Trois années s’étaient déjà écoulées depuis la naissance de Hope. La petite entamait sa quatrième année, avec tout ce qui venait avec. En effet, à peine la phase du « non » était-elle terminée qu’elle débutait déjà sa phase d’opposition. Elle n’avait rien d’un diable. Elle ne faisait tout simplement pas ce que sa mère lui demandait. Que ce soit de prendre son bain, ranger ses jouets, manger sa nourriture, nettoyer ses mains, laver ses dents, rien à faire. C’était pareil pour l’heure du dodo et ce soir n’échappait pas à la règle.
« Hope, je t’ai dit d’aller dormir. » « Non ! J’ai pas envie ! »
Douglas n’était pas là, Camilla non plus. Et elle avait tenté de joindre Jay pour avoir un coup de main, mais pas de réponse. Peut-être était-il en répétition avec le groupe, ou bien son téléphone était mort. Il avait sans doute une bonne raison en tout cas, car en général, il répondait toujours.
Regardant Hope se mettre à courir dans le couloir pour descendre l’escalier, Zoë soupira, passa une main dans ses cheveux et la suivit. Elle ne perdait jamais son calme d’habitude. Être ferme suffisait bien avant. Aujourd’hui, c’était la guerre. Et à la guerre, il n’y a pas de place pour une personne aussi délicate et gentille que Zoë.
« Hope Black, je t’ai dit d’aller dormir. Immédiatement ! »
Avait-elle crié ? Non. Seulement haussé le ton afin de montrer à la petite qu’elle était en train de perdre patience. Malgré cela, Hope se mit à rire et partit se cacher une fois rendue en bas. Peut-être était-ce un jeu pour elle ? Bref, une fois en bas, Zoë tenta de trouver Hope dans le salon, sans résultat. Et ne sachant pas où elle était, la jeune maman commençait à s’inquiéter. Le moindre petit accident anodin pouvait être dangereux, et un an après la tempête du 1er juillet, Zoë n’avait pas du tout envie de voir sa fille se blesser…
On sonna à la porte. Freinant sa course sec, elle se retourna et alla ouvrir. Dean arrivait comme un cheveu sur la soupe, ou plutôt comme une fée marraine en pleine situation de panique.
« Dean ! Tu tombes bien ! Entres. »
Sans plus d’explication, elle se retourna et se rendit à la cuisine, le laissant fermer derrière lui. En général, elle aurait prit la peine de le faire, comme une hôtesse se devait d’accueillir ses invités, mais pas cette fois, de quoi laisser deviner son frère qu’un truc clochait.
« Hope, sort de ta cachette ! Maman ne rit plus. »
Encore une nuit où dormir est tout une affaire. J'aurai aimé pouvoir fermer les yeux, me prélasser dans mes draps froids et rêver d'un amour parfait en compagnie d'une jolie demoiselle qui saurait réchauffer mon coeur meurtrit et de pierre. Mais tout ce à quoi je parvenais à penser n'était que sang, douleur et violence. Je me réveillais une fois encore, en sueur, après un sommeil qui n'avait pas duré plus d'une heure. Je regardais mes bras. Des traces rouges les parcouraient. Je m'étais encore griffé, et pourtant, j'avais soigneusement fait attention à me couper les ongles de façon à ce que même en forçant, je ne puisse pas me faire de mal. Mais c'était il y a trois jours, et chaque jour comptait. Alors je me levais, et me dirigeais sous une douche froide qui glaça mon dos et raidit mes membres. J'aurai pu faire l'inverse et me détendre, mais je savais qu'une fois encore, je ne dormirai pas. J'enfilais un jean, un tee-shirt et un simple sweat, avant de glisser mes pieds dans mes Puma Suisse. Comme d'habitude, ma mère ne remarquerait pas mon absence et mes sorties nocturnes, alors je ne pris même pas la peine d'essayer d'être silencieux. Et je claquais même la porte derrière moi en quittant la maison. Cela lui apprendra à ne se soucier que de son reflet. Je marchais lentement dans les rues de Magnolia, en cherchant ce que je pourrais bien faire. Je pouvais retourner au parc, ou aller à la plage et prendre un bain de minuit. Mais seul, je n'en voyais pas l'intérêt. Je tournais alors la tête et je regardais la maison Kahn. Voilà quelques temps que je n'avais pas rendu visite à ma soeur de coeur et à ma filleule, mais j'étais persuadé qu'ils n'avaient pas besoin d'un insomniaque et torturé comme moi dans leur vie. Néanmoins, la lumière allumée et les ombres rapide qui se faisaient récurrentes devant chaque fenêtre éclairée de la maison, m'interpella. Je regardais