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sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche

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Aaron Hamilton
Aaron Hamilton
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Etudes/Metier : Cultiver des poireaux quelque part...
Love : être en couple ne veut pas dire aimer.
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MessageSujet: sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche Icon_minitimeSam 28 Déc - 22:25

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Alfred de Musset a écrit : ❝ Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse. ❞

    J'ai essayé, pourtant. J'ai tenté de résister. J'ai dit non, ils ont insisté. J'ai cédé, j'ai bu encore et encore. Je me suis saoulé, pour oublier.
    Les gars de l'école de journalisme m'ont emmené dans un bar. J'ai dû prendre dix verres d'affilée avant de sentir ma tête tourner. Ils m'ont présenté à l'une des filles du bar, je crois que j'ai essayé de la draguer. Les copains m'ont ensuite tiré à travers la ville jusqu'à la boîte la plus proche. J'ai réussi à rentrer, et Dieu seulement sait comment. On m'a enlevé mon manteau, on m'a jeté dans la fosse aux lions. J'ai continué à boire, à rire, à oublier, à m'enivrer.
    Tessa est morte.
    Je ne contrôle plus ce que je fais. Je ne vois plus mes amis. D'autres m'accueillent. Je profite de leur gentillesse. Je les câline et les embrasse. Je continue de boire. Les musiques s'enchaînent et parfois, je ne les connais pas. Une fille m'oblige à aller danser. Je bois une gorgée et la suit. Elle ondule contre moi et je me cale sur ses mouvements. J'entends au loin les cris de ses amis. Elle finit par m'embrasser. Elle passe une dizaine de minutes sur mes genoux à embrasser mon cou et à me mordre l'oreille. De mon côté, je continue de boire à grande lampée, à me resservir et à me marrer avec ces inconnus. Je sens ma tête qui s'éloigne et s'éloigne de mon corps. C'est une sensation bizarre et je n'aime pas ça. Je m'extirpe de l'étreinte de mademoiselle l'inconnue et file en direction du coin fumeur. Les vapeurs de tabac me donnent aussitôt envie de vomir mais je reste fort et me trouve un mur où personne ne vient me cracher sa fumée au visage. Vingt secondes pour attraper mon portable, trente autres pour trouver le nom de Blaine dans mon répertoire. Je l'appelle et tombe sur son répondeur.

    -Chaton ! Tu sais pas où je suis là heiiiiin ? Tu pourrais faire un effort : je suis en boîte ! Ouais je sais, ça t'épate. Mais moi aussi. Y'a une nana qui passe son temps à m'embrasser le cou... tu crois que c'est un vampire ? NOOOOOOOOON ce serait un truc de ouf ! Bref, tu me rejoins on va trop s'amuser ! Tu m'appelles quand tu arrives, je t'attendrais dans l'entrée. Fais viiiiiite !

    Je crois que j'ai hurlé dans le téléphone. Mais bon, ce n'est pas grave. Je me déplace jusqu'au hall où une fille vient danser un zouk avec moi. Il me tarde que Blaine vienne ! Evidemment, je n'ai pas calculé qu'étant tombé sur le répondeur de mon ami, il est possible que j'attende jusqu'au petit matin.
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MessageSujet: Re: sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche Icon_minitimeDim 29 Déc - 0:54

Blaine avait révisé ses cours jusque tard dans la soirée. Il avait fini par s'arrêter quand il s'était rendu compte que ses yeux se fermaient de plus en plus et qu'il ne comprenait plus rien à ce qu'il lisait. Il avait donc abandonné ses cours en plan, s'était déshabillé et jeté sur le lit. Un instant après, il dormait déjà. Blaine était de ces gars qui ont le sommeil facile, qui sont capables de dormir jusqu'à pas d'heure. Ceci dit, dès qu'on le réveillait, il avait énormément de mal à se rendormir ensuite. C'est la raison pour laquelle il n'aimait pas qu'on le tire des bras de Morphée, surtout en plein milieu de la nuit.
Il entendit son téléphone vibrer, comme si le bruit venait de très loin, tout en étant très fort à la fois. Il tenta de l'ignorer, sachant pertinemment qu'une fois réveillé, ce serait mort pour lui. Il avait besoin de sommeil, il sentait la fatigue autour de ses yeux, sur son visage, dans ses membres. Il n'avait pas envie de bouger, ni de décrocher, et encore moins de quitter le peu de somnolence dans laquelle il était encore plongé. Quelque part, il espérait que quelqu'un viendrait répondre pour lui, pour que ce raffut cesse. Il allait réveiller toute la maison, si ça continuait. Qui, mais qui avait la bonne, la merveilleuse et génialissime idée de l'appeler à cette heure ? Qui, qu'il vienne l’assommer d'un bon coup de marteau sur la tête. Finalement, il sentit qu'il était complètement réveillé. Voilà, l'inconnu qui l'appelait avait gagné. Alors Blaine balança son bras sur la table de chevet, manqua au passage de faire tomber sa lampe, qu'il rattrapa de justesse dans un bruit qui déchira le silence, et finit par saisir son téléphone. La lumière trop puissant de l'engin l'aveugla dans le noir total de la chambre, il plissa les yeux quelques secondes le temps de s'habituer. Il avait à peine remarquer que le portable avait cessé de sonner. Trop tard, il était déjà réveillé.

Un appel en absence : Aaron Hamilton
Blaine croyait halluciner. Depuis quand Aaron l'appelait-il à cette heure ? Ils approchaient des deux heures du matin, ce n'était pas le moment pour lui demander un service, ou même pour prendre de ses nouvelles. Il nota que son répondeur contenait un message. Il se leva sans bruit, s'éloigna en baillant et écouta le message. Ses tympans décédèrent au premier mot qu'il entendit. Il y avait des paroles étouffées, des rires, des gens qui parlaient, de la musique et surtout Aaron, qui criait dans le téléphone. Blaine l'écarta de son oreille, fronçant les sourcils. Son ami était en boite. À deux heures du matin. Et de toute évidence, il n'avait pas bu que de l'Ice Tea. Il comprit vaguement qu'une fille l'aguichait, qu'il avait l'air de bien s'éclater là-bas. Mais malgré sa proposition, Blaine ne comptait pas venir. Il n'avait qu'une envie : dormir. Si son ami avait envie de se défoncer et de se faire embrasser par trente-six nanas, eh bien qu'il le fasse, qu'il s'amuse. Lui, en attendant, retournait à son lit. Il se glissa sous les couvertures, mais soudain il réalisa. Son ami était dans une boite de nuit, très certainement ivre à l'entendre parler, et sans personne pour venir le chercher. Il ne pouvait pas le laisser là-bas. Alors sans réfléchir il se leva, chercha à tâtons un jean et un sweat, s'habilla et sortit. Il descendit l'escalier à pas de loup, espérant qu'Aaron n'aurait pas l'idée de jouer à cache-cache entre temps. Il saisit les clefs de la voiture familiale, s'y installa, démarra. S'il allait le chercher en vélo, ça n'allait pas le faire.

