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| You weren't supposed to take this call ♦ Katlina | |
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Mes voisins commèrent à propos de moi
Nombre de messages : 1026 Etudes/Metier : Etudiant en droit Love : Scarlett Humeur : Emotionally unstable Inscription : 28/10/2013
| Sujet: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Ven 5 Sep - 20:27 | |
| you weren't supposed to take this call. La journée était passée à une allure folle à tel point que Nathanaël n’avait pas vraiment eut le temps de faire quoi que ce soit de constructif. Enfin, il s’agissait plutôt de l’excuse dont il se servait pour expliquer le fait qu’il n’avait tout simplement rien eu la foi de faire. Il aurait dû travailler il le savait, bosser un petit peu ses cours, réviser, se poser des questions pour évaluer son niveau mais non. Il n’avait pas la tête à ça et en réalité, il n’avait la tête à rien. En début de soirée, il avait prévenu ses parents qu’il ne dînerait probablement pas à la maison et avait questionné Lily sur ce qu’elle comptait faire ce soir. Elle n’avait pas été très explicite. Elle lui avait juste répondu qu’elle ne serait pas là et qu’elle reviendrait le lendemain ce qui l’arrangeait plus ou moins. Ainsi, il était parti, à pieds sans trop savoir où il allait. Une seule idée lui trottait dans la tête depuis le début de la journée. Idée à laquelle il n’avait pu s’adonner avant maintenant où il était sur d’avoir la paix et de pouvoir faire ce que bon lui semblait en se foutant de tout. Pas de parents, pas de Lily et donc pas de restriction. Ces derniers temps , il lui arrivait de plus en plus souvent de se sentir imploser de l’intérieur et s’il essayait de garder la tête hors de l’eau, les circonstances ne l’y aidaient pas vraiment. D’abord la reprise des cours qui lui laissaient un goût amer et mitigé, le fait qu’il n’avait toujours pas parlé véritablement avec ses parents depuis la fameuse discussion à propos de l’accident il y a bien des semaines maintenant, les prises de têtes de plus en plus nombreuses,.. Non merci. Ce soir, il avait envie de se laisser porter, d’être irresponsable un peu comme ça lui arrivait par le passé. Comme ça lui arrivait aussi lors de la période où il s’était renfermé sur lui et s’était auto-exclu du monde qui l’entourait. Se déconnecter de tout, de tout le monde, voilà ce qu’il lui fallait. En début de soirée et sans même avoir rien avalé, il était entré dans un bar quelconque où il lui semblait être déjà allé par le passé avec Heathcliff. En même temps, rares étaient les bars de la ville qu’ils n’avaient pas sillonné à un moment donné que ce soit il y a quatre ans ou la semaine passée. Sans perdre plus de temps, Nathanaël se commandait un verre ne faisant pas vraiment attention à ce qu’il se passait autour de lui. Y avait-il beaucoup de monde ? Aucune idée. Les mûrs étaient-ils peints de jaune ou de gris ? Non plus. Il ne pouvait même pas dire avec certitude si la personne qui l’avait servi était une femme ou un homme. Et ce fut encore pire par la suite. Il avait commencé doucement avec une ou deux bières pour se mettre dans le bain et avait continué sur des alcools un peu plus forts toujours complètement coupé du monde. Un son vague tintait jusqu’à ses oreilles, une musique sans doute qu’il venait à peine de remarquer mais qu’il ne parvenait pas même à décrypter. Était-ce seulement en anglais ? Il riait à cette pensée avant de terminer son énième verre pour en commander un autre. Sa tête se penchait simultanément de la gauche vers la droite et inversement , tapotant du bout des doigts contre le bar. Cela devait bien faire deux petites heures qu’il était dans ce fichu bar, le cul vissé sur la même chaise à demander toujours la même chose. Sa voix trahissait elle aussi son état et mit, malheureusement pour lui, la puce à l’oreille de la barmaid. « Oh allez, soyez cool ! Juste un dernier » Elle refusait de le servir d’avantage. Une éthique que bien des barmans et des bars ne se gênaient pas à bafouer dès que l’occasion se présentait pour se faire un peu plus d’argent. Il semblerait que Nate soit tombé sur le sol maudit bar réglo de la ville. Génial, comme s’il avait besoin de ça. « Même pas un p’tit mojito pour finir sur une bonne note ? » questionna-t-il au hasard comme s’il pensait réellement qu’elle pouvait changer d’avis. Elle ne prit même pas la peine de lui répondre, juste de le toiser du regard comme pour lui faire comprendre que la réponse était définitivement non. « Ok c’est bon j’ai compris! » Lâcha-t-il agacé avant de se lever de son tabouret avec un peu de difficulté. Ce n’était pas parce qu’elle refusait de continuer de le servir que d’autres feraient autant les fines bouches. Il enfila sa veste tant bien que mal et régla la note avant de s’en aller. Le meilleur moyen était encore de s’acheter ses propres munitions plutôt que d’aller traîner dans des coins miteux comme celui-ci. Ca lui évitera les musiques perceuses de tympans et les gens au moins ce qui, en soi, était un très bon point. Boire en solitaire, c’était parfois beaucoup plus amusant contrairement à ce qu’on pouvait croire. Ainsi, déambulant dans les rues, l’Evans s’arrêta au premier magasin qu’il trouvait type petite superette dans laquelle on trouvait tout ce qu’il fallait. Ce n’est qu’une dizaine de minutes plus tard qu’il ressortait, une bouteille de vodka dans la main et une autre sous le bras. Il ne pouvait évidemment pas rentrer chez lui dans cet état ni même risquer s’approcher un peu trop du quartier résidentiel. Voilà à peu près comment Nathanaël avait fini par se retrouver au centre ville près du centre commercial. Il était déjà une heure voire du heures du matin ce qui signifiait que tout était fermé et là encore, ça l’arrangeait. Au moins, ici, on ne le ferait pas chier. Debout devant les marches, sa bouteille de vodka déjà bien entamée il commençait à perdre toutes notions imaginables : politesse, réalité, discrétion, l‘heure qu‘il était. Il était d’ailleurs tellement loin qu’il tapait discussion à la statue en pierre en face de lui comme si ce grand con sur son cheval allait tout d’un coup se mettre à bouger et lui répondre. Le fait qu’il croyait vraiment le voir bouger à certains instants ne faisait que prouver son degrés d’alcoolémie. « De toute façon j’en ai rien à foutre, je suis bien là. Tout seul. Ouai, TOUT SEUL ! » Se mettait-il à hurler tantôt en gesticulant alors que son bras s‘élançait et balançait la bouteille qui éclatait contre les marches. Des bouts de verres trônaient maintenant sur le sol un peu partout alors que la boisson qui y restait coulait de marches en marches. Il était passé par trois phases déjà ce soir là, la troisième n’étant pas encore tout à fait terminée : l’excitation et la gaieté, la tristesse et le regret et maintenant la colère. Il ne pouvait même pas expliquer pourquoi mais il était véritablement hors de lui. Il en avait sans doute un peu beaucoup sur la patate ces derniers jours et évidemment, tentait de canaliser jusqu’à ce que ça éclate sans qu’il ne puisse plus rien contrôler. « Toi t’as d’la chance tu vois, t’as personne qui vient te faire chier. A la limite les pigeons et encore.. » Se désola-t-il en regardant la statue avant qu’un nouveau bruit sourd lui fasse mal aux oreilles. Il n’eut même pas besoin de se tourner complètement pour apercevoir sur les escaliers, les lueurs rouges et bleus tourner en rythme. Putain. Les flics. Justement quand il parle de faire chier, sacré hasard. « Super, manquait plus que ça ! » Il riait jaune pour le coup. « Tu te fous vraiment de ma gueule toi ma parole. » Cracha-t-il en serrant les dents, la tête levée vers le ciel. Les pas s’approchèrent de lui alors qu’il levait le bras pour boire une énième gorgée. Comment dire ? Putain de mauvais pressentiment, alors autant en profiter tant qu’il le pouvait encore. L’un d’eux le salua en lui demandant ce qu’il faisait ici alors que l’autre surenchérissait en lui demandant ses papiers. Comme s’il avait pensé à les prendre avec lui. « Y’a un problème ? » Demanda-t-il en se tournant vers eux, restant difficilement droit. Le premier crétin pointa sa lampe torche vers lui en le fixant du regard alors qu’il lui demandait s’il avait bu. Était-il sérieux là ? Comme si ça ne se voyait pas à des kilomètres. Sans pouvoir s’en empêcher, Nathanaël explosa de rire sous ses yeux et lui répondait sans réfléchir : « Toi, t’es le plus intuitif de tous les flics que j’ai jamais vu ! » Visiblement le gars n’était pas d’humeur à rire. Son pote non plus d’ailleurs. « On a plus droit de boire un verre après le boulot ? On se détend quoi, y’a pas de quoi fouetter un chat les gars » L’Evans sourit de toutes ses dents alors que le deuxième crétin lui somma de rester tranquille alors qu’il sortait un test d’alcoolémie. L’autre pendant ce temps là avait remarqué la bouteille de vodka encore intacte posée par terre aux pieds de Nate. Manquait plus qu’il se fasse arrêter pour ivresse sur la voie publique et puis quoi encore ? Dans le pire des cas il savait ce qu’il encourait et pourrait se défendre. A nouveau, cette pensée le rendit hilare. « Hé! Me touchez pas, je vais pas souffler dans votre machin là » Nate repoussa violemment le crétin numéro deux qui s’approchait un peu trop à son goût. Encore une fois, il lui « conseilla » de se calmer à moins qu’il ne veuille se faire embarquer et à nouveau, il rit. L’alcool faisait que cette menace semblait ridiculement inoffensive. Du moins, jusqu’à ce que le flic en question en ait assez et sorte les menottes en lui disant qu’ils l’emmenaient au poste. « Putain mais lâchez-moi, j'ai rien fait bordel ! » Il se débattit mais face à ces deux crétins -dont un gros lard, il fallait se le dire- il n’avait aucune chance. Les poignets attachés, Nathanaël n’eut d’autre choix que de les suivre et de s’installer à l’arrière, soupirant de mécontentement. Sur la route, il riait encore ne se rendant pas bien compte de ce qui se passait et ce ne fut qu’une fois au poste qu’il comprit qu’il était vraiment dans la merde. Sa bonne humeur et son envie de rire lui passèrent momentanément alors que, derrière les barreaux, il regardait le gardien avant d’articuler doucement : « J’ai le droit de passer un appel si je ne m’abuse » Normalement ils auraient dû le lui faire savoir. Encore heureux que même dans ce sale état, il avait un petit bout de sa tête qui fonctionnait encore. Téléphone contre l’oreille, toujours menotté, il fermait les yeux en priant pour que ce ne soit pas un appel dans le vide. Plusieurs sonneries retentirent et alors qu’il perdait espoir, ça décrochait. « Papa c’est moi, je suis vraiment dans la merde il faut que tu m’aides! Je suis au commissariat j’ai.. Enfin, je t’expliquerai tout ça s’il te plait viens me chercher! » Se précipita-t-il de dire avant même de ne laisser le temps à son père de parler. Ce n’était franchement pas le moment. Surtout qu’il ne pouvait pas téléphoner dix ans non plus. « Oh et ne dis surtout rien à maman, d’accord ? Je veux pas qu'elle le sache » Sans le savoir, il venait de commettre la bourde du siècle. Enfin, de toute façon ce n’était pas la première ce soir. |
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Ven 5 Sep - 22:05 | |
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En rentrant chez elle après sa journée de travail, Katlina ne manifesta aucune surprise à trouver la maison déserte. Ses enfants étaient encore sortis, sans laisser le moindre mot, indifférents à ceux qui les attendaient. Ils fuyaient sans cesse, un jour ou l’autre, ils arrêteraient sans doute et ils s’apercevraient que loin d’avoir des parents sans cœur, ils pouvaient compter sur eux. Katlina avait mis longtemps à comprendre les blessures profondes qui les rongeaient, elle avait peur qu’ils se soient retirés si profondément en eux-mêmes depuis la discussion qu’ils avaient tous eu sur l’accident, qu’ils avaient bien trop peur désormais de s’afficher ouvertement devant leurs parents. L’heure tourna durant la soirée, seul Nathan fit acte de présence en rentrant à son tour. Lily et Nate avaient leur droit d’avoir leur vie de leur côté, Katlina ne les en avait jamais privé, du moment qu’ils prennent la peine de prévenir de leur absence. Elle croyait que leur discussion avait changé quelque chose, n’avaient-ils tous pas promis de faire des efforts ? Ces dernières semaines, Nathan et elle avaient fermé les yeux sur beaucoup de choses, les avaient laissé tranquilles pour digérer toutes ces histoires, sauf que le laisser-aller était clairement évident dans l’autre sens. Rongée d’inquiétude, elle tenta de les joindre sans succès. Nate ne répondait pas, tandis que Lily avait éteint son téléphone. À la fin de la soirée, Katlina attendait éveillée que l’un d’eux rentre, les deux enfants découchant rarement en même temps. Était-ce la peur sourde qu’ils commettent une nouvelle bêtise ? Peut-être, mais pas seulement. Elle les sentait plus fragile que jamais et n’arrivait plus à se rassurer… du moins, plus derrière les apparences. L’attente était le pire sentiment qu’elle pouvait ressentir. Le visage émacié par l’appréhension et la fatigue, la mère Evans observait avec angoisse l’horloge décompter les heures. Assise dans le salon, alors que Nathan semblait ne pas s’en préoccuper davantage et décidait de monter se coucher, Katlina comprit qu’ils ne rentreraient sans doute pas. Elle était habituée à leur absence, pourtant elle ressentait pour la première fois l’infini d’une solitude prolongée. La complexité de la relation qui régnait entre tous les membres Evans était sans pareille et régissait leur comportement à tous. Katlina sortit de ses réflexions, observant mentalement la courbe sinuante de l’heure tapante. Sinuante ? Les barres d’une horloge étaient droites, signe que ses yeux commençaient à ne plus distinguer parfaitement ce qui l’entourait : la fatigue la gagnait à son tour. Résignée, la mère Evans tenta une nouvelle fois de les joindre. N’ayant que le silence pour réponse, un silence ponctué du bip agaçant du répondeur, elle raccrocha et se décida à monter dans sa chambre.
