Mon frère me complimentant, cela relevait du miracle. Mais son point de vue, même peu expressif, me fit plaisir. Nous quittâmes la maison sans trop de peine, personne n'était là. Je me demandais juste si 'Cliff avait laissé une note à notre père, pour le cas où il nous réclamerait. Par la suite, Juliet m'envoya un message, que je ne manquais pas de montrer à mon frère. Nous en avions justement parlé un peu plus tôt sur le réseau social. Elle était extraordinaire, si prévisible et pleine de bonnes intentions. Malheureusement je n'étais pas disposé à passer une soirée fanfreluches.

- C'est pile l'heure dis donc, elle est jamais en retard pour ses texto wow ! s'exclama Heath' en regardant sa montre.

Lui arrachant presque le portable des mains, je fis ma réponse et le rangeait. C'était plutôt drôle, en effet, de la voir si ponctuelle à toute heure du jour et de la nuit. A croire qu'elle connaissait mon emploi du temps mieux que moi...

- Je suis sûre qu'elle m'espionne ! C'est impossible autrement ! plaisantais-je en regardant par dessus mon épaule.

Regardant mon frère, je lâchais un rire amusé. J'imaginais totalement ma petite-amie dans une combinaisons noire sexy, à la Catwoman, me traquant afin de voir si je suis un bon garçon. Dommage qu'elle ne soit pas porté sur le cuir, elle aurait repris de l'intérêt à mes yeux.
Nous continuâmes notre route, tout en continuant à parler. 'Cliff m'annonça qu'elle pourrait bien m'attendre dans ma chambre toute la soirée, rien que pour passer un moment avec moi. L'évocation de films pour nanas ne déclencha chez moi qu'un frisson de dégoût. Comment mon frère savait que Juliet raffolait de ce vampire idiot, aucune idée, mais il était dans le vrai.

- Ne rigole pas de ça, je me sens comme la peluche dans l'histoire ! soufflais-je d'un air ftigué.

Ma ravissante girlfriend avait prit la mauvaise habitude de ne plus pouvoir se passer de moi. Encore moins depuis qu'elle sentait qu'il y avait un problème entre nous. Mais finir comme ce pauvre Teddy-bear ne me réjouissais pas le moins du monde. Juliet avait d'ailleurs pensé à généreusement m'offrir cette boule de poil qu'elle chérissait étant enfant, pour que je ne sois pas seul les nuits de semaine. J'en levais les yeux au ciel tiens !

- En tout cas, si elle est là, je te préviens que je dors dans ta chambre ! J'y réfléchirais donc à deux fois avant d'émettre certaines paroles, petit frère !

C'est comme ls fois où tu te dis « ça pourrait pas être pire ! » et que, comme par hasard, tu te retrouve dans une galère monstre. Ce soir, je voulais me détendre, changer mes habitudes et boire. Et pourquoi pas fumer même ! Pêché immense pour ma damoiselle, mais qui calmait si bien les pulsion meurtrière. 'Cliff avait eu la bonne idée de justement sortir on paquet, et de penser à moi. Je pris une cigarette et rendit le paquet à mon frère. En l'allumant, mon cadet me demanda si ma relation avec Juliet se passait mieux.

- Il y a toujours des hauts et des bas. dis-je en soufflant la fumée. Mais pour être honnête, tout est loin d'être parfait. Mais tu sais ce qu'en pense notre père, hein ! La future Madame O'Conell, parfaite maîtresse de maison, mère idéale pour de beaux héritiers, etc etc ! Et magnifique sangsue aussi, mais ça, c'est un secret.

Je fis un clin d'oeil à mon frangin. Tout le monde l'aimait tant, la petite princesse Davies, dont le père pouvait si aisément enrichir notre famille et augmentait notre côte de popularité !... Même Eliza s'était entiché d'elle ! Quel calvaire !
Laissant un petit silence, je me dessinais notre belle-mère dans sa petite nuisette, bien excitante image, avant de reprendre par une question.

- et toi alors ! Avec qui notre grand séducteur couche-t-il ces temps-ci ? Toujours personne de fixe ?

