C'était une horrible tentation, entendre son portable sonner, savoir que c'était lui, encore et encore. Toujours lui. Et pourtant, non, Junie n'arrivait pas à décrocher ou alors elle ne voulait pas, en fait elle ne savait pas. La brune entendait encore ses paroles raisonner dans sa tête et ça lui faisait mal mais se refusait de l'avouer. Le temps lui paraissait long à ne pas lui répondre, à ne pas l'entendre, à ne pas lui parler ou bien même avoir de ses nouvelles... Comment il allait après tout ça. M'enfin, c'était de sa faute à elle, après-tout, si elle n'avait pas de nouvelles. C'était elle qui ne répondait pas à ses appels et qui lui laissait un mur en réponse. Oui, elle était tout bonnement horrible, il fallait l'avouer. Mais, la bibliothécaire était blessée des paroles du beau brun, blessée de n'être qu'une vulgaire 'amie plus âgée' et rien de plus. Enfin, c'était difficile pour elle de cerner ce qu'elle ressentait pour lui mais en tout cas, ses paroles l'avaient profondément vexée et blessée, surtout. Ses journées ne passaient même plus, elle était obligée de s'occuper tout le temps pour essayer de voir passer les heures de ces maudites journées. Et pourtant, rien ne passait. Sauf un soir, où elle était rentrée avec Summer, c'était hier, où au passage elles avaient failli finir en charpie mais passons... Junie ne voyait plus tellement le temps s'écouler depuis que ce froid s'était installé entre eux deux. Bien sûr qu'elle aurait pu aller le voir, lui parler, mettre les choses au clair, mais elle n'avait pas réussi à aller jusqu'au bout. Plusieurs fois elle s'était décidée à franchir le pas, mais à chaque fois elle avait trouvé une excuse pour ne pas y aller et avoir peur de retomber sur sa sœur et que ça finisse pareil qu'il y a trois jours. C'était bizarre comment l'aveugle avait pu s'attacher à une personne, lui en particulier, et se rendre vraiment compte qu'elle tenait vraiment à lui. Jusqu'à aujourd'hui comme les deux autres jours précédent.
Humeur morose, pas envie de parler et surtout des cernes sous ses pauvres yeux, Junie repartait travailler à la bibliothèque. Depuis qu'elle avait décidé de prendre du recul avec ses colocs, l'aveugle se sentait terriblement seule. Pendant ces trois jours, s'il n'y avait pas eu de froid, elle aurait pu l'inviter et ils auraient pu parler et surtout parler de ce qui s'était passé à Los Angeles et même... elle aurait pu le retrouver. Junie culpabilisait beaucoup et ne faisait que de se remettre en questions, de se poser des questions. Et surtout, elle savait qu'elle lui faisait tout aussi mal à réagir de la sorte et ça la rendait mal, très mal. Mais elle lui en voulait. Voilà pourquoi Junie ne répondait pas à ses appels ni même à ses messages, car elle lui en voulait. Et peut être qu'au fond... c'était ce qu'il voulait vraiment. Pourtant vu la nuit qu'ils avaient passé à Los Angeles. Soupirant, la bibliothécaire arriva sur le lieu de son travail puis ouvrit la porte et la ferma ensuite tournant la petite plaquette : FERME. L'aveugle déposa ses affaires puis se dirigea vers la réserve. Depuis ces trois derniers jours, elle se renfermait au fin fond de la bibliothèque ne sortant que quand il y avait du monde. C'était un endroit où elle pouvait réfléchir tout en travaillant. Et cet endroit, il avait été réparé