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 | Sujet: Elin, pour vous servir !  Dim 11 Juil - 20:19 | |
| - Attends, attends… J’ai pas compris. C’est combien les réductions sur les articles ? Et puis me parle pas en pourcentage, moi j’y connais rien…
Face à l’entêtement de la jeune fille, car il ne s’agissait pas là d’ignorance mais bel et bien d’une volonté de faire chier son monde, la jeune vendeuse blonde platine se passa une main sur le visage. Elle venait de lui expliquer au moins six fois maintenant comment enlever l’antivol des vêtements, et qu’avait-elle pour seule réponse ? Une autre question totalement hors-sujet. Si elle avait su que cette Elin Hamilton était si emmerdante, elle aurait pris son jour de congé ou en aurait touché un mot à sa patronne. Pourtant, elle avait tout à fait la tête de l’emploi : sans être une beauté, elle était mignonne et avait un certain style, suffisant en tout cas pour inciter les clients à lui demander conseils. Mais aux vues de cette adolescente qui regardait ses ongles en souriant, elle pensait que cela pourrait bien être l’inverse…
Aujourd’hui, elles étaient trois dans ce magasin de vêtements pour femmes plus ou moins côté. En plus de la blonde platine et d’Elin, il y avait une petite asiatique à l’air tout aussi superficiel que ses deux autres collègues et une grande brune caucasienne tout à fait banale mais tout de même séduisante. Elin les scruta une à une. La blonde était jolie mais ne brillait sûrement pas de son intelligence, ni même de sa beauté artificielle similaire à celle des mannequins exposés en vitrines. L’asiatique affichait constamment un rictus qui semblait pour le moins hypocrite et moqueur. Quant à la brune, la plus simple et la plus jolie, elle avait l’air d’un mouton qui éclaterait de rire en même temps que sa comparse.
L’ensemble des vendeuses donnait donc, en apparence, l’allure d’une joyeuse bande de copines superficielles tout droit tirée d’une nouvelle série Disney.
Autant dire qu’Elin se trouvait un peu à part. Les deux brunes semblaient proches et la blonde totalement antipathique. Il ne fallait pas lui demander de jouer le jeu : elle ne voulait pas se faire des amies, seulement gagner un peu de fric et faire autre chose que passer du temps avec Nora Jane ou Zain, qui semblaient être son oxygène et ce qui la définissait le plus. Elle ne voulait pas que sa vie se résume à deux personnes. C’était plutôt mal parti, vu la distance qu’elle installait entre elle et les autres vendeuses. Mais au fond, elle espérait tomber sur quelques clients sympas. Son choix semblait donc plutôt stupide si elle souhaitait réellement se lier d’amitié avec des individus de sexe masculin, mais c’était Elin : elle s’était donc dit qu’il devait bien exister des hommes assez attentionnés pour faire un petit cadeau à leurs chéries… qui ne le resterait pas longtemps !
La jeune fille n’était pas du tout décidée à tromper son petit copain, qu’elle aimait réellement. Cependant, en s’engageant dans une relation avec le jeune garçon, elle n’avait pas renoncé à la séduction, qui restait un petit jeu qui lui redonnait confiance en elle. Son physique était la seule qualité dont elle disposait, et elle était bien décidée à en tirer profit, même avec des gros lourds dans le genre de Clyde. Et oui, elle avait beau refusé ses avances, le manège du jeune Ainsworth l’amusait et la faisait se sentir désirée, même si elle était bien consciente qu’il voulait juste tirer un coup.
S’accoudant à la caisse, elle continua à contempler ses ongles avant de souffler de lassitude et de commencer à vagabonder dans le magasin, contemplant certains vêtements, en enfilant même d’autres, sous les regards critiques des autres vendeuses qui la dévisageaient comme si elle comptait s’enfuir du magasin en courant, couverte d’articles impayés.
- Quoi ? dit-elle en écartant les bras, avec toute l’attitude d’un Clyde Ainsworth. Puis, de façon plus féminine, elle posa ses mains sur ses hanches et, tout en prenant la pose, elle surenchérit : Je sais, ça me va bien, hein…
Elle avait volontairement exagéré le ton qu’elle employait afin d’exaspérer le plus possible ses collègues. Elle était déterminée à ne pas se faire apprécier car dès le début, ces harpies ne lui avaient pas fait bonne impression et n’avait même pas tenté de sympathiser. Elin ne se donnait pas beaucoup de mal non plus, mais qu’est-ce que cela pouvait bien faire ? Si elle voulait se faire des amis, elle sortait ou allait sur internet. Or, ce n’était pas le cas. Elle était là pour l’argent.
Jusque là, elles étaient seules dans la boutique, ce qui l’étonna et finit par la lasser, bien qu’il restait une multitude de vêtements à essayer. Peu à peu, les clientes allaient et venaient. Il n’y en avait pas une seule de jolie dans le lot. Seulement des laiderons ou des femmes ordinaires, qui renonçaient bien vite à un quelconque achat à la seule vision de leurs poignées d’amour.
Au bout d’une dizaine de minutes, une cliente pas comme les autres fit son entrée. Elle se distinguait de par sa beauté et sa jeunesse, même si elle avait davantage l’air d’être aussi vieille qu’Elena Van Wagner. En y regardant de plus près… c’était elle !
Elin se retourna précipitamment, le souffle coupé. Elle n’avait pas un seul instant songé à recevoir la visite d’une voisine sur son lieu de travail. Oh non, merde, elle ne pouvait pas aller s’habiller dans une boutique pour le troisième âge, ou mieux, piocher dans la garde-robe de sa fille ? Après tout, elle n’était plus à ça près, à jouer l’allumeuse alors que c’était une mère. Il n’empêchait qu’elle incarnait ce qu’Elin aimerait devenir si elle avait des enfants. Au moins, Elena restait féminine et ne tournait pas en Judith Livingstone et autres mégères mal baisées…
Ce n’était pas pour autant qu’elle avait envie de la servir et de répondre à ses exigences, de la conseiller et de l’attendre devant la cabine d’essayage… C’est pour ça qu’elle se retourna et enfila une veste tout à fait horrible qu’elle repassa de ses mains tout en agitant son corps comme si elle faisait un strip-tease, s’exclamant :
- Oh, que c’est ravissant !
Malgré ses talents d’actrice, le jeu qu’elle avait employé était complètement caricatural et surréaliste, mais elle espérait être convaincante. Elle se rendit compte que son badge était toujours agrafé à son débardeur. Tant pis, cette horreur le dissimulait plus ou moins bien. |
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| | Sujet: Re: Elin, pour vous servir ! Dim 11 Juil - 21:14 | |
| Mercredi. Jour de congé d'Elena. Si cette journée était censé rimé avec bénéfices et plein de petits jeunes sur les banquettes du Gordon Coffee, c’était raté. La réouverture du fast-food, dans le quartier voisin avait poussé les jeunes de Magnolia Cresent à crécher sur les sièges en plastiques et manger des frites et boire du soda, plutôt d’un café et un donut, non pas servi avec amour mais avec un sourire au moins. Quelle génération d’ingrat ! Préféré boire un vulgaire soda dans un gobelet en carton plutôt d’un café dans une tasse en céramique. Oui, c’était les ados d’aujourd’hui, même si certains restaient fidèles au café. Mais Elena n’allait pas s’en plaindre, un jour de congé en semaine était tellement plus relaxant ! Et puis en bonne mère qu’elle était elle pourrait passer plus de temps avec sa fille Sara, qu’elle voyait de moins en moins à cause de ses heures supplémentaires ou des sorties de sa fille. Depuis qu’elle sortait avec William Livingstone, un de ses voisins, Elena avait l’impression que sa fille rentrait pour dormir, et manger lorsque William était imposé à un dîner de famille. Mais Elena la comprenait et ne pouvait pas lui en vouloir, à son âge, et même un peu plus, elle préférait rester avec son petit ami de l’époque plutôt que de rester avec sa mère, ou sa fille au début de sa vie de mère. C’est bien parce que l’amour adolescent était si pur qu’Elena laissait sa vie le vivre au maximum. Après tout, William était le premier amour de Sara, elle n’allait pas lui voler ça.
Elena appela alors Sara, pour lui proposer une sortie entre mère et fille. Mais cette dernière lui prétexta qu’elle avait déjà prévue sa journée avec des copines. Elena leva les yeux aux ciels, quand ce n’était pas William c’était Claire ou une de ses autres copines. Elena avait l’impression de passer au 2e plan, un plan de secours. Et elle n’aimait pas ça. Elena raccrocha avant même que Sara ait eu le temps de rajouter quelque chose, et prit la route vers le centre commercial. Lorsqu’elle était énervée, elle avait besoin d’acheter. Et puis elle méritait bien quelque chose, son salaire allait bientôt tomber et elle avait bien travaillé. Elle n’achèterait rien que pour elle et pas pour Sara, nah ! Fallait être là. Et puis elle trouvait que Sara avait largement ce dont elle avait besoin, entre l’argent de poche qu’elle lui donnait et les très nombreux cadeaux de William. Elle aussi aurait voulu avoir un fiancé qui la couvre de cadeaux. Ca avait été le cas un moment, il n’y avait pas très longtemps même. Mais leur histoire avait été terminée. Et Elena n’avait pas retrouvé un petit ami régulier pour qu’il lui offre des robes de cocktail, elle devait faire son shopping seule désormais.
La jolie blonde fit un large tour dans le centre commercial avant d’entrer dans une petite boutique. Elle n’avait rien trouvé et espérait trouver son bonheur ici. Repartir les mains vite l’avait toujours frustrée. Surtout aujourd’hui, où elle était venue pour évacuer sa colère. Et ça avait été pire lorsqu’elle passa près d’une maroquinerie où les sacs en vitrine la narguaient, ou passant près d’une bijouterie où un solitaire lui faisait les yeux doux. Elena n’avait pas les moyens de s’offrir tout ça et ferma difficilement les yeux lorsqu’elles passaient devant ces boutiques. Quel malheur d’être pauvre ! Elena se maudissait de ne pas savoir économiser, mais lorsqu’elle tombait sur la parfaite petite robe, elle ne pouvait pas lui tourner le dos ! Et un dernier verre dans un bar n’était jamais de trop. Ou les yeux doux de Sara pour aller chez l’esthéticienne. Oui, les finances des Van Wagner étaient aux plus bas, mais Elena ne faisait rien pour freiner ses dépenses.
Cette boutique, Elena l’avait toujours bien aimé. Certes, ce n’était pas les grandes enseignes telle que Chanel ou Marc Jacobs, mais c’était une petite boutique sans prétention, avec tout de même des vêtements avec de jolies coupes. Avec le temps, Elena était devenue une cliente régulière et même si la boutique en question n’avait pas de carte fidélité, Elena était reconnue comme une bonne cliente. Voilà où passait une bonne partie des revenus des Van Wagner ! Si Sara priait sa mère d’être un peu plus responsable, elle était toujours contente lorsqu’Elena lui ramenait un petit quelque chose du magasin. Elena sourit et fit un petit signe à la vendeuse au comptoir qui la connaissait bien désormais et commença sa fouille à travers les différents portants. Robe, vestes, t-shirt … Elena avait envie de tout essayer, comme à son habitude. Elena regarda tour à tour les vêtements, faisant glisser les cintres sur la barre métallique, et marchant de droite à gauche, jusqu’à tomber sur une autre cliente. Elena s’excusa rapidement, avant de reconnaître une de ses vosines.
« Tiens, bonjour Elin ! Comment vas-tu ? »
Elena esquissa un sourire sur ses lèvres. Elin Hamilton était la fille de Maureen et le père dont elle ne se rappellait jamais le nom. Il faut dire que cette famille, Elena ne la portait pas trop dans son cœur. Entre l’enfant adoptée Heather qui lui sortait par les yeux, Maureen qui la regardait d’un mauvais œil lorsqu’elle parlait à son mari canon, et les jumelles Hamilton à qui elle n’adressait jamais la parle, il n’y avait qu’avec Aaron avec qui elle avait un bon feeling. Mais bon, Elena n’avait rien contre Elin, l’extravertie de la famille, qui se distinguait de sa jumelle, la timide Nora Jane.
Elena baissa les yeux vers la veste d’Elin et eu un léger sursaut. C’était … original dira-t-on.