l'heure. A 23 heures une enfant de quatre ans devrait dormir depuis déjà quelques temps. Alors, sourcils froncés et légèrement inquiet - pour ne pas dire paniqué - je m'approchais de la maison et j'entendis alors la voix de Zoë résonner derrière la porte. Je sonnais alors. Les choses n'avaient pas l'air si grave que ça, mais je devinais que les choses n'étaient pas comme Zoë l'aurait souhaité. Elle ouvrit la porte et me lança que je tombais bien. Mais quel était cet instinct infaillible dont j'avais hérité? Elle se dirigea vers la cuisine et à en juger par la porte qu'elle me laissa fermer, je devinais qu'elle était plutôt pressée. Je la suivis donc et à ses mots, je compris alors que la petite blondinette faisait des siennes. Je regardais donc autour de nous et me dirigeais dans le salon comme si je me trouvais chez moi avant de lancer : « Hope? C'est parrain! » Je vis une tête blonde bouger dans le rideau et je m'avançais discrètement avant de le ôter. La petite Black ria et je la pris dans mes bras avant de l'embrasser sur la joue. « Elle fait sa difficile? » Demandais-je alors à mon ami tandis que je chatouillais le coup de ma filleule, qui rigolait alors et gesticulait dans mes bras.
Aucunement besoin d’expliquer la situation à Dean. Il avait sans doute tout comprit en la voyant partir et le laisser fermer la porte d’entrée lui-même. Zoë n’avait pas l’habitude de courir de la sorte. Elle était d’ordinaire calme et posée, exactement ce qu’elle n’était pas en ce moment. Quittant son ami pour se rendre à la cuisine, elle se rendit aux armoires pour les ouvrir une après l’autre. « Hope… » Soupirant en regardant dans l’armoire où se trouvaient chaudron, poêle et autres articles du genre, Zoë se dit qu’il était impossible que la petite se soit caché aussi rapidement dans cette armoire sans avoir fait un vacarme énorme.
Pour la première fois, Zoë se surprenait à souhaiter de voir Hope en train de dormir afin de se reposer. Être une maman n’avait pas été facile au début, dès la grossesse, cependant elle s’était rapidement habituée, puisqu’elle avait déjà un rythme de vie du même genre auparavant avec sa sœur depuis la disparition de sa mère. Alors aujourd’hui, avoir hâte de voir Hope dormir était inhabituel pour elle. Elle s’en voulait même un peu de se sentir ainsi, ne sachant même pas si c’était un sentiment normal… Peut-être devrait-elle demander à son père lorsqu’il rentrerait, ou le lendemain. Mr. Kahn n’était pas un père parfait, mais il demeurait le sien tout de même, et elle savait qu’elle pouvait compter sur ses réponses et conseils, malgré tout.
Bref, Dean sortit de la pièce. Quand Zoë sortit la tête de l’armoire, elle regarda en direction de son ami qui quittait et ferma l’armoire avant de le suivre. Quand il eut appelé Hope, celle-ci se mit à rire, montrant sa tête par le rideau. Soupirant, soulagée et contente de l’avoir retrouvée, la jeune maman laissa Dean prendre Hope. Elle fait sa difficile, demandait-il ? À ses heures seulement. Parfois elle pouvait être très coopératives, puis soudainement elle se mettait à ne plus l’être, allant à l’encontre de ce que sa mère demandait. « Elle vient d’avoir trois ans… C’est la période d’opposition qui commence, après sa phase du non. »
Si une personne se devait d’être présente pour ses amis quand ils en ont besoin, Dean était l’ami parfait. Non seulement était-il là dans les moments difficiles, mais en plus elle n’avait besoin de rien demander. Il arrivait comme ça, au bon moment, comme si son instinct l’avait conduit jusqu’à elle. Certes, elle n’était pas en pleine dépression – cette période était terminée pour elle – néanmoins, il était là, même pour les crises anodines comme celle-ci.
Alors que Hope rigolait dans les bras de son parrain, Zoë s’approcha des deux. « Hope, tu dois aller dormir, sinon, tu ne seras pas assez en forme pour aller voir papa demain. Tu préfères rester à la maison demain? » La petite cessa de rigoler et hocha la tête négativement. Bien sûr que non, elle ne voulait pas rester ici. Voir son père était important pour elle qui l’aimait énormément. Il faut dire que Jay était un père génial. Bref, la blonde regarda Dean. « Désolée pour tout ça. »
Spoiler:
Je me suis pas relu. Il est tard. J'ai fait vite xD Désolée si c'est pas fameux.