Blaine eut vite fait de trouver la boite de nuit d'Aaron – si tant est qu'il soit encore en ville – il n'y en avait qu'une seule et unique dans le coin. Dans laquelle Blaine s'était rendu quelques rares fois. Il n'eut aucun mal à entrer, le videur avait beau ne pas le connaître, il fallait bien avouer que Blaine avait un visage qui inspirait confiance. Aussi, quand il dit qu'il venait chercher un ami pour le ramener chez lui, le videur le laissa passer. Mieux valait que ce soit lui qui ramène Aaron, plutôt qu'il se fasse jeter par le colosse. Une fois à l'intérieur, Blaine devait s'avouer perdu. L'endroit était sombre, éclairé uniquement par des rayons de lumière qui bougeaient à toute allure. La musique hurlait à travers les disques des DJ, les gens se bousculaient, riaient fort, l'alcool coulait à flot, des types trébuchaient et riaient encore... Blaine faisait tellement tâche dans le décor. Et Aaron, oh Aaron, mais qu'était-il venu faire dans un endroit pareil ? Blaine se le demandait, si fort qu'il avait peine à reconnaître son ami au milieu de tous ces gens. Chaque homme qui passait près de lui ressemblait à Aaron, de près ou de loin, mais il n'était aucun d'eux. Il s'avança, le chercha, s'approcha du bar où il y avait un peu moins de monde, se dressa sur la pointe des pieds pour dépasser les têtes. Ça dansait, sur la piste, peut-être qu'il était là-bas, aucun moyen de savoir, il y avait tellement de monde, tellement de gens qui se pressaient. Et s'il était déjà parti ? Comment il ferait lui, hein, s'il avait pris le volant ? Il sentait son cœur s'accélérer, la panique le gagner. Il avait peur pour lui, tout simplement. Parce que d'habitude Aaron ne buvait pas. Jamais.

Et puis il le vit. Il dansait, souriait, se serrait à une fille. Blaine lâcha un soupir, de soulagement et d'exaspération. « Aaron! » L'intéressé ne l'entendit pas. Alors il se dirigea vers eux, le tourna vers lui, éloigna la fille sans ménagement. Le dialogue était impossible ici. « Je prends la relève, merci. » Quoique cette fille devait être bien pompette aussi. Elle s'éloigna sans discuter, Blaine tira son ami vers un coin plus calme, les sortant de cette foule qui se pressait et se déchainait. Il se sentait bousculé de toutes parts et n'aimait pas vraiment ça. Il avait hâte de rentrer chez lui, de se remettre au lit et de se rendormir. Il estimait que, dans son état, Aaron devait faire de même. Alors il le prit par le bras, à nouveau, et dit « Allez viens, je te ramène. »


Dernière édition par Blaine Farnsworth le Dim 29 Déc - 9:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche Icon_minitimeDim 29 Déc - 2:44

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Alfred de Musset a écrit : ❝ Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse. ❞

    La fille est vraiment pas vilaine. Elle danse aussi plutôt bien. Je glisse mon genou entre ses jambes pour accompagner ses mouvements, en ayant passé une main dans le creux de ses reins. A la regarder, elle semble moins ivre que moi. Enfin, je me demande qui peut l'être plus. Elle finit par m'embrasser, elle aussi, avant de vouloir m'entraîner vers la piste de danse. Sans réfléchir, je la suis. Elle se déchaîne sur une chanson pop et je la regarde faire. Ses cheveux bruns volent autour de son visage, tombent sur ses épaules. Elle me fait penser à Heather. Puis, la musique s'arrête et on se dirige, avec ses amies, vers le comptoir. Elles m'offrent un verre, je ne le refuse pas. D'ordinaire, je crois que ce sont plutôt les mecs qui paient leur tournée, mais comme je suis poli, je ne soulève pas le problème. Elles veulent me faire plaisir, et m'acheter pour la soirée, alors youhou ! Je jette un coup d'oeil à mon téléphone mais Blaine n'est pas là. Je lui ai dit de m'appeler lorsqu'il arriverait. Je retourne à ma jolie danseuse. On se trémousse sans gêne pendant quelques chansons. Et soudain, sans prévenir, voilà Blaine qui s'interpose. Mon sourire s'étire encore plus. Il est arrivé, je trépigne d'impatience de partager avec lui cette soirée. Bon, il s'est pas fait super beau mais il est trop drôle. Il me tarde de le présenter à mes nouvelles copines. Je me sens entraîné dans la foule. Je pousse involontairement aux moins dix danseurs et je m'excuse d'un grand sourire. La musique s'est un peu éloignée, les odeurs de sueur aussi. Mais comme les basses battent toujours le rythme, je ne perds pas la cadence et remue les épaules. Blaine m'attrape par le bras et il me semble le voir parler.

    -QUOI ? J'hurle pour qu'il répète. Puis, sans lui laisser le temps de répondre, je lance : Je suis content que tu sois là chaton ! Viens on va danser !

