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Bang bang, you're dead !

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MessageSujet: Bang bang, you're dead ! Bang bang, you're dead !  Icon_minitimeLun 20 Mai - 0:33

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O'Conell avait appris plus tôt dans l'après midi que celle qu'il recherchait depuis presque deux semaines à présent et qu'il pensait partie n'était en fait qu'à seulement quelques pas de sa maison. Cette femme, vous l'aurez compris, c'est Juliet. Oh douce Juliet, qui dans sa fuite soudaine, n'a eu d'autre idée que d'emmener Logan. La jeune Lou Huntington avait maladroitement révélé la cachette secrète de miss Davies, mettant fin à sa cavale. Une chose est sûre, Adrian ne la laisserait pas filer cette fois-ci. Il imaginait déjà la confrontation, le face à face, et inexorablement, il jubilait. Oh non, il n'avait pas peur, il savait très bien comment récupérer ses biens et se défendre face à l'adversité. Il était avocat, et il excellait plutôt bien dans ce domaine.

Il aurait très bien pu se diriger vers la maison des Davies dès que Lou lui révéla ce petit secret, mais il préféra se retirer pour la nuit, et profité de ce nouvel avantage pour être d'attaque le lendemain. Naturellement, il avait menti à Lou, lui disant qu'il était au courant de la cachette de Juliet, et ce depuis son départ du 57. Non, Adrian ne voulait pas que Lou avertisse Andrew, et que ce dernier donne à Juliet la bonne idée de s'enfuir plus loin. Adrian allait tendrement la piéger, la prendre main dans le sac, et lui demander des comptes... ou peut être n'aurait-elle ni le temps de parler... ni le temps de respirer d'ailleurs...

Quoi qu'il en soit, cette nouvelle avait rendu fou l'avocat qui, après avoir fait bonne figure face à Lou, était rentré chez lui à toute allure. En attendant la confrontation avec Juliet, il prévoyait de passer la soirée allongé dans son canapé, une bonne bouteille de whisky à la main, pour fêter cette nouvelle fort satisfaisante. Une fois chez lui donc, vers les 19 heures, il se dévêtit, enfila son large jogging en coton, troqua sa belle chemise blanche contre un vulgaire sweat dégueu' et se dirigea lentement vers le tourne disque que lui avait offert son grand père pour ses 10 ans. Il y déposa un disque de Jazz manouche. Il saisit sa bouteille de whisky, un cigare, et fila s'installer confortablement dans son canapé. Il avala quelques gorgées de ce doux breuvage, se laissant bercer par le son des cuivres. Il sourit, malicieusement, impatient de mettre à exécution son plan des plus diaboliques.
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Billy Brentwood
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MessageSujet: Re: Bang bang, you're dead ! Bang bang, you're dead !  Icon_minitimeVen 24 Mai - 1:16

Bang bang, you're dead !  Tumblr_m7uijypBuC1qeitqh
Un jour, le philosophe taoïste Lao Tseu a écrit : ❝ Celui qui excelle à contrôler les autres a du pouvoir, mais celui qui parvient à se contrôler, a encore plus de pouvoir. ❞

