Rien ne va plus dans la vie de Zoë. Sa seule lueur dernièrement semblait être Hope, sa fille. D’ailleurs, la blonde attendait le moment de sa naissance avec impatience. Aucune mère sur terre n’a eu plus hâte qu’elle d’accoucher de son enfant. Cela, tout simplement parce que Hope devait représenter une lueur d’espoir pour Zoë, et pas simplement pour elle, mais aussi pour Jay Black, qui s’était offert pour jouer le rôle de père envers la petite. Jay était d’ailleurs une autre raison pour qu’elle reste à Magnolia. Peut-être même la seule…

Aujourd’hui, Zoë devait aller magasiner des vêtements pour le bébé. Vraiment? Pas totalement en fait, puisque Hope en avait déjà. Ça avait plus été l’excuse qu’elle avait donnée à son père pour qu’il la laisse partir. Non loin du restaurant du centre, Zoë était entrée dans cette boutique où les vêtements pour bébé n’étaient pas trop dispendieux. Là, elle avait fait quelques trouvailles, mais rien de comparé à ce qu’elle avait déjà. Bien entendu, sauf un petit ensemble rose qu’elle n’avait jamais vu avant. L’ensemble comprenait les petites chaussettes, le chapeau, un pantalon, un chandail et un pyjama. Tout cela pour la modique somme de 25$. C’est donc les seuls vêtements qu’elle prit, achetant avec cela une huile pour bébé, un shampooing doux et un biberon.

Maintenant qu’elle avait tout ce dont elle avait besoin pour son enfant, Zoë pouvait retourner chez elle. Mais avant, en sortant du magasin, Zoë eut plutôt envie d’une vanille française, ayant une idée d’où lui venait ce goût soudain puisque normalement, elle n’en boit jamais. C’est donc d’un pas au rythme normal qu’elle se mit à marcher en direction du restaurant. Cependant, elle ne s’était pas attendue à être retenue par quelqu’un. Enfin, pas totalement retenue. Disons plutôt qu’elle fonça dans quelqu’un, ou que quelqu’un lui fonça dedans. Son sac contenant les affaires de Hope tomba sur le sol. Ayant un peu de difficulté à se pencher, elle regarda le garçon en question et découvrit qu’il s’agissait de Lukas…

London avait été prise comme vendeuse dans une boutique de chaussure du centre commercial de Magnolia Cresent. Elle n'avait pas vraiment d'aptitude pour ce boulot, mis à part le culte qu'elle vouait à ces accessoires, et n'en avait pas besoin non plus, sauf peut-être pour garder un minimum de santé mentale et ne plus être enfermée dans son petit quartier trop calme. Le boulot lui plaisait bien, elle n'avait pas encore essayé d'étrangler une seule cliente, il fallait dire qu'elle n'y travaillait que depuis cinq jours à peine. Cinq jours seulement, mais cinq jours qui avaient suffit à lui donner envi d'étrangler ses collègues, du moins l'une d'entre elles. Sur toutes les boutiques composant le centre commercial comment se pouvait-il qu'elle tombe sur celle où travaillait Cassandra Heaven?! Cette blonde écervelée, trop stupide pour être insultée et ayant moins de classe qu'une Paris Hilton saoule! La cohabitation entre ces deux là étaient plus que compliquée, d'autant que leur patronne, en apprenant qu'elles habitaient près l'une de l'autre leur avait donné les mêmes horaires, afin qu'elles ne rentrent jamais seules et ne se fassent pas agresser. Magnolia Cresent était devenu aux yeux des environs le quartier à risque, et avec une bonne volonté omniprésente leur patronne avait pensé à leur sécurité... S'était-elle déjà dit que l'une d'entre elle pouvait avoir envi de tuer l'autre la première, à moins qu'un jour elles finissent tout bonnement par s'entretuer?! Une nouvelle fois Cassandra et London devait donc travailler ensemble, accueillir les clientes avec un grand sourire et faire preuve d'amabilité alors qu'elles voulaient juste s'envoyer des vacheries. C'est grâce à cela que London s'est rendu compte de la difficulté du travail. Lorsque la pause déjeuné arriva enfin leur patronne décida de les envoyer toutes les deux en même temps déjeuner dans le même restaurant, parce que "ce qu'elles ont vécut récemment était assez traumatisant et elles ont maintenant besoin de se retrouver..." Pouvait-on être plus niaise?

Depuis que Cassandra avait été engagée dans cette boutique, elle adorait son boulot. Passionnée de chaussures, elle avait trouvé là le travaille parfait, où elle pouvait contempler ces petites merveilles à longueur de temps, tout en donnant des conseils aux clientes qui se rendaient à la boutique. Mais depuis cinq jours, son boulot de rêve se transformait en véritable enfer. La raison ? Sa nouvelle collègue : London Sheppard. Comment parmi les nombreuses boutiques du centre commercial, cette garce c’était retrouvé dans celle même où travaillait Cassandra ? Très bonne question, le hasard peut-être. Les deux jeunes femmes vouaient pour chacune une monstrueuse haine, et les voilà réunit dans la même boutique, où elles devaient passer leur temps ensemble, vu qu’elles avaient le même emploi du temps. Cette fois, on ne pouvait pas dire que le hasard faisait bien les choses.
De plus, depuis la parution du dernier article de Dirty Secret, la grande blonde était à bout de nerfs. Déjà, elle apprenait qu’une amie à qui elle faisait pourtant confiance lui avait mentit depuis le début : Junie Fynes. Les deux jeunes femmes s’étaient rencontrées lorsque Cassandra avait sauvé la mal voyante qui se faisait agressée par de jeunes loubards. Apprendre qu’en fait, cela n’était que chimère, et que la jeune femme voyait très bien, faisait quelque peu mal à Cass. Mais même si elle lui en voulait, elle savait qu’elle allait vite finir par lui pardonner, n’étant pas rancunière. Ensuite, Cassie se sentait assez concernée par l’article du démon du web. Mais ça, elle n’était pas censée en parler, et même si ses soupçons commençaient de jour en jour à s’éclaircir, la blonde devait paraître le plus normale possible…

Aujourd’hui, peu de clientes avaient franchis le seuil de la boutique que tenaient London et Cassandra. Ennuyée d’attendre comme cela, adossée au comptoir de la caisse, en présence en plus de sa pire ennemie, la grande blonde priait pour que quelqu’un entre du magasin, pour s’occuper un peu. Mais bientôt, la patronne qui sortait de l’arrière boutique, envoya ses deux vendeuses prendre leur pause déjeuner ensemble. Elle disait qu’elles avaient besoin de se retrouver, après ce qu’elles avaient vécu dernièrement… WTF ? Cassandra n’avait absolument pas besoin de l’autre nympho pour se détraumatiser de quoi que ce soit. Mais soit, elles allaient déjeuner ensemble.