« Très .. hum jolie veste. »
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| | Sujet: Re: Elin, pour vous servir ! Dim 11 Juil - 22:51 | |
| Merde alors ! Si ce n’était pas au super market avec l’autre coincée d’Angelique ou dans la rue avec Clyde, c’était sur son lieu de travail avec… Elena Van Wagner !! Non pas qu’elle ne l’aimait pas, mais… En fait, elle ne l’aimait pas. Pourquoi ? Parce qu’elles étaient indifférentes l’une envers l’autre et qu’elle n’éprouvait donc aucune affection pour cette belle inconnue, tout juste voisine. L’adolescente fut cependant surprise que cette dernière se rappelle de son prénom, sans même la confondre avec Nora Jane. Bon, d’accord, c’était un mensonge : on ne la confondait jamais avec sa jumelle, c’était plutôt le contraire. On pouvait dire que la petite rouquine était réellement le faire-valoir de sa sœur. Mais les deux vivaient parfaitement cette situation : Elin était mise en avant et Nora assurait ses arrières. N’était-ce pas ce qu’elle cherchait, à se faire discrète ? Elle y parvenait avec succès, Elin était fière d’elle…
Mais sa fierté pour sa sœur n’allait pas faire disparaitre la blonde de son magasin. Elle était bien charmante, mais elle tombait vraiment mal : personne n’était au courant pour ce petit job. Il y avait une raison pour laquelle elle n’avait pas mis Nora au courant et n’aimait pas vraiment le fait qu’une voisine avec qui elle n’entretenait aucune relation en sache plus que sa moitié. Enfin, à quoi bon se plaindre ? Elle était là et n’avait pas l’air décidée à bouger, vu qu’elle lui demandait même comment elle allait et complimentait cette horrible veste. Un trait de caractère révélé : Elena est faux-cul. Il fallait donc la prendre à son propre-jeu, mais la jeune fille ne savait pas encore comment…
Enlevant violemment sa veste, elle la pointa sous le nez de sa voisine.
- Ça, joli ?! Non, franchement vous me décevez, vous avez de sacrés goûts de merde… dit-elle d’un air blasé, affichant tout de même un sourire moqueur similaire à celui de la chinetoque qui semblait s’amuser de la situation. Le regard de la Barbie, quant à lui, l’avertissait du mauvais quart d’heure qu’elle allait passer si elle leur faisait rater une vente, surtout si Elena était une si bonne cliente. Elle rectifia donc le tir en ajoutant : Non sérieusement, j’essayais ça pour rire… Je vais bien, merci, et vous ?
Elin l’avait volontairement vouvoyée pour la vieillir. Elle n’avait rien contre Elena, mais il valait mieux la remettre à sa place tout de suite. À ses yeux, elle n’était peut-être pas mauvaise mais continuait à faire la belle et à draguer malgré son âge, ce qui était injuste envers les adolescentes comme Elin. Cette harpie avait plus d’expériences qu’elle, surtout si elle avait été engrossée si jeune ! D’accord, Elin avait largement eu le temps de se rattraper et avait acquis une expérience considérable pour son âge.
Perdue dans ses pensées, la petite brune ne remarqua pas que plus rien ne couvrait son badge de vendeuse et s’en aperçut peut-être trop tard. Elle espérait que sa voisine soit dénuée de tout penchant lesbien qui l’inciterait à reluquer la poitrine de la jeune vendeuse. Elle se retourna alors et fit quelque pas, effleurant de ses doigts les tissus qui s’offraient à elle, comme dans un clip vidéo ultra émouvant, mais l’air qu’elle fredonnait ne donnait pas envie de pleurer, bien au contraire. Elle improvisait totalement et se retrouvait démunie. Elena était loin d’être une cruche comme les filles McClair. C’était une vieille cruche, quoi. Elle devait aussi avoir de l’expérience dans ce domaine.
Elle s’arrêta brusquement lorsqu’elle sentit qu’elle touchait une écharpe, qu’elle tira avec vivacité avant de se l’enfiler rapidement autour du cou. Elle prit un air savant et, levant son index, indiqua à sa cliente – car malgré tout elle l’était - :
Ça, c’est joli ! Essentiel, chère Wan Vagner.
Consciente de son erreur, elle continua à marcher, l’air de rien. Elle n’avait pas envie de s’attirer les foudres de la nouvelle venue, mais ressentait l’irrésistible désir de s’amuser. Se moquer de l’âge de cette femme, c’était vraiment bas et cliché, presque démodé. Mais en l’examinant avec précision, qu’est-ce qui clochait chez elle ? Son physique était irréprochable et ce malgré la retraite qui approchait. Elle ne pouvait pas la juger sur autre chose que sa grossesse précoce et son âge, c’était impossible. Elle ne la connaissait pas suffisamment. Angelique, c’était une autre histoire : sa vie se résumait à la religion. C’était bien moins difficile !
Bien qu’elle fasse de son mieux pour le cacher, les autres vendeuses avaient apparemment compris l’embarras de la jeune fille. La blonde l’avait bien compris, et devait sûrement connaitre Elena à en juger par le sourire qu’elle lui avait lancé lorsque la femme avait fait son entrée dans la boutique.
La bridée, qui lui rappelait d’ailleurs Heather et qui aurait pu prétendre au titre de seconde sœur adoptée, lui fit de gros yeux tout en tirant les poches de son pantalon. Le message était clair : il fallait vendre. Elin pouvait presque voir des dollars briller dans ses yeux, et elle n’avait rien contre ça. Il restait cependant hors de question d’avouer qu’elle travaillait ici.
- Au fait, vous voulez que je vous conseille ? Je vois que vos goûts sont un peu dépassés, parce que si vous avez aimé cette veste, ça m’inquiète sérieusement…
Elle rit joyeusement, s’inclinant comme si elle ressentait déjà des crampes à l’estomac invitant Elena à faire de même. Sans attendre de constater ce qu’il en était, elle fit face aux différents vêtements qui se présentaient à elle. Bien vite, toute une pile se retrouva au fond, la jeune fille déplaçant les ceintes à une vitesse folle. Elle laissait parfois échapper un petit commentaire, du genre « charmant ! » ou « très classe », voire « splendide ! ».
- Sobre mais chic. Eurk ! Ouh, alors ça j’adore !
Elle semblait complètement avoir oublié la présence de sa voisine et donnait l’air de chercher quelque chose pour elle-même et non pour aider la cliente, dont elle n’osait pas croiser le regard. Elle n’était pas préparée à cette visite. La prochaine fois, elle travaillerait à domicile…
Peut-être que la prostitution était un métier d’avenir ? Elle se demandait bien quel genre de clients elle verrait défiler, et quel genre de sexes elle gouterait. Des petits, comme celui de Clyde, mais aussi de gros comme celui qu’elle imaginait dans le caleçon d’hommes comme Jay ou Jonathan… De toute façon, elle avait trouvé le juste milieu en la personne de Zain. C’était sûrement l’amour qui la faisait parler, mais elle n’avait vraiment pas de quoi se plaindre, autant sur le plan physique que psychologique. Elle, par contre, ne devait pas être un cadeau pour le jeune homme. Son corps était affreusement ordinaire et ses qualités inexistantes. Elle craignait que leur relation ne se repose que sur le réconfort qu’il lui apportait et la pitié qu’elle lui inspirait.
Ce n’était cependant pas le moment de penser à des choses comme cela. L’heure était à la rigolade. Elle doutait qu’Elena marche dans son jeu et pensait sérieusement que la discussion allait vite déraper si elle continuait comme cela. Pourtant, elle n’avait vraiment rien contre elle, qui avait même pris la peine de lui demander comme elle allait. Mais au diable la courtoisie ! Elle voulait s’amuser, oui ou merde ?
* Ah oui, je le veux ! * |
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| | Sujet: Re: Elin, pour vous servir ! Lun 12 Juil - 16:11 | |
| Elena eut un petit rire. Pourquoi mettait-elle ça si elle-même trouvait la veste immonde ? Pour s'amuser ? Il n'y avait rien de drôle à revêtir une atrocité, mais bon on s'amuse avec ce qu'on peut ! Même si le tissus était dégueulasse, Elena devait avouer que la forme était jolie, que la veste était bien taillée et qu'elle allait pas mal à Elin, si on fermait les yeux sur l'imprimé. Elena ne prit pas la peine de répondre au pic d'Elin, elle devait être habituée avec le temps ! Elin était connue pour être une ado grande gueule et un peu emmerdeuse sur les bords. Tiens, d'ailleurs, ce n'était pas ce qui était entrain de le prouver, à cet instant même ? Elena lui sourit, pas un sourire gentil et tendre, mais le genre de sourire faussement mielleux qu'on balance lorsqu'on va dire une vacherie. Même si Elin affirmait que c'était juste "pour rire" qu'elle la mettaiot. Marrant ? Hum nous n'avons pas le meme sens pour ce terme cher miss Hamilton.
« Je voulais juste pas te vexer dans tes choix personnels très douteux. »
Alors comme ça, Elin voulait de la franchise ? Elle allait être servie, mais Elena tenterait tout de même de modérer ses paroles, ça ne se faisait pas en tant qu’adulte de parler ainsi à une petite adolescente. Sauf si Elin prenait également ce chemin là. Comme cette petite peste de Renata qu'elle avait croisé l'autre jour au centre commercial. Comment elle lui avait parlé celle là ! A lui mettre sous le nez ses vêtements aussi cher que vulgaire et incroyablement court. Elena se demandait comment elle pouvait sortir de chez elle la tête haute et comment elle osait se pavaner ainsi, faisait sa belle à moitié nu dans un quartier aussi bourgeois que dans lequel ils vivaient. Qu'en pensait les McClair ! Elena eut un petit rire en pensant à leur réaction. Forcement, une des fille McClair l'avait forcement croisé et pousser gentiment dans la voie de la rédemption et emmenée prier à l'église. Ou alors lui aurait vendu un anneau de pureté, comme cette connerie qu'Angelique avait essayé de refourger à Sara.
« Tout va bien de mon coté également, merci. »
Et même si ce n’était pas le cas, Elena n'allait pas raconter sa vie à une petite vendeuse qui de plus était sa voisine. En fait, le problème venait surtout de leur maison trop proche. Elena était le genre de personne qui parle de la pluie et du beau temps avec n'importe qui et n'importe ou, ça ne l'étonnerait personne de voir Elena Van Wagner taper la discut à une vendeuse, ou alors lui raconter ses problèmes. C'était une femme spontanée, et elle devait l'avouer, ça agaçait pas mal de monde. Mais elle était comme ça et n'allait pas changer pour eux. Bref, Elena aurait volontiers raconter ses problèmes à une autre vendeuse, la blonde tiens ! Mais là, c'était Elin face à elle. Et elle n'allait pas lui raconter que sa fille Sara l'énervait, qu'elle passait tout son temps avec William qui n'était pas forcement la personne la mieux adaptée pour elle etc. Surtout que lorsqu'Elena racontait ses petits tracas de la vie quotidienne, les noms cités n'étaient familiers à personne. Et vu qu'Elin habitait le quartier, elle connaissait forcement les Livingstone qui était à Magnolia depuis des années ou Sara, la petit blonde du lycée.
« Alors on passe son mercredi aprem' à faire du shopping ? Je pensais que tu serais accompagnée. Avec ton copain ou ta soeur. »
Elena cherchait à citer un autre nom mais n'y arrivait pas. Nora, Zain. Zain, Nora. Elena n'avait pas vu Elin avec beaucoup d'autres personnes, ou alors ne connaissait pas leur nom. Mais bon au moins elle n'était pas avec Heather ! Sinon jamais elle ne serait allée la saluer. Elena avait une haine profonde contre Heather, sans raison certes, mais qui a dit qu'il fallait une raison pour détester quelqu'un ? Sa présence seule suffisait à faire sortir Elena de ses gonds. Et vu qu'elle n'aimait pas ne pas se contrôler, elle n'aimait pas Heather. Tout simplement. Les relations négatives d'Elena n'étaient jamais très poussées, mais ne pas les aimer lui suffisait largement. Trouver des raisons, des excuses, quelles pertes de temps.
Lorsqu'Elin lui proposa son aide, Elena eu un sourire. Se faire conseiller par une ado ? Autant demander à Sara ! Elena ne s'abaissera pas à ce niveau, et de plus elle n'avait pas besoin de conseis. Elle aimait son style, aimait les vêtements qu'elle achetait et ne faisait pas de faute de gout selon elle. Et puis, Elena aimait dire que tous les vêtements lui allait. Oh bien sur, elle n'appliquait jamais cette théorie lorsqu'elle avait un pull informe couleur caca d'oie. Elena ne releva toutefois pas sa remarque - non, c'était le role des ados d'être relous et déplacés ! - et regarda de son coté quelques vêtements sans grande attention tout en déclinant gentiment la proposition d'Elin, qui devait déjà se douter d'un refus catégorique. Et puis, elle en était sure que si elle avait accepté, Elin lui aurait mit sous le nez les pires horreurs du magasin, rien que pour narguer et se moquer de sa voisine. Certes, Elena n'avait pas le QI qu'un génie mais elle n'était pas stupide à ce point.