    Je commence à tourner et forcément, puisqu'il tient mon bras, il tourne avec moi. Le mouvement n'est pas approprié à la chanson, alors je finis par prendre sa main et à le faire tourner. Je suis malheureusement intenable. Mes jambes veulent encore se fatiguer, ma tête veut encore plus d'alcool. Sinon, je me souviendrai. De cette soirée, de cette année. De Tessa.
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MessageSujet: Re: sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche Icon_minitimeSam 18 Jan - 23:33

Blaine se dirigeait vers la sortie, sûr de lui. Tout allait bien, maintenant qu'il avait retrouvé Aaron. Il ne lui restait plus qu'à le sortir de là, le ramener chez lui, le laisser dans son lit et rentrer à son tour. Ce serait rapide, pas de questions à se poser. Mais encore fallait-il que ce dernier soit de cet avis. Il semblait plus apte à retourner danser et boire qu'à se calmer. Il parlait fort, il criait même, il le ralentissait et l'empêchait de s'échapper de là. Et puis soudain, il vira, revenant sur leurs pas, entrainant Blaine au passage, comme un ouragan. Il s'était transformé en une tornade d'énergie, une pile électrique. Il lui prit la main, le fit tourner sur lui-même. Blaine, qui n'avait rien vu venir, perdit soudainement le peu de repères qu'il avait jusque-là. Sa tête tourna l'espace d'un instant, il voyait Aaron qui riait, qui souriait, le plus grand sourire qu'il ait jamais fait depuis de longs mois. Blaine s'arrêta, essaya de capter son attention mais il avait beau ne pas être petit, Aaron était plus grand encore, il le dépassait et Blaine n'arrivait pas à capter son regard. Et il bougeait dans tous les sens, agitant son corps de spasmes, il suivait le rythme de la musique, du wah-wah et Blaine n'arrivait plus à le suivre. L'un voulait rester là tandis que l'autre ne pouvait pas le laisser là. C'était à n'y plus rien comprendre. Mais si Blaine était content de voir ce sourire s'afficher sur le visage de son ami, soulagé, presque, il voyait bien que ce n'était pas de la bonne manière qu'il en était arrivé là. Il n'était pas joyeux, encore moins heureux. Juste complètement bourré. Et débile, par dessus le marché.
Il fallait qu'il le ramène maintenant, or de question qu'ils restent là ne serait-ce que quelques minutes de plus. Il pensa à appeler quelqu'un, ses parents, peut-être, mais se ravisa. Ce n'était pas le moment de leur coller leur fils ivre sur les bras. Blaine se sentait, d'une façon innofficieuse, responsable de son ami. Il ne fallait pas qu'il lui échappe, qu'il lui prenne l'envie de s'enfuir, d'aller se cacher comme ça toute la nuit. Sinon ce serait de sa faute, s'il lui arrivait quelque chose. Ses parents avaient déjà tant à gérer, Blaine ne voulait pas leur ajouter un poids supplémentaire sur les épaules. « S'il te plait Aaron, il faut qu'on rentre. » Il essaya tant bien que mal de dépasser le bruit ambiant, de se faire entendre, mais le Hamilton faisait la sourde oreille. Il ne voulait plus bouger, ou du moins pas partir de là, et Blaine voyait mal comment, à ce stade, il pourrait le raisonner. Avec quoi, un autre verre, vainquant le mal par le mal ? Comme pour l'amadouer, le faire avancer et lui donner sa récompense. Ce serait un peu idiot. Ce n'était pas de ça dont il avait besoin, mais plutôt de silence, de calme et d'air frais, comme on essaie de calmer un enfant surexcité. D'un saut d'eau sur la tête même, pour désaouler et se réveiller un peu. « Tu sais quoi, ça a l'air génial mais tu me raconteras tout ça dans la voiture. » Cette fois, il le prit par la main et serra un peu plus fort. Il ne jeta pas un seul coup d'oeil à Aaron, l'entrainant vers la sortie pour la seconde fois. Il s'était refusé un sourire, devant la gaieté de son ami, parce que la raison l'avait rattrapée au galop et il avait bien vu qu'il n'était pas supra lucide. L'espace d'un instant, il l'avait vu heureux, et c'était ce qu'il voulait pour son ami. Mais pas de cette façon-là.
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MessageSujet: Re: sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche Icon_minitimeMar 21 Jan - 0:12



Alfred de Musset a écrit : ❝ Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse. ❞

    Je m'amuse sans réfléchir, bouge au rythme de la musique. Mais je sens à côté de moi que Blainouche n'apprécie pas autant que moi la soirée. Je le vois raide comme un piquet, pensif. Il dénote totalement avec l'ambiance de la boîte, j'ai presque un peu honte. J'ai envie de m'arrêter de gesticuler, de le regarder eyes in the eyes et de lui dire vazy amuse toi mon pote ! Mais non, mes jambes et mes bras continuent de s'agiter et ma tête se refuse à penser. Blaine boude, tant pis pour lui. Moi, j'ai envie de bouger mon popotin et de chanter. Je n'entends d'ailleurs pas mon ami qui me crie que je dois rentrer. Heureusement, parce que sans carotte, je suis simplement un âne têtu. Hors de question de bouger !
    Je me déhanche encore, me retenant de me jeter dans la foule au plus près de la musique. Seulement, comme Blaine est là, même s'il n'est pas d'humeur, je reste avec lui. Trop mignon hein ! Je fais face à Blaine juste quand ses lèvres commencent à bouger. Je m'approche pour entendre ce qu'il dit. Il est décidé : nous rentrons, et je lui raconterai ma soirée extraordinaire dans la voiture. Oh, je me sens un peu triste, mais un petit rien dans ma tête me souffle qu'il faut que je fasse plaisir à mon meilleur ami. Il est venu, certainement pas pour s'amuser au vu de son visage dépité, mais pour me tirer de là. L'alcool, et je m'en rendrai compte demain, s'apparente plus à un pire ennemi qu'à un complice. Et si je ne suis pas assez lucide pour m'en rendre compte, Blaine l'est. Je baisse la tête, mon sourire se brise. Et je murmure mon approbation sans être certain que le Farnsworth m’ouïsse. Il prend ma main et je le suis sagement. Ivre mais docile. Il ne s'arrête même pas au vestiaire pour récupérer ses affaires et quitte la boîte avec Blaine.
    Mais sitôt la porte franchie, l'air froid de la nuit me mord. Je laisse un long frisson parcourir mon échine. Nous marchons dans la rue, certainement vers la voiture de Blaine. Les basses de la musique et les cris des alcooliques s'éloignent mais très vite, la réalité me rattrape. Mes pas s'engourdissent et je ralentis. Un haut-le-cœur m'immobilise. La rue à mes pieds se transforme un crachoir. Je me transforme peu à peu en lama. Mais un lama poli et distingué, qui préfère se rapprocher du mur. Etrangement, je sens ce qu va se passer. Mais Blaine, l'imagine-t-il ? Un ultime haut-le-cœur me fait tressaillir, et je vomis.
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MessageSujet: Re: sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche Icon_minitimeDim 26 Jan - 15:33