Les deux jeunes femmes prenaient bientôt place à une table au petit restaurant du centre, le visage fermé, Cassandra ne commandait qu’une salade, n’ayant pas tellement faim. Toutes ces histoires lui coupait l’appétit. Repensant à l’article de Dirty Secret, elle finit par lâcher :

« Putain ! »

London relevant la tête vers elle, Cassie lui lança un regard noir, avant de dire :

« C’est bien tu t’es reconnue… »

Bientôt, la serveuse arrivait avec les plats qu’avaient commandés les deux collègues.

Le soleil était présent sur le petit quartier de Magnolia Cresent,signe que l'été était de retour,les habitant du quartier en avaient bien conscience ! En cette période de chaleur,la jeune Spencer ne ratait jamais une occasion pour sortir et profiter du soleil,en ce vendredi là,elle avait une envie folle de sortir pour faire les magasins. Quelques jours auparavant,elle était partie faire un tour des boutiques et essayer de voir ce qu'elle pourrait s'acheter,histoire d'avoir un aperçu.

Lorsqu'elle arriva au centre commercial,il ne lui a pas fallut pas beaucoup de temps pour qu'elle puisse trouver tout ce dont elle avait vu quelques jours plus tôt,d'ailleurs,elle n'avait pas vraiment besoin de toutes les choses qu'elle venait d'acheter,mais dés que l'été se présentait,comme toutes les filles,Eli se faisait des séances de shopping en s'achetant des choses dont elle ne se souviendra même pas posséder d'ici quelques temps... Enfin bref,la journée d'aujourd'hui avait été très profiteuse pour elle,il ne manquait plus qu'à rentrer chez elle en espérant qu'elle ai la place pour ranger tout ça dans sa chambre,au pire elle rangera une partie dans la chambre de Scar',c'est pas comme si elle pouvait dire non,de toute façon elle n'allait pas laisser le choix à cette dernière...

Lorsqu'elle regarda sa montre,elle se rendit compte qu'il était déjà midi passé,au même moment,son estomac se mit à crier famine. Il ne fallut pas le lui faire remarquer deux fois,avec de grandes enjambés,elle se dirigeait vers le petit restaurant du centre dans lequel elle avait l'habitude de déjeuner lorsqu'elle y venait.

Elle ne fit que quelque pas et s'arrêta à quelques mètres de l'entrée. De là où elle se tenait,elle pouvait apercevoir des visages qui ne lui était pas inconnu,ses voisines de pallier à qui elle ne parlait que très rarement. Elle se demandait si elle devait aller les saluer ou,comme une malpolie faire comme si elle ne les avait pas remarqué. N'étant pas vraiment d'humeur à se taper la discutions,elle se dirigea vers une table sans trop se faire remarquer,et attendit qu'une serveuse vienne prendre sa commande.

Ce jour-là, Jersey s’était levée de bonne humeur, aujourd’hui, vendredi, elle n’avait absolument rien de prévu, et pour une fois le jeune mannequin se sentait aussi libre que le vent. Aussi, quand elle avait reçu un coup de fil de Cinzia, l’invitant à faire les boutiques avec, elle accepta immédiatement, heureuse de s’être trouver une occupation ce jour-là. Après avoir raccroché son téléphone, elle s’était ruée dans sa garde de robe, pour être prête dès que son amie irait la chercher. Elle était en train de se maquiller avec attention – dernière étape de sa préparation – quand sa mère était venue dans sa chambre, pour la prévenir qu’une « amie étrange » l’attendait dans sa voiture, devant la maison. Etrange ? Vu la tête que tirait Judith ça ne pouvait être que Cinzia. Elle s’était donc vite activée pour ne pas faire attendre une minute de plus cette dernière…
Après un moment, Jersey était finalement sortit dehors, où elle retrouvait la voiture de Cinzia garée devant chez elle, et la jeune femme à l’intérieur, comme l’en avait prévenu sa mère. Elle prit place dans le véhicule, souriante.

« Merci chérie, tu es tout aussi rayonnante ! »

Répondit-elle, son sourire s’agrandissant. Et la voiture avait démarré, en route pour le centre commercial. Arrivées là bas, en fashion addict qu’elles étaient, les deux jeunes femmes passèrent deux bonnes heures à faire les boutiques, mais midi approchait, et elles se sentaient toute deux bientôt affamées. Elles s’étaient alors posées au restaurant du centre, et n’avaient pas tardé à commander leurs plats. Jersey avait choisit un maigre plat de frites, un exploit venant d’elle, qui, avec son régime de mannequin, ne mangeait quasiment jamais ce genre de chose. Cinzia, elle, avait été plus sérieuse en ne commandant qu’une salade, accompagnée de légumes.

« A toi aussi ! »

Dit-elle, entamant son plat. Il faisait chaud ce jour-là, et le centre commercial semblait incroyablement bondé. Jersey passa en revu mentalement ce qu’elle s’était achetée, une paire de chaussure, trois robes légères, un short en jean… Elle était plutôt satisfaite de ses achats, ayant déjà hâte de s’en vêtir.

Observant l’entrée du restaurant, elle aperçut London faire son entrée accompagnée de Cassandra. Bah ce n’était pas sa pire ennemie ? Elle tenta de faire un signe aux deux jeunes femmes mais celle-ci ne semblèrent pas la voir. Bientôt une autre amie fit débarqua, Bethany. Ce coup-ci, dès qu’elle l’a remarqua, Jersey l’interpella :

« Bethany ! »

Elle vit la jeune fille se détourner pour voir qui l’appeler, et Jersey lui fit alors un signe, l’invitant à se joindre à Cinzia et elle.