Katlina venait à peine de s’endormir depuis quelques minutes lorsque la sonnerie stridente d’un téléphone la tira de son sommeil ; l’esprit bien embrouillé, elle constata qu’il s’agissait de celui posé sur la table de nuit de Nathan, qui lui était encore plongé dans ses rêves. Elle passa par-dessus l’épaule de son mari et l’attrapa du bout des doigts avant de décrocher. Au début, Katlina ne compris pas réellement les paroles de son interlocuteur. Ce n’est que lorsque Nate termina sa première phrase qu’elle réalisa qu’il s’agissait de son fils et qu’il s’était fait arrêter par la police, en plus en état d’ébriété, comme elle l’entendait clairement dans sa voix ! Katlina s’apprêtait à exprimer sa surprise lorsqu’il demanda à son « père », croyant qu’il s’agissait de lui au téléphone, de ne surtout pas lui en parler. Elle laissa quelques secondes de silence s’écouler, ne sachant pas trop comment réagir face à cette demande, avant de parler. « Il n’aura pas à le faire, j’arrive. » Répondit-elle assez froidement, avant de raccrocher aussi sec, pour bien le faire stresser un peu au bout du fil après ce qu’il venait de dire. Comme elle l’avait pressenti, son fils s’était encore mis dans de beaux draps ! Katlina n’avait posé aucune question au téléphone, préférant le rejoindre le plus vite possible sur place. Ce n’était pas le moment qu’il finisse chez les flics ! Avait-il fait quelque chose en rapport à cette histoire d’accident ? Katlina craignait le pire. S’habillant rapidement, la colère qu’elle ressentait à l’égard de son fils lui fit oublier sa fatigue, elle se sentait des envies de meurtres en songeant à quel point, il mettait en danger son avenir… sans parler de ce qu’en penserait le quartier si cette histoire s’apprenait ! La mère Evans arriva rapidement au commissariat local, le regard noir et son air déterminé empêchèrent les policiers de faire le moindre commentaire désobligeant à propos de son rôle de mère « raté » ou quoique ce soit de ce genre. Leur politesse désabusée la mettait en colère et la dégoutait. Quant à Nate… Comment voulait-il qu’elle parvienne à maintenir son casier vierge s’il accumulait les bêtises ? Son irresponsabilité mettait en danger bien plus que lui, mais aussi sa sœur et son ami d’ailleurs, même si Katlina se préoccupait avant tout de ses deux enfants. Qu’avait-il en tête franchement ? On lui apprit alors que son fils avait été simplement arrêté pour ivresse sur la voie publique et « tentative d’agression » sur agent… enfin simplement. Au moins, ce n’était pas pour ce maudit accident, il n’avait pas eu la mauvaise idée de se livrer, de jouer au héros stupide ou quelque chose dans ce mauvais goût-là. Par contre, Katlina douta sur l’agression de policier. Nathanaël était peut-être un garçon un peu perdu parfois, mais il n’était pas violent gratuitement. Saisissant d’un geste sec le sac scellé qui contenaient les affaires de son fils, la mère Evans ouvrit l’enveloppe et récupéra le téléphone, la montre et les clefs dedans. Et ses papiers ? Où étaient donc ses papiers ? Sentant un frisson lui parcourir le dos en même temps qu’un élan de fureur irrépressible, Katlina marcha rapidement jusqu’à la cellule de son fils. Elle songea alors à une autre tactique… S’avisant que le laisser enfermé dans un premier temps n’était pas une mauvaise idée, elle demanda au gardien qui l’accompagnait de les laisser seuls pour l’instant et n’hésita pas à ajouter quelques billets pour qu’il accède à sa demande. Ces flics, tous les mêmes.
Reprenant son trajet, Katlina esquissa un sourire en pensant au mauvais quart d’heure qu’il allait passer. Assis bien droit sur un banc, ses cheveux en bataille, les cernes creusées sous ses paupières et les yeux encore vitreux sous l’effet de l’alcool, Nate était bel et bien là. La mère Evans le fusilla du regard pour donner le ton et ne put réprimer un ricanement ironique. « Ça fait très vieux film policier hein ? » Katlina songea que Nate avait beaucoup de chance d’avoir des parents comme les siens, soucieux de leur enfant. Elle se souvenait qu’elle-même n’avait eu personne pour la sortir de prison quand, plus jeune, lors de ses premières frasques d’adolescente, elle était restée toute la nuit en prison, son père refusant de se bouger le train pour la délivrer de sa situation délicate, prétextant qu’elle devait assumer ses conneries. Katlina ne voulait pas en faire de même pour son fils, mais elle hésitait pour le moment : cette nuit en prison ne serait-elle pas favorable pour lui passer l’envie de recommencer ? « Par où commencer ? Le fait que tu disparaisses presque tous les soirs sans donner signe de vie ? Que tu te sois fait arrêter en état d’ébriété ? À moins que tu m’expliques pourquoi tu passes ton temps à déraper ? Tu as intérêt à être convaincant Nate, parce que ma patience a des limites et tu l’as sérieusement entamée ! »
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Sam 6 Sep - 3:37 | |
| Avant de raccrocher, Nathanaël se tût et se contenta d’essayer d’analyser la situation. Son père ne répondait rien et ses secondes de blanc commençaient sérieusement à le faire appréhender. Etait-il furax ? Impossible. Franchement pour le nombre de fois où il avait eu des cuites , il pouvait bien comprendre.. Surtout que, si lui ne le prenait pas bien, qu’est-ce qui allait advenir de Nathanaël lorsque sa mère l’apprendrait ? Cette pensée à elle seule suffit à lui donner un frisson désagréable. Son comportement était loin d’être blanc comme neige et le voilà qui se rentrouvrait à nouveau dans une mauvaise position au commissariat de police complètement ivre. A croire que ces temps-ci il enchaînait les bourdes. Ou de façon plus générale encore, depuis quatre ans. Le jeune Evans ferma un instant les yeux. Est-ce qu’il allait au moins l’aider ? Qui sait, pourquoi ne se recoucherait-il pas comme si de rien n’était dans son lit et se rendormait en le laissant croupir ici en cellule de dégrisement en guise de leçon ? Que ce soit de ses parents ou de ces gars, de toute manière il n’échappera pas à la leçon de morale alors autant que ça se fasse chez lui en toute discrétion sans que personne ne puisse y assister. Il imaginait déjà son père tout raconter à Katlina et celle-ci débarquer dans sa chambre à toute allure, complètement hystérique en lui criant que quelque chose ne tournait pas rond dans sa tête et qu’il était complètement stupide. Enfin, elle n’utiliserait pas forcément ces termes là mais l’idée de base n’en changeait pas beaucoup. Et puis alors qu’il rouvrait les yeux en les levant au ciel, ce dernier se fit couper l’herbe sous le pied. Il allait justement relancer la conversation, vérifier qu’il avait bien tout entendu, tout compris, aussi. Et là, le drame. Ses yeux s’écarquillèrent momentanément. Putain de bordel de merde. La il pouvait le dire. Ce n’était non pas son père à qui il venait de parler mais bel et bien au dragon à la chevelure de feu. Au moins maintenant il était sur : il allait mourir ici. Elle allait arriver, l’étrangler, l’encastrer dans le premier mûr qu’elle verrait et comme ça tout serait réglé comme par magie. Il ne savait même plus quoi dire, se sentant complètement stupide et impuissant. Sur le coup, il voulut tenter de s’excuser, de dire quelque chose, de réagir, n’importe quoi mais il n’en fut rien. Aussi sec qu’elle avait répondu, le téléphone avait déjà coupé la conversation. Enervée, et pas qu’un peu. Ironiquement, Nathanaël se dit que peut-être était-il mieux en sécurité derrière les barreaux que chez lui, avec elle qui allait lui tomber dessus. Evidemment c’était exagéré mais comment pouvait-il voir les choses autrement ? Il raccrochait à son tour, baissant les yeux et regagnait sa cellule comme on le lui indiquait en s’asseyant sur le banc juste en face des grilles d’entrée. Il fixa le sol intensément quelques instants puis posa ses coudes sur ses genoux et sa tête dans ses mains. Il n’avait même pas rédigé de testament, aucun morceau de papier où il disait à qui léguer quoi. Le pire dans tout ça, et il s’en rendait parfaitement compte, ce n’était pas la colère de Katlina à laquelle il allait devoir faire face coûte que coûte, mais sa déception. Elle avait appris l’acte horrible que ses enfants avaient commis, les mensonges dont-ils avaient usés pendant quatre ans pour s’en sortir, se trouver des excuses. Cela signait sa première déception. La deuxième ? Le redoublement de Nathanaël. Si déjà sa vie sociale était bien amochée et son envie de sortir s’amuser encore plus, pourquoi ne se servait-il pas de ce temps pour réviser et réussir ses examens par la même occasion ? Quant à la dernière.. Et ben, il suffisait de le voir là. Pitoyable dans cette cage immonde sans lacets à ses chaussures qu’on lui avait retirés par « mesure de sécurité ». Ses objets personnels lui avaient été eux aussi confisqués à son arrivée pour ne pas qu’il puisse faire du mal à autrui mais aussi et surtout à lui-même apparemment. Encore un ramassé de conneries. Ainsi, il resta immobilisé dans cette même position pendant plusieurs minutes. Il ne parlait pas, de mouftait pas et ne réagissait pas même vraiment lorsqu’on lui parlait. Tout ce dont à quoi il pensait était la réaction de sa mère lorsqu’ils seraient face à face. Cette peur de voir à nouveau cette lueur dans son regard sembla lui déchirer le ventre. Ils avaient beau ne pas être une famille supra méga unie comme quelques autres, ça n’empêchait rien au font que Nathanaël voulait le soutien de celle qui lui avait donné la vie. Il voulait qu’elle soit fier, fier de lui, de son travail, de sa vie, des chemins qu’il prenait. Là il en était encore bien , bien loin. Puis soudainement des pas s’approchèrent ce qui lui fit naturellement relever la tête. Voilà. L’heure fatidique était arrivée. Elle était là alors qu’elle aurait pu le laisser ici en faisant comme si elle n’avait reçu aucun appel mais non. Son visage et sa bouche souriaient mais ses yeux fous, eux, criaient au meurtre. S’il n’avait pas été séparés par une cage qui sait ce qu’elle aurait pu lui dire ou faire. Tout d’un coup, il se sentait étrangement en sécurité là om il était. « Maman je… » Balbutia-t-il maladroitement en tentant de la regarder dans les yeux même s’il finissait toujours par les baisser. Quels arguments pouvaient-il donner au juste ? Il manqua de lui demander ce qu’elle fichait avec le téléphone portable de son père mais il se retint. Malgré tout et même si l’alcool commençait déjà à s’estomper très légèrement, il ne pouvait nier qu’il était content qu’elle ait répondu présente à l’appel. Sa mère enchaîna sans attendre sur tous les points qu’ils allaient -malheureusement- devoir aborder ensemble ce qui ne s’annonçait pas joyeux du tout. Règlements de comptes en perspective sauf que les règlements de comptes, il commençait à en avoir marre. « On pourrait peut-être en discuter une fois que je serai dehors, tu crois pas ? » Répondit-il aussi sec même si son ton était toujours un peu accentué par l’alcool. C’était bien la première fois qu’elle voulait prendre le risque de « lui faire sa fête » en publique alors que d’autres personnes n’étant pas de la famille pouvaient les écouter. Difficile de sauver les apparences à priori dans ce schéma là. Difficile de les sauver tout autant lorsque son fils est emmené en taule pour état d’ivresse. En réalité, il ne pouvait que comprendre sa colère. Sa déception encore mieux ou peut-être était-ce de l’inquiétude il ne savait pas trop. C’était la première fois qu’ils se retrouvaient seuls tous les deux sans Lily, sans Nathan et ce depuis longtemps. Très longtemps même. « Ca va j’ai juste un peu trop bu pas la peine d’en faire tout un fromage ! Ils ont tout de suite transformé ça en catastrophe ! » Il est vrai qu’il ne c’était rien passé hormis la bouteille éclatée après tout. Et peut-être aussi la petite obstruction et la réticence qu’il avait eu à les suivre jusqu’ici. Attendre que le temps passe, surtout en face d’elle, c’était encore pire. « C’est bon me regarde pas comme ça ! T’as jamais été jeune ? T’as toujours tout fait comme il fallait ? Ouai j’ai bu, et alors ? » S’offusqua-t-il en donnant un coup dans les barreaux qui le retenaient prisonnier. In extremis il avait retenu le « j’ai tué personne que j’sache » puisqu’il savait pertinemment qu’il était trop tôt pour oser dire une telle chose. Que ça le serait d’ailleurs toujours. |
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Ven 19 Sep - 12:21 | |
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L’ouragan de colère qui s'agitait dans les yeux clairs de son fils touchait bien plus Katlina qu’elle ne voulait le laisser transparaître. Durant ces dernières semaines, elle avait pensé que le lien avec ses enfants commençaient à se réinstaurer, de façon suffisamment forte pour qu’ils puissent à nouveau compter à la fois sur leur père mais aussi sur elle. Mais n’avait-elle pas devant elle la preuve de son mépris ? Ce n’est qu’un enfant qui souffre, tenta-t-elle de se convaincre pour diminuer la blessure égoïste de son amour maternel. Son fils… voilà bien longtemps qu’elle ne l’avait plus vu comme un enfant. Elle revoyait encore le petit garçon aux cheveux d’or, courir derrière un ballon dans les rues avec ses copains du quartier, un sourire insouciant collé au visage. Katlina avait savouré chaque seconde de ces moments où il voulait grandir trop vite, même si elle avait souvent pesté contre les bêtises de son casse-cou de fils, venu lui confier ses dernières péripéties. Elle avait apprécié chaque instant de son évolution… Et puis un jour, elle avait souffert, un pincement au cœur, en constatant que tout avait bien changé, quand il avait petit à petit effacé l’image de confiance qu’il avait de sa mère, jusqu’à ce que cette réalité ne devienne qu’un souvenir flou de son enfance. Que s’était donc passé ? Quand et à quel moment avaient-ils cessé de communiquer normalement ? Était-ce ce fameux accident qui avait tout soufflé sur son passage pour ne laisser qu’un être meurtri, incapable de s’ouvrir totalement ? Katlina se doutait bien que non. Tout avait déjà changé bien avant cette histoire, qui n’avait fait qu’empirer un problème plus enfoui et persistant.
La voix tranchante de Nate la sortit de ses pensées, coupant immédiatement l’élan de compassion qu’elle sentait monter en elle. La mère Evans se raidit et lui lança un regard noir lorsqu’il lui suggéra de tenir cette discussion en dehors du commissariat. Ignorant son bon sens qui lui soufflait de ne pas réagir, Katlina laissa la colère reprendre le dessus. « Arrestation en état d’ébriété, ça fera une jolie anecdote dans ton dossier. » Lâcha-t-elle ironiquement. Pas que pour lui-même, mais pour son université aussi. Quoique… Il n’était plus question d’apparences, tout le monde finirait de toute façon par l’apprendre. Magnolia était un petit quartier où les nouvelles tournaient vite. Ce qu’elle espérait présentement était que son fils prendrait conscience de la situation délicate dans laquelle il s’était mis. Les mots qu’il prononça ensuite illustrèrent pourtant le contraire : pas de quoi en faire un fromage ? De son état d’ébriété peut-être pas, mais du reste, oui. « Le problème Nathanaël, c’est que tu minimises les choses. À chaque fois. » Katlina inspira profondément, s’efforçant de retrouver son calme, il cherchait peut-être à la pousser à bout puisque l’affrontement avait sans doute toujours été la plus sûre des défenses à ses yeux. Apparemment, il avait bien appris cette leçon, songea-t-elle amèrement en son for intérieur. « On ne parle pas de moi, mais de toi là. » Coupa-t-elle ensuite lorsqu’il essaya de replacer la situation dans sa jeunesse. Katlina ne l’avait jamais raconté à ses enfants qui ne la voyait que comme une mère coincée et rigide, cependant il fut un temps où sa joie de vivre et son envie de s’amuser l’avait quelques fois poussée à dépasser les limites… Ce n’était pas pour autant qu’elle le justifiait pour son fils, disons surtout que c’était de l’inquiétude qu’elle ressentait. « Et alors ?! Mais c’est justement la boisson qui vous a déjà tant coûté ! » Lâcha-t-elle plus discrètement. Ses paroles étaient dures, aussi tranchantes que des petits poignards, douloureuses même à entendre, mais il devait revenir à la réalité par une douche froide. Katlina en avait assez de prendre des gants à propos de ses frasques. Elle ne voulait pas les empêcher de continuer leur vie ou de s’amuser, mais ses enfants devaient faire profil bas et ne pas s’afficher, encore moins dans un commissariat. Ils devaient à tout prix éviter de s’attirer d’autres ennuis. Pourquoi n’arrivait-il pas à le comprendre ? Nathanaël voulait-il vraiment risquer de finir ses jours ici ?
Enfin, sentant sa colère s’évanouir progressivement avec le recul, Katlina s’accrocha encore quelques instants à l’irresponsabilité du comportement de son fils avant de soupirer et d’ouvrir la porte pour laisser le lion sortir de sa cage. « Allez, on rentre. » Dit-elle d’une voie radoucie, en lui rendant ses effets personnels récupérés quelques instants plus tôt. L’un comme l’autre avaient sûrement eu leur compte d’affrontement pour ce soir.
