Je me suis fait pleins d'amis
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| Sujet: Mamans pour le meilleur et pour le pire [Prudence/Esperanza] Lun 13 Oct - 18:27 | |
| Magnolia commençait à déplaire à Esperanza. Ce n'était pas tant Magnolia mais plutôt ce que l'on avait tendance à devenir lorsque l'on vivait ici. Ce qui s'apparentait à un beau petit quartier tranquille cachait de bien trop sombres secrets. Pour celle qui n'était jamais restée plus de quelques années au même endroit il était difficile de se faire à la vie qu'elle avait ici. Au départ tout avait été parfait. Mais maintenant elle sentait Evane lui échapper et n'avait qu'une envie, faire ses bagages et s'installer autre part, tout recommencer à zéro comme elle le faisait chaque fois qu'elle en avait envie. Mais elle savait que maintenant il serait dur d'emmener Evane comme elle le faisait autrefois et il était hors de question qu'elle se sépare de sa petite, encore moins en ce moment où elle faisait n'importe quoi. Et puis Esperanza avait trouvé une certaine stabilité et il fallait bien qu'un jour où l'autre elle accepte de se poser. Elle était presque en train de devenir raisonnable. Sauf que ça lui coutait beaucoup.
Il y a quelques mois eu lieu dans le quartier une fête organisée par le comité et Esperanza avait fait la connaissance de Prudence MacDonalds. Immédiatement cette femme lui avait inspiré de la sympathie. Elle aimait sa simplicité et tout ce qui émanait d'elle, elle ne voyait pas en elle un clone des autres mères du quartier uniquement intéressé par les potins et l'apparence de leur pelouse. Si bien que les deux femmes se rapprochèrent et se revirent quelques fois. Esperanza avait encore du mal à conter sa vie et ses problèmes, elle qui était très discrète sur sa vie privée et ne faisait confiance à personne, mais elle sentait qu'elle pourrait bien faire confiance à Prudence, d'autant plus que son ventre qui s'arrondissait éveillait en elle de nombreux souvenirs, espoirs et regrets. Une certaine nostalgie en somme sur laquelle elle aurait peut être bien besoin de se confier, plus encore à ce moment de se vie où tout un tas de questions venait à elle.
Esperanza avait donné rendez-vous à Prudence à un restaurant qu'elle connaissait bien. Elle n'avait pas envie de manger au Savoy Truffle où elle travaillait mais connaissait parfaitement l'établissement de ce confrère et elle savait qu'il travaillait avec des produits sains et que ses plats étaient d'une très grande qualité. Arrivée un peu en avance elle choisit de patienter devant le restaurant, en profitant pour regarder la carte, voir les changements apportés depuis sa dernière visite. Tout lui donnait l'eau à la bouche, poulet aux cacahuètes, risotto au gingembre soit disant aphrodisiaque, croquettes à l'huile de tournesol... Les photos des plats lui donnaient un avant goût de ce qu'elle allait pouvoir déguster. Elle avait hâte d'être devant son assiette.
