Depuis quelques jours, il y avait une certaine tension qui régnait chez les Winston, Lauren et Frederik avaient eu quelques malentendus durant les derniers jours. La jeune femme essayait tant bien que mal de faire face à cette petite querelle. Ce soir là, le couple était invité chez des amis à eux, les Smith, Lauren s'entendait très bien avec Kennedy, par contre elle ne connaissait pas très bien Mark mais savait que ça se passerai bien. Ils avaient rendez-vous sur les coups de 19h, vers 18h30, la jeune brune commença à se préparer, elle se dirigea dans la chambre où se trouvait Fred et l'armoire, elle lui sourit et sortit une robe rouge qu'elle aimait beaucoup puis alla dans la salle de bain. Une fois habillée, elle montra à son mari qui acquiesça d'un signe de la tête puis la jeune femme commença à se maquiller, elle n'était pas du genre à se cacher sous trois tonnes de maquillage, elle passa juste un coup de crayon et du mascara sur ses yeux et une bonne crème hydratante sur sa peau. Puis elle laissa la place à son mari dans la salle de bain, il la regarda de haut en bas et soupira, c'en était trop cette fois, Lauren le regarda.

« Non mais quoi à la fin ? Tu comptes me le rabâcher jusqu'à ma mort ou quoi ? C'est bon c'est passé arrête de ressasser le passé ! »

Lauren n'en pouvait plus de devoir subir les remarques de son mari depuis qu'elle lui avait avouer sa légère infidélité, c'était un de leur seul sujet de conversation ces derniers temps, il lui en voulait toujours mais bon, c'était passé donc il fallait bien qu'il finisse par comprendre que c'était un accident. Elle le regarda n'attendant pas vraiment une réponse de sa part, ils arrêtaient pas de se lancer des piques de la sorte mais bon, trop c'est trop à la fin. Lauren sortit en trombe de la salle de bain le laissant se préparer, elle descendit dans le salon et prépara le cadeau qu'elle allait apporter aux Smith, un grand vase, en espérant qu'ils en auraient usage. Une fois que Fred fut en bas lui aussi, elle le regarda en souriant, il était vraiment beau quand même, c'était si dommage qu'ils s'engueulent en ce moment... Ils sortirent tous les deux dans les rues et croisèrent une de leurs voisines qui avait pu assister en quelque sorte à leur règlement de compte, Lauren la salua avec un grand sourire.

« Et voilà, encore une vieille qui va baver sur nous. Tu peux pas savoir à quel point ça m'énerve ça ! Et puis en quoi ça les regarde nos histoires ? »

Ils arrivèrent enfin sur le pas de la porte de chez les Smith, une bonne soirée s'annonçait. Fred et Lauren étaient toujours en train de s'engueuler à cause de cette histoire, la jeune femme bouillait de l'intérieur, elle sonna et lorsque la porte s'ouvrit, elle prit le bras de Fred et lança un grand sourire à Mark en lui faisant la bise à son tour.

« Salut Mark ! Comment tu vas ? Très belle tenue ! Tiens c'est pour vous. »

Puis les Winston entrèrent dans la demeure de Kennedy et Mark.

Lauren en avait plus que marre de cette tension qu'il pouvait y avoir avec Frederik dernièrement, c'était aussi pour ça que le fait de voir Kennedy et Mark lui ferait du bien et ferait aussi du bien à son couple. Quand la jeune femme montra sa tenue à son mari et qu'il fit une remarque pas des plus sympathiques, elle se contenta de quitter la chambre en rouspétant une fois de plus. Ils étaient désormais sur le chemin pour aller passer une soirée bien sympathique en compagnie des Smith et avaient croisé une de leurs voisines qui avait assisté en quelque sorte à leur engueulade, quand Frederik se plaint en demanda à sa femme ce qu'elle pouvait bien penser de lui, Lauren se contenta juste de répondre un « je ne sais pas et je m'en fous », ce qui énerva un peu Fred mais bon, tant pis, ils étaient arrivés et allaient laisser les tensions sur le pas de la porte. Après avoir salué Mark, ils se trouvèrent dans le salon, Kennedy avait bien préparé la salle et avait décoré la table, cette femme avait vraiment bon goût. Une fois qu'elle se trouva dans la salle, elle s'approcha de Lauren et la prit dans ses bras tout en lui faisant la bise, que c'était agréable de la voir, la jeune Winston en avait bien besoin et puis, mine de rien, elles se ressemblaient sur un point voire même plus mais elles étaient toutes les deux mariées et il n'y avait pas beaucoup de couples mariés dans le quartier. Lauren avait appris à connaître Kennedy dès son arrivée dans le quartier et avait de suite accroché avec elle, c'était quelqu'un de simple qui avait parfois l'air un petit peu malheureuse mais bon, avec ses problèmes personnels c'était assez compréhensible, elle sourit à Madame Smith et s'assit aux côtés de Frederik sur le divan. La maîtresse de maison était vraiment parfaite dans ce rôle, quand elle demanda à ses invités ce qu'ils voulaient boire, Lauren regarda son mari en souriant, il fallait qu'ils fassent une bonne impression et elle ne voulait pas que les Smith sachent qu'ils avaient eu quelques problèmes récemment.