par Benjamin... Il l'avait beaucoup aidé, et elle, elle le remerciait comment ? En laissant un froid immense s'installer entre eux. Alors qu'elle voulait l'inverse de cela. La brune commença à trir les livres, tout en réfléchissant à sa situation. Ca l'énervait, beaucoup. Elle s'énervait même contre elle et finit par faire tomber sa pile de livres. Jurant, la bibliothécaire se pencha et ramassa le tout avant de se retourner et d'entendre la voix du beau brun qui lui manquait tant... Benjamin. Il était là. Le cœur de Junie fit un bond de travers et il s'accéléra soudainement. Oui, il était bien là. Sa vue n'était pas au point mais rien que d'entendre sa voix et son accent, ça la rassurait et ça la faisait encore plus culpabiliser. Junie laissa un petit sourire s'installer sur son visage et lui répondit d'une voix plutôt désolée d'agir comme ça.  « Salut Benjamin... » Si ça ne tenait qu'à elle, elle serait déjà en train de lui demander pardon encore et encore, de se faire pardonner par un quelconque moyen. Sauf... Sauf que cette phrase ne cessait de résonner dans sa tête et la remettait dans le droit chemin. Elle l'écouta parler et sentit cette petit pointe de déception envers elle ce qui la rendit encore plus mal à l'aise qu'au début. S'il devait parler ? Pas qu'un peu. Posant ses livres, l'aveugle hocha la tête et se tordit les doigts avant de commencer.  « Oui, il faut qu'on parle... Je... J'ai voulu décrocher, te répondre tout ça... Mais j'ai pas pu, car je ne fais que d'entendre ce que tu as sorti il y a trois jours. Je ne suis vraiment qu'une amie plus âgée avec qui tu as couché à Los Angeles ? Une fille de plus ? Comme... heu Amy ? » Oui, elle avait bien retenu ça aussi. Son ton était plutôt déçu, mais aussi énervée mais au fond, elle s'en voulait de lui parler comme ça. Mais sa naïveté, par rapport au fait qu'il pourrait y avoir plus que de l'amitié entre eux, en avait pris un coup et elle avait beaucoup de mal. Elle était mal. Se mordant la lèvre inférieure, elle s'appuya contre la table de derrière et posa ses mains dessus, évitant qu'elle tremble. Le fait qu'il soit venu était vraiment quelque chose et ça lui montrait qu'il tenait à elle finalement. Idiote, oui idiote elle avait été...

Maintenant qu'il était là, elle ne pouvait plus reculer, plus faire demi-tour ou bien même le jeter dehors à coup de balai dans les fesses... Non, la brune devait lui faire face, ils devaient se parler, se dire ce qu'ils avaient à dire et... déterminer ce qu'ils allaient faire après cette discussion. Continuer à se voir ou arrêter tout simplement ? Chose que l'aveugle ne pourrait pas faire vu à quel point elle tenait au beau brun qui se trouvait devant elle. C'était difficile de se retrouver dans cette posture après une dispute avec sa sœur et tout ça. Junie ne savait pas trop quoi penser à l'heure actuelle mais en tout cas, une chose était sûre il fallait qu'ils parlent de ça. Et cette chose c'était la réaction de la brune vis à vis des paroles du jeune Seavers. C'était dur d'avaler la pilule et elle n'arrivait pas à passer au dessus de ça. Pourquoi ? Peut être parce qu'elle pensait être plus pour lui ? Ce qu'il n'avait pas l'air de comprendre d'ailleurs. Ou alors, c'était elle qui se faisait des idées et alors ils n'étaient pas sur la même longueur d'onde.