Je l'enviais un brin d'être libre. Je pouvais certes me laisser aller de temps en temps, mais j'avais toujours ce poids sur les épaules, que je ne pouvais larguer.
Arrivé aux alentours du bar, j'émis une résolution qui devrait nous convaincre tous les deux :

- Plus de Juliet, plus de tourments ! Ce soir frérot, c'est toi et moi ! et... tu paie la première tournée ! ajoutais-je en filant une tape amicale dans son dos.

Juliet ayant des hommes de mains me suivant toute la journée... C'était bien plus probable que de l'apercevoir en espionne sexy, malheureusement. Quant aux micro-capteur, c'était peut-être cela qu'elle m'avais implanté lorsqu'elle m'avais fait son premier suçon, à l'âge où les jeunes amoureux sont épris d'une passion ardente. Si tout cela n'était pas un peu tiré par les cheveux, j'aurais vraiment pus prendre peur de ma propre copine. Quoique... ça pouvait être une nouvelle source d'excitation, mais elle n'était pas enclin aux jeux de rôles. Nevermind !

Outre le fait que je pourrais être « mignon » déguisé en ours en peluche, mon frère paraissait ne pas avoir d'idées trop méchantes à mon sujet.

- L'ours en peluche peut toujours t'en coller une, fais gaffe ! l'avertis-je avec un sourire.

J'en frissonnais rien que de m'imaginer avec des oreilles en poil... Là je souhaitais vraiment qu'il n'y ai pas de micro sur moi, sinon on pouvait être certain que Juliet serait enchantée à cette idée, elle qui était encore une enfant parfois. Il me rassura sur le fait que si Juliet me tenait un piège ce soir, je pourrais avoir un endroit – sans câlins – ou dormir. De toute façon, si la elle brune entrait, elle le ferait savoir à sa manière : manteau au salon, quelque chose sur la porte ou je ne sais quelle autre chose qui faisait qu'elle ne savait pas toujours faire de vraies surprises !

Par bonheur, après une petite page de silence dûs à nos réflexions personnelles sur le sujet, j'eus l'idée d'enchaîné sur lui. Bien que son mode de vie soit assez loin du mien et laisse penser qu'il n'était qu'un coureur, je lui enviais un peu cela. Il m'arrivais bien d'aller voir dans le secret le plus totale, une ou deux « amies », mais je n'avais ni la liberté, ni l'audace de mon jeune frère quant à passer pour un goujat. Le grand Heathcliff O'Conell restait fidèle à lui même... Au moins, il y avait quelqu'un qu'il ne trahissait jamais ! C'était un bon début. Il n'avait pas la fibre sentimentale, plus depuis longtemps en tout cas. C'était un peu dommage et le fait qu'il se traite lui même de « salaud du quartier » ne me plaisait pas.

- Tu n'es pas un salaud complet ! Tu es juste... un peu libertin sur les bords ! tentais-je de le rassurer.

Cela se voyait qu'il n'appréciait pas les remarques des voisins sur son comportement. En particulier parce qu'il draguait chaque fille du coin – ou presque – et les laissaient comme de vieilles chaussettes – ou en l'occurrence un préservatif usagé. Il n'étais pas méchant, non, simplement trop jeune encore pour se soucier de ces choses. Nous n'avions que peu d'écart oui, mais ce n'est pas tout le monde qui à reçut l'influence paternel, à sa grande chance ! Je ne connaissais pas l'insouciance, ayant été obligé de suivre la même voix que mon politicien de père. Jeune, froid, beau, riche, diplômé de Yale, j'étais exactement comme lui. Comme l'image qu'il laissait depuis la mort de maman... mais l'heure n'était pas aux pleurnicheries.
Nous arrivâmes au bar et décidèrent de ne se concentrer que sur nous ! Ça faisait un peu narcissique vu comme ça, mais il n'en était rien. Pour une fois que l'on pouvait être tous les deux, sans animosité ni jalousie, il fallait en profiter. 'Cliff était d'accord de payer la première tournée, énonçant la promesse d'une soirée géniale.

Avec un sourire je lançais - Allons donc nous amuser ! avant de pousser la porte du bar. Il y avait pas mal de monde, ce qui était normal pour un samedi soir. Nous cherchâmes des yeux des places vides pour discuter tranquillement, tout en ayant une bonne vue sur la populasse – les jolies filles entre autre.

