Je te hais ne me fais pas te dire le contraire [Renata & Erica]

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Ses manières de princesse, sa voix suave, ses yeux océan tout, chez Erica Daniels exaspéraient Renata. Quand elle avait appris qu'Erica était une ancienne obèse, l'agacement et le mépris qu'elle nourrissait déjà à son encontre furent démultipliés. Il était suffisamment difficile d'admettre qu'il serait beaucoup plus compliqué que prévu, d'être la Queen Bee de Magnolia, pour qu'elle puisse regarder sans vomir et avec fair-play, que leur reine de promo ait été cette affreuse peste. Renata avait toujours eu des rivales. De sa sœur Diana, aux filles qui se présentaient face à elle dans les concours de Mini-Miss auxquels elle suppliait sa mère de l'inscrire, elle avait toujours dû faire face à de redoutables adversaires. Mais avec Erica c'était différent. Il suffisait qu'elle la croise dans l'une des rues de Magnolia ou qu'elle entende chuchoter son prénom pour que la rage lui tenaille le ventre. Rien, ne justifiait le fait qu'Erica soit au-dessus d'elle. Désormais elle allait lui faire comprendre qui était Renata Ciccone.

D'un geste brusque, elle lissa sa robe blanche et décolletée du plat de la main. Elle avait passé deux heures à parfaire son maquillage et sa coiffure. Le tissu emprisonnait parfaitement ses courbes rondes et dévoilait avec subtilité son décolleté. Tout devait être parfait pour cette confrontation qui promettait d'être épique. Elle et Erica Daniels, seules dans une pièce. Un frisson d'anticipation parcourut Renata.

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L’année scolaire était terminée, la fête de l’indépendance américaine passée. Une nouvelle année à Rowan commencerait à la fin des vacances. Elle avait terminé son stage dans le magazine de mode dirigé par la sublime Mary Ann Winslet et au vu de sa note finale Erica savait qu’un bel avenir dans l’art de la communication s’annonçait à elle. Ses espérances de devenir la prochaine Jackie Kennedy était fortifiée par ses excellents résultats. Plus tard, elle le savait, elle orchestrerait une campagne, d’un jeune poulain en politique, d’une main de maître. Puis elle finirait par l’épouser, il deviendrait quelques années plus tard Président des Etats-Unis après avoir brigué plusieurs postes de Gouverneur, elle sera Première dame. Républicain ou démocrate, elle s’en fichait, les partis politiques était le domaine des faibles, elle, elle était ambitieuse. La nuance avec les masses était déjà immense.

Le joli corps qu’elle s’était sculpté il y a maintenant plusieurs années, était étendu de ton son long au bord de la piscine. Ses mains parfaitement manucuré caressait l’eau et son maillot de bain était l’élégance même, un « une pièce » très années 50. Outrageusement moulant, mais définition même du chic sexy. Elle remerciait un dieu, auquel elle ne croyait pas, d’avoir donné la bonne idée à ses parents de faire construire cette piscine, qu’ils attendaient hâtivement à l’approche des vacances d’été lorsqu’ils étaient éreintés par leurs vies à Washington. Le bruit de la sonnette de la maison importuna son tête-à-tête avec le soleil. Elle traversa la maison, se conditionnant pour faire son plus beau sourire afin de ne pas laisser transparaître son agacement à l’importun qui venait la déranger.

- Renata, s’exclama Erica son sourire resplendissant –et tellement faux- ancré sur son minois. Maxim n’est pas là, vous aviez booké un rendez-vous "fellation" peut-être ? demanda-t-elle le plus naturellement du monde.

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La porte s'ouvrit sur Erica en maillot de bain. Son corps mince et tonique ne laissait nullement douter de son ancienne silhouette. Mais Renata refusait de s'attarder sur l'éventuelle beauté d'Erica. Son but était clair anéantir la jeune femme qui l'empêchait depuis trop longtemps maintenant de régner sur sa nouvelle terre d'accueil. Un sourire amusé éclaira le visage de Renata à l'évocation de Maxim. Elle adorait savoir que son aventure avec le frère d'Erica ne cessait pas de s'imposer dans l'esprit de cette dernière dès qu'elle la croisait. Elle était persuadée qu'elle n'était pas aussi garce avec les - nombreuses ? - conquêtes de son frère. C'était donc assurément que quelque chose agaçait Erica et Renata prenait plaisir à en jouer.

- Tu sais très bien que tu es loin le membre le plus intéressant de la famille Daniels.

