L'après-midi prenait fin, je chouchoutais ma basse armé d'un chiffon humide, les cordes tout justes changées, affalé dans le canapé. J'avais emménagé une semaine plus tôt et tout les meubles avaient déjà leur place, comme d'habitude, la maison régnant d'un silence de mot. Depuis que j'étais partit loin de mes anciens colocs, ma vie était devenue plus silencieuse. Finit les caprices, les fêtes improvisées, les singeries entre amis et les soirées concert dans la maison, tout était calme, trop calme même... Même si Lily venait tout le temps passer ses soirées chez moi, l'animation enfantine de mon ancien foyer me manquait. Si simple et distrayant, je m'étais éloigner de tout cela pour une vie plus mature et moins déraisonnable auprès de ma bien aimée, mais bien que je me sentais bien dans mon nouvel appartement, quelque chose manquait mais je n'aurait su dire quoi. Plus j'y pensais et plus mon morale descendait, me forçant à composer et écrire des chansons mélancoliques en cachette. Il était hors de question que Lily ne ressente ce mal en moi, cette ombre qui me hantait ne devait pas affecter notre relation et le moral déjà fragile de l'Evans, elle avait d'autres choses à penser avec sa famille.

Une fois mon instrument parfaitement lustré et l'avoir posé sur le côté, je m'affalais encore plus dans le canapé en soufflant d'exaspération. Pourquoi je devais penser à tout ça ? Le passé était le passé, je devais m'y faire tout en acceptant le changement. Ma morosité prenant le dessus, j'allumai la télé à l'aide de la télécommande, zappant sur un programme lequel j'espérai me changerai les idées. " Vivement que Lily rentre... " lâchais-je.

Malgré mon humeur morose, la télé commençait à me changer les idées, me distrayant d'une émission sur la musique des années 80. Je ne pensais plus qu'à " C'est fou comme les groupes de l'époque étaient si bons et adulés par tout le monde contrairement aux chanteurs de maintenant qui se contente de cracher des textes sur une musiques électronique plagiée. ". De toute façon, dès qu'un sujet touchait à la musique, j'étais le premier à m'y intéresser et à défendre mes passions pour le rock et tout genre musical usant d'authentiques instruments.

Tapotant le rythme des musiques sur l'accoudoir du canapé, ma séance fut rapidement interrompue par le son de la sonnette. Lily arrivait enfin. Après avoir baisser le son de la télé, oui car d'après l'Evans j'étais sourd, je partis en direction de la porte, le sourire retrouvé. J'enclenchai la poignée afin d'ouvrir l'accès à l'appartement à celle qui partageait ma vie, mais un visage barbu apparu dans l’entrebâillement de la porte et à moins que Lily ne m'ait caché en avoir, ce n'était concrètement pas elle. Le visage familier de Jay me stoppa net. J'étais loin d'imaginer que ce soit lui, là, devant ma porte. Durant quelques secondes, je restais figer jusqu'au moment où les mots prononcés par mon ancien coloc confirmèrent que je ne rêvais pas. il n'eut pas le temps de finir sa phrase que je claquais la porte avant de m'y adosser, ma respiration devenant de plus en plus haletante.

Je tentais de reprendre mes esprits, chasser les visions d'horreur que mes souvenirs faisaient remonter. Que voulait-il ? Me réservait-il le même sort qu'à Savannah ? Voulait-il demander pardon ? Mais pourquoi à moi ? Il y avait un pasteur pour ça ! Mon esprit commençait à s'embrouiller, cherchant des idées plus parano les unes que les autres mais rien ne semblait me convenir. Je n'avais qu'une solution, lui demander... Après avoir pris une profonde respiration pour me calmer, j’entrebâillais à nouveau la porte, préalablement chaînée. Je passais un oeil, examinant son visage changé. " Jay... " commençais-je lentement, méfiant. " Qu-qu'est ce que tu fais ici ? ". Ma voix venait de trembler. Et dire qu'il y a un an, nous étions les meilleurs amis du monde...