Junie venait de lui dire ce qui la tracassait et pourquoi elle n'avait pas décroché durant ces trois derniers jours. Oui, elle avait été déçue par ce qu'il avait dit, par ses paroles, et à l'entendre... Il n'avait pas l'air de comprendre ce que voulait dire la brune. Elle l'écouta et rien qu' à la première phrase, elle se sentit coupable de lui avoir dit ça. Comment pouvait-il penser ça ? L'aveugle n'aurait pas pensé à coucher avec si elle le pensait comme ça... D'accord ses paroles, à elle, donnaient à penser que c'est ce que ça voulait dire. Mais non, au contraire, ce n'était pas ça du tout. Junie voulut le couper, sauf qu'il enchaînait sans qu'elle puisse dire quoi que ce soit. Il ne comprenait donc pas à quel point elle tenait à lui ? Ses mains se resserrèrent contre la table et quand elle prit la parole, sa voix se faisait plus dur, plus froide qu'auparavant.  « Non, non j'te vois pas comme un mec qui couche à droite et à gauche, je ne l'aurais pas fait à Los Angeles sinon ! » Elle voulait bien être gentille mais il ne fallait pas abuser non plus.  « Pourquoi je me focalise dessus ? Mais tu ne vois donc rien ? A se demander qui est le plus aveugle de nous deux pour le coup. » Dit-elle avec amertume. Ca lui faisait mal de lui parler comme ça mais la brune ne pouvait pas faire autrement...  « Je sais pas, pourtant c'est facile à voir non ? » Son ton ne s'était pas radoucis, il était encore plus dur qu'avant. L'aveugle était vraiment blessée qu'il ne voit même pas à quel point elle tenait à lui. Et c'était évident pourtant.  « Il y avait peut être d'autre moyen pour que ta sœur lâche la grappe non ? Demanda-t-elle en serrant les dents. En fait, elle n'y croyait pas tellement. Shelby avait l'air d'être une teigne... Soupirant lorsqu'il s'excusa, le cœur de Junie se serra. A cet instant, elle aurait très bien pu laisser tomber ce mur qu'elle avait construit en trois jours et aller lui faire un câlin et tout ça... Mais non, au contraire, elle ne fit aucune remarque par rapport aux excuses du beau brun.
Junie l'écouta ensuite, il voulait savoir pourquoi elle avait menti. Voilà que lui aussi s'y mettait... D'accord, elle avait des choses à dire, à ne plus cacher mais ce sujet ? Non ça lui faisait encore trop mal. Se tournant pour s'occuper de ses livres, elle mit du temps avant de lui répondre, préférant s'attaquer au bouquin que de lui en mettre plein la tête alors qu'il ne le méritait pas vraiment.  « C'était il y a longtemps, au lycée, avec les colocataires... » Et la brune partit dans son récit, sentant les larmes lui monter aux yeux une nouvelle fois. Non, elle ne devait pas craquer devant lui, pas encore. S'acharnant sur ses livres tout en parlant, la brune se tourna vers lui et lui donna un livre qu'elle plaqua sur sa poitrine, un peu violemment. C'était pour évacuer sa colère, contre lui et surtout ses colocataires.  « C'était pas de ma faute ! Mais j'étais acceptée... » Voilà il savait tout à présent... Une larme coula sur sa joue et la brune se ressaisit en lui donnant un autre coup de livre.  « Et j't'en veux Benjamin Seavers ! Je t'en veux de m'avoir considérée comme une amie plus âgée devant ta sœur. Et je t'en veux que tu ne sois pas venu me voir plus tôt, et je t'en veux car j'étais toute seule ! Et que j'avais besoin de quelqu'un ! » C'était facile de déferler sa colère sur quelqu'un, mais au fond, elle ne lui en voulait pas, elle voulait juste lui dire -même si c'était pas gagné- qu'elle tenait beaucoup à lui et qu'elle ne voulait pas le perdre. Essuyant ses larmes, elle reprit le livre et baissa le regard. C'était dur de l'affronter, lui, et de lui parler comme ça. La brune tenait beaucoup à lui, c'était certain mais lui ? Dans tout ça ? Il allait aussi lui donner des coups de livres pour lui dire à quel point il lui en voulait de ne pas avoir décroché ces trois derniers jours ?