A son réveil tardif, Bethany descendit dans sa cuisine afin de grignoter avant son déjeuner lorsqu'elle trouva une note de sa mère qui l'informa qu'elle allait déjeuner chez des amis. D'habitude, Bethany déjeunait avec des amis le vendredi midi afin de planifier les plans du week-end entre autres. Cependant aujourd'hui rien n'avait été planifié. Tant pis elle avait donc décidé de manger avec sa mère mais c'était raté. Bethany ouvrit alors le frigo et regarda ce qu'elle pourrait bien se faire à manger. Rien ne l'inspira. Elle remonta dans sa chambre et consulta son téléphone. Il était 11h38. Aucun nouveau messages, elle mangera donc définitivement seule. Elle se questionna un moment avant de se résigner à aller manger en ville finalement puisque rien ne la tentait ici. Ne voulant pas manger toute seule au restaurant, elle se dit qu'elle prendrait à emporter et qu'elle rentrerait ensuite chez elle déjeuner ou bien rejoindrait d'autres gens. Elle pensa alors mettre des talons mais se rappela à tel point il est usant de "piétiner" dans le centre commercial en cas d'affluence.

Arrivée au centre commercial vers 12h10, elle se dirigea vers le petit restaurant au centre. Elle croisa deux trois têtes connues sur le chemin qu'elle salua d'un sourire et s'arreta quelques minutes discuter avec une amie de sa mère. Sur le chemin du restaurant, Bethany s'arreta a plusieurs reprises devant les vitrines de certaines boutiques mais elle put constater que la pause déjeuner tombait pour tous. Elle arriva ensuite devant le restaurant et regarda les menus afin de choisir à l'avance ce qu'elle prendrait. Elle pensa prendre léger c'est à dire salade composée et pour compenser tartelette aux pommes, son péché mignon. Elle se dirigea vers le comptoir afin de commander. Dans la queue du comptoir, elle tourna la tete à droite à gauche afin d'etre sur qu'aucune de ses amies n'étaient là pour déjeuner avec. En effet, elle savait que quelques personnes avaient de petits boulots dans diverses boutiques du centre.

Alors qu'elle cherchait quelqu'un brièvement du regard, elle allait se résigner à abandonner lorsqu'elle reconnut Jersey assise à une table en compagnie de Cinzia Jordan qu'elle avait déjà croisé avec Jersey. Bethany leur souria et avec un air d'étonnement s'approcha de leur table après que Jersey lui ai fait signe de les rejoindre.

« Ca me plaisir de vous voir comment vous allez? Vous etes là depuis longtemps ?»

Bethany ne s'était pas assise pensant retourner de suite dans la queue cependant elle constata que ses amies avaient a peine commencé à manger et que par conséquent elle allait sans doute pouvoir déjeuner à leur coté.

Lukas ne l’avait pas vu. Il s’était plutôt précipité sur le sol pour ramasser ce qui s’était renversé sur le sol. Normalement, elle aurait sourit en le voyant agir. Il était toujours aussi serviable. Malheureusement, elle fut incapable de sourire. Elle était trop torturée par son refus d’être sienne, d’être à ses côtés pour vivre le bonheur qu’ils auraient du vivre s’il n’y avait pas ce petit problème de grossesse que Zoë avait. Enfin, ce n’était pas un problème. Plus maintenant. Zoë ne considérait absolument pas Hope comme un problème. Elle passait avant tout, avant tout le monde.

Zoë réalisa qu’elle laissait Lukas tout ramasser, et qu’elle le regardait faire. Tentant alors de se pencher, elle fini par croiser son regard. Mal à l’aise, elle regarda ses choses qu’elle aida à ramasser. Remettant le tout dans son sac, elle se releva difficilement, puis voulu se sauver à toute jambe, mais bien sûr, elle ne pouvait pas courir. Elle fut retenue par Lukas qui balbutiait, ce qui lui fit étrangement penser au jour où il lui avait fait par de ses sentiments, le jour-même qu’il avait su qu’elle était enceinte.

Zoë resta muette. Elle retint des larmes de monter à ses petits yeux. Elle aurait voulue fuir, mais comment le pourrait-elle ? D’autant plus que Lukas se remit à parler. Si elle faisait des courses pour Hope? Absolument pas voyons ! C’était pour elle ces vêtements! Quelle question franchement ! Mais en même temps, Zoë se ravisa de penser de la sorte, puisqu’elle savait très bien que ce n’était qu’un moyen inconscient de faire comme s’il était trop stupide pour elle. Ses sentiments, ceux qu’elle ressentait pour vrai, étaient complètement différents. Elle l’aimait, et personne n’en douterait si elle disait le contraire. Pas même Lukas.

♦ « Je… M’oui. C’est pour Hope. »

Maintenant qu’elle avait répondu à sa question, que pouvait-elle dire ? Se sentant incapable de retenir davantage ses larmes, elle reprit parole.

♦ « Je dois y aller. Salut. »

La blonde refusait qu’il la voie pleurer. Elle refusait de montrer sa faiblesse. Pas une seconde fois, c’était trop demander. Malheureusement, tout ce dont elle avait envie, c’était qu’il la retienne, bien que le rythme de ses pas furent plutôt rapides.