« Oh non, je ne veux pas te prendre de ton temps ! Je vais me débrouiller toute seule, comme une grande. »
D'ailleurs, Elin semblait concentrée sur ses trouvailles, mettant le magasin sous dessus-dessous, lorsqu'elle passait en revue tous les vêtements pendus aux cintres qu'elle faisait défiler à toute vitesse sur la barre de fer. Qu'elle se trouve des choses à elle, si elle était si passionnée dans sa recherche du parfait petit pull qui mettrait sa potrine en valeur. Poitrine dont un badge Elin brillait sous la lumière du magasin. Tiens, tiens.
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| | Sujet: Re: Elin, pour vous servir ! Lun 12 Juil - 21:35 | |
| Des goûts douteux ? Des goûts douteux… Elena n’avait pas peur de jouer avec le feu. Oh, qu’elle la tentait vilainement ! Elin se contenta pour seule réponse de renvoyer le même sourire que celui d’Elena, sauf que celui-ci était plus gracieux tout simplement parce qu’il venait de la jeune fille qui ne connaissait pas encore les affres du temps : elle n’avait pas encore de rides, ses seins tenaient en place et elle avait la vie devant elle !
Bon d’accord, elle exagérait, car Elena n’était pas très vieille et plutôt jolie. Seulement, Elin jugeait les gens sur l’opinion qu’elle s’était fait d’eux : si elle ne les aimait pas, elle les trouvait moches. Pour l’instant, la jeune femme l’indifférenciait légèrement, mais elle n’allait sûrement pas tarder à changer d’avis.
Mais en soi, la Van Wagner n’était-elle pas la mieux conservée des mères de Magnolia Cresent ? Elin les passa mentalement en revue. Sa propre-mère avait beau être une femme de belle prestance, elle n’avait rien d’attirant. Elle faisait partie de ces femmes qui avaient renoncé à tout à la naissance de leur premier enfant, ou dans le cas présent, à l’adoption d’une sorte de mini Godzilla abandonnée par ses parents d’origine. Judith Livingstone ? En plus d’avoir mis au monde un monstre du nom de Christian, c’était l’exemple typique de la femme mal baisée et frustrée qui se réfugiait dans la cuisine et le jardinage pour sauver des apparences déjà mortes. Katlin Evans ? C’était un peu le même genre, sauf qu’elle n’avait pas d’enfant célèbre. Elle avait cependant le mérite d’avoir engendré un beau gosse nommé Nathaël, qui avait pendant un moment fait chavirer le cœur de Nora Jane, au grand dam d’Elin qui assistait impuissante à l’évolution de sa sœur, sœur dont elle avait justement stoppé l’évolution.
C’était un amour de petite fille, bien heureusement. Elin, quant à elle, et ce même si elle l’a ouvertement dragué, n’a jamais souhaité sortir avec lui. S’ils avaient eu une relation, cela aurait été uniquement pour rendre jalouse sa jumelle qu’elle avait eu peur de perdre à l’époque où le cœur de cette dernière battait pour le jeune homme. Et puis il fallait dire que pour jouer les grandes, sortir avec un gars plus âgé était fortement recommandé…
Qui restait-il… ? Ah oui, Suzie Dekker. Si transparente que la jeune fille n’y avait même pas pensé. Le seul moyen de se faire remarquer qu’elle connaissait était de faire des bouffonneries. C’était ce qu’elle était : une bouffonne. Quant à la mère McClair, mieux valait ne pas en parler… Elle était probablement pire que la vieille Livingstone et devait cacher entre ses jambes une toile d’araignée tissée pendant des années d’abstinence sexuelle. La dernière fois qu’elle les avait écartées devait remonter à la naissance de leur dernière fille, soit treize ans.
Elle n’avait pas d’opinion toute faite sur Johan Robinson, au contraire elle préférait rester neutre car la malédiction de Magnolia Cresent voulait qu’elle soit une vieille fille comme toutes ses habitantes, mais elle lui inspirait la sympathie. Elle semblait accorder assez d’attention à ses enfants pour qu’Elin les envie, malgré les apparences.
En définitive, Elena était la seule mère sexy du quartier. Ah, non, peut-être pas… Il restait cette nouvelle arrivante aux airs hispaniques, la mère de ce petit niaiseux de Dean. Ça, c’était du canon !
En tout cas, Cherry Brown était bien plus séduisante que cette femme, qui apparemment prenait un malin plaisir à lui rappeler à quel point Elin était seule. Intentionnellement ou pas, elle l’avait vexée, c’est pourquoi elle agita de plus en plus nerveusement les vêtements, à défaut de faire transparaitre sa peine sur son visage. Tant pis : elle allait la prendre à son propre jeu. Elle s’arrêta et posa une main sur une hanche, scrutant la blonde.
- Et non, ils ne sont pas là ! Mais je vois qu’au moins, je ne suis pas la seule dans ce cas-là !
Elle tira alors un sourire mi-narquois, mi-compatissant. Elle n’était pas amie avec Sara, mais la connaissait de vue et la trouvait plutôt mignonne. C’était la petite copine de William, un de ses camarades de classe et le frère de l’autre taré de Christian. Elle ne le connaissait pas non plus mais avait été amenée à lui parler quelques fois dans le cadre scolaire. Ils semblaient filer le parfait amour, mais afin d’enfoncer le couteau dans la plaie, l’adolescente demanda rapidement pour éviter une réponse trop en avance d’Elena :
- Je suppose que Sara est avec William. Ils vont bien, tous les deux ?
Elle pencha la tête sur le côté pour faire croire qu’elle était attendrie par leur petite histoire de cœur, alors qu’au fond elle savait que ce genre de relations ne durait jamais. Ceci-dit, la concernant, elle préférait ne pas songer à la longévité du couple qu’elle formait avec le beau Richardson. Si on se basait sur leurs personnalités opposées, alors ils ne feraient probablement pas long feu…
- En fait, je ne suis pas vraiment là pour faire du shopping.
Profitant des deux dernières remarques d’Elena, Elin enleva l’écharpe qui la recouvrait pour finalement révéler son badge, le tout dans une atmosphère digne d’une scène où Clark Kent déboutonnerait sa chemise, affichant fièrement le S de son costume de Superman. Tout en l’indiquant du doigt, elle précisa :
- Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à me demander !
Au départ, cela l’aurait complètement embarrassée que sa voisine lui demande de l’aider, mais c’était désormais avec fierté qu’elle arborait ce badge sur lequel était écrit son prénom. Elle avouait son poste par pure stratégie : elle se plaçait clairement en position de supériorité par rapport à Elena. On avait beau dire que le client était roi, et Elin était la première à le penser, son opinion à ce sujet avait littéralement changé pour aujourd’hui. Et puis bon, il valait mieux qu’elle l’admette d’elle-même plutôt que cela ne vienne d’une de ses traitres de collègues ou de la blonde elle-même.
Tout en continuant à farfouiller par-ci par-là, comme pour montrer qu’elle s’amusait beaucoup dans cette boutique et était épanouie au travail, contrairement à la serveuse, elle s’exclama :
- Ah, c’est vraiment super ! Ma collègue là-bas m’a expliqué de quelles réductions je disposerais en travaillant ici. Ça donne envie, hein ?
Elle avait volontairement pris un air idiot pour qu’Elena ne suspecte pas qu’elle disait tout ça en toute volonté… Jouer l’idiote était si facile quand on s’appelait Elin Hamilton, après tout ! |
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| | Sujet: Re: Elin, pour vous servir ! Mer 14 Juil - 12:00 | |
| Elena haussa les épaules, oui elle faisait les boutiques seule, mais elle préférait ça qu'être mal accompagnée. Sara était avec William, Cherry était allée voir Jake à son travail, London & Jersey avait un shooting ensemble à Miami, Olive trop horrifiée par le scandale de Dirty Secret, Joy se remettait encore de la soirée de la veille etc ... Oui, Elena était un peu seule ses temps-ci et vu qu'elle était plus détestée qu'aimer dans ce quartier si traditionnel, Elena devait s'en contenter. Au moins, lorsqu'elle faisait les boutiques seule, elle n'avait pas à souffrir intérieurement lorsque ses copines friquées l'amenaient dans les boutiques beaucoup trop chère pour elle. Elle se souvint alors de cette époque où elle avait la carte à débit illimité ou presque de son ex-fiancé ou lorsqu'un de ses petits-ami du moment l'emmenait faire les boutiques. Que du bonheur ! Malheureusement, depuis qu'elle avait rompu avec le richissime Holden Turner, Elena ne pouvait faire ce genre d'achat que dans ses rêves. Rah ! Quel malheur d'être pauvre !
« Oui oui ils vont bien. »
Elena n'avait pas envie de parler de Sara. Voir autant de couple autour d'elle la déprimait un peu à vrai dire. Même si elle restait séduisante, il était dur pour Elena ne construire une relation durable, surtout avec une fille adolescente dans ses pattes. Peut-être lorsque Sara irait à l'université ? Mais ça serait deux ans, deux ans qui viendront atténuer sa fraicheur et accentuer les rides qu'elle feignait d'ignorer. Pourtant l'instant, Elena se contentait d'aller d'aventure en aventure, sous le regard désespérée de Sara et accusateur des ménagères du quartier. Quoi ? Ce n'était pas parce qu'elles s'étaient enfermées dans leurs petites vies monotones que la jeune maman allait faire de même.
« Et toi de ton coté avec Zain ? »
Elena lui retourna alors la question, puisque son interlocutrice avait un petit ami. Elena espérait qu'Elin ne lui retournerait pas la question, elle ne se voyait pas mentionner sa vie sentimentale et sexuelle à une vendeuse de 17 ans. Même si elle devait être au courant avec sa mère qui s'obstinait à s'acharner sur elle avec son petit club de mamans qui prétendaient toutes au titre de meilleure ménagère du quartier. La seule qui pouvait la comprendre était la nouvelle arrivante, Cherry Brown, la jeune et séductrice, maman du petit Dean. Mais même à elle, elle n'avait pas avouer ses petits vices de harpie.
« Oui génial. Comme ça tu pourras acheter cette veste que tu aies tant. »
Pourquoi n'avait-elle pas postulé au centre commercial plutôt qu'au Gordon Coffee ? C'était beaucoup plus calme et Elena ne s'épuisait pas à nettoyer les tables et surtout, elle n'aurait pas à porter cet horrible uniforme jaune délavée en polyester que son patron Charlie lui obligeait à porter, enlevé toute once de sexitude qui restait chez la jolie blonde. Bon elle exagérait un peu, il lui allait mieux qu'à ce boudin de Karen, sa collègue qu'elle avait envie d'entarter, et il lui arrivait même de se faire draguer lors de son service, et même si ça faisait toujours plaisir, Elena attendait toujours la fin de la journée pour retirer cette robe qui était censé faire rétro mais qui était plutôt démodée. Elle avait longuement argumentée l'échange de cet uniforme contre un autre beaucoup plus sexy qui attirerait les clients, genre mini short et t-shirt moulant à la True Blood. Mais Charlie y tenait à ses uniformes et disait que ça s'accordait avec les murs jaunes du café. Pff, Elena n'avait pas réussi à gagner cette bataille là, mais revenait régulièrement sur le sujet.
Mais surtout, si elle avait travaillé au Gordon Coffee, c'était qu'au centre commercial, elle aurait dépensé toute sa paie, poussée par les réductions accordées aux employés. Là-bas, elle ne pouvait avoir que du café et des gaufres à l'oeil. Et les gaufres ce n'était pas bon pour la ligne, donc seulement du café. Même si elle dépensait une partie de son salaire en chaussures, sac et autres pulls, la grosse partie revenaient à l'entretien de Sara, la maison et payer les factures. Elena était fière de sa maturité, même si pour toute autre personne, c'était tout à fait normal. Et puis lorsqu'elle cherchait du travail deux ans auparavent, le centre commercial n'embauchait pas. Et elle n'allait pas quitter le café où elle s'était finalement habituée pour risquer de ne plus rien trouver après. Plus de job, plus de robe !
D'ailleurs, elle était venue pour une robe. L'été commençait à pointer son bout de son nez, et la chaleur devenait de plus en plus intense à Magnolia Cresent. Cacher ses jambes dans des jeans était juste désormais impossible. Et montrer ses gambettes, Elena adorait ça. C'était une des parties de son coprs qu'elle aimait le mieux. Même si elle n'était pas particulièrement grande de taille, Elena aimait les mettre en valeur. Et c'état moins vulgaire qu'un plongeant décolté, même si elle se l'accordait de temps en temps, pour sortir.
