Au bout de la rue, Christian était assis dans le parc de Magnolia Cresent affectueusement appelé par certains ‘le paradis des enfants du quartier’. Oui, ces certaine personne habitait guimauve land, mais le fait est que c’était l’expression employé par les mères de famille qui la casait entre un sourire et un rire tout aussi faux , parce qu’elles ‘emmenait leur fils (fille) la bas pour que le petit bout de chou se dépense !’. Bordel, la langue utilisée par ces spécimens mériterait d’être étudié plus en profondeur. Sérieusement… ! S’intéresser aux cas de Magnolia Cresent pouvait cependant s’avérer aussi passionnant que gerbant, pourtant l’espace d’un instant il se sentit presque transporté par l’envie folle d’écrire quelque chose à ce sujet. Christian l’avait toujours pensé, être écrivain était sûrement le meilleur métier du monde, encore mieux, poète ! Mais il n’avait ni le talent, et surtout ni la capacité de faire un livre. La raison ? Quelque chose qui s’appellerait la flemme ? En quelques sortes, parce que d’un côté si son premier bouquin se vendait bien, il pouvait se la couler tranquille jusqu’à un bon moment… Oui il y avait pas à dire, écrivain c’était chouette.

Il faut savoir que si les pensées actuel de Christian n’était pas très claire, c’était quelque peu justifié par rapport à se qu’il fumait présentement. Un joint à la main, le regard cynique du Livingstone se baladait vers les maisons de ses voisins qu’il prenait plaisir à épingler un part un. Bon dieu se qu’il détestait cet endroit, ces maisons, ces habitants… Ces temps ci il en avait plus qu’assez de cet ambiance ‘apparence parfaite’, ça le fatiguait. Après on s’étonnait qu’il passe sa journée dans son lit… ! Si il était la d’ailleurs, ce n’était pas pour rien. Au moins ici il était tranquille.

C’est la qu’il l’aperçu. Elena Van Wagner qui rentrait chez elle et qui, manifestement, avait perdu ses clés ou quelque chose du genre, il supposait tout du moins parce qu’on ne prenait pas pour habitude de tambouriner la porte pour ensuite s’asseoir sur le pallier de sa maison en s’acharnant sur son portable. Enfin il lui semblait… Ca faisait longtemps qu’il n’avait pas croiser la charmante belle maman de son frère, âme charitable, il se décida d’aller à sa rencontre, ironie du sort, William le devança.

Son petit frère était maintenant face à la blonde, Christian s’accouda a la barrière et déclara sa présence avec un sourire en coin.

- On a perdu ses clés Elena ?

Il n’osait pas dire ‘madame’ ni ‘mademoiselle’, Elena, c’était tout simple et après tout beaucoup mieux. Il sourit à son petit frère avant de lever les yeux vers le ciel. La nuit tombait et présageait une soirée étoilée. C’était dingue quand on y pensait… Tellement qu’il se sentit dans l’obligation d’en parler.

- Hé sérieusement… Vous trouvez pas que la vie c’est quand même genre… Complètement dingue ? Non parce que quand on y pense je veux dire, ça nous parait normal, mais ça l’est pas, vous vous rendez compte comment ça fonctionne ? Comment ça s’est crée ? C’est monumental !

Ne pas oublier que Christian venait de fumer, qu’il était pitoyable philosophe mais qu’il tentait tout de même de plonger dans ces eaux sombres. Déjà qu’il était un piètre orateur, parlant toujours pour ne rien dire, parlant au rythme de ses pensées qui n’était pas toujours des plus simple à saisir, un Christian Livingstone qui avait fumer, c’était toujours un spectacle…

- Non mais juste un moment, réflechissez y, c'est flippant.

A la remarque d’Elena, Christian ricana en secouant la tête, levant la main et ouvrant la bouche, comme pour s’apprêter à dire la chose la plus intelligente au monde. Seulement les mots peinaient à venir, du moins, ses pensées étant dans un tel désordre que le jeune Livingstone qui avait déjà bien du mal à s’exprimer clairement se trouvaient actuellement dans une position délicate. Fronçant légèrement les sourcils en faisant un geste de la main pour signaler que la suite aller arriver, son petit frère le devança en lançant un truc qui laisse Christian perplexe.

- Quoii… ?

Lança t’il avec un sourire en coin amusé.

- He, oh… Les pandas c’est pas super actif comme animal ? Non sérieux, c’est réputé pour être fainéant ? Tin j’en savais rien les gens, c’est beau la vie on en apprend tout les jours, ou sinon c’est que tu délire frérot parce que… Non sérieusement j’ai pas envie de passer pour un inculte si tout le monde sait que les pandas sont fainéant sauf moi…

Finit il en se redressant légèrement, remettant d’un geste de main ses cheveux en place avant de reprendre en pointant son doigt vers William.