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Mer 1 Oct - 14:47 | |
| Plus les minutes passaient et plus Katlina semblait hors d’elle. Il en était maintenant presque sur : si ces barreaux s’ouvraient, elle le boufferait tout cru. Il était sans doute maladroit dans ses mots, dans ses reproches aussi mais il fallait le comprendre. Il l’était déjà de nature, alors avec un incalculable nombre de verres dans le nez, c’était encore pire. Il défoulait sur elle la colère de son échec, de ses conneries et ce même s’il était conscient de n’en avoir aucun droit. Il lui en avait fait voir de toutes les couleurs et pourtant, elle continuait de le soutenir, de l’aider malgré tout. Cette chance il ne la mesurait pas, ne la voyait même pas. Tout ce qu’il avait l’impression d’avoir sous ses yeux était une femme en colère, intolérante et injuste alors qu’en vérité il inversait tout simplement les rôles. « Tu trouves aussi ? » Répliqua-t-il sur le même ton sarcastique en relevant les yeux vers elle. Doucement, il commençait à sentir les effets de l’alcool s’estomper. Tous ces verres censés le rendre joyeux pour que finalement il se retrouve en taule en train de se faire sermonner, quel gâchis. Il savait très bien que si son casier judiciaire n’était plus vierge, cela poserait problème avec l’université, son choix d’avenir aussi. Un avocat se devait d’être blanc comme neige surtout s’il n’avait pas encore son diplôme. Sans doute venait-il de compromettre son avenir sans même vraiment s’en rendre compte mais sur le moment, ça lui passait bien au dessus. « Je ne minimise pas les choses ! » Cria-t-il une nouvelle fois, ivre de colère. L’alcool avait au moins un point bénéfique : lui délier la langue. L’accuser à tort de cette façon d’accord, mais qu’elle soit prête à entendre la vérité aussi dure soit-elle. « Tu crois quoi ? Que je ne me rends pas compte que je fais que de la merde depuis des semaines, des mois, des années ? Hein ? Tu crois que je suis fier de mes actes ? Que je me dis que c‘est pas grave et que je ferai mieux la prochaine fois ?! » Une chance qu’il était dans une cellule et pas dans un magasin de porcelaine parce qu’à l’heure qu’il était, ils n’auraient plus grand-chose à vendre. « T’es pas dans ma tête, tu sais pas ce que je pense. » Reprit-il une nouvelle fois, plus calme. Il baissa alors la tête, l’enfouissant dans ses mains et fermant les yeux. C’en était presque ridicule. Il avait les larmes aux yeux mais ne pouvait dire si c’était de colère, de tristesse ou de honte. Mais le pure fut la dernière phrase tranchante de sa mère qui ne lui noua que plus le ventre. La boisson leur avait déjà couté. Peut-être le faisait-il exprès, après tout. Exprès de le faire encore pour voir si justice serait faite, pour se mettre en danger afin de régler une dette qu’il ne remplirait jamais. Il ne répondit pas, préférant laisser le silence œuvrer pour le bien à tous les deux. Il n’était plus question de se tirer dans les pattes maintenant ni même de se jeter milles reproches à la figure. Tout ce qu’il voulait était rentrer chez lui, s’allonger et songer à cette nouvelle bourde qui venait allonger la liste de toutes les autres déjà commises par le passé. Il jouait au con et il en était conscient, conscient des risque qu’il encourait, conscient que ça ne le touchait pas lui uniquement mais tous ceux qui l’entouraient. Il entendit les grilles glisser et la porte s’ouvrir en face de lui et sur le moment, il hésita même à se lever se disant qu’elle ferait tout aussi bien mieux de le laisser ici. Il l’avait faite réveiller en pleine nuit pour s’être fait arrêter ivre dans un lieu public, avoir fait obstruction à la justice et n’y avait pas été de main morte avec elle à son arrivée alors franchement, ça aurait été un piètre renvoi d’ascenseur. Essuyant son visage de ses mains, il se releva finalement, se tenant au mur lorsqu’il manqua de basculer sur le côté puis sortit de la cellule sans regarder sa mère. « Je te rembourserai le prix de la caution. » Murmura-t-il simplement comme si c’était vraiment important alors qu’il prenait les effets qu’elle avait récupéré pour lui. Montre, lacets, ceinture, papiers,.. Fin prêt, ils sortirent du commissariat, lui essayant tant bien que mal de marcher le plus droit possible et de garder son équilibre ce qui n’était pas forcément chose aisée. Pourquoi dieu avait-il appelé son père ? Il aurait aussi bien pu contacter O’Conell qui aurait été tout aussi efficace et ne lui aurait pas fait une morale dont il se serait passé. |
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Mer 1 Oct - 16:41 | |
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À nouveau, Nathanaël déformait ses propos. Il s’emporta derechef – référence, bonjour – sur elle, comme si elle n’avait pas conscience de tout ce qu’il avait traversé. Katlina trouvait pourtant qu’il avait du mal à assumer ses erreurs à voix haute, c’est pourquoi elle lui lança un regard glacial, lorsqu’il lui affirma qu’elle ne savait pas ce qu’il pensait. Elle considérait surtout que son fils avait du mal à les entendre. Katlina frissonna devant ce que sa relation de mère pourrait être avec lui. Avaient-ils atteint le point de non-retour ? Elle se sentit soudainement épuisée, comme une femme qui avait été blessée si souvent qu’elle ne se sentait plus la force de protester à nouveau. Tant de fois, elle avait essayé de protéger ses enfants, de les préserver d’eux-mêmes et de leurs irresponsabilités, autant de tentatives qui s’étaient soldées par un échec. Dans quelques mois, elle savait qu’ils essayeraient, Lily et lui, de disparaître de la vie de leurs parents, de partir loin. Cette certitude lui brûla le ventre, faisant renaître en surface l’inquiétude qui l’habitait. Sa famille représentait l’unique chose pour laquelle il valait réellement la peine de se battre. La dureté de l’amour maternelle dont elle faisait preuve résidait dans cette vérité silencieuse : l’acceptation de chacune de leur erreur sans contrepartie, une confiance totale et oublieuse des écarts malheureux qui les entachaient tous les uns et les autres. Son fils était bien trop fragile, sous le verni de cette froideur si clairement affichée, Katlina était certaine que l’enfant de son passé vivait encore, caché derrière les remparts de sa douleur bien trop marquée par les aléas de la vie. Quand elle avait entendu sa voix fatiguée à l’autre bout du fil cette nuit, il n’avait jamais été question pour elle de l’abandonner à son sort, aussi mauvaise que leur relation pouvait être, Nate savait bien qu’elle accourrait dès qu’il en avait besoin, ou du moins devrait le savoir. Peut-être que c’était ça, la fibre maternelle, dont elle avait si souvent entendu parler. Katlina connaissait bien son fils, elle essayait de ne pas lui tenir rigueur de ses mots lâchés dans un moment d’égarement et elle maîtrisa sa propre colère. Peu importe que Nate passe encore parfois pour un gamin irréfléchi et irresponsable, peu importait toutes les bêtises qu’il ferait au cours de sa vie, il resterait toujours son fils. La mère Evans décida alors d’ouvrir la porte de métal qui les séparait, tandis qu’il enfouissait son visage dans ses mains. L’approcher était une nécessité vitale pour une Katlina inquiète, la douleur qu’elle voyait briller dans ses yeux clairs lui était insupportable. Le silence pesant qui venait de s’installer était-il annonciateur de la fin ? Allait-il encore la repousser ? Quand bien même le ferait-il, elle n’en demeurerait pas moins auprès de son fils. Dans sa tête, elle voyait toujours défiler les images de cet adorable petit garçon qui, les matins enneigés, venait frapper tôt le matin à la porte de ses parents pour sortir faire le fou dans la poudre blanche. Aujourd’hui, Katlina le retrouvait sensiblement égal à lui-même, à la différence qu’il semblait déterminer à s’autodétruire plutôt que d’abîmer la neige. Le temps sembla s’arrêter, alors qu’il avait les larmes aux yeux, cet abandon momentané réduisait à néant toute la colère qui subsistait chez elle. Cette nuit, il n’était qu’un enfant brisé. La souffrance de ceux que nous aimions nous forçait souvent à réagir, peu importe comment. Alors que Katlina voyait son fils dans un tel état, elle se demanda un instant si elle pourrait supporter de connaître chaque secret sombre qu’il cachait… ou si lui y survivrait. Elle l’avait rarement vu si vulnérable. Peu habituée à des mots ou des démonstrations d’attachement franches, Katlina se contenta d’effleurer sa joue du pouce, comme une mère à son fils, pour effacer ce sentiment de vide qu’il avait et pour qu’il comprenne qu’elle était là pour lui, et non l’inverse. Ce mouvement rapide et fugace suffit à lui attirer son attention. « La vie est si courte, fais juste attention à toi d’accord ? » Résuma-t-elle ce qu’elle avait essayé de lui dire depuis le début, incapable d’ajouter quoique ce soit d’autre. Katlina ouvrit plus largement la porte pour qu’il sorte enfin de cet endroit, tandis qu’il répliquait vouloir payer la caution. « Arrête de dire n’importe quoi. » Répondit-elle en levant les yeux au ciel. Elle lui rendit ses effets personnels, puis, un peu plus ternis par leur dissimilitude qu'ils ne l'étaient en arrivant, et peut-être un peu plus proches aussi qu'auparavant, ils quittèrent le commissariat. Katlina aurait voulu l’entourer d’une étreinte protectrice mais retint tout geste vers lui et se contenta de veiller à ce qu’il marche plus ou moins droit jusqu’à la voiture. Une fois qu’ils furent installés à l’intérieur, la mère Evans démarra le moteur et quitta les lieux. Le début du trajet se déroula en silence, lui qui semblait l’esprit ailleurs, cherchant peut-être à éviter son regard. Katlina reporta ses yeux sur la route et décida de briser le silence. « Ça restera entre nous. » Proposa-t-elle. Ni son père, ni Lily n’avaient besoin de savoir pour ce soir, du moins Katlina ne dirait rien, pour la tranquillité d’esprit de Nate et surtout ne pas inquiéter les autres, libre à lui de le leur raconter de son côté si l’envie lui en prenait. Histoire qu’il comprenne qu’elle n’était pas insensible à ce qui se passait et ne le jugeait pas totalement, elle décida de faire une petite révélation qui, elle était sûre, le surprendrait, voire pourrait l’amuser. « Quand j’avais à peu près ton âge, je me suis retrouvée dans la même situation. » Bim. Scoop ! Oui. Maman Evans n’avait pas toujours été aussi lisse et parfaite qu’elle le laissait paraître.
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Mer 1 Oct - 17:43 | |
| Comme c’était arrivé tant de fois par le passé, Nathanaël se sentait à nouveau toucher ce néant imminent dans lequel il se laissait glisser du bout des doigts. Même sensation de vide, de perte, de désespoir. Mélange de regrets et de colère qu’il se vouait depuis de nombreux mois avaient raison de lui encore une fois. Le sol s’effondrait un peu plus à chaque fois sous ses pieds, devenant frêle et incertain. Et lui dans tout ca ? Il ne savait plus où se placer, comment réagir, s’il était capable de remonter ses manches encore une fois et de sortir son derrière de toute cette merde. En avait-il seulement envie ? Pas si sur. Perdu dans sa détresse à peine voilée, il sentit malgré cette brève caresse sur sa joue le soutien que lui vouait sa mère. Elle l’avait fait à de nombreuses reprises notamment lors de la discussion à cœurs ouverts concernant l’accident de Tessa mais jamais de manière aussi significative et claire. Relevant simplement les yeux vers elle, Nathanaël se sentit incapable de répliquer quoi que ce soit, de prononcer quoi que ce soit. Ce contact avait éveillé malgré lui tout sa nostalgie, tous les bons souvenirs d’enfance qu’il avait scellé derrière une porte dans sa tête jusqu’à présent. Après tout, pourquoi se faire du mal à se remémorer une famille, un amour qui n’était plus ? Les sorties en famille, les parties de rigolade, les moments privilégiés,. Tout ça était terminé depuis bien longtemps. Il se souvenait lorsqu’il était gamin de quelle façon Lily et lui observaient avec admiration leur mère derrière les fourneaux, souriante, gracieuse, belle. Il se souvenait aussi de quelle façon ils avaient malencontreusement saccagé le jardin en arrachant ce qu’ils pensaient être des mauvais herbes afin de lui faire plaisir alors qu’ils venaient de foutre en l’air tout un hectares de tulipes en devenir. Elle n’avait pas crié à cette découverte et ce malgré tout le temps qu’elle y avait passé mais avait ri avec eux. Tout ça n’était plus qu’un lointain souvenir, parfois immortalisé par une photo ou une vidéo qu’on regardait à l’occasion comme pour se rendre compte que, finalement, avant c’était pas si mal. Hochant simplement la tête en guise de réponse, ils se retrouvèrent assez vite, compte tenu de l’état de Nathanaël, installés tous les deux dans la voiture familiale. Il savait qu’il devait s’excuser pour ce qu’il avait dit, ce qu’il avait fait aussi au préalable mais les mots restaient coincés à la frontière de ses lèvres. Ce qui était dur ce n’était pas de reconnaître ses torts mais l’angoisse que les choses deviennent bizarres, ne changent. Ce quotidien qui était devenu le leur avait beau être inconfortable et épuisant, ils s’y étaient tous faits et peut-être que maintenant, ils n’avaient plus d’autre choix que de le suivre faute de ne savoir faire autrement. Ainsi, laissant sa tête se caler dans le repose tête, L’Evans regarda par la fenêtre, incapable de fermer les yeux à moins de n’avoir l’impression que la terre tournait bien trop vite autour de lui et de finir avec un tournis monstrueux. La voilà sa punition, et ça ne faisait que commencer. Lorsqu’il commencera à reprendre conscience, là, ce sera le pire. « Merci.. » Répondit-il avant de tourner la tête dans sa direction pour la dévisager. Pourquoi, en dehors de cette maison du numéro trois, sans Nathan et Lily à côté, paraissait-elle si.. Naturelle et normale ? La voilà, la mère de famille indépendante, actrice de la pièce de sa vie et non plus spectatrice. Elle avait beau lui avoir crié dessus et à raison, il aimait cette mère qu’il avait sous ses yeux différente de celle qu’il croisait tous les jours depuis des années déjà. « Et merci d’être venue me chercher.. » Et excuse moi pour ce que j’ai dit, je ne le pensais pas, j’te jure. Encore une fois, les mots refusèrent de sortir alors il se rétracta lâchement tout simplement jusqu’à ce qu’elle lance une bombe monumentale. Comme si tout d’un coup Nathanaël était complètement requinqué, clean et dynamique, il se redressa sur son fauteuil yeux grands ouverts fixés sur sa mère. « PARDON ? » Lâcha-t-il sous la surprise d’une vivacité et d’un accent qu’il ne se connaissait même pas (a). Et puis passant de la surprise à la curiosité et l’amusement, il ne put s’empêcher de rire. « T’es pas sérieuse ? » Sa voix n’avait aucun soupçon de reproche, bien au contraire. L’atmosphère se retrouva tout d’un coup complètement détendue comme si elle avait jeté un sort et Nathanaël se sentit un peu plus proche d’elle comme si, leur relation si soudée qu’ils se connaissaient autrefois, était en train de se forger de nouveaux liens. « T’as commencé ma chère tu ne peux pas t’arrêter en si bon chemin ! » La précipita-t-il pour la convaincre de lui raconter la suite, sourire extra bright étirant ses lèvres. |
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Mer 1 Oct - 20:14 | |
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Katlina ne s’attendit pas à ce revirement de comportement de la part de Nathanaël. Alors qu’elle lui proposait que cette histoire reste entre eux, il lui adressa un merci inattendu, comme si cette phrase était ce qu’il avait besoin d’entendre au bon moment. Elle avait l’impression que la situation dans son ensemble n’avait pas que des mauvais côtés : elle lui rappelait son rôle de mère en tant que tel et lui donnait l’occasion de passer du temps avec son fils. Attention, elle aurait préféré qu’il n’atterrisse pas en prison pour ce faire, cependant mieux valait retenir le meilleur côté de cette soirée qui ne s’échapperait pas de leurs lèvres. Katlina jouerait des pieds et des mains pour que cette histoire ne soit pas reprise dans le dossier de Nathanaël mais il devait bien prendre conscience qu’un jour, à l’instar de l’accident par le passé, ce genre d’acte ne pourrait pas être rattrapé. Sans donner davantage de leçons de morale, elle trouverait dommage qu’il gâche son brillant avenir pour une simple soirée d’égarement. Certes, il accumulait les écarts ces derniers temps, mais Katlina voyait bien qu’il le faisait parce qu’il était perdu et ne savait plus trop où il en était. La mère Evans se contenta donc de lever un regard vers lui et de sourire lorsqu’il la remercia aussi d’être venu le chercher, elle ne voyait pas vraiment quoi répondre, pour elle, c’était tout à fait normal, quel parent censé aurait laissé son enfant croupir en prison, à moins de vouloir lui donner une leçon ? Vu l’état d’esprit « délicat » dans lequel il était, et surtout sachant ce que ça faisait quand une personne ne venait pas vous chercher, Katlina n’aurait voulu infliger ça à Nate pour rien au monde, ce sentiment d’abandon et de ne pas compter aux yeux de ses plus proches… était tout simplement horrible. Elle ne répondit pas non plus parce qu’elle savait qu’il avait eu beaucoup de mal à prononcer ces mots, elle les recevait avec une bonne surprise et enchaina alors sur un autre sujet. Au commissariat, Nathanaël avait évoqué la jeunesse de sa mère. Le moment n’aurait pas été bien choisi pour le lui raconter et elle était passée au-dessus, mais maintenant que les tensions se dissipaient, Katlina jugeait opportun de revenir sur la question. Elle avait en effet connu ce même moment désagréable. La mère Evans sourit de plus belle en se rendant compte que cette histoire éveilla aussitôt la curiosité de Nate, lequel manqua presque de s’étouffer d’étonnement dans la voiture. Elle était on-ne-peut-plus sérieuse. Il lui adressa un large sourire qui l’encouragea à se lancer. « Oh je peux, de toute façon, il y a de grandes chances pour que tu ne t’en souviennes même pas demain. » Le taquina-t-elle, en sachant pertinemment qu’il ferait justement tout pour se rappeler de ce détail. « C’était à une soirée, on avait bien bu avec un groupe d’amis, on a fini la soirée dans un parc où, comme tous les jeunes à un certain stade d’ébriété, on a commencé à mettre le bordel, tout sens dessus dessous, vandalisme, tapage nocturne, etc… Quand des policiers nous ont approchés, ça s’est un peu échauffé et on a tous fini la nuit au poste. » La suite de l’histoire était moins drôle mais Katlina ne s’arrêta pas. « Ensuite, les parents sont tour à tour venus chercher leur ‘garnement’ comme ils nous appelaient… sauf le mien. Je me suis retrouvée à attendre mon père jusqu’au lendemain matin parce que, selon lui, je n’avais qu’à ‘assumer et apprendre la vie puisque je savais si bien m’amuser à foutre la merde’ ». Reprit-elle les mots exacts utilisés par son paternel sévère à l’époque. Ses parents étant assez stricts, une fois la fin de son adolescence arrivée, Katlina avait ressenti le besoin de briser les entraves et de vivre plus libérée, loin des conventions à laquelle on la croyait habituellement si attachée… C’était la raison pour laquelle elle avait si vite fui le cocon familial et que Nate et Lily n’avaient pas si souvent vu leurs grands-parents maternels. Quant à sa folie pour les apparences et sa paranoïa… Ces changements-là étaient survenus bien après sa rencontre avec Nathan, pour des raisons qui lui étaient propres d’ailleurs.