« Pourquoi pas du vin blanc si tu en as. »

La jeune brune ponctua sa phrase par un sourire et se tourna vers Mark qui leur demandait ce qu'ils avaient à raconter, elle se raidit un peu et attrapa inconsciemment la main de Frederik.

« Pas grand chose, la routine tu sais. Et toi ? Ça avance tes recherches ? »

La jeune femme savait que ça devait être dur pour lui de ne pas avoir de travail et en aucun cas elle avait dit cette phrase pour blesser son hôte ou autre, elle voulait vraiment savoir et espérait qu'il ait trouvé quelque chose. Elle regarda ensuite Kennedy qui s'apprêtait à ouvrir le cadeau et lui sourit.

Kennedy répondit aussitôt au souhait de ses invités en allant chercher des coupes. Elle leur servit du vin blanc avant d'ouvrir le champagne. Elle s'assit près d'eux. Voilà, la soirée pouvait commencer. C'est alors que Frédérik et Lauren tendirent un assez imposant paquet à Mark qui le donna à sa femme aussitôt. Super, il voulait lui laisser la responsabilité de s'exclamer faussement "oh comme c'est joli!" en voyant un truc laid qui vient de chez leur grand-mère. Sympa, le mari. C'était toujours elle qui était reléguée aux corvées du genre. La politesse, la politesse.. Cette situation lui faisait penser au temps de la décolonisation. Car oui, les colonies n'étaient pas tellement heureuses de leur situation, car elles étaient dominées. Mais bon, d'un autre côté si elles n'étaient pas rattachées aux grandes puissances, elles perdraient tous leurs sous et le peu de dynamisme qu'elles avaient. Donc voilà, les colonies étaient obligées de fermer leur gueule. Eh ben là, c'était pareil ! Kennedy voulait conserver de bonnes relations avec les voisins du quartier, du coup elle se montrait aimable avec tout le monde et n'osait rien dire! Son pire cauchemar serait que tout le monde la déteste ici et qu'elle se retrouve seule contre tous.

En effet, un sourire crispé naquit sur le visage gêné de Kennedy lorsqu'elle ouvrit le paquet. C'était un vase. Mais pas n'importe quel vase. On aurait dit une vieillerie qu'ils avaient trouvé à la brocante de chez mémé. Un truc à 5$ qui se fissurait si on l'effleurait à peine. Chelou.. Kennedy n'aurait jamais pensé que Lauren et Frédérik avaient des goûts aussi douteux. On en apprend tous les jours, la vache..

« Eh bien merci, c'est super gentil à vous! »

Non mais attendez, elle allait la foutre où, cette horreur ? En plus ici ce n'était même pas chez elle quoi. Elle n'allait pas dire à sa belle-mère : « wesh Vicky j'ai des potes qui m'ont offert un se-va, je peux le mettre où ? ». Elle ne se le permettrait jamais, franchement. Déjà que dans cette baraque la déco était assez stricte, et que chaque meuble valait une fortune.. Ça ferait tâche hein. Non Kennedy ne le mettrait que si Lauren ou Fred venaient lui rendre visite. Histoire de..

Fred lui posa alors une question intrigante.

« Eh bien oui, en fait comme ce quartier est assez.. » Elle ne trouvait pas ses mots. Bourge? Huppé? « .. comment dirais-je.. chic, je pensais que les gens seraient un peu plus snobs que ça. Mais en fait je m'aperçois que la plupart des gens sont plutôt ouverts et aimables, ça me fait un grand bien. Je me suis tout de suite sentie chez moi, ici. » Bah bien sûr. « C'est encore mieux que ce que j'avais imaginé. » Lèche-cul.