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Nombre de messages : 458 Etudes/Metier : Pasteur Love : Coincé dans son mariage avec Emma Donovan Humeur : Nothing's fine, I'm torn. I'm all out of faith Inscription : 06/02/2014
| Sujet: Re: Mamans pour le meilleur et pour le pire [Prudence/Esperanza] Mar 14 Oct - 4:39 | |
| Désordre monstre dans la chambre à coucher principale. Ou diable avais-je bien pu mettre le chandail ? C’était certain que je l’avais mis à quelque part ! Je ne pouvais pas avoir jeter un chandail neuf (enfin presque neuf) surtout que je n’avais acheté que neuf chandails alors le gros bon sens exigeait que nécessairement le chandail soit dans la maison. Mais voilà que j’étais au milieu du désastre à fouiller frénétiquement dans une pile de chandail ou se mêlaient mes chandails pré-bidon qui commençait à s’imposer et mes chandail de grossesse. Comme un cri de frustration, ma voix s’élève : « Théoooooooo ! T’as pas vu mon chandail ? » Si l’exaspération de mon mari pourrait être un son, elle serait sans doute le soupire exaspéré qu’il poussa. Je sentis sa tête se passer à travers la porte de la chambre et je le vis lentement se passer une main sur le visage lentement. Quand j’étais enceinte d’Olivia, j’avais la même tendance au désordre. Onze ans avaient peut-être bien pu changer la situation. Mais rien du tout n’avait changé : en soutif et en pantalon noir avec une taille haute, paniquée, j’avais virée la chambre en désordre comme je le faisais à vingt ans. « Depuis quand t’en as juste un, un chandail ? Lequel, chérie ? » Les yeux brillants, des larmes menaçant de couler, je fouillais frénétiquement dans la pile de linge. C’était pour ça que d’habitude, je choisissais d’avance ce que je voulais porter. Mais quand Esperanza avait appelé, ça m’était sorti de la tête – j’envisageais de ressortir les post-it malgré le fait que j’arrivais tout juste au début du sixième mois. Et voilà que je m’enlignais pour passer tout droit pour une trop rare sortie sans mon mari parce que je trouvais pas : « Le stupide pull rose ? Le super mignon avec le col en cache-cœur… Si je le trouve pas, je vais être en retard ! ». Dieu merci que mon mari avait la patience que je n’avais pas. Parce que je m’énervais moi-même. Théodore soupira encore une fois. J’aurais dû acheter un mascara de meilleure qualité. Les larmes menaçaient de couler et ça ruinerait une demi-heure de préparation. Me soutenant qu’à moitié, Théo fouilla sans conviction le panier à linge sale réparti dans un coin.
Ce fut au tour de mon frère de se mêler de la bataille : « Explosion nucléaire ou recherche d’un chandail ? » retenant péniblement mes larmes, j’ai hoqueté le mot pull. Parce qu’il allait avec mon sac à main et qu’il me donnais l’impression de pas être trop enceinte encore – alors que j’avais même pas encore un ventre de taille raisonnable. Pierre armé de son tact légendaire grogna : « Et c’est quoi qui t’empêche de mettre un autre de tes chandails ? » Bras croisés, une longue mèche tomba de mon chignon. Il faudrait sans doute que je refasse un peu mes cheveux. Oh ! Non ! À demi-paniquée, je tentais de me justifier mon obsession « Mais celui-là… il est…», commençais-je d’une voix tremblante. Il n’y avait rien de logique nécessairement dans beaucoup des décisions que je prenais depuis quelques jours. Les hormones s’exprimaient librement – prélude sans doute du troisième trimestre. « T’es exaspérante, soeurette. » Mon mari me lança un autre pull mais ce n’était pas le bon et j’eus un petit gémissement frustré. C’était si dur à trouver vraiment ? « mais ce chandail est… spéci… » dis-je avant d’être coupé par mon frère qui cessait pour sa part toute recherche : « God ! Sérieusement Prudence ? »