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Mer 1 Oct - 20:42 | |
| Lorsque sa mère lui répondit que ce n’était pas un problème pour elle puisqu’il ne s’en souviendrait sans doute pas, son sourire s’élargit d’autant plus dans un premier temps comme pour acquiescer avant qu’il ne disparaisse. Putain. Elle avait raison, il ne s’en rappellerait pas. Il ne se souviendrait pas non de cette conversation, de ce moment privilégié passé avec elle. De tout ce qu’il lui avait dit au commissariat. Lorsqu’il se réveillerait, ça allait comme si rien de tout ça n’était arrivé et ils en reviendraient exactement au même stade : proches physiquement, loin mentalement. Peu importe, et même mieux encore, cette notion de temps qui était compté avant qu’il n’oublie tout donnait à ce moment quelque chose de plus fort encore. Cette envie de le vivre plus intensément, de profiter de chaque détail, chaque seconde, chaque parole échangée. « Tu veux dire qu’il n’y a aucune chance que je m’en rappelle demain plutôt. » Corrigea-t-il néanmoins conscient d’être dans un état complètement second en cet instant même. Finalement que ce soit sa mère qui ce soit levée et pas son père, c’était plutôt un bien qu’un mal. Nathan avait l’habitude de boire et de finir dans des états semblables à celui de Nathanaël -sans être alcoolique pour autant évidemment- alors c’est sur qu’il était moins choquant de l’entendre parler de ses frasques d’adolescent. Nate l’avait déjà vu bourré, plusieurs fois. Sa mère, jamais. Cette femme qui semblait exceller, droite comme un i, sage comme une bonne sœur. Enfin, une bonne sœur.. Encore une fois fallait peut-être pas pousser non plus! (sextape hello) Ecoutant le début du récit de sa mère, Nate ne se gêna pas pour se mettre à l’aise en se tournant complètement vers elle, tête toujours posée contre le siège. Ainsi , elle lui apprit non sans surprise d’ailleurs qu’elle avait vécu la même chose à son âge. Enfin, en pire quand même. Vandalisme, tapage nocturne. Lui s’était contenté de casser maladroitement une bouteille sur les marches et de gueule contre un mec en pierre. Altercation avec les flics en plus. Et délit de fuite aussi même si ça, c’était toujours inconnu des forces de police. Non en fait elle n’avait pas fait pire. Jusqu’alors souriant et mourant de curiosité, son sourire s’estompa petit à petit en entendant la suite. Son grand père, qu’il n’avait d’ailleurs pas vu extrêmement souvent mais avait toujours trouvé un peu flippant, l’avait laissée croupir en cellule pour lui donner une leçon alors que tous ses potes avaient été cherchés. Sacré coup d’enfoiré n’empêche. « C’est dégueulasse ce qu’il a fait. » Se contenta-t-il de commenter après quelques secondes de silence ne sachant quoi dire. Elle ne méritait pas ça juste pour une nuit d’égarement. Elle l’avait payée chère, sa liberté et son amusement. Une nouvelle fois et sous ses yeux, sa mère semblait plus.. Humaine. C’était bizarre à dire mais c’était ce qu’il ressentait. D’habitude toujours lisse, toujours parfaite, toujours impassible. Là, en racontant cet événement de son passé, il se sentait proche d’elle comme avant. Il la comprenait à nouveau et compatissais d’autant plus à cette expérience qu’elle avait vécue il y a des années. « Tu regrettes d’avoir fait la fête ce soir là ? » Lui non. Rien que pour cette conversation, rien que pour ce moment. Il avait fini au poste d’accord, ça allait être noté dans son dossier ok mais franchement, ça n’avait d’égal à ces toutes nouvelles confidences auxquelles ils commençaient tout juste à se familiariser. Quelques minutes plus tard, la voiture s’arrêtait enfin. Ils devaient sans doute être arrivés. Se tournant sur son siège, il détacha après de multiples tentatives sa ceinture et sortit, se tenant à la portière pour ne pas s’effondrer. Il n’était pas fatigué mais ne se sentait pas au meilleur de sa forme non plus. Sans doute allait-il s’endormir à la seconde où il s’effondrerait sur son lit. Pour ne pas ameuter le quartier tout entier, il referma la portière le plus doucement qu’il le put et suivit sa mère jusqu’à la porte d’entrée, entrant une fois que ce fut bon. « Je sais que tu dois être fatiguée et tout ça mais.. Tu veux pas qu’on s’installe un petit peu au salon pour parler ? » Il n’avait même pas retiré sa veste, ni ses chaussures prenant les devants pour s’assurer que cette bonne entente ne touchait pas déjà sa fin. Pour une fois qu’il se sentait de lui parler, qu’il voulait lui parler et qu’elle avait l’air réceptive il ne voulait pas passer à côté. |
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Jeu 2 Oct - 18:28 | |
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Katlina esquissa un sourire à la réponse de Nathanaël, mais elle n’était pas vraiment contente qu’il oublie toute leur discussion le lendemain. De son point de vue, la mère Evans craignait même que cette nuit n’existerait pas dans sa tête et que la conversation qu’ils avaient en ce moment ne mènerait à rien puisqu’il ne s’en souviendrait pas. À voir… Ce n’était pas le moment de se poser la question, chaque instant était bon à prendre. Katlina changea plutôt de sujet et lui raconta comment, dans sa jeunesse, elle avait vécu le même genre de mésaventure. Quand elle voyait son fils aujourd’hui, ils n’étaient pas si différents pour tout, disons pas si différent de la jeune femme qu’elle était au même âge que lui. Les aléas de la vie l’avaient fait devenir une autre personne, même si Katlina était persuadée qu’au fond, on ne pouvait pas complètement changer. Le rire de Nate s’évanouit rapidement pour laisser place à de l’incompréhension lorsqu’elle poursuivit son histoire. La mère Evans constata que son fils n’approuvait pas non plus les actes de son grand-père, mais le passé ne pouvait pas être refait. Elle se contenta d’hausser les épaules, indiquant qu’elle n’en était pas morte. Au contraire, Katlina ne s’était pas arrêtée en si bon chemin, elle avait continué de leur tenir tête et avait rapidement su se débrouiller. Ainsi, lorsque Nathanaël lui demanda si elle regrettait d’avoir fait la fête ce soir-là, un nouveau sourire, plus léger cette fois, s’afficha sur ses lèvres. « Pas du tout. Au contraire, j’ai continué à sortir plus souvent, et puis j’ai rapidement rencontré ton père. La suite, tu la connais. » Elle leur avait déjà expliqué à plusieurs reprises qu’après sa rencontre avec Nathan, tout était allé très vite. Katlina avait vite rapidement ses cliques et ses claques pour s’éloigner définitivement de ses parents et faire sa vie de son côté. Après cette petite confidence, ils arrivèrent enfin devant la maison n°3. La mère Evans arrêta la voiture dans l’allée et descendit tout en jetant un œil en direction de Nate. Voyant qu’il tenait à peu près sur ses jambes, elle s’avança pour ouvrir la porte et allumer la lumière dans le hall d’entrée. Elle n’avait pas encore retiré sa veste qu’il lui proposait de rester encore un peu éveillé pour continuer de parler. Surprise par cette proposition, Katlina se tourna vers son fils pour voir s’il lui faisait une blague de mauvais goût dans son état d’ébriété mais il semblait sincère. « Bien sûr. » Dit-elle, sachant que cette occasion ne serait sûrement pas prête de se représenter. D’habitude, quand elle rentrait, il n’y avait pas âme qui vive dans la maison, et lorsque c’était le cas, Nate et sa sœur passaient le plus clair de leur temps dans leur chambre et Nathan à s’affairer de son côté. « Je vais nous préparer un chocolat chaud pendant que tu te débarrasses. Ça ira pour les chaussures ? » Ce n’était peut-être pas la meilleure idée après ce qu’il avait déjà ingurgité cette nuit, mais Katlina savait combien il aimait cette boisson, et à occasion exceptionnelle, elle pouvait bien passer outre. Après avoir écouté sa réponse, elle retira sa veste et partit donc dans la cuisine pour leur préparer tout ça.
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| | | Mes voisins commèrent à propos de moi
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Ven 3 Oct - 15:32 | |
| Nathanaël était littéralement choqué. Sa mère, la sienne, une fêtarde à son âge ? Dans quel monde on était là au juste ? Impossible. Elle se foutait sans doute de lui pour voir comment il régirait et s’il la connaissait bien. Il ne la connaissait tellement pas comme ça.. Si ses parents n’étaient pas du genre à parler et ressasser le passé, leurs enfances, leurs adolescences et tout le reste, Nate n’oubliait que son père lui avait confié ses impressions quant à leur rencontre. Une jeune femme fraîche, indépendante, pleine de vie et loin de se démonter à la première difficulté bien au contraire. Il fut donc un temps, jadis (mot d’outre-tombe rpz), où ils étaient tous deux sur la même longueur d’ondes ? Etonnant. Franchement pas croyable même lorsqu’on les voyait aujourd’hui. Bras tendu contre le mûr pour avoir quoi qu’il arrive un point de contact à quoi se rattacher s’il basculait de n’importe quel côté, il tenta de prendre un air plein d’assurance tout en souriant de toutes ses dents lorsque sa mère acceptait sa proposition. Ou comment ne pas essayer de faire croire que tout était normal alors qu’il était clair que non. « Euh.. Hein ? » Demanda-t-il alors, perplexe avant qu’il ne baisse les yeux et se mette à rire tout seul : « Ah les chaussures ! » Il s’arrêta alors de rire et releva les yeux vers sa mère « Oui, oui ça devrait aller t’inquiètes pas. Je suis encore en état de les enlever tout seul, no problemo » Il bluffait évidemment. Avec tout ce qu’il avait bu il n’était sûr de rien et quand bien même il se cassait la gueule lamentablement par terre, du moment que sa mère ne s’en rendait pas compte tout allait pour le mieux. Ainsi il lui sourit à nouveau pour la conforter dans son idée d’aller préparer quelque chose à la cuisine et attendit qu’elle soit sortie de la pièce pour s’atteler à la tâche. Il savait d’ores et déjà que ça n’allait pas être facile d’autant plus que le sol et les mûrs étaient toujours un peu mouvants tout autour de lui-même si cela avait diminué après sa mise en cellule. Lâchant le mûr avec hésitation, il commença à faire descendre sa veste de ses épaules, tirant avec ses bras dans tous les sens pour retirer les foutues manches qui refusaient de sortir. Il devait avoir l’air fin à s’acharner juste pour enlever une veste. Réussissant tant bien que mal à la retirer après s’être aidé de ses pieds, Nathanaël accrocha la veste sur le porte-manteau. A l’envers, certes, mais accrochée quand même. Quant à ses chaussures.. La partie la plus difficile arrivait. Se tenant à un meuble à proximité il se baissa mais pas de chance, perdit l’équilibre avant de n’être accroupi et s’étala de tout son long par terre manquant d’exploser de rire. Il ne voulait pas que sa mère le voit dans un état aussi déplorable même si elle avait eu un avant-gout assez significatif à la prison et au moment de rentrer dans la voiture. Entendant les pas de sa mère s’approcher de la porte qui menait au salon, celui-ci s’expliqua sur la nature de ce bruit pour qu’elle fasse demi-tour avant de ne le voir : « Tout va bien, je me suis juste assis un peu trop bruyamment, désolé. » Usant de toutes les forces qui lui restaient encore, il parvint à se mettre en position assise et replie les jambes avant de commencer à dénouer ses lacets. Encore une fois, échec si cuisant qu’il préféra comme un gamin impatient de huit ans tirer dessus comme un dingue en espérant que ça se déferait tout seul comme par magie. Tout ce qu’il avait réussi à faire, c’était un énorme nœud qu’il n’allait pas réussir à enlever de sitôt. Ne voulant pas chercher la difficulté, Nate se contenta donc de retirer ses chaussures avec les lacets toujours faits ou plutôt seulement la gauche. Effectivement, avec le nœud qu’il avait fait sur l’autre, impossible de l’enlever sans l’ouvrir. Impossible pour lui avec les fils qui semblaient vivants et bougeaient dans tous les sens et surtout son impatience et son excitation dues à ce qu’il avait bu au cours de la soirée. Baissant les bras, l’étudiant se laissa tomber dans le fauteuil dans lequel était toujours installé son père. Il ne s’y asseyait jamais pas par interdiction mais parce que cela lui faisait bien trop bizarre tout simplement. C’était sans doute pour la même raison qu’il n’y avait jamais vue sa sœur ni même sa mère d’ailleurs. « En fait j’ai eu un petit souci avec ma chaussure.. Mais franchement je comprends pas comment ça a pu arriver, j’te jure c’est pas ma faute ! » Clama-t-il en regardant sa mère d’un air désolé et honteux lorsque celle-ci revint dans le salon avec les tasses de chocolat. Super l’affiche. [/b] |
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Ven 3 Oct - 16:02 | |
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Katlina ne parlait pas souvent de sa jeunesse à ses enfants. Nathan et elle leur avaient bien entendu raconté leur rencontre, leur mariage ainsi que remémoré quelques souvenirs d’enfance Nate et Lily, mais la mère Evans ne s’était jamais vraiment étendue sur son passé personnel, préférant éviter de parler de tout ce qui la reliait de près ou de loin à ses parents. Elle n’ignorait pas que la plupart des personnes de leur entourage ne comprenait pas comment elle, une femme aussi froide et rigide, tellement à cheval sur les convenances, s’était entichée d’un drôle de clown comme Nathan, ni comment lui avait pu tomber amoureux d’elle. Peu d’entre elles savaient en vérité qu’ils se ressemblaient bien plus à une autre époque et qu’ils s’étaient bon nombre de points communs. Mais comment leur entourage aurait-il pu le deviner, alors même que leurs propres enfants l’ignoraient aussi ? Du moins, durant les premières années de leur enfance, elle était toujours égale à elle-même, mais depuis lors, ils l’avaient oublié. Il est vrai que Katlina faisait en sorte de ne pas le rappeler non plus, comme si elle cherchait à se détacher définitivement de cette image du passé. Il était douloureux de constater qu’elle était en grande partie devenue ce qu’elle reprochait à ses propres parents à une époque ; faire passer les apparences avant le reste, ne tolérer aucun écart, et ainsi de suite. Une fois à l’intérieur de la maison, Nate la sortit de ses réflexions en lui proposant, à sa plus grande surprise, de prolonger leur moment mère-fils. Katlina accepta aussitôt cette idée et s’éloigna dans la cuisine pour leur préparer une boisson chaude tandis qu’il tentait tant bien que mal de se débarrasser. La mère Evans esquissa un sourire lorsqu’il lui répondit qu’il se débrouillerait sans mal, elle n’était pas née de la dernière pluie et savait très bien dans quel état l’alcool pouvait retourner les têtes. Comme dirait tout parent censé, il ne fallait pas oublier qu’elle avait été « jeune » avant lui. Toutefois, quand Katlina entendit un bruit plus prononcé, elle reprit le chemin vers le hall d’entrée. « Tout va bien ? » La voix de Nathanaël s’éleva directement en écho pour la rassurer. Assis bruyamment, tu parles. Enfin, puisqu’il semblait si bien s’en sortir, Katlina retourna dans la cuisine et termina de préparer le chocolat chaud qu’elle versa dans deux tasses. À son retour dans le salon quelques minutes plus tard, elle le trouva installé dans le fauteuil de son père – une autre surprise – et remarqua non sans sourire de plus belle qu’il était encore chaussé à un pied. « No problemo, tu disais ? » Le taquina-t-elle, en lui tendant son chocolat. « Essaie de ne pas en renverser, sinon c’est ton père qui te tombera dessus. » Cool attitude ce soir oui, mais Katlina n’en oubliait pas moins certaines de ses mauvaises habitudes. Enfin, si Nathanaël tenait à sa vie, voilà qu’il était désormais averti. Pour Nathan, son confortable siège n’avait pas de prix. « Tu devrais dormir avec, comme ça tu te souviendras peut-être de certaines choses demain. » Indiqua-t-elle en parlant de son pied. Mais, pas dans l’idée de le torturer pour un sou et qu’il se sente encore plus mal à l’aise, elle s’abaissa pour l’aider à retirer sa deuxième chaussure (gentille qu’elle est, trop bonne elle). « Mais comment t’as fait pour emmêler tout ça ? » Grommela-t-elle en dénouant ses lacets. Katlina déposa la chaussure par terre et s’installa ensuite dans le canapé en face de Nathanaël pour reprendre leur discussion. « Alors, ce fameux fauteuil ? » Lança-t-elle à tout va, finalement amusée par l’état dans lequel son fils était. Elle n’avait pas souvent l’occasion de le voir l’air si « décontracté » même s’il ne l’était jamais complètement devant elle. Cette situation changeait tellement de d’habitude.