- J'vais me poser là bas ! Prends les bières et rejoins moi !

Après tout, c'était la tournée du p'tit frère ! Je me dirigeais donc nonchalamment vers la table déserte, observant les clients. Certains avaient vraiment la tête des mauvais jours, complètement saouls et à mon avis plus en état de quoi que ce soit ! Quant aux autres, tous plus ou moins normaux, ils s'adonnaient à soit de long baisers langoureux, soit jouer au billard, soit papoter, comme nous allions le faire sous peu avec mon cadet. Il ne tarda pas à revenir les mains pleines de bonnes choses !

- Ah t'es top frangin ! dis-je en prenant ma bière. A cette soirée de liberté ! Cheers ! trinquais-je.

Je ne pouvais pas toujours boire comme je voulais. Une bière ou deux lorsque j'étais en rendez-vous avec Juliet, ou bien de l'alcool plu classe genre vin ou champagne, mais sinon la semaine je m'abstenais. On ne refaisait pas le monde avec un coup dans le nez. Ce n'était pas respectable. Quel sujet lancé ensuite avec le petit brun qui me servait de famille... Nous n'avions que peu de choses en commun et encore moins les filles. Bien qu'il soit décidé à se faire toutes celles que j'apprécie.

- Alors, tes cours.. ça te plaît et on pourra monter une affaire ou bien ? demandais-je en buvant une longue gorgée de bière.

Nous trinquâmes chaleureusement. Quiconque serait venue à passer par là nous aurait pris pour deux gars ressemblant aux O'Conell, ces deux hommes qui n'étaient pas copains normalement. Ou alors il se serait cru trop saoul pour bien distingué. Une scène du genre aurait été marrante.
Nous commençâmes à parler, abordant quelques sujets basiques presque à parler du temps qu'il faisait, pour ensuite aborder le point des études. Il était quand même intéressant de savoir ce que mon cher frère avait à raconter sur ce sujet là. On ne parlait pas souvent de nos cours, pour la bonne raison que nous n'étions pas assez proche pour passait assez de temps ensemble et discuter de cela. Cette soirée était comme une première fois, où tu ne sais pas vraiment quoi faire ou dire, mais que tu aimerais lancer quelque chose. Avec une grimace qui en disait long, mon cadet commença à parler.

Je fus un peu surpris qu'il ne trouve pas d'intérêt dans ses matières. Bien qu'étudiant le droit, j'avais eu quelques notions d'économie et je n'avais pas trouvais cela désagréable. Il fallait savoir manier les chiffres comme les mots pour s'en sortir dans la vie. Telle était l'une des premières choses que j'avais dite à 'Cliff lorsqu'il avait démarrer son cursus.
Bien que peu motivé par le pourquoi du comment il avait été envoyer à Princeton – merci papa – il semblait se remettre peu à peu à l'éducation. Nous verrons bien ou cela mènera !

- Je suis sûr que tu peux y arriver, en t'y mettant sérieusement ! dis-je avant de prendre une nouvelle gorgée de ma boisson. J'avais exprimé dans ma phrase une once de reproches, dû au fait que monsieur O'Conell junior préférait s'adonner au plaisir du corps plutôt qu'a celui de l'esprit. Je ne pouvais que l'envier, moi qui n'avait pour seule échappatoire des cours, ma tendre petite sangsue adorée...
Passons ! Nous avions dit, pas de Juliet ce soir ! Le grand tombeur de ces dames continua sur sa lancée, répondant à ma demande de monter une affaire. Mon frère se montrait pour le moins dubitatif quant au vouloir de notre père sur la suite de son règne. Il est vrai que ce bon vieux Joey comptait sur moi – un peu trop même. Si Heathcliff se rendait compte de la chance qu'il avait... Lui n'avait pas toute cette pression sur les épaules. Il pouvait se contenter d'être lui-même en toutes circonstance. Moi je devait me montrer irréprochable à chaque seconde de ma vie, afin de ne pas décevoir le patriarche. Pourquoi étais-je né le premier ? Pourquoi ne voyait-il que moi, lorsque ses autres enfants étaient peut-être tout aussi doués que moi voire plus. Enfin non, pas plus, j'étais bien supérieur, mais cela venait de l'éducation de Jo',

- Tu sais quoi ! Qu'il croit en toi ou pas, on s'en fiche ! m'exclamais-je en levant ma bière, me rebellant contre l'autorité parentale. J'aurais bien besoin de quelqu'un pour assurer mes arrières, me seconder tu vois, comme pour Castro.