En sortant rapidement de la boite de nuit, Blaine oublia de passer au vestiaire chercher la veste d'Aaron, trop pressé pour y penser et profitant d'un moment d'égarement de son ami pour l'emmener loin. Il s'en rendit compte lorsqu'il le sentit frissonner et s'arrêter, secoué de spasmes. Blaine s'arrêta à son tour, ils n'avaient pas fait dix mètres. Il réalisait peu à peu à quel point Aaron devait avoir bu, dépassant largement le stade des quelques verres, des chopes entières sûrement. Il arrivait à peine à marcher droit, se soutenant à Blaine qui devait le guider pour le faire avancer. Blaine, quant à lui, en restait muet. Il lâcha la main du Hamilton et l'enfouit dans la poche de sa veste, alors que celui-ci se tenait au mur d'en face le temps de vomir ses tripes. Blaine grimaça et regarda ailleurs, il avait mal pour lui. Il aurait aimé faire plus, venir le chercher et le tirer de cette boite de nuit n'était qu'un dixième de ce qui pouvait le soulager, mais il n'avait rien qui puisse l'aider. Aucune bouteille d'eau pour le dessouler, aucun doliprane, nada. Il songea que le trajet jusque chez lui serait long, très long ; il se tourna et fit alors quelque pas pour s'éloigner, regarda la rue déserte, les lampadaires qui éclairaient un coin où personne ne passait, puisque c'était l'heure où ils étaient censé dormir. Mais depuis quelques temps, si les nuits de Blaine étaient aussi calmes et apaisées qu'on pouvait le lui souhaiter, ce n'était pas le cas d'Aaron. Le garçon ne dormait plus, et plus ça allait, plus le Farn se faisait du soucis pour lui. Il savait que sous ses airs d'aventurier, le Hamilton était quelqu'un de fragile, et avec le drame qui venait de se produire son moral était descendu en flèche. Blaine devait assister à ça, impuissant. Il n'avait aucune solution miracle et peu importe ce qui lui était passé par la tête, se soûler comme il l'avait fait n'avait pas rendu Aaron plus heureux. C'était comme un cri de désespoir que seul Blaine semblait entendre, qui lui déchirait les tympans et qu'il tenterait d'apaiser corps et âme.

Entendant un nouveau rejet tordre le ventre de son ami, il retourna à ses côtés et posa doucement une main sur son épaule qui tremblait toujours. Il attendit en silence que ses convulsions se calment et lorsqu'il sembla avoir fini, il soupira et souffla. « Ça va mieux mon pote ? » lentement il l'aida à se relever et jeta un oeil derrière lui pour évaluer la distance qui les séparait de sa voiture. Il voulait y aller lentement, pour être sûr qu'une nouvelle crise ne se manifesterait pas et ne saccagerait pas l'intérieur du monospace de ses parents. Il se tourna vers Aaron, le détailla de haut en bas. Il était pâle comme un linge. « Regarde dans quel état tu t'es mis. » En une demi-seconde, Blaine avait pris sa décision. Il était prêt à parier qu'Aaron avait égaré les clés de chez lui quelque part, peut-être étaient-elles restées dans sa veste qui elle-même attendait toujours dans le vestiaire de la boite de nuit. Il était aussi certain qu'au moindre bruit de porte, ses parents allaient se réveiller, et si l'absence de leur fils cette nuit devait déjà bien les inquiéter, il ne voulait pas leur ajouter de nouveaux soucis sur les épaules en leur ramenant leur fils ivre et rejetant le peu de choses qu'il avait dans le ventre. Il allait donc l'amener chez lui, chez les Farnsworth, il prendrait sa chambre tandis que Blaine irait dans celle de Gabriel, ou bien sur le canapé du salon, peu importe. Ce qui lui importait en ce moment, c'était son ami.
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MessageSujet: Re: sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche Icon_minitimeLun 10 Fév - 3:35



Alfred de Musset a écrit : ❝ Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse. ❞

    C'est la pire soirée de ma vie. L'alcool ne cesse de progresser dans le sens opposé, me brûlant la gorge la langue. La nausée ne me quitte pas, je continue de vomir et de pleurer. Au moins, je peux faire passer mes larmes pour autre chose. Mes convulsions deviennent ridicules, tout comme mes crachats qui s'amenuisent. Je finis par me brûler à l'acide, la bile grignotant mon œsophage abîmé. Chaque relent me force à me haïr plus encore.
    Comment puis-je faire croire à ma famille que je tiens le coup lorsqu'à la moindre occasion, je vais me détruire à petit feu. Ma crédibilité s'anéantit. Ou plutôt j'anéantis mon semblant de crédibilité. Et cela me rend particulièrement stupide. Heureusement que Blaine est là, et pas Heather. Et d'ailleurs, pourquoi Blaine est là ?
    Je sens sa main chaude et appuyée sur mon dos. Elle apaise mes soubresauts éthyliques. Je me redresse dans la nuit glaciale et acquiesce difficilement à sa question. En réalité, non, je ne vais pas du tout mieux. Même si je n'ai rien à rejeter, je meurs d'envie d'attendre patiemment sur les rails qu'un train vienne me faucher. Histoire de n'avoir plus jamais à penser à cette soirée défectueuse. Je m'appuie sur son épaule, mal assuré, dans l'espoir d'avancer quelque part. J'ai déjà oublié notre direction, mais je voue une confiance infinie dans mon meilleur pote. J'irai au bout du monde avec ce gars, même câliner les trains s'il le voulait. Blaine me dévisage, je le vois à travers les larmes qui sèchent contre mes yeux. Je n'aime pas le ton compatissant que sa phrase prend. Autant qu'il y mette du mépris, ou quelque chose d'assassin. Ce serait bien plus cohérent. Mais non, Blaine préfère avoir pitié de moi, et en cela, je le déteste aussi. L'allégresse de l'ivresse vient de déchanter, relayée d'un coup de pied par le mortel ennui et la colère sourde qui mordent mes boyaux. « Pourquoi t'es venu ? » je tente de demander sans y mettre du dégoût profond qui déborde à mon égard. Le but, ce n'est pas de lyncher Blaine. Quoique, s'il me déteste, j'aurai peut-être plus encore de raison de m'en vouloir. Ah, la stratégie avec trois grammes dans le sang, ce n'est pas si évident.