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Ven 3 Oct - 16:54 | |
| « Ah oui j’ai dit ça, t’es sure ? » répliqua-t-il dans un sourire enfantin et une moue innocente comme s’il ne se souvenait pas que ce soit arrivé. D’accord il avait peut-être parlé un peu vite mais franchement, demander à sa mère de l’aider pour défaire ses lacets, même bourré, ça fait mal à la fierté. D’autant plus que lui ne se souviendrait pas de grand-chose demain alors qu’elle.. Elle aurait conscience de tout ce qui était arrivé, tout ce qu’il avait dit et tout ce qu’il avait fait. Une chance qu’elle ne l’avait pas vu se ramasser comme un ivrogne sur la moquette. « Pour une fois » Répondit-il au tac au tac sans s’en rendre vraiment compte dans un reproche des plus subtiles. Son père n’était pas du genre autoritaire voire pas du tout. D’ailleurs avant que l’histoire de l’accident ne soit révélée, il n’était pas du genre « père » tout court. Si cette liberté qu’il leur avait toujours laissée à Lily et lui , lui avait souvent été bénéfique, il regrettait parfois de ne pas avoir quelqu’un derrière lui pour le soutenir, lui dire lorsqu’il faisait les choses mal et le réprimander ou juste le conseiller. C’était sans doute aussi la raison qui l’avait rapproché de O’Conell de façon aussi fusionnelle, aucun d’eux ne pouvaient se vanter d’avoir l’implication d’un père à proprement parler. Il était peut-être dur dans ses mots ou en tout cas, bien plus qu’il ne l’aurait été d’habitude, mais le fait était que ça n’avait pas été simplement tous les jours. Evidemment, il avait lui aussi ses torts là-dedans et bien plus qu’il ne voulait sans doute se l’avouer mais quand même. Il prit la tasse de ses deux mains pour avoir une stabilité un peu plus certaine et l’approcha de sa bouche pour boire. Première, il venait de se brûler la langue et deuxièmement avec le gout de l’alcool toujours omniprésent dans sa bouche, c’était loin d’être un délice. Le combo des deux le fit grimacer alors qu’il posait la tasse sur la petite table avant d’observer sa mère lui défaire son lacet. Cette image lui rappela sans qu’il ne s’y attendre un moment de son enfance lorsque, encore trop jeune, il ne savait pas encore nouer ses lacets tout seul et que sa mère le lui faisait avant de l’embrasser et de le laisser partir à l’école. A cette pensée, ce rituel aboli dès lors qu’il avait su se débrouiller tout seul, il sourit en gardant le silence. « Je sais pas, ça voulait pas se défaire alors.. j’ai tiré. Et puis ça s’est emmêlé et ça a fait un gros nœud » Dit-il en haussant les épaules comme si ça n’avait aucune sorte d’importance. Nœud qu’elle était d’ailleurs en train de galérer à défaire. « Merci beaucoup » Dit-il seulement en la regardant se relever avec des yeux grands ouverts d’émerveillement comme si elle venait d’accomplir un miracle. Dans sa tête à cet instant précis, c’était un peu l’idée d’ailleurs. « Ben.. Je sais pas trop » Il prit un air perplexe et sceptique, remuant le derrière pour bien s’installer et posant sa tête sur le repose tête, ses bras sur les accoudoirs et tout le tralala. Franchement, y’avait pas de quoi fouetter un choix. Son père abusait de passer des heures durant dans ce fauteuil qu’il n’avait rien de beau ni même d’incroyablement confortable. Sans doute avait-il une valeur sentimentale pour ne pas vouloir plutôt un vrai fauteuil pour les vieux qui fait des massages et déplie un truc pour pouvoir y poser la totalité de ses jambes (a). « Enfin il est bien et tout mais, voilà quoi.. C’est un fauteuil » Conclue-t-il enfin avant de relever la tête et d’échanger un regard avec sa mère, se mettant à rire. « Tu veux l’essayer ? Allez, viens l’essayer ! Une fois n’est pas coutume ! » Lança-t-il enjoué avant de se lever et de prendre doucement le bras de sa mère pour la forcer à se lever « Pas de non qui tienne » Y avait-elle seulement déjà posé son derrière ? Il n’en était franchement pas sur et le fait que la possibilité que la réponse soit non était d’environ 80% était inquiétante. Il fallait qu’elle le fasse au moins une fois dans sa vie, juste pour la peine. Par la suite, il s’affala dans le canapé de tout son long. « Alors ? » Vue l’expression de son visage, elle le trouvait pas folichon non plus. « Maman, je peux te poser une question ? » Demanda-t-il plus sérieusement avant de répondre « Enfin, celle- là comptait pas hein » S’amusa-t-il. Une fois qu’il eut son approbation, sans se démonter il lui posa la question fatidique qui lui trottait dans la tête depuis quelques temps déjà « T’es heureuse ? » Même si ça lui faisait mal de l’admettre, parfois il en doutait. Et puis, étant donné que ce soir tout était permis , ou en tout cas il le sentait comme ça, autant en profiter. |
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Ven 3 Oct - 17:27 | |
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Katlina fronça les sourcils lorsque Nathanaël répliqua pour une fois d’un ton un peu sec. La mère Evans n’avait pas pour habitude de le voir avoir une position aussi marquée envers son père mais elle préféra ne pas poser de questions. Elle n’avait vu aucune tension naître entre les deux et pensait bon de ne pas en susciter sur base d’une mauvaise impression alors que Nate était dans un état d’ébriété plus qu’avancé. Katlina s’affaira plutôt à défaire les lacets emmêlés de la chaussure restante de son fils tandis qu’il lui expliquait tout le procédé qu’il avait essayé d’utiliser pour se l’enlever. Galérant quelques instants à la lui retirer, Katlina parvint enfin à ses fins. Elle se redressa ensuite et lui demanda si le fauteuil de son père valait autant la peine. À en voir son état avancé, la mère Evans ne le croyait pas vraiment si confortable mais Nathan n’avait pas l’air de vouloir s’en séparer, une horreur qu’elle tolérait dans le salon depuis des années. Nathanaël lui confirma d’ailleurs cette pensée et lui intima de l’essayer pour s’en rendre compte par elle-même. « Quoi ? Mais non, pas besoin. » Protesta-t-elle. Katlina n’eut pas vraiment son mot à dire, d’autant que Nate se leva pour l’attirer par le bras et l’y installer. La prof d’anglais s’enfonça à l’intérieur du siège et posa ses mains sur l’accoudoir. Elle afficha une moue désapprobatrice, le cuir du fauteuil était vieilli et devait avoir l’habitude d’accueillir les fesses plus larges de son mari (a). « Je ne vois vraiment pas ce que ton père trouve à ce fauteuil… Finalement, si tu renverses dessus, ça pourrait tous nous arranger et faire disparaître cette horreur du salon. » Rigola-t-elle ensuite, soudainement de bonne humeur à cette simple réflexion. Katlina retrouva ensuite son sérieux lorsque Nathanaël lui demanda pour lui poser une question après s’être affalé comme un cachalot dans le canapé. Elle acquiesça positivement mais ne s’attendit pas du tout à cette interrogation. « Pourquoi cette question ? » Rétorqua-t-elle du tac au tac, ne sachant que répondre sur le coup. Katlina ne se l’était jamais vraiment posée, en particulier ces derniers temps, avec tout ce qui se passait dans cette famille. Heureuse, elle ne l’était plus vraiment et se cachait derrière un masque qui lui permettait de le dissimuler, même aux yeux de sa famille. Personne ne s’intéressait vraiment d’ailleurs de savoir si c’était le cas, d’où sa surprise en entendant la question de son fils. L’avait-elle réellement été un jour ? Sans aucun doute, mais pas depuis longtemps, elle vivait dans la routine de ce qui reflétait l’image d’un bonheur qui n’existait plus que sous forme de cendres, que ce soit à son travail, dans ses amitiés où on ne la voyait que comme une mégère ou même au sein de sa propre maison où son mariage avait tourné en fiasco. Après quelques secondes de réflexion, elle se décida à lui donner la réponse la plus sincère possible, puisqu’il ne s’en souviendrait de toute façon pas. « Ça n’a aucune importance, du moment que vous, Lily et toi, vous le soyez. » Même si Katlina n’avait pas l’impression d’avoir très bien réussi son rôle de mère, ni d’avoir su les protéger des aléas de la vie, elle espérait qu’ils pourraient recommencer à mener une vie plus ou moins normale dans les années à venir, voire même être heureux de ce qu’ils avaient ou étaient devenus. C’était là sa priorité.
