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| emancipate yourselves from mental slavery. | |
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| Sujet: Re: emancipate yourselves from mental slavery. Jeu 5 Juin - 13:57 | |
| Une fois dans la cuisine, Isaac se frotta les yeux. Le cachet que Clara lui avait donné faisait effet, et autant il se sentait mieux, autant il se sentait horriblement fatigué, mais il décida quand même de faire ses gâteaux. Sa femme le suivait et avait déclaré qu'elle allait l'aider. Isaac avait sourit, content de voir qu'au final tout revenait à la normale. Il ne savait pas ce qui s'était passé, pendant la dernière heure -ou était-ce trois ?- où s'étaient alternées larmes, rire, promesses, rêves et désillusions. Dans la brume qu'étaient ses pensées, Isaac avait du mal à discerner rêve et réalité. Il n'arrivait pas à croire qu'il se soit passé tout ce qu'il s'était passé. C'était absurde, incongru, voire impossible. Le Melrose n'avait jamais réagi comme ça, et quiconque le connaissait pourrait affirmer que ce n'était pas une chose qu'il ferait. Déjà qu'avec Allie la dernière fois il s'était senti plus bas que terre, mais là, à pleurer devant sa femme en lui suppliant, mais c'était du grand n'importe quoi. Ceci dit, son poids relevé de ses épaules -merci Xanax- il devait bien avouer que sans Clara, il serait bien perdu. C'était hallucinant de dépendere autant de quelqu'un, même si Isaac était résolu à ne jamais l'affirmer à haute voix.. jusqu'à aujourd'hui. Décidément quelque hose n'allait vraiment pas, mais en se voyant tout de suite, les pensées claires et le moral remonté, il ne croyait pas à une éventuelle maladie. Il avait du rêver, oui, ça devait être ça.
Quoiqu'il en soit, tous les ingrédients étaient à présent sur la table, et Isaac chantonnait une petite mélodie -qu'il avait appris au solfège quand il était petit-, limite en sautillant comme une sauterelle, et en aidant sa femme à tout sortir des placards. Il se sentait beaucoup mieux, et avait de plus en plus de mal à croire à ce qu'il s'était passé. « Madeleines au chocolat ? » lança-t-il alors tout sourire, salivant d'avance. Le père Melrose avait toujours été un grand gourmand, malgré sa grande forme physique. C'était un bon vivant, toujours souriant, toujours en forme, et toujours de bonne humeur. En dehors de la maison, bien évidemment. Quand il était chez lui, c'était comme s'il n'était pas lui-même. Pourtant, il avait toujours envie de rire et de sourire, mais face à sa fille ou sa femme, parfois, il avait juste envie de rentrer toute cette bonne humeur pour ne sortir que des cris, comme pour libérer la haine jamais perceptible au dehors. Comme si, en fait, il n'était pas heureux. Ce qui était totalement faux. Isaac aimait sa femme de tout son cœur, ainsi que sa fille, et même Austin, qui n'était même pas le sien. Mais voilà, quelque chose déclenchait ses crises, et il ne pouvait s'empêcher de croire que c'était toujours la faute des autres. D'accord, il était ferme, et autoritaire, même au travail, mais n'était-ce pas qui qui faisait justement un bon directeur ? Personne de l'hôtel n'avait jamais eu à se plaindre de son comportement, mais à la maison, Allie avait toujours besoin de mettre son grain de sel partout, ruinant toujours ses bonne journées. Honnêtement, Isaac pensait que ses actes étaient justifiés. Avoir une fille désobéissante, c'est normal d'hausser la voix et de menacer à la faire partir de la maison. Le seul problème, c'est qu'Allie prenait tout à la lettre, et c'était peut-être même ce dont elle rêvait, partir de cette maison. Son père n'a jamais compris pourquoi il n'avait jamais pu bien s'entendre avec elle. Ils étaient totalement opposés, mais c'était semblable avec Clara, et pourtant les voilà qui étaient mariés.. Non, avec Allie c'était vraiment un cas d'exception, et même Clara ne semblait pas avoir de réponse.