La colère de la brune était en train d'éclater sur le pauvre Benjamin. Rien qu'en employant certaines phrases et lui disant des choses comme ça, elle était désolée. Oui, elle regrettait déjà de lui parler ainsi, mais durant trois jours, elle avait accumulé assez de colère et de déception que... le beau brun prenait le coup. Tout ça à cause d'une petite phrase, au fond, elle se doutait qu'il avait compris mais elle avait besoin de l'entendre, besoin de savoir et c'était pour cela que Junie s'énervait. C'était dur pour la bibliothécaire de lui faire ce genre de réflexion alors qu'elle aurait très bien pu s'excuser et ne pas prendre en compte cette phrase... mais non, il fallait qu'elle lui dise ce qu'elle pensait de tout ça, ce qu'elle avait sur le cœur. D'une manière ou d'une autre, que ça fasse mal ou non. Junie était déjà blessée d'entendre ça et ça la blessait encore plus d'agir de cette façon envers lui. Lui qui... au final lui ressemblait beaucoup et pour qui elle éprouvait quelque chose dont elle ne déterminait pas le terme à ce jour.
Elle lui raconta tout, dans les moindre détails sentant sa colère monter une fois de plus. Dans l'histoire, avec les colocs, ce n'était pas elle la fautive, mais bien les autres et quand on parlait de ça, c'était finalement l'aveugle la responsable. Se rappeler de cette journée la terrifiait à chaque fois et à chaque fois elle en voulait aux filles pour ça, alors quand on l'accusait de ce mensonge ça la mettait hors d'elle. Junie n'était pas la fautive, mais était devenue fautive par la suite, c'était toute une histoire, histoire qu'elle devait oublier mais elle ne pouvait pas. C'était horrible comme sensation, comme ressentit dans cette histoire, d'être celle qui vit ça alors quand ses colocataires disaient comprendre, non, elles ne pouvaient pas. Et ça, ça la mettait hors d'elle et personne ne comprenait alors que c'était pourtant simple non ? Même Benjamin ne sut quoi dire, comme quoi ce n'était pas si facile que ça de se mettre dans sa position.
Puis pour continuer, la brune assaillit Benjamin de coup de livres en lui disant tout ce pour quoi elle lui en voulait et Junie n'y allait pas de mains mortes. Elle lui en voulait pour tellement de choses et pourtant, elle regrettait déjà ses gestes, oui elle aurait pu arrêter et aller dans ses bras mais non, Junie continuait. Puis, elle s'arrêta en lui foutant un dernier livre dans les mains. Sa colère venait de se terminer, enfin, ses mains tremblaient toujours. En ce moment, être en colère ça lui arrivait souvent, entre ses colocs qui l'énervaient et cette histoire de phrase... Ouais, ce n'était tellement pas Junie. Serrant les poings, elle l'écouta parler et oui, elle était fautive, elle le savait très bien. La brune hocha la tête et n'osait même pas l'affronter du regard, bien qu'elle ne puisse encore percevoir la couleur de ses yeux.  « Je suis désolée... » Souffla-t-elle. C'était dur pour elle d'en vouloir à quelqu'un surtout quelqu'un qu'elle appréciait vraiment. Puis, il lui demanda si elle le voyait. Si seulement, elle aurait tout donné pour voir l'expression de son visage... Mais non, ce n'était pas encore ça. Relevant la tête, l'aveugle sourit légèrement et hocha la tête.  « Je ne vois pas totalement... C'est difficile à expliquer. Je... je sais où tu es. Et je le sais encore plus avec de la lumière. Mais les couleurs, ce n'est pas ça. » Dit-elle finalement avec une petite pointe de déception. Bientôt, bientôt elle reverrait. Se mordant la lèvre, elle mit plusieurs secondes avant de reprendre la parole.  « Je … Tu me pardonnes ? » Demanda la brune d'une petite voix, elle se triturait les doigts en dirigeant son regard vers lui. Il lui manquait, terriblement mais pas question de lui dire maintenant, non, elle ne pouvait pas mais il comprendrait bien. Sa bonne humeur lui manquait et lui tout simplement en fait...