ps: désolée pour le retard et la qualité bofbof du post. :/
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MessageSujet: Re: sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche Icon_minitimeDim 16 Mar - 17:13

Blaine était conscient que la famille Hamilton traversait une mauvaise passe. La mort d'un être cher pouvait prendre des proportions considérables, et s'il ne doutait pas de la tristesse de son ami il ne s'attendait pas à voir tant de détresse en lui. Depuis l'annonce de la disparition de Tessa, Aaron avait su garder la tête haute et rassurer ses proches. C'était dur mais il allait bien. C'était du moins ce qu'il disait. Blaine ne s'était pas fait avoir, bien sûr, et il avait gardé un œil sur son meilleur ami. Pourtant ce n'était pas assez; ça ne l'avait pas empêché de passer à côté de certaines choses. Il n'aurait jamais pensé qu'Aaron puisse être capable de boire à s'en souler et quoique ce dernier dise, il avait vite compris pourquoi il agissait ainsi. Il semblait aller bien, ce soir. Il était sorti, il dansait, il s'amusait, mais ce n'était qu'une façade. L'alcool l'avait simplement aidé à se sentir mieux, alors qu'il n'en était rien en réalité. Blaine se devait de le tirer de là. Il voulait le bonheur de son ami, mais pas de cette façon là, pas en se détruisant le corps et en prétendant avoir oublié tous ses malheurs. Ça ne lui ressemblait tellement pas de se comporter comme ça. Parce qu'Aaron Hamilton n'était pas aussi solide qu'il le prétendait, il avait beau se donner des airs Blaine savait qu'au fond de lui quelque chose s'était détruit. Et le pire c'est qu'il ignorait ce qu'il fallait faire dans ce cas là pour aider son ami. Est-ce qu'il existait un quelconque manuel, pour ça ? Une potion magique pour lui enlever un peu de son malheur, pour brûler de sa douleur ? Est-ce qu'il y avait une formule pour lui en prendre un peu, pour soulager son cœur meurtri et porter une charge qu'Aaron ne semblait plus capable de porter ? Blaine ne savait pas. Il ne savait pas et ça le rendait dingue d'assister à tout ça. D'être simple spectateur de la descente en enfer d'une famille qui était si bien, avant, si unie, si heureuse. D'être face à la destruction lente et nette de son meilleur ami, avec qui il avait tout partagé et qui semblait maintenant si loin, égaré dans des abimes que ni l'un ni l'autre ne connaissait. Et ça le rendait dingue de le savoir seul là-dedans, dans le noir. Blaine avait beau avoir parcouru des centaines de pages de médecine, connaître des maladies aux noms farfelus, des médicaments, des remèdes, des traitements, il savait comment éviter un rhum, comment soigner une grippe, comment désinfecter un genou écorché, comment empêcher une hémorragie. Mais rien ne précisait, dans ses bouquins, comment on s'y prenait pour soigner un cœur. Il avait pourtant assisté à des greffes d'organes vitaux, il s'était imaginé à la place du chirurgien, au cœur de l'action, mais maintenant qu'il y était il ne savait plus quoi faire. Comment était-il censé apaiser son ami, sans médicament, sans traitement, sans greffe, sans bandage ?

Tout ce qu'il pouvait faire, c'était ramener Aaron chez lui et lui servir un verre d'eau pour apaiser ses nausées. Il se posta près de son ami et l'aida à se relever. Mais en voyant son visage, sillonné par les larmes, pâle et creusé, il ne put s'empêcher une remarque. Et sans qu'il le veuille vraiment, sa phrase prit une intonation compatissante, dans le sens péjoratif du terme. Ce n'était pourtant pas dans les habitudes de Blaine de montrer sa pitié, lui se contentait souvent d'écouter, de trouver des solutions quand il y en avait, d'être présent en somme, c'était d'ailleurs ce qui faisait sa réputation. Il sut à l'instant où il prononça ces mots qu'il n'aurait pas dû. Qu'Aaron le noterait, malgré son ivresse, que ça ne lui plairait pas, qu'il prendrait la mouche. S'il s'arrangeait pour montrer si peu sa tristesse, c'était justement pour ne pas avoir affaire à la pitié des gens. Et voilà que son meilleur ami lui même le regardait avec ces yeux-là.

Et la réponse claqua comme un fouet aux oreilles de Blaine. « Pourquoi t'es venu ? » Pourquoi était-il venu ? Pourquoi est-ce qu'il était là, à prétendre aider son ami, si c'était pour le juger du regard et avoir pitié de lui ? C'est vrai ça, pourquoi se donnait-il la peine de se déplacer pour tirer son meilleur pote de là, alors qu'il dormait si bien dans son lit, dans sa maison propre et soignée qui trahissait la vie calme et sans soucis qu'il avait ? Pourquoi se dérangeait-il pour lui, alors qu'il avait la belle vie ? Blaine en tombait des nues. Comment Aaron pouvait-il lui reprocher d'être là, de s'inquiéter pour lui, d'essayer de le tirer de ces sables mouvants qui l'entrainaient irrémédiablement vers le fond ? Et pourtant les deux hommes étaient quittes, Blaine avait fait preuve de compassion, Aaron le repoussait sans grâce. « Pour toi, je suis venu pour toi. » Mais Blaine ne pouvait pas lui en vouloir. Il n'avait pas le cœur à se disputer avec lui, à chamailler les mots baignés d'ivresse de son meilleur ami, qui avait simplement besoin d'aide.
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Aaron Hamilton
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MessageSujet: Re: sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche Icon_minitimeJeu 3 Avr - 10:42



Alfred de Musset a écrit : ❝ Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse. ❞