    Est-il possible que je sois un genre de monstre ? De créature conçue par un scientifique fou et trop passionné ? Une sorte de monstre à la conscience corrompue et au cœur noir comme la cendre ? Chaque jour qui passe, je me convaincs un peu plus de n'être qu'une marionnette au profit d'un Frankenstein irresponsable ; sans pouvoir pour autant y changer quelque chose. Je crois fatalement que ma vie lui appartient, désormais, et que mes mains perpétreront encore quelques viles injustices. Je me sens prisonnier, enchaîné, par un corps qui a été vendu il y a de ça quelques années. Et pourtant, malgré mon envie féroce de recouvrir ma liberté, le contrat est signé et je me résous peu à peu à vivre ainsi. A l'instar de Sisyphe ou de Prométhée, je me sais condamné à subir le courroux de ce Frankenstein dont je ne sais rien.
    Je suis terriblement désespéré ; mu par une crainte qui grandit, grandit, grandit encore, avec comme unique but : m'éloigner de cette ville et de ses habitants. Je dois partir, loin, m'enfuir, pour éviter de satisfaire Franky my dear. S'il veut me voir pleurer et geindre, mieux vaut ne pas lui simplifier la tâche. Lucy, Lou, qui pansent chaque jour mon cœur qui s'effrite, doivent être protégées. C'est bien le minimum que je puisse faire pour elles. Je vais disparaître, bientôt. Ainsi, je tiendrai ma promesse à Adrian, et me soulagerai de les savoir en paix et en vie. Mais pour l'heure, je ne peux que m'abandonner à une marche vespérale, déambulant tel un damné dans ces rues qui m'ont vu grandir. Je m'imprègne de ce décor, de cette atmosphère, de tous ces détails que peut-être, un jour, je ne serai plus jamais amené à revoir. Tiens, ce poirier a-t-il toujours été là ? Et ce parterre de fleurs, de violettes et de jonquilles mêlées, à peine écloses, était-il le même l'an passé ? Je me surprends à vouloir sourire, mais les forces me manquent. Alors je continue de marcher, les mains plongées dans les poches de mon jean. Avril, ne te découvre pas d'un fil ; j'ai bien fait de garder ma parka des temps glacés. Mon écharpe est un peu trop serrée, mais je peux au moins y lover mon menton. J'expire une buée blanche dans le crépuscule, qui n'a pour une fois strictement rien à voir avec mon addiction au tabac. D'ailleurs, je n'ai même pas eu envie de fumer.
    Très vite, je parviens au numéro cinquante-sept. La maison d'Adrian et Juliet, récemment parents, d'après ce que j'ai ouï dire. Je m'arrête devant l'allée qui mène à leur perron. La porte est restée ouverte ; c'est étrange. La voiture de l'avocat dans laquelle je suis monté quelques jours plus tôt est garée là, alors j'en conclus qu'il est chez lui. Je m'avance et dérange les graviers. Sans me montrer intrusif, je pousse la porte entrouverte et suis accueilli par un rythme de guitare qui m'est inconnu. Quelques images se joignent aux notes, ou à la mélodie, ensoleillées, chaleureuses et vivantes. Je arque les sourcils avant de crier : « Adrian, tu es là ? ». En réponse, un bruit de verre à peine audible, alors je m'avance.
    Il est dans son canapé, dans une tenue fort improbable. Ne l'ai-je donc jamais vu si décontracté ? Je jette un regard vers mes fringues, et me trouve étriqué dans ma chemise blanche, ma parka, mon écharpe et mon jean. Mais l'heure n'est pas aux défilés de Gauthier ; alors je me poste devant lui, remarque le verre d'alcool et le cigare, arque une nouvelle fois un sourcil et lâche :

    -Adrian ? Tu aères ton entrée ou t'as juste oublié de fermer la porte ?

    Il ne manquerait plus que je l'effraie. Du genre maison vide avant de fermer les yeux, voisin intrusif en les rouvrant. Mais l'avocat est l'un de mes bons amis, alors j'aurai culpabilisé à ne pas m'assurer de sa bonne sécurité. Et puis, je crois que je lui serai redevable une éternité, à moins que cela ne suffise même pas pour lui prouver ma gratitude.