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Ven 3 Oct - 18:27 | |
| Ne s’attendant pas du tout à ce genre de réponse franche et tranchante de sa mère, Nathanaël resta quelques instants sur le cul en la regardant avec des yeux ronds. Puis une chose en entraînant comme s’il se rendait enfin compte que ce qu’elle venait de dire était drôle, il éclata de rire laissant sa tête retomber sur un coussin du canapé qui, par chance, estompa un peu le bruit qu’il faisait bien que ce n’était sans doute pas suffisant. Faire tomber « accidentellement » quelque chose sur le fauteuil qui le bousillerait pour de bon, il était presque prêt à accepter dans son état, sans rechigner en plus. Il ferait tout pour voir la tête dépitée de son père le lendemain en apercevant son fauteuil chéri tout déglingué n’attendant qu’une chose : un au revoir et un enterrement digne de ce nom après des années de bons et loyaux services. Non en fait il n’était pas presque prêt, il était carrément pour mais n’en disait rien. Sa mère l’avait dit sur un ton de rigolade et il aurait déjà bon nombre de choses à regretter le lendemain matin sans rallonger la liste avec cette nouvelle connerie. Il s’arrêta de rire un instant et posa sa tête plus confortablement sur le coussin pour observer sa mère. Des jours, des semaines, des mois même étaient passés sans qu’il ne l’ait vue rire et maintenant que cela se produisait enfin et qu’elle semblait tout simplement bien au sein de sa propre maison mais aussi avec lui, il ne s’en souviendrait sans doute pas. Ils avaient beau ne pas être spécifiquement proches, la voir ainsi lui faisait du bien et le mettait d’encore plus bonne humeur qu’il ne l’était déjà. « Ca peut s’arranger si tu veux, ce sera notre secret » Rétorqua-t-il sur le ton de l’humour en haussant les sourcils subjectivement genre « héhé, deal ! » Nate haussa simplement les épaules lorsqu’elle lui demanda pourquoi il la questionnait à ce propos. Tout simplement parce qu’il se posait la question et que, s’il n’avait jamais osé en parler auparavant -ou ne l’avait pas voulu- il se sentait ce soir d’attaque à affronter sa réponse. Sa famille l’avait-elle comblée comme elle l’avait dû ? Il en doutait et en vue des derniers événements en plus.. Encore moins. Il savait que Lily et lui l’avaient déçue déjà une fois et lui une fois de plus ce soir, mais pouvons-ton aggraver une situation déjà à son summum ? « Parce que tu ne montre rien. T’es tellement forte, j’arrive jamais à savoir ce que tu penses, ce que tu ressens » Répondit-il avec tout le sérieux du monde. Nate avait déjà vu Nathan dans un état déplorable et ce dernier s’était confié en quelque sorte à lui, lui disant qu’ils pensaient que Lily et Nate les détestaient mais pas seulement. Son père contrairement à elle ne cachait aucune de ses émotions et entre eux d’eux, l’étudiant était un peu le cul entre deux chaises. Enfin, si, elle montrait généralement un sentiment dominant chez elle par moments : la colère. Voilà tout. Tout le reste était superflu, passait à la trappe derrière son impassible façade. « Alors on est dans un cercle vicieux. » Si parfois l’alcool le rendait drôle -ou con ça dépendait-, il pouvait tout aussi bien le rendre triste, nostalgique, en colère ou songeur. Comme maintenant. Il n’était plus question de garder pour soi ce qu’il pensait et ce qu’il ressentait, ce qu’il se retenait de dire depuis des années. Ces gens de cette famille le faisaient trop et voilà où ils se retrouvaient aujourd’hui : à ne rien savoir. « Comment tu veux qu’on le soit alors que toi, t’as pas l’air de l’être ? Ca marche pas comme ça. » Nathanaël se redressa sur le canapé et croisa ses jambes en tailleurs avant de reprendre : « Pour moi ça compte. Et pour Lily aussi même si.. On s‘y prend pas de la bonne manière pour vous le montrer ou qu‘on fait pas toujours ce qu‘il faut » Quittant sa mère des yeux, il fixa le sol quelques instants. « Je veux retourner à l’époque des tartes à la pomme refroidissant à la fenêtre, des sorties en famille et des soirées télé où Lily et moi on se chamaillait pour lécher la cuillère après que t’aies fait un gâteau en chocolat comme on en raffole » Un sourire étira à nouveau ses lèvres avant qu’il ne tourne la tête vers sa mère « On était bien, non ? » Même lui ne comprenait pas comment les choses avaient pu se dégrader à un point de non retour tel que celui-ci. « Mais changeons de sujet ! » Exit la crise de nostalgie soudaine. Il voulait une réponse, une vraie pas qu’elle élude judicieusement. Un oui ou un non même si, au fond de lui, il connaissait déjà la réponse. Il était prêt à l’entendre mais peut-être qu’elle ne l’était pas à le dire. Retrouvant sa bonne humeur, il tenta de se redresser mais retomba dans sa position initiale. « Raconte moi d’autres trucs de ton enfance, avant papa.. » Demanda-t-il curieux. Ben ouais elle lui avait tendue la main , fallait pas qu’elle s’étonne qu’il lui arrache le bras (a). |
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Ven 3 Oct - 19:32 | |
| Nathanaël rentra finalement dans son jeu pour faire disparaître le fauteuil de son père. C’était assez bizarre de le voir ainsi soudainement complice avec elle. Katlina n’en avait plus l’habitude. Il était loin le petit garçon qui venait encore pleurer dans ses bras en lui confiant les dernières bêtises commises plus tôt dans la journée. Puis, Nate lui posa une question inattendue : était-elle heureuse ? Si elle n’osait pas clairement hocher négativement la tête, Katlina ne se voyait pas non plus lui mentir en affirmant que c’était totalement le cas. Elle ne savait même pas si elle était en mesure de répondre elle-même à cette question, elle opta donc pour la réponse la plus sincère possible, c’est-à-dire qu’elle espérait surtout que ses enfants, eux, l’étaient ou le seraient. Nate lui confia une constatation qui la rassura d’autant plus : il n’arrivait jamais à savoir ce qu’elle pensait, ni ressentait. Elle parvenait donc bien à cacher ses émotions, même devant le sens observateur qu’avait son fils. Katlina avait souvent remarqué chez lui cette facilité naturelle à deviner ce que cachaient les gens ou en tout cas à déceler quand quelque chose n’allait pas. Mais elle était aussi surtout une de celle qui le connaissait le mieux, du moins l’espérait-elle, et savait comment contourner cette faculté. Nate lui répliqua alors qu’ils se trouvaient dans un cercle vicieux : si elle n’était pas heureuse, lui ne se voyait pas l’être non plus. Katlina préféra ne pas le couper et le laissa poursuivre dans sa lancée. Il s’ouvrit à elle comme il le faisait rarement et lui rappela quelques bons souvenirs de leur enfance. La mère Evans se rappelait chaque habitude qu’il mentionna. « Oui, on était bien… » Confirma-t-elle dans un murmure aux accents mélancoliques. Nate prit alors l’initiative de changer de sujet, voyant bien qu’elle ne s’éterniserait pas sur la question. Soulagée de pouvoir profiter de cette diversion, Katlina réfléchit à quelques souvenirs à lui raconter. Par enfance, entendait-il lorsqu’elle était haute comme trois pommes ou déjà dans sa période plus libérée, c’est-à-dire jeune femme ? Vu ce qu’il avait évoqué quelques secondes auparavant, elle pencha plutôt pour la première hypothèse. Tout en réfléchissant, elle sourit en le voyant essayer de se redresser en vain. Lorsqu’ils se décideraient à aller dormir, Katlina veillerait à rester derrière lui pendant la montée à l’étage, au cas où il trébucherait dans les escaliers. Ne pas savoir délacer une chaussure était une chose, se manger une rampe et risquer le coup du lapin en était une autre. « Je passais toujours les fêtes de Pâques chez ma grand-mère, elle avait un jardin immense et organisait toujours une chasse aux œufs en chocolat avec les cousins, c’était à celui qui en ramènerait le plus. Après, tout le monde vidait son panier et on partageait tout équitablement, mais c’était juste pour le plaisir de les avoir trouvés. » Raconta-t-elle un bon souvenir de son enfance. Encore une fois, elle préférait éviter de parler de ses parents et prenait des moments agréables vécus ailleurs. « Un jour, je devais avoir quatre ou cinq ans, je me suis perdue dans un centre commercial. Mes parents étaient trop occupés à chercher la robe de cocktail pour ta grand-mère en vue d’une cérémonie de mariage pour s’en apercevoir. Une bonne femme m’a retrouvée et, comme je ne connaissais pas le numéro de téléphone à cet âge, elle m’a amené à l’accueil pour qu’ils soient appelés par micro, et pour me faire passer l’attente plus agréablement, elle m’a payé une glace et est restée avec moi jusqu’à leur arrivée… C’est limite si elle n’a pas eu droit à un scandale de la part de ton grand-père. Et le meilleur, c’est sa réponse dont je me souviendrai toujours ‘si vous aviez gardé un œil sur votre enfant, peut-être n’aurait-elle pas eu besoin de glace.’ Excellent ! » Raconta-t-elle amusée, en s’ouvrant pour la première fois depuis longtemps sur son passé aussi lointain. Ça faisait bizarre de raconter tout ça à son fils, mais l’idée qu’il puisse ne pas s’en souvenir contribuait sûrement à l’encourager. « Un des meilleurs souvenirs que j’ai, c’est cette soirée d’hiver, je devais avoir une dizaine d’années, un foyer brûlait bien chaudement dans le salon, j’avais pu revenir avec un copain d’école… Assis sur le canapé, on s’est caché derrière un coussin, où il m’a donné mon premier ‘bisou’ d’enfant. C’était magique, comme dans les films, mais bien sûr, pas la même chose. » Elle conclut sur ce souvenir-là, jugeant qu’elle en avait assez dit pour une seule fois.
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Mer 8 Oct - 15:35 | |
| Tournant la tête, Nathanaël remarqua avec effroi que sa tasse était restée près du fauteuil et que, s’il la voulait, il devrait lever son derrière pour aller la chercher. Il n’allait pas déranger sa mère dans sa nostalgie enfantine -dont il lui avait demandé de faire preuve par ailleurs en quelque sorte- pour lui demander de la lui passer. Prenant son courage à deux mains, le jeune homme opta pour la facilité, encore une fois. Il se laissa doucement glisser du canapé jusqu’au sol, se retrouvant sur les genoux et fit quelques pas ainsi pour récupérer sa tasse avant de s’installer en tailleur, par terre, devant le fauteuil de sa mère. Encore une fois, il avait l’impression de redevenir un enfant. Un enfant à qui on racontait une belle histoire avant d’aller dormir pour faire de beaux rêves. Il but quelques gorgées à la suite, écoutant avec intérêt ce que lui disait sa mère et ne la quittant pas des yeux. « Papi et mamie n’ont vraiment pas été tendres avec toi. » Répondit-il seulement en pesant bien ces mots. Ceux qui lui avaient traversés l’esprit étaient bien plus vulgaires et trop nombreux pour qu’il n’ait le courage de tous les débiter, devant elle en plus. Il plaignait sincèrement sa mère d’avoir eu à vivre ça, avec des parents qui ne se souciaient pas d’elle comme ils auraient du et qui pourtant en donnaient l’air avec des règles et une éducation bien trop strictes. Tout ça ce n’était qu’illusion. Surement que dans l’ordre des choses, l’amour auquel elle n’avait pas eu droit avec ses parents, elle aurait du l’avoir de sa nouvelle famille, de ses enfants. Attristé par cette pensée, Nathanaël baissa les yeux. Lily et lui avaient-ils été assez reconnaissants quant à ce que leurs parents leur avaient donné depuis toujours ? Avaient-ils donné autant qu’il en avait reçu ? Non, pas vraiment. Il y avait eu un manque de reconnaissance et, même si Nate se sentait parfois aussi fautif de l’éloignement qui le séparait de ses parents, ce soir encore plus. « Ma mère était une tombeuse à dix ans ! » Retrouva-t-il sa bonne humeur avec cette dernière anecdote en relevant la tête et en riant. Finissant sa tasse de chocolat chaud, Nathanaël la posa doucement sur la table avant de déplier ses jambes pour essayer de se lever. En vain, encore une fois. Comme si, peu importe où il posait son derrière, il n’était plus en mesure de le relever à nouveau pour faire quoi que ce soit. Au moins il n’avait mal ni à la tête, ni au ventre et n’était pas sujet d’hallucinations ou autres hauts le cœur ou vertiges ce qui était déjà ça. « Je trouve que.. » Tentative de se relever, plus ou moins réussie puisqu’il parvient à s’accroupir. « On devrait faire ça plus souvent. Enfin, l’alcool en moins j’entends bien sur. » Se souviendrait-il seulement de ce qu’il était en train de dire le lendemain matin ? Puis comme dans un dernier effort, il se redresse de tout son long et s’assoit sur l’accoudoir du canapé avant de se casser la gueule ou de se cogner quelque part ailleurs dans la pièce. Une chose était sure : rejoindre sa chambre allait être plus difficile que prévu et alors pour se déshabiller, n’en parlons même pas. « Oh et je.. Je suis désolé pour tout ça. De t’avoir réveillée, d’avoir fini au poste et tout le reste.. Ca n’arrivera plus. » Ce n’était pas une promesse mais le fait qu’il le dise et qu’il s’engage donc à tout faire pour c’était déjà ça de gagné. D’autant plus qu’il s’excusait et ça non plus c’était pas gagné d’avance surtout au poste de police quand il était encore derrière ses fichus barreaux qu’il était à deux doigts d’essayer de briser en se servant de sa tête. « Je vais peut-être te laisser aller dormir.. Il est tard. Enfin tôt. Enfin, tu m’as compris quoi » Reprit-il en souriant béatement. |
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Mer 8 Oct - 16:10 | |
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Rapidement, Katlina se laissa emportée par ses souvenirs d’enfance. Elle racontait bien trop rarement ces moments-là de son passé et ne les avait sûrement partagé avec ses enfants… enfin, ils ne s’échangeaient plus vraiment grand-chose à propos de leurs vies respectives. Bien souvent, la mère Evans ignorait où ils se trouvaient et ce qu’ils faisaient avec qui. Tout ce qu’elle connaissait dernièrement était généralement ce qu’elle entendait dans le quartier. Katlina savait qu’il ne s’agissait pas seulement d’une mésentente avec elle, ils avaient tous toujours été très secrets sur leur vie personnelle, en particulier son fils. Il gardait souvent pour lui ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait aussi, pourtant elle n’avait pas besoin de mots pour le connaître un minimum, contrairement à ce qu’il avait laissé sous-entendre, lorsqu’il était toujours coincé derrière les barreaux de la prison. Katlina leva les yeux vers Nate quand il commenta le manque de tendresse et de compréhension de ses propres parents à elle. La mère Evans ne voulait pas lui donner une mauvaise image de ses grands-parents en les dénigrant devant lui, mais puisque la sincérité était de mise ce soir, elle ne se voyait pas lui cacher la réalité des choses. Nathanaël agissait encore bien souvent comme un irresponsable, cependant il n’était plus un gamin depuis longtemps et pouvait comprendre que la vie était loin d’être un long fleuve tranquille, surtout après tout ce qu’il avait déjà traversé à un si jeune âge. Katlina esquissa un sourire lorsqu’il ajouta qu’elle était déjà une tombeuse à dix ans. « Tout comme toi si je ne m’abuse, ça doit être de famille. » Répliqua-t-elle amusée, loin d’être dupe sur ce que faisait déjà son fils à cet âge-là. Toutefois, la mère rousse ne s’engagea pas plus avant sur le sujet des amours de son fils, préférant remettre cette conversation lors d’une autre occasion éventuelle. Elle ne voulait pas profiter de l’état poussé de Nathanaël pour lui soumettre un interrogatoire qui le rebuterait aussitôt. La voix de son fils la sortit de ses souvenirs et ses paroles la surprirent : à l’avenir, il espérait avoir ce genre de discussions plus souvent, alcool en moins, ce qui signifiait souvenirs en plus. « Déjà, est-ce que tu te souviendras de cette soirée ? » Le charria un peu Katlina. C’était de bonne guerre après tout. Des chiens ne faisaient pas des chats, et même si une grande partie de l’humour de Nate descendait certainement de Nathan, la mère n’était pas en reste pour le ‘piquer’ quelque peu. « J’espère qu’on le fera plus souvent aussi. » Rectifia-t-elle néanmoins plus sérieuse, assistant amusée, au manège déglingué du jeune homme qui se laissait limite tomber par terre pour se déplacer (ou ramper au choix) jusqu’à son chocolat. « Si tes folles soirées finissent toujours dans cet état, le résultat est très charmant. » Commenta-t-elle de nouveau. Après avoir fait le crapaud, il s’assit en tailleur en face d’elle et s’excusa pour cette soirée. « Ce n’est rien, enfin du moment que ça ne se reproduise pas, n’y pensons plus. Demain est un autre jour. » Elle ne savait pas trop que répondre au juste après ces aveux un peu inattendus et elle approuva donc la proposition qu’il lança ensuite, une proposition qu’elle s’apprêtait justement à faire : retrouver leurs chambres et dormir. La nuit porterait conseil d’un côté et aiderait à décuver de l’autre. « Allez, toi devant. » Quitta-t-elle enfin le fauteuil de Nathan. Il était hors de question qu’elle le laisse croupir dans le canapé au risque d’un accident irrémédiable. Nate avait bu d’accord, il devrait en assumer les conséquences dans SA chambre, si conséquences il y avait. Katlina attendit qu’il fasse l’effort nécessaire pour se redresser plus ou moins correctement et elle le soutint légèrement jusque dans les escaliers. « Prends le temps qu’il faudra. » Précisa-t-elle tout de même pour qu’il ne bascule pas en arrière. La fatigue la gagnait tellement qu’elle ne se sentait même plus la force de réfléchir à tout ce qui s’était dit. À quoi bon de toute façon ? Demain, Nate aurait déjà probablement tout oublié. « Un pied, puis l’autre. » Rythma-t-elle comme à un gamin de deux-trois ans qui apprenait à coordonner ses mouvements. Katlina le soutint légèrement et l’aida tant bien que mal à arriver dans sa chambre. Elle tira la couverture et le laissa s’écrouler tout seul comme un cachalot avant de remettre le drap par-dessus. La mère Evans ne prit pas vraiment la peine de lui retirer ses vêtements, il se réveillerait sans doute tôt ou tard pour le faire de lui-même. Elle éteignit la lumière et referma doucement la porte derrière elle avant de quitter la pièce. Katlina se dirigea ensuite vers sa propre chambre, où elle entra sans bruit pour ne pas réveiller son mari, perdu dans un paisible sommeil. Au bout de quelques secondes, la mère Evans se retrouva sous la couverture et ferma à son tour les yeux, songeant à un meilleur lendemain après cette soirée… surprenante. --- 8h tapantes. Lily et Nathan avaient déjà disparu de la cuisine depuis plusieurs minutes, sa fille avait fait un habituel passage éclair tandis que le père Evans s’était attardé sur les pancakes concoctés par sa femme. Les deux époux ne se parlaient peut-être plus comme dans les premières années de leur passion amoureuse, cependant Nathan ne s’était pratiquement jamais détourné de ses préparations culinaires. Comme d’habitude, Katlina avait préparé un solide petit-déjeuner pour toute la troupe, même si ses enfants ne s’attardaient jamais dans la cuisine, l’odeur et la curiosité de leur ventre les attiraient néanmoins quelques secondes dans les parages. Jamais démotivée le matin, elle espérait toujours qu’un jour, ils se retrouvaient tous autour de cette table pour raconter leur soirée de la veille. Il n’en était généralement rien. Katlina avait tout laissé en place pour le dernier réveillé – habituellement le premier d’ailleurs – et buvait son café bien corsé du matin, lorsque soudain elle entendit un bruit sur le palier. Le petit oiseau était sorti de son nid (a).