« Tiens puisque tu es là tu vas pouvoir m'aider. Qu'est-ce que vous avez reçu comme robe les derniers temps ? »
Elena marcha un peu, regardant les pulls qui pendaient, en secouant la tête. Elle fit demi-tour pour se mettre face à Elin, tout en souriant. Elle était vendeuse non ? Elle était là pour accomplir ses moindres petits désirs, et ce qu'elle désirait pour l'instant c'était trouver une robe.
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| | Sujet: Re: Elin, pour vous servir ! Sam 17 Juil - 23:27 | |
| Comme si Elin avait envie de lui parler de sa vie sentimentale, tout en sachant pertinemment que cela importait guère à sa voisine, à part peut-être pour les commérages. Ou... Peut-être pas, en fait, car Elena Van Wagner semblait assez souvent au cœur de ces ouïes-dires et autres rumeurs et potins à deux balles. Elle avait été prise en cible par toutes les mères ridées et frustrées de Magnolia Cresent, y compris la sienne.
Tout allait parfaitement bien avec Zain : il était gentil, attentionné, à l'écoute, charmant, câlin et une flopée d'autres qualités qui ne manquaient pas de ravir la jeune Hamilton. Ce qui allait moins bien dans cette relation, ceci-dit, c'était elle. Elle ne cessait de douter de l'avenir de leur couple en ce moment, et ne remettait sûrement pas en cause l'engagement du beau blond, au contraire. Elle doutait d'elle-même et de ses vertus, c'est-à-dire absolument aucune. Elle craignait qu'il réalise un jour qu'elle ne servait strictement à rien et qu'elle se construisait une image factice, et finisse par la quitter. Ce serait pour elle un anéantissement total : il était le seul être humain capable de la faire se sentir belle, forte, aimée. Nora Jane était cependant une rivale de taille et lui faisait ressentir toutes ces choses d'une façon bien à elle : en se faisant toute petite, timide, limite inexistante pour lui laisser le champ libre en toutes les matières.
Avec simplicité et courtoisie, elle répondit, confiante :
- Oui, oui, tout va bien. On passe beaucoup de temps ensemble.
C'était le cas de le dire... Sa vie se résumait en effet à deux personnes : Nora Jane, sa jumelle, sa moitié, sa vie et Zain, son petit copain. Lorsqu'elle n'était pas avec l'un, elle était avec l'autre. C'est pour cela qu'elle tentait de s'entourer d'autres personnes, aussi désagréables soient-elles. Que ce soit Clyde Ainsworth et ses avances obscènes et les soeurs McClair qu'elle s'était totalement mises à dos comme toute la communauté religieuse de ce quartier suite à l'incident à l'église, en passant par la soeur ainée de son cher et tendre et London Sheppard, jusqu'ici la seule qui l'acceptait, toutes ces personnes n'étaient pas réellement des bouches-trous mais... presque.
Elena se tenant devant elle, le visage familier de Sara fit surface dans l'esprit de la jeune fille, et elle se demanda alors ce qui avait fait qu'elles n'avaient jamais été amies. Elles n'avaient pas non plus l'air de se détester... En réalité, Elin était tout à fait indifférente à la petite blonde. Elle la trouvait jolie mais n'avait strictement pas envie de se lier d'une quelconque amitié avec elle. Si elle le faisait, cela serait uniquement afin de s'entourer encore plus et augmenter sa côte. Quant à son petit ami, William, c'était le frère de Christian Livingstone, alors autant dire qu'elle n'avait aucune envie de trop l'approcher, même si elle était obligée de le côtoyer à cause de l'école.
Elle pensait, elle pensait aux jeunes alors que celle avec qui elle conversait était vieille ! Qu'est-ce qu'elle pouvait se perdre dans ses pensées... Mais la vieille blague d'Elena la ramena à la réalité. Ne sachant pas vraiment comme prendre cette pique, qui était soit amicale, soit mauvaise, Elin sourit tout en regardant cette veste avec horreur. Elle eut un geste de dégoût avant de rire à nouveau, comme pour signifier que la vanne de la blonde ne l'atteignait pas et qu'au contraire, elle la prenait avec humour. Scrutant la taille de la jeune femme, elle s'exclama :
- Oui, je vais tirer beaucoup d'avantages de ce boulot, ce qui n'est pas le cas de tout le monde apparemment ! Je suppose que vous n'abusez pas trop sur les donuts, n'est-ce pas ?
Eh oui, c'était un compliment venant d'Elin, et ils étaient rares ! Elle avait beau aimer Zain, elle ne lui disait presquejamais. En général, ses compliments étaient tout à fait faux, mais celui-ci elle le pensait réellement. Comment nier que cette femme étai bien foutue ? Peut-être qu'elle avait des petits seins dont les tétons louchaient légèrement, mais elle ne pouvait pas en juger, alors elle jugeait sur ce qu'elle pouvait voir, à savoir la superbe taille de la trentenaire.
D'ailleurs, elle avait beau lui avoir trouvé un corps de rêve, elle commençait à l'agacer méchamment. Bon, c'était son travail de la servir, mais elle n'aimait pas être traitée comme une boniche. Chez elle, à part le coin de sa chambre, elle ne rangeait rien. Elle était terriblement maniaque, mais uniquement pour ce qui la concernait de très près.
La jeune vendeuse ne détestait pas sa cliente, qui lui sourit d'ailleurs, même si elle ne sût pas comment prendre ce sourire : était-ce une façon de la rabaisser au rang de servante ou une invitation à une petite conversation entre filles et aux flatteries des essayages de vêtements ? Quoi qu'il en soit, c'était son travail, alors autant vendre !
- Si vous voulez bien me suivre...
S'avançant dans le magasin, elle se dirigea tout bêtement vers le coin où étaient disposés les derniers articles du moment. Une fois devant, elle leva le bras sur une robe, en caressant le tissu et s'exclamant :
- Ce sont les dernières qu'on a reçues. Elles sont plutôt courtes, ça doit être ce que vous cherchez ?
Elle avait beau ne pas dire cela méchamment, elle insinuait tout de même que la jeune mère était comment dire... un peu chaudasse sur les bords ? On lui prêtait une relation avec Nathael Evans. Quelle honte tout de même. Elin n'aurait pas aimé que tout le quartier soit au courant que sa mère s'était tapée un petit jeune. Pauvre Sara... Cette femme réfléchissait-elle ou se laissait-elle aller à l'instinct ? Non, vraiment... Elle la comprenait en tant que femme, mais en tant que mère, elle devait penser pour deux !
Elin était un peu du genre libre, sauf lorsqu'elle s'engageait avec quelqu'un. Pour preuve : elle avait perdu sa virginité à quinze ans afin de dire qu'elle était désormais une vraie femme. Cependant, elle ne concevait toujours pas que l'on renonce à sa féminité pour être mère. Elle ne blâmait donc pas Elena pour sa désastreuse réputation, elle y faisait tout simplement allusion. Cependant, bien plus qu'une réputation, c'était une réalité : le coup des jeunes qu'elle se tapait, elle l'acceptait un peu moins. Mais bon, c'était une cliente, c'est-à-dire de l'argent !
Se rappelant soudain qu'elle était une vendeuse, elle empoigna une robe au hasard et l'étendit face à Elena, lui plaquant même contre le corps. Elle tira une petite moue, faisant non de la tête et la rangea.
- Non, trop long?
Elle s'empara d'une autre robe et la posa également sur le corps de la jeune femme. Ayant du mal à la visualiser dedans, elle la plaqua complètement, aplatissant le tissu et palpant la poitrine de la cliente, ce qui eut pour effet d'amuser la petite bridée et la jument au sourire aussi large que le clitoris de Renata Ciccone.
- Il y a quelque chose qui cloche... Ah ! Trop long !
Elle se mit alors à faire défiler les cintres une nouvelle fois, emportée dans une frénésie qui l'amusait au plus haut point. C'était comme habiller une Barbie géante, la grosse poitrine en moins. |
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| | Sujet: Re: Elin, pour vous servir ! Jeu 22 Juil - 14:12 | |
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Elena haussa les épaules, elle s'attendait à une réponse pré-fabriquée de ce genre, et puis il n'y avait pas de raison à ce que ça aille mal ! Jeunes et amoureux ! Les relations lorsqu'on était ado était tellement facile, même si certains se donnaient des airs compliqués pour faire genre. Mais elle était passée par là et ça se résumait facilement : on sort et rompt ensemble pour un rien. Oh elle ne disait pas qu'entre Elin et Zain c'était comme ça, elle ne les connaissait pas assez pour leur coller une étiquette. Mais en tout cas, entre William et Sara, ça s'était un peu fait du jour au lendemain. Du genre, je me réveille et tiens, je vais sortir avec untel ! Elena avait remarqué que ça se faisait souvent comme ça, chez les ados. Sur un coup de tête. Au moins, eux profitaient de la vie, pas comme elle qui devait se cacher de sa fille. On dirait que les situations sont inversées chez les Van Wagner !
« Tant mieux pour vous. J'espère que ça va durer. »
Que c'est innoncent, un amour adolescent ! Ca rendait Elena nostalgique? Croire qu'on avait rencontré l'amour de sa vie alors qu'on connaissait son partenaire depuis deux semaines, rêver de romance et de bal de promo. Ah l'adolescence, quelle période spéciale ! On est plein d'illusion et lorsqu'on grandit, on se dit "Qu'est-ce que j'étais con !" Elena n'échappait pas à la règle, et lorsqu'elle se replongeait dans ses souvenirs, elle se disait à la fois que c'était une époque merveilleuse et un cauchemar ambulant. Elle avait fait des mauvais choix, de mauvaises actions, mais essayait de garder en vain de bons souvenirs. Elena, vous l'auriez soit admirée, soit détestée. C'était le parfait stéréotype de la petite lycéenne américaine. Blonde, populaire, et si c'était de nos jours, elle aurait été capitaine des cheerleaders pour compléter le tableau. Bon, elle avait aussi été insultée, moquée et montrée du doigt au fur et à mesure que son ventre grossissait, mais le lycée restait tout de même un bon souvenir pour madame Van Wagner. Elena avait espéré que sa fille suivrait ce chemin, mais d'après ses récits, elle n'était pas aussi bien intégrée qu'elle le voudrait.
Elena eut un sourire, en effet, le Gordon Coffee n’était pas l’endroit rêvé pour avoir des avantages pour compenser son si bas salaire. Le café la rendait surexcitée, les donuts la faisaient grossir, elle en rapportait que des rares fois pour Sara, lorsqu’elle y pensait. Elin, elle, avait plus de chance ! Travailler dans une telle boutique, certes ce n’était pas Chanel ou Balenciaga, mais elle était sympa cette boutique tout de même, sinon elle n’y mettrait pas les piess. Beaucoup de pièces de sa garde robe venaient de cette boutique, et Elena se disait soudainement qu’Elin avait bien de la chance, et que si elle grattait un peu plus l’amitié, peut-être qu’elle lui ferait profiter de sa réduction ? Elena secoua vivement la tête, ayant honte d’avoir eu ce genre de pensée, irréalisable. Parler plus de 10 minutes avec Elin était déjà un exploit, elle n’avait sûrement rien à dire aux ados du quartier. En particulier aux filles.
Elin la dirigeait alors vers l'avant du magasin, là où était disposée la nouvelle collection et les nouveaux arrivages. Elena n'avait pas mit les pieds ici depuis un moment, évitant de faire du lèche vitrine lorsque son compte en banque était dans le rouge, c'était bien trop tentant et douloureux. Quel malheur d'être pauvre ! Elena regarda soudainement Elin d'un mauvais oeil. Elle n'avait pas ce problème elle, les Hamilton, comme presque toutes les familles du quartier était une famille avec des moyens, aisée. Les Van Wagner faisaient tache dans cette banlieue bien trop riche pour elles, mais la belle voiture d'Elena faisait illusion, même si tout le monde connaissait les problèmes d'argent de la famille.
Elena regarda ce qu'Elin lui proposait, en lui posant des robes sur son corps, sans ajouter quelques commentaires. Elle lui demanda ce qu'elle cherchait, mais répondit à sa place. Avant même qu'elle ait eu le temps d'étudier la robe, Elin avait décidé pour elle, que non, ça ne lui convenait pas. N'était-ce pas à la cliente de choisir ? Elena n'avait pas vraiment d'idée en tête, et oui elle cherchait une robe, et elle ne voulait pas qu'elle lui tombe au mollet pour ne pas ressembler à Angelique, mais elle ne cherchait pas une micro robe non plus.
« Pas particulièrement non. »
Elena eut un petit rire, alors comme ça, sa réputation d'allumeuse était déjà fondée. Elin parut elle-même étonnée, son regard en disant long, comme pour dire "Ah vraiment ? C'est pourtant votre genre !". Et bah non. Et puis merde, une vendeuse depuis quand ça vous juge ? Elena était un peu agacée de cette image qu'elle refletait, après tout aujourd'hui elle avait un jean normal non ? Et puis elle n'allait pas s'habiller comme les McClair non avec leurs cols roulés et leurs jupes au dessous du genou.