Que serait un homme politique sans une personne de confiance derrière lui pour le rattraper en cas de chute, hein !? Si l'on observait la politique de maintenant, on pouvait s'apercevoir d'une chose, tout était familiale quelque soit le pays où l'on exerce une vraie politique. Si on prenait l'Angleterre par exemple, deux frères s'étaient présenté pour succéder à la tête du ministère des affaires étrangères et l'un d'eux – David Miliband – avait battu son cadet. Ce dernier le soutien tout de même, le secondant comme il peu tout en vacant à ses propres affaires ministérielles. Ou encore Fidel Castro et son frère, et leur inversion de pouvoir ! Nous pouvions à notre tour faire ceci. Mais pour se faire, il nous faudrait tout d'abord évincer notre paternel. Et se mettre belle-maman dans la poche ! Je m'en sentais capable.

- Attendons notre heure. Pour le moment j'ai envie de dire que nous sommes à sec ! fis-je remarquer à mon voisin de table. Je reviens bouge pas !

Et me voilà partis chercher ma tournée. Ce ne fut pas bien long, vu le monde qui s'accumulait, c'était curieux. Mais je n'allais pas m'en plaindre. Me revoici donc auprès de 'Cliff, deux en main. - Sinon... commençais-je en m'asseyant à ma place. Qu'aurais-tu à me raconter qui te passionne vraiment ? qu'est-ce qui faisait vibrer le deuxième né O'conell, hormis la gente féminine.

Je buvais tranquillement ma nouvelle bière, demandant à mon frère ce qui lui plaisait vraiment dans la vie, à part les nanas. Il sembla réfléchir quelques instant, sans trouver de mots. Peut-être qu'on ne peut pas tous se diversifier autant. J'avais à peu près tout pris de mon père, que restait-il à mes cadets, de ce fait ? J'avais eu la chance de prendre des cours de piano dès mon plus jeune âge, laissant les deux autres à la traîne. La politique était mienne en tant que « grand héritier de l'empire O'Conell », mais encore une fois, j'étais le seul à bord. C'était terrible quand on y penser. Mais je me disais qu'ils avaient pu grandir à leur rythme, profitant des biens faits de la vie, sortant avec tout un tas de filles, ne se souciant pas du regard des autres. J'étais un peu jaloux, secrètement, de Heathcliff, il semblait s'en tirer et personne n'était sur son dos pour lui dire comment agir ou réagir face à quelque chose.

Quoique... peut-être n'était-ce pas aussi facile, au vue de la nervosité qui le gagnait. Je savais lorsque le petit brun avait quelque chose de difficile à demander. Sa façon de pianoter sur la table était un des premiers signes, son regard fuyant également. Je le regardais, les sourcils froncés en signe de non-compréhension. Il ouvrit enfin la bouche, lâchant la bombe. « Tu fais comment pour être aussi dur... aussi froid que lui face à la situation ? » demanda-t-il et nous savions de quoi il voulait parler...
Je baissais un instant le regard sur ma bière, me fascinant soudainement pour le remouds qu'avait provoqué les petits coup de 'Cliff sur la table. Comment répondre à cela ? J'avais beaucoup de mal à penser à ma mère, alors en parler franchement, en passant en plus pour un insensible !

- Je... tu vois c'est... bafouillais-je avant de me ressaisir. Je crois que c'est plus facile de ne rien dire. De faire comme si rien n'était arrivé, plutôt que de ressasser. commençais-je. Ne va pas croire là que je m'en fiche, bien au contraire ! C'est juste que... Je n'sais pas, peut-être est-ce une sorte de blocage émotionnel comme te dirais le psy' que nous avons vu après l'accident. J'ai juste mimer ce que faisait Joey, m'emmurant comme lui... je suppose.