La colère était passée, du moins en quelque sorte. Junie ne pouvait pas s'énerver de cette chose, qui ne le concernait pas, jusqu'à la fin, non c'était sur ses colocataires qu'elle devait le faire. Mais cette colère rassemblait tellement de choses que la brune n'avait pas eu le courage de faire la part des choses, et du coup, de tout déballer sur Benjamin. En fait, elle voulait trouver du réconfort, d'une quelconque manière, mais ce n'était peut être pas la meilleure chose à faire, à lui crier dessus comme ça. Puis ça ne servait à rien, tout deux se faisaient du mal à se faire la tête comme ça et à se parler ainsi. Junie était fautive et elle le savait très bien mais... il fallait que sa colère sorte pour éviter que ça n’empiète de trop sur leur relation. Et lorsque le beau brun s'excusa pour ses paroles, Junie ne savait pas tellement quoi faire, et elle avait décidé de se venger à coup de livres. Enfin, avec la force d'une feuille ça ne devait peut être pas lui faire grand chose. Mais elle regrettait déjà ses gestes et d'ailleurs, une fois qu'elle eut fini de lui donner ces coups de livres, Benjamin lui posa une question. Question à laquelle elle était contente, au fond, de répondre car c'était à lui qu'elle disait tout en premier par rapport à sa vue. Depuis l'accident.
Junie l'informa donc de cette 'évolution' qui, pour elle, n'était pas encore très énorme et ça commençait à l'énerver. Cependant, elle continuait à prendre son traitement, correctement. Faisant un léger sourire, elle hocha les épaules.  « Oui, c'est super. Mais disons que ça ne m'aide pas vraiment le soir quand je rentre. » Dit-elle en se souvenant d'il y a deux jours où Summer était venue la chercher et qu'au final, elles étaient tombées sur des mecs à l'humour très noir. Inutile d'imaginer le tableau de l'aveugle avec sa canne et de la pauvre Summer qui tremblait comme une feuille. C'était ça qui était handicapant, ne pas pouvoir voir ce qui pouvait se passer autour d'elle. Bref, ce n'était pas le moment de penser à ça, non, là c'était à Benji qu'il fallait penser et à leur relation.

Quand la brune entendit son rire, cela lui fit chaud au cœur, ça faisait juste quelques jours qu'elle ne l'avait pas entendu et surtout ce rire et ça lui montrait à quel point ça lui avait manqué. Benjamin avait quelque chose qui faisait que la bibliothécaire se sentait bien quand elle était avec lui. Enfin, hormis ce petit accrochage de -presque- rien du tout. Junie l'appréciait vraiment et en y réfléchissant, elle avait été bête de ne pas avoir décroché ce foutu téléphone et de ne pas avoir répondu à ses messages. Du coup, la brune demanda son pardon, pour qu'elle puisse se sentir mieux et s'il ne voulait pas, qu'elle puisse se rattraper d'une quelconque manière, ce qui la rassurait pas mal. Se mordant la lèvre encore une fois, l'aveugle s'en voulait d'avoir agit de cette façon.  « D'avoir douté de toi... et pour mon silence. Les coups de livres tu les as mérité. » Dit-elle avec un petit sourire et un léger rire. Elle les avait donné car c'était pour lui 'faire comprendre' à quel point elle avait été déçu de ses paroles. Puis, il reprit et ça la fit se sentir encore plus mal, elle fit un geste du bras pour pouvoir franchir ces foutus petits mètres qui les séparaient mais n'en fit rien et se ravisa. La brune l'écouta jusqu'au bout et finit par baisser sa garde entièrement, ce n'était plus la peine de lutter, ça leur faisait mal à tout les deux de se faire ça.  « Je n'ai pas voulu jouer l'indifférente et te faire ça... Je suis vraiment désolée. Même si tu as dû mal à m'en vouloir, tu devrais. » En fait, Junie aussi avait dû mal à lui en vouloir, ils avaient ça en commun comme d'autres traits de caractères mais à voir de l'extérieur ça pouvait sembler mignon.