    Je n'ai jamais eu aussi mal au cœur. Je le sens comme ballotté par les eaux, par l'alcool, il a du mal à sortir la tête de ce liquide brûlant. Il a du mal à respirer, il suffoque. Il me serre et griffe ma poitrine pour remonter. Il veut vivre encore, il en a la force. Ce petit cœur que je m'efforce de cacher, ce cœur si triste, qui menace à chaque seconde de craquer, il en veut encore. Il n'a pas fini de se battre. La vie le maltraite, il veut lui montrer que rien n'est acquis. Qu'une victoire ne suffit pas à l'envoyer six pieds sous terre. Et il s'arrache les ongles contre mes os pour prendre la plus grande inspiration qu'il n'aie jamais pris.
    Que Blaine ne soit jamais tombé dans le panneau, je l'ai toujours espéré. Depuis le temps qu'on partage nos vies, j'ai prié pour que mon sourire et mes barrières ne servent à rien face à lui. J'ai rêvé mille fois qu'il me regarde moi et pas ce stupide Aaron qui agit comme si Tessa était simplement parti vivre à des lieues d'ici. J'ai envie qu'il me dise simplement que je peux pleurer devant lui. Mais même ça, entre nous, c'est un peu tabou.
    Je n'aime pas le ton compatissant qu'il prend, je lui fais savoir à ma façon. Prenez de l'alcool et ajoutez à cela quelques remontrances passées qui vous hantent et vous pourrissent la vie ; vous obtiendrez un mélange détonnant. Un bref silence accompagne ma phrase et je la regrette presque aussitôt. Blaine est le seul à me voir ainsi ; que ferai-je sans lui ? Qu'aurai-je fait sans lui ? Il finit par me répondre qu'il est simplement là pour moi. Cette déclaration déclenche mes sanglots. Rien à voir avec l'alcool et les larmes sèches qui accompagnent les vomissements. Ce sont là des larmes tout à la fois chaudes et amères. Mon visage se déforme sous le chagrin et je regarde de l'autre côté pour cacher cette figure misérable à Blaine.
    L'alcool coule toujours dans mes veines ; si je me mutile maintenant, on pourrait boire du vin à mon poignet. Mais mon esprit commence à reprendre contenance. La brume se dissipe et me permet de réfléchir de plus en plus. Chaque pensée me fait l'effet d'une bombe. Je réalise tout ce qui s'est passé ce soir, doucement. Je prends conscience que j'ai craqué et je me sens ridicule au possible. J'aimerai prendre le premier taxi, le premier train, le premier aéronef qui passe pour m'enfuir loin. Je parviens à marmonner, entre les sursauts, les sanglots, les reniflements, quelques mots. « Je suis tellement désolé. »
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MessageSujet: Re: sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche Icon_minitimeSam 26 Avr - 15:00

Blaine était là, face à Aaron, comme face à toute la souffrance du monde. Il était bien loin, le Aaron tout sourire et tout joyeux qui ne pensait qu’à danser et s’amuser, et finalement Blaine ne savait pas ce qu’il préférait. Il imaginait que le mieux pour lui était encore d’extérioriser tout ce qu’il avait sur le cœur, plutôt que de garder ça enfoui au fond de lui, de toute manière ça ressurgirait bien un jour. Mais à vrai dire Blaine ne savait pas, parce qu’il n’avait jamais eu affaire à quelque chose comme ça et il aurait franchement préféré que ce ne soit qu’un mauvais cauchemar. Ça le rendait malade de savoir son ami si mal. Aaron avait beau cacher sa tristesse, dire que ça allait bien, que tout allait bien, Blaine savait qu’au fond de lui ce n’était pas le cas, et qu’il faisait simplement bonne figure pour sa famille, parce que ça devait déjà être assez compliqué comme ça, et pour ne pas avoir à recevoir la pitié des gens. Mais s’il y avait une personne qu’Aaron ne pouvait pas tromper avec son mauvais jeu d’acteur, c’était bien Blaine. Depuis tout petit il était du genre à pouvoir prendre toute la peine du monde sur ses épaules, du genre à savoir consoler, par les mots ou simplement par la présence, mais ces barrières qu’Aaron avait érigées entre lui et le reste du monde déstabilisaient le Farnsworth. Il ne savait pas franchement comment agir avec son meilleur ami, s’il devait le laisser faire le premier pas quand il s’en sentirait capable, ou s’il devait lui venir en aide, parce que malgré ses mensonges Aaron n’attendait que ça, qu’on remarque son malheur et qu’on vienne l’en soulager un peu, parce que sa fierté lui interdisait d’aller le demander lui-même.

Sous sa main, posée sur l’épaule de son ami, Blaine sentit le corps de celui-ci se secouer de spasmes. Et il l’entendit, comme en sourdine, renifler et tenter d’écarter ces sanglots, alors que sa tête se tournait de l’autre côté, cachant à la vue de Blaine son visage plein de larmes. Alors Blaine sembla soudain réaliser que ça ne pouvait plus durer, qu’il ne pouvait plus se voiler la face, comme ça, faire semblant d’aller bien alors que c’était loin d’être le cas. Et qu’il pouvait encore moins jouer la comédie devant son meilleur ami, qui ne le connaissait que trop bien pour savoir que ce n’était que des foutaises. Il avait besoin de sortir tout ça, et il fallait que ça sorte, maintenant. Et quand Aaron s’excusa, Blaine fut frappé par le ton de culpabilité que prit sa voix, comme si tout ceci était de sa faute, comme s’il était responsable de l’accident de voiture qui avait emporté sa sœur. Alors il s’avança, et prit son meilleur ami dans ses bras, en le serrant fort fort fort, comme s’il ne fallait que ça pour apaiser sa douleur. Et il s’entendit dire ce qui était évident pour lui, mais visiblement pas pour Aaron.  « C’est pas ta faute, Aaron, c’est pas ta faute. » Mais ses pleurs ne s’arrêtaient pas. Aussi loin qu’il s’en souvienne, ce devait être la première fois qu’Aaron pleurait devant Blaine. Alors il releva Aaron et l’aida à marcher jusqu’à sa voiture, quelques mètres plus loin. Il le laissa contre le capot le temps d’ouvrir la portière du passager et le laissa s’installer. Puis il fit le tour, s’assit sur le siège du conducteur, les mots de son ami résonant encore dans son esprit. Les mains sur le volant, il semblait incapable de démarrer. Il comptait bien le ramener chez lui, mais ils ne pouvaient pas faire comme si Aaron avait juste un peu trop bu, et était juste un peu trop saoul. Il ne pouvait pas faire comme s’il n’avait rien vu, comme si ce n’était rien. En tant qu’ami, en tant que meilleur ami même, il devait faire quelque chose, et ne pouvait pas le laisser dans cet état. Alors ses yeux quittèrent le vague dans lequel ils s’étaient perdus, et il se tourna vers Aaron, qui semblait encore plus perdu que lui. Prudemment, il demanda. « Est-ce que...Est-ce que tu veux en parler ? » Il se sentait ridicule. Il ne devrait pas demander simplement l’avis d’Aaron, parce qu’il savait quelle ampleur sa fierté pouvait prendre et il risquait là de s’entendre répondre un “ non, tout va bien ”. Alors que rien n’allait bien.
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Aaron Hamilton
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MessageSujet: Re: sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche Icon_minitimeLun 23 Juin - 13:27