Je n'avais jamais vraiment réfléchis à la question, en fait. J'étais moi même en tout point, reproduisant ce que mon père avait laissé comme héritage. Je n'ai jamais eu d'autre modèle à suivre, donc de ce fait ne pouvais qu'agir comme lui. J'avais conscience de ne pas m'être occupé de mon frère et de ma sœur comme il l'aurait fallut, tout bonnement parce que de une Kelly ressemblait trop à maman et que ça faisait mal, et de deux, qu'aurais-je pu dire à un gamin de cinq ou six ans à l'époque ? J'avais été plus occupé par mon père, qui cherchait à se consoler en m'éduquant plus durement, effaçant cette si belle image qu'il me restait de la belle Franny O'Conell, la remplaçant par une fille de la moitié de son âge. On n'avait pas vraiment eu le temps de réagir, ce n'était pas une série TV pour ado', nous étions dans la réalité et les liens étaient différents.

- Je suis désolé que l'on t'ai laissé à la traîne. Mais sache que tu n'es pas le seul à y penser. Elle me manque terriblement, moi qui ai eu le chance extraordinaire de passer un peu plus de temps avec elle. Et, bien que papa -c'était difficile de l'appeler ainsi – ai supprimé tout souvenirs, j'en ai conservé quelque uns... avouais-je avec honte. Je ne pouvais juste pas les sortir aux yeux de tous, affirmant ainsi ma faiblesse. Ce monde n'avait de place que pour les forts, disait le patriarche, et je voulais en être. Prouver mon existence, rendre fier chacun de mes proches – même si je ne leur prouver aucun amour en retour. Une fois j'avais craqué... Et c'était peut-être une partie important de moi que j'avais livré à ma petite-amie. Mais était-ce bien le moment d'en parler ? Je ne souhaitais pas que mon petit frère sombre plus. Je voulais qu'il remonte la pente.

- Suite à ça... et à la façon dont tu te comporte, je suppose que tu ne vois pas d'un très bon œil la relation de notre père avec la jeune Eliza. soufflais-je en prenant une longue gorgée de ma bière, accentuant au passage le mot « jeune ». je n'avais jamais questionné personne sur la présence d'Eliza.

'Cliff ne doutais pas de faire un blocage quant à cette situation. Mais ensuite, il me reprocha carrément mon comportement. Comme si c'était de ma faute si le paternel s'était occupé de moi. Oui je lui ressemblais plus et n'avais pas eu la chance d'hériter quelque chose de ma mère, hormis mes yeux, mais cela pourrait-il jouer un rôle quelconque dans cette lutte fratricide à laquelle nous étions tout trois engagé ? Je me sentais mal de savoir cette vaine rancœur de la part de mon cadet.

- J'suis pas capable de faire de ma vie quelque chose de sérieux et quand elle le devient, je prends la fuite par peur de souffrir. craqua mon frère après une petite pause. Ainsi était dont là toute la complexité de l'homme. J'ignorais jusqu'à lors que tout venait de là, de cette tragique nuit. Je n'avais pas eu le temps de partager quoique ce soit avec lui, comme avec Kelly, par peur de craquer comme une fillette de huit ans, je m'étais renfermé et avait durci mon cœur pour ne pas avoir à en arriver à une conversation du genre. Mais je le sentais se fissurait maintenant...

- Heath'... Je suis vraiment désolé tu sais, je n'ai pas voulu de toute cette attention, tu sais ! Je...

J'aurais adorais lui dire que je serais l pour lui désormais, mais les mots ne parvenaient pas à sortir, n'ayant jamais été dit pour personne sur cette terre, même pas pour Juliet quand tout allait bien. Car rien n'allait jamais bien. Je baissais les yeux sur ma bière une nouvelle fois et suivit mon frère dans son silence. À peine eut-il terminé qu'il redemanda à boire, en faisant signe au barman.
Sachant pertinemment sa réponse, je lui demandais quand même ce qu'il pensait du remariage de Joey avec Eliza, notre jeune mannequin... Il voyait d'un très mauvais œil ce que notre père avait fait. Et il n'avait pas tord ! Loin de là. Plus il avancé dans ses paroles, plus je remarquais que nos pensées se rejoignaient. Jamais notre père n'aurait pu faire ce qu'il avait fait s'il avait été sincère sur ses sentiments envers maman... Je hochais la tête à mesure que 'Cliff continuait son monologue, sombrement en accord avec lui.