« Je n'aime pas beaucoup ce que tu insinues, Elin. »
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| | Sujet: Re: Elin, pour vous servir ! Dim 25 Juil - 3:34 | |
| Malgré la réponse préfabriquée d’Elena, Elin fut touchée. Elle se fichait bien de ce que venait de lui dire sa cliente, en réalité. Non, ce dont elle était ravie, c’était d’avoir trouvé la perle rare. Elle avait beau lui avoir mis le grappin dessus pour rassurer sa petite personne et se sentir réconfortée, et surtout pour ne pas perdre Nora Jane, elle s’était malgré tout attachée à lui. Elle ne l’aurait pourtant pas pensé au départ. De prime abord, c’était purement physique car à ses yeux, il était le plus beau mec du quartier. Elin avait eu sa période mauvais garçons et marginaux, mais en fin de compte, ces garçons n’avaient pour eux qu’une belle gueule. C’est ce que lui avait fait réaliser Zain : il n’y avait pas que le physique qui comptait. Elle n’aurait jamais pensé tomber amoureuse d’un garçon aussi calme. En fait, elle se voyait plus finir avec quelqu’un comme ce porc de Clyde Ainsworth, et s’enfermer dans une relation purement physique. Seulement, là, le jeune couple combinait amour parfait et sexe divin. L’adolescente réalisait qu’elle l’aimait bien plus qu’elle n’aurait pu le croire. La durée de leur couple ? Elle sentait qu’elle allait tout foirer d’une façon ou d’une autre, alors elle profitait autant que possible des moments qu’elle pouvait passer en compagnie du beau blondinet.
Les robes défilaient devant les yeux de la jeune vendeuse. Son petit ami ne lui avait encore rien dit à ce propos, mais elle se demandait s’il appréciait réellement ses tenues affriolantes. Mais bon, il fallait au moins cela pour ressembler aux beautés du quartier, telles que London Sheppard ou Diana Ciccone, qui n’hésitait pas à exhiber sa plastique de rêve sur la pelouse de son jardin. Impossible donc pour Elin et ses rondeurs d’éviter le complexe… En réalité, elle n’était pas totalement ronde, mais on ne pouvait pas nier qu’elle avait quelques formes dont elle se passerait. Elle aimait beaucoup sa poitrine et ses seins retombaient plutôt bien. Ils épousaient parfaitement la forme de ses soutiens-gorges. Le reste de son corps, cependant, était disgracieux aux yeux impitoyables de sa propriétaire : elle avait de légères poignées d’amour qui se voyaient surtout lorsqu’elle se trouvait assise. La graisse formait une petite bouée autour de son bassin. Ses cuisses étaient de trop à son goût, mais elle n’hésitait pas à les laisser prendre l’air dans des mini-jupes qui la serraient. Après tout, c’était soit ça, soit montrer son nombril et son petit ventre rebondi. Le choix était donc vite fait…
Il n’y avait rien à faire : toutes les robes étaient bien trop longues pour qu’Elena puisse montrer son cul en toute impunité, rejetant ainsi la faute sur ses vêtements et non sur sa volonté de l’exhiber. Elle ne la blâmait pas réellement. Non, elle pensait bien plus de mal des Evans, McClair et compagnie. C’est pourquoi la dernière remarque de sa voisine l’agaça. Elle soupira, fit vagabonder son regard à travers la boutique pour finalement le poser sur la jolie blonde.
- Ah oui ? Vous avez donc compris ce que j’insinue, dit-elle avec un air qu’elle arborait rarement : l’assurance. En effet, désormais, elle semblait plus ou moins hautaine tout en restant très terre-à-terre. C’était une toute autre Elin.
Elle soupira à nouveau et se retourna pour reposer la robe qu’elle avait en main, qui était plutôt jolie d’ailleurs. Elle pénétra le regard de la blonde et, restant muette un moment, finit par dire :
- Est-ce que je dois comprendre qu’il y aurait une part de vérité dans ce à quoi nous pensons toutes les deux ? Sincèrement, vous ne pensez pas que lorsqu’une réputation nous précède, on l’a méritée ?
La réputation d’Elena était de loin l’une des plus flatteuses du quartier, et ce à quoi aspirait Elin. Difficile à croire, en effet… Qui pourrait bien vouloir se faire détester ? Eh bien, Elin Hamilton le désirait. La mère Van Wagner ne semblait pas se rendre compte de la chance qu’elle avait. Elle avait beau être détestée par une bonne majorité du quartier, on parlait d’elle, que ce soit en bien ou en mal. Elin travaillait dur pour aboutir à ce résultat, pour atteindre un tel niveau de popularité. La jeune fille souhaitait être sur toutes les bouches des habitants culs pincés de Magnolia Cresent, mais même Renata Ciccone et son service de pipes express rencontraient un plus franc succès que les dérapages contrôlés de la brunette. Pourtant les jumelles excitaient les mecs, non ? Elle n’irait pas jusqu’à tripoter sa sœur pour s’attirer les faveurs de mâles comme Clyde, mais elle pouvait au moins en tirer quelques avantages, comme se vanter d’être la jumelle sexy, quelque chose comme ça.
Elena le prendrait certainement mal et y verrait probablement une insulte à son égard, mais Elin parlait en toute neutralité, et cela se voulait peut-être même flatteur. Cela l’amusait quand même de montrer son réel caractère : elle ne se forçait ni à avoir l’air cruche, ni instruite.
- Vous n’aimez pas votre réputation ? Il me semble pourtant que vous avez tout fait pour l’obtenir. Vous devriez en être fière, vous savez.
Bon, d’accord, elle enfonçait un peu le couteau dans la plaie, mais tout ce qu’elle disait était la vérité. Tout comme Renata méritait un pénis en or massif pour tous les autres en chair qu’elle avait engloutis, Nora Jane méritait qu’on lui colle cette étiquette d’intello coincée. On pouvait changer, on pouvait montrer une autre facette de soi aux gens, mais non, on préférait se plaindre de sa réputation désastreuse… Certaines personnes, comme Clyde, semblent l’avoir compris depuis bien longtemps. L’abominable Christian Livingstone aussi : c’était le brave flemmard de Magnolia Cresent. Celles qu’on désignait de mal baisées frustrées et snobs n’avaient également rien fait pour casser cette image qu’on avait d’elles, et ce n’était sûrement pas en soignant son jardin et son intérieur qu’elles y parviendraient.
La main gauche fermement posée sur ses hanches, la jeune fille attendait fermement la réponse de son interlocutrice mais ne s’attendait pas réellement à quelque chose de très profond : elle s’exciterait sans doute sur elle en disant que sa réputation était infondée et que les gens feraient mieux de se mêler de leur vie. Cela lui éviterait de réfléchir et, surtout, lui permettrait de penser à la super robe dont elle rêvait. Ça aussi, elle l’avait mérité ! Comment osait-elle alors se plaindre des insinuations faites par une voisine ? C’était quand même assez ironique. |
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| | Sujet: Re: Elin, pour vous servir ! Mar 27 Juil - 1:59 | |
| Elena croisa les bras sur sa poitrine, tout en regardant Elin. Non, décidement, elle n'aimait pas qu'on la juge. Pourtant, elle vivait dans une banlieue américaine, où la spécialité était petits ragots et jugements hâtifs. Que faisait-elle là alors ? Après trois ans passé ici, Elena avait appris à apprécier le quartier. Elle s'amusait des regards lancés par les mères de famille, des sourires des jeunes femmes, et le rire des amis qu'elle s'était fait ici. Ce n'était pas si mal, quand on connaissait les gens qu'il fallait. Si Jersey Livingstone, London Sheppard et Annabel Moore n'étaient pas là, que ferait-elle ! Elena serait surement vite partie de cette ville où elle s'était installée presque par hasard. Oh bien sur, il y avait des personnes qu'elle aimait moins, comme les McClair, Kennedy Smith, Heather Hamilton, et Elin Hamilton à présent. Oui, elle avait décidé depuis 5 secondes qu'elle n'aimait plus la jeune vendeuse, qui s'amusait de la situation.
N'était-elle pas là pour vendre ? Difficile de le faire lorsqu'on lance de telle insultes au visage de la cliente ! Elena hésitait entre la gifler ou lui crier dessus, à moins de tourner les talons sans prendre la peine de répondre. Elena regarda Elin de faut en bas, se demandant bien d'où venait son culot de parler ainsi à sa cliente, et ensuite à une adulte, aussi peu responsable qu'elle l'était, il était tout de même marqué 32 ans sur son permis de conduire, à son grand damn. Elle préférait arrondir à 30 ans, plus les années défilaient. Ca faisait 2 ans qu'elle répétait qu'elle avait 30 ans aux premières rencontres. Elena se regarda dans une des glaces qui meublait la boutique. Son reflet montrait une femme blonde, plutôt bien conservée lorsqu'on connaissait son age. Cette image ne serait bientôt plus qu'un souvenir ! Les années passaient si vite, hier encore elle avait 25 ans, et le jour d'avant 16. Rah ! Nostalgie, quand tu nous tiens ! Elena détestait ses moments là, et détestait Elin à l'instant pour l'avoir mis dans de tels états. Elena se tourna vers sa vendeuse, et lui lança un regard froid.
« Difficile de ne pas comprendre avec de tel propos. »
Elle était blonde, mais pas conne pour autant. Elle qui pensait qu'Elin la verrait peut être différement, une femme liberée et pas la cougar du quartier. Après tout, Elin et Elena, ça commence pareil non ? Dans la vie comme dans le prénom. Elin faisait penser à Elena lorsqu'elle était jeune, au bras d'un beau garçon, fière d'elle mais anxieuse à l'intérieur. Un peu délurée, toujours partante à faire n'importe quoi, des frasques qu'on entendait dans tout le quartier, oui Elena et Elin se ressemblait assez au niveau caractériel ! Et Elena pensait franchement que l'adolescente la comprendrait. Mais elle s'était faite des idées, Elin la voyait exactement comme les autres habitants du quartier, surement dictée par une vision déformée de sa chère môman.
« Je ne l'ai absolument pas cherché, si c'est ce que tu veux dire. »
Elena s'était contenté de vivre sa vie. Ce n'était pas de sa faute si ses voisins s'amusaient à la suivre comme un feuillon télévisé diffusé à 13h ou le matin, remake de Des jours et des vies ou des Feux de l'Amour. Voilà ce qui noircissait le tableau, les voisins trop curieux et non les actions de Madame Van Wagner. Les gens aime bien parler c'est tout ! ! Il fallait toujours qu'il y ait un ragot croustillant dans le coin, une histoire à raconter. Pas étonnant que le site Dirty-Secret marche si bien avec de tels vautours ! Elena les aimait bien, il fallait bien l'avouer!, mais à petite dose ! Et seulement lorsqu'elle était hors propos. Ce n'était pas toujours agréable de lire ses initiales sur ce site.
Finalement, après un moment de silence, Elena haussa les épaules et répliqua, comme pour se défendre :
« Je ne fais rien de mal après tout. »
Après tout, c'était vrai ! Elena avait bien le droit de s'amuser, avant qu'elle ne devienne vieille, ridée et repoussante. Idée qui lui faisait peur, très peur. Sans sa beauté, que lui resterait-il ? Et ne lui sortez pas un blabla à l'eau de rose sur la beauté intérieur et encore moins Sara ! Dans deux sans, Sara serait à l'université, et Elena serait encore une fois toute seule. Autant trouver du réconfort et de la compagnie dès maintenant ! |
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| | Sujet: Re: Elin, pour vous servir ! Mar 27 Juil - 3:52 | |
| Comme c’était amusant… Elin n’en attendait pas moins venant d’Elena Van Wagner ! Elle était bien trop occupée à jouer les victimes de sa réputation alors qu’elle avait tout fait pour l’acquérir pour réaliser qu’Elin ne la jugeait même pas, bien au contraire : elle constatait. Même elle subissait le fait d’être la jumelle de Nora Jane. Cependant, elle faisait tout pour se débarrasser de cette étiquette de deuxième jumelle, c’est pourquoi elle était devenue la première jumelle la plus connue du quartier. On la rattachait certes souvent à sa rouquine de sœur, mais beaucoup moins que pour cette dernière, qui, quant à elle, était constamment associée à la brunette. Elle ne pouvait donc s’en prendre qu’à elle-même, tout comme Elena.