La psychologue interrompit alors ses pensées en lui demandant qu'est-ce qu'il fallait dire aux enfants. Isaac leva la tête. « Leur dire quoi ? Qu'on fait des madeleines ? » répondit-il en fronçant les sourcils. Les prévenir qu'on allait à l'opéra, ou qu'il y avait un incendie, oui, mais le goûter .. non, Isaac ne se voyait pas leur en parler, puisque de toute façon ils le verraient par eux-mêmes quand ils rentreraient. Dans sa bonne humeur toute récente, Isaac avait comme oublié le début de la journée, comme s'il avait tiré un trait dessus, comme s'il avait voulu le supprimer totalement de sa mémoire. Peut-être que c'était pour le mieux, et peut-être que Clara devait arrêter de remettre le sujet sur le tapis si elle ne voulait pas attiser les émotions violentes du Melrose, qui pouvaient resurgir à tout moment. |
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| Sujet: Re: emancipate yourselves from mental slavery. Sam 5 Juil - 22:15 | |
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Tout allait très vite dans son cerveau et le Xanax qu’elle avait prit avait beau faire effet en apparence, son esprit ne la lâchait pas pour autant, bien au contraire. Tout se mélangeait presque, ne sachant même pas si elle disait à voix haute tout ce qui passait dans son cerveau ou si la petite voix dans sa tête se contentait d’hurler juste pour elle. Elle était complètement perdue et désemparée, elle avait presque cette envie de se terrer dans un trou et de n’en sortir qu’une fois qu’elle se sentirait en sécurité. Le problème était cependant que l’endroit où la jeune blonde se sentait le plus en sécurité était sa maison, mais c’était cette même saison qui était le danger. Elle savait qu’elle allait devoir être forte et montrer cette force face aux enfants et même face à Isaac ; elle savait que cette situation n’allait pas s’arranger du jour au lendemain et que cela pouvait prendre des semaines, des mois voire même des années avant que tout ne redevienne comme avant, en espérant que ça ne le redevienne un jour. Mais tout ça était effrayant. Elle se mit à fouetter de la farine dans un bol en concentrant son regard sur un point invisible pour ne pas croiser celui de son époux, et lui posa la question qui lui brûlait les lèvres. Et les enfants, qu’est-ce qu’ils allaient dire aux enfants ? « Non, que tu es malade. » Lâcha-t-elle en levant la tête avant de cesser tout mouvement. Les larmes qu’elles ne contrôlaient pas commencèrent à couler le long de ses joues. C’est bon, elle l’avait finalement dit. Son mari était malade, et ce n’était pas le genre de maladie qui se soignait à l’aide de médicaments contre la toux ou qui finissait par disparaître après quelques jours de repos. Ils étaient tous les deux à un tout autre niveau de maladie et Clara savait que pour ce genre de maladie il n’y avait pas de remède et que ça ne disparaissait jamais complètement. Elle se demandait d’ailleurs si Isaac avait-il toujours été comme ça, même avant qu’ils ne se rencontrent, ou c’est après des années de vie commune avec elle qu’il s’était découvert ce côté. Elle savait qu’en tant que psychologue que la deuxième option n’était pas possible. Ce côté obscur d’Isaac était là depuis le début et elle ne s’en était jamais rendue compte, ou alors par amour pour lui elle n’avait pas envie de se l’avouer et elle avait préféré fermer les yeux. Ce genre de pensées lui avait traversés l’esprit depuis le début de la conversation avec le Melrose, et elle était sûre que ça n’allait pas la lâcher et même si elle arrivait à aider son mari, elle aurait toujours la sensation d’être minable et inutile. En tant que personne pour n’avoir pas pu apporter de l’aide à son prochain alors qu’elle le pouvait, mais surtout en tant que mère pour ne pas avoir su protéger ses enfants, et en tant que femme pour ne pas avoir su honorer ses vœux de mariage. Elle s’en voulait d’une façon que même les regrets d’Isaac ne devaient pas peser lourds à côté des siens. « Tu me passes les œufs s’il te plaît ? » Dit-elle en essuyant les quelques larmes qui avaient coulés, reprenant son fouettage de farine comme si de rien n’était.