Vendredi midi. Le centre commercial. Rose. Ce n'était pas trop logique tout ça, et pourtant. La jolie jeune femme se trouvait devant le petit restaurant où la plupart des gens s'étaient arrêter pour déjeuner. Rose devait rejoindre Scarlett pour aller faire les magasins, mais la jolie brune ne lui avait pas donné de nouvelles depuis qu'elles s'étaient mise d'accord sur ce rendez-vous. Toutefois, Rose ne doutait pas de son amie. Elle allait venir, même si elle devait arriver en retard. De toute façon les sœurs Spencer étaient bien connues pour leur attitude bizarre. Rose était persuadée que Scarlett allait débarquer comme une fleur et qu'elles allaient finalement passer un bon après-midi. La jeune femme décida d'attendre devant le petit restaurant, de toute façon si Scarlett ne venait pas et bah... Tant pis pour elle. Rose se prendrait un sandwich et continuerait sa vie sans elle.
La jeune femme décida d'observer un peu les gens autour d'elle. Elle était presque sûre qu'elle allait croiser des habitants du quartier. Au pire si elle se faisait chier elle pourrait toujours passer voir London à la boutique de chaussures. Quoi que non elle bossait avec cette blondasse de Cassandra, et Rose n'avait pas du tout envie de la croiser... D'accord, si Scarlett ne se pointait pas finalement Rose rentrerait chez elle. C'était plus sage. Ouais mais non en fait elle avait quand même un peu faim. Elle jeta un coup d'œil à l'intérieur du restaurant pour voir si ça la tentait un peu quand elle aperçut London en compagnie d'une autre personne, qu'elle ne pouvait pas voir puisqu'elle était de dos. Ça pouvait pas être Cassandra, elles pouvaient pas se blairer avec London. Rose décida d'aller tenter sa chance.

« Hey! »

Super ton entrée Rose ! Elle afficha un sourire enjoué qui ne dura pas longtemps cependant parce qu'elle venait de voir que c'était Cassandra qui déjeunait en compagnie de London. La plaie sérieux !

« Depuis quand vous êtes amies ? »

Normalement on demande si ça va, si on peut s'asseoir, mais non pas chez Rose apparemment. Elle était un peu surprise, et elle voulait vraiment pas parler à la jolie blonde. Ça ne faisait que lui rappeler des trucs qu'elle voulait à tout prix oublier justement. D'un autre côté, elle n'avait rien d'autre à faire, et maintenant qu'elle était venue les voir elle allait pas se casser comme ça.

« Je peux me joindre à vous, j'attends Scarlett, mais je l'ai toujours pas trouvée. »

Se sentit-elle obligée d'expliquer. « Non je suis pas une sans amie », voilà ce que ça voulait dire. Elle n'attendit pas vraiment de réponse et prit une chaise afin de prendre place. Promis, dès qu'elle verrai Scarlett elle allait les laisser tranquilles en tête à tête...

Le mois de Juillet, le soleil, l'Eté et les vacances. Voila ce qui résumait en gros les discussions des clientes sur mon lieu de travail. Car oui, je travaillais même en Juillet et le mois d'Août ne serait pas en reste non plus. Mais il fallait bien s'occuper de mes jolies fleurs qui avaient besoin de boire. J'aurai peut être préféré passer la journée avec Jesse mais celui ci avait des choses à faire aujourd’hui et je ne pouvais donc même pas profiter de sa présence ce midi. ce n'était pas très grave car j'avais rencontré Kiera, ou plutôt la petite princesse était venu dans mon magasin acheté des fleurs et nous avions convenus de manger ensemble au restaurant tout à l'heure.
J'étais un peu seul depuis quelques temps, façon de parler. Sam ne m'adressait plus la parole depuis que ma relation avec Jesse avait évolué et très vite ce changement était parvenu aux oreilles de mon patron. J'avais pensé m'en prendre plein la figure mais finalement cela n'avait pas été si terrible. Il y avait juste cette tension étrange qui régnait depuis entre nous deux et son regard...à en faire trembler la statue de la liberté.
Midi sonnait enfin, à moi la nourriture et les retrouvailles avec Kiera. Nous avions convenus à l'avance de nous retrouver dans le restaurant histoire d'être sur d'avoir des places tellement il y avait du monde en cette période estivale. Je la retrouvait rapidement assise à une table, toujours aussi bien placé. Je la rejoignit donc et m'installa en face d'elle avec un sourire :

- Re-bonjour, tu va bien ? Tu as fait des achats ?

Apparemment, Zoë venait encore de blesser amèrement Lukas puisqu’il ne semblait pas la retenir. Et puis elle n’avait pas trop envie de se retourner pour constater qu’évidemment, il souffrait le martyr. C’est pourquoi quand elle eut atteint une certaine distance, s’étant rapprochée du petit restaurant, elle fut surprise en sentant son bras se faire agripper. Elle fut rassurée en entendant la jolie voix de Lukas. Il lui interdit de partir, à deux reprises. Zoë baissa la tête en tentant de déprendre son bras. Que pouvaient penser les autres en les voyants? Et que dirait cette vipère de DirtySecret si elle était là? Avec un peu de chance, elle était en train de se préparer pour le bal de promo de Sterling High School.

Incapable de se déprendre de l’emprise de Lukas, Zoë sentit son cœur accélérer ses pulsations. Pourquoi ne pouvait-il juste pas la laisser partir sans dire un mot? Pourquoi ne pouvait-il pas simplement faire son deuil d’elle pour finalement tourner la page? Bref, Zoë écouta la suite, évitant toujours le regard de Lukas.

Il avait donc réfléchi à cette discussion? Pourquoi donc? En partant en affirmant qu’elle n’allait pas se mettre avec lui, elle croyait avait mis un point à toute cette histoire. Pourquoi ne voulait-il pas faire de même? Oui bon, il l’aimait. Zoë aussi l’aimait, mais ça ne l’empêchait pas d’être lucide et refuser d’être avec lui, sachant qu’elle le détruirait. Quand Lukas reprit parole, celui-ci expliqua comment il se sentait. Ne pas être avec elle le faisait donc tant souffrir? N’avait-il pas comprit que ce serait pire s’ils se mettaient en couple? Le beau affirma alors connaître les sentiments de Zoë. Était-elle donc si transparente? Elle détestait cela. Pourquoi est-ce qu’elle n’arrivait jamais à cacher ses véritables émotions à Lukas? Pourquoi arrivait-il toujours à lire son cœur? C’en était presque agaçant.

Lukas poursuivit en marquant un point. Il n’était pas insistant ainsi normalement. Il expliqua son insistance en disant que leur amour pouvait tout combattre, et il semblait le croire dur comme fer. Pourquoi est-ce que Zoë avait un doute à ce sujet? De plus, il l’aida à accentuer ce doute en parlant des rumeurs qui pourraient survenir à son sujet, au sujet de Hope, de Jay et de lui-même. Sachant déjà que Jay supportait mal DirtySecret et sachant que c’était la même chose pour elle, voulait-elle vraiment affliger ça à une troisième personne?