Dernière édition par Julian King le Sam 15 Juin - 17:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Bang bang, you're dead ! Bang bang, you're dead !  Icon_minitimeVen 24 Mai - 17:44

Si Joey ne lui avait pas mis le couteau sous la gorge en lui faisant suivre des cours de droits pour devenir avocat, Adrian se serait bien vu travailler dans les arts. C'était peut être son côté un peu bohème inavoué, cette passion pour la peinture, cet intérêt pour la musique Jazzi, ce côté un peu rêveur que beaucoup ignore encore. Mais beaucoup auront remarqué sa grande ouverture d'esprit. Sa mère, Franny, était une artiste au fond. C'est elle qui l'emmenait les dimanches de pluie visiter les musées de la région. Il se souvient encore de ces soirs où elle lui achetait un billet pour assister à une pièce de théâtre. C'est elle qui insistait lourdement pour que son fils lui fasse de jolis dessins qu'elle affichait sur les murs de son atelier "d'artiste" au désormais domaine O'Conell disparu dans les flammes. Les flammes, oui... elles ont tout emporté, les dessins, les instruments de musique, les tableaux... les souvenirs, et une mère de famille.

Le rouge est probablement la couleur préférée d'Adrian. Violente, profonde, intense, séduisante et vibrante, il l'aime, il la désire. Et l'homme, allongé dans son canapé, contemplait ses murs, qu'il avait peint de cette belle couleur. Il souriait, bêtement, avalant progressivement, lentement, le contenu de sa bouteille. L'alcool lui brûlait la gorge, cette sensation de chaleur le long de son oeusophage lui donnait l'impression d'être enfermer dans un agréable petit cocon. Les vapeurs de ce breuvage ne tardèrent pas à rejoindre ses synapses et à y semer le doute. Adrian ignorait à présent où il était, il s'en moquait, il était paisible.

Il n'eut même pas peur lorsque quelqu'un pénétra dans la pièce. "Adrian ? Tu aères ton entrée ou t'as juste oublié de fermer la porte ?" . L'avocat bascula la tête en arrière, et découvrit Julian, qui se tenait là, à l'entrée du salon. Adrian esquissa un large sourire, et tenta de se redresser. "Julianou... Qu'est ce que tu fous là mec? Viens boire un tout pitit coup, tout pitit!" lança t'il ivre à son hôte. Il parvint à s'extraire du canapé, et une fois sur ses deux jambes, il entama une marche périlleuse jusqu'à son ami. Il tituba, bien sûr. Une fois à son niveau, il jeta un oeil vers la porte d'entrée, que Julian avait certainement pris soin de refermer. "Mon dieu Jacques! Heureusement que tu es là! CHUUUUUUT!" dit il en venant écraser son doigt contre les lèvres de Julian. Il reprit en chuchotant "Y'a p't'être un voleur dans ma maison, fais pas d'bruit King!!!". Il se mis à rire ensuite, puis attrapa le bras de son désormais invité pour l'attirer vers le canapé. L'avocat attrapa un verre dans le coffre de la table basse et le remplit de whisky. "A nous camarade !"lança t'il joyeusement.
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MessageSujet: Re: Bang bang, you're dead ! Bang bang, you're dead !  Icon_minitimeSam 15 Juin - 17:39

Un jour, le philosophe taoïste Lao Tseu a écrit : ❝ Celui qui excelle à contrôler les autres a du pouvoir, mais celui qui parvient à se contrôler, a encore plus de pouvoir. ❞


    Aucune surprise, aucun effroi, simple constat de ma présence. J'en suis ravi, puisque je n'ai en aucun cas cherché à être discret. Adrian me regarde une seconde durant laquelle j'hésite encore sur son état, mais sitôt qu'il ouvre la bouche, la réponse vient s'insinuer dans mes narines. Il a bu, il est ivre. Il déblatère des choses totalement incohérentes. Et moi, je hoche la tête ne sachant trop où il veut en venir. Ah, que je boive avec lui ? Impossible, je refuse, catégoriquement. L'alcool et moi, ça n'a jamais fait bon ménage. Je finis par secouer le crâne de droite à gauche pour infirmer son idée.

    -Non, t'inquiètes, je vais rentrer. Je voulais voir si t...