L'aveugle réfléchit, peut être un peu trop longtemps mais c'était voulu, elle voulait le faire attendre. Un sourire, sincère et chaud, se dessina sur son visage et elle finit par parler.  « Je te pardonne, oui, je peux pas non plus t'en vouloir... Mais... » Elle mit sa phrase en suspend et le regarda puis continua quelques secondes après.  « Tu me dois un dîner parce que j'ai gagné le concours du livre à lire en un mois et que tu seras entièrement pardonné ensuite. » Junie lui fit un large sourire et rigola ensuite. C'était une manière comme une autre d'apaiser les tensions et que ça soit comme avant. Puis... Junie avait besoin de le retrouver et de repasser du temps avec lui alors pourquoi pas une soirée ? L'aveugle se retourna et prit les deux livres qu'elle avait mis dans les bras de Benjamin et les rangea sur sa pile. S'occuper les mains pour ne pas stresser et surtout pour ne pas penser qu'il refuserait et que ça allait être plus compliqué que prévu de raccommoder leur relation ? Mais elle en doutait, que le beau brun refuse. Tout deux avaient besoin de se retrouver et ça pouvait être de cette façon ou bien, s'il le décidait, d'une autre manière.

Voilà, c'était fini leur 'engueulade'. C'était tout. Ils avaient réglé leur soucis et allaient pouvoir redevenir de bons amis et pouvoir de nouveau se voir et se parler comme avant. Avant L.A ? Ca Junie ne savait pas et ne voulait pas non plus savoir. C'était moins difficile comme ça, ils redevenaient des amis qui s'entendaient bien et qui n'avaient pas de problèmes. Puis, les paroles qu'avaient eu Benjamin envers Junie étaient peut être vraies enfin... la brune le voyait comme ça maintenant... Même si quand elle se retrouvait avec lui, elle ressentait quelque chose de différent par rapport au début de leur relation. Mais non, elle ferait abstraction de cette sensation en sa compagnie et tout irait pour le mieux. L'aveugle appréciait le beau brun et préférait ne pas rendre les choses plus difficiles qu'elles ne pouvaient l'être. Enfin tout ça pour dire que la brune ne voulait pas voir les choses en face.
Benjamin décida d'accepter ses excuses et la bibliothécaire laissa échapper un soupire de soulagement. Il ne lui en voulait pas et c'était déjà une bonne chose. La brune n'aurait pas supporter qu'il refuse son pardon et elle aurait tout fait pour qu'il lui pardonne. Quitte à vendre son corps. S'ils étaient mieux sans s'en vouloir ? Sûrement, c'était même certain ! Tout deux se ressemblaient et s'en vouloir mutuellement n'était pas leur truc. Ils se faisaient plus de mal qu'autre chose mais rien que cette petite dispute... les avait rendu mal à l'aise et dans l'incompréhension. Du coup, la brune lui fit un sourire qui allait pouvoir le rassurer à présent. Ils étaient redevenus comme avant et Junie en profita d'ailleurs pour le rappeler à l'ordre. Sur le ton de l'humour bien entendu. Grand sourire sur le visage, la brune était contente qu'il tienne son pacte avec elle, au moins, ils allaient pouvoir se retrouver à nouveau et c'était une bonne chose.  « J'espère que tu as apprécié ta lecture en tout cas. Je pourrais honorer ma promesse si tu le termines d'ici ce dîner ? » Après tout, elle pouvait très bien lui rendre la pareille et vu comment elle avait agi avec lui, c'était tout à fait normal. A entendre le mot maison, en parlant de chez lui, la brune fit une petite grimace et sourit par la suite.  « Si tu me promets d'enfermer ta sœur dans le garage alors oui je veux bien... mais sinon on fait ça dans la chambre d'hôtel que je loue pour l'instant. » Bon, ce n'était pas bien grand mais ils pourraient improviser de cuisiner et de manger là-bas en toute tranquillité. La date et l'heure ? Junie réfléchit pendant quelques instants et lui fit un grand sourire.  « Je te propose... en fin de semaine ? Et l'heure... je ne sais pas quand tu voudras, après ton travail ? » C'était plus simple de faire ainsi et de ne pas le presser pour ce dîner.