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| Sujet: Re: emancipate yourselves from mental slavery. Sam 26 Juil - 13:56 | |
| Isaac suspendit son geste en entendant les paroles sortir de la bouche de Clara. Ils restèrent à se regarder sans bouger pendant quelques secondes. « Ah. » lâcha Isaac finalement, en se reconcentrant sur le sucre qu'il pesait. A vrai dire, il n'avait pas pensé le dire aux enfants. Cela n'arrangerait rien à leur manque de proximité, à moins qu'ils le prennent en pitié, et ça c'était impensable. Un père de famille se devait d'être fort, exemplaire et courageux. Malheureusement, les derniers événements de l'année avaient démontré le contraire. Isaac devenait faible, incompétent, et impulsif. Pas étonnant que ses enfants se détournent de lui. Il posa ses paumes de mains sur la table et soupira. « T'as raison, je leur dirais. Mais j'aurais besoin de toi. » rajouta-t-il en souriant. Ils étaient assez grands pour connaître la vérité, et peut-être que ça leur montrerait que s'il n'avait pas été lui-même ces derniers-temps, ce n'était pas de sa faute. Et peut-être, peut-être, que tout changerait chez les Melrose, et qu'ils deviendraient cette famille aimante que tout le quartier voyait tous les jours. Déterminé à ne plus ressasser ses pensées, et avec l'aide du Xanax, Isaac reprit sa cuisine, et passa les œufs à Clara quand elle le lui demanda. Finalement Clara termina la pâte en un clin d'oeil, et ce devait sûrement être parce qu'elle essayait de se concentrer sur autre chose. Le père Melrose se retrouva les mains vides, avec rien à faire. Il jeta donc les déchets dans la poubelle, passa un coup d'éponge sur la table et se lava les mains, avant de remarquer que sa femme pleurait. Son visage s'attrista, et alors qu'elle mettait les madeleines au four (ouais c'est de la cuisine express), il la prit dans ses bras doucement et lui embrassa le front. « Je t'aime Clara, ne l'oublie jamais. » Et il la serra fort contre son torse en la berçant, reconnaissant d'avoir une femme si aimante. Des fois, il se disait qu'il ne la méritait pas. |
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| Sujet: Re: emancipate yourselves from mental slavery. Sam 16 Aoû - 2:37 | |
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Elle se contenta d’hocher la tête en entendant la réponse de son mari, ne sachant quoi répondre et préférant sûrement écourter la conversation. Ils n’étaient pas encore au moment où ils devraient tous les deux confronter les enfants pour leur dire que leur père était malade, et bien que cela n’allait pas cesser de travailler l’esprit de la jeune blonde, elle préféra cent fois reporter son attention sur sa pâte qu’elle essayait de ne pas rater, contrairement à tout ce qu’elle avait accomplit d’ici là. Elle prit les œufs des mains d’Isaac et acheva sa préparation dans le silence le plus religieux qui soit avant de continuer sa recette comme de rien n’était , oubliant même pendant un instant la présence de son époux à ses côtés, effet du xanax ou simple volonté de son subconscient qui lui indiquait qu’elle préférerait rester seule un moment. Les larmes qu’elle pensait avoir essuyés ne tardèrent pas à revenir sans qu’elle ne s’en rende compte, trop occupée à enfourner ses madeleines dans le four, elle ne tarda pas à sortir de torpeur et de sa solitude fictive, lorsqu’elle sentit la présence du Melrose à ses côtés en la prenant dans ses bras. Elle passa elle aussi ses bras autour de lui, enfonçant par la même occasion sa tête dans son cou en laissant ses larmes se balader sur son visage sans prendre la peine de les arrêter ou de les cacher, après tout à quoi bon. Lorsqu’il brisa le silence par de simples mots qui avaient pourtant une grande signification, ses sanglots doublèrent aussitôt d’intensité et sans dire un mot, elle se contenta de se blottir un peu plus dans les bras de son mari. « Moi aussi je t’aime. » Finit-elle par dire entre deux sanglots. Elle leva légèrement le visage et embrassa son époux sur les lèvres, faisant passer tout l’amour qu’elle avait pu ressentir pour lui ces vingt dernières années par ce simple geste, avant de se détacher de lui légèrement, faisant glisser sa main dans la sienne. « Je vais prendre une douche avant que les enfants n’arrivent. » Elle lâcha complètement la main d’Isaac avant de tourner les talons pour se rendre à l’étage. Plus elle marchait et plus elle avait l’impression que son crâne allait exploser à cause de tout ce qu’elle venait d’encaisser, mais elle préférait ne rien dire et monter les marches dans le plus grand calme possible, sans faire de bruit qui pourrait attirer l’attention sur elle. Une fois qu’elle arriva à l’étage, elle s’enferma dans la salle de bain où elle s’enferma à double tour avant de passer un peu d’eau du robinet sur son visage et de s’asseoir sur la cuvette des toilettes qui étaient baissées. Elle était extenuée et complètement dépassée par la situation, ne sachant même plus quoi faire face à la situation. Elle se leva et sans même prendre le temps d’enlever ses habits, se glissa dans la cabine de douche avant de se recroqueviller dans son coin en laissant l’eau froide couler sur tout son corps. Ces prochains mois – voire ces prochaines années – elle allait devoir être forte. Et elle y arriverait. Elle devait y arriver.
FIN. |
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| Sujet: Re: emancipate yourselves from mental slavery. | |
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