Je n'en croyais pas mes yeux, Jay ici ? Comme si il n'avait pas suffisamment fait de mal aux autres. Depuis quand est-il sortit ? Comment avait-il trouvé là où j'habitais ? Même les Noah et Adam ne le savaient pas justement pour éviter qu'on ne me retrouve. Même si j'avais rouvert la porte, je préférait quand même me mettre en sécurité, des fois qu'il décide de me réserver le même sort que Savannah. J'avais toujours penser le connaître par coeur, mais depuis ce jour, rien n'était plus pareil. Je le voyais plus comme le Joker de Batman que le chanteur qu'il était. Ma voix tremblante l'interpella alors qu'il commençait à partir. Et pourquoi je le retenais ? Certes je voulais savoir qui avait vendu la mèche et si il avait prévu de faire une bêtise, mais cela ne me tenait pas à coeur de continuer de lui parler après ce qu'il avait fait il y a un an.

Sa réponse ne se fit pas attendre, de la même froideur que le teint pâle qu'il arborait. Son séjour en hôpital psychiatrique ne l'avait pas arranger. Dans un élan de compassion et en souvenir de notre ancienne amitié, je n'arrivais pas à le laisser là, blafard, dans le couloir. Un voisin risquerait sûrement d'appeler là police en pensant qu'il n'était qu'une drogué squatteur. Je levais les yeux au ciel tout en fermant la porte pour la déchaînée. Une fois celle-ci rouverte, je l'invitais d'un mouvement de bras à entrer. " Entre alors, je vais te préparer quelque chose à boire. " lui dis-je en sentant ma main trembler à nouveau. Rapidement, je la rangeai dans ma poche, faisant mine que tout allait bien, même si c'était loin d'être le cas. Avais-je raison d'accueillir chez moi un potentiel psychopathe ?

Tant bien que mal, Jay accepta ma proposition, se faufilant à l'intérieur tel un cadavre ambulant. Le voir ainsi me serrait le coeur, où était passé le guitariste plein d'énergie qu'il était ? Même si son petit sourire en disait long sur ses pensées en entrant, je sentais comme un malaise en lui. Je refermais à peine la porte qu'il se remit à parler du même ton que tout à l'heure. " Bah ça va écoute, toujours dans ses cours même si c'est un peu compliqué à la maison parfois. Du coup elle passe pas mal de temps ici, c'est un peu comme si elle habitait avec moi quoi. " Je réalisais en lui répondant que depuis peu, ma petite amie n'avait jamais vraiment fait part de son envie d'habiter ensemble et pourtant vu qu'elle passait tout les soirs, dormais parfois ici, c'était vraiment étrange comme situation. Je me promettais silencieusement de lui en toucher un mot afin d'avoir son avis sur ce petit détail qui n'était que de simples broutilles. Même si pour le coup, cela me tracassais...

La réflexion que me fit Jay me tira de mes pensées alors que je me dirigeais vers la cuisine. Certes je n'habitais plus au N°7, certes je n'avais prévenu personne, mais de là à s'inquiéter sur mon sort... Ce n'était pas comme si je m'appelais Jay Black et que j'avais fais plusieurs tentatives de suicides... " Désolé, j'en ai parler à personne. Mais fallait pas s'inquiéter pour moi, tu avais déjà d'autres choses à penser, le traitement et ta vie tout simplement. " lui fis-je remarquer en sortant deux tasses d'un placard. La vie du chanteur n'avait jamais été toute rose depuis que je le connaissais, mais heureusement que ses amis étaient toujours là pour lui car si cela n'avait été le cas, pas sûr qu'il encore face à moi à cet instant. Dans un sens, j'y avais beaucoup contribuer, mais certains comme Lily et d'autres que je ne connais que trop peu y étaient aussi. " Tu veux un café ? Un thé ? Une tis... " Je venais de me retourner, et la vision d'horreur que mes yeux contemplaient me frappa tel un coup de poing dans l'estomac. Jay était figé sur place, le regard vide, fixant tout simplement le mur. Je passais ma main devant ses yeux, mais aucune réaction n'arriva. " Jay ? " tentais-je de l'appeler, mais aucune réponse. Mon coeur s'accéléra, le stress me prit. D'un geste vif, je sortais mon téléphone de ma poche pour appeler des secours, mais celui-ci me glissa des doigts et alla embrasser le sol en faisant sauter sa batterie. Je jurai en tentant de ramasser les pièces détachées, et le chanteur n'avait toujours pas bouger. Mes mains tremblaient, il était hors de question que je laisse Jay dans cet état sans rien faire. Mais quoi faire ?