Pendant quelques minutes, nous ne nous regardâmes pas, cogitant sur ces accusations. Je ne comprenais pas mon père, on ne pouvait faire ça, pas à elle ! Pas à Franny, la plus merveilleuse femme de l'univers, pas après ce qu'ils avaient vécus ensemble ! Je les avaient vu ! J'avais asse partagé leur vie pour savoir qu'ils s'aimaient vraiment. Ce n'était pas juste ! Comme ce n'était pas juste qu'Eliza soit avec lui ! Elle n'était pas une mère, mais juste une jeune femme trop jeune pour s'intéresser à autre chose que la réputation du O'Conell Senior. Je sentis un regard pesait sur moi. Levant les yeux d'un air dépité, je me rendis compte que mon cadet attendait que je rajoute quelque chose.

- ... Je suis amplement d'accord avec toi ! Je ne le montre pas.. peut-être par peur de casser mon image forte auprès de tous, mais... j'aimais réellement maman, personne n'a le droit de prendre sa place, et encore moins de la façon dont Joey l'a fait ! Mais tu vois, moi je n'arrive pas à me dire que Eliza est notre... belle-mère !? Ça sonne si mal lorsqu'on la voit avec lui ! On dirait sa fille ! m'emportais-je un peu. Il ne la mérite pas... Il ne mérite aucune femmes ! Même pas maman ! Tu n'as jamais pensé qu'il... aurait pu se débarrasser d'elle ? En tant que politicien, il se doit d'être bon acteur, on n'sait jamais.

Je fis une pause, durant laquelle nos verres furent pleins comme par magie, avant de continuer sur ma lacée. - Je ne vois qu'en Eliza une jeune femme en mal d'amour, peut-être qu'elle a un complexe d'œdipe, je la verrais honnêtement plus dans mon lit que dans celui du voisin. dis-je avec amertume. Oui, je venais bel et bien de dire à mon frère que je me ferais bien la petite blondinette, mais qui refuserait en même temps ! Et elle avait quoi ? Trois, quatre ans de plus que moi !? Peut importait. Tout ceci n'était que foutaises, et jamais ô grand jamais Joey n'aurait la chance de réaliser sa bêtise.

- Je n'étais pas là le jour où elle a du évoquer son envie d'avoir des enfants, mais ce n'est certainement pas ce O'conell là qui lui en donnera. Ce serait immonde de devoir supporter les cris de gamins qui pourrait être ses petits-enfant. fis-je avec dégoût, avalant presque la moitié de mon verre.

J'en avais assez de parler. Sans dire un mot, je me levais soudain. Je me dirigeais vers le bar pour commander quelque chose de plus fort à boire. Et ensuite je revins vers 'Cliff, une bouteille de scotch à la main, deux verres propres dans l'autre. - Ne laissons pas ce politicien égoïste nous gâcher l'ambiance ! Trinquons à nous ! Et à celle qui nous à donner la vie et aimé chaque jour que Dieu à fait ! dis-je en remplissant les verres. A maman ! levais-je mon verre. J'étais décidé à ne plus évoqué de sujet fâcheux ce soir, mais me promettais de partager ma boîte à souvenir avec Heathcliff. Peut-être même avec Kelly, si j'avais la force de la regarder dans les yeux. Le chemin pour lui parler serait plus tortueux que de gagner la confiance de mon frère. Proche ou pas, famille ou pas, j'étais décidé à me venger de celui que j'appelais père.

Depuis son plus jeune âge, 'Cliff avait toujours été dans l'ombre de son aîné et ce n'est pas sans parler de la jeune Claire qui est tout le portrait de la défunte Franny O'Conell. Est-ce là sans doute le malaise qui s'installa entre les deux petits dernier et le père de famille qui s'était toujours concentré sur l'aîné de la fratrie jusqu'à l'emmener dans son propre milieu politique pour en faire le numéro un. Biensûr Cliff était fier et ravi de la réussite de son aîné, mais il avait un peu de mal à accepter tous les efforts que le père avait fait à l'égard d'Adrian depuis bon nombre d'années, alors que depuis la perte de la défunte mère de famille il n'avait pas bougé le moindre petit doigt pour 'Cliff. Bien entendu, pour Claire c'est une toute autre histoire puisqu'elle est un peu la petite princesse du foyer bien qu'elle tende à se rapprocher du caractère et du comportement de Cliff depuis un certains temps.