Lukas poursuivit avec ses cauchemars au sujet d’elle et Jay. Eux, se mettre ensemble? Il n’en avait jamais été question. Elle n’y avait pas pensé vraiment et ne croyait pas que ça allait arriver un jour. Jay était un ami, un très bon ami, mais rien de plus. Ils allaient avoir un bébé, voilà donc pourquoi ils étaient si proches. Bref, écoutant la suite, Zoë fini par enfin lever le regard dans celui de Lukas après avoir regardé partout. La suite de son rêve était plus rose. Le visage de l’homme qu’il avait vu tenir la main de Zoë s’était effacé pour laisser face au sien. C’est là qu’il avait réalisé que c’était ça qu’il voulait et qu’il voulait tout tenter pour y arriver, tant que ça ne manquait de respect à la jeune maman, et à son bébé. Fort heureusement pour lui, parce que s’il tentait quoi que ce soit pour lui manquer de respect, il ne paierait rien pour attendre. Hope passait avant tout, avant même le propre bonheur de Zoë.

Lukas affirma qu’il cesserait d’espérer le jour où on lui prouverait que Zoë ne l’aimait pas. Malheureusement, ce jour n’allait pas arriver de si tôt, puisqu’elle-même n’arrive pas à cacher ses véritables sentiments à Lukas. La preuve, chaque fois qu’elle le voyait, elle le fuyait. Il lui était même arrivé sur la rue de se trouver une cachette pour éviter de le croiser quand elle le voyait de loin.

Aux questions prévisibles, souvent, on a des réponses prévisibles. Justement, Lukas posa l’une de ces questions qui avait une réponse prévisible. L’aimait-elle toujours? Il lui avait lui-même dit qu’il était persuadé qu’elle l’aimait autant que lui il l’aimait elle. Que faire alors? Lui dire qu’elle ne l’aimait pas? Mentir donc? Hors de question. Comment pourrait-elle mentir sur ce genre de chose? C’était complètement idiot. Ça ne se faisait tout simplement pas.

♦ « Lukas, écoute… »

Alors qu’elle allait enfin prendre la parole, Lukas décida de la faire taire en l’embrassant. Sur le coup, elle garda les yeux ouverts par surprise, mais finalement, elle ferma les yeux, se laissant prendre par les sentiments. Que Lukas ait prit cette initiative la surprenait, puisqu’ils se trouvaient là, devant tout le monde, en plein centre du centre commercial.

Lorsque le baiser fut terminé, Zoë rougie également, laissant même voir un petit sourire. Apparemment, Lukas avait de très bons arguments. Elle l’écouta dire qu’il les aimait, elle et Hope. Et elle ne pouvait pas se cacher non plus qu’elle l’aimait également énormément. Cependant, elle n’arrivait pas à renier sa peur, à l’effacer. Elle réussissait à faire du mal à tout le monde depuis le début de sa grossesse. Qui pouvait affirmer qu’elle n’allait pas blesser Lukas amèrement, perdant ainsi deux bons amis, puisque Gregory risquerait de cesser de lui parler si elle lui faisait du mal, ce qui était totalement compréhensible.

Baissant de nouveau les yeux, revenant à son état de tristesse et d’inquiétude, Zoë prit une grande inspiration, puis une autre… Elle tentait de s’empêcher de pleurer, comme elle le faisait toujours devant Lukas. Pourquoi était-ce si difficile de tenter de rester forte alors qu’elle l’avait fait durant plus de cinq ans, depuis la disparition de sa mère ?

♦ « Lukas, qu’est-ce qui te fait croire qu’on arrivera à absolument tout affronter ensemble? Qu’est-ce qui te fait croire que je ne te ferai pas souffrir encore plus que maintenant? Je ne veux pas te faire souffrir davantage Lukas. C’est un risque que je n’ai pas envie de prendre. »

Laissant couler d’autres larmes, Zoë avait de nouveau envie de s’enfuir, mais elle n’avait pas envie de lâcher la main de Lukas qu’elle avait prit quand il l’avait embrassé.

Les deux amies mangeaient à la petite table du restaurant, il y avait énormément de monde au centre commercial aujourd'hui, c'était ahurissant. Tout le monde s'était passé le mot pour venir ici ou quoi ? Cinzia regardait partout autour d'elle tout en dégustant sa salade de légumes, et elle reconnut plein de têtes d'amis à elle, et aussi de gens qu'elle n'aimait pas trop. Elle aperçut au loin Cassandra, et fit un petit signe de la main à la belle blonde pour la saluer. Celle-ci mangeait en compagnie de London, que Cinzia adorait également, sauf que la brune était dos à elle et ne pouvait donc pas la voir. Cinzia irait la saluer plus tard. Il y avait beaucoup d'adultes qui venaient déjeuner au petit restaurant ce midi, tous les ados devaient être au lycée en train de plancher sur leurs feuilles pour les exams des derniers jours. Les parents et les grands frères / grandes sœurs en profitaient aisément.

Même dans les magasins alentour il y avait du monde. Entre midi et quatorze heures les magasins restaient ouverts bien évidemment, afin que les clients bizarres qui ne mangeaient pas ou alors qui mangeaient très vite puissent faire leurs emplettes sans avoir à attendre que la pause des vendeuses soit terminée. Cinzia à travers la vitre aperçut Mark Smith accompagné de sa femme, et dans le magasin juste à côté il y avait Lukas et Zoë. Cinzia ne les connaissait pas trop, juste de vue. Elle savait simplement que la jeune femme était enceinte et allait accoucher d'ici peu.