La brune se remit à sa tâche de remettre un peu d'ordre dans sa réserve. Les livres s'étaient accumulés au court de ces derniers jours et avec sa mauvaise humeur, ça n'avait pas forcément arrangé son boulot. C'était rare qu'elle se laisse dépasser par ses émotions et ses problèmes mais là, ça avait été différent avec Benjamin.. Quelque chose qu'elle refusait d'admettre et qu'elle cachait au fin fond de son être. Soupirant, elle hocha la tête en continuant de trier les livres du carton qu'elle avait devant elle.  « Je me suis quelque peu laisser déborder et … voilà, puis j'avais l'esprit ailleurs aussi. » Dit-elle en souriant. Ce n'était pas de sa faute mais cette histoire l'avait beaucoup touchée mine de rien et son travail en avait pâtit. L'aveugle reprit son boulot et quand il toucha son bras, un courant électrique la parcourut avant de poser son regard sur lui. Ca lui faisait bizarre de sentir ce contact... La brune n'avait pas eu d'échange tactile avec le beau brun depuis Los Angeles et ça venait de réveiller ce qu'elle ressentait pour lui, une nouvelle fois. Si c'était fini, la brune se mordit la lèvre inférieure et finit par hocher la tête.  « Oui, c'est terminé. » Son ton était rassurant et se voulait surtout bienveillant envers lui. Junie tenait à lui et ne voulait en aucun cas le perdre. Alors qu'elle allait rajouter autre chose, la brune se retrouva dans ses bras sans comprendre comment et ce geste la soulagea énormément. Junie rigola en l'entendant parler et finit par l'enlacer également.  « Je te manquais tant que ça Benjamin Seavers ? » Car, dans son cas, le beau brun lui avait énormément manqué et c'était une façon à elle de lui dire qu'elle aussi, ça lui avait manqué tout ça. La brune était bien, dans ses bras à ressentir ses petites sensations qui lui manquaient depuis Los Angeles. Mais pas question de laisser paraître ça. Non, pas encore.  « Samedi soir à 19h, à la chambre d'hôtel, pour dîner bien entendu. Ca te va ? » Dit-elle en rigolant légèrement. Elle avait bien préciser pour dîner mais sur le ton de l'humour. Même si d'un autre côté, elle pourrait très bien succomber une nouvelle fois... S'écartant un peu de lui, la brune lui sourit et alla déposer un baiser sur sa joue et lui chuchota à l'oreille.  « C'est pour vraiment m'excuser et parce que ça m'avait manqué. » Rajouta-t-elle en souriant et retrouvant une petite distance raisonnable entre eux. Bien qu'elle aurait voulu prolonger ce petit câlin, la brune devait prendre ces quelques petites distances pour ne pas croire à quelque chose qui pouvait être impossible.