A vingt et un an, le projet de fonder une famille ne m"avait pas encore traversé l'esprit. Néanmoins, lorsque je voyais le bonheur que c'était pour Zoë d'être mère, j'arrivais à l'envier. J'arrivais à envier le fait qu'elle ai un membre de sa famille plus important que quiconque, et inversement. J'arrivais à envier le fait que sa famille la réclame à longueur de journée et se jette dans ses bras après quelques heures de séparation. Mais j'arrivais aussi à envier le fait qu'elle ait une famille. Car même si moi, j'avais un père, une mère, et qu'ensemble nous vivions sous le même toit. Nous n'étions pas une famille, et d'ailleurs, nous le serions jamais. Car nous n'attendions pas les mêmes choses les uns des autres. Moi je désirais de l'amour, de l'attention, pas de l'argent. Vivre sans un sou dans un quartier mal famé ne me dérangeait pas, à condition que je sois aimé et entouré. Et que je puisse à mon tour aimer. Ainsi, tenir ma filleule de trois ans dans mes bras, c'était me donner l'impression que j'appartenais à une famille : la sienne. Et celle de Zoë. Et je fus tellement fier d'être arrivé au secours de ma soeur de coeur, alors qu'Hope avait décidé de ne pas aller dormir ce soir. Je souriais et répondais en embrassant la blondinette sur le front : « Si elle est souvent comme ça et que tu veux respirer, tu me la passes un soir. Je la fatiguerai jusqu'à ce qu'elle s'endorme n'importe où, même aux toilettes. » Je riais alors et regardais mon amie en souriant. J'avais eut la conviction que les choses auraient pu durer longtemps avec Joy. Mais des éléments perturbateurs s'étaient mis en travers de notre couple, réduisant tous les espoirs d'un couple tenace à néant. J'entendis alors Zoë parler à sa fille, me sortant de mes pensées, et je me reconcentrais sur elle. Désolée? Mais quel plaisir c'était de les retrouver! Même pour quelques minutes. Je serrai contre moi ma filleule et chuchotais à Zoë : « Ne t'inquiètes pas. Je peux venir la coucher avec toi? » J'affichais mon regard pétillant et mon grand sourire. J'avais l'air d'un gamin, mais c'était tellement excitant de mettre au lit un enfant, de lui lire son histoire, de l'embrasser sur le front avant de lui dire de bien dormir et de préciser qu'aucun monstre ne viendrait lui machouiller les orteils.
La grossesse et la dépression ont certainement été difficiles à gérer pour Zoë. Si l’idée d’être enceinte et de savoir d’avance qu’elle allait être seule à élever cet enfant était pénible, ses relations familiales n’ont certainement pas aidées. Pourtant, elle ne s’était pas disputé avec sa sœur ou son père avant qu’ils ne le sachent. Avec Camilla, ça allait, si ce n’est le fait que Zoë ne recevait aucune aide de sa part côté tâches ménagères, mais avec Douglas, les relations s’étaient tendues, du jour au lendemain. C’est à la naissance de Hope qu’elle eut l’impression de se rappeler de ce que c'était que d’avoir une famille. Sa grand-mère était là, Dean aussi, Jérémy, Camilla, Lou, et Jay. C’était eux sa famille, avec Hope. Certes, Douglas faisait partit de ce portrait, mais il était malheureusement le moins présent, bien qu’elle vive avec lui.
À la réponse de son frère de coeur, Zoë sourit et s’approcha un peu. « Je ne pense pas. Si je devais te la laisser un soir, je resterais sans doute aussi. Vous me manqueriez trop tous les deux. » C’était vrai. Chaque jour de la semaine, pendant que Hope s’amusait à la garderie, Zoë avait hâte de passer la prendre. Quant à Dean, elle aimait passer du temps avec lui, et elle se surprenait souvent à avoir envie de le voir ou de lui envoyer un sms, juste comme ça, parce que c’est agréable.