D’ailleurs, cela lui rappela une période de sa vie qu’elle avait préféré enfouir loin, très loin dans sa tête… Elle n’avait pas toujours été la forte tête qu’on connaissait, celle qui avait une grande gueule et qui se faisait remarquer. Elle n’avait pas toujours dominé Nora Jane, même si son contrôle sur sa sœur est indéniable et qu’elle n’a jamais cessé d’exercer une certaine pression sur elle. En primaire, en tout cas, c’était la petite et frêle Nora qui défendait sa jumelle avec hargne lorsque celle-ci se faisait brimer et critiquer par les autres enfants. Être la victime n’avait rien de plaisant… Elle avait en quelque sorte cette réputation auparavant, mais était parvenue à s’en débarrasser. Malgré tout, elle était consciente que ses agissements, et surtout sa faiblesse, l’avaient rabaissée à ce grade de bouc-émissaire, c’est pourquoi elle avait complètement revu son attitude. Aujourd’hui, les rôles étaient inversés entre les deux sœurs, mais au fond, Elin savait qu’elle dépendrait toujours de sa jumelle et que celle-ci était plus forte qu’elle. Pourquoi la miss Hamilton avait-elle besoin de maquillage et de vêtements affriolants, si ce n’était pour cacher le fait qu’elle ne valait rien ? Nora avait au moins pour elle, à défaut d’être populaire, l’intelligence et l’amour réel de ses parents. Ils ne l’aimaient pas parce qu’elle était leur fille, mais parce qu’elle allait probablement faire quelque chose de sa vie. Elin aspirait à être actrice, et elle n’avait aucun doute quant à ses talents de comédienne. Elle faisait en effet une très bonne actrice, surplombant peut-être même les dernières greluches d’Hollywood plus connues pour leur plastique de rêve que pour leur talent. Cependant, elle ne serait pas heureuse, car elle aurait beau avoir obtenu ce qu’elle souhaitait, elle manquait cruellement de qualités et on ne l’aimerait jamais pour ses valeurs, qu’elle n’avait pas d’ailleurs. Sur ce point, elle était terriblement jalouse de Nora Jane. Sa famille l’aimait pour ce qu’elle valait, et non pas parce qu’elle était sortie du même trou qu’eux ou qu’ils avaient le même sang. Elle adoptait cependant sa philosophie : changer pour ne plus être jugée. Elle s’était donc résolue à ne rien faire pour s’attirer les faveurs de sa famille et ne pas chercher à leur plaire. Ainsi, elle n’aurait plus à se plaindre s’ils ne l’aimaient pas ! Elle se réfugiait dans ses rêves de célébrité – mais aussi de passion car elle ne voulait pas que les bénéfices que cela engendrait – tout en sachant qu’elle serait toujours rongée de l’intérieur. Elle ne pouvait tout de même pas en vouloir à Nora Jane, qu’elle aimerait toujours et malgré tout.
Si elle avait su le fond de la pensée de la jolie blonde, l’adolescente aurait peut-être réagi … différemment ! De façon plus hypocrite, en tout cas. Trainer avec Elena Van Wagner était loin d’être un privilège, mais il lui permettrait au moins de gagner en popularité et, c’était sûr, elle entrerait dans un monde beaucoup plus adulte, celui qu’elle recherchait. Mais Elin ne savait pas encore lire dans les pensées. Elle ne voyait donc que ce qu’on pouvait lui montrer. Ici, en l’occurrence, Elena faisait preuve d’arrogance et se contentait de nier en bloc ce qu’affirmait la jeune fille. Elle se mentait à elle-même alors qu’Elin était persuadée qu’au fond, même la plus vieille des Van Wagner devait se rendre compte que tous les mots de l’adolescente n’étaient pas faux sous prétexte qu’elle était plus jeune qu’elle. L’âge n’avait rien à voir dans l’histoire, mais si c’était un argument suffisant pour la réconforter et se prouver quelque chose, alors soit… Même si elle ne lui avait pas dit, la vendeuse n’avait pas besoin du don de télépathie pour deviner que cela devait être un raisonnement typique de chez l’accro au shopping. Le regard qu’elle jeta à un miroir derrière la petite brune suffisait à le comprendre. Cette femme devait être obsédée par son âge et souhaitait vivre le moment présent avant qu’il ne soit trop tard. Des femmes comme Madonna ou Demi Moore ne suffisaient-elles pas à redonner espoir à toutes les vieilles de ce monde ?! Bon, d’accord, la chirurgie avait dû les aider, mais il ne faisait aucun doute que pour conserver un tel physique, il n’y avait pas que l’argent. Il fallait seulement savoir s’entretenir ! Si elles avaient subi autant d’interventions chirurgicales, elles ressembleraient plus à Michael Jackson qu’à une version plus vieille de ce qu’elles avaient pu être. À ce regard lancé à un miroir comme pour la réconforter, Elin tira un petit sourire, tout en baissant la tête comme pour les laisser entre eux.
En réalité, elle comprenait sa cliente. Ce qu’elle comprenait moins, c’était le fait qu’elle s’évertuer à le nier.
- Vous ne l’avez peut-être pas cherché, mais vous l’avez trouvé.
Elle avait dit cela d’un ton un peu plus complice, tout en maintenant tout de même une certaine distance. Elle ne cherchait pas à mettre Elena en confiance, elle voulait juste lui montrer qu’elle jugeait la situation et non sa personne. Mais bon, il fallait plus qu’une intonation pour lui faire comprendre cela… Elle ne doutait pas du quotient intellectuel de la blonde mais si celle-ci avait nié en bloc tout ce qu’on lui avait dit, elle ne devait pas être si futée que ça !
- Je n’ai jamais prétendu que vous avez fait quelque chose de mal. Vous êtes une femme, alors autant en profiter avant la ménopause.
Elle le concédait : c’était assez mesquin alors qu’elle ne tentait pas de déclarer la guerre. Mais c’était vrai, après tout, et même son interlocutrice devait penser la même chose. Si elle y voyait une attaque personnelle, c’était qu’elle se sentait blessée et donc que c’était vrai. Ou alors elle n’aimait définitivement plus sa jeune voisine. Tant pis, après tout, ce ne serait pas une grosse perte vu qu’elles n’avaient aucun lien qui les unissait. Cela aurait été plus dommage si Elin s’était entendue avec elle ou sa fille, mais ce n’était pas le cas. Pourquoi se plaindre alors ?
- Écoutez… dit-elle avec calme. Ne vous braquez pas, je ne vous ai pas jugée. Je disais juste que les rumeurs ne sont jamais infondées. D’accord, certaines putes comme Kathryn McClair en lancent peut-être pour le plaisir du ragot. Mais vous n’êtes jamais sortie avec des jeunes ? Vous ne vous habillez pas comme les autres mères, et c’est tout à votre honneur de ne pas subir les affres du temps. Mais… ne vous plaignez pas, après.
Oui, Elin avait été vulgaire, mais ça n’avait rien de nouveau, surtout si ses mots déplacés concernait la matriarche des McClair qui était, mais alors, une vraie salope. Elle était peut-être même l’exemple typique de la femme au foyer mal baisée qui se réfugiait dans la religion, un passe temps douteux, pour oublier à quel point son mari n’était plus doué au plumard. Elle était suivie de près par les Katlina Evans et même par sa propre mère. Pourtant, son père n’avait pas perdu tout son charme. Enfin bon, elle aimait autant ne pas en savoir davantage sur la vie sexuelle catastrophique de ses parents, qui les avait poussés à adopter une petite bridée.
En tout cas, la Van Wagner n’était pas du genre à attendre un autre article de Dirty Secret pour que l’on parle d’elle ! Si elle voulait échanger sa place avec celle d’Elin, elle n’avait qu’à le faire ! Ce n’était pas réellement ce qu’Elin souhaitait, cependant. On avait beau croire qu’elle était laxiste, mais elle voulait mériter ce qu’elle avait. Elle voulait donc travailler sur son image pour acquérir une certaine réputation, et pas que cela tombe du ciel.
- Vous savez… Je pense qu’on pourrait bien s’entendre.
Elle s’apprêtait à se prendre une veste, c’était un risque à prendre. Mais tant pis, elle aurait essayé. Elle rajouta tout de même, pour sa défense :[ /i]
- Vous n’êtes pas une vieille bonne femme en puissance propre au quartier ! J’dis pas que c’est mal, au contraire. Vous risquez par contre de faire de l’ombre à votre fille…
[i]Cela allait tout foirer. Elle essayait pourtant d’être sympathique, mais elle savait pertinemment que ça ne marcherait pas. L’autre prendrait mal sa remarque ou ne voudrait tout simplement pas se lier d’amitié avec quelqu’un qui osait affirmer des choses – réelles – sur elle. Elle croisa les bras, attendant fermement une réponse, une lueur d’espoir qu’elle dissimula par un air de confiance dans le regard. |
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| | Sujet: Re: Elin, pour vous servir ! Ven 30 Juil - 3:14 | |
| Que dire. Une femme comme Elena faisait un peu tâche dans le quartier. Elle était peut-être blanche, mais elle était pauvre. Magnolia Cresent était connue pour être une banlieue de la classe moyenne américaine, parfaite petite famille, père au travail, maman à la maison, et les adorables enfants qui ne faisait pas honte à leur parents, en ramenant de bonnes notes et/ou en étant le parfait quaterback ou cheerleader du lycée. Elena ne ressemblait pas à ça. Sa vie avait été loin d’être simple et posée comme ces mères de famille un peu trop lisse à son goût. Mère célibataire, elle avait le malheur d’être jeune en plus de ça. Elle avait l’envie et bien le droit de s’amuser, on a qu’une seule vie ! Ce n’était pas parce que les Katlina Evans ou Maureen Hamilton avaient décidé d’abandonner tous plaisirs hors culinaire qu’elle devait faire pareil. Elle était différente et les mères de foyer avaient tout de suite vu en elle le « démon ». Et à chaque faux pas d’Elena – et dieu sait combien elle en faisait ! – elles la montraient du doigt.
Elena ouvrit la bouche pour répliquer, mais le referma. Non, il n’y avait rien d’autre à redire. Elle n’était pas idiote, elle savait que ce genre de conduite n’était pas apprécié dans un quartier si traditionnel. Si elle avait vécu en ville, son comportement serait passé inaperçu, mais la jeune femme avait décidé de s’installer en banlieue, pour sa fille et son éducation. Magnolia Cresent. Son agent immobilier lui en avait parlé, depuis Boston. Tranquille, Elena aurait tout le loisir de refaire sa vie au calme. Mon cul oui ! Et en plus Sara détestait la ville. Parfois, elle se demandait si elle ne devrait pas quitter Magnolia. Après tout, qui la regretterait ? Elle s’entendait mal avec le moitié du quartier, et l’autre moitié pouvait très bien vivre sans elle. Mais maintenant, il y a William. Elle devait rester pour lui, ou plutôt pour Sara et lui. Elle n’avait pas été la mère exemplaire alors l’arracher de son copain, jamais sa fille ne lui pardonnerait. Pourtant un amour adolescent, c’était si fragile, il suffisait d’un rien pour le briser … Elena chassa ses idées démoniques pour revenir à Elin qui la fixait, toujours de ce petit regard arrogant. Elena n’aimait pas ça. Pas qu’elle se sente supérieur, mais Elin la traitait un peu trop familièrement. Ce n’est pas parce qu’on habite le même pâté de maison qu’elle l’autorisait à faire ce genre de remarque. Les seuls qui les disaient à voix hautes étaient ses ennemis, et Elin ne l’était pas encore à ce qu’elle le sache. Aurait-elle fait quelque chose qui l’aurait contrarié ? Elena n’était pas habitué à tant de franchise et de franc-parler, elle avait été habituée, pendant ses 3 ans ici à plus d’hypocrisie. Finalement, elle ne savait pas ce qu’elle préférait.