- C'est pas de ta faute après tout, tu es son portrait craché et puis tu était le seul à pouvoir suivre le même chemin que lui ! ajouta t-il sincèrement à son frère, posant son regard sur lui. Il ne lui en voulait pas à lui, mais bien à son père d'avoir toujours mit Adrian sur le devant de la scène à contrario de lui même et de sa cadette.

- Elle n'est près de lui que pour sa bonne image et son compte en banque, réfléchis un peu. Elle connait tous les jeunos de la ville, y comprit Jay et d'autres.. elle se fait sans cesse invité par Joey dans des weekend où elle prétexte qu'il a besoin de repos.. ou au restaurant qu'ils se retrouvent en tête à tête .. Le jeune Don Juan marqua une légère pause durant laquelle il se permit à nouveau dans ses pensées les plus profondes, il tentait tant bien que mal de cacher toute la souffrance qu'il accumulait en lui mais comment allait-il surmonter cela lorsque le vase serait prêt à déborder ? Nostalgique de son enfance passé, la présence d'une nouvelle femme aux bras de Joey l'insupportait au plus point, d'une manière d'Heathcliff s'en voyait à presque détester son paternel et à en faire subir ses crises à la dîte belle-mère qui devait en voir de toutes les couleurs avec lui et la petite dernière, Claire. Heathcliff se promettait qu'un jour il ferait payer à Joey ce remariage, il le savait et ce jour là - le pauvre père aux poches pleines d'argent s'en mordrait les doigts, c'est une certitude. Finalement, il reprit ses esprits lorsqu'une nouvelle bière fut posée devant eux comme par magie, il aquiesca d'un sourire puis rajouta en portant sa boisson à ses lèvres pour s'en délecter.

mais nous dans tout ça hein ? On est les liens directs qu'il a encore avec son passé.. alors on est au second plan.. et puis ouai, il est assez barje et parano pour avoir monté je n'sais quel manigeance contre maman.. Heathcliff soupira légèrement, son père l'agaçait à un point que lui seul ne parvenait à s'imaginer. Crispant la machoîre et serrant le point, il préfèra se consoler en buvant sa boisson d'une traite puis lorsque le liquide chaud vint lui brûler la gorge, il ajouta d'un souffle. Il me dégoûte !

Puis ensemble ils abordèrent le désir de la jeune Eliza de porter un enfant de Joey mais celle ci restait sur des échecs depuis un certains temps mais jusqu'où irait-elle dans ses plans pour que le paternel craque jusqu'au point de lui faire cet enfant tant attendu ? Les deux frères grimaçèrent l'un après l'autre à l'idée de devoir entendre de nouveaux cris dans la demeure mais surtout que cet progéniture porte le nom gratifiant de O'Conell et qu'il ait une toute autre mère que la belle Franny. "Mouai, bah le jour où ses morveux viendront ramper sur mon sol tu peux être sur que j'foutrais le camp de cette baraque à la con!"

Le ton qu'avait employé le jeune homme était froid et à travers ses mots, l'aîné pouvait remarquer la haine qu'il portait à l'égard du pseudo couple qui fleurissait chaque jour auprès d'eux. Puis rapidement ils décidèrent de changer de sujet d'un commun accord et Adrian se rendit au bar bien décidé à passer une bonne soirée - il revint alors avec une bouteille et deux verres propres, voilà qui lança un énième sourire au benjamin de la famille. Ouai, a maman ! lança t-il en trinquant avec son frère, ils attirèrent certains regards mais peu importe puisqu'ici le jeune tombeur était un peu le petit prince et il n'avait qu'à bouger le petit doigt pour être servi alors il savait pertinemment qu'aucune personne présente ici n'oserait lui dire quoique ce soit au sujet d'un quelconque comportement qu'il pourrait avoir.