Pour l'instant, Cinzia se contenta de revenir à son assiette. Elles avaient vraiment bien fait, elle et Jersey, d'aller manger ici avant les douze coups de midi. Il était maintenant 12h15 et les serveuses semblaient débordées et affolées. Tandis que l'une courait en cuisine, l'autre se précipitait vers les tables pour apporter les plats aux clients affamés mais surtout pressés, alors que la dernière ramassait les débris de verres qu'elle avait fait tomber par terre dans la hâte. Les pauvres. Elles allaient se faire engueuler sévère par le patron. Cinzia le savait d'expérience. L'été de ses 16 ans, elle avait travaillé en tant que serveuse à Washington, la ville où elle est née. C'était un restaurant assez prestigieux et elle avait eu le malheur de renverser une assiette par terre. Le patron l'avait alors humiliée avant de la renvoyer aussitôt dit aussitôt fait.. Mauvais souvenirs. Cinzia haussa les épaules et sourit en voyant une jeune femme blonde arriver. Elle ne la connaissait pas, mais apparemment Jersey si.

« Salut ! »

Dit-elle, acceptant que Jersey l'invite à s'asseoir avec elles.

C'était vraiment étrange de voir Mark sourire comme ça. D'habitude il restait affalé devant le canapé avec une bière à attendre que ça se passe, ou plutôt que Kennedy fasse tout. Il aimait bien se faire servir, mine de rien. Mais aujourd'hui était un autre jour, il semblait dynamique et joyeux. Entreprenant presque. On aurait dit qu'il avait envie de faire quelque chose de sa journée et cela suffit à plaquer un sourire indélébile sur le visage de sa femme. Kennedy était malgré tout dépendante de son mari, et le fait de le voir heureux ne pouvait que la contaminer. C'est pourquoi, sautant sur l'occasion, elle lui avait proposé une sortie en lui demandant si l'idée de se rendre au centre commercial l'enchantait. Il avait répondu à l'affirmative, et Kennedy lui avait répondu en l'embrassant délicatement, plus que joyeuse de cette réponse. Pour une fois, ils ne faisaient qu'un, il était d'accord avec elle sur une idée qui venait d'elle.

Elle s'était donc fait toute jolie avant d'entrer dans la voiture. Mark chantonnait une chanson qui passait à la radio. Que c'était bon de le voir heureux ! Kennedy aurait aimé chanter avec lui mais elle ne connaissait pas l'air ni les paroles, ni même la chanson elle-même à vrai dire. Elle attendit que la chanson se termine pour entendre l'animateur dire « Voilà, c'était les Blaque Aye Peace, passez une bonne journée et restez avec nous sur Magnolia Station ! » Kennedy ne connaissait malheureusement pas ce groupe, à son grand désespoir. Tant pis, ce serait pour la prochaine. Elle n'écoutait pas trop les chansons actuelles à vrai dire. Oui Kennedy n'avait que 25 ans mais elle était un peu vieille dans sa tête, si bien qu'on lui donnerait aisément 40 ans si l'on en jugeait que par sa façon de penser et pas sur son apparence. Et encore, elle ne s'habillait pas très djeuns.

« Non je n'ai rien oublié, mon chéri. On peut y aller. »

Kennedy adorait les trajets en voiture assise aux côtés de son mari. Mais c'était assez rare en définitive. Ils n'avaient qu'une voiture pour deux, mais Kennedy ne travaillant pas, elle se déplaçait plus souvent à pied ou en vélo aussi. Pas très glamour. Une fois arrivés dans le centre commercial, Kennedy se dirigea vers le magasin de sous-vêtements. Elle en avait grandement besoin. La jeune femme aperçut Zoë au loin, mais n'alla pas la voir. Elle semblait très occupée. C'est alors que Kennedy se mit à ressentir une douleur dans le ventre. Elle venait de se rappeler l'article de Dirty Secret qu'elle avait lu la veille au soir. Tout le quartier devait être au courant pour elle et Holden. Qu'elle avait été stupide de sortir en public, surtout dans un endroit bondé comme le centre commercial ! Si par malheur quelqu'un venait à apprendre à Mark ce qu'elle avait fait, elle serait foutue. FOU-TUE. Elle se promit de se faire discrète et tacherait que les voisins ne la voient pas aujourd'hui. Il était midi mais tant pis elle ne mangerait pas. Ça ne la dérangeait pas, elle n'avait pas faim, mais plutôt l'estomac noué. Elle implora Dieu en silence de ne la faire croiser personne qu'elle ou son mari connaissait.

Puis Mark attira son attention en lui désignant un sous-vêtement noir en dentelle. Il était sérieux, là ? Il lui demandait vraiment de mettre ce truc vulgaire et trash à la Elin Hamilton ?

« Me prends-tu pour une péripatéticienne, Mark ? Crois-tu vraiment que je vais porter une horreur pareille ? »

Pesta-t-elle à voix basse. Elle aurait voulu crier mais en fait elle avait terriblement honte que son mari aime ce genre de chose. Qu'il aille au Bois de Boulogne si c'était ça qu'il voulait voir ! Elle avait vu un reportage sur cet endroit à la télé l'autre jour. Kennedy l'y conduirait un de ces jours. Pour le moment, elle était terriblement choquée. Ce genre de sous-vêtements était certes sexy pour des jeunes filles bien foutues mais sur elle cela ferait vulgaire. Ok cela ferait fantasmer Mark, mais elle elle avait autre chose à penser pour le moment. La jeune femme se rabattit sur une large culotte difforme, de couleur blanche et rouge avec des petites fleurs façon mémé.

« Que dis-tu plutôt de ça ? »

Lui demanda-t-elle, les yeux qui pétillaient d'envie.

Un vendredi comme les autres. Lauren venait de se lever sur les coups de sept heures et demie, elle avait pris une douche et avait enfilé un jean, t-shirt blanc et une petite veste noire. Elle se prépara tranquillement en attendant que Frederik se réveille, la tension qu'il y avait eu durant quelques jours entre les deux amoureux s'était un peu dissipée, mais ce n'était pas encore ça. La jeune femme était en train de boire son café quand Fred fit son apparition dans la cuisine, elle lui adressa un sourire et termina sa tasse.
Une fois les deux prêts, les Winston prirent le chemin du centre commercial, il fallait qu'ils fassent un peu de courses pour la semaine à venir car ils n'avaient plus grand chose à manger. Lauren marchait tranquillement, son mari derrière elle, regardant un peu partout, elle reconnu certaines personnes du quartier. Elle salua de loin Kennedy et Mark, ils n'avaient pas l'air d'aller au mieux pour le moment, il valait mieux ne pas les déranger. Le ventre de la jeune Winston se mit soudainement à grogner, elle regarda sa montre, il était pas loin de midi et demi, normal qu'elle ait faim, elle s'arrêta, se tourna vers Frederik et lui sourit.