- Hé en plus ça, mec ça se fait pas… ! C’est bas.

Conclut il avec un semblant de sérieux, jouant le mec vexer avant de se marrer. Bon… Ayant conscience qu’on voyait clairement que la fumette ne le réussissait pas ce soir, il décida de se reprendre un temps sois peu, histoire de faire bonne figure, et puis ça l’amusait de jouer les mecs parfaitement lucide quand il ne l’était strictement pas.

- Blague à part, c’est bon vous aurez pas besoin de me donner des cours sur la reproduction humaine Elena. Et puis, bon j’ai pas été super clair, mais c’est le fait quand même que voilà, justement on se reproduis, ça rend ouf ! Enfin bon on va peut être parler d'autre chose que la prolifération des hommes hein… Ouai vaux mieux.

Se raisonna t’il lui-même avant de sortir une autre idiotie plus grosse que lui.

- Je vous proposerais bien de venir à la maison en attendant votre fille mais pas sur que la mère Lvingstone sois d'accord, cela dit on a un super fauteuil sur le perron... D'ailleurs ouai, elle est ou ta copine toi ?

Finit il par demander à son frère en se tournant vers lui.

Décrochant légèrement de la conversation, le fait que son frère se soit rendu ici parce qu’il pensait que sa petite amie s’y trouvait lui échappa un moment. Christian avait la tête relevée vers le ciel, comme il avait fait un peu plus tôt avant de se lancer dans un commentaire philosophique plus ou moins cohérent… D’un coup il était redevenu plus ou moins calme avant, sûrement, repartir de plus belle. Franchement c’était beau. C’était peut être très con comme remarque, mais c’était une réalité, il y avait pas à discuter la dessus. Est se que les gens avait réellement conscience de ça ? Se qu’il avait voulu leur dire tout à l’heure, les deux ne l’avait pas compris, mais il n’allait pas s’attarder a se relancer dans un monologue ou il penserait à aligner deux phrases cohérente. Les gens… Les gens ne prenaient jamais compte de se qui les entouraient dans le fond, ils vivaient leur vie comme si c’était des brouillons et qu’ensuite ils allaient recommencer. Bah non, le brouillon c’est le propre.

Tiré de ses pensées cafouilleuse par Elena qui leur proposait de s’asseoir sur le perron, il n’eu le temps de répondre qu’il se retrouvait déjà embarqué par la jolie blonde. Titubant légèrement, son équilibre étant plus qu’incertain, Christian finit tout de même à s’asseoir sait et sauf à côté de son frère. Tiens, pourquoi elle l’avait mis là ? Peut être bien que les conneries prononcées plus tôt lui avaient valu la place « au coin ». Il exagérait, mais bon, William avait bien de la chance. Elena était une belle femme, et comme tout homme il se plaisait forcément à être assis en de bonne compagnie.

C’est la que son frère, parfait héro romantique, proposa son pull à la belle… Christian ne réprima un sourire en coin qui parlait pour lui, mais avant qu’il ai pu dire quoi que se soit, son petit frère l’avertissait déjà de ce priver de tout commentaires. Relevant les mains avec une mine tout à fait innocente, le flemmard émis un léger rire avant de secouer la tête, posant ses avant bras en arrière pour s’allonger légèrement sur le perron, tête une nouvelle fois relevé vers le ciel.

Il n’aurait pas eu l’idée de faire ça. Le coup du pull. Enfin… Il lui semblait. Ce genre de truc ne lui traversait jamais l’esprit, sois parce qu’il n’y songeais pas, soit parce qu’il trouvait ça particulièrement débile. En tout cas, lui en train de le faire, ça l’était. Son frère, non, bizarrement, il savait s’y prendre celui la avec les filles. Christian lui n’était pas doué. Manque de tact, manque d’attention… Tout ce genre de trucs qu’on lui reprochait que trop souvent. Concrètement il avait eu trois copines (dont une aventure d’une semaine à peine…) et les mêmes raisons étaient toujours invoquées. Cela dit, la palme de la patience revenait à Lou avec qui il était tout de même sorti 10 mois… Tiens, depuis combien de temps Will sortait avec Sara ? N’ayant aucune conscience du temps qui passait, Christian était bien incapable de le dire.

- Vous avez essayé de la joindre ?

Comme il pensait à Sara, la pensée suivante était pour lui clair, mais il se sentit l’envie de préciser, les autres n’étaient après tout – et dieu merci (pour eux et pour lui) – pas dans sa tête.

- Sara je veux dire. Comme vous avez pas l’air d’être bien au courant tout les deux…

Parce que si c’était ça le programme, attendre que la blondinette rentre… Autant aller patienter autour d’un verre ou quelque chose dans le genre, non ?