J'ai le caractère d'un leader, toujours motivé dans tout ce que j'entreprends, jamais je n'abandonne mes amis, je les conseille, les guide et peut parfois trop m'énerver, ce qui peut me rendre légèrement colérique et impulsif quand c'est à propos de mes proches. Plutôt frivole, faut l'avouer, j'aime séduire les filles et les mettre dans mon lit, les relations sérieuses sont pas du tout pour moi. Les trucs guimauves à la bisounours, je trouve ça ridicule, on est pas dans Cendrillon, la fille va pas perdre une pantoufle de vert et je vais pas lui courir après alors que j'ai passé juste quelques temps avec elle sans rien savoir à son propos. Sinon, à part ça, je suis populaire à la faculté où j'étudie, tout comme Maxi', les filles nous apprécient, apprécient notre humour, notre corps, ma gentillesse aussi. Ça ne veut pas dire que je suis dragueur que je ne peux être amical et prévenant avec une fille avec qui je couche ou avec qui j'ai envie de coucher. Très sûr de moi, j'ai peur de rien, je peux tout faire, je dis oui à tous les défis que l'on me donne, même les plus absurdes, ce qui me rend immature pour certaines personnes. Toujours le sourire aux lèvres, je trouve qu'on rate notre vie quand on ne s'amuse pas et qu'on ne sourit pas, après tout vivre c'est graver dans sa mémoire des millions de souvenirs, et le mieux c'est qu'ils soient toujours joyeux. Comme vous avez pu le remarquer, je suis très protecteur, parfois trop et c'est ce que me reprochait souvent ma grande sœur, je voulais toujours la protéger pour un rien. Plutôt blagueur, j'aime faire des blagues aux gens qui m'entourent, ce qui fait de moi, selon les autres, une personne rusée car je trouve toujours le moyen de me sortir d'affaire, même quand c'est ma faute.

Ma famille ? J'en ai deux à vrai dire, une famille complétement brisée composée d'un père absent, autoritaire, et colérique, d'une mère décédée qui avait été aimante avec moi, protectrice et douce. Ainsi que d'une grande sœur adorable et si précieuse pour moi. Ma mère est morte d'une leucémie, j'étais à peine âgé de 6 ans, mon père, propriétaire d'une grande entreprise, déjà très distant, s'éloigna encore plus, je ne le voyais que très rarement, jusqu'à le détester à un tel point, que je fis en sorte de ne plus le voir du tout si ce n'est pour que l'on se dispute. Lui a fait de même en m'envoyant à MC à 7 ans y habiter avec une gouvernante. En ce qui concerne ma sœur, Aubrey, elle vit à présent à New York, ma ville natale en compagnie de son fiancé, Peter. Je n'ai pas une première famille parfaite, mais je ne m'en plains pas non plus. Ah oui, j'ai également une belle-mère comme dans les films: trop maquillée, se servant de mon père pour se remplir les poches et nous haïssant dans notre dos. Ma deuxième famille est cependant parfaite, squattant un appartement à MC quand je fus partis de New York pour venir ici, quelques temps plus tard je m'installa chez mon meilleur ami, Maximiano, sa petite sœur et son petit frère. Je m'imposa en quelque sorte mais personne ne me l'a jamais reproché jusqu'à présent. Je m'entends bien avec tous les trois, et je les protège comme je peux.

Je me rappelle de ma première punition, j'étais seulement âgé de 5 ans, mon père m'avait crié dessus et m'avait privé de tous mes jouets juste pour une histoire idiote avec la fille d'un de ses gros investissements dans sa boîte. Elle voulait m'obliger à me travestir alors que je n'étais qu'un gamin, vous imaginez le traumatisme alors disons que je lui ai crié dessus et l'ai traité de moche.. Je n'étais pas très gentil à cette époque, j'avais mes petits caprices mais je ne voulais pas que mon père se serve de moi pour gagner plus d'argent, j'étais un enfant, pas un pantin qu'il pouvait utiliser à sa guise comme il le voulait et quand il le voulait. Que devais-je faire d'autre ? Le laisser faire alors qu'il n'était jamais à la maison, jamais aimable, jamais présent pour moi ni pour le reste de la famille ? C'était injuste de faire endurer ça à un gamin, et ma vengeance sur lui était bien mérité. Il venait de perdre un client, et j'avais failli recevoir une fessée, mais pour une bonne cause. A présent, je suis mort de rire en me rappelant celui que j'étais à l'époque.

Un verre. Puis un autre. Il enchaîne l'alcool comme si c'était de l'eau. Il veut oublier, oublier ce moment pénible qui a suivis la douceur de ses lèvres, la sensation d'abandon qu'il a ressentis quand elle a tourné les talons et s'en est allée dans sa chambre, trouvant une excuse bidon pour ne pas faire face aux grands yeux bruns de Shannon. Il la déteste, elle veut avoir des réponses et quand elle les a, elle fuit, comme s'il était atteint de la peste, elle le fuit. Et il déteste cette sensation qui passe dans son sang, il la déteste de le rendre fou, il veut oublier, il veut l'oublier. Alors il boit, encore et encore. Pourtant, Shane sait qu'il tient bien l'alcool, qu'il lui en faut énormément pour sombrer dans l'absurde plus qu'autre chose. Il souffle, et fixe le liquide ambré dans son verre, il est fatigué, pourtant, les examens sont finis, il a validé son année, plus qu'une et il pourra se spécialiser. Il ne sait pas encore ce qu'il veut faire, alors il continue à embrumer son esprit avec l'alcool. « Tu devrais arrêter de boire autant, jeune homme. » Il lève la tête, fixe le barman de haut en bas, le détaille puis hausse les épaules, d'un geste vif, bref. Puis il tapote ses doigts sur son verre avant d'entendre la porte s'ouvrir dans le boucan du bar créé par les clients réguliers, il se retourne, instinctivement alors qu'il passe lentement sa main dans ses cheveux. Une jeune femme d'une grande beauté vient de pénétrer, faisant claquer ses talons sur le sol. Il la regarde, la mange du regard. Et dès qu'elle jette un regard vers lui, il lui indique d'un geste de la tête qu'elle vienne le rejoindre, un sourire au coin de ses lèvres. Pour oublier, il faut s'occuper et cette belle brune à l'air très intéressante, assez pour qu'en un verre, elle lui fasse oublier cette petite brune qui ne cesse de tirailler son esprit comme ses songes. Réceptive, certainement, elle vient s'asseoir à ses côtés. « Vous prenez quoi ? » Lui demande-t-il de sa voix suave en tournant sa tête vers elle, plongeant son regard sombre dans celui de l'inconnue. Quand sa voix s'élève dans la salle, il commande sa boisson, renouvelle la sienne et pose ses bras pliés sur le comptoir. « Que vient faire une femme aussi délicieuse dans un bar comme celui-ci ? » Elle est magnifique, de longues jambes, des formes longilignes parfaites, des cheveux lui tombant en cascade sur ses épaules, des lèvres charnues que tout homme rêverait de posséder, de goûter juste une fois. Et le jeune étudiant en psychologie qu'est le brun ne déroge vraisemblablement pas à la règle. Il s'humidifie les lèvres, remettant à nouveau ses cheveux en place grâce à ses mains, il n'est pas nerveux, loin de là, plutôt excité de voir l'issue de cette rencontre dans ce bar. Après tout, elle est mystérieuse et ne semble pas apte à céder aux hommes leurs caprices, rien que ses yeux sauvages le prouvent amplement, et le brun aime ça.