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Mer 8 Oct - 17:11 | |
| « J’espère bien que oui ! Toi assise dans le fauteuil de papa, c’est pas près d’arriver à nouveau. » Evidemment, il disait ça mais il y avait aussi toutes les choses autour qu’il ne rappelait pas. La discussion à la prison, le trajet en voiture, les confidences de sa mère. La question qu’il lui avait posé auquel il avait, en quelque sorte, eue la réponse à laquelle il s’attendait. « Deal ! » Renchérit-il en tendant le bras et en levant uniquement son petit doigt comme pour sceller une promesse ou un marché qu’ils se faisaient à l’un et à l’autre. Sans doute sa mère devrait-elle lui rappeler cet engagement le lendemain mais , et alors ? Il avait beau avoir bu, tout ce qu’il avait dit au courant de la soirée, il l’avait pensé. Après est-ce que Katlina en était consciente ou mettait-elle ça sur le fait de la boisson ? Il n’en savait rien. « Je suis charmant ? » Demanda-t-il confirmation avec un sourire extra bright encore une fois. Il n’avait pas jugé important de comptabiliser la première partie de sa phrase, le plus important étant la fin et ensuite, il lui avait suffit d’interpréter ce qu’il avait gardé à son bon vouloir. Et puis, elle était sa mère alors elle ne le contredirait pas non plus. « Oui capitaine ! » Répondit-il en levant le bras et en posant sa main contre son front comme un militaire qui venait de recevoir un ordre. Il se leva tant bien que mal de son perchoir et fit quelques pas en se baissant pour attraper ses deux chaussures. Peut-être pas une si bonne idée que ça puisqu’il manqua à nouveau de se casser la figure même s’il retrouva son équilibre à temps. Le pire était à venir. Les escaliers. Sa tête lui tournait assez comme ça, d’autant plus que les marches semblaient interminables et semblaient bouger elles aussi. Posant ses mains contre les parois qui entouraient l’escalier, l’étudiant montait doucement mais avec précaution, riant à l’image qui venait de défiler dans sa tête. Soit, lui tombant et roulant comme une balle de basket, rebondissant sur chaque marche avant d’arriver en bas de l’escalier. Ok d’un point de vue général ce n’était pas si drôle que ça mais pour lui, et son état, si. Ainsi, quelques minutes plus tard, Nate se retrouva dans son lit sous les couvertures avec l’aider de sa mère. Il la remercia une dernière fois et s’endormit quelques secondes à peine plus tard, mort de fatigue. * . * . * .* .* . * Lendemain matin, c’est vaseux que l’étudiant en droit se réveilla. Il avait la gorge et la bouche sèche et un mal de crâne effroyable. La tête sortant à peine de la couette, il remarqua avec agacement que les volets n’avaient pas été fermés la veille et qu’il se mangeait donc maintenant toute la lumière du jour en plein visage. Se redressant en position assise, Nate remarqua avec incompréhension qu’ils était couché à l’envers dans son lit soit les pieds sur l’oreiller et encore tout habillé. Il se souvenait vaguement de la veille notamment d’avoir trop bu et de s’être fait chercher par.. Sa mère. Putain. Après quelques secondes où il abandonnait l’idée de comprendre quelle guerre avait eue lieu dans sa chambre mais aussi dans sa tête, il se leva de son lit et se frotta les yeux. Il ne savait ni quelle heure il était, ni quel jour venait de commencer. Enfin, venait de commencer pour lui plutôt. Il prenait le temps de rapidement se changer avant de sortir de sa chambre, ressemblant plus à un zombie qu’à un jeune étudiant de moins de vingt cinq ans. Sans même regarder à droite ou à gauche, il descendit les marches en se s’aidant des mûrs qu’il longeait puis se dirigea directement à la cuisine apercevant alors sa mère. « Bonjour.. » Ses pieds ne décollaient même pas le sol mais glissaient jusqu’à l’armoire où il se sortit un verre afin de le remplir de jus d’orange. Il fallait absolument qu’il prenne un médoc pour sa tête parce que sinon, elle allait finir par exploser. « Bien dormi le peu qu’il a du te rester ? » Sa mère étant plutôt matinale il devinait sans mal qu’elle avait du se réveiller tôt et donc dormir bien trop peu. « Ca sent bon » bien que pour l’instant il ne se sentait pas du tout d’avaler quoi que ce soit ou du moins, avant de n’avoir avaler deux ou trois comprimés. |
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Mer 8 Oct - 17:47 | |
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Katlina alluma la radio pour avoir un fond d’actualité tandis qu’elle s’installa en bord de table et vidait petit à petit son café. Tout comme elle, Nathanaël ne dormait pas beaucoup, surtout quand il avait bu. Elle s’attendait donc à le voir débarquer d’une minute à l’autre dans la pièce. Aujourd’hui, le hasard faisait bien les choses puisque la mère Evans ne devait pas donner cours dans la matinée. Ils auraient donc tout le temps de reparler de la soirée et de voir ce dont il se rappelait exactement avant qu’elle ne quitte la maison. Comme promis, Katlina n’en avait pas parlé aux autres membres de la famille, laissant ce choix à son fils. La maman rousse se voyait d’ailleurs mal aborder un tel sujet au repas du soir, seul moment de la journée qui réunissait « parfois » tous les Evans dans la même pièce durant quelques minutes. La prof d’anglais ouvrit un de ses classeurs et feuilleta rapidement les leçons qu’elle devrait donner l’après-midi même. Enseigner au lycée de Magnolia où ses enfants avaient eu cours n’avait pas été de tout repos pour elle, ni facile pour eux. Elle avait tout fait pour ne jamais les avoir dans sa classe et ainsi leur éviter des regards de reproches de la part de leurs camarades qui n’auraient pas manqué de parler de favoritisme. Katlina écarta bien rapidement les leçons du jour et reprit ses réflexions tout en continuant de boire son café. Elle ne se préoccupait pas des souvenirs de Nate mais se demandait si cette nuit marquerait tout de même un tournant dans leur relation ou si au contraire, rien ne changerait. Elle nourrissait l’intime espoir d’une évolution positive entre eux, cependant Katlina essayait de ne pas trop s’accrocher à cette éventualité, de peur de vivre une désillusion cuisante dont elle se passerait bien inutilement. Mieux valait simplement attendre qu’il se réveille pour déterminer ce qu’il en serait… La mère Evans entendit alors un bruit dans les escaliers ou plutôt un éléphant se déplacer dans les marches vu comment Nate se laissait aller… La nuit n’avait pas dû être des plus agréables pour lui. Au bout de deux bonnes minutes à galérer dans sa descente, il débarqua enfin dans la cuisine, l’air d’assez bonne humeur malgré une gueule de bois plus qu’évidente. Katlina esquissa un sourire qu’elle dissimula avec la plus grande peine derrière sa chevelure de feu avant de répondre à la question posée par son fils. « Bonjour ! Suffisamment en tous cas. Toi par contre, je ne te demande pas si le réveil a été difficile ? » Question plutôt rhétorique qui n’attendait pas forcément de réponse. Quant à elle, elle aurait pu dormir plus longtemps si elle l’avait vraiment voulu, mais elle ne voulait pas le rater ce matin. Dieu seul savait où il irait encore errer de sa journée… Lily et lui trainaient toujours en dehors de la maison. « Tu veux un café ou un thé pour aider à faire passer ? » Proposa-t-elle, après son commentaire sur la senteur du déjeuner, même s'il avait déjà un jus d'orange en main, se doutant qu’il ne mangerait probablement pas tout de suite vu l’état dans lequel devait être sa tête, mais aussi son ventre. Toutefois, il ne resterait sûrement pas longtemps sans rien avaler, glouton comme son père qu’il était (a). « Les cachets pour la tête sont là. » Indiqua-t-elle ensuite, en mère prévoyante qui les avait préparé sur le côté. Katlina préférait ne pas tout de suite aborder le sujet de la veille, même si une foule de question se bousculait à ses lèvres, elle ne voulait pas prendre le risque de le braquer et surtout savait que c’était la pire des choses à faire.
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Mer 8 Oct - 19:01 | |
| Sans répondre complètement à sa question, Nathanaël se contenta de grommeler pour lui faire comprendre qu’effectivement, sa nuit ou ce qu’il en restait avait été un peu sportive. Il était passé du chaud au froid, du tranquille au mal de crâne, de votre et compagnie ainsi de suite comme des montagnes russes qui ne s’arrêtaient jamais. Pourtant, il n’était pas spécifiquement de mauvaise humeur, loin de là même. Pour une fois, il se retrouvait avec sa mère autour de la table, seuls leur permettant de parler tranquillement avant qu’elle ne parte travailler. « Un thé ce serait parfait » Répondit-il en accompagnant sa demande d’un regard suppliant. Nate posa ensuite son verre de jus d’orange sur le plan de travail et prit quelques secondes pour masser ses tempes qui le faisaient de plus en plus souffrir. Il releva la tête et rouvrit les yeux lorsque sa mère lui indiqua où se trouvait des médicaments pour ces maux qu’elle avait apparemment préparés tout spécialement pour lui. « T’as pensé à tout. Merci beaucoup » Dit-il seulement avant d’attraper la boite et de sortir un sachet d’aspirine qu’il vidait dans son jus d’orange. « C’est la troisième guerre mondiale dans ma tête.. Pourquoi tu m’as pas fait croire que l’alcool faisait pousser des furoncles quand j’étais petit ? » Demanda-t-il en prenant un l’air de dégout alors que l’aspirine se mélangeait avec le jus d’orange dans son verre. « Paix à mon âme » Des dernières paroles sages et concrètes même si c’était juste pour finir un verre qui s’annonçait déjà dégueulasse. Se bouchant le nez d’une main même si ce geste paraissait enfantin, il bu le verre cul sec. Il se souvenait avoir toujours eu cette habitude notamment lorsque ses parents le forçait à manger des aliments -ou au moins à gouter- qu’il n’aimait pas comme des choux de bruxelles (a). Le verre vide, il le reposa sur la table avec un air méga dégouté en regardant sa mère comme si elle allait lui jeter un sort ou prononcer une formule magique pour l’aider. « Je crois qu’il n’y a qu’une seule chose qui peut m’aider là. » Sur ce, il tourna la tête vers l’assiette de pancakes que sa mère avait préparée. Les pancakes de sa mère, alias les meilleurs pancakes du monde. Si Nathanaël n’était pas du genre à manger le matin par faute de temps, de besoin et d’envie, il ne résistait jamais à ce que concoctait la mère de famille dans sa cuisine même jusqu’à s’en crever le bide. « Et sinon, tu t’es décidée pour le fauteuil de papa ou pas ? On le laisse vivre encore quelques temps ? » Demanda-t-il en tournant la tête vers elle dans un sourire malicieux pour lui faire comprendre que non, la soirée ou plutôt la nuit d’hier n’était pas un blackout complet. Il avait sans doute oublié quelques le trucs mais se souvenait de moments précis dans la soirée où ils avaient parlé à cœurs ouverts pour la première fois depuis longtemps. [/b] |
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Mer 8 Oct - 20:12 | |
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Katlina se leva de sa chaise afin de mettre bouillir l’eau en vue du thé pour Nathanaël. La mère Evans lui indiqua ensuite les médicaments sur la table. Encore une fois, elle avait été jeune avant lui et connaissait parfaitement les symptômes d’une lourde gueule de bois, même si les enfants avaient tendance à ne pas se rappeler que leurs parents avaient aussi fait quelques écarts par le passé. Katlina n’était un exemple en reste, que du contraire. Elle était loin d’avoir partagé quelques-unes de ses meilleures anecdotes avec son fils ou sa fille, cependant elle songeait que certaines choses ne se prêtaient pas au moment, ni à la situation. De plus, la dragonne rousse n’était pas vraiment amatrice de partager cette partie de son passé, déjà parce qu’elle ne voulait pas qu’ils se disent que puisqu’elle l’avait fait, ils pouvaient s’en inspirer et prendre de la mauvaise graine. Loin de l’idée de Katlina pourtant d’être aussi stricte que ses parents. D’accord, elle était souvent derrière les membres de cette famille pour faire attention à la tenue de cette maison, mais elle estimait que quelqu’un incapable de tenir son propre chez soi de bonne façon ne pouvait pas être capable de le faire ailleurs non plus, or c’était important pour elle. Pour le reste, la mère Evans leur laissait tout de même pas mal de libertés niveau sortie et compagnie, elle les laissait aussi gérer leurs études même si ça n’avait pas vraiment été fructueux cette année, ils n’avaient jamais rencontré de problèmes vis-à-vis des cours auparavant, disons juste qu’elle comprenait les circonstances et ne le leur avait d’ailleurs reproché leur redoublement, vu l’affaire Tessa et tout le foin qu’on faisait autour d’eux, cette pression, ce stress, elle ne leur en avait pas voulu. Quand on creusait donc un peu derrière la surface, Katlina n’était pas aussi stricte que l’était ses propres parents envers elle. Elle cherchait peut-être aussi à compenser le fait que Nathan était, lui, contre toute forme d’autorité et n’en montrait donc pas suffisamment envers ses enfants, dans le sens où il était bien souvent aussi enfantin qu’eux, et que c’était souvent elle qui devait rappeler toute la petite troupe à l’ordre, et donc qui passait par la même occasion pour la « méchante » de la famille. Katlina devrait d’ailleurs lui toucher un mot de ce problème, malgré les efforts de son mari ces derniers temps, elle en avait assez de jouer la seule figure parental dans le paysage de leurs enfants, pas question présence, mais question force de caractère. Depuis que l’histoire de l’accident avait été révélée, la mère Evans avait heureusement relevé des changements chez lui, il agissait plus consciemment, avec plus de gravité, plus en adulte tout simplement. Toutefois, il restait encore des efforts à faire. Katlina avait parfois secrètement rêvé de s’assouplir quelque peu, mais le relâchement de Nathan n’avait pas vraiment aidé, elle avait donc dû souvent endosser l’autorité parentale de deux parents. Ses enfants s’en étaient-ils déjà rendus compte ou ne voyaient-ils qu’en leur père, le daddy cool, et en elle, la mère chiante toujours derrière eux ? Elle ne se posait plus vraiment la question depuis le temps… L’eau pour le thé étant chaude, Katlina la versa dans une tasse et laissa la capsule choisie par Nate se diffuser dedans avant de lui tendre le sésame à boire. « Voilà. » Elle sourit en l’entendant comparer sa tête à un véritable champ de bataille de troisième guerre mondiale, l’image était plutôt parlante, en effet. « Parce que tu aurais voulu le tester dès cet âge si je t’avais fait croire à de telles sornettes. » Répondit-elle à son accusation gentille. Elle avait raison. Plus elle interdisait à Nate de faire quelque chose plus il prenait un malin plaisir à le tester juste pour voir… déjà un esprit de contradiction poussif à son âge (a) même s’il s’était calmé avec elle en grandissant. Il ingurgita tant bien que mal l’aspirine et vida son verre avant de se tourner vers le deuxième sésame, culinaire cette fois. Katlina avait bien deviné qu’il finirait par vite retourner à ses premiers amours : son appétit d’ogre. « Ils sont là pour ça. » Nouveau sourire. Nate lui remémora ensuite leur discussion sur le fauteuil, signe qu’il n’avait peut-être finalement pas tout oublié. La mère Evans s’installa de nouveau à la table et se resservit un café avant de répondre à la question. « Tu te souviens de ça ? » Invitation à lui en dire plus si d’autres souvenirs lui revenaient. « Tout bien considéré je trouve qu’il a fait son temps… pas toi ? Il faudrait en profiter tant que ton père n’est pas là. Tu m’aiderais à le bouger après ? » Proposa-t-elle, clin d’œil à la clef. Nathan hallucinerait, gronderait, fulminerait, mais finirait par lui donner raison, incapable qu’il était lui-même de s’en débarrasser. Et puis Katlina avait l’impression que ce n’était pas que le fauteuil mais toute la maison qui avait besoin d’un renouveau, comme si tous les membres de cette famille avaient besoin de tourner une nouvelle page. « D’ailleurs, tu en penserais quoi si on refaisait une partie de la déco tout court ? » Pas la de suite évidemment, ni même aujourd’hui, mais dans les semaines à venir, pourquoi pas…