« Alors pourquoi j’ai l’impression d’être la traînée du quartier alors que Renata Ciccione est pire que moi»
La vie est injuste et personne ne disait le contraire. Prenons l’exemple de Renata. Cette chère Renata. En quelques mois, elle s’était bâtie une solide réputation, pas des plus jolie. Elle passait de lit en lit, à à peine 17 ans. Pourtant, celle qu’on jugeait le plus, c’était Elena. Parce qu’elle était plus âgée ? Parce qu’elle savait ce qu’elle faisait ? Mais elle aussi, à 17 ans, on est pas cons quand même ! Et puis allez, on sait tous qu’Elena Van Wagner était de loin l’adulte la plus irresponsable du quartier, que Sara était mature pour son age. Pourquoi cette séance de psychologie avec Elin Hamilton ? Elle n’était pas censé se détendre a acheter une putain de robe ? Elena soupira, pour ajouter :
« Je ne me plais pas. C’est juste que … l’âge a-t-il vraiment de l’importance ? Je suis sure que s’ils avaient tous trente ans, ça continuerait de jaser. Je ne vais pas m’arrêter de vivre pour mes voisins un peu trop friants de ragots. J’ai déjà perdues assez d’années de ma vie. Certains devraient se mêler de leur affaire, surtout que si on fouille un peu plus loin, je ne suis certainement pas la pire. »
C’est bien connu, tout le monde a un petit secret, Elena la première. Et si ça venait à se savoir, elle ne savait pas ce qu’elle ferait. Elle ne se doutait pas que son quartier était en réalité un quartier de fou, et au fond d’elle, son secret n’était pas si important ! Elle le vivait bien. Mais comment réagirait les autres ? Le regard d’autrui, voilà ce qui gâchait tout. On veut toujours être parfait, c’est l’image que reflète le quartier entre le couple parfait et ses deux enfants géniaux, le jardin impeccable et l’odeur des muffins maisons qui sort de la maison. Mais tout ça, ce n’est que du vent, de l’apparence. Elle avait trop longtemps été victime de ce regard. Ca commençait au bac à sable, quand lorsqu’on nous regarde, on se demande « Est-ce que j’ai fais quelque chose de mal ? ». Puis au collège lorsqu’elle porte quelque chose d’un peu trop excentrique. Mais le summum a été au lycée lorsqu’elle était tombée enceinte. L’avortement était contre ses principes, même si aujourd’hui elle l’aurait appliqué sans remords. Même en 1994, c’était mal vu qu’être enceinte si jeune. Puis, elle a du subir ce regard lorsqu’elle jeune maman de 18 ans, un berceau dans les bras, elle avait quitté sa Nouvelle-Orléans, à faire du stop en bord de route. Puis, encore une fois lorsque son fiancé la plaqua à quelques semaines du mariage à Boston et qu’elle avait fuit cette ville pour échapper à l’humiliation. Oui, toute sa vie, Elena avait l’impression d’avoir été jugée. Et même si Elin lui affirmait le contraire, elle était sure qu’elle aussi, avait ou avait eu un jugement sur elle. Quelqu’en soit sa nature. Sur son physique qui n’avait rien d’une mère de famille, ses choix d’amants un peu trop juvéniles ou son goût trop prononcé pour l’argent. Femme vénale, on disait ça d'elle, une harpie en plus d'être une pédophile. Ils sont jolis les commérages du quartier !
« A Sara ? Comment ça ? »
On le lui avait dit plusieurs fois. Mais elle ne comprenait pas. Ou faisait en sorte de ne pas comprendre. Elle était tétue, ne voulait rien entendre, voyait ce qu'elle voulait voir. Roh juste parce qu'elle avait baisé une fois sans capote, elle devait toujours rendre un compte à sa progéniture ? Elle s'était privée bien trop de fois et bien trop longtemps, c'était à son tour d'avoir une belle vie ! Bien entendue, elle avait remarqué les regards qui en disaient longs de Sara, qui n'approuvait pas tous ses actes. Elle sortait, s'amusait, comme une ado de 16 ans. Revivait sa jeunesse perdue et volée. C'était au tour de Sara de subir un peu hein ! Et puis, dans deux ans, Sara partirait à l'université, et Elena pourrait enfin refaire sa vie. Certes, elle aura vieillie mais espère être encore assez jolie pour se remarier. Hors de question qu'elle continue à survive comme ça.
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| | Sujet: Re: Elin, pour vous servir ! Ven 6 Aoû - 13:52 | |
| Apparemment, Elin avait touché la corde sensible de la jeune femme… Elle ne savait pas exactement de quelle manière elle s’y était prise, si c’était en lui mettant la vérité sous les yeux ou en lui rappelant à quel point elle était différente des résidents de Magnolia Cresent, mais sa question ressemblait à un appel au secours plutôt amusant, en fait. Oh, bien sûr, sa détresse était tout à fait triste mais… jamais Elin n’aurait pensé que la têtue Elena Van Wagner craque devant elle. La jolie blonde n’en était pas encore rendue aux larmes, mais c’était vraiment limite ! Poser une question de la sorte à un jeune fille frivole ? Oui, elle était vraiment au bout du rouleau, la pauvre. Cependant, cette perspective s’avérait aussi réjouissante qu’intéressante… Non seulement, elle avait pris le dessus sans avoir à se forcer, uniquement en déclarant ce qu’elle pensait, mais en plus cela lui ouvrait les portes d’un nouveau rôle : celle de la grande sage, la voix de la raison en quelque sorte. Yoda, on peut dire… Elle doutait tout de même sur la longévité de ce personnage qu’elle se ferait un immense plaisir d’interpréter, alors elle allait en profiter un maximum avant que sa voisine ne reprenne ses esprits et ne décide de redevenir la jolie tête de mule que l’on connaissait et sur qui l’on disait du mal. Il fallait absolument tirer profit de son état actuel.
Renata Ciccone était un cas particulier, très particulier… Elle était arrivée il y a à peine quelques semaines que tout le quartier lui était déjà passé dessus. D’ailleurs, l’adolescente se demandait si le futur mari de Diana, le beau ténébreux dont elle avait oublié le prénom tant elle ne lui adressait jamais la parole, l’avait aussi sautée… Ce serait prendre un risque lorsqu’on voyait le canon qu’il devait se taper tous les soirs. Certes, la beauté de Diana Ciccone ne faisait pas tout à fait naturelle, mais au moins, elle était sexy. Qui se souciait d’où elle venait ? Sûrement pas son mec, qui devait au contraire bien en profiter… En tout cas, Renata n’avait pas eu cette chance ! Chirurgie ou non, don du pote des McClair ou non, elle n’était pas très jolie ni très fine. C’est pourquoi Elin en venait à se demander comment elle pouvait se faire autant de mecs, mais la réponse était évidente et elle n’avait pas tardé à la trouver : elle n’était qu’une poupée gonflable dont on ne se souciait guère. En gros, on la sautait et c’était fini. On n’était ni charmé, ni obsédé, ni fasciné : ce n’était que du sexe pour se vider les boules. Quelle tristesse… Comment être fier d’avoir une telle réputation et surtout, d’endosser un un tel rôle ? C’était dégradant. Elin avait à un moment envisagé cette option pour se rendre populaire : le sexe. Seulement, elle voulait être admirée, pas détestée. Aujourd’hui, elle s’était résignée. Elle savait que, quoi qu’elle ferait, elle voulait choquer et se ferait ainsi détester, mais il était hors-de-question d’écarter les jambes de la sorte. ca ne lui disait rien, tout simplement. Pourtant, il y avait de beaux phallus qu’elle aurait bien aimé enjamber : celui de son arrogant de beau-frère par exemple. Sean avait beau être une tête de con, il était tout de même attirant. Jay Black n’était pas mal non plus, mais il devait être totalement taré d’après Dirty Secret, en qui elle avait une confiance aveugle. Le mec de Diana était vraiment sexy également. Nate Evans était également un morceau de choix, à qui elle n’aurait pas dit non, surtout pour rendre jalouse sa sœur Nora et la chinetoque. Mais Elin souhaitait par-dessus tout garder un certain contrôle sur son image, au détriment des plaisirs du sexe. Elle savait qu’elle ne pourrait réussir à se faire connaitre que grâce au scandale et au sexe, et c’était la raison pour laquelle elle ne se gênait pas pour porter certaines tenues affriolantes, mais ce n’était que l’image qu’une pauvre gamine tentait de rendre à ses voisins pour avoir l’air d’une rebelle. Au fond, elle n’aurait pas choisi quelqu’un comme Zain si elle souhaitait réellement être une Renata Ciccone.
- Renata ne vaut rien. C’est peut-être pour ça qu’on vous critique tant. Vous avez une fille, vous êtes une mère, vous avez un but. Renata peut continuer à se faire sauter, tout le monde s’en fiche, elle n’a de comptes à rendre à personne et surtout, elle ne gâche pas son potentiel vu que c’est le seul dont elle peut faire preuve.
Elin avait parlé d’un ton calme et posé, similaire à celui d’un sage détenant la vérité profonde de l’humanité. Comme c’était excitant d’agir de la sorte ! Presque aussi amusant que se foutre de la gueule d’une des filles McClair ou recevoir les louanges de Clyde Ainsworth… Il ne fallait tout de même pas montrer son excitation : la jeune fille était à fond dans le personnage de Yoda. Elle rajouta, d’un ton plus ironique et plus moqueur :
- Alors vous n’auriez pas dû choisir Magnolia Cresent…
Bien sûr, en débarquant, Elena ne pouvait pas savoir dans quelle merde elle s’embarquait. Ce quartier était tout simplement maudit. Sur les photos, il semblait paisible, agréable, convivial… Mais il n’en était rien. Ce n’était qu’une façade que les résidents, en général, tentaient de conserver pour cacher leurs plus sombres secrets, que ce soit des tendances sexuelles douteuses incluant des accessoires et du cuir ou des liaisons qui doivent rester secrètes. Mais dernièrement, ou pas, une vague de débauche avait ravagée l’endroit. Des filles comme Renata Ciccone, la pionnière, ou Elena Van Wagner et compagnie avaient décidé d’afficher une sexualité plus libre. Elles n’en étaient pas rendues aux clubs échangistes mais c’était tout de même assez choquant de voir à quelle rapidité s’était installée cette ambiance dans le quartier dans lequel Elin était née. Au fond, ce n’était pas mal, bien au contraire. C’était même ce qu’attendait la jeune fille. Elle s’était empressée de rejoindre le mouvement. Bon, ce n’était pas réellement comparable : Renata avait débarqué il y a quelques semaines, quant à Elena, cela devait faire moins de cinq ans. Elin avait commencé à rompre les codes de sa famille bien avant leur arrivée, mais c’était désormais quelque chose de banal d’entendre qu’untelle avait fait une fellation à truc dans la maison abandonnée.
En tout cas, aussi salope qu’on la disait, Elena avait l’air d’une gamine perdue en lui posant cette dernière question, ce qui fit se sentir Elin tellement supérieure qu’il n’y avait plus de mot pour exprimer cela. Si ça lui arrivait tous les jours, elle voulait bien travailler sept jours sur sept !
- Vous devez bien voir de quoi je parle… Vous êtes plutôt jeune et encore plus séduisante que votre fille, sûrement à cause de votre âge d’ailleurs. Mais bon, ça ne doit pas vraiment compter, du moment que vous n’êtes pas rivales… Sara a bien William.
C’est pourquoi, si elles avaient été rivales, Elena aurait perdu. Elin soulignait ici bien entendu le célibat d’Elena. Qu’est-ce qu’était une relation sexuelle libre comparée à une relation sexuelle dans un couple ? Elin connaissait la nuance, et même si on en profitait sur le moment, ou alors qu’on en éprouvait une honte monstre, ça n’avait rien de comparable. Certains y trouvaient leur compte, mais pas la brunette. Elle faisait juste comme si c’était le cas, alors qu’il n’en était strictement rien.
Elin jeta un regard à chacune de ses collègues, qui étaient retournées à leurs activités, même si la bridée semblait garder une oreille sur la conversation qu’entretenait la nouvelle recrue avec sa cliente. En gros, la blonde se tripotait les ongles tandis que la brune hochait la tête aux remarques de la geisha tout en essayant des colliers affreux.
- Je vais prendre ma pause. J’ai faim.
Hésitante mais ne laissant pas transparaitre ce sentiment, Elin prit son courage à deux mains et se lança :
Ca vous dirait d’aller manger un petit bout ?
Comme à chaque question ou déclaration de la sorte, elle s’attendait à se prendre un vent, mais elle pensait avoir apprivoisé Elena et l’avoir mise en confiance. Cette dernière s’était tout de même confiée à elle, en quelque sorte. Ainsi, elles pourraient poursuivre cette conversation plus tranquilles. |
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| | Sujet: Re: Elin, pour vous servir ! Mer 11 Aoû - 22:45 | |
| Le petit paragraphe sur Renata ne l’avait pas réconforté, loin de là. Si elle ne portait pas Renata dans son cœur, elle se disait tout de même que c’était bête de gâcher sa vie comme ça par une erreur de jeunesse. Elle allait sûrement le regretter plus tard. Mais ce n’était pas le problème. Lorsqu’Elin lui dit qu’elle avait un but, Elena se retint de rire. Réellement ? Son but serait d’être mère ? C’était bien mal connaître Elena. Ses rêves, elle n’avait jamais pu les atteindre parce qu’elle n’avait pas eu le temps d’y penser. Ou le courage. Avec Sara sur les bras, ils étaient tous irréalisable. Il fallait une vie solitaire pour ça, ou du moins pas une famille. Elle avait tout d’abord rêvé d’une vie de famille paisible et tranquille. Et elle avait cru toucher ce rêve du bout des doigts lors de son premier mariage ! Un homme charmant et sérieux, qui ne demandait lui aussi rien d’autre qu’une vie comme dans les contes de fée. Tout allait pour bien dans le meilleur du monde. Elena élevait paisiblement sa fille, sans avoir à travailler, pendant que son mari enseignait l’espagnol à des petits lycéens à la Will Schuester. Heureusement qu’Elena n’état pas aussi timbrée que Terri, même si à la fin du mariage, il l’a voyait un peu ainsi. Et surtout, Elena pensait qu’il ne supportait plus d’élever une fille qui n’était pas la sienne. Et puisque ça n’existe pas les contes de fée, après un an de vie commune, ils divorcèrent. Elena n’était pas prête à retomber enceinte, et même si Duncan était derrière elle, c’était trop lui demander. Si Sara n’avait pas été là, aurait-il marché, ce mariage ? Elena évite de se poser la question. Ressasser le passé n’est jamais bon.
