Me détachant un peu d'Orlane, je demandais ensuite d'un ton léger où elle voulait aller. Pour toute réponse, elle me fit remarquer que j'avais oublié mes chaussures. Un coup d’œil vers le bas confirma ses paroles. Oups. Ces temps-ci, j'étais vraiment tête en l'air. J'oubliais tout, et ne faisait plus attention à rien. Ce qui était assez pénible dans certaines situations. J'entendis Orlane rigoler, ce qui me mit mal à l'aise, même si je savais que ce n'était pas forcément méchant. Je relevais la tête vers elle, un air abattu au visage, avant qu'elle ne m'embrasse sur la tête comme pour me montrer que ce n'était rien. Je lui fis un petit sourire penaud, avant de rentrer dans la maison. Je fermais la porte derrière la jeune fille avec qu'elle ne me lance sur le ton de la rigolade :

Orlane . Aller, on va te choisir des chaussures et on y va. je te fais tant d'effet que ça pour que tu en oublie la moitié de tes fringues !?

Je lui lançais un regard amusé, avant de m'approcher du placard à chaussures et de prendre la première paire de baskets noires qui me passait sous la main, n'étant pas très regardant sur le look que ça allait me donner. Je les enfilais rapidement et me tournais ensuite vers elle, passant mon bras autour de ses épaules avant de l'embrasser sur la joue. Je lui répondis ensuite sur le ton de la discussion :

Julian . Ça doit être ça... Tu me fais perdre la tête.

Je lui souriais doucement, avant de me diriger vers la porte. Je ne pouvais pas empêcher mon côté de séducteur prendre le dessus à chaque fois. Et puis c'était toujours sur le ton de la plaisanterie, et ça me faisait du bien de rire avec elle, ne pouvant pas vraiment compter sur le soutien de ma famille de ce côté là. Pourtant, je ne leur en voulais pas. C'était dur de tenir le coup pour nous trois. Et moi, j'avais Lou, et Orlane lorsque ça n'allait pas. Donc je n'avais pas vraiment à me plaindre côté soutien.

Nous passions donc la porte, puis je la refermais derrière moi, et me dirigeais vers l'allée lorsque je sentis la main d'Orlane se glissaient timidement entre la mienne. Je la laissais faire, entre-laçant mes doigts avec les siens. Nous commencions à marcher vers le parc, le trajet se faisant relativement silencieusement, ne sachant que dire. J'aimais beaucoup le silence depuis quelques temps, mais lorsqu'on me parlait, j'essayais quand même de tenir la conversation. Or là, la rue était silencieuse, et Orlane aussi. Je me décidais donc à tenter quelques paroles.

Julian . Tu es sûr que ça te dérange pas qu'on sorte ou quoi ? Je voudrais pas te déranger si tu avais des trucs de prévu ou quoi. Tu voulais peut-être passer ton après midi avec Jane plutôt ?

Je baissais les yeux, continuant de marcher lentement. Je ne voulais absolument pas déranger Orlane, après tout ce qu'elle faisait pour moi. Je me sentais gêné de monopoliser tout son après-midi, alors qu'elle aurait pu le passer avec sa copine, ou faire des choses plus importante.

J'attendis la réponse de mon amie, marchant calmement à côté d'elle, observant la route défiler devant nous d'un œil distrait. Elle ne tarda pas, me disant que je ne la dérangeait pas et que Jane, sa petite amie n'avait pas encore finie de travailler. Cela me fit un léger pincement au coeur, car même si je savais que je passais après sa femme, ce qui était normal, j'étais très possessif et aimait être le centre d'attention. Et le fait qu'elle aurait pu être avec sa copine plutôt qu'avec moi si elle avait était libre me dérangeait quelque peu. Je balayais cette idée de ma tête, décidé à passer une bonne journée sans rien qui pourrait la gâcher, et lui fit un petit sourire timide, content quand même que cela ne la dérange pas d'être avec moi.

Sentant notre rythme de marche baissait légèrement, je levais les yeux et l'observait pour voir ce qu'il se passait, avant de remarquer qu'elle était occupée de sa main libre à chercher quelque chose dans son sac. Je lui lançais un regard intrigué avant de voir qu'elle en sortait son paquet de cigarette. Elle m'en tendit une que j'attrapais avec plaisir, même si je venais de fumé même pas vingt minutes avant. J'étais tellement accro à ce baton cancérigène que je pouvais me fumer tout un paquet d'affilé. La nicotine me donnait un sentiment d'être heureux, tout dérisoire fut ce sentiment, et je ne pouvais plus me passer de cette sensation, ne pouvant plus être heureux autrement, surtout en ce moment.

Julian . Merci, tu peux pas savoir comment tu me fais plaisir là !

Je lui lançais un sourire franc de remerciement, avant de tirer de ma poche mon briquet fétiche, un zippo où Marylin Monroe était gravée dessus, et allumais ma cigarette, avant d'en tirer une latte, fermant les yeux quelques instants comme pour mieux profiter de la fumée qui s'insinuait dans ma gorge. Je lâchais un soupir de contentement, jouant de mon autre main avec mon briquet avant de le tendre à Orlane pour qu'elle puisse allumer à son tour la cigarette qu'elle venait de se sortir pour elle. Je reprenais ensuite sa main, l'ayant quitté pour pouvoir allumer ma clope, aimant être en contact avec elle. Tout cela était bien sûr totalement innocent, sans ambiguïté et purement amical. Je le précisais toujours, car les gens pensaient généralement que j'en profitais pour la séduire ou des trucs dans le genre, alors que ce n'était qu'une amie pour moi, et même ma meilleure amie.

Orlane . Ça te fait du bien de sortir, faut que tu prenne le soleil un peu hein ! On va aller bronzer au parc.

Je souriais à sa remarque. Il était vrai que j'étais blanc. On me disait souvent que j'étais aussi livide qu'un cadavre. Je ne le prenais pas mal, aimant cultiver cette différence. J'évitais le plus possible le soleil, préférant largement le froid au chaud d'ailleurs, même si je n'étais pas contre passer une après-midi à bronzer. D'ailleurs, lorsque je m'exposais un peu trop au soleil, c'était coup de soleil assuré, donc je préférais éviter. J'apportais la cigarette à ma bouche, inspirant la fumée pour la faire entrer dans mes poumons. Tout était parfait. J'avais ma confidente à côté de moi, une cigarette à la main, et il n'y avait aucun nuage dans le ciel.

Julian . Tu as surement raison. Je vais m'étaler dans l'herbe et ne plus bouger, ça me fera du bien.

Je tirais un peu sur sa main, marchant un peu plus vite, voyant que nous étions bientôt arrivé. Je traversais les grilles du parc, l'attirant avec moi, avant d'observer les étendues d'herbe, parcouru d'un petit chemin. Je m'engageais dessus, cherchant un coin tranquille où il y aurait un peu d'ombre et où on pourrait s'installer.

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