    Je m'interromps pour le maintenir debout. Décidément, il a beaucoup trop bu. Je jette un regard à la table basse pour y trouver la bouteille presque vide du whisky qui doit tapisser son estomac. Je m'interroge sur les raisons qui le poussent à s'enivrer ainsi, mais n'ai pas le temps de trouver des réponses que le O'Connel continue son petit jeu.
    Il jette un coup d'oeil à travers le hall et son index écrase mes lèvres, m'intimant de me taire. Mes yeux s'ouvrent grand comme des billes, surpris d'une telle chose. Etrangement, ce contact me paralyse et je ne me reprends à bouger que lorsque Adrian explose de rire. Je tente en un infime instant de lui échapper pour filer, mais il saisit mon bras et m'entraîne jusqu'au divan. Je grimace, c'est douloureux, il ne s'en rend certainement pas compte. Mais il réussit tout de même à m'asseoir et me sert un verre. J'hésite, le regarde, ses joues rougies par l'effet de l'alcool, lance un regard au whisky qui tangue. A contre-coeur, dans l'espoir de pouvoir rapidement me défaire de cette situation par la suite, je prends mon verre et trinque avec Adrian.

    -A la tienne, dis-je sans un sourire.

    J'avale le liquide d'un trait, certain de faire une énorme erreur. L'alcool me brûle la gorge et ne me rappelle que de mauvais souvenirs, ambulance, désespoir, Jay Black. Et pourtant, je bois, là, avec un avocat déjà saoul. J'oblige un rictus à apparaître sur mes lèvres avant de demander à Adrian :

    -Non mais sérieusement, pourquoi tu es ivre là ? T'as un souci ?

    Oui, je n'avais jamais vu Adrian ainsi. Nous avons beau être amis depuis déjà quelques années, son degré d'alcoolémie n'a jamais été si élevé. Alors je soupçonne qu'il s'est passé quelque chose avec sa Juliet, sans savoir exactement de quoi il s'agit. J'espère qu'il saura me répondre sans difficulté.


Dernière édition par Julian King le Mer 26 Juin - 22:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Bang bang, you're dead ! Bang bang, you're dead !  Icon_minitimeMer 19 Juin - 19:29

Ivre, Adrian l'était pleinement. La fatigue et son ventre vide n'arrangeaient pas les choses. Il ne faudrait pas que Juliet s'amuse à s'en aller avec Logan régulièrement où Adrian finirait par mourir d'épuisement... au mieux il perdrait un os ! La question ne se posait plus puisque le lendemain il allait récupérer son fils, même de force s'il le fallait. Il ne s'en séparerait plus jusqu'à sa majorité, de quoi faire de l'avocat un père ultra protecteur. Adrian ne laisserait pas le choix à Juliet, et tel un bon avocat, il avait les arguments pour tourner la situation à son avantage. Mine de rien, elle avait comme qui dirait "enlevé" leur enfant, en le privant d'un de ses parents, en l'occurrence le père, à qui elle n'avait jamais plus donné signe de vie ni nouvelles. Mais avant de la trainer en justice, il voulait voir combien de temps elle lui résisterait. 


Julian était là, parfait! Alors ils boiraient ensemble pour fêter cette super nouvelle! "A la tienne" déclara le jeune homme qui finalement s'était laissé tenté. On ne dira pas qu'Adrian l'avait forcé hein! Ce serait mal vu ... Adrian cogna son verre contre celui de son invité et le porta à ses lèvres. Il y voyait trouble, son cerveau n'était plus très opérationnel. "Je savais que tu ne me résisterais pas longtemps petit King! Tu sais apprécier les bonnes choses comme tonton Adrian!" scanda t'il tout sourire. Il avala une nouvelle gorgée, et posa son verre avec force sur la table basse. Il tenta de se lever pour aller chercher ses cigarettes qui trainaient sur la table de la cuisine. Il tituba une fois de plus, et la question de son hôte l'amena à faire une petite pause sur ce si difficile parcours. "Non mais sérieusement, pourquoi tu es ivre là ? T'as un souci ?". Adrian se mis à rire. Il se frotta les yeux puis répondit joyeusement: "Aucun mon ami! Je viens d'apprendre où se trouvait ma salope de copine et mon fils! Demain, crois moi, ça va être une fiesta de l'espace !". Il inspira profondément, probablement pour oxygéner son pauvre cerveau, et reprit: "Je vais chercher mes clopes... AH! Il nous faut des glaçons aussi! Et des amuse-gueules! J'adore les amuse-gueules!". Il reprit sa course jusqu'à la cuisine, laissant le jeune Julian finir son verre. Allait-il s'en resservir un autre? O'Conell y veillerait bien!
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MessageSujet: Re: Bang bang, you're dead ! Bang bang, you're dead !  Icon_minitimeMer 26 Juin - 22:25