Dix minutes plus tard, j’avais enfilé un chandail qui n’était pas celui que je voulais, pleuré plus de larmes que nécessaire sur la disparition du fameux chandail – que j’aimais moi ! – et fini par m’excuser à mon frère et à mon mari. Après les avoir fait juré que je ne trouverais pas de mort sur mon sofa en revenant ce soir, je pris les clés de l’automobile et je fonçais. J’étais en retard – habitude qui commençait lentement mais surement à se dessiner à l’horizon. Il me fallut quelque temps pour trouver le restaurant ou m’avait donné rendez-vous Esperanza et encore quelque instant pour voir un stationnement possible pour moi. Je me regardais dans le miroir de mon automobile et retouchais légèrement mon maquillage. Dans la foule du restaurant, je cherchais la tignasse sombre d’Esperanza que je finis par trouver, juste devant le menu,. Un sourire et je me pointais juste à côté. « Salut Esperanza. Je m’excuse pour l’attente… » Faire la bise ou pas ? Les femmes normalement faisaient la bise je crois ? Je ne savais pas trop parce qu’à part mes étudiants et collègues, mes contacts à Magnolia étaient plutôt limité et malgré ce que mes – nombreuses – sautes d’humeurs pouvaient bien me faire dire, j’aimais bien cette ville quoi que j’aurais aimé être plus proche de ma mère pour cette grossesse. « J’ai eu une attaque d’hormones et les garçons comprennent rien à rien. », dis-je avec un petit sourire sous-entendu. Si ! J’étais encore à cran parce que la chemise n’était pas le pull et ça tinterait probablement mon humeur pendant quelques minutes encore. « Tu vas bien ? », dis-je en jetant un coup d’œil au menu. Oh ! Ça allait l’air délicieux. |
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| Sujet: Re: Mamans pour le meilleur et pour le pire [Prudence/Esperanza] Jeu 20 Nov - 17:21 | |
| Plongée dans le menu, salivant sur les asperges en sauce accompagnées de bambous et autres coqs au vin, Esperanza fut tirée de sa rêverie par une voix féminine. « Oh, bonjour Prudence. » Elle lui sourit « Aucun problème, je viens d’arriver ne t’inquiète pas. » Elle n’était pas la femme la plus ponctuelle du monde, en tant que bonne espagnole elle était arrivée certaines fois avec des retards inacceptables. Celui de Prudence ne l’était pas. Elle sentit que la jeune femme hésitait sur la façon dont elle devait lui dire bonjour. Alors Esperanza se pencha pour lui faire la bise. Après tout elles commençaient à devenir amies, et l’espagnole était plutôt sociale, faire la bise était tout naturel pour elle, plus que de serrer la main, chose qu’elle réservait aux rencontres vraiment très conventionnelles.
Prudence parla de l’attaque d’hormones qu’elle avait eu et au fait que les garçons ne comprenaient rien à rien. Espé laissa échapper un petit rire. Elle avait totalement raison. Esperanza repensa à sa grossesse. Elle aurait juste aimé être plus entourée pour ce moment, elle aurait aussi voulu pouvoir être plus exaspérée par la présence de ces hommes qui ne comprennent rien… « ça… ça va. » répondit-elle en accompagnant sa phrase d’un sourire terne. Evane et les problèmes qu’elle lui apportait ces temps-ci l’empêchaient d’avoir l’esprit libre. « Je suis sûre que ça irait encore mieux devant l’un de ces délicieux plats. » Ajouta-t-elle pour plaisanter. C’était une grande gourmande et on ne se refaisait pas. Esperanza s’avança justement dans le restaurant et demanda une table pour deux. Le serveur les conduisit à côté de la baie vitrée. C’était parfait. La table ronde offrait suffisamment d’espace pour que les deux jeunes femmes n’empiètent pas sur l’espace vital l’une de l’autre et la vue était très agréable. L’emplacement, en plus de cela, leur offrait une certaine intimité vis-à-vis des autres clients et elle était suffisamment loin des toilettes et des cuisines pour ne pas être sur le passage. « Parfait ! » Commenta-t-elle en installant son manteau sur le dossier de la confortable chaise et de s’y assoir.
Lorsque le serveur demanda ce que les deux femmes voulaient boire comme apéro avant de commencer Esperanza décida d’être solidaire et demanda une spécialité de la maison sans alcool. Une fois le serveur partit avec les deux commandes d’apéro elle lança la discussion « Alors Prudence, tout se passe bien ? » Elle lui sourit en baissant un instant ses yeux sur le ventre arrondi. La magie de la vie avait toujours tendance à l’émouvoir.
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| Sujet: Re: Mamans pour le meilleur et pour le pire [Prudence/Esperanza] | |
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