Jay semblait être assez content de voir qu'on arrive à se reparler comme avant, mais je n'arrivais à me sortir de la tête la dernière fois que l'on s'est vu... Ma méfiance ne voulait ni descendre, ni disparaître. " Elle n'a pas changé, toujours en littérature. " lui répondais-je en me dirigeant dans la cuisine. Le jeune homme n'était pas non plus tout frais niveau mémoire, ayant passé un an en hôpital psychiatrique, je ne lui en voulais pas de ne pas être au courant de quoi que ce soit. Et même si tout cela n'était pas arrivé, on ne pouvait pas reprocher aux autres de ne pas savoir quelque chose tout simplement car on leur en a parler une seule fois.

Je m’entachais de lui préparer quelque chose tout en tentant de le rassurer, mais ma tentative eu plus l'effet d'une balle en plein coeur pour Jay qu'une délicate application de baume. Je réalisais que mes mots, pris à contre-sens, blessait plus le chanteur qu'autre chose. Un petit rictus gêné se matérialisé sur mes lèvres alors que je lui faisais dos. Avant, j'aurai tenter n'importe quoi pour essayer de me corriger, mais après toutes les fois où je m'étais trompé, je préférais laisser couler afin de ne pas envenimer les choses.

La surprise me prit quand Jay bugua, les yeux dans le vague. La panique me prenait, et après quelques minutres, il reprit conscience alors que je tentais de remettre en ordre les morceaux de mon téléphone. Son teint avait sans doute déteint sur le mien. J'avais eu peur. Peur de me dire qu'il allait peut être s'effondrer sans vie devant moi, me laissant impuissant et seulement mes yeux pour pleurer. Je me relevais en vitesse pendant qu'il parlait, bouche ouverte, ma main tremblante appuyant sur la joue du cadavre ambulant. " Tu... Tu étais... Tu étais figé et tu répondais pas aux appels... Qu'est ce qu'ils t'ont fait Jay ? " bégayais-je. Le teint de mes mains était blafard, mon coeur battait à mille à l'heure, des tremblements se faisaient ressentir dans tout mon corps. " Faut... Il faut que je m'assoie... " Je tirais vite une chaise avant de m'écrouler dessus, vider de mes forces. Je relevais la tête péniblement, sentant tout tourner autour de moi. Je repris un peu mes esprits, mais rien de bien concret pour l'instant. " Ca t'arrive souvent ce genre de... Phénomène ? " tentais-je de lui demander. Son traitement avait-il détérioré le corps de Jay ?

Je peinais à me calmer, mon coeur battait à cent-mille à l'heure. Malgré l'explication qui aurait pu être assez drôle dans d'autres circonstances, je n'arrivais pas à stabiliser la peur que je venais d'avoir. Mais pourquoi cela m'affectait-il autant ? Certes je ne souhaitais la mort de personne, mais m'inquiété pour quelqu'un qui avait fait autant de mal autour de lui... Etait-ce mon moi intérieur qui exprimait le fait qu'il avait pardonné Jay ? Je n'en avait foutrement aucune idée mais la seule chose dont je savais inéluctablement, c'est que je devais m'asseoir avant que je n'embrasse le sol en perdant connaissance.

Une fois sur ma chaise, Jay m'apporta un café qui ne fut pas de refus alors qu'il tentait de m'expliquer que ses absences étaient une conséquence du traitement. Après avoir vu cela, je ne souhaitais à personne de subir ce que le chanteur avait dû endurer à l'hôpital. Mais je comprenais familièrement bien que cette période lui avait laisser quelques séquelles. Je bu un coup pour me ressaisir alors qu'il reprenait mes mots pour défoncer mon inquiétude. J'eu un petit sourire aux lèvres un peu amère caché par ma tasse. Il croyait vraiment qu'il pouvait se passer que l'on s'inquiète pour lui ? Dans un sens, ce n'était pas comme si on s'était vraiment inquiété pour moi, mais lui c'était impossible. Je ne retins pas ses mots, préférant le laisser croire ce qu'il voulait, préférant répondre à sa question suivante. " Je te demandais si t'avais vu de belles infirmières, mais bon comme tu n'as pas entendu... " tentais-je avant de ricaner et de me reprendre. " Non mais je te demandais juste si tu voulais un thé ou du café. " Mes blagues étaient encore en phase de test, ne sachant pas encore comment Jay encaissait les vannes après son séjour médical. Je me relevais doucement, m'assurant que mes jambes n'allaient pas flanchées, afin de l'emmener en visite guider. " Je te fais visiter ? "  