Un jour, le philosophe taoïste Lao Tseu a écrit : ❝ Celui qui excelle à contrôler les autres a du pouvoir, mais celui qui parvient à se contrôler, a encore plus de pouvoir. ❞


    Nous trinquons gaiement. Du moins, c'est l'impression que j'en ai, mais mon instinct quasi-animal me souffle le contraire. Adrian d'ordinaire si serein et de bons conseils est actuellement totalement ivre. Ses pulsions bestiales ne sont qu'à un souffle d'être libérées de leur carcan social. J'ai une seconde peur de lui, mais me reprends. Adrian sait tout de moi depuis si longtemps, ce serait injuste de fuir au premier problème. Et puis, je suis tellement plus expérimenté dans le rôle du monstre sanguinaire.
    Cependant, je me rends compte que les surprises risquent de filer bon train. Rien que le petit surnom que le O'Connel me trouve me laisse médusé. Petit King, et puis quoi alors. Ce n'est pas comme s'il n'était mon aîné que de trois ans. Néanmoins, je me garde de répliquer, trop occuper à attendre la réponse à ma question. Je regarde l'homme ivre tituber à nouveau jusqu'à la table de la salle à manger pour récupérer un paquet de cigarette. Il revient ensuite me trouver, avant de se permettre de rire aux éclats. Mais cette expansion de joie n'a rien d'innocente, et j'entends clairement le grincement des dents furieuses. Adrian libère fort bien cette pulsion colérique, et trouve une réponse à mon interrogation. J'en reste pantois, tant sa vulgarité m'est étrangère. Je me redresse tout en ne le quittant aucunement des yeux. Salope de copine, fait-il allusion à Juliet ? Je ne connais la sœur Davies, ni les ennuis que le couple a rencontré, mais je réalise qu'Adrian ne compte pas la trouver avec une ode romantique. Il semble avoir des idées bien nettes sur ce qui doit se passer demain, et je doute pouvoir l'en dissuader, surtout avec le degré d'ébriété atteint par l'avocat.
    Il m'annonce qu'il doit récupérer ses cigarettes, ce qu'il vient de faire rappelons-le, et repart vers la cuisine. Moi, je fais volte-face et fixe la table basse où le whisky m'appelle. Enfin, l'alcool ne m'appelle pas, c'est l'oubli que j'espère. Car en moi se dessine un dilemme terrible : quitter Adrian du tout au tout pour ne pas affronter sa folie pleine d'ivresse, ou bien l'accompagner et veiller sur lui en cette soirée sombre. Mais je me sais incapable de rester là à ses côtés, à l'entendre se plaindre et énoncer ses desseins. Sa voix emplie de ire suffit à faire écho à mes démons intérieurs, et à exciter cette Chose qui doit rester profondément enfouie. Non, décidément, je ne peux pas accompagner Adrian sobre, sans risquer à tout instant de perdre contrôle.
    Je me jette sur le whisky et me sers un verre supplémentaire, que je vide sans attendre. Je répète le même geste une nouvelle fois, l'estomac au bord du cœur, la peur et l'amitié se risquant à une joute mortelle. Mais je me refuse à abandonner l'avocat.

    -Va pour les amuses-gueule, j'annonce pour faire comprendre au O'Connel que je reste avec lui.
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