Bref, Hope toujours dans les bras de son parrain, affairée à regarder autour, Zoë écouta son ami lui demander s’il pouvait aller coucher la petite avec elle. « Bien sûr ! Si elle promet d’être sage » dit-elle en regardant sa fille qui jeta un regard sur sa mère. « Oui maman » dit-elle. Déjà, la blonde voyait la petite un peu plus fatiguée. Sans doute que courir autant l’avait fatigué. Sur ces mots, Zoë sourit légèrement et montra le chemin vers l’escalier à Dean, simplement pour le laisser passer d’abord. Après tout, il connaissait le chemin. Une fois là-haut, elle tira sur la couverture pour laisser Dean coucher la petite
Arriver quelque part où tout le monde se connaît n'a rien de simple. Il faut apprendre à se faire aimer et accepter par tous, et un peu que l'on soit différent, les choses peuvent se compliquer rapidement. Dans mon cas, ça a été facile avec quelques personnes, mais pas d'autres. En réalité, tout aurait été simple si Joy n'avait pas été là pour créer des histoires en se mettant entre Clyde et moi. Tout aurait pu se passer à la normale et aujourd'hui encore, on serait amis. Mais j'étais tombé amoureux de la mauvaise personne, et désormais, Clyde et moi ne pouvions nous retrouver dans la même pièce sans que les choses explosent. Mais j'avais rencontré des personnes comme Zoë avec qui tout avait toujours été simple. On avait commencé à traîner ensembles, et puis à force de se fréquenter, on a fini par se considérer comme frères et soeurs. Moi qui n'avais jamais eut de soeur, et elle qui n'avait jamais eut de frère. Et lorsque je voyais mon amie et sa fille dans ses bras, je ne pouvais m'empêcher de sourire et de me sentir heureux. Car faire partie de la vie de ces deux blondinettes était sûrement la meilleure des récompenses. « Ca ne me pose pas non plus de problème de te garder. » Je tirais la langue à mon amie et me regardais ma filleule avant d'ajouter : « Sérieusement, penses à venir. » Je lui lançais un regard insistant, presque suppliant. Car en réalité, elles me manquaient. Toutes les deux. Nous habitions à quelques maisons l'une de l'autre, mais nous avions chacun notre vie, nos habitudes, et mon rythme de vie de jeune adulte insomniaque ne convenait pas à celui de jeune maman de Zoë. Et d'un certain côté, cela me peinait. J'écoutais donc mon amie mettre en garde sa fille et je lui jetais un regard afin qu'elle me donne l'autorisation pour monter avec sa fille. D'un regard, elle m'indiqua d'avancer, ce que je fis donc. Prudemment, je montais les escaliers, Hope dans mes bras, et j'atteignis sa chambre. Je la posais dans son lit et posais la couverture sur elle, avant de lui donner son doudou. « On te lit une histoire avec Maman? » Demandais-je alors à la petite blonde en caressant son front, comme pour voir si elle avait de la fièvre alors que je savais que ce n'était pas le cas. C'était un geste protecteur en réalité. Je la regardais donc et souriais avant de me tourner vers Zoë. « Je sais pas si tu lui lis déjà des histoires en fait... Je suis pas très doué avec les petits... » Je n'avais jamais eut de frère, de soeur ou de cousins à border, car ma mère étant trop égocentrique, je n'avais jamais réellement connu ma famille. Je regardais mon amie et un sourire se dessina sur mes lèvres. Elle n'avait pas une vie facile, mais tout ce qu'elle accomplissait me rendait fier d'être son frère de coeur.
Être une enfant, inventer les plus grandes aventures, rêvasser, rire, ne penser à rien d’autre que le présent… Hope avait de la chance. Certes, elle pouvait être épuisante à certains moments, mais Zoë ne voulait pas qu’elle change. Elle voulait la protéger de toutes les duretés de ce monde. Elle voulait éviter qu’elle grandisse comme elle, à s’occuper des autres, de sa famille, alors qu’elle entre à peine dans son adolescence. Zoë avait été lancée dans un monde d’adulte sans rien demander. On lui avait prit son enfance, et elle la regrettait. Elle ne cherchait pas vraiment à vivre par l’entremise de Hope ce qu’elle avait raté, mais elle voulait la laisser vivre le plus longtemps possible ces petits bonheurs de la vie quotidienne, comme cueillir des fleurs dans le parc, imaginer qu’elle remporte une guerre contre un dragon, souhaiter qu’un jour, un prince charmant se présentera à elle. Toutes ces choses font partis des rêves, et c’était important.