Encore un peu sonné, je m'empressait de servir la boisson de mon invité tout en essayant d'oublier que je venais presque de faire une syncope. Une fois dans ses mains, je lui proposais de visiter, me dirigeant vers ma salle de musique. Sur le chemin, Jay commença à s'excuser de tout ce qui c'était passer l'année dernière. Savannah, notre bagarre... Mon coeur se resserra mais les mots du chanteur tiltèrent dans mes pensées. Il avait... Peur ? Je me retournais pour le regarder, sa main dans ses cheveux comme il l'avait toujours fait dans des moments de fragilité. J'avais toujours penser qu'il n'avait jamais eu de soucis de moral quand il fallait se battre ou quand il était énervé. Mais savoir qu'il avait peur de lui-même... Qui pourrait vivre avec cette crainte ? Je n'osais dire un mot, tentant d'articuler quelque chose mais rien ne sortait. " J-Je... " J'étais pris de court, les mots me manquaient mais il fallait que je dise quelque chose. Il était hors de question qu'il s'auto-détruise tout en ayant peur de ses propres gestes. " Je... Je pense que ça ira à l'avenir Jay... On dit que la peur est parfois le meilleur remède contre la perte de conscience... Sans doute que quand on a peur, on fait plus attention que si on était serein... " tentais-je de le rassurer tout en me convaincant moi-même. " Puis pour notre petit... Coup de sang... C'était de ma faute aussi, donc oublie ça... Puis maintenant, je suis homme grâce à ça ! ". Je tentais de plaisanter en montrer les muscles que je n'avais pas, mais moi-même je trouvais cela assez bizarre...

Certes après cela, je commençais à me sentir un peu moins méfiant à son égard. Le Jay en face de moi semblait complètement différent, changé. " Et... Pourquoi tu voulais rester à l'hop... Enfin, là-bas ? ". Je rentrais dans la salle où des guitares et basses trônaient aux murs au dessus du synthétiseur et de la batterie électronique, l'invitant à s'asseoir sur le banc du synthé et m'asseyant sur une autre chaise. " Rassures moi... Tu as un endroit où aller ? Tu va retourner avec Adam et Noah ? " lui demandais-je, inquiet. Inquiet de savoir que les deux musiciens n'étaient pas forcément les meilleurs pour réconforter quelqu'un comme Jay, mais aussi parce que je n'arrivais pas à être aussi égoïste que j'avais tenter de l'être depuis quelques temps, depuis le déménagement... J'étais sensible à la détresse que m'envoyait silencieusement le chanteur, je me devais de l'aider à se trouver une nouvelle place dans cette vie loin de tout ce qu'il avait vivre, avant et pendant la période DS. Mais depuis qu'elle avait disparu, tout était devenu paisible dans le quartier et il y avait eu tellement de changement depuis, Jay avait le droit à une seconde chance...

Malgré le fait que Jay prenait à son tour ma défense, je ne pouvais penser non plus qu'il était totalement fautif. En tant que meilleur ami, j'avais forcément une part de responsabilité dans ses gestes, n'ayant pas eu les mots ni la réaction adaptés pour le calmer sans qu'on en arrive aux mains. Les meilleurs amis devaient faire cela l'un pour l'autre, quoi qu'il arrive. Et c'était ce qui était train de se passer dans ma tête, je commençais à lui pardonner, je retrouvais celui qui un jour m'avait intégré au groupe, présenté à des personnes intéressantes là où ma timidité m'enfermait à l'époque. Maintenant, j'avais plus l'impression que la situation s'était inversé, le retrouvant seul alors que j'avais toujours mes amis. Comment pouvais-je le laisser dans cet état ? Surtout après ce qu'il disait sur sa volonté de rester à l'hôpital. Il avait cruellement besoin d'aide... Mais avais-je le droit de l'aider ? Je l'écoutais m'expliquer qu'il vivait limite comme un clodo, ce qui me creva le coeur encore plus. Je me retenais de mettre ma main sur son épaule pour le réconforter et lui donner du courage, mais j'avais trop peur de sa réaction, son bugage de cerveau m'ayant fait vachement flippé. Qui me disait qu'à mon contact il ne se mette pas en colère ? Même si il avait vraiment l'air lessivé et complètement amorphe de toute émotion, cette crainte subsistait.