Alfred de Musset a écrit : ❝ Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse. ❞

    J'ai l'impression d'être enlisé jusqu'aux hanches dans une matière noire et visqueuse, ou enfermé dans un placard minuscule dans lequel je m'asphyxie. Loin d'être claustrophobe, je me sens soudainement étriqué dans mes vêtements, dans ma peau, dans mes os. Je me sens étranger à tout ce qui m'entoure, comme si rien de ce qui entoure mon âme n'est mérité. J'ai le sentiment d'avoir volé ce corps à un illustre inconnu, de l'avoir laissé sur le bas-côté pendant que je profitais de ce corps ainsi chapardé. Mes larmes coulent ; est-ce bien les miennes ? L'alcool retombe et me laisse là dans un état qui me débecte. Blaine m'observe et ça me rend malade. J'ai toujours pris soin de garder mes chagrins pour moi, de ne jamais révéler au grand monde mon inquiétude et mes noires pensées. Et là, quelques verres, deux ou trois bières, et me voilà parti dans un ramassis d'excuses qui transforment mon agréable soirée en un souvenir insupportable. Blaine est là, il sait que je vais mal. Nul besoin pour lui d'avoir mes larmes de visu, il doit le ressentir dans mes tremblements, dans l'intensité violente de ma voix. Il tente d'apaiser mon âme endolorie mais je sais de quoi je suis coupable et rien de ce qu'il pourra dire n'y changera quelque chose. Il faut dérouler la bobine de mon affliction jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de fil. Enfin, peut-être, je me sentirai délesté d'un poids définitivement trop lourd pour moi. L'étreinte de Blaine me gêne autant qu'elle me rassure. Ma fierté en prend un coup, mon amitié s'envole. Je ne suis pas seul, c'est ça que je comprends à travers son geste. Ce n'est pas une blague d'Arlequin, mon meilleur ami est là et il ne me laissera pas tomber. Quelques larmes de joie perlent mais elles se font dévorer par les sanglots épuisés.
    Le garçon finit par m'épauler pour aller jusqu'à sa voiture où il me laisse m'installer. Je colle ma tête à ma main, si proche de la fenêtre par laquelle je fixe le néant. Un silence s'instaure entre nous, sans que je ne comprenne ce à quoi pense Blaine. Je ne l'imagine pas dépité d'avoir un ami si instable et fragile, mais plutôt déconcerté par la situation à laquelle tous les remèdes ne suffiraient pas pour faire disparaître les maux. Il me demande finalement si je veux en parler. Parler de quoi ? Mes larmes glissent toujours sur mes joues et j'ai l'impression qu'elles expriment clairement le désarroi qui m'envahit. Je pourrais te donner un million de bonnes raisons pour qu'on m'attrape qu'on me casse les genoux et qu'on me cloue au pilori, Blaine. Et pourtant, je suis convaincu que mon meilleur ami restera malgré tout auprès de moi. « Je ne sais pas quoi dire, je me sens tellement... tellement seul. » Sans Tessa, la vie change plus que je ne l'aurai cru. Je n'ai jamais été réellement proche d'elle et pourtant, voilà que sa présence me manque. « Je n'arrive pas à les aider. Ils sont tellement tristes. Et moi, je me tue à vouloir les faire avancer. » Mes larmes redoublent mais j'arrive toujours à parler sans que mes mots ne soient aspirés par mes spasmes. « Et Heather, je ne sais pas quoi penser. Je suis perdu... » Tout, rien ne m'aide à la maison pour être sûr de moi. La confiance, je l'invente. Elle se brise comme un miroir et me voilà, minable et misérable. En larmes.
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MessageSujet: Re: sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche Icon_minitimeMar 5 Aoû - 20:55


Il ne savait pas lui même ce qu'il y avait à dire. Était-il nécessaire d'énoncer à voix haute quelques vérités connues de tous ? Était-il nécessaire d'enfoncer plus profondément le couteau dans la plaie ? Blaine croyait à cette théorie selon laquelle mettre des mots sur un mal-être aidait à sa guérison, mais aujourd'hui, devant les maux de son ami, il n'en était plus aussi certain. Aaron pleurait dans ses bras comme jamais il n'avait pleuré, et si Blaine était conscient du malheur qui s'était abattu sur cette famille il ne s'était pas rendu compte de la proportion que cela prenait. À vrai dire il se trouvait un peu désarmé, là, face à son meilleur ami, il se sentait maladroit et n'avait aucune idée de ce qu'il était bon de faire ou de dire. Il le connaissait assez sensible pour mal prendre une parole qui se voulait rassurante, alors Blaine pesait ses mots, lentement. Il s'agissait de ne pas le brusquer, ne pas le voir se renfermer. Blaine le savait trop fier pour avouer quoique ce soit, il fallait le pousser du bout du doigt, le forcer à parler. Puisque se murer dans le silence ne semblait pas l'avoir aidé jusque là.

Aussi il le fixait du regard, là, il se contentait de poser une main sur son épaule secouée de tremblements en attendant ses mots. Il inspira une bouffée d'air, soupira. À présent il était l'ami, celui qui prenait tout, qui recevait tout. La colère d'Aaron, ses chagrins. À force de les enfouir il les avait endurci. Et aujourd'hui il fallait que ça sorte, que ça saute sur quelqu'un. Ce quelqu'un c'était Blaine, qui se trouvait là et qui ne pouvait pas laisser son meilleur ami en plan. Alors il se préparait mentalement à recevoir un flot de mots et de paroles, à faire face à sa colère, sa tristesse ou sa détresse. Il fallait bien que quelqu'un prenne, et ce serait Blaine.
Il hocha la tête aux premiers mots d'Aaron, même si celui-ci ne le regardait pas, même s'il ne pouvait pas le voir. Il disait comprendre sans jamais avoir vécu de tel – c'était là le côté risqué de l'opération. Qu'on se le dise Blaine n'était ni psy ni expert en la situation ; quand Aaron se tut, finissant par parler de sa sœur Heather, le Farnsworth ne savait que répondre à ça. Il n'était lui même déjà pas très à l'aise avec son propre meilleur ami, comment pouvait-il lui dire ce qu'il était sensé faire ?