La flatterie pour mieux duper ? Un précepte qui aurait pu être inventé par Renata elle-même mais pour le coup elle le pensait réellement. Elle avait beau haïr Erica, elle demeurait un personnage d'envergure. Tout le contraire de son frère Maxim qui n'avait jamais su faire "fructifier" leur relation. Renata jeta un rapide coup d’œil par dessus l'épaule brunie par le soleil d'Erica.

- Tu me laisses rentrer ? s'enquit elle. Je crois qu'il est temps de mettre certaines choses au clair, non ?

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Erica était assez étonnée de voir débarquer Renata chez elle, même si elle avait jugé bon de lui renvoyer à la figure l’attitude putassière qu’elle avait eue avec son frère, elle se doutait bien qu’elle n’était pas là pour lui. Et comme Renata lui avait fait remarqué, Erica était de loin la personne la plus intéressante de la famille Daniels, du moins c’est ce qu’elle voulait comme elle souhaitait, aussi, être plus intéressante que le commun des mortels. C’était une philosophie, la philosophie des gagnants et jusqu’à maintenant cela lui avait toujours réussi. Elle parvient pour une fois à adresser un sourire sincère à l’intention de Renata, un sourire qui se voulait plus triomphant qu’amicale, son égo était flatté et son égoïsme légendaire l’avait contraint à retirer son masque et allait encore plus loin dans l’autocongratulation. D’une inclinaison de la tête telle une matriarche dans une famille de la pègre ou encore des courtisanes dans une cour lointaine, elle fit remarquer à Renata que cette constatation on ne peut plus vrai, lui allait droit au cœur. Si bien tenté qu’elle en eut un. Elle l’invita donc à rentrer dans la maison à la demande de l’intéressée. Erica avait du mal avoir de quoi Renata voulait parler avec elle, pour la jeune fille les choses étaient très claires. Elle était tout et Ciccone n’était rien à Magnolia Crescent, cela paraissait pourtant simple.

- Qu’est-ce qui n’est pas assez clair pour toi, ma belle Renata ? lui demanda Erica dans un sourire niant toute réalité, niant l’existence même d’une rivalité entre elles.

Elle avait prononcé cette question le plus innocemment du monde, en conduisant la très chères Renata jusqu’à la terrasse au bord de la piscine, où elle s’était à nouveau couchée sur sa chaise longue, ses lunettes de soleil sur le nez.

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Comme le corbeau avec le renard, Erica parut se laisser convaincre par les belles flatteries de Renata. La jeune fille esquissa un sourire arrogant sur son visage angélique avant de disparaitre quelques secondes après. Décidément elle était aussi adroite pour complimenter que pour recevoir des louanges. La liste de ses qualités s'allongeait. Une fois rentrée dans la demeure, Renata se fit la réflexion qu'elle avait tout du méchant loup qui rentrait dans la bergerie. Malheureusement Erica n'avait rien de la douce et innocente victime. Elle était une affreuse garce qui l'empêchait depuis bien trop longtemps de régner sur sa terre d'accueil.

Tandis que ses talons vertigineux claquaient sur le sol impeccable de la maison des Daniels, la frustration de Renata réapparut. Elle avait prévu de lui rappeler pourquoi elle lui était supérieure et pourquoi il était temps qu'Erica s'éclipse du devant de la scène pendant qu'elle recoucherait peut-être éventuellement avec son connard de frère. Mais puis elle avançait dans la propriété plus l'odeur d'Erica lui faisait perdre le fil de ses mauvaises pensées. En la voyant s'allonger sur sa chaise longue, son corps bronzé - certes moins musclé et moins canon que le sien - exposé aux rayons du soleil, l'envie qu'elle réprimait depuis leur dernier échange buccal s'imposa brutalement à elle. En entendant sa question, une seule réponse s'imposa à elle. Elle voulait savoir ce qui n'était pas assez clair. Un petit rappel lui ferait sans doute du bien alors. Et Renata était de celle qui pensait que des actes valaient bien plus que des mots.

- Ça.

Sans prévenir les lèvres de Renata se posèrent sur les lèvres d'Erica allongée.

» « Je peux te dire quelques chose ? » ft Andrew
» On mange ensemble? | Ft. Erica
» Parce que même si les morts nous entendent.... Ils ne pourront rien dire. /Scarlett ♥/
» Somewhere Only We Know [Pv Renata]
» Qu'est ce que tu fais là ? [Aaron / Lily]

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