Mes yeux perdus dans le sol, le faux sourire de Jay commençait à me faire comprendre à quel point il avait besoin de quelqu'un. Mais qui à part moi pouvait penser à lui ? Il me tira de mes pensées quand il décida de partir, mais je ne lui laissais pas le temps de me tourner le dos que j'attrapais la guitare sèche à mes côtés.



Je commençais à jouer quelques accords avant de chanter une chanson qui lui montrait à quel point il était important pour moi et que je serai toujours là pour lui. Je mettais de côté tout mes souvenirs de lui où il avait pété un plomb, préférant garder les meilleurs moments, reflétant plus le nouveau Jay que j'avais en face de moi. Certes j'avais peur de me tromper dans mon jugement et dans ce que j'allais faire à la fin de la chanson. Certes je prenais des risques et peut être que cela me créerait des problèmes, même si j'étais quasiment sûr que Lily ne dirait rien. Certes cela sera compliqué, mais j'étais prêt à tout pour celui qui avait été mon meilleur ami pendant des années et qui le sera à nouveau à la fin de cette chanson.

Une fois mon morceau finit, je reposais la guitare sur son socle avant de le regarder droit dans les yeux. " Si tu veux, tu peux rester ici Jay. " lui lâchais-je, la boule au ventre. Etais-je fou ? Peut être, mais il était hors de question de laisser dans le pétrin quelqu'un qui en avait cruellement besoin. J'espérais juste que Lily comprenne mon geste...

La musique m'enivrait, de nombreux frissons que je n'avais plus ressentis depuis un bout de temps refirent surfaces sous ma peau. A croire que la présence de Jay ravivait mes nombreux souvenir des concerts que l'on avait pu faire avec les Bones & Skins. Au final, même si cela me faisait vraiment du bien de ne plus vivre avec toute la bande, notre musique et notre symbiose me manquait terriblement même si je ne l'avouais pas.

Une fois la chanson finit, j'eu à peine le temps de poser ma guitare que la masse squelettique en face de moi se jeta dans mes bras pour m'étreindre, tâchant de ses larmes mon tee shirt. C'était si bon de sentir à nouveau la présence de mon ami que je pensais avoir perdu le jour où la folie l'avait emporter. Je surpris même une larme coulé sur ma joue, larme que j'essuyais discrètement contre mon épaule. Il ne fallait pas qu'on pleure comme deux madeleines, si je me relâchais trop, qui d'autre pourrait consoler Jay ? Quand ce dernier se releva, je scrutais son visage humide et ses paupières rouges. Un sourire se dessina sur mes lèvres, Jay était de nouveau normal.

" Arrêtes de penser à tout ça ! Je t'autoriserai à y penser seulement quand tu auras un endroit avec un vrai toit où crécher et que j'aurai rencontré les quelconques colocataires. D'ici là, tu restes là que tu le veuilles ou non. " lui disais-je en le menaçant du doigt.

Je me levais à mon tour, me mit devant lui, lui offrant mes bras pour une nouvelle accolade. " Je finis mon café et on va chercher tes affaires d'accord ? ". Certes je n'avais pas encore penser à la façon dont j'allais annoncer à Lily que Jay vivrait quelques temps à la maison, mais j'étais sûr que cela ne serait pas un soucis pour elle. Au pire, on s'arrangera...

Tout semblait bien se profiler, ces retrouvailles m'avaient requinquer et je n'avais qu'une hâte : que l'on redevienne comme avant avec Jay. J'étais prêt à aller chercher ses affaires et le faire habiter chez moi. Mais ce dernier point que le chanteur souleva me fit redescendit un peu sur terre. Certes Lily ne vivait pas encore chez moi mais elle en était quand même une décisionnaire. J'imaginais les différentes possibilité de réaction de ma petite amie mais seulement une semblait négative. A mon sens, elle serait plus contente de voir un Jay plus épanoui qui passe quelques temps à la maison qu'un semi-clodo cadavérique qui dort dans l'arrière d'un bar. Puis même si cela la gênait, j'arriverai sans doute à la faire accepter sachant que cette situation ne sera que temporaire. " T'inquiètes pas, ça lui posera pas de soucis. Tu sais, on est assez brûlant ! C'est pas un petit vent frais qui va éteindre notre feu ! " tentais-je de le rassurer tant bien que mal. J'allais enfiler mes chaussures avant d'ouvrir la porte d'entrée. " Allez vient, on te tire de ton antre d'ermite. "