« Tu ne devrais pas les brusquer. Laisse leur...laisse leur le temps. » Il fixa le dos d'Aaron, se demandant ce qui différenciait Heather du reste de sa famille. Il essaya de le tourner vers lui, le tirant doucement de la main qu'il avait posée sur son épaule, mais en le sentant résister Blaine abandonna. Aaron ne voulait sûrement pas qu'il voit une fois de plus l'étendue des dégâts. Aussi Blaine soupira-t-il, et lâcha son épaule pour lui laisser l'espace dont il avait besoin. Il fixa la route, devant lui. « Je suis sûr qu'Heather se remettra de cette épreuve. » essaya-t-il de dire avec le plus de conviction possible. À vrai dire il ne doutait pas de la chose en elle-même. Il doutait de la croyance d'Aaron en ces paroles. Et le fait que le moindre mot puisse le vexer ou le renfermer sur lui-même ne facilitait pas la communication. Ne pouvait-il donc plus nommer la mort de Tessa sans infliger plus de peine encore à son ami ? Blaine songea alors que la remontée serait dure, aussi bien pour la famille de la disparue que pour le reste du quartier. L'accident avait été un tel choc pour tout le monde... Il fit tourner les clefs dans le contact, s'accrochant au volant comme à une bouée de sauvetage. « Tu vas dormir chez moi pour ce soir, d'accord. Et... je serai là. » Il voulait qu'Aaron sache qu'il n'était pas fermé à la discussion. Que s'il en avait besoin, il était présent pour lui, à tout moment. Y compris en plein milieu de la nuit – après tout, quand Aaron avait appelé, Blaine avait aussitôt débarqué. Et s'il fallait faire une nuit blanche pour soutenir son ami, alors il le ferait, sans hésitation.
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Aaron Hamilton
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MessageSujet: Re: sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche sometimes I think that it's better to never ask why - Blainouche Icon_minitimeVen 28 Nov - 2:48


C'est pas l'homme qui prend l'amer,
c'est l'amer qui prend l'homme.


C'est insoutenable. Une longue litanie de chagrin qui vibre dans ma poitrine et me fait verser des larmes. Un océan de soubresauts qui m'empêche de clairement articuler ce que j'ai à dire. Les pardons, les excuses, les explications que Blaine mérite. Pourquoi je pleure, pourquoi j'ai mal, pourquoi j'ai bu.
Tessa est morte putain. Dans un satané accident de voiture. Contre un platane son capot s'est écrasé. Elle s'est tue à jamais comme ça, sans un adieu, sans un sourire, sans un petit mot rassurant. Je lui en voudrai toute ma vie de nous avoir lâchés comme ça. De s'être fait la malle sans un regard par-dessus l'épaule. Les larmes roulent sur les joues de mon père et assèchent les yeux si aimant de ma mère. Mes sœurs gardent la gorge nouée et moi, je me mens. C'est un putain d'enfer duquel personne n'arrive à s'extirper. Un Styx des plus glaciales noirceurs qui nous avale et rejette nos cadavres.
Alors, je me suis épris de l'alcool pour oublier. Oublier les relents acides de ce fleuve infernal, de cette rivière qui serpente dans un paysage apocalyptique où plus rien ne pousse. Ni espoirs, ni amours, ni rêves. Et puis, je me suis perdu dans l'ivresse. J'ai failli, j'ai chu, j'ai pleuré, j'ai vomis. J'ai eu mal au plus profond de moi. Je me suis senti ridicule.
Blaine est là, désormais. Je lui dois bien ça, d'être venu malgré la nuit, malgré le froid. D'être venu pour me chercher moi, ce stupide gosse qui se ment de long en large. Et je lui dois bien aussi de me supporter, moi, ma colère et mon chagrin, mes cris et mes larmes. Il m'entraîne jusqu'à sa voiture et j'y grimpe sans son aide. La portière se referme presque sur ma jambe et j'y colle mon front. Je ne veux pas qu'il me voie comme ça, les sillons que mes larmes ont tracé me font atrocement mal. Et puis, ma voix parle d'elle-même. Je ne vais pas bien. Il le sait, nul besoin d'observer le malheur lorsqu'il se présente à vous. Les secondes s'égrainent comme autant de silences qui dansent. J'ai bien l'impression que Blaine se concentre pour choisir habilement ses mots. C'est ce que, sobre, je ferai, moi. Mais j'ai tout de même le sentiment que l'entendre parler va me mettre hors de moi. Il ne comprend pas, pas vraiment. Perdre un père, c'est douloureux. Perdre une sœur également. Peut-on mettre ces deux histoires en parallèle ? « Du temps ? » sifflé-je entre mes dents. Une bonne blague carambar. Je résiste lorsqu'il veut que je lui fasse face. Hors de question, je ne céderai pas. Un regard noir suffit à ponctuer mon refus et je me replonge dans l'observation du monde gris de nuit qui nous entoure. Puis, j'entends Blaine parler d'Heather. S'en remettre. Je le sais, c'est inscrit dans nos gènes. Le temps arrange tout, on ne cesse de me le rabâcher. Mais quand ? Combien de temps devrai-je supporter ça ? Alors même si l'usage veut que tous les témoins de la déchéance des Hamiltons balancent ce genre de niaiserie, j'emmerde l'usage. Je lève les yeux au ciel et sens sous mes cils les larmes qui se tarissent. Enfin ! « Ouais, d'accord », finis-je par lâcher. Dormir chez Blaine n'a rien d'une bonne solution. La mauvaise serait plutôt de dormir chez moi. Le moteur vrombit et la voiture s'emballe.
Le chagrin est là, dévorant, déchirant. Mais les sanglots ne sont plus humides. Je ne pleure plus, je suis juste chagrin et injustice. Alors, tentant tant bien que mal de revenir à l'Aaron qui connaît des temps moins tourmentés – ou plutôt qui se les invente – j'ajoute à l'intention de mon meilleur ami : « J'espère que je vais pas gerber dans ta caisse. » J'essuie mes joues et esquisse un sourire qu'il ne peut que deviner.

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