« On va manger ? On terminera tout ça plus tard. »

Elle n'attendit même pas la réponse de son mari et se dirigea vers le petit restaurant où il y avait déjà pas mal de monde. Le serveur les installa et prit leur commande, Lauren commanda une salade et regarda Frederik en souriant. Ces derniers jours avaient été particulièrement pénibles, le moindre faux pas de la part de la jeune femme pouvait tout faire basculer et les engueulades reprendraient le dessus.

La journée avait bien commencé, j'avais passé ma matinée à terminer des exercices d'entraînement, juste pour passer le temps, ne pas perdre la main. C'était les vacances mais tout de même, je ne voulais pas perdre la main et oublier. Car on me connait bien, je suis une vraie tête en l'air et pour tout. Il faut le dire, mes vacances n'étaient pas ce qui y'avait de plus géniales. Mon père refusant qu'on sorte constamment, j'avais droit à quelque sorties dans la semaine et en journée. Pourtant, un cinéma le soir, ça m'aurait plus surtout avec la météo dehors mais Papa était catégorique. Aucune sortie le soir sauf exception et aller au cinéma avec Bryan n'en était pas une. Je m'étire, assise encore à mon bureau puis me lève pour faire les cents pas dans ma chambre, comme un lion en cage. Ce qui est une image tout à fait cohérente à la réalité je dois dire. Soudain, je vois Kayla passer en coup de vent devant ma porte, affublée d'un sac et de sa veste. Oh ! Oh ! Y'en a une qui sort. Je déboule dans le couloir et l'appelle

« Où tu vas, Kayla ? Tu sors ? » Je demande par curiosité et non par surveillance comme pourrait le penser tout le monde. Au centre commerciale ? Pas une pas deux, je me rue dans ma chambre et attrape une veste et un sac « Je viens avec toi, Kay ! » Je l'entends soupirer mais qu'importe, j'ai envie d'y aller avec elle et oui, j'avoue, j'ai envie de coller ma petite soeur. On sort de la maison après être passer devant notre père qui nous sort le même refrain " Faites attention, on ne monte pas dans la voiture de n'importe qui, on ne parle à personne, on rentre cette après-midi sans faute, attention sur la route et que Dieu voit tout ce qu'on fait et pense " On monte dans la voiture, Papa a bien voulu me céder la voiture, ce qui est rare mais vu que Kayla est avec moi, il n'a pas trouvé d'argument pour m'empêcher de conduire. Je ne sais pas pourquoi il aime pas quand je prend le volant, c'est peut-être l'aspect de liberté qui l'effraie, il a peut-être peur que je prenne la voiture et que j'aille dans le pays voisin pécher et plus jamais revenir. C'est vrai qu'avoir le permis change bien des choses et heureusement que Maman s'est mêlée. Si on devait écouter Papa, jamais je ne sortirais sauf pour aller à l'école et la messe.

Je boucle ma ceinture et attend que Kayla fasse de même puis on démarre, en direction le centre commerciale, la radio allumée et moi qui change à tue tête. Je me gare tranquillement et on sort pour pénétrer le bâtiment. « Dis ma puce, t'as envie d'acheter quelque chose en particulier ? Ou tu viens pour flâner? » On entre dans la grandes bâtisse et je laisse mon regard flâner le long des boutiques. « Il faudra qu'on aille voir la nouvelle boutique qui s'est ouverte par loin du petit restaurant, hein ma puce ! J'ai trop envie de le voir. »

Vendredi midi. Journée des plus ordinaires, et pourtant. Pour une fois, Scarlett avait décidé de profiter du soleil et de sortir un peu. Elle avait rendez-vous au centre commercial avec une de ses rares, mais proches amies, Rose. Un lien étrange s’était noué entre les deux jeunes femmes au fil du temps, il ne s’était pas construit parce qu’elles avaient appris à se connaître, mais plutôt parce que la mystérieuse Scarlett avait bien surpris son amie. Plongée dans ses pensées, la jeune brune ne remarqua pas que le feu venait enfin de passer au vert. Quelqu’un klaxonna derrière elle, la rappelant à l’ordre. C’était un peu l’heure de pointe autour du centre commercial, et Scarlett se retrouvait coincée dans sa voiture, en plein milieu des embouteillages. Elle n’allait pas arriver dans l’immédiat. Elle tenta de prendre son téléphone pour prévenir son amie, mais manque de chance ; celui-ci glissa sous le siège passager. La jeune femme poussa un ultime soupir ; la prochaine fois, elle donnerait rendez-vous à son amie en milieu d’après-midi, ou alors elle prendrait son courage à deux mains pour venir à pieds. Seulement, comme Scarlett n’allait pas souvent au centre commercial, elle s’achetait plutôt beaucoup de choses en une fois… Mieux valait donc avoir le coffre de sa voiture à disposition. Nouveau feu rouge. Cette fois, la jeune femme en profita pour se pencher et retrouver son téléphone, avec lequel elle envoya rapidement un message pour prévenir Rose de son retard. Elle n’en avait plus pour longtemps, encore un ou deux feux rouges, trouver une place pas trop éloignée pour se garer, et elle la rejoindrait au restaurant, où la jeune femme l’attendait sûrement déjà.

Une dizaine de minutes plus tard, Scarlett sortit de sa voiture, respirant l’air chaud de l’extérieur. Elle laissa les rayons du soleil l’atteindre un peu, avant de s’engouffrer dans l’atmosphère plus fraîche du centre commercial. La jeune femme avança un peu, scrutant du regard leur lieu de rendez-vous près du restaurant. Un monde fou se pressait à l’intérieur du centre, pourtant la jeune brune n’eut aucun mal à reconnaître le dos de Rose. Mais son amie n’était pas seule ; elle s’était installée à une table, en compagnie de London et de… Cassandra. Si la première était également une amie d’enfance de Scarlett, elle ne connaissait la seconde que de vue. La jeune femme savait que Rose et London n’appréciaient guère la jeune blonde assise à leur table, et pour l’une d’elle, Scarlett en connaissait très bien une des raisons. Mais elle-même n’avait rien contre la jolie blonde, puisqu’elles ne s’étaient jamais adressé la parole auparavant, enfin hormis pour des conversations de voisinages, puisqu’elles habitaient tout près l’une de l’autre. Scarlett se demandait juste si Rose et London était entrain de se ‘réconcilier’ avec Cassandra en ce moment-même.