Dean semblait parfois avoir perdu la lueur que ces petits bonheurs peuvent provoquer chez quelqu’un. Comme elle, il semblait vivre dans une atmosphère qu’il n’a jamais vraiment voulue. Il est l’adulte de la maison, alors qu’en réalité, on devrait s’occuper de lui, et non le contraire. Elle l’oubliait parfois, entre le travail, le temps passé à la maison, Jay, Jérémy… Et le fait d’y penser la ramenait à l’ordre. Elle devrait être une aussi bonne amie qu’une bonne maman. Ça aussi, c’était important. C’est pourquoi, quand Dean lui demanda de passer le voir plus souvent, elle lui sourit, lui lançant un regard qui voulait dire « désolée ». Elle hocha la tête ensuite pour lui promettre, sans mots, qu’elle irait le voir plus souvent.
Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient tous les trois à l’étage, dans la chambre de la petite Hope qui allait finalement dormir. Dean la borda avant de lui proposer une histoire. Puis Dean s’adressa à Zoë. Elle s’approcha donc d’eux. « Moi, je te trouve doué en réalité. » Elle posa sa main sur son épaule puis s’assied avec eux sur le lit. « Alors… une histoire ? » Hope hocha la tête. Zoë se leva donc pour aller prendre un livre au hasard avant de revenir s’asseoir puis regarda la couverture. Cendrillon. Classique… L’histoire de sa vie en fait, ou presque. Elle ouvrit donc le livre et le montra à Dean. S’il pensait ne pas être doué avec les enfants, il fallait qu’il se convainque du contraire. Elle le laissa donc débuter l’histoire. De toute façon, Hope s’attendait à ce que ce soit lui qui la lui lise.
Dernière édition par Zoë Kahn le Jeu 25 Sep - 20:53, édité 1 fois
J'étais considéré, aux yeux de beaucoup de personnes de ce quartier, comme un fils idéal, parfait, obéissant et aimable. Mais en réalité, j'avais été éduqué pour le comporter ainsi, et je ne voyais pas l'intérêt de contredire ma mère, de me montrer insupportable pour prouver aux gens que je n'étais pas le reflet de ce qu'imaginait ma mère à ma naissance. J'étais devenu ce qu'elle voulait que je sois et tant mieux pour elle. Mais ce n'était pas pour autant que tout était planifié, contrôlé pour que je devienne ainsi. Naturellement, ce comportement était venu à moi et je n'avais pas mit longtemps à l'adopter. J'aimais beaucoup ma mère, malgré son envie de toujours vouloir impressionner les gens, de part sa vie à elle, mais aussi avec sa seule grande et véritable fierté : moi. J'étais habituée à l'entendre me complimenter à chaque fois que je rentrais et qu'elle se trouvait, soit au téléphone avec des amies, soit en train de boire la café dans le salon. Elle était fière de moi, et j'en étais satisfait. Mais je n'avais jamais désiré être au centre de l'attention. Ainsi, je ne voyais pas ma famille comme un exemple de famille parfaite, et je ne m'imaginais donc pas avoir des enfants et être un bon père. Bien évidement, je me forcerai à l'être, afin de leur apporter la meilleure vie possible. Mais être un bon père, c'est comme le talent. On l'a, ou pas. Et n'étant pas un garçon très talentueux, j'aspirais à posséder ce trait de caractère ci qui me permettrait de rendre heureux et ma femme, et mes enfants. Et comme pour me donner l'occasion de voir si j'étais fait pour la vie de famille, ce petit ange de Hope était venue au monde et Zoë m'avait choisi comme parrain. Et je me plaisais à prendre soin d'elle comme si elle était ma propre fille, ou bien même ma petite soeur. Je commençais donc à lui lire une histoire. Celle de la petite sirène que je connaissais par coeur. Et lors qu’apparut Sébastien, je me mis à chanter "Sous l'océan" en imitant le crustacé si connu qui m'avait tant amusé lorsque j'étais plus jeune. Je méditais alors sur les paroles de mon amie lorsque je me rendis compte du grand sourire qu'affichait ma filleule. Etais-je doué? Peut-être bien. Mais seul le temps et l'amour nous le dira. Je fermais le livre et caressais le visage de Hope avant de répondre à Zoë, un sourire aux lèvres mais les yeux toujours posé sur la petite blondinette. « J'essaye de faire comme ma mère, en fait... Elle me lissait une histoire tous les soirs quand j'étais petit. » Je relève alors la tête et je lui souris. Puis je me penche vers Hope et l'embrasse sur le front en lui lançant : « Bonne nuit ma chérie! » Je me baisse alors, et regarde sous le lit avant de lever le pouce et de lui dire à l'oreille : « J'ai vérifié... Pas de monstre là dessous! » Je lui lance un clin d'oeil et je sors de la pièce, ce même sourire aux lèvres.
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