Elena avait ensuite songé à être infirmière. C’était intéressant comme métier et utile pour ne rien gâcher. Mais il fallait suivre des études, longues et coûteuses, ce qu’elle ne pouvait pas car sa fille commençait à aller à l’école. Tout ça pour dire, qu’Elena n’a jamais eu de but dans sa vie, mis à part s’en sortir assez dignement, et qui sait ne pas finir toute seule, et de préférence avec un homme qui pourrait lui acheter des robes. Elle y avait songé un instant, avec Holden Turner. S’il n’était pas très ambitieux, il était riche, très rire sans avoir rien à faire. Héritier de l’entreprise, il empocherait des millions. Et il était jeune charmant, séduisant, drole, bref toutes les qualités requises pour faire craquer Elena. Mais un peu trop jeune apparemment, et voulait profiter de la vie, et ne pas s’engager sur du long terme. Bye bye Christian Dior & Missoni !
« Sara ne s'en plains pas, je ne vois pas en quoi toi et les autres venez fourrer votre nez là dedans. »
Elena soupira, pourquoi tout le monde venait se mêler de sa vie ? C’était légèrement agaçant, ses gens qui croient mieux ce que sa fille ressentait ou pensait. Elles avaient une bonne relation ensemble, si quelque chose ne va pas, elles se disent tout. C’était l’avantage d’avoir une mère si jeune. Ce n’était pas il y a 100 ans, ce qu’elle ressentait, sa Sara et si ses conseils n’étaient pas les meilleures, elle était d’une oreille attentive. Sara lui reprochait parfois d’être si libertine, mais Elena faisait sa sourde oreille. Elle aussi avait le droit de profiter de sa vie ! Ca faisait peut-être du tort à Sara, mais elle lui avait fait du tort aussi dans le passé. Œil pour œil, dent pour dent.
Elle sourit légèrement lorsqu’Elin lui dit qu’elle était plus séduisante que Sara. Heureusement quand même ! Si sa progéniture était plus jolie qu’elle, Elena l’aurait mal pris. Certes son père avait été un beau gosse, mais Elena était la blonde populaire du lycée à l’époque. Un beau couple pour un bel enfant. Mais Elena espérait que Sara ne deviendrait pas plus belle qu’elle. A titre personnel, à 16 ans, Elena se trouvait plus belle. Sara avait beaucoup pris d’elle, ses cheveux, ses yeux bleus, mais elle avait ce petit truc qui la rendait encore petite fille. A moins que ce ne soit qu’à ses yeux de maman. En tout cas, ça lui fit bien plaisir qu’on pense ça, mais pas assez pour racheter les autres maux d’Elin. Mais la connotation de sa phrase n’était pas bien flatteuse. Rivale, avec Sara ? Elle avait 16 ans de moins qu’elle ! Heureusement qu’elle n’allait pas draguer des mecs de 30 ans ! Et Elena n’irait pas jusqu’à sortir avec des adolescents de 16 ans, elle n’était pas désespérée à ce point là. Cougar mais pas trop.
Prendre un café avec Elin ? Elle était sérieuse ? Après l'avoir insulté de cette façon ? Elin aura beau le nier et appeler ça comme elle veut, pour Elena, c'était bel et bien une insulte et une humiliation. Elena reprit le contrôle d'elle-même, et laissant son côté fragile, regarda Elin de haut en bas. Allait-elle réellement aller avec elle ? Certainement pas. Pour encore entendre qu’elle était une mauvaise mère et qu’elle s’habillait trop court. Elle suivait parfaitement le chemin de sa mère, la petite Elin ! Elena la toisa d’un œil mauvais.
« Non, j’étais là pour une robe et vu qu’on a commencé à parler de mes jambes, je ne l’ai toujours pas en main. Et si tu préfères prendre ta pause au bout d’une heure de travail, je vais me trouver une autre vendeuse. »
Elena alla vers les portants et fit défiler rapidement les cintres, sans réellement regarder le vêtement dessus. Elin l'avait à la fois énervée et troublée. Elle n'avait même plus envie d'acheter, quel comble ! |
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| | Sujet: Re: Elin, pour vous servir ! Mer 8 Sep - 19:56 | |
| Ou Elin avait la science infuse, ou Elena était tout à fait prévisible. Les deux, peut-être ? En tout cas, les réponses et réactions de la couguar ne cessaient ne pas impressionner la jeune fille, brillant de leur originalité et surtout de leur profondeur… Pendant un moment, elle hésita à demander à sa cliente si sa couleur de cheveux était aussi fausse que les réponses formatées qu’elle ne cessait de lui sortir. Apparemment, la vieille fille n’avait pas compris que la vendeuse ne la jugeait pas, mais constatait seulement des évidences que l’autre était apparemment obstinée à nier en bloc.
En fin de compte, l’échange s’avérait tout à fait décevant : Elin disait les choses, Elena se défendait, sans tenter de poser un regard extérieur sur sa situation et le pourquoi d’autant de commérage à son sujet de la part des autres. Si elle continuait comme ça, c’était sûr, elle n’irait pas bien loin. Se faire engrosser à l’adolescence n’était déjà pas un bon départ dans la vie, mais la Van Wagner ne faisait strictement rien pour changer la donne. Tant pis pour elle, après tout. Elin se fichait éperdument de cette femme, même si elle représentait en quelque sorte celle qu’elle aimerait devenir, la fille en moins : en effet, il était hors de question pour la jeune Hamilton de renoncer à sa féminité et à sa coquetterie au profit des aléas du temps, et de se laisser devenir vieille sans essayer d’y remédier du mieux possible, un peu comme Madonna, la chirurgie en moins. Elle s’imaginait tout de même moins musclée que la chanteuse, mais toute aussi en forme en tout cas. Elena disposait encore d’un peu de temps pour profiter de la trentaine, et elle la comprenait. Seulement, en se mettant à la place de Sara, cela était tout bonnement honteux. Elin savait qu’elle n’aimerait pas que sa mère se soit tapé un de ses fantasmes, comme… Nate Evans ? Oui, c’était un bon exemple, même si elle se fichait un peu de lui. Il avait juste un beau cul et peut-être autre chose de tout aussi appétissant, mais sinon, il n’était qu’une belle gueule. À mille lieues d’un mec comme Zain, en tout cas !
Malgré tout ce qu’elle pouvait penser sur la nymphomane pédophile, Elin fut frustrée et surtout vexée qu’elle lui refuse un petit café, elle qui pensait avoir réussi à apprivoiser la couguar… Elle savait que leur discussion n’aurait pas été passionnante et qu’Elena ne l’aurait pas laissée continuer à la « critiquer », mais c’était une question de principe : l’adolescente détestait qu’on lui refuse quelque chose, peu importe de quoi il s’agissait. Mais bon, c’était un risque à prendre et elle l’avait pris… Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même : elle aurait dû savoir qu’une femme comme celle-ci n’aimait pas entendre des choses qui lui déplaisent, surtout sur son sujet… Ce qui la mettait le plus en rogne désormais, c’était de ne pas avoir deviné plus tôt ce trait de caractère, du moins avant d’essuyer un refus, car c’était un comble que de ne pas arriver à anticiper la réaction de quelqu’un d’aussi limité.
Mais soit ! Elin ne laissa pas paraitre sa déception. Ni son soulagement, d’ailleurs, car malgré tout elle avait craint que la conversation s’avère assez vide si Elena avait accepté sa proposition. Cependant, sa fierté en prenait un coup. Elle sembla pourtant ne pas changer d’attitude du tout, bien qu’un petit sourire narquois avait renaquis sur ses fines lèvres, lui donnant une nouvelle fois un air supérieur malgré sa petite taille. Elle baissa la tête et, tout en la relevant, dit dans un même sourire :
- C’est vrai qu’à votre âge, il faut suivre des horaires précis pour manger. Je m’en suis rendue compte en allant rendre visite à ma grand-mère à la maison de retraite.
C’était tout à fait bas et injustifié : alors qu’au début de la conversation, elle se fichait éperdument de sa voisine, elle prenait désormais le parti de ses détracteurs, ceux qui la haïssaient pour son âge et son attitude. C’était assez stupide en soi, mais il fallait bien l’humilier pour oublier le refus assez direct qu’elle s’était pris, remettant d’ailleurs en cause les talents de vendeuse de la jeune fille. Elle aurait aimé l’y voir ! Il était probable qu’Elena aurait volé plusieurs articles dans ce magasin, qui devait avoir des allures de paradis inaccessible lorsqu’on travaillait dans un endroit comme le Gordon Coffee…
- Je vois que vous connaissez les nôtres parfaitement en tout cas, probablement mieux que moi-même !
Elle faisait bien entendu allusion aux horaires, qu’Elena connaissait par cœur à force de faire du lèche-vitrine sans jamais repartir avec quelque chose en main, à moins de l’avoir volé ou d’avoir usé l’argent des études de sa fille…
En réalité, toutes ces pensées négatives concernant la Van Wagner étaient dues à la frustration et rien d’autre. Elle se fichait qu’elle couche avec des jeunes, elle avait raison de profiter de la viande fraiche qui voulait bien d’elle. De plus, elle n’était pas amie avec Sara, cette dernière ne lui avait donc jamais parlé de son avis sur la vie sexuelle de sa mère. Mais à s’exposer de la sorte, il était normal que l’on parle d’elle et de ses conquêtes, jeunes pour la plupart. Tout ce qu’on disait sur elle, elle le méritait. Si elle n’était pas contente, elle n’avait qu’à s’abstenir de coucher avec des hommes, jeunes ou non, vu qu’on en parlerait de toute façon.
Tout d’un coup, Elin redevint excentrique et complètement théâtrale et loin de ses talents d’actrice habituels, s’exclamant :
- En tout cas, en tant que vendeuse, je ne laisserais pas une cliente insatisfaite !
Elle tournoya sur elle-même avant de s’emparer d’une robe qu’elle fit passer brusquement mais avec une certaine grâce devant les yeux de la dite cliente, apparemment dure à satisfaire et surtout à vêtir, vu que tout était trop court pour elle.
- Rose ? Telle la Barbie qui a bercé votre enfance, à supposer que sa naissance soit antérieure à la votre.
Elle la garda sur son bras et empoigna un autre cintre, sur lequel pendait une autre robe plus jolie elle. Elle la fit danser et s’agiter sous les yeux de la jolie blonde, continuant à dire d’une voix chantante :
- Bleue ? Comme l’océan et le regard de votre fille…
Elin ne savait pas de quelle couleur était les yeux de Sara, et elle s’en fichait, mais ils devaient être bleus, non ? De toute manière, tout ce qu’elle voulait, c’était débiter des conneries pour préparer son coup…
- Rouge ? La couleur de l’amour, elle vous irait très bien !
Ne laissant pas le temps de réagir à sa voisine, la jeune fille continuait son petit manège, et alors que les robes défilaient et qu’elle les posait tantôt contre la poitrine d’Elena, tantôt sur sa tête, elle profita de ce défilé de couleurs pour glisser une paire de boucle d’oreilles qu’elle avait attrapées le plus discrètement possible, dans son sac. Elle avait pensé à y introduire une robe mais cela était trop imposant, et la blonde, malgré sa couleur de cheveux, s’en serait rendue compte. Et puis le présentoir de bijoux bon marché était à portée de mains, alors elle n’avait pas manqué cette occasion de se venger et d’humilier la jeune femme. Elle cessa alors son petit jeu après avoir fait défait une quinzaine de robes.
- Alors ? Vous préférez laquelle ?
Elle pouvait répondre qu’aucune ne lui plaisait, et ainsi quitter le magasin pour en faire sonner l’alarme… |
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| | Sujet: Re: Elin, pour vous servir ! | |
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