vidé, elle se tue donc et réentendit à nouveau le sang cogner dans ses tempes, couvrant largement les bruits de la ville qui tournait autour d’eux.

« Tu aurais dû prier plus fort. » Les mots se brisaient contre Lily comme des objets de verres. Ils la lacéraient à mesure qu’ils étaient prononcés. : « Je sais même pas si tu me dégoûtes parce que tu n'as rien fait pour la sauver ou parce que tu t'es tue. » Ils avaient tenté de la sauver… Mais plus que les mots qu’elle n’entendait quasiment plus, c’est le regard d’Aaron qui la déchirait. Elle sentait toute la rancœur qu’il pouvait avoir contre elle et était persuadée que tout cela était mérité, qu’il n’y avait aucune échappatoire possible à la haine que les Hamilton lui porteraient toute leur vie, au dégoût qu’elle leur inspirerait chaque fois qu’ils poseraient leurs yeux sur elle.

.« Putain ! J'étais là, à te consoler et t'épauler alors que toi... tu l'as salie. T'as craché sur sa tombe avec tes mensonges. Vive la meilleure amie ! » Il avait raison. Elle n’avait rien à répondre parce qu’il avait raison. Elle restait face à lui, les lèvres closes, il formulait tout simplement ce qu’elle pensait depuis tout ce temps.

« Tu me fais pitié. » lâcha-t-il pour la finir avant de faire volte-face. Elle le suivit des yeux mais le perdit au moment où il atteint le trottoir d’en face, absorbé dans la foule. L’idée de lui courir après ne lui traversa même pas l’esprit. Elle avait bien compris qu’à présent ils ne pourraient plus jamais se retrouver face à face comme avant. Peut-être que jamais plus ils ne s’adresseraient la parole. La plus forte amitié qu’elle avait eu, qui durait sans relâche depuis maintenant plus de vingt ans venait de se terminer sur les mots « tu me fais pitié. » Elle savait que ça allait la tuer.

Elle resta un moment debout au milieu de la rue, sans aucune réaction, totalement abasourdie par ce qui venait de se passer. Elle resta ainsi quelques secondes, ou quelques minutes, peut-être même quelques heures. Elle n’avait plus aucune notion du temps. Puis les sanglots reprirent le dessus. Ils se mirent à faire hoqueter tout son corps comme un pantin désarticulé. Alors que ses jambes n’étaient quasiment plus en mesure de la porter elle se mit pourtant à courir. Elle courut un moment sans vraiment savoir où elle allait et finit sa course en tournant dans une petite ruelle sombre. Contrastant avec la grande avenue sur laquelle elle était quelques secondes auparavant elle se retrouvait enfermée entre deux murs qui n’en finissaient pas, remplit de tag, les déchets jonchaient le sol. C’était un lieu assez glauque et donc qui se mariait parfaitement à son état d'esprit du moment. Elle s’écroula contre un mur derrière une poubelle. Tout son corps tremblait et elle se sentait détruite de l’intérieur. Elle n’avait plus qu’une idée en tête, appeler son frère. Ou plutôt elle en avait deux, et l’autre consistait à se faire sauter la cervelle ! Elle allait commencer par appeler son frère puis elle verrait pour se faire sauter la cervelle juste après…