Enfin, elle avait assez tardé. D’un pas décidé, la jeune étudiante s’approcha donc des trois jeunes femmes. « Salut les filles ! ». Dit-elle mi-surprise, mi-enjouée. Puis, s’adressant à Rose, plus en particulier. « Désolée pour le retard, j’étais coincée dans des embouteillages interminables ! ». Expliqua-t-elle en guise d’excuse. « Mais je vois que tu en bonne compagnie. ». Ajouta-t-elle en se retournant vers London, puis en adressant un petit sourire à Cassandra. « Je peux me joindre à vous ? ». Continua-t-elle. Après tout, si Rose s’était installée avec elles, Scarlett se disait que ça ne se faisait pas de les lâcher ainsi. Puis, elle aimait toujours bien revoir London, qu’elle ne voyait plus trop en ce moment. Quant à Cassandra, c’était peut-être l’occasion d’apprendre à la connaître un peu plus…

Soudain, alors qu’elle s’asseyait à leur table, Scarlett aperçut une silhouette reconnaissable entre toutes à l’autre bout du restaurant. Sa sœur, Elizabeth… qui était assise seule à une table. Pourquoi ne lui avait-elle donc pas dit qu’elle allait aussi au centre commercial aujourd’hui ? Scarlett se le demandait. Elle s’apprêtait d'ailleurs à l’appeler, lorsqu’elle fut interpellée par un serveur qui venait prendre sa commande, ainsi sans doute que celle des autres jeunes femmes. Elle ne lui répondit que d’une voix distraite, et attendit qu’il s’éloigne pour faire un signe à sa sœur. La jeune femme ignorait si celle-ci l’avait aperçue, mais elle le saurait très vite. Son attention se reporta alors sur la conversation qui se déroulait autour de la table à laquelle elle venait de s’asseoir. « Comment allez-vous ? » Demanda-t-elle sincèrement. Puis, regardant London. « Comment ça se passe au travail ? J’ai appris que tu avais commencé dans un magasin de chaussures ? ». Se tournant vers Rose, comme pour chercher son consentement tacite, elle lui sourit également. « On pourrait y passer tout à l’heure justement… ». Mais la bonne humeur -assez exceptionnelle- de Scarlett suffirait-elle à dissiper le malaise qu'elle ressentait autour de cette table? Bonne question.

Cassandra entama son plat avec hâte. Plus vite elle aura finit sa salade, plus vite elle pourrait retourner au magasin et ne plus avoir à supporter ce tête à tête avec son ignoble collègue… Mais, le sort en avait apparemment décidé autrement. Alors, que Cassie mangeait rapidement son plat, toujours perdue dans la pensée du dernier article de Dirty Secret, parut quelques jours auparavant, une voix l’a sortie de ses songes. Relevant la tête de sa salade, la blonde reconnut sa propriétaire : Rose Van Valkenburg. Elle fixa la brune, surprise. Pourquoi elle venait leur parler ? Puis, Cass se rappela qu’elle était amie avec London. Ca avait toujours eu le don de l’étonner d’ailleurs, ces deux jeunes femmes étaient particulièrement bien mal assorties. Cassandra avait beau détester Rose, à cause d’un événement que l’on ferait mieux de taire, elle ne la considérait absolument pas comme une garce ou autre adjectif convenant tout à fait au profil de London (exemple : pouffiasse, pute, salope, pimbêche…). « Salut… » dit-elle, le ton plutôt froid. Rose poursuivit en posant une question particulièrement déplacée. Normalement, des personnes censées demandait tout simplement comment ça allait ou qu’est ce qu’on avait de beau à leur dire, mais non, Rose, elle, préférait demander : « Depuis quand vous êtes amies ? ». Cassandra resta d’abord un moment silencieuse face à cette question, c’était totalement impolie, mais bon… D’un ton assez excédé, elle se contenta de répondre : « On est pas amies, on travaille seulement dans la même boutique. ». Cass reprit sa dégustation, tandis que Rose expliquait qu’elle attendait Scarlett mais qu’elle était apparemment en retard. Tiens, elles étaient amies ? Ca ne l’étonnait pas ça, elles étaient toutes les deux particulièrement étranges. Mais, contrairement à Rose, Cassandra n’avait absolument rien contre Scarlett, qui habitait d’ailleurs la maison à côté de la sienne. Les parents Spencer étaient des personnes adorables, bien que leurs deux filles soient assez spéciales… N’empêche qu’ils dirigeaient une morgue. C’était tout à fait glauque…

Ce ne sont que quelques instants plus tard que le rendez-vous de Mlle Van Valkenburg arriva. En effet, Scarlett débarqua bientôt dans le petit restaurant, et elle salua les filles avant de s’installer à la table qu’elles occupaient. Cassandra lui adressa un léger sourire, elle semblait amie avec les deux autres, ça ne lui inspirait rien de bon… Mais Scarlett avait l’air tout à fait agréable et inoffensive, contrairement à London et Rose. Elle demanda comment elles allaient – elle, était polie au moins ! -, avant de s’intéresser au cas de London, qui venait de débuter au magasin de chaussure. Cassandra s’esclaffa face à la question, et coupa la concernée. « Bah oui, London fait ses débuts ! » dit elle d’un ton faussement enjoué « Oh oui, venez donc nous rendre visite tout à l’heure, voir comment elle se débrouille… ». Son soit disant enjouement se dissipa alors, laissant place à l’habituel énervement qui régnait dans l’esprit de Cassandra en la présence de sa collègue. Roulant des yeux, elle poussa un soupir, excédée, avant de se reconcentrer sur sa salade.