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Dim 26 Oct - 2:02 | |
| Sa mère le connaissait toujours aussi bien, malgré la distance qui les avait séparés au fil des ans et malgré ce peu de moments qu’ils passaient encore ensemble. Evidemment, qu’il aurait voulu essayé, qui ne l’aurait pas fait ? C’est comme lorsqu’un nouvelle sucette sort sur le marché et prétend qu’elle vous fera la langue bleue. Rien que par besoin de curiosité, vous allez tester même si vous savez qu’il y a une chance que le résultat ne soit pas celui que vous entendiez. D’ailleurs peut-être même qu’à l’heure d’aujourd’hui si on lui disait qu’un alcool pouvait faire ça, il aurait tout aussi envie d’essayer. Grand gamin à certains moments et sans doute le point commun le plus affligeant qu’il partage avec son père. Inutile de dire que l’un l’est beaucoup plus que l’autre et que lorsqu’on dit ça, il ne s’agit pas de l’étudiant en droit, malheureusement. Son immaturité et ses erreurs par le passé l’avaient d’eux-mêmes poussé à prendre sur lui d’un seul coup tellement de responsabilité, qu’il se sentait parfois vieil adulte dans sa tête. Même si ça ne se voyait pas forcément à son comportement et ses actes de ces dernières semaines, il n’était pas moins sorti de toutes ces mésaventures mûri et beaucoup plus réfléchi. « Oui pas faux. Merci. » Attrapant le plus adroitement que possible la tasse brulante entre ses mains, il la laissa quelques instants sans y toucher d’avantage, appréciant la chaleur qui le réchauffait. D’habitude pas frileux pour deux sous, la gueule de bois et la crève qui découlaient de cette soirée le paralysaient autant que son mal de crâne de plus en plus intense et atroce. Ca lui apprendra, à se mettre dans des foutus états comme celui-là aussi. Heureusement que sa mère était la seule ayant été témoin de ce carnage, hormis les flics chez qui il avait un peu mené la discorde. Maladroitement, il avala une gorgée de son thé -dans une grimace à peine voilée d’ailleurs parce que le mélange herbes/médicaments ne faisaient pas forcément bon ménage- il attrapa un pancake dans l’assiette qu’il posa dans la sienne, cherchant des yeux avec quoi il allait bien pouvoir le recouvrir. Les trucs natures comme ça ce n’était pas trop son truc. Non lui, cachalot jusqu’au bout, préférait l’accompagner de tout ce qu’il trouvait bon et ce qui malheureusement, était aussi le plus gras. Nutella, pâte à tartiner, bacon, .. Le choix était trop complexe pour lui de si bon matin alors que ses neurones , ou ceux qui lui restaient, se livraient une guerre sans fin au creux même de sa caboche. « Pas uniquement de ça si tu veux savoir. » Avoua-t-il à demi mot qu’il se rappelait de nombreuses choses de la soirée de hier, aussi surprenant que cela pouvait paraître. Il se souvenait aussi vaguement du trajet en voiture, de sa mère lui parlant de son père qui l’avait laissé derrière les barreaux comme une criminelle qu’elle n’était pas. Une erreur de jeunesse, voilà ce que cela avait été rien de plus. Il se rappelait plus ou moins d’autres anecdotes qu’elle lui avait donné mais ne pouvait en parler avec certitude tant que dans son esprit, rien ne s’éclairait un minimum. Utiliser sa mémoire maintenant avec ce mal de tête serait mission suicide à laquelle il n’avait aucune envie de s’atteler pour une fois. « Je suis avec toi sur ce coup là. Ce fauteuil a fait son temps et il doit passer la relève sinon un de ces quatre il va se diviser en mille lorsque papa posera ses fesses dessus » Cette pensée et l’image qui lui était venue en tête le firent rire puis quelques instants plus tard souffrir. Il l’entendait résonner dans sa tête et cela lui faisait encore plus mal. Comme un geste automatique d’autant défense, l’étudiant grimaça en enfouissant sa tête dans ses bras, priant pour que ça s’arrête. Il n’avait pas la totale fort heureusement (c’est-à-dire vertiges, vomissements et tous ces trucs méga chouettes d’après fête) mais cela lui suffisait amplement. « J’suis au bout de ma vie là.. Plus jamais, plus jamais » C’était plus de son âge toutes ces bêtises. Après toutes les cuites, tous les verres, tous les concours d’alcool qu’il lui avait été donné de faire, il ne comprenait même pas comment il pouvait se retrouver dans cet état. Il releva finalement la tête , aguiché par l’odeur du pancake et commença à le déguster tout en écoutant sa mère d’une oreille attentive. « Tu parles de la maison en général ou d‘une pièce en particulier ? » Questionna-t-il en lui donnant toute son attention, intrigué par cette proposition avant de reprendre : « Enfin dans tous les cas je suis d’accord. Ca ne lui fera pas de mal et à nous non plus, un peu de nouveau. Tu pensais à quoi ? » Si Nathanaël et la décoration ça faisait d’habitude un milliard, l’idée de pouvoir partager quelque chose à sa mère, elle, était plutôt alléchante. Après tout, ils avaient planté une bonne base hier, à eux de savoir en tirer profit aujourd’hui ou dans les jours à venir. |
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Dim 26 Oct - 16:19 | |
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Ainsi, Nathanaël semblait avoir gardé plusieurs souvenirs de la veille. Katlina se demandait ce dont il se rappelait précisément mais elle évita de poser la question alors que son fils décuvait encore de la veille. Il s’était pris une bonne cuite qui l’avait fort heureusement épargné pour les joies habituelles d’un lendemain de soirée, à l’exception de l’inexorable migraine qui tambourinait dans sa tête. Comme elle l’avait anticipé, Katlina avait donc préparé à l’avance les cachets nécessaires à l’intention de Nate pour faire passer cette lourdeur plus rapidement. Toujours pour s’occuper jusqu’au réveil de la maisonnée, la mère Evans avait ensuite enchaîné sur le petit déjeuner. Les deux autres membres de la famille avaient déserté la cuisine depuis un bon moment déjà et avait quitté la maison aussitôt prêts. Il ne restait donc plus que son fils et elle, ce qui n’était pas plus mal pour engager une discussion plus ouverte et libre sur ce qui s’était passé la veille. Katlina acquiesça devant la réponse de Nate et se remémora à son tour la tournure inattendue qu’avaient pris les événements. Elle croyait que dès son réveil, il aurait tout oublié et que donc, leur conversation au sein du commissariat, puis dans la voiture, ne serait qu’un souvenir enfoui d’une soirée trop arrosée. Katlina constatait avec plaisir qu’il n’en était rien et que le début dialogue qu’elle avait réinstauré avec lui n’avait pas été vain. Elle caressait depuis longtemps déjà l’espoir de pouvoir renouer « quelque chose » avec Nate sans pour autant oser y croire, puisqu’elle n’avait plus su comment s’y prendre ces dernières années. Était-ce une porte entrouverte vers une accalmie dans leurs conflits mère/fils ? Pour le moment, Katlina chassa ses réflexions et profita simplement de l’instant présent. Nate était un garçon un peu lunatique sur les bords, avec ses hauts et ses bas, capable de changer d’humeur assez vite. Pour tester sa mémoire sur un registre plus humoristique, la mère Evans poursuivit sur l’épisode du fauteuil et proposa de faire équipe contre son père pour se débarrasser définitivement de cette horreur qui trainait dans leur salon. Plutôt bien luné, Nate se prêta au jeu. Sa remarque rappela un drôle d’épisode à la rousse qui ne put réprimer un éclat de rire. « Tu te souviens de la fois où ton père s’est installé sur cette vieille chaise de jardin en plastique, avec toi sur ses genoux ? Tout le monde lui disait que cette antiquité ne valait plus un clou et qu’elle s’effondrerait un de ces jours… Un soir d’été, après un barbecue, il t’a emmené au fond du jardin pour se détendre sur cette chaise et te montrer les étoiles, comme tu adorais ça… Les pieds se sont littéralement brisés. Vous avez fini tous les deux les quatre fers en l’air. Toi traumatisé des chaises de jardins dans ton enfance, ton père sonné et surtout effrayé que je lui cours après. » En voilà un autre souvenir… Au plus elle parlait avec Nate, au plus Katlina était d’humeur communicative et partageuse. Alors qu’elle terminait cette anecdote, son fils enfouit sa tête entre ses mains. Migraine bonjour, il était encore trop tôt pour des rires plus francs. « Plus jamais ? T’es sûr que tu te souviendras de ça dans une semaine ? » Le charria-t-elle quelque peu, le sourire aux lèvres. Son fils avait une mémoire de poisson sans parler de ces jeunes qui se juraient toujours de ne jamais recommencer mais oubliaient vite les effets d’une gueule de bois dès la fête suivante. Katlina en savait quelque chose pour se l’être aussi promis à plusieurs reprises, jusqu’au jour où elle avait effectivement tenu parole. En revanche, si Nathanaël pouvait éviter la case prison, elle approuverait grandement. Mieux valait ne pas attirer l’attention sur lui, ni sur leur famille, au vu des tristes circonstances. Toujours dans la continuité du sujet à propos du fauteuil, la professeur d’anglais estima qu’il serait peut-être grand temps de refaire l’ensemble de la décoration intérieure ou du mois une bonne partie. « Je ne sais pas, je crois que cette maison a bien besoin de changement, qu’on a tous besoin de changement. » Elle marqua une pause et se resservit une nouvelle rasade de café bien noir. Katlina en proposa un à son fils avant de retourner s’asseoir en face de lui. « Changer la couleur des murs, les meubles, le style en général… Ce genre de choses. » Résuma-t-elle le fond de sa pensée. La mère Evans n’avait pas vraiment d’idée précise pour l’instant, puisque cette pensée venait à peine de lui traverser l’esprit. Tout ce qu’elle pressentait était qu’ils avaient tous besoin d’un sévère renouveau, plus en accord avec eux-mêmes que cette froideur apparente qui régnait toujours dans cette maison. « On pourrait voir ça tous ensemble un jour. » Chacun pourrait ainsi donner son avis sur la question. Enfin, si cela servait encore à quelque chose… Katlina était bien consciente d’une autre réalité parallèle : Nate et Lily n’avaient jamais vraiment caché leur envie de partir d’ici dès qu’ils en auraient l’occasion. La mère Evans le savait pertinemment. Pourquoi, aujourd’hui, les choses seraient-elles dont différentes ?
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| | | Mes voisins commèrent à propos de moi
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina Sam 22 Nov - 23:26 | |
| Les yeux de Nathanaël s’écarquillèrent en entendant le rire de sa mère résonner dans toute la pièce. Cela devait bien faire des mois et des mois qu’il ne l’avait plus entendue rire aussi souvent dans un laps de temps aussi court si l’on comptait la veille évidemment. Malgré lui, il grimaça légèrement. Dans d’autres circonstances il se serait sans doute joint à elle mais sa tête en pleine guerre ne le lui permettait guère, amplifiant au même titre le mal de crâne dont il était déjà sujet. Il priait le ciel pour les médicaments agissent vite et que tout cela ne soit plus qu’un mauvais souvenir à mettre derrière lui mais encore une fois, il pouvait toujours espérer. Mais ce n’était pas le pire, non. Le pire ce fut lorsqu’il ne parvint pas à se retenir de rire à son tour devant l’anecdote en or qu’elle venait de lui raconter. Il imaginait parfaitement son père s’installer sur ce vieux truc avec lui à parler de quelque chose qui devait sans doute le fasciner jusqu’à ce que le tout craque et qu’ils se retrouvent par terre dans une scène assez épique digne de tous les émissions style bêtisiers de l’année. C’était surtout le coup du « toi traumatisé des chaises de jardin » qui l’avait littéralement tué sur place et qui continuait d’ailleurs de le tuer en tout point de vue. Il riait et grimaçait en même temps, sentant son pouls battre jusque dans ses tempes dans un refrain désagréable. « Je… te… déteste ! » Front contre le plan de travail il continuait de rire tentant aussi bien que possible de reprendre ses esprits. « C’est pour me punir que tu m’as raconté ça? Tu savais que j’allais en rire et que ça me tuerait » Evidemment que non mais il ne pouvait s’empêcher de se dire que ce ne serait que justice après ce qu’il lui avait fait endurer la veille. Relevant la tête du royaume de ses bras, Nate ne put retenir un fin sourire qui plaidait coupable : « Hm, probablement pas malheureusement » Enfin d’ici une semaine, sans doute que si. Sauf s’il sortait avec Heathcliff entre temps et là, il ne pouvait pas vraiment promettre quoi que ce soit. Depuis que la nouvelle session d’étude avait commencé, Nathanaël était devenu beaucoup plus sérieux. Il tentait de suivre tous ses cours, d’apprendre un peu tous les soirs, de réviser encore et encore, de faire des exercices complémentaires et de ce fait n’avait plus du tout eu l’habitude de la fête, de l’alcool et tout le reste. Ce n’était pas un bien lointain souvenir mais cela avait été suffisant pour qu’il dépasse les limites -sans aucun doute volontairement d’ailleurs- et finisse à ramasser au poste de police. Brave souvenir qu’il aurait d’ailleurs été ravi de supprimer, d’évincer de sa mémoire. Et de celle de sa mère par la même occasion. « Je suis d’accord. Ca fait vraiment longtemps qu’on a pas touché à l’agencement ni même aux meubles de manière générale. Il est temps de faire un petit ménage de printemps. » D’ailleurs, est-ce que cela avait déjà été changé depuis qu’il habitait ici ? Evidemment tout n’était pas resté exactement pareil. Quelques objets avaient disparus, remplacés par d’autres plus récents et plus modernes mais encore une fois, les bases étaient restées les mêmes. L’ultime fauteuil, l’ultime couleur des mûrs, l’ultime table basse.. Il fallait que cela change, qu’ils brisent cette habitude, cette routine et cette impression de déjà-trop-vu. L’idée aurait peut-être du mal à passer ai niveau du père de famille mais qu’importe, il finirait par se faire aux nouvelles choses comme au nouveau fauteuil qui allait remplacer l’ancien et qui allait sans doute être un milliard de fois plus confortable bien qu’il ne l’avouerait jamais. « On pourrait en parler après le dîner par exemple ? Evidemment, je m’arrangerai pour que Lily soit là. » Ces derniers temps elle était souvent dehors alors mieux valait-il s’assurer qu’elle rentrerait dîner avant de prévoir quoi que ce soit. S’il le lui demandait, il pouvait être quasi sur qu’elle accepterait. « Bon, moi je pense que je vais remonter et me coucher de nouveau. Je me sens vraiment vaseux dans le genre cachalot qui a du mal à bouger sa carcasse d’ici jusqu’à sa chambre , tu vois le genre ? » Plaisanta-t-il en essayant de se donner mentalement le courage de remonter au premier étage. Manger n’était peut-être pas une idée des plus brillantes après une cuite pareil et l’état dans lequel il était mais tant pis. Rien n’était assez grave pour arrêter la dégustation de pancakes préparés à la perfection par sa mère. |
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| Sujet: Re: You weren't supposed to take this call ♦ Katlina | |
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| | | | You weren't supposed to take this call ♦ Katlina | |
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