En fait la brune avait oublié quel était son défi, et savoir qu'elle devait un massage à Benjamin... Ca avait de quoi un peu rompre ce qu'ils avaient conclu : rester amis. Mais... elle n'était pas contre de pouvoir... Non, bref, Junie ferait ce massage en tout bien tout honneur, sans débordement. Pas comme à Los Angeles. Lui souriant, la bibliothécaire finit par accepter. Après tout, ça n'allait pas compromettre leur barrière de nouveau instaurée ? Enfin, l'aveugle était contente que tout soit 'redevenu' à la normale et qu'ils n'y avaient presque plus de sous-entendus ou de mal-être entre ces deux là. Puis ils allaient finir par dîner ensemble donc... au final tout n'était pas perdu. Pour le coup, la jeune femme proposa sa chambre d'hôtel. Certes pas pratique mais quitte à ne pas tomber sur Shelby... c'était plutôt une bonne idée. Elle ne voulait pas, de nouveau, se confronter à elle et devoir une nouvelle fois se justifier de pourquoi est-ce qu'elle se trouvait ici. Un pique-nique ? Ouais, pour un dîner c'était un peu moyen, surtout s'il devait manger froid, ce qui n'était pas vraiment le truc de Junie.  « Vu comme ça, oui, c'est un peu bof. » Avoua-t-elle en rigolant légèrement. Imaginant les choses, effectivement c'était un poil pas très super. Manger par terre. Mouais. Cependant, Benjamin avait l'air de vouloir le faire chez lui en s'assurant qu'il n'y aurait pas de petite sœur pour gâcher l'ambiance. Lui décochant un sourire, la brune hocha la tête.  « Dis comme ça... Va pour chez toi alors. » C'était sûr que c'était un brin plus sophistiqué qu'une chambre d'hôtel. Puis au moins... ils ne mangeraient pas sur le lit. Enfin ! Cela lui convenait, si la chère sœur de Benjamin ne pointait pas le bout de son nez. Junie lui proposa le samedi, ce qui apparemment avait l'air d'être bon et il lui confirmerait ça par message. Parfait, voilà qui était parfait ! Si elle était pressée ? Peut être, il lui avait manqué et du coup, pouvoir repasser du temps avec la rendait heureuse. Bon d'accord, il y avait peut être plus que de l'amitié derrière tout ça mais pas question de se l'avouer, non, Junie préférait que cette soirée soit simple et sans encombre. Des amis qui allaient passer une soirée ensemble. Comme à Los Angeles. Ou non. Enfin, ils n'y étaient pas encore de toute façon.
Se retrouver dans ses bras, c'était quelque chose de bénéfique, ou bien elle en mourrait d'envie. Bref, l'aveugle était bien contente à ce moment là, de pouvoir de nouveau sentir les bras du beau brun l'enlacer. Enfin, ça, elle se garderait bien de le lui dire. Les derniers contacts physiques qu'ils avaient pu avoir, étaient en relation avec le week-end passé à Los Angeles, et Junie préférait oublier ça pour ne pas rendre les choses plus compliquées pour l'instant. La bibliothécaire tenta de savoir si elle lui avait manqué mais celui-ci évita la question et préféra lui répondre pour le lieu et l'endroit de ce fameux rendez-vous. La précision la fit rire également mais dans le fond...  « Bien, chez toi alors et j'attendrais ta confirmation. » Dit-elle tout en s'écartant de lui à regret. Oh oui, elle serait bien restée plus longtemps quitte à relaisser tomber les barrières qu'elle venait de remettre, mais non. Junie ne voulait pas céder à ça, vu où ça les avait emmener déjà. Cependant, elle céda à la tentation de déposer un baiser sur sa joue et de lui dire qu'elle s'excusait vraiment parce que, la vérité était là surtout, ça lui avait manqué. Jouer l'amie allait être dur mais Junie voulait se plier à cette volonté, de ne pas retomber dedans. Se reculant ensuite pour entendre qu'elle était excusée, la brune lui adressa un grand sourire avant de se remettre au boulot. Oui, elle n'avait pas tellement été assidue ces derniers jours mais bon... Il y avait une raison derrière tout ça et à présent la question était réglée et Junie allait pouvoir reprendre son petit train-train quotidien.  « Avec plaisir ! » Dit-elle enjouée à savoir qu'elle allait pouvoir passer encore plus de temps avec le beau brun. Lui disant ce qu'il y avait à faire, la brune put avancer tranquillement dans son boulot tout en discutant et rigolant avec Benjamin. Voilà, leur amitié n'était pas perdue finalement... Même si Junie, dans le fond, voyait plus, elle n'